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Un Chantier
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Isolde Momba
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Re: Un Chantier
Isolde Momba, le  Jeu 30 Aoû - 16:51

« Malsoir, Miss Hawkes » – avec 84.

— Vois comment toute ta famille souffre à cause de toi. Heureusement que moi je suis là pour rattraper tes bêtises.

La cuillère qui retombe au fond du bol de soupe. Isolde se lève de table. Long frottement de la chaise contre le sol. Elle s'approche de sa belle-mère, vient coller son front contre le sien et plante son regard assassin dans les mirettes hautaines de Barbra. Elle sent une main tenter vainement de l'agripper par le bras : c'est Isaac qui essaie de la tirer en arrière avec un air suppliant. Leanne retient son souffle et ne sait que trop bien comment cela va finir.

La claque résonne dans le salon. Silence étouffant. Barbra caresse sa joue rougie par le maquillage et par le coup violent qu'elle vient de recevoir. Elle affiche une insupportable mine outrée.
Cow-nasse de moldue.
— Molquoi ? s'étonne l'intéressée. Isaac, ta fille est folle, fais quelque chose !
— Isolde, excuse-toi.


Le père est désemparé, à la fois contraint d'obéir à sa compagne et désireux de calmer le jeu. Barbra sait pertinemment que la morveuse ne s'excusera jamais. Elle lui saisit le poignet, le tord aussi fort que possible… Puis, c'est sa propre main qui émet un craquement sec. Elle pousse un cri de douleur et regarde avec horreur ses doigts brisés. Isolde, qui était restée les poings fermés, en profite pour se précipiter vers la sortie. Leanne veut la suivre mais son aînée l'en empêche d'un geste dissuasif.
— Fais atten…

Isolde s'en moque.

Le loquet qui clique.
La porte qui claque.
Le cœur qui cloque.

Isolde se casse.

L'or du soir tombe progressivement sur la ville de Londres. Les rues sont encore fréquentées. Les moteurs vrombissent, les piétons se hâtent de s'engouffrer dans les bouches de métro. L'adolescente marche sans se presser. Elle sait que personne n'ira à sa recherche avant un bon moment. Isaac est trop soumis à Barbra pour oser l'abandonner à son triste sort. En père indigne et en amant aveuglé, il choisira de la conduire à l'hôpital, se confondra en excuses, tentera d'expliquer qu'il faut comprendre sa fille, elle est différente, elle n'est pas comme eux et c'est difficile pour elle, mais la marâtre balaiera ses jérémiades d'un revers de sa main encore valide ; c'est elle qui occupe une place spéciale dans son cœur, Isolde n'est qu'une fille ingrate mal élevée que les hormones travaillent beaucoup plus que la moyenne – a-t-il seulement pensé à lui faire consulter un psychiatre ?

La jeune fille en cavale aurait bien envie de pleurer mais sa colère l'en empêche. Barbra devrait se réjouir de n'avoir qu'une main fracassée. Si elle l'avait voulu, sa belle-fille lui aurait disloqué la mâchoire, arraché la langue et brisé la nuque. Faire taire une bonne fois pour toutes cette harpie ignorante et égoïste.

Isolde avise un pan de mur en bois et y projette son pied de toutes ses forces. La palissade se craquelle mais ne rompt pas. Isolde sort alors sa baguette et lance un #Diffindo. Le bois se fend davantage et finit par céder. Isolde tire sur l'un des panneaux et se faufile en silence derrière le muret. Celui-ci défendait l'accès à une petite rue qui débouche sur un chantier, ou plutôt sur un terrain vague sur lequel gisent, çà et là, des outils laissés à l'abandon et des engins rouillés par le temps et les nombreuses pluies. Le sol est mi-boueux, mi-sec. S'élèvent par endroits des collines de gravier ; ailleurs, le sol est plat ou creusé.

Cet endroit déserté ressemble tristement bien à l'espace psychique d'Isolde. Un lieu isolé, corrompu puis délaissé par l'homme, des tas informes de fragments, des trous béants, des moyens paradoxaux de construire et de détruire. L'adolescente éprouve soudain une immense fatigue face à ce paysage désolé auquel on n'a jamais offert la chance de vivre par lui-même, sauf peut-être lorsqu'il était à l'état naturel, enfance heureuse qui n'est désormais plus qu'un (terrain) vague souvenir.
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Re: Un Chantier
Invité, le  Jeu 6 Sep - 23:24

Avec 32, son LA accordé.

