C'était une chaude journée pour un 1er septembre. Kelsey avait posé son front contre la fenêtre froide de son compartiment, fermant les yeux face à la froideur soudaine. Cette année, elle rentrait en 6ième année. Cette simple pensée la fit sourire bêtement. Elle aimait tellement être à Poudlard, ce lieu l'apaisait, elle s'y sentait vraiment bien. Oh bien sûr, elle adorait être chez elle aussi, mais ce n'était pas comparable. Et puis au moins à l'école, ses parents n'épiaient pas tous ses faits et gestes.
Décollant son front désormais glacé, elle regarda autour d'elle. Son frère, Leo était juste en face d'elle en train de bécoter sa petite-amie, ce qui la fit grimacer.
Au même moment, le train se mit à ralentir petit à petit. Pourtant ils étaient loin d'être arrivés à destination. Premièrement, il faisait encore jour, signe qu'ils n'avaient pas encore roulés beaucoup, et deuxièmement, ils étaient entourés de forêts.
Quelques minutes plus tard le train était à l'arrêt. Kelsey pouvait entendre les autres élèves qui demandaient ce qu'il se passait. Elle aussi était curieuse, et se posait la même question. Pourquoi diable s'étaient-ils arrêté au milieu de nul part ?

Après quelques minutes d'attente, la porte du compartiment s'ouvrit sur un garçon. C'était un préfet, vu l'insigne accrochée sur sa poitrine. Le jeune garçon leur annonça que le train était tombé en panne, et qu'il fallait attendre que le machiniste répare l'engin.
Kelsey soupira d'ennui, la journée serait encore longue. Elle reposa donc son front contre la fenêtre, essayant de faire passer le temps plus vite. Cependant, dehors, elle remarqua un jeune homme. Il était debout, et fixait le train d'un oeil vide. Qui était-il ? Que faisait-il là tout seul, au milieu de nul part ? La jeune verte et argent le regarda encore quelques minutes, mais il ne bougeait pas. N'y tenant plus, et poussée par sa curiosité maladive, elle se leva et sorti du compartiment, sans même prévenir son frère.

Faisant bien attention de ne pas être suivie, Kelsey se dirigea vers les portes du train, qui étaient grandes ouvertes. Le machiniste devait sûrement essayer de faire redémarrer l'engin. Sachant très bien qu'elle n'avait pas le droit de sortir, elle descendit les marches le plus silencieusement possible  et marcha en direction du garçon. Il n'était plus à Poudlard, elle en était sûre, il avait l'air trop âgé. Peut-être un nouveau professeur alors ? Elle n'en savait rien.
Il était blond, et vraiment bien bâti. Il fixait toujours le train, comme si c'était la chose la plus intéressante qu'il ait jamais vue. Elle était maintenant à quelques pas de lui, et il n'avait pas l'air de l'avoir remarqué. Elle décida donc de lui parler, puisqu'elle était là.

- Bonjour, est-ce que tout va bien ?

Se rapprochant un peu plus.

- Tu attends quelqu'un ? Ou tu es perdu peut-être ?

N'étant plus élève depuis cinq années, Vhagar n'était pas autorisé à entrer dans le train, alors il restait dehors, cette fois-ci, sur un palier entre deux wagons. Pour que personne ne le remarque. D'habitude il aurait simplement utilisé un autre moyen de transport, mais la voie 9 3/4 se remplissait, ce qui signifiait qu'il allait bientôt être parti. Autant prendre un trajet rapide. Il s'était donc rapidement fait une place la ou personne ne le verrait. Vers l'avant, à côté des machines. Le wagon devant lui était totalement fermé pour empêcher l'accès. La chaleur qui en émanait illustrait bien le désastre qui arriverait si un petit sorcier venait à s'y aventurer. Derrière lui, plusieurs wagons, dont celui des préfets en premier. Aucune chance que l'un d'eux ne le surprennent, ils étaient bien trop occupés à recevoir leurs responsabilités et jouir du pouvoir qu'ils n'avaient pas. Il était donc tranquille, quoique trop proche du boucan généré par le système de poussée du train. Pas très tranquille, mais c'était mieux que rien.

