Cours n°1-EDM : Les inventions Moldus

L'avantage, avec cet exercice, c'est que ça laisse une grande part à la créativité.
Et ça, j'aime bien.
Puis c'est du travail manuel.
Depuis les couronnes de fleurs, je me suis découvert un attrait pour le travail manuel.
Faire quelque chose de ses dix doigts permet d'arrêter de penser. Pendant un temps.
Chasser rageusement les idées noires en restant concentrée sur autre chose.
Alors finalement, faire du recyclage... pourquoi pas !
Mais quel genre de recyclage ?

Jade m'explique en gros ce qu'est un disque vinyle.
Je visualise -j'essaie- au fil de ses mot.
Ah ouais... je vois un truc bizarre tout rond et gros comme un pizza...
Pizza...
Tiens, j'ai faim, moi.
Une bonne pizza dégoulinant de fromage ! Qu'on arrache avec les doigts (non pas avec couteau et fourchette, comme l'a fait ce cher Asclépius la seule fois où nous avons mangé un pizza ensemble !).
Hum... et voilà, maintenant j'ai envie d'aller manger parmi les étoiles en compagnie de mon frère d'alcool.
Bref, de tout faire, sauf être là.

- Va pour les bouteilles ! On peut faire... une genre de coupe pour mettre les fruits dedans... une trousse... euh... un truc genre luminaire, pour décorer.

La voix de Rachel me rappelle qu'on n'est pas là pour rêver nourriture.
Mais recyclage.
Une coupe ? Une trousse ? Pourquoi pas une couronne de fleurs en plastique ?
Ouais... non... c'est plus beau en vrai, quand même.
Rachel continue sur sa lancée, distribuant plein d'idées.
Comme quoi, on doit certainement pouvoir faire des tas de trucs, en recyclant.
Mes yeux se perdent dans le vague, tentant d'imaginer toutes sortes de choses.

-On pourrait faire... euh... des énormes éventails en plastiques à accrocher au mur en guise de décoration !
Pourquoi je pense à ça, moi ?
Aucune idée. Mais on fait du brainstorming, non ? Alors autant balancer des idées.
-Ou un faux service de table avec assiette, couverts, verre, carafe d'eau et cruche à vin. Ou encore... euh... des étoiles de Noël ?
Apparemment, on part sur quelque chose de décoratif.
Alors autant faire un truc bien, si ça doit agrémenter une pièce.

Bon, la partie pratique allait finalement commencer. Ce n’était pas trop tôt. Je commençais à être vraiment tannée de ces discussions aussi interminables qu’inutiles. Enfin rendu là, je n’étais même pas sure que ce qui allait suivre serait réellement mieux… Honnêtement, je n’avais qu’une envie : faire demi-tour et retourner me blottir contre mon oreiller, bien au chaud sous mes draps. Heureusement qu’Aileen était là – même si elle aussi était à moitié amorphe. Dans les faits, il n’y avait pas grand-monde qui avait l’air content d’être là… Les gens participaient plus pour ne pas faire perdre de points à leurs maisons respectives qu’autre chose.

Le but de la partie pratique était donc de fabriquer un objet moldu à partir des outils qui nous étaient fournis. Ceux-ci étaient d’ailleurs bien minces, au vu de l’étendue du projet. Je haussai les sourcils, dubitative. Sérieusement? Si j’avais voulu avoir ce genre de cours, je m’en serais tenue à un cursus professionnel chez les moldus, hein… Je jetai un bref coup d’œil à mon amie, qui ne semblait pas plus intéressée que moi par cette matière farfelue. Et dire que j’avais pensé être avantagée de par mes origines… Au final, moi qui n’étais pas manuelle pour un sou, je risquais d’avoir bien plus de mal que les autres à modeler un objet qui avait de l’allure. Heureusement que l’esthétique de la chose ne faisait pas partie des critères d’évaluation.

Voilà que Mathilde se portait volontaire pour ramasser les panneaux. Et ben, il y en avait au moins une qui avait l’air motivée à passer le cours. La bleue et bronze semblait d’ailleurs déjà avoir une idée, puisqu’elle griffonna quelque chose sur son parchemin. J’espérais sincèrement que ce soit un peu plus intéressant que ce que j’avais en tête – à savoir absolument rien. Je dois bien avouer que je ne fus pas déçue. Par contre, je ne voyais vraiment pas comment on pourrait faire un violon avec des boîtes en carton. D’autant plus que l’instrument sonnait déjà affreusement mal quand il était bien fait et qu’on ne savait pas en jouer, là, ça risquait d’être une belle catastrophe. Mais c’était effectivement moins compliqué qu’une guitare. Moins de cordes, plus petit…

« Comment tu comptes faire une caisse de résonance avec les outils mis à notre disposition? C’est une bonne idée, mais je ne suis vraiment pas certaine qu’on arrive à quoi que ce soit… »

Le plastique n’avait pas les mêmes propriétés que le bois et l’instrument risquait de ne jamais réussir à émettre le moindre son. Enfin… De toute façon, c’était probablement mieux pour les oreilles de tout le monde. Et puis, si je me souvenais bien, Lefebvre avait précisé que l’objet recyclé ne devait pas forcément être fonctionnel… Ça pouvait donc potentiellement se faire. J’attendis donc patiemment de voir si la proposition tentait Aileen, loin d’être pressée de me mettre au travail.

Mes camarade parlent. J'écoute leur route, Kathleen approfondis mon idée sans aller pour autant dans le sens que j'ai cherché. Cela me va quand même, il n'y à pas de problèmes après tout. Cela sera même plus simple à faire. Je l'écoute toujours, un calèche, pas trop dur mais pas trop sur du résultat. Mais Liskuvo prend rapidement la parole. Il l'impose sans même se demander si ça nous cause … En même temps je n'allais pas dire non, mais par respect il aurait au moins put nous demander. Tant pis et trop tard il est déjà lancé, partis chercher des matériaux afin de faire de beau … Chevaux ? Je le suis et vais prendre quelques matériaux. Les vinyles et des sorte de tige. Mon esprit se fige, il n'est pas très inspiré aujourd'hui, il aurait mieux fait de mieux s'échauffer avant de venir pour faire des objets pour décorer. J'ai ce qu'il me faut, je vais commencer par la base de l'objet. Aller retour, assis à ma place je prend place et place les objets de façon à travailler convenablement. Le Poufsouffle reprend la parole, mais qu'es-ce qu'il veut encore ? Peut-être que s'il se taisait il ferait partis du décor ? Vaut mieux qu'il parle alors, je préfère avoir une pipelette utile qu'un objet futile. Il nous dis qu'il à prit des trucs pour faire la calèche.