Des soirs à errer dans Hollow, tu n’en gardes que des souvenirs vagues, lointains. Comme s’il s’agissait d’une seconde vie, d’une seconde peau. Comme si, dès lors que le masque se posait sur ton visage, tu n’étais plus. Tu arborais les traits d’une Cause, l’unicité de cette dernière pour le bien-être de la communauté magique.

Et ce soir ne changeait pas la donne. Vêtu d’une cape longue, tombant devant les pieds, capuche vissée sur la tête qui retombe sur le masque de fer. Et à tes côtés, le Corbeau. Sourire carnassier sous le masque alors que les iris se figent sur la silhouette du Masqué. 32 était différent. Et tu aimais cette différence. Oui, les Masques ressentent les émotions. La peur s’annihile, l’angoisse disparait. Mais vous êtes tous des maillons d’une chaine puissante, dévastatrice.

Une fois n’est pas coutume, ce soir, le Chaos est à vos côtés. Et vous tergiversez dans les rues londoniennes, alternant droite et gauche comme de vulgaires sortilèges. Cherchant peut-être une victime dans les dédales, sur les pavés, dans les ruelles. Ou une âme à amener à vous, avec vous. A faire succomber à cette Cause si grande qu’elle dépasse la majorité des sorciers qui ne la comprennent pas. Qui ne comprendront qu’après, lorsqu’enfin le secret sera aboli.

Rendus dans un chantier moldu, tel deux gamins s’échappant d’un pensionnat, vous cherchez, sous vos masques, les affres d’une âme à pervertir. Ou d’un corps à maltraiter. Et là, dans votre silence mutuel, vous avisiez une cible potentielle. Une frêle silhouette, visiblement pourvue d’une baguette magique. « Voilà qui promet d’être intéressant », murmure qui s’extirpe à destination de 32 alors que tu te rapproches, doucement. Baguette à la main, prédateur en approche de sa proie. « Voyons voir ce que nous avons pour notre diner de ce soir ». Suffisamment fort pour être entendu. Il était venu l’heure du réveil.
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Re: Un Chantier
Mangemort 32, le  Ven 7 Sep - 20:10

La première sortie du Corbeau en dehors de Hollow Bastion. Voilà le point important de la soirée. 32 va enfin pouvoir s'exprimer derrière le masque, 32 va enfin pouvoir être celui qu'il est destiné à être depuis qu'il est venu sur Terre, 32 va enfin pouvoir servir la Cause de l'intérieur et être partie intégrante du changement qui s'opère petit à petit à travers le monde magique sans que la plupart des sorciers ne s'en rendent compte, bien trop aveuglés par leur routine, leurs habitudes, leur égoïsme et bien-pensance générale. Sous la cape et le masque, son sang bouillonne. Il est à présent à la fois la main armée du changement et sa langue acérée.

84 avance à ses côtés, leurs pas valsent dans la pénombre tandis qu'ils étreignent les ténèbres des rues de la capitale anglaise. Ici, le Corbeau est dans son élément, il est chez lui. Son pas sûr bat le pavé à un rythme tapé dans son crâne. Ils ne sont guère ici pour une simple promenade au clair de lune. D'ailleurs cette dernière se fait timide derrière un filet de nuages. Elle n'est présente qu'en observatrice cachée, et sa lueur voilée permet aux Ombres de se déplacer sans craintes d'être repérées. Des âmes esseulées, voilà ce qu'il leur faut trouver.

Ces dernières sont les plus faciles à approcher, quel que soit leur âge ou leurs convictions. Peu importe ce qu'ils trouveront, ils seront prêt à agir en fonction. User de la baguette ou de la voix, telles sont leurs options. L'une comme l'autre lui conviennent parfaitement, puisque dans les deux cas, l'unique chose à garder à l'esprit est que la Cause sera ainsi servie. D'autant plus qu'en compagnie de 84, une soirée ne peut qu'être délicieuse. Leurs pas mènent à un chantier désaffecté accolé à un terrain vague. Le Corbeau sourit derrière le masque. C'est un lieu rêvé pour trouver ce qu'ils recherchent.

Une silhouette adolescente se dessine, accompagnée d'une baguette magique. Voici donc le jouet de la soirée, il ne reste plus qu'à savoir à quelle rapidité ils vont le briser. Le masque de fer semble penser à la même chose. 32 se décale sur le côté, afin de prendre la jeune âme en tenaille et qu'il ne lui vienne pas l'idée sotte de se penser supérieure. C'est 84 qui lance la danse, mais le Corbeau n'est guère d'humeur à se tenir en retrait. « La viande a l'air jeune. Trop pour se trouver seule ici. » La question est sous-entendue d'une voix étrangement douce. Le Charognard sait attendre le bon moment pour se jeter sur sa proie.
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Re: Un Chantier
Isolde Momba, le  Sam 8 Sep - 16:08

L'âme solitaire se tient debout face au chantier abandonné. L'on entend à peine au loin le tumulte de la vie vespérale londonienne qui naît au lever d'une lune encore voilée par les nuages. L'esprit d'Isolde est partagé entre une colère sans nom, bouillonnante, fiévreuse, et un vide sinistre, morne, presque mortifère. Une part d'elle s'est presque éteinte tandis que l'autre est prête à tout détruire.