En plus du moteur et du bruit assommant qui en sortait, les freins se joignirent à l'orchestre. Le train s'arrêtait. Pas normal. Ils n'étaient pas aux deux tiers du chemin vers la gare de Pré-au-Lard. Étrange. Il ne fallait pas rester là. Si c'est un problème des machines, le gus qui s'en occupe va venir par ici. Il vaut mieux que je bouge. Il se leva et fit quelques dizaines de mètres à côté du train. Peu de chance que quelqu'un le remarque. Il ne bougeait pas. Il fallait juste ne pas attirer l'attention. Il s'alluma une cigarette. Comme l'épaule porteuse, celle de droite, n'était pas vraiment disponible suite aux événements passés, Sieglinde, sa chouette, vint de poser sur l'épaule gauche du jeune homme. Elle ne faisait pas le moindre bruit, comme si Vhagar en pensée lui avait formellement interdit de piailler. Vhagar l'envoya faire un petit tour, le temps de finir sa cigarette. Sieglinde avait le don d'essayer de partager ce qu'il avait dans les mains. Il trouvait plutôt ça drôle, mais une clope, c'est trop dangereux pour un oiseau. Sans réfléchir elle l'aurait gobé, et ça se serait très mal terminer pour elle.

Le son de l'ouverture des portes d'un wagon le surpris quelques peu. Une jeune élève, dans les 15~17 ans peut-être, arrivait à sa rencontre. Elle n'avait pas l'air mécontente, surement pas une préfète qui venait lui demander qu'est-ce qu'il faisait là. De toute manière il restait très serein. Rien ne prouvait qu'il se tenait dans la train avant l'arrêt complet de celui-ci. Elle marcha rapidement les quelques mètres qui séparaient le sas de la position de l'ancien Serpentard. Elle l'était elle aussi d'ailleurs, et la robe lui seyait à merveille. Il ne la regardait pas, mais elle était bien dans son champ de vision. Pendant un moment elle se tut, comme si elle ne savait pas quoi dire. Le silence fût cependant bref.

- Bonjour, est-ce que tout va bien ? Tu attends quelqu'un ? Ou tu es perdu peut-être ?

Trop de questions en dix si courtes secondes. La jeune fille était clairement du genre trop curieuse, à fouiner son nez partout. Vhagar l'aurait bien ignoré, ou même balancé dans le train pour être tranquille, mais il s'en serait suivi un spectacle autour de lui, sur ce qu'il faisait là, et pourquoi il était là. Il ne fallait pas qu'un petit préfet vienne lui ordonner de rester à l'écart, ou la raison de sa venue aurait été complètement vaine. Il fallait qu'il voit Azénor. Donc il lui fallait l'accord de Sergueï. Donc il fallait rester aimable avec les élèves, pour éviter que l'un d'entre eux n'aillent balancer son mauvais comportement auprès du directeur. Impossible aussi de répondre au préfet. Il fallait juste rester discret. C'était déjà mal barré, vu la jeune fille qui attendait sa réponse. Mais, rien n'était perdu, il suffisait de la mettre en confiance, pour ne pas qu'elle cafte.

- Tout va bien rassure toi, je n'attends personne, et je suis pas perdu, dit-il en lui adressa un sourire. Tu avais aussi envie de prendre l'air ?

Il était l'as de la tromperie d'apparence. Il ne pensait qu'à ce qu'elle s'en aille et le laisse tranquille, mais son visage traduisait l'expression chaleureuse et la gentillesse. Mais ça, elle n'en saurait rien.

Après quelques secondes de silence, le jeune homme se tourna vers elle et lui dit en souriant :

- Tout va bien rassure toi, je n'attends personne, et je suis pas perdu. Tu avais aussi envie de prendre l'air ?

Bon, s'il n'attendait personne et s'il n'était pas perdu, qu'est-ce qu'il faisait là alors ? Elle décida de ne pas lui poser cette question dans l'immédiat. Certes elle était curieuse, mais elle savait quand même se contrôler et n'était pas non plus une enquiquineuse de première. De plus, elle avait l'impression qu'elle avait déranger le jeune homme avec ses questions à deux balles. Qu'est-ce que tu croyais ? Qu'il allait accepter les questions débiles d'une élève qui venait l'importuner alors qu'il était occupé à faire dieu sait quoi ?