* Bah oui merci on a remarqué. Soit, sympa d'avoir prit pour tout le monde. Faut bien reconnaître ça, au moins on aura pas à faire plein d'aller retour. *

Voyant qu'il se lançait à l'aide d'objet découpeur de cartons je décida d'en faire de même. Dilemme, roue avant ou roue arrière ? Faux problème puisque se sont les mêmes. J'attrape une tige, un vinyle, vise son nombril pour la traversé avec la tige. Une roue de placé au bout d'une tige, je met l'autre de l'autre coté. Par chance la tige est à la bonne taille [Étrange n'es-ce pas ?], une bataille de moins à mener. Je la pose donc à l'horizontale sur la table. La pousse un peu, elle roule ! Super ! Les vinyles ne semblent pas se désaxer pour partir vivre leur vie tout seul ou boire du tilleul ! Victoire mon cher miroirs ! Qu'est-ce que je raconte ? Je me concentre, plisse les yeux prend une deuxième tige, prend un autre vinyle, vise de nouveau son nombrils, tente d'être agile de mes mains. Elle est dedans, parfait. J'attrape délicatement le dernier vinyle, je le fixe au bout de l'autre bout afin de le mettre au bout, vous suivez ? Bien. Horizontal, pousse la tige, roulade de vinyle ! Roulade de vinyle ! Parfait. Nous avons maintenant les deux jeux de roue. La calèche ne tournera pas mais tant pis. Toute façon elle restera seulement ici, enfin je crois ? Puis pendant un moment je me demande comme on va fixer ça à la calèche de manière logique pour que ça roule encore. Si on les colles, ça ne roulera plus se sera collé. Si on pose juste le corps de la calèche finira par tomber par terre, faudra tout refaire. En fait il faudrait que je mette la tige dans une sorte de tube, tube que je collerais à la calèche. Comme ça la tige est libre dans le tube et elle peut rouler librement. Il doit bien y avoir ça dans tout ce qu'il à rapporter ce petit jaune ? D'un geste de main je pousse un peu tout ce qui se trouve sur la table. Mon regard blasé analyse le moindre objet dans l'espace espacé crée par mon besoin d'objet. Je trouve des tube en cartons ; des rouleaux de … feuille de papier ? Je ne sais pas vraiment à quoi ça peut être utile … Bref … Je les attrape, je démonte les roues vinylisé. J'empile mes quatre vinyles, prend une tige, la met dans un vinyle. Met le tube, met l'autre vinyle. Voilà, j'ai mon premier jeu de roues. Ça roule ? C'est bon ça roule. Je fais la même chose pour le deuxième, ça roule ? C'est bon ça roule. Je relève la tête et secoue un peu les cheveux qui me tombent devant les yeux. Je regarde Liskuvo mais m'adresse au groupe entier avec une voix un peux plus rapide que d'habitude.

« Une calèche c'est tiré par quelque chose. Pas obligé de le représenter si ? Je pense que juste faire un appuis pour la tirer avec les doigts suffit. Je ne sais pas si on aura le temps de tout représenter alors autant se concentrer sur l'essentiel non ? »

J'attendais en plus de ça la fin du corps de la calèche. Ce n'était pas tout, mais je voulais coller mes roues. J'oublie presque qu'en disant ça … Bah j'avais oublié qu'il y avaient Kathleen et Lydie, l'une d'elle avait peut-être déjà fais les chevaux ?

- Va pour les bouteilles ! On peut faire... une genre de coupe pour mettre les fruits dedans... une trousse... euh... un truc genre luminaire, pour décorer.

Alors cette fois, il semblerait que le choix soit fixé. Azaël n'avait encore rien dit, c'était très étonnant d'ailleurs. Peut-être qu'il était dans une mauvaise phase en Soins aux Créatures Magiques ? Il ne faut pas se fier aux premières impressions. Ni les comparer aux secondes d'ailleurs, ce qu'elle était présentement en train de faire. Mettant ce point de côté - car après tout elle s'en fichait un peu, du moment que leur travail était réalisé - Jade hocha la tête. Quelques idées germaient dans sa tête mais ça n'était pas fabuleux pour autant. L'Italienne était du genre perfectionniste, rien ne devait être laissé au hasard. C'était bien ça le problème du travail en groupe, on peut faire tout ce qui est possible et imaginable, si l'autre fait n'importe quoi ça ne s'approchera jamais assez de la perfection pour l'adolescente. Là, ils étaient quatre. Quatre possibilités de voir les choses foirer en beauté.. Eh, un peu de positivité ! Ils allaient y arriver. Après tout, la préfète avait beau ne pas trop connaitre les membres de son groupe, elle savait la gentillesse de Kohane et Rachel.. Azaël, c'était autre chose m'enfin. Bref, il ne fallait surtout pas se poser de questions maintenant, mais plutôt agir. De son côté, Rachel enchaina.

- En tout cas il y a beaucoup de choses à faire. Chez les moldus, j'ai visité une sorte de musée il y a longtemps où on exposait des tables, des chaises, des statuts en papier, en carton ou même en bouteille justement... par contre j'espère qu'il y a de la bonne colle à disposition...

Mine de rien, c'était rigolo de voir les sorciers confrontés au monde moldu. Certains avaient beau dire que les moldus n'étaient pas aussi évolués que les sorciers, certains domaines restaient un secret bien ignorés par ces derniers. Comme quoi. M'enfin, les idéologies ne changeraient pas en un claquement de doigts, ce serait trop beau. Jade ayant grandit au coeur du monde moldu en connaissait ses faiblesses comme ses atouts, elle avait vu tout un tas de choses y compris le recyclage appliqué sur ses dizaines et des dizaines de matières différentes pour donner des résultats tous plus dingues les uns que les autres. Cependant, elle n'était jamais allée à ce fameux musée dont la verte parlait. Résistant alors à l'envie de lui poser des dizaines de questions là-dessus, Jade écouta Kohane qui prit bientôt la parole.

- On pourrait faire... euh... des énormes éventails en plastiques à accrocher au mur en guise de décoration ! Ou un faux service de table avec assiette, couverts, verre, carafe d'eau et cruche à vin. Ou encore... euh... des étoiles de Noël ?

Plissant légèrement le nez, signe étrange de réflexion chez elle, Jade réfléchissait. Finalement, ils tournaient donc autour d'un objet plus décoratif qu'autre chose. Soucis, pour des objets aussi petits, il allait falloir faire fondre le plastique, sinon la matière ne serait pas assez rigide. En tout cas, ce fut ce point qui la heurta presque immédiatement. Il faudrait éventuellement voir les choses plus grandes, mais pour le moment elle n'était qu'au stade de proposition. Tant pis pour le temps, ils speederaient vers la fin du cours.

- Quitte à faire qual.. quelque chose, autant le faire grand, je pense ? Et on part beaucoup sur des.. décorations, alors pourquoi pas euh.. marquer le coup avec une grande statue ? Elle finira peut-être en musée, elle aussi !

Léger sourire, sait-on jamais ? On a le droit d'espérer après tout. Une statue de quoi ? Pfiou, humaine peut-être, ou animale ? Mais il faudrait choisir lequel et ça prendrait la tête. Enfin bon, elle verrait bien avec les propositions des autres membres du groupe, peu certaine que la sienne soit très ambitieuse. Enfin, telle qu'elle en tout cas. Un des rares avantages du travail en groupe, c'était de pouvoir réunir ses idées. Qui sait ce qui pouvait en résulter, mais l'Italienne était sûre d'une chose: plus c'est grand, plus ça marque les esprits ! Elle en oublierait presque sa déception quelques minutes auparavant tiens. Presque. Conserver une certaine rancoeur envers le professeur ne pouvait être évité. Espérons que la suite allait mieux se dérouler, la préfète n'avait pas besoin d'un problème de plus.

L'heure n'est plus à savoir où on aimerait se trouver.
Ce qu'on aimerait manger -même si l'image du disque vinyle-pizza est toujours présent dans mon esprit.
Ce qu'on aimerait faire -courir pieds nus dans un champ de blé ou danser au milieu des étoiles.
Non. Pas le temps. Pour ça.
Faut réfléchir. A quoi faire avec un tas de bouteilles, un peu de colle, quelques planches et plouf... ça doit donner quelque chose !