Soudain, un sentiment étrange et étranger parcourt l'adolescente. Elle n'est plus seule. Bientôt, des pas sur le gravier crissant se font entendre et se rapprochent. La jeune Londonienne tourne la tête et aperçoit deux silhouettes obscures se diriger vers elle. Leur démarche n'est pas menaçante mais leurs masques n'ont rien de rassurant. L'un ressemble à un masque à gaz camouflé sous les traits d'un corbeau. L'autre semble à première vue banal, mais lorsque son porteur s'approche, Isolde peut détailler les balafres dont il est fardé. Les deux ombres appartiennent probablement à deux hommes, mais leurs vêtements entretiennent le doute. En dépit de toutes les histoires qu'elle a entendues, tant du côté sorcier que du côté moldu, Isolde n'éprouve aucune crainte. Entre la rage et l'anéantissement, il n'y a pas de place pour la peur.
— Voyons voir ce que nous avons pour notre dîner de ce soir, lance calmement mais d'une voix suffisamment forte la Cicatrice au Corvidé.

Les deux rôdeurs sont encore trop loin pour que l'on entende la réponse du second dont les lèvres sont abritées sous le masque. Isolde les laisse venir à elle – il ne sert à rien de courir. Elle sait parfaitement de qui il s'agit. Elle sait de quoi ces personnes sont capables. Son cœur s'agite. Ils sont deux à lui rendre visite. C'est qu'elle se sentirait presque honorée de tant d'attention. Un sourire carnassier se dessine sur son visage enfantin. Elle ne pense désormais qu'à une chose.
— Barbra, articule-t-elle en insistant sur chacune de ces barbares syllabes.
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Re: Un Chantier
Invité, le  Mar 11 Sep - 9:41

32 te fait sourire sous ton masque. La viande est peut-être trop jeune pour être croquée, mais rien n’empêche un chemin de conscience de s’insinuer au travers de son esprit. Les pas sont lents, cadencés, un rythme mesuré. Ni d’appréhension, ni d’angoisse, ici vous étiez les Maîtres. La pénombre votre amie. Vous n’aviez pas besoin de courir face à vos futures victimes, d’ailleurs, c’était elles qui s’enfuyaient généralement sous vos pas.

Mais pas ce soir. Ce soir, l’adolescence semble vouloir faire comprendre à vos deux âmes égarées qu’elle n’avait pas peur. Comment tu le devine ? Par ce sourire sur son visage, sourire carnassier qui te faisait penser au tien. Alors tu ricanes. Un ricanement qui provient du plus profond de ton âme, de ce genre de rire machiavélique qui résonne encore dans les esprits bien après le départ des silhouettes.

Et l’Enfant, car il s’agissait bien là d’une enfant, articule un prénom. Jeté à ton masque comme une odieuse vérité dont elle ne voudrait plus. Le ricanement se poursuit alors que ta voix blanche la rattrape « Peu importe ton prénom Gamine. Ta place n’est pas ici ». Dernière mise en garde pour elle, mise en bouche pour toi. Ta langue claque au travers du masque, il y a toujours besoin de cette compréhension des Autres, du monde qui t’entoure. Alors la patience devient tienne, et tu interroges « Que fais-tu ici ? ». Regards sur le paysage désertique alentours, sa réponse assouvirait peut-être ta curiosité, ou peut-être pas.

Était-elle une âme perdue ? Une âme à pervertir sur le chemin d’une cause plus grande ? Un pion qui pouvait revêtir d’un quelconque intérêt pour l’abolissement du secret magique ? Ou bien plus encore ? Il était difficile de connaitre les intentions de chacun lorsque vos masques se présentaient, alors vous seriez patients. Un peu. Avant de trancher dans le vif. Soit du sujet, soit de sa chaire.
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Re: Un Chantier
Mangemort 32, le  Mar 11 Sep - 13:22

Quelle étrange jeune fille que voici. Le Corbeau se demande si elle est malentendante ou tout simplement stupide pour répondre à son interrogation sous-entendue par un prénom - plutôt laid de surcroit. Il décide de ne pas en tenir compte. Après tout, une gamine qui voit s'approcher deux Ombres et se contente de sourire ne laisse que deux choix : soit elle n'a pas toute sa tête, soit elle confond courage et stupidité. 84 n'en pense visiblement pas moins étant donné la réponse cinglante qu'elle lui offre.