- Oui, il fait vraiment étouffant à l'intérieur, dit-elle en souriant à son tour. Je sais que j'ai pas le droit d'être ici, mais que vaudrait la vie si on ne prenait jamais de risque ?

Une rafale de vent vint soudainement lui caresser le visage en faisant voler ses cheveux. Qu'est-ce que ça faisait du bien. Elle n'avait vraiment pas envie de retourner dans le train, surtout pour voir son frère en train de bécoter cette idiote de Poufsouffle. Elle ne connaissait même pas son nom d'ailleurs, il change de petite amie comme de chemise. Non elle était bien mieux dehors, avec ce vent frais. Et cet inconnu l'intriguait. Elle ne savait pas toujours pas ce qu'il faisait là.

- Tu n'es pas élève à Poudlard n'est-ce pas ? Tu ne portes pas d'uniforme, et tu as l'air d'avoir plus de 17 ans.

- Oui, il fait vraiment étouffant à l'intérieur. Je sais que j'ai pas le droit d'être ici, mais que vaudrait la vie si on ne prenait jamais de risque ?

Elle ne savais pas à qui elle parlait. Et pourtant elle frappait à la bonne porte. Sauf que le risque, Vhagar ne le cherchait pas, il venait constamment à lui. Comme un parasite. Toute sa vie était basée sur le risque. La plupart de ses décisions aurait pu lui valoir pire qu'un tour à Azkaban. Alors, en entendant parler de risque cette fille pour qui l'adrénaline pouvait monter sur un simple dépassement d'une règle stupide, il souria. Elle était lui au même âge, prompt à transgresser les règles.

- Tu n'es pas élève à Poudlard n'est-ce pas ? Tu ne portes pas d'uniforme, et tu as l'air d'avoir plus de 17 ans.

Au début, il essaya de ne pas répondre. Sieglinde revint au bon moment sur l'épaule de son maître. Elle regarda avec attention la jeune Serpentard. La chouette avait l'habitude de ne pas se montrer si Vhagar n'était pas seul ou avec des gens qu'il connaissait. Mais là, elle était descendue, comme si la jeune fille méritait confiance, ou qu'elle n'était pas du genre à aller annoncer qu'un passager clandestin avait pris part au voyage. Ce fit réfléchir le sorcier. De toute manière, elle attendait une réponse, et il ne trouva pas suffisamment vite un mensonge assez crédible pour qu'elle ne constate pas la supercherie. Il pris la seule option qui lui restait. Avouer la vérité et prier pour qu'elle soit à même de comprendre ses objectifs.

- T'as gagné. Je suis ni prof, ni pion. J'ai terminé ma formation il y a un moment, mais j'étais trop occupé pour passer mon permis de transplanage. Or maintenant il faut que je me rende à Poudlard, voir une vieille amie. Je n'avais pas tellement d'autres choix. Tu peux garder ça pour toi ?

Pendant qu'il parlait, il sortit un papier de sa poche. C'était la lettre qu'il devait envoyer à Sergueï Kholov pour avoir l'autorisation de rentrer dans Poudlard, déjà scellée et prête à partir. Il la tendit à sa chouette. Sieglinde s'envola en l'attrapant de ses serres, et parti en avance sur le train, toujours arrêté. Il se tourna vers elle, en lui souriant.

- Ce serait sympa.

Kelsey observa le jeune homme blond, redevenu silencieux. Elle le trouvait mystérieux, peut-être trop même. Elle n'arrivait pas à le percer à jour, ce qui la frustrait beaucoup Soudain, une magnifique chouette Épervière apparut et se posa sur l'épaule de son propriétaire. Celle-ci se mit à observer la jeune Serpentard. Elle la fixait intensément, et Kelsey ne savait pas trop quoi en penser. Etre fixée par des personnes ne la dérangeait pas forcément, mais lorsque c'était un animal, cela la mettait un peu mal à l'aise. Elle avait l'impression que les animaux pouvaient lire en elle, comme si elle n'avait pas de secrets pour eux. Elle sourit tout de même, la chouette n'avait pas l'air méchante pour un sou. Elle allait lever un bras pour caresser une de ses ailes lorsque le jeune homme reprit la parole.