Pour l'heure, on a quand même un mince point de départ : de la déco.
A présent, suffit de se remuer les méninges (dans un sens, dans l'autre, dans un sens...) pour tenter de voir quel type de décoration.
Et là j'avoue que euh... je bloque.
Je sais même pas vraiment comment on va s'y prendre, pour assembler tout ça !
Et trop réfléchir donne mal à la tête. En plus.
Sourcils froncés en mode je pense donc je suis... je pense donc je veux fuir... je pense donc je...
Mes yeux cherchent vainement un idée. Une fenêtre en plastique ? Genre fausse fenêtre et on dessine un paysage au feutre. On dessine un ciel bleu nuit, des étoiles scintillantes !
Mon regard se pose sur lui, qui n'a pas décroché un mot. Où vogue-t-il, mon frère ? Retournée avec elles ? Attends-moi ! Je veux y aller avec toi ! Je veux retourner danser avec toi, faire chanter l'univers tout entier entre deux pans de souffrance muette.
Une fausse fenêtre avec de fausses étoiles...
La réalité est bien mieux.
Et les étoiles sont plus belles lorsqu'elles sont vue non pas à travers une vitre. Mais directement, par le globe oculaire sans aucun autre obstacle entre elles et moi.

La frimousse de Jade se tend, se plisse ; elle réfléchit. Intensément.
Que va-t-elle nous sortir ? L'idée de génie ? Celle qui nous fera dire en choeur ah mais oui, bien sûr !
Et si on faisait une collection de pierres en plastiques qu'on peindrait de plein de couleurs ? J'suis sûre que Lefebvre apprécierait. Il a un truc avec les pierres, je pense. Puisqu'il m'en a offerte une, la fois où je l'ai vu à Londres.

- Quitte à faire qual.. quelque chose, autant le faire grand, je pense ?

Grand ? Grand comment ? Grand... genre... quoi ?
Elle enchaîne et propose... un statue.
Dans mon esprit apparaissent les quelques images que j'ai pu voir de statues grecques -fières, droites, nues.
-Elle finira peut-être en musée, elle aussi !
Je souris, amusée à cette idée. Dans ce cas, il nous faut faire un truc vraiment... bien. Canon. Qui attire l'oeil. Qui fera de nous les nouveaux artistes révolutionnaires du XIIème siècle !
Je sens soudainement en moi un enthousiasme sans pareil.
Je sais même pas comment on va la réaliser, cette statue.
Mais l'idée m'enchante !

Je hoche vigoureusement la tête pour signifier ma totale approbation.
Une grande statue tape à l'oeil.
Belle, magnifique. Toute de plastique. Et là, ça rime, tiens. En plus en pentasyllabe. Bref...
J'imagine déjà notre recyclage, mis en valeur dans un coin de la salle. Là où chaque élève passant pourrait le voir !
Reste plus qu'à trouver quel genre de statue faire.

-On part sur quel type, alors ? Genre... animal hybride, géant, démon ? Un dragon tout beau tout grand tout impressionnant ? Ou... un héros ! Un héros des temps modernes ! Nous allons créer le nouveau modèle de notre société !
Ma voix devient pressante sous le coup de l'excitation.
Modeler les traits de la Marianne sorcière.
Wah ! C'est juste wah !
Mais il faut bien qu'on parte d'un modèle, non ? Qui pourrait-on modeler, statufier, immortaliser pour l'éternité ?
A nouveau, mes yeux partent.
En quête. D'une future statue.
Les élèves, les élèves... bof, pas très intéressant. Ils ne méritaient de se voir sacralisés par notre sublime art.
Alors qui ?
Mon regard erre.
Trouve.
Soudain.
La solution.

Bien sûr ! Qui d'autre qu'un Apollon rêvant de lui-même peut vouloir une statue à son effigie !
En plus, comme ça, il pourra se marier avec lui-même sans souci.
On fera une cérémonie aux Trois Balais, comme il le souhaitait. Lui et son lui. Représenté sous forme de statue !
Vive les mariés !
-Oh mon Dieu, on mon Dieu ! je prononce à mi-voix, les yeux toujours accrochés à Esteban comme pour tenter de voir comment le modéliser en bouteilles plastiques. J'ai une idée ! Je sais qui on va pouvoir faire en statue ! On n'a qu'à faire Lefebvre. Il sera ravi de pouvoir se contempler, se prendre dans ses bras et s'embrasser !
Un large sourire et mon regard revient sur mes coéquipiers. L'air de dire : alors, vous en pensez quoi ?

Clock, clock.

L'heure tourne. Enfin, l'heure ne tourne pas vraiment. La terre, par contre, oui. Elle est ronde. Comme une boule de cristal. Elle est si ronde, si grosse, si pleine... Enfin, pleine, ça n'est pas vraiment sûre. J'ai entendu un conte qui disait que la terre est en fait vide. Qu'elle renferme le feu et les dragons. Si la terre se perce, met au monde ses dragons, le feu et les enfers se rependront sur le monde. Je divague, ma plume caressant le bout de mon nez. J'observe mes camarades. Un de mes coéquipiers m'intrigue (Roch). Je ne sais même pas quel est son nom, puis je m'en fiche un peu. Je lui rend ses regards, le fixe avec insistance, avec ambiguïté. Le professeur me tire de ma rêverie à plusieurs reprises, je prends quelques notes futiles. Ce cours m'intéresse, je voulais avoir un peu de culture moldue. Mais pas trop non plus, n'abusons pas. Ces gens dénués de pouvoirs magiques sont un peu inintéressants. Seulement, leurs gestes, les découvertes qu'ils font, les actions qui font parler d'eux m'intriguent. Et puis, ils ont tout de même un certain mérite qu'on ne peut pas leur enlever : ils n'utilisent pas de magie. Ça, c'est un peu fort de café ! Il y a forcément un truc. On ne peut quand même pas vivres sans magie, si ? Où alors... ils utilisent peut-être une forme différente de magie... Qu'on ne connait pas. Je plisse les paupières, note cette idée dans un coin de ma tête et repose mon regard sur le Serpent assis à ma table.

- ...allez devoir créer un objet Moldu qu'il soit de décoration ou fonctionnel. Le but étant de redonner une nouvelle vie soit aux disques vinyles soit aux bouteilles en plastique. Dans ces différents cartons il y a des outils Moldus et sur ces tables quelques fiches techniques sur leur utilisation.

Je fronce les sourcils. Vraiment ? Créér un objet moldu ? Mais qu'est ce qu'on en sait, ce qu'ils utilisent les moldus nous ? Je soupire légèrement. Une de mes camarades se lance alors dans une proposition de création abracadabrante.

- Je viens d'avoir idée ! Avec les bouteilles ont pourrait faire une petite barque et avec les bouchons des petits poissons. Ce n'est très compliqué il nous faut juste de la colle, du papier, du fil de fer et de la bonne volonté, alors ça vous dit ? Enfin si vous avez d'autres idées je suis preneuse !

Une barque ? Des poissons ? Quoi ?

- Ne faudrait-il pas découper la bouteille avec des ciseaux pour cela ?
- En effet Nessa, le ciseau sert à découper. Mais ne t’inquiète pas, Nous t’expliquerons au fur et à mesure la nécessité des objets que nous utiliserons. Quant à toi Amy, tu as eu une très bonne idée, je n’aurais jamais trouvé mieux. Maintenant il faut se répartir les tâches. Je propose de me mettre avec Nessa si personne ne voit d’objection. Bien sûr cela ne s’empêche pas de s’aider les uns les autres.

Je pose ma tête sur ma main, lance un sourire au Serpent. Il prend les commandes hein ? Je veux en être. Je n'aime pas me laisse guider. Il prend sous son aile une jeune fille, Nessa. Après quelques instants de réflexion, je me penche moi aussi sur la création que nous pourrions rendre. J'attrapes une bouteille et l'objet pointu qui s'ouvre en deux.

- Bon, ok. Je ne sais pas trop comment vous voulez procéder. Peut être que si on coupait la bouteille en deux parties distinctes comme...

Je découpe la bouteilles en deux parties, sur toute sa longueur, non sans difficulté pour me servir des outils qui permettent le découpage.