Le ricanement du Corbeau se joint au sien, plus glacial que le froid de la nuit. Elle pose à nouveau la question, la seule dont la réponse importe quelque peu. Celle qui permettra de savoir dans quelle case ranger cette gamine. Il ne reste plus qu'à espérer qu'elle vous offre une réponse autre qu'un prénom cette fois-ci, sinon elle risque bien de faire perdre patience à ses interlocuteurs qui n'ont guère de temps à perdre dans des futilités adolescentes. « Ne réponds pas à côté cette fois-ci, tu ne veux pas tester notre patience. », croasse le masqué dont la prévenance est à souligner.

En effet, 32 n'a pas pour habitude de se montrer si patient. Et s'il reste d'un calme froid, il n'en pense pas moins. Le fait que la gamine l'ait ainsi ignoré ne le met pas réellement dans de bonnes conditions pour la suite de cette rencontre. Il décide néanmoins de lui laisser le bénéfice du doute pour le moment. Il s'approche encore de quelques pas, s'arrêtant à quelques centimètres à peine de l'adolescente. Sa colère se sent, mais le Corbeau préfère l'odeur de la peur. Aussi la regarde-t-il de haut, l'écrasant de sa sombre silhouette.

Il ajoute quelques mots sur un ton menaçant. « Et je ne peux que te conseiller de ne pas mentir, petite. ». Encore un avertissement. Les bases du jeu de la soirée sont posées. Si la gamine joue selon les règles, elle pourra rester en vie. Sinon... Un sourire sadique prend place derrière le masque tandis qu'il caresse l'idée de ce qu'ils pourraient lui faire subir. Mais il disparaît bien vite. Ce n'est pas la peine de vendre la peau de la gosse avant de l'avoir dépecée, si elle joue correctement il n'en serait que plus déçu de devoir suivre les règles à son tour.





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Re: Un Chantier
Isolde Momba, le  Mar 11 Sep - 15:38

Les deux inconnus font face à l'adolescente imprudente. Leurs regards sont si appuyés que leurs masques ne peuvent les dissimuler. Isolde sent comme une pression sur ses épaules et son thorax. Elle reste immobile. Seules ses lèvres se meuvent pour prononcer le prénom de sa belle-mère. Le ricanement de l'Oiseau se mêle à celui du Balafré qui balaie cette interjection d'une voix glaciale :
— Peu importe ton prénom, gamine. Ta place n'est pas ici.

Le sourire inquiétant de l'enfant disparaît immédiatement. Alors même qu'elle ne devrait pas lâcher les deux silhouettes des yeux, alors même qu'elle se sait en grand danger et qu'elle devrait tout faire pour s'échapper, Isolde regarde autour d'elle le paysage désolé, sans bouger d'un centimètre, bras le long du corps, baguette inerte pointant vers le sol. Elle n'est pas d'accord avec le Mutilé ; sa place n'a jamais été aussi pertinente qu'ici-même, chaos au milieu de rien et isolé de tout, à la fois exposé et protégé.

Lorsque l'adolescente reporte de nouveau son attention sur les deux Masqués, le premier prend une fois de plus la parole. Isolde en conclut rapidement que l'Affreux est le meneur mais que le Freux à ses côtés n'en est pas moins redoutable.
— Que fais-tu ici ?
— Ne réponds pas à côté cette fois-ci, tu ne veux pas tester notre patience, renchérit son acolyte.

Ce dernier fait un pas en avant et envahit l'espace d'Isolde qui raffermit la saisie de sa baguette. La lionçonne ne tolère pas que l'on pénètre à l'intérieur de ce cercle qu'elle s'est mentalement construit. Elle le toise d'un air méfiant.
— Et je ne peux que te conseiller de ne pas mentir, petite, rajoute l'intrus.

Isolde a treize ans. Isolde est une sorcière médiocre. Isolde est seule. Isolde est brisée. Isolde est faible. La Londonienne est parfaitement consciente de la situation dans laquelle elle s'est fourrée. Une âme cernée par les Mangemorts est une âme déjà perdue. Pourtant, Isolde n'a toujours pas peur – du moins, pas de cette peur qui vous saisit au plus profond de votre être et vous glace le sang. La téméraire Gryffondor ignore quelle sera l'issue de cette nuit. Elle ne sait si elle reverra la lumière du jour. Peu lui chaut, à vrai dire. Elle estime n'avoir plus rien à perdre. Elle se doute néanmoins que les deux sombres comparses veulent d'abord jouer avec elle avant d'envisager de l'éliminer. L'endroit pour l'enterrer discrètement est déjà tout trouvé.