- T'as gagné. Je suis ni prof, ni pion. J'ai terminé ma formation il y a un moment, mais j'étais trop occupé pour passer mon permis de transplanage. Or maintenant il faut que je me rende à Poudlard, voir une vieille amie. Je n'avais pas tellement d'autres choix. Tu peux garder ça pour toi ?

Elle releva ses yeux pour regarder l'inconnu. Elle n'aurait jamais imaginé ça. Elle se demandait bien qui était cette amie à qui il voulait rendre visite. Sûrement une prof. Elle haussa les épaules. Après tout, ce n'était pas ses affaires. Son regard fut attiré par le volatile qui s'envola, un lettre accrochée à ses serres.

- Ce serait sympa.


Le jeune homme lui souriait à présent.

- Ne t'inquiète pas, ton secret est en sécurité avec moi, je n'irai pas le répéter. Mais comment as-tu pu faire le voyage jusqu'ici sans te faire démasquer ? lui demanda-t-elle avec un sourire espiègle.

Puis, lui tendant la main, elle s'exclama : Au fait, je m'appelle Kelsey. Kelsey Ryan. Et toi ?

La jeune fille regardait Sieglinde en souriant. Elle semblait à la fois à l'aise et mal à l'aise, ne sachant pas que sa venue alors que Vhagar n'était pas seul était plutôt bon signe. Elle n'avait tout simplement pas l'air d'avoir de mauvaises intentions, ou de trop bonnes intentions, comme faire ce qu'un Gryffondor ou un Poufsouffle aurait fait. Pas le genre à cafter quoi.

- Ne t'inquiète pas, ton secret est en sécurité avec moi, je n'irai pas le répéter. Mais comment as-tu pu faire le voyage jusqu'ici sans te faire démasquer ?

Preuve comme quoi il avait vient choisit son siège pour le trajet. Il jetta un coup d'oeil rapide à sa dite place, le machiniste avait déjà fait quelques aller-retours depuis la salle des machines vers l'extérieur du train. Heureusement qu'il n'était pas resté pendant la panne, celui-là n'aurait surement pas été aussi compréhensif que la jeune Serpentard.

- Au fait, je m'appelle Kelsey. Kelsey Ryan. Et toi ?

Il la regarda de nouveau. Elle lui tendait la main, comme pour lui adresser un bonjour. Drôle de façon de saluer se dit-il. Mais bon, il n'y connaissait pas grand chose en matière de rencontre normales. Ses seuls amis, il les avait rencontré de manière assez incongrue, et rares étaient les contacts physiques. Il lui tendit la sienne, et serra celle de Kelsey fermement et doucement à la fois. Comme un homme respectable le ferait ?

- Je suis Vhagar Meraxès. Je me suis fait discret jusque là, voilà tout, dans l'endroit le moins fréquenté du train. En tout cas lorsqu'il avance.
Regardant sa chère chouette prendre de la distance, il ajouta.

- Tu rentres en quelle année à Poudlard ?

- Je suis Vhagar Meraxès. Je me suis fait discret jusque là, voilà tout, dans l'endroit le moins fréquenté du train. En tout cas lorsqu'il avance.

Kelsey sourit. Une réponse mystérieuse pour un jeune homme mystérieux, quoi de plus normal ? Elle se demandait quand même quel était cet endroit, mais cela lui sortit vite de la tête.

- Tu rentres en quelle année à Poudlard ?

La jeune Serpentard regarda le dénommé Vhagar avec étonnement. Il venait de lui poser une question. Peut-être l'avait-elle mis en confiance. Après tout, elle n'avait pas vraiment l'air méchante non plus.

- Je rentre en 6ième année. C'est fou ce que le temps passe vite. Dans deux ans je ne serais déjà plus ici. J'aimerais tellement vivre à Poudlard. Je trouve ce lieu apaisant, et j'ai l'impression de me sentir chez moi.