-...ceci. Et qu'ensuite on... Attendez, j'ai peut-être une idée. On pourrait planter les fils dans la feuille. Du coup, ils grimpent d'un côté vous voyez ? On accroche les bouchons avec les fils. Ensuite, on colle la feuille sur les bords de la bouteille découpée. Du coup, ça fait comme si les poissons nageaient dans l'eau ! Mais en fait, ils sont tenus par les fils de fers reliés à la feuille. Et après, on à qu'à faire une barque... je ne sais pas comment par contre, je ne suis pas spécialisée en... barque... Qu'en pensez vous ? Je peux réexpliquer si vous voulez !

♥:

Le cours passe, défile, suit son fil. Et toi tu restes là, présent plus physiquement que mentalement. T'as vraiment du mal à te concentrer. Que ce soit sur ce qu'il se passe ou sur ce qu'il se dit. Ton esprit refuse de se focaliser sur autre chose que ta soeur à la couronne de fleurs. Celle qui est si belle à tes yeux. Celle qui t'a tellement manqué. Celle que tu sais être réelle sans vraiment oser y croire, de peur qu'elle parte ou qu'on te l'arrache. Celle qui est assise tout près, mais que tu ne peux pas toucher. Celle qui parvient à te rendre vivant, juste en la voyant. Ta pièce manquante qui te permet de voguer dans les cieux, d'être un peu heureux.

Alors c'est vrai que t'as bien du mal à penser à autre chose qu'à elle. Qu'à ton coeur qui bat un peu plus fort quand elle est là, juste dans l'espoir de la prendre à nouveau dans tes bras pour partir très loin, là où tout est beau. Là où les étoiles brillent et où vos lumières les rejoignent. Pour briller ensemble, éclairer la nuit. Tu secoues légèrement la tête pour sortir de toutes tes pensées. Essayer d'être un peu plus présent. Pour de vrai. Histoire de pouvoir profiter de ce cours un peu différent des autres, dans une compagnie loin d'être déplaisante si on excepte la préfète des jaunes.

Apparemment, le prof a donné de nouvelles consignes. Sauf que t'en as pas entendu le moindre mot. Alors tu te contentes d'écouter les idées de tes camarades en silence, en essayant de comprendre ce qui est attendu de vous. A croire qu'elle a réellement une bonne influence sur toi, puisque tu te sens presque obligé de travailler. Rectification, tu prends plaisir à travailler à ses côtés. Mais à force d'entendre les idées filer de tous les côtés, tu ne sais même pas ce que toi tu pourrais proposer. T'as jamais été vraiment créatif. Ni écologiste. Alors le recyclage, pour toi, c'est un mot, et même pas un des plus beaux. Juste un truc typiquement moldu qui a pour but de leur donner bonne conscience malgré la tonne de déchets qu'ils jettent chaque année. Mais vu que tu n'y connais pas grand chose, tu préfères garder le silence.

La préfète blonde à ta table propose de nouvelles idées. Dont celle de faire une statue, qui semble tout simplement emballer ta soeur d'alcool. Tu la vois réfléchir, sourire, proposer, se raviser, trouver, et enfin s'ouvrir. Elle propose une statue du prof. Tu jettes un regard à Lefebvre et un sourire prend place sur tes lèvres. C'est le genre de type qui serait totalement flatté par une telle initiative. Tu hoches légèrement la tête, plutôt emballé par l'idée. De ton point de vue, c'est plutôt pour se moquer que pour flatter, mais tout ça, il n'est pas obligé de le savoir. Tu regardes ses cheveux, ses vêtements. Ce type est totalement extravagant. Une idée germe dans ton esprit, et tu finis par lâcher :

- Une statue du prof c'est cool. On peut même lui prendre ses fringues et un peu de ses cheveux pour rendre la statue plus réelle.

Tu ne sais pas trop si tes camarades sont capables d'aller aussi loin pour un projet aussi... Hasardeux. Mais tu trouverait ça drôle d'avoir d'un côté Lefebvre en caleçon, et de l'autre sa statue composée de vieille bouteilles toute habillée et avec quelques uns de ses cheveux qui traînent.

Nessa fut la première à réagir à la proposition d'Amy

- Ne faudrait-il pas découper la bouteille avec des ciseaux pour cela ?

Roch qui avait l'air plutôt confiant devança la Poufsouffle pour sa réponse.

- En effet Nessa, le ciseau sert à découper. Mais ne t’inquiète pas, Nous t’expliquerons au fur et à mesure la nécessité des objets que nous utiliserons. Quant à toi Amy, tu as eu une très bonne idée, je n’aurais jamais trouvé mieux. Maintenant il faut se répartir les tâches. Je propose de me mettre avec Nessa si personne ne voit d’objection. Bien sûr cela ne s’empêche pas de s’aider les uns les autres.

Amy ne voyait pas d'objection au fait de travailler en groupe, dans leur cas c'était même la meilleur solution vu que Nessa était complètement novice en recyclage. Si le Serpentard et la Gryffondor faisaient équipe cela signifiait qu'elle devait travailler avec Elise qui n'avait quasiment pas ouvert la bouche depuis le début du cours. Cette dernière était d'ailleurs en train de fouiller dans le carton, dont elle sorti une bouteille et une paire de ciseaux.

Bon, ok. Je ne sais pas trop comment vous voulez procéder. Peut être que si on coupait la bouteille en deux parties distinctes comme..., commença-t-elle en joignant le geste à le parole, ..ceci. Et qu'ensuite on... Attendez, j'ai peut-être une idée. On pourrait planter les fils dans la feuille. Du coup, ils grimpent d'un côté vous voyez ? On accroche les bouchons avec les fils. Ensuite, on colle la feuille sur les bords de la bouteille découpée. Du coup, ça fait comme si les poissons nageaient dans l'eau ! Mais en fait, ils sont tenus par les fils de fers reliés à la feuille. Et après, on à qu'à faire une barque... je ne sais pas comment par contre, je ne suis pas spécialisée en... barque... Qu'en pensez vous ? Je peux réexpliquer si vous voulez !

La Poufsouffle était ravi que ses camarades aient appréciée son idée et que tout le monde participe, de plus l'idée d'Elise était vraiment excellente et permettrait de donner un peu de vie à leur création. Si tout se passait comme prévu ils obtientraient quelque chose de plutôt sympathique bien qu' à but purement décoratif.

-C'est parfait ! S'exclama-t-elle à l'intention du groupe, du coup je propose qu'Elise et moi on s'occupe des petits poissons et que vous fassiez la barque, ça vous va ?

Puis elle attrapa à son tour, des bouteilles, des feuilles et du fil de fer elle commença à confectionner des poisons en suivant les instructions que la Gryffondor venait de donner.

Les idées fusent et circulent, c'est une bonne chose. Cela veut dire que le groupe fonctionne bien, qu'ils ont une chance de s'en sortir dans cette exercice. C'est plus simple de partir sur quelque chose de décoratif, c'est une idée qui plait à la brune. Parce qu'une décoration n'a pas besoin d'être belle ou moche pour réussir, elle n'a besoin que d'exister. Ce n'est finalement même pas obligé de ressemblé à quelque chose, comme les nuages dans le ciel. Est-ce une fleur ou une étoile de mer ? Un sapin ou un cornet de glace retourné ? L'imagination à ses raisons que la raison ignore.

Néanmoins il faut quand-même être d'accord sur l'apparence de base pour arriver à quelque chose. Un point que le groupe semble avoir compris heureusement. Quelque chose en rapport avec Noël ? L'hiver est là après tout et bientôt les cadeaux le seront aussi. Peut-être. Sans doute pas pour Rachel cette année, mais la verte n'y pensait pas vraiment encore. Se faire un cadeau à elle-même, ça ferait l'affaire, il y avait assez de personnes dans sa tête pour cela. Ou statut comme le propose Jade la douce ?