Après quelques instants à balayer le terrain vague d'un regard qui l'est tout autant, puis à détailler alternativement les deux chats qui se dressent devant elle, la souris rompt le silence. Elle sent qu'ils sont en train de ronger leur frein et qu'abuser de leur patience est la dernière chose à faire si elle souhaite rester en vie au moins une minute de plus. Isolde n'a plus le temps de réfléchir et prononce les paroles qui lui viennent à l'esprit sans prendre la peine de faire le tri.
— Je fuis le monde, commence-t-elle d'une voix trop calme pour l'être véritablement. J'sais pas pourquoi on m'a foutu un père comme ça. J'sais pas d'où sort sa p'tain de copine et j'sais pas à quoi ça sert d'apprendre la magie si j'peux pas m'en servir pour lui défoncer le crâne. J'ai ma place nulle part alors je viens ici.

Tout se bouscule dans sa tête. Plus rien n'a de sens. Pourquoi se sent-elle perdue, au juste ? Curieusement, les larmes lui montent aux yeux. Isolde ne pleure pas mais sa vue se brouille légèrement. Elle ne sait rien. Elle ne sait plus. Elle en veut à la terre entière de ne cesser de s'acharner sur elle. Elle est pourtant solide, Isolde. Il en faut beaucoup pour la faire craquer. Mais c'en est trop.

Souffrance et solitude
Sinistres vicissitudes
Sont autant de serpents
Qui sèment tristesse
Sans cesse
Et solidement
L'enserrent.
Enfer.
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Re: Un Chantier
Invité, le  Mer 12 Sep - 0:02

32 n’est pas aussi patient que toi. D’ailleurs, il transpire l’impatience, l’envie de faire taire la jeune fille d’un sortilège aussi vibrant qu’une ode musicale dédiée à la mort. Mais tu ne dis rien, te contente d'hocher le masque, de bas en haut, pour confirmer les propos du Corbeau. La patience n’était pas le fort de votre duo de masqués, il fallait qu’elle en est conscience pour que la discussion, s’il y en avait une possible, avance. Une dernière mise en garde qui tombe, qui sombre, et tes prunelles ne lâchent pas la gamine, comme pour jauger des réactions qu’elle avait face à vous. Face à 32 qui s’était dangereusement rapproché d’elle.

Est-ce la jeunesse ou la bêtise qui l’empêche de reculer ? De céder sous le poids de l’angoisse qu’elle doit pourtant ressentir au fond de ses entrailles ? Vos exactions ne sont pas inconnues du monde sorcier. Ou peut-être qu’elle a vécu dans le cocon trop confortable du foyer familial, grandi à l’abri du moindres faits divers ? Le sourire carnassier sous le masque s’agrandit. Mais tu ne dis toujours rien. Tu laisses sa réponse s’extirpait de ses lèvres, prendre consistance dans son esprit. Avant qu’enfin, elle vous délivre sa réponse.

Réponse teintée d’amertume, de rancœur. Une âme qui n’a pas sa place quelque part peut forcément trouver une mesure qui lui convient au sein de l’Ordre. Néanmoins, ce qu’elle représentait t’intriguait. Était-ce une manière détournée d’avoir un quelconque intérêt à vos yeux ? Nombre de jeunes sorciers s’inventaient des vies pour avoir l’importance d’un masqué. Alors tu y allais presque avec douceur. La voix était toujours empreinte d’une certaine distance, mais elle exprimait tout de même une douceur étrange, singulière « Tous les sorciers ont une place dans ce monde, il suffit juste de trouver la tienne. Qui sais, peut-être que nous pouvons t’y aider ». Ouvrir les yeux d’une enfant sur le monde qui l’entourait pouvait être une tâche ardue, mais qu’importe, la discussion était lancée.
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Re: Un Chantier
Isolde Momba, le  Mar 18 Sep - 18:19

Jusqu'à présent, le point commun entre « Isolde » et « solide », c'était leur sens, tels des siamois inévitablement collés l'un à l'autre. Désormais, seules les lettres les rapprochent. Isolde est un solide totalement renversé, mis sens dessus dessous, déstructuré. Elle s'émiette sur ce sol granuleux. Les deux Mangemorts pourraient se contenter de l'enfouir quelque part, hors de la vue des passants. Ils pourraient souffler sur la poussière, même légèrement, pour l'éparpiller davantage. Ils pourraient la piétiner et détruire les grumeaux restants.