Relevant les yeux vers lui, elle remarqua qu'il avait les yeux rivés vers sa chouette, qui disparaissait au fur et à mesure qu'elle avançait. Elle se rendit compte qu'il était bien plus grand qu'elle, elle lui arrivait à peine aux épaules.

- Et toi, tu étais aussi à Poudlard je suppose ? Tu étais dans quelle maison ?

Sieglinde avait disparu dans le ciel infini, elle reviendrait probablement le rejoindre à Pré-au-Lard, lorsqu'ils seraient arrivés. Elle savait la plupart du temps ou le rejoindre. Pendant ce temps là, Kelsey lui parlait, elle amait Poudlard et souhaitait probablement ne jamais devoir y partir. Elle verra, dans deux ans, si c'est toujours le cas. Déjà l'année prochaine, elle aura l'impression de vivre avec des enfants, et voudra en savoir toujours plus sur la magie, et ces choses qui ne s'apprennent pas à Poudlard.

- Et toi, tu étais aussi à Poudlard je suppose ? Tu étais dans quelle maison ?

Vhagar ressassa ses années à Poudlard. Celles qui furent le commencement d'une nouvelle vie. Une vie meilleure. Une vie de recherche, d'enquête et de quête de justice. Il ne s'était pas fait d'amis, ou de réels souvenir, mais il avait ressenti sa dernière année comme un accomplissement, il était devenu un bon sorcier.

- J'étais à Serpentard, tout comme toi. Lui répondit-il. Et tu verras, les meilleures années sont les dernières. Ne t'inquiète pas à propos de ce qui se passera après, tu te fera ton propre chemin, celui qui te correspond le mieux. T'as juste à réussir tes ASPICS de dernière année.

Il parlait comme un parent, ou comme un professeur qui prend ses élèves avec attention. Comme s'il accordait une quelconque importance à une gamine qui venait juste de le déranger. Venait-il réellement de dire un truc du style ? Il semblait qu'elle était plus attachante qu'il n'y paraissait. Toujours le regard dans le vide, il ferma les yeux, le visage de marbre, comme à son habitude. Il respirait profondément. L'air et l'ère du changement.

- J'étais à Serpentard, tout comme toi. Et tu verras, les meilleures années sont les dernières. Ne t'inquiète pas à propos de ce qui se passera après, tu te fera ton propre chemin, celui qui te correspond le mieux. T'as juste à réussir tes ASPICS de dernière année.

Kelsey sourit en entendant sa réponse, le regard dans le vague. Il avait raison, elle ne devait pas s'inquiéter pour l'avenir. Pourtant, c'est toujours ça qui lui faisait peur. L'inconnu. Elle aimait contrôler la situation, et le futur, elle n'avait aucune emprise sur lui.  Ses ASPICS elle  allait les réussir, et pour plus tard, elle verrait bien au moment venu. Elle hésitait encore trop pour se projeter dans l'avenir à ce niveau-là.

- Tu donnes de bons conseils, tu es au courant ?

Elle constata que le jeune homme avait fermé les yeux, le visage impassible. Il était peut-être en train de mener un combat intérieur. Ou peut-être en avait-il marre d'elle. Après tout, elle l'avait sûrement déranger tout à l'heure, quand elle l'avait abordé avec toutes ses questions.
Elle jeta un coup d'oeil au train. Il ne fallait pas qu'elle rate le départ, elle serait dans de beaux draps sinon. Mais elle pouvait encore entendre le machiniste qui s'énervait sur l'engin qui ne voulait toujours pas démarrer.

- J'espère que je t'ai pas dérangé avec toutes mes questions tantôt. Disons que, je t'ai vu quand je regardais par la fenêtre, et toutes les excuses du monde auraient été bonnes pour sortir de mon compartiment, dit-elle en souriant.

Vhagar, en pleine pensée intérieur, se demandait bien ce qu'il se passait aec cette jeune fille. Devenait-elle un genre de protégée pour lui ? Elle avait beau l'avoir dérangé, il l'aimait bien, c'était pas une fille méchante, elle était intéressée, sans être trop intrusive. Par contre, elle avait l'air d'être le genre de pipelette à avoir du mal à arrêter de parler. Mais bon, au moins ça comblait le vide laissé par lui-même.