Le regard de Rachel se tourne vers les bouteilles. Elle essai de les assembler dans sa tête pour voir ce que cela pourrait donner, mais ne parvient finalement qu'à voir qu'un tas de déchet sans forme. Il lui faut du concret. C'est alors que Kohane la vaillante avance l'idée qu'une statut du professeur pourrait être un bon départ. La verte aime Kohane, mais son idée la laisse perplexe un instant, elle ne connait pas assez le professeur pour savoir si c'est une bonne idée ou non. Rachel se laisse finalement tenter parce que d'autres sont d'accord et parce qu'à en juger le début du cours, la lionne n'était pas étrangère à ce cher Lefebvre. L'idée de lui voler ses vêtements et ses cheveux en revanche l'effraye plus qu'autre chose, elle laissera Azaël l'audacieux faire le salle boulot. Et au pire dira que ce n'était pas son idée, qu'elle n'avait rien avoir avec ça. Rachel n'avait pas gagner la médaille dans sa signature pour rien ! Cela étant... un problème persistait...

- Ça va être chaud pour que ça lui ressemble... Quoi qu'on peut toujours foutre un miroir à la place du visage, s'amusa Rachel sans vraiment le penser. Et pour le corps on ne se casse pas la tête, on fait un trait de bouteille pour le buste, un autre pour les bras et deux pour les jambes.

Je regarde Nya qui me répond après avoir un peu réfléchis. Elle aime bin l'idée et le concept mais on est d'accord, le violon ne sera pas fonctionnelle.
Je décide donc de lui répondre un truc bien méchant pour le violon.
-Ca serait plus de la décor. Comment veux-tu faire sortir ne serais-ce qu'un seul son d'un violon ayant pour caisse de résonance déjà qu'avec du bois ça va pas trop et ça sonne pas bien... Et le prof a dit que ça peut ne pas être fonctionnelle.
Je souris et me retiens d'éclater de rire tandis que j'ai l'impression que Aileen est sur une autre planète.
-Bon faut commencer à bricoler nan? Je peux essayer de faire le manche. Bien sûre il faut qu'on assemble ensuite les pièces à la fin!
Je prends une planches prédécoupée et quatre cordes assez rigides. A l'aide d'une agrafeuse, je les positionne sur le manche et regarde le résultat.
C'est pas trop trop mal, j'ai jamais été douée en travaux manuel mais bon.
Ensuite je trace un rectangle sur le côté du pavé en carton et avec un cutter je fais un trou. Je place ensuite la planche prédécoupée dans ce trou et je mets un peu de colle pour être sûre que ça tienne.
-Ca c'est fait, je dis avec un peu de satisfaction, maintenant il faut le terminer, c'est bientôt fini! Il faut juste relier les cordes à une sorte de chevalet qu'on mettrait au bout et tracer les sortes de spirales aidant pour la résonance. C'est pas bien compliqué je crois.

Je pose alors mon regard sur mes deux camarades avant de me remettre au travail.

Info:

Balancer de faire une statue pour et à l'effigie d'Esteban... c'était... je sais pas si c'était sérieux.
J'y croyais, vraiment ?
Peut-être... en tout cas, l'idée m'amusait. Alors je l'ai sortie, je l'ai partagée.
On a bien dit qu'on brassait les idées, na ?
Et pis... il serait flattée, le Esteban. Même si flatter ainsi son égo n'est peut-être pas la meilleure chose à faire. Si ça s'trouve, il va finir par terre après un arrêt cardiaque à trop s'observer.
Hunhun...
Ca serait drôle, ceci dit. Tant qu'il ne crève pas. Parce que bon, je ne veux pas être tenue pour responsable de sa mort. Et pis... j'veux pas non plus qu'il clamse. Il est trop peace and love, trop déluré pour que j'accepte si un funeste destin. Surtout, une Maman Gâteau ne devrait pas souhaiter la mort d'un de ses enfants !

Mes idées tentent vainement de s'assembler en une pelote compacte et cohérente.
Si on veut que la statue soit une représentation de Lefebvre en mode héros du siècle, faut qu'il soit un minimum reconnaissable. Sinon on nous demandera qui est ce plouc en bouteilles.
Alors
le silence. Et la réflexion. De tous.
J'espère que mes coéquipiers sont plus inspirés que moi à l'heure actuelle. Car rien ne me vient.
Sinon la perspective de la fin du cours.
Retrouver ce frère. Et puis... attendre la Nuit ? Les Etoiles ?
Sentir de nouveau sa main dans la mienne. Sa chaleur corporelle - sa présence cosmique qui parvient à me faire oublier le reste, le noir.
S'envoler. Encore. Encore.
Ca me manque.
Il m'a suffit d'une seule fois.
Pour que ça devienne presque une drogue. A calmer les angoisses.
Un philtre de paix. Auquel je rêve. Je me rattache.

- Une statue du prof c'est cool.
C'est sa voix. Qui me ramène sur terre.
Etrange. Il aurait normalement plutôt tendance à me faire voler au milieu des étoiles.
Eh non. Aujourd'hui, il m'attrape par la cheville et me redescend sur le sol ferme.
Parce qu'en société, parce qu'en groupe, parce qu'en cours, pas question de s'envoler.
Dommage...
Et qu'importe en même temps. Il est là. Sur Terre. Dans l'Univers. Je m'en fiche. Je me contente juste de sa présence.
-On peut même lui prendre ses fringues et un peu de ses cheveux pour rendre la statue plus réelle.
La phrase monte dans mon cerveau lequel l'analyse. Et la comprend.
Et le sourire. Large. Enthousiaste. Amusé. Rayonnant.
Lui piquer ses fringues ? Oh mais... pourquoi pas ! Ca fera plus réel. Et puis ça me permettrait de prendre ma revanche. Lui qui a refusé de me laisser l'aider à se désaper aux Trois Balais !
Et les cheveux... ça fait presque poupée vaudou. Ou un truc comme ça. Le machin des Moldus, qu'ils utilisent pour se venger de quelqu'un. Et paf, une aiguille bien plantée dans la poupée et l'autre, où qu'il soit, ressent la même douleur.
Niarf niarf, c'est sadique, ça, quand même.
Et ce n'est pas trop le projet. Mais ça m'y fait penser...

-Quoi qu'on peut toujours foutre un miroir à la place du visage.
C'est Rachel. Qui réfléchit... et je crois que j'ai raté un bout de sa réflexion.
Je la regarde, interdite quelques secondes. Le temps de remettre les pièces du puzzle en place.
Déjà, elle enchaîne :
- Et pour le corps on ne se casse pas la tête, on fait un trait de bouteille pour le buste, un autre pour les bras et deux pour les jambes.
Dit comme ça, ça paraît extrêmement simple, en effet. Faut juste coller des bouts de bouteilles les uns avec les autres ?
-Suffit juste alors d'avoir de la bonne colle ? je demande tout en réfléchissant. Oui... c'est totalement faisable, ça. Et le miroir...
Pause.
Je ris d'avance en imaginant le résultat.
-Je trouve que c'est une super idée ! Après, faut juste qu'on en trouve un... Je ne crois pas qu'il y en ait dans le matos proposé par le prof.
Mes yeux regardent les cartons avec attention, comme s'il espéraient voir à travers.
Puis ils voguent, dans la salle. Reviennent à Esteban.
Bah, il en a un, lui, non ?

Soudainement, je me lève.
Debout, campée sur mes jambes. Prête à décoller. Bondir.
On a presque tous les éléments !
-On n'a qu'a chipper celui de Lefebvre. En même temps d'aller lui arracher quelques cheveux et de lui prendre ses vêtements.
Regard complice vers mon frère d'alcool.
C'est lui, qui a eu cette sublime idée.
Idée qui m'amuse au plus haut point.
-Tu viens avec moi négocier la marchandise ? je lui demande alors, un sourire déterminé aux lèvres.
Je me doute que la discrète et douce Jade ne voudra pas faire partie du projet. Néanmoins, je lui lance un regard interrogateur.
Quant à Rachel elle secoue légèrement la tête en un "non" catégorique. Hum... ça ne m'étonne pas vraiment non plus.
Alors, on y va à deux ?
Mais ce sont les deux plus qualifiés pour cette mission, na ?