Il n'en est rien. Ils écoutent. L'un répond.
— Tous les sorciers ont une place dans ce monde, il suffit juste de trouver la tienne. Qui sait, peut-être que nous pouvons t'y aider.

Isolde se recompose légèrement et adresse un regard surpris au masque accidenté d'où est sortie cette voix doucereuse.
— M'aider ? répète-t-elle après quelques instants de silence, encore étonnée de la réaction de l'inconnu. Je croyais que vous vouliez me tuer.

Bien que consciente de n'avoir plus rien à perdre, l'adolescente est soulagée par cette pensée. Ces deux hommes à l'allure effrayante et au comportement un peu bourru ne cherchent finalement pas à lui faire du mal. Ils peuvent l'aider. Ils veulent l'aider – de cela elle se persuade en une fraction de seconde. Ils sont les seuls à avoir tendu la main à Isolde qui la saisit beaucoup plus désespérément que prévu.

Sa mère est impuissante, sa sœur trop jeune, son père perdu, sa belle-mère irrécupérable, ses amis inexistants. Mais les deux silhouettes face à elle sont bien réelles. Elles se sont présentées à elle et elle seule, qui n'a pourtant rien à offrir. Sauf peut-être sa naïveté et son indéfectible loyauté.

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Isolde
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La carapace qui tombe.
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Re: Un Chantier
Invité, le  Dim 23 Sep - 0:41

LA de 32

L’avantage de ne pas sortir seul les nuits d’angoisse, c’est qu’il y avait toujours une âme à qui parler, à défaut d’âmes à convaincre. Mais 32 était du genre impatient, le corbeau sur l’épaule ne tenait pas en place. Il avait ce besoin quasi constant d’être dans l’action, préférant manier le bois plutôt que la verve, alors là, tu l’apercevais sans mal, il fallait que ça bouge. Le sourire carnassier sous le masque s’agrandit, l’envie de lui taper sur l’épaule et de lui dire « Tranquillise-toi », mais rien ne se fait, rien ne sort. Tu restes plutôt dans l’attente de la réponse de la gamine.

Et la dite-réponse, d’ailleurs, ne tarde pas. Elle semble quelque peu médusée de la proposition ainsi formulée. Elle répète, tel un animal à plumes, avant d’indiquer le fond de sa pensée. L’idée de tuer un enfant te répugne. Qu’ils soient moldus ou sorciers. Au-delà du masque, tu disposais tout de même de quelques principes et valeurs. Gâcher le sang sorcier te faisait tirer une moue pas possible par-dessous le fer, mais c’était pire encore lorsqu’on évoquait l’enfance. L’innocence et l’insouciance. Tu n’étais pas contre ouvrir les paupières des adolescents en mal de sensation, à leur coller la vérité sous les prunelles, à leur faire comprendre qu’eux aussi ils avaient un rôle à jouer dans la grande symphonie qui s’apprêtait à être jouée. Il ne tenait qu’à eux d’en être, d’en faire partir. D’agrandir la Cause.

La jeune fille finit ensuite sa phrase par un soulagement à peine voilé. Et tu sens dans le tressaillement du Corbeau que sa réponse à lui ne serait pas aussi nuancée que la tienne. « Méfie toi, tu ne sortiras peut-être pas indemne de cette rencontre ». La distance entre les deux se réduit. Le Corbeau paraitrait presque géant face à la frêle silhouette de la gamine. La baguette sur son menton, il ne faudrait guère plus de temps pour qu’un sortilège ne fuse. Il aime faire trembler les silhouette, comme un vent qui viendrait s'abattre sur les feuilles mortes de l'automne.

Alors tu te rapproches, doucement. Cette allure presque féline, doucereuse, langoureuse. Tel un Serpent qui se faufile jusqu’à sa proie, tel un Chat qui s’amuse de sa victime. Comme un poison qui se distille. Un reniflement sous le masque qui se rapproche du visage de l’enfant. Examiner chacun de ses traits, poser ses prunelles dans les siennes « Nous ne tuons pas toujours … nous n’aimons pas gâcher le sang sorcier … les morts ne servent à rien, les vivants sont empreint d’une plus grande magie … peuvent abattre les cloisons qui sont nôtres … Et toi petite, quelle cloison veux-tu abattre ? ».