- Tu donnes de bons conseils, tu es au courant ?

Difficile de discerner le sarcasme de la remarque sympathique. Il la regarda, au début avec un air un peu grave, puis avec un air étonné et enjoué en même temps. Quoique fût la réponse, elle allait avec sympathique. Cette fille n'avait vraiment pas un mauvais fond, et méritait juste un peu d'attention.

- J'espère que je t'ai pas dérangé avec toutes mes questions tantôt. Disons que, je t'ai vu quand je regardais par la fenêtre, et toutes les excuses du monde auraient été bonnes pour sortir de mon compartiment

- C'est pas le plus dur les ASPICS, mais c'est un bon entrainement pour la suite, si t'as un peu d'ambition. Ne t'inquiète pas, tu ne me dérange pas, tant que tu restes aussi discrète. Il lui sourit avec un petit air traduisant un "Parle moins fort", et jetta un œil au machiniste, voir ou est-ce qu'il en était.

Kelsey remarqua que le visage du jeune homme changea d'expression plusieurs fois en quelques secondes. Elle se demandait bien à quoi il pouvait bien penser pour avoir cet air si étonné. Avait-elle dit quelque chose ? Elle se remémora la conversation dans sa tête, mais elle ne voyait rien qui aurait pu causer cet étonnement.

- C'est pas le plus dur les ASPICS, mais c'est un bon entrainement pour la suite, si t'as un peu d'ambition.
Ne t'inquiète pas, tu ne me dérange pas, tant que tu restes aussi discrète.

La jeune Serpentard lui fit un petit sourire désolé. La discrétion n'était pas son point fort, c'est vrai. Elle allait tout de même faire un effort, elle ne voulait pas faire fuir son nouvel... Qui était-ce d'ailleurs ? Pas un ami en tout cas. Une connaissance alors ? En tout cas elle l'aimait bien. Malgré son air super mystérieux, il était sympathique. Et puis, elle avait l'impression qu'il s'intéressait un peu à elle. Il lui avait posé quelques questions et lui avait donné de bons conseils. Même ses frères n'en avaient pas de si bons.

Kelsey constata que le regard de Vhagar s'était posé sur le machiniste. Elle tourna la tête et regarda elle aussi le vieil homme, qui était en plein combat avec l'engin.

- Tu penses qu'il a bientôt fini de réparer le train ?

Le machiniste faisait des allers-retour depuis la salle des machines vers l'exterieur du train, il rafistolait les roues de guidage d'urgence. C'était clairement pas ça le problème, car on pouvait très bien avancer sans. Il avait donc remarqué ce détail après avoir réparé le moteur. C'était une histoire de deux ou trois minutes désormais.

- Tu penses qu'il a bientôt fini de réparer le train ?

- Oui, il en a encore pour quelques minutes s'il ne fait pas tomber sa clef de douze dans le ravin

Vhagar allait donc attendre que le train reparte. A faible allure, il serait rapide à rattraper, et il se logerait de nouveau entre la cabine du machiniste et le wagon des préfets. Néanmoins cela pouvait toujours être plus sympa de finir le voyage avec la jeune fille, si personne ne remarquerait son absence dans le train. L'air de rien, il lui demanda:

- T'es attendue ? lui souriant, comme pour lui proposer un quatre-cent unième coup.

Le machiniste était désormais en train de faire des allers-retour en maudissant le ciel et sûrement tous les dieux existant.

- Oui, il en a encore pour quelques minutes s'il ne fait pas tomber sa clef de douze dans le ravin.

Sa réponse eut pour effet de faire rire la verte et argent. Il ne manquerait plus que ça, qu'ils restent bloqués ici pendant des heures parce que cet homme aurait fait tomber sa clef. Remarque, ce ne serait pas si grave que cela. Après tout, elle était en plutôt  bonne compagnie.

- T'es attendue ?

Kelsey releva les yeux vers le jeune homme, légèrement étonnée.