T'es plutôt fier de ta proposition pour obtenir des "accessoires" qui permettraient de faire une statue du prof avec quelques éléments au moins de ressemblance. Surtout qu'en plus, vu le visage et le sourire rayonnant de ta soeur étoilée, l'idée est loin de lui déplaire. T'esquisses un sourire. Décidément, ce cours est une bonne surprise dans ta journée. Il permet de l'égayer un peu, et tu ne t'y attendais pas du tout. Une petite tranche de bien-être que tu es heureux de pouvoir goûter. Grâce simplement à elle, sa présence, son sourire, sa joie. Tu préférerais être ailleurs avec elle, mais là, t'es prêt à te contenter de ça.

- Ça va être chaud pour que ça lui ressemble... Quoi qu'on peut toujours foutre un miroir à la place du visage. Et pour le corps on ne se casse pas la tête, on fait un trait de bouteille pour le buste, un autre pour les bras et deux pour les jambes.

C'est son amie qui a parlé. Celle qui a dit qu'elle s'appelait Rachel, si t'as bien suivi. Tu réfléchis un instant à son idée, et tu finis par approuver d'un simple signe de tête, accompagné d'un sourire. Parce que l'idée du miroir te plaît. Et d'un coup, votre projet un peu fou paraît réalisable. Avec un miroir, Lefebvre serait obligé de se reconnaître. D'autant plus si la statue porte ses vêtements et ses cheveux. Ou juste quelques-uns, après tout, t'es pas contre le fait de lui laisser deux ou trois poils sur le caillou.

Tu te demandes vaguement comment il faudrait s'y prendre pour faire en sorte d'obtenir tout ce dont vous avez besoin pour votre oeuvre. Si bien que tu n'écoutes même pas les propos de ta soeur d'alcool lorsqu'elle parle de colle. De toute façon tu n'y connais rien, ce n'est pas comme si tu pouvais être vraiment utile sur la confection de la statue. Non, toi, ce qui t'intéresse le plus, c'est de savoir jusqu'où vous pouviez pousser l'audace dans ce cours. Rien est impossible à toi et ta soeur si vous êtes ensemble. Tu n'as plus qu'à voir si c'est vrai dans chaque situation.

Elle propose d'ailleurs de récupérer en même temps le miroir. Limite, ce serait plus simple que le reste à récupérer. Alors tu hoches une nouvelle fois la tête pour montrer ton accord, cherchant quelques compliments dans ta tête, qui pourraient te servir à amadouer Lefebvre et son ego surdimensionné. Tu sens alors le regard de celle qui t'a rendu le sourire pour une nuit sur toi. Tu lèves les yeux vers elle, qui s'est déjà levée, prêt à l'action, et ton sourire s'élargit alors que tu te mets sur tes pieds.

- Bien sûr, allons-y !

Sans vraiment réfléchir, tu lui attrapes la main pour qu'elle te suive vers Lefebvre. Puis, te rendant compte de ton geste au bout d'une seconde, tu la relâches aussitôt avec un léger sourire d'excuse. Mauvais endroit, mauvais moment. Mais sentir sa main dans la tienne, durant un instant si bref qu'il fut, t'as rappelé à quel point tu avais besoin de son contact pour avancer. A quel point la chaleur qu'elle dégageait t'avais manqué. Tu finis par venir te planter devant le prof, avec un sourire plus sincère que prévu. Tu prends quelques instants pour remettre en ordre les phrases que tu avais prévues de ressortir, prend une inspiration, et commences.

- Professeur Lefebvre. Je tenais tout d'abord à vous dire à quel point votre cours me paraît passionnant, et je n'ai aucun doute que mes camarades pensent exactement la même chose. Partant de là, nous avons pu nous rendre compte d'à quel point c'est sans aucun dooute votre prestance qui donne autant de charme à ce moment passé ensemble. Aussi, nous avons décidé d'un commun accord dans le groupe, que nous réaliserions une statue de vous. Mais nous nous sommes vite confrontés à un problème : votre charisme et votre magnificence ne peuvent tout simplement pas être représentés par des artistes aussi amateurs que nous le sommes. C'est pourquoi nous aurions besoin de votre aide, afin d'approcher au maximum de notre idée de base, c'est à dire une statue vous représentant tel un héro. Pour cela... Nous aurions besoin de votre miroir, de vos vêtements, et de quelques uns de vos cheveux. Bien évidemment, nous manierons tout cela avec grande précaution, étant donné leur valeur.

T'as même réussi à bien enfouir toute l'ironie pour que ta voix ne laisse paraître qu'une fausse admiration crédible. Tu n'es pas peur fier de ton petit discours, et tu attends avec impatience la réponse du prof, en lançant un petit sourire complice à ta soeur qui est à tes côtés. Si ça ne fonctionne pas, tu sais que tu peux compter sur elle pour assurer le relais.

Quand Liskuvo arriva à sa table avec tous les objets il ne s'était pas rendu que Riri l'avait suivi dans ses recherches d'ustensiles, c'était dérangeant de se sentir juger à chaque pas par ce gars, au moins il était partant pour travailler, ça faisait plaisir de voir que son groupe était assez dynamique, pour certains projets le noir et jaune se retrouvait tout seul à travailler et très souvent les autres arrivaient sur la fin pour dire qu'ils avaient participé, avec le préfet bleu et azur ça ne risquait pas d'arriver.

Une fois tout remis à la table, Riri se mit immédiatement au travail, il faisait les roues ? Son astuce était ingénieuse, il fallait lui faire la base sinon ça ne servait à rien. Liskuvo prit le bout de carton et observa à la dérobée ce que le préfet faisait, il lui fallait un petit espace dans le carton mettre l'attache des roues. Il prit des ciseaux et découpe grossièrement un trou pour jauger de ce qu'il fallait rendre. Il essaye de déposer sur l'attache, trop petit trou. Il fallait l'agrandir de 3 bons centimètres de diamètre, c'est ce qu'il fit. Cette fois-ci le trou était parfait. La calèche serait-elle ouverte ou fermée ? Le temps hivernal et froid du dehors encouragea Liskuvo à choisir pour une calèche avec toit. Il allait faire un toit ouvrable, de toute manière il n'avait pas vraiment le choix il fallait faire une ouverture pour mettre des choses à l'intérieur. Il découpa un autre morceau de carton assez grand et le plia de façon à faire l'illusion d'une couche sur toute la largeur d'un côté. Il fit de même avec un autre bout de carton et le positionna dans l'autre largeur de la boite principale, on pouvait asseoir des petits bonhomme dans la calèche !

Avec un bout de ficelle il traça une double-porte des deux côtés du carton et ensuite il prit un cutter pour faire une fenêtre qui pourrait s'ouvrir et se fermer, il y avait maintenant une porte à la calèche, c'était tout joli comme création ! Avec des ciseaux Liskuvo forma une une ondulation caractéristique des calèches, un effet de style qu'il s'était permit.

« Une calèche c'est tiré par quelque chose. Pas obligé de le représenter si ? Je pense que juste faire un appuis pour la tirer avec les doigts suffit. Je ne sais pas si on aura le temps de tout représenter alors autant se concentrer sur l'essentiel non ? »

Pas bête, il ne restait plus beaucoup de temps, il fallait s'activer. Déjà la base était prête, il y avait les roues et la "maison" intérieure de la calèche, il leur restait un peu de temps. Il se tourna vers les deux autres membres du groupe.