Le regard qui suis est pour 32, tu le sais, il n’appréciera pas cet échange, dans le feu de l’action, il a besoin de s’exprimer par la magie, de sentir les tripes des sorciers par la peur, l’appréhension. Tu es plus dosée, plus nuancée. Moins dans l’action, plus dans l’observation. Et tu sais à quel point les esprits jeunes peuvent être malléables.
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Re: Un Chantier
Isolde Momba, le  Dim 30 Sep - 19:17

Face à ces masques ravinés qu'elle n'oubliera jamais, Isolde ressent, malgré son irrésistible envie de faire confiance aux êtres qu'ils dissimulent, un malaise. Sourient-ils ? Montrent-ils leurs dents ? Pincent-ils leurs lèvres ? Froncent-ils les sourcils ? Ont-ils même un visage ?

Alors qu'elle manifeste son soulagement lorsqu'elle comprend qu'on la laissera vivre, la voix inférieure du duo ne laisse pas le mode majeur s'installer, préférant conserver d'inquiétantes dissonances.
— Méfie-toi, tu ne sortiras peut-être pas indemne de cette rencontre.

Le Corbeau se tient, en prédateur, bien au-dessus d'elle. Son bec accusateur est pointé dans sa direction. Devant ce regard aussi impénétrable qu'insoutenable, Isolde baisse les yeux et esquisse un pas en arrière. Comme en réponse, le chanteur principal se rapproche d'elle. Il émet un bref reniflement. Hume-t-il la peur qui se propage dans les veines de l'adolescente ?
— Nous ne tuons pas toujours précisa-t-il. Nous n'aimons pas gâcher le sang sorcier… les morts ne servent à rien, les vivants sont empreints d'une plus grande magie… peuvent abattre les cloisons qui sont nôtres… Et toi petite, quelle cloison veux-tu abattre ?

Point d'orgue. L'on attend la suite. Le Ravagé se tourne vers son acolyte. Isolde suit son mouvement des yeux avant de fixer le sol à leurs pieds. L'Oiseau étant très hostile, il n'est pas nécessaire de le provoquer davantage en le dévisageant d'une manière qui lui déplairait. Et tandis qu'elle baisse légèrement la tête, elle réfléchit à toute allure à la question que l'on vient de lui poser. Seulement, elle ne l'a pas comprise. Son cœur s'affole. Elle ne se sent pas bien. Elle est pourtant mise à l'épreuve. Elle doit répondre. Elle doit répondre correctement. Mais elle ne sait que dire. Elle est incapable d'ouvrir la bouche. Sur la partition de leur dialogue, elle appose son silence, telle une musicienne ayant perdu le fil de son improvisation.

La panique la saisit de la tête aux pieds en traversant la moindre cellule de son corps. Son existence entière semble être une cloison dans laquelle elle s'enferme depuis trop longtemps. Voilà ce qu'elle devrait répondre. J'aimerais qu'elle y pense mais il n'en est rien. Elle reste silencieuse. Seule réaction face à cet état extrême : une goutte sombre s'échappe de l'une de ses narines et s'écrase au sol. Avec le soir tombant, on ne distingue presque pas la perle de sang.
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Invité, le  Sam 6 Oct - 23:35

LA de 32

Il y a de l’attente insoutenable dans les minutes qui suivent la menace à peine voilée. L’Enfant prend pleinement conscience des dangers que vous êtes, des âmes que vous avez emportées. Ces spectres qui dansent et vous apportent l’aura si ténébreuses que l’on vous connait. Mais aucun mot ne s’extirpe des lèvres de l’enfant. Rien qui ne vient, rien qui ne se démarque des autres. Rien qu’une coquille vide, peut-être ?

Il y a un soupir qui s’extirpe de ton masque, exaspération exacerbée par le comportement enfantin. Le jeu allait être beaucoup moins amusant si la proie s’avérée nulle. L’énervement du Corbeau est perceptible, c’est presqu’il lui planterait son bec dans le front. Recrudescence de la violence, de l’irritation, de la nervosité. Il y a un empressement à faire cesser les comportements des uns et des autres, qui serait fortement néfaste pour la suite de la discussion. Si celle-ci se poursuivait.