- Heu...

Elle pensa à son frère et sa nouvelle petite-amie pour les trois prochains jours. Voulait-elle vraiment retourner avec eux ? Qu'allait-elle faire de toute façon là-bas ? Les regarder se bouffer la bouche jusqu'à être en manque d'oxygène ? Non décidément ce n'était pas pour elle. D'habitude elle faisait tous ses voyages avec Samuel, son autre frère, et sa bande d'amis. Ils étaient vraiment géniaux à faire des farces à tout le monde. D'ailleurs la plupart du temps, elle participait aussi. Malheureusement cette année il ne revenait pas à Poudlard. C'était fini pour lui désormais.

- Non pas vraiment, lui répondit-elle en souriant. Et puis, je suis sûre qu'ils ont même pas vu que j'étais partie.

Kelsey semblait y réfléchir à deux fois avant de répondre. C'était pas comme si la réponse engageait quoi que ce soit, mais elle avait l'air du genre un peu méfiante. En même temps, un adulte inconnu qui s'apprêtait en embarquer une gamine dans ses c**neries, ça courrait pas les rues, encore moins les voies ferrées, et d'habitude ces gens là, on les évitait, ou on les envoyait à Azkaban.

- Non pas vraiment, et puis, je suis sûre qu'ils ont même pas vu que j'étais partie.

Elle ne tenait pas tellement à rester dans le train, c'était clair. Et cela laissait le champ libre. Pas tellement de risques que quelqu'un se pose la moindre question. Cela voulait aussi dire que quelque soit la personne avec qui elle était dans le train, il ou elle n'allait pas partir à sa recherche sous prétexte qu'elle avait disparu. Au moins ça pouvait laisser croire aussi qu'elle allait venir avec lui. C'était elle aussi le genre de fille à chercher un peu de piment, le goût du risque, de ne pas faire comme les autres, d'être unique.

Le machiniste, d'ou long soupir, adressa un « c'est bon ! on est reparti ! », juste avant que le train ne lâche un hurlement en mix de basses et d'aigus pour signaler le redémarrage proche. Fallait qu'elle se décide vite.

- Tu comptes retourner à ta place ? J'peux te proposer un autre coin, si ça te dit.

Une fois le machiniste reparti, le train allait bientôt reprendre sa voie. Vhagar pris le chemin de la cabine des machines, monta dessus, atteint le palier entre les deux wagons, et monta l'échelle du bord pour monter sur le toit. En dix secondes il avait atteint le haut du train, et tendit une main à sa nouvelle protégée.

De bonnes discussions en perspective, pourquoi pas même des histoires drôles et des petits cours particuliers. La route allait encore être longue. Ils auraient le temps. Mais encore fallait-il qu'elle vienne.

A peine quelques secondes après avoir donné sa réponse, le machiniste s'exclama qu'ils étaient enfin prêts à partir. Elle sursauta lorsque la vapeur s'échappa du train, faisant un boucan pas possible.

- Tu comptes retourner à ta place ? J'peux te proposer un autre coin, si ça te dit.

- Pourquoi pas !


Elle avait à peine hésiter avant de lui répondre. Après tout, elle lui faisait confiance et elle savait qu'il n'était pas méchant. Et puis, ça pourrait être chouette et surtout plus amusant que si elle retournait dans son compartiment.

Vhagar se mit alors à marcher vers la cabine des machines. Une fois dessus, il monta l'échelle pour se retrouver sur le toit. Ensuite il lui tendit la main, pour qu'elle fasse de même. Elle lui sourit avant de marcher vers l'échelle à son tour. Elle lui attrapa la main et il la souleva avec beaucoup de facilité.

Ils se trouvaient maintenant sur le toit, assis en regardant la beauté des lieux. Tout avait l'air différent vu d'ici, et Kelsey trouvait l'endroit vraiment magnifique.
Après quelques minutes, ils se mirent à parler de tout et de rien. Surtout des cours, des profs et elle fut surprise de voir que le jeune homme pouvait parfois plaisanter. Le reste du voyage allait être bien plus agréable que le début, ça c'était sûr.