On fait comme vous voulez, soit un appui pour la tirer nous même soit on rajoute des vinyles ou les canettes reliées par les ficelles pour faire les chevaux.

L'heure tournait et bien qu'ils arrivaient à avancer plutôt vite il ne restait plus beaucoup de temps.

Les consignes données, il ne restait plus qu'à attendre que les petites têtes enregistrent les différentes informations et se mettent au travail. Espérant qu'il y aura beaucoup plus de participation à cette partie qu'à la précédente. Il a fait un choix stratégique et qui il espère sera un moment ludique, intéressant où ils pourront démontrer leur capacité à se mettre dans la peau d'un Moldu. Il s'étire longuement avant de s'installer à son bureau. Les jambes sur la table, les mains derrière la tête, il ne lui manque plus qu'un cigare pour se la jouer shérif du Texas. Il est amusé de voir qu'ils posent souvent des questions rhétoriques qui ne nécessitent aucunement son intervention. Que de petits prodiges !

Le temps passe. Il attend et s’ennuie ferme. Il a envie de danser ! Si seulement il pouvait du hula hoop sans passer pour un crétin congénital... - M'énerve... Bougonne-t-il en dévisageant chaque élève comme si c'est de leur faute. Il décide de passer le temps en observant les différents groupe. Il est un peu déçu de constater le manque de dynamisme de certain. De plus, il ne reste plus beaucoup de temps. Il va falloir se bouger bande de tocards ! Pense-t-il fortement amusé. - Professeur Lefebvre. Je tenais tout d'abord à vous dire à quel point votre cours me paraît passionnant, et je n'ai aucun doute que mes camarades pensent exactement la même chose. Le jeune professeur sursaute légèrement, il ne s'était pas rendu compte de leur venue. Il considère les deux élèves, hausse un sourcil. C'est lui où on a Roméo et Juliette là.

Il tourne la tête et écoute le Serpentard. Plus le petiot avance dans sa tirade plus il rougit. Il sourit bêtement quand il parle de son charisme exceptionnel. Il se tortille sur sa chaise, non pas gêné mais pour faire preuve d'une certaine modestie qu'il n'a pas. Bien sûr qu'il a une beauté inégalable. Mais le lui dire c'est.... AWN. Trop booon ! [...] aurions besoin de votre miroir, de vos vêtements, et de quelques uns de vos cheveux. Bien évidemment, nous manierons tout cela avec grande précaution, étant donné leur valeur. - PARDON ? Je rêve où tu viens à l'instant de me demander de te donner mon miroir, mes cheveux ? S'exclame-t-il incrédule. Merlin ils veulent le tuer !

Mais c'est l'occasion d'avoir une statue à ton effigie ducon. Lui hurle une petite voix dans la tête. En y réfléchissant bien, cela peut-être avantageux. Il sourit heureux de cette perspective puis il fait remarquer : - Je ne pense pas que cela soit réglementaire que je me déshabille et vous donne mes vêtements. Hum... je crois avoir des habits de poupée dans mon bureau. Poursuit-il en s'y dirigeant. Moins de deux minutes plus tard, il leur tend un sac contenant les vêtements miniatures puis il les regarde bizarrement. - Ne croyez pas que je joue à la barbie hein. Ensuite, vient le moment de se séparer de son précieux miroir. Pour ne pas avoir à regretter il le tend vivement à la jeune Rouge et Or et lui intime de le mettre loin de ses yeux avides.

Il se retourne, pensant en avoir terminer. Sauf que... mince il a oublié -ou plutôt programmé à son cerveau d'oublier- leur dernière requête. P*tain. Il prend une paire de ciseaux et d'un coup sec il coupe quelques mèches fuchsia. Inconsciemment, il verse une petite larme puis renifle bruyamment la main sur son cœur. - À présent, vous avez toutes les cartes en main. J'attends de voir le résultaaaaaat !! S'exclame-t-il d'une voix fluette, surexcité comme un gamin devant son cadeau de noël. Bien évidemment, le plaisir d'être honoré -vénéré- l'emporte sur son chagrin.

C'est parti !
Pour la périlleuse mission. Récupérer les accessoires essentiels, indispensables à la réalisation de notre projet.
Mon frère se lève, partant. Et il y a ce geste, une demi-seconde. Celui qui nous propulse à toute vitesse dans les étoiles, lui et moi.
Main dans la main.
Le sentir, au creux de ma paume.
C'est magique.
Comme cette nuit-là.
Dans Pré-au-lard.
Mais le geste ne dure pas. Le lien se rompt rapidement ; pas laisser voir ça en société. Pas s'exposer.
Cependant, il a quand même été, le geste.
Doux. Précieux. Infiniment plus précieux que tout ce qu'on pourrait imaginer.
Un petit trésor à entretenir.
Ce lien.
Magique.
Entre deux anonymes. Qui s'aiment et ont besoin, l'un de l'autre, pour mettre un pas devant l'autre, lever la tête, rêver aux étoiles. Sourire aux astres. Malgré la douleur.

Sourire à lui, aussi. C'est ce que je fais. L'air de dire t'inquiète pas.
Un sourire affectueux. Tendre.
D'une soeur à son frère. Qu'elle aime infiniment.
Même sans se tenir la main, on avancera. Ensemble. Côte à côte.
Et tout sera possible. Comme cette nuit. Où voler parmi les astres pourrait paraître trop ambitieux. Et pourtant, il suffit de pas grand chose. Seulement trouver la pièce manquante. Qui permettra le décollage.

Nous voilà arrivés près d'Esteban.
A qui la parole ?
Il se lance. Et il parle bien. Il trouve les mots -la flatterie.
Je ne l'ai jamais entendu parler autant.
A dire vrai, on ne s'est jamais beaucoup parlé. Seulement le regard. Les gestes. Et les âmes, qui ont réussi à s'élever ensemble. Communiquer dans le silence.
Conserver la beauté absolue du mutisme.
Mais aujourd'hui, j'ai la chance de l'entendre parler. Longuement. En sachant y mettre les formes, arrondir les angles et ravaler l'ironie, le sourire.
Quand même... il n'y va pas avec le dos de la cuiller.
Et Esteban...le contentement extrême... on dirait qu'il va exploser de joie -de cette joie égocentrique, narcissique.
Tortille, tortille sur sa chaise. Le sourire béat. Se montrer modeste avec des petits gestes de recul. Moi ? Noooon ! Quand même...!
Tu parles. Il avale les parole de mon frère, il les goûte, en apprécie toute la saveur.
L'incroyable saveur de recevoir des compliments. Hypocrites. Des compliments quand même.

Le discours s'achève. Et mon frère me lance un regard complice.
Sourire de ma part.
On fait une équipe de choc.
Ensemble, rien n'est impossible ! On le sait. On l'a déjà testé un fois. J'suis sûre qu'on va le prouver à nouveau.
Ensemble, main dans la main. On peut tout.
J'ai envie de la reprendre, d'ailleurs, sa main, dans la mienne.
Sentir le contact physique. Plus forts à deux. L'énergie qui circule. Le sang commun.
Mais je n'en fais rien. N'esquisse pas un geste. Immobilité du corps. Alors que le regard brûle. D'aller effleurer à nouveau les étoiles. Effleurer à nouveau sa joue. Dans la nuit noire. De Pré-au-lard.

-PARDON ?
La voix de Lefebvre me fait presque sursauter.
-Je rêve où tu viens à l'instant de me demander de te donner mon miroir, mes cheveux ?
Je ne vois pas où est le problème... C'est pour son bien, presque. Pour son bien psychologique. Qu'il renforce un peu son narcissisme, quoi. Y'a pas d'mal à ça, si ?
Finalement, quelque chose a dû le ramener à la raison -c'est à dire lui rappeler que c'est dans son propre intérêt- car il sourit. Il sourit de l'air du type heureux, béat... un statue de lui, que peut-il demander de mieux, quand même ?
Cependant, il fait remarquer de enlever ses vêtements, c'est pas trop règlementaire. Mais il parle de... vêtements de poupée ?
Alors qu'il s'éloigne, je jette un regard interrogateur à mon frère d'alcool.
Vêtements de poupée, qu'il a dit ?
Bah oui, le voilà qui revient, avec un sac plein de ces habits miniatures.
Un regard surpris en direction d'Esteban? D'où tu sors ça, toi ?
- Ne croyez pas que je joue à la barbie hein.
Hum...? Je crois que c'est un peu tard pour ne pas croire qu'il est retombé en enfance. Peut-être espère-t-il se voir, se contempler de le visage de chacune d'entre elle ?
Enfin, le miroir. Ca fait mal. Son visage paraît souffrir horriblement lorsqu'il me le tend. Se séparer d'un si précieux objet ! Si important pour un Apollon qui s'aime à la folie !
Je me saisis du précieux miroir. C'est vraiment la mort dans l'âme qu'il s'en sépare.
C'est pour la bonne cause !
Et il se retourne, prêt à nous laisser repartir.
Je regarde mon frère. J'ai l'impression qu'il manque un truc. Mais je sais pas quoi...

Apparemment, Esteban a réfléchi plus vite que moi car je le vois se saisir d'un ciseau et...
Clic, clac.
Là aussi, ça fait mal.
Terriblement.
Main sur le coeur, on dirait qu'il organise les funérailles de ses mèches fuchsia. Avec un peu -beaucoup- de gentille ironie, je serais tentée de sortir un "mes sincères condoléances". Mais je me tais, jette un coup d'oeil en coin à mon frère et me veux me retenir de rire.
La mèche nous est donnée. Et bien vite, le chagrin semble oublié.
- À présent, vous avez toutes les cartes en main. J'attends de voir le résultaaaaaat !!

Avons-nous vraiment tout ? Je reste perplexe. Surtout face aux vêtements de poupée. Premièrement, c'était ses vêtements, qu'on voulait. Pour faire plus vrai. Plus ressemblant. Ca irait avec la mèche de cheveux, quoi ! Il ne s'habille pas comme une poupée, hein ?
Deuxièmement...
-Si on veut faire une grande statue, je commence, à l'adresse de mon frère, c'est pas un peu petit, ces machins ?
Réflexion. Intense.
Comment faire ? Réduire la taille de la statue ? Rachel et Jade l'ont peut-être déjà commencée alors non.
Eh bien...?
Un regard en direction de mon frère adoré.
Un dialogue silencieux. Comme toujours. Le lien invisible qui fait circuler les paroles sans un son.
Une conclusion commune.

Mes yeux s'arrachent de lui pour aller retrouver Esteban.
-En fait, je commence, les vêtements de poupée, c'est trop petit. On voulait faire une grande statue... à l'image de votre grandeur inégalable. Et pis, c'est vos vêtements qu'on voulait, ceux qui renferment une part de votre magnificence dans ses plis, ceux qui porteront votre sainte odeur. Notre statue n'en sera que plus ressemblante. J'suis sûre qu'on peut négocier !
Une pause.
-Et ne me dites pas que vous déshabiller devant du monde vous pose souci. Il me semble qu'aux Trois Balais, ça ne vous a pas gêné.
Le regard au ciel de la petite fille innocente.
Comment ça, j'ai proposé de l'aidé à se désaper ? Moi ? Jaaaamais !!
Hum, hum...
-Et si c'est une question de convenance ou je ne sais quoi face à vos élèves ou au stupide règlement du russe barbu... un petit gemino devrait permettre de créer un double de vos vêtements pour que vous ne restiez pas en caleçon. Mais nous, ce sont les originaux qui nous intéresse.
Bah oui, c'est plus drôle comme ça que d'avoir de pâles copies.
Hum... je sais pas si ça l'a convaincu.
Mes clairement, les vêtements de poupée sont trop petits.
Alors, faut qu'on trouve une solution ! Et puis, c'est plus classe de le faire avec les vêtements du profs.
Le cours le plus... bizarre et déjanté auquel j'ai assisté depuis mes sept années de scolarisation dans une école de magie.
C'est drôle.
J'aime.

Kathleen observa Riri et Liskuvo qui s’activaient à construire la base de la calèche. Le Serdaigle s’occupait de faire les roues alors que le Poufsouffle faisait la base de la calèche qui servira à assembler toutes les parties ensemble. L’aiglonne se secoua, il fallait qu’elle mette la main à la pâte aussi. Elle réfléchit quelques instants à ce qu’il manquait et tout ce qu’elle devait aller chercher sur la table du fond.

Il fallait quand même faire un petit « cheval » pour finaliser tout ça et avec quelques rouleaux en papier, une bouteille, de la colle et de la peinture, c’était vite fait. De plus, il faudra rattacher le cheval à la calèche pour que celui-ci ait l’air de la tirer. Dit comme cela, ça n’avait pas l’air compliqué mais cela prendra sûrement plus de temps que ce que Kath avait prévu, elle était nulle pour faire des estimations de toute façon.

« On fait comme vous voulez, soit un appui pour la tirer nous-même soit on rajoute des vinyles ou les canettes reliées par les ficelles pour faire les chevaux, lança Liskuvo. »

Le pouffy avait eu la même idée que l’aiglonne pour les chevaux même si cela avait traversé la tête de tout le monde, probablement. Après tout, tout attelage avait un ou plusieurs chevaux. La brune partie en direction de la table du fond pour se ravitailler en matériel. Elle prit tout ce qu’il fallait pour construire l’animal.

* Il faudra aussi quelque chose pour que le cocher puisse s’asseoir. Ça rajoutera quelque chose sur la calèche aussi. Oh, et on pourra aussi la peindre au lieu de laisser la couleur du bois, ça fera plus joli. *

L’aiglonne prit quelques bricoles de plus et retourna à sa table où les autres travaillaient encore. Une fois tout posé sur la table, elle commença à trier ce qu’elle aura besoin pour le cheval et ce qu’elle avait pris en plus.

« J’ai pris de la peinture bleue pour la calèche, informa Kathleen, comme ça, ça sera plus joli et plus uniforme. Si ça va pour vous ? Moi je fais le cheval qui tirera la calèche et j’ai aussi pris des petites planches de bois pour faire comme un petit banc à l’avant, ça fera plus réaliste s’il a des sièges pour s’asseoir. »

L’aiglonne commença la construction du futur cheval. Les ciseaux en mains, elle prit en premier la bouteille en PET qui servira de corps à l’animal et découpa le bout en recouvrant le trou qu’elle venait de faire avec une simple feuille de papier qu’elle colla. Elle le peignit en brun et s’attaqua aux pattes le temps que la moitié de bouteille sèche. Elle prit les rouleaux en papiers et les découpa pour qu’ils puissent s’assembler avec le corps du cheval. Une fois cela fait, il fallait faire de même pour la tête et coller quelques bouts de ficelles pour faire la crinière sur la tête de l’animal et la queue à l’arrière de son corps. Quand tout fut peint et le visage dessiné, Kath mit tous les morceaux ensembles et les colla pour que le cheval tienne debout. Ce n’était pas un chef d’œuvre mais cela suffisait amplement.

Enfin fini avec le petit animal, maintenant, il fallait faire la partie qui reliait celui-ci à la calèche. Rien de plus simple. Avec deux bouts de bois qu’elle colla sous la calèche et de la ficelle pour relier l’animal avec les deux bouts en question. Il ne restait plus qu'à assembler les roues avec le reste, faire le siège du cocher et peindre le tout. Finalement, ce n'était pas si compliqué.