Alors la main gantée se tend vers l’enfant, dernière aide, ultime bouée de sauvetage lui permettant de se rattraper à quelque chose. Et tu t’accroupis face à elle, le masque face à son visage, tes cicatrices qui se jettent à son visage comme un drap dans lequel on se roule. « Alors Petite, quelles sont tes peurs ? Qu’est-ce qui te retiens d’être qui tu es ? ». Dernière tentative de percer au jour l’individu, sans quoi vous repartiriez sans rien, si ce n’est un oubliette pour elle. Ou éventuellement une belle frayeur si le Corbeau ne se calmait pas.
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Isolde Momba, le  Lun 8 Oct - 18:17

Tandis qu'Isolde reste silencieuse, le sang de son petit museau tombant au rythme des secondes particulièrement ralenties, le Balafré laisse échapper un soupir audible qui cloue l'adolescente sur place, au point qu'elle a l'impression que ses pieds s'enfoncent peu à peu dans les graviers et qu'ils y seront à jamais prisonniers. Elle baisse la tête et constate que ses baskets sont restées à la surface du sol. Son mouvement lui fait sentir le liquide chaud qui glisse sur son menton. Elle porte la main à son nez en tremblant et tandis qu'elle tente de stopper l'écoulement, le Mangemort tend le bras en signe d'ouverture et se penche pour être à peu près à son niveau, geste paternel que la jeune sorcière a vu autrefois Isaac accomplir plusieurs fois – lorsqu'il voulait la consoler, lui confier un secret ou calmer ses impressionnantes colères. Isolde sent le regard de l'homme chercher le sien. Comme happée par le masque cabossé, elle rive ses yeux dans les orbites du faux faciès.
— Alors petite, quelles sont tes peurs ? Qu'est-ce qui te retient d'être qui tu es ?

Cette fois, les questions sont particulièrement claires, contrairement au soir qui est à présent totalement tombé. Les lampadaires ne tarderont pas à éclairer la ville. Quant au chantier, il restera isolé et seule la lumière de la lune empêchera qu'il y fasse totalement noir. Isolde a peur des deux silhouettes mais elle sait que ce n'est pas la réponse attendue. Elle n'a pas besoin de réfléchir trop longtemps avant de répondre d'une voix blanche :
— J'ai pas vraiment… peur. J'suis en colère. Pause. À cause de mon père, plus rien sera comme avant. Les mots se bousculent dans sa petite caboche qui n'a pas l'habitude d'extérioriser ses pensées. Isolde s'essuie à nouveau le nez avec la manche de son pull. Mon passé m'empêche d'être qui je suis. Personne veut comprendre que sans mon père, tout irait mieux.

La dernière phrase est prononcée sur un ton glacial, presque détaché. Isolde est trop ulcérée pour parvenir à se remémorer correctement les traits de son propre père – à moins que la présence du masque à quelques centimètres d'elle y soit pour quelque chose.
— Vous aussi, une chose vous retenait d'être qui vous étiez ?

La question sort de la bouche de la lionçonne avant même qu'elle s'en rende pleinement compte. Mais que vient-elle de dire ?! Qui est-elle pour oser tenter de pénétrer ainsi les pensées d'un Mangemort ? Isolde déglutit. Son cœur semble prêt à lui transpercer la poitrine tant il martèle fort. On pourrait presque l'entendre de l'extérieur. L'adolescente se retient d'émettre le moindre son supplémentaire. La tension est tellement palpable qu'un couteau de boucher ne suffirait pas à la couper.
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Mangemort 32, le  Jeu 11 Oct - 17:28

LA allégé


Cette gamine agace le Corbeau. Elle ne fait pas avancer les choses, elle raconte sans raconter, elle parle pour ne rien dire, ne rien soulever. Et elle ose le toiser lorsqu'il s'approche d'elle, comme si elle refusait de montrer la peur qu'elle ressentait. Il a bien envie de l'aider à s'exprimer en toute sincérité. Sous la douleur qu'il pourrait lui infliger, nul doute qu'elle s'ouvrirait. Mais 84 ne semble pas voir les choses sous cet angle. Elle se montre douce, presque prévenante. Comme si l'enfant en valait vraiment la peine. Pourtant, il ne voit en elle que du vide.

Elle semble soulagée de savoir que vous n'êtes pas là pour la tuer. Elle ressent finalement quelques émotions. 32 préfère remettre les choses en contexte immédiatement, qu'il n'y ait aucune méprise. Cette rencontre n'est pas encore écrite, et nul ne pourrait en prédire la fin avant qu'elle n'arrive. La petite recule alors d'un pas. Sage décision. 84 continue la conversation. Elle est bien plus douée que lui pour cela. Il est un Corbeau unique qui ne s'occupe guère de son ramage. Cependant, l'enfant ne répond pas. C'est une attitude qui ne lui convient pas. Qui agace encore plus. L'espace se réduit à nouveau. Il est temps de répondre. Toute sa patience est épuisée.

84 ressent l'agacement de son compagnon. L'ultime tentative est lancée, et semble porter ses fruits. Une bribe d'histoire est racontée. Un problème de paternel soulevé. 32 connaît ce genre d'histoire, et il pourrait parier que la gamine n'a pas la moindre idée de ce qu'elle raconte. Il s'apprête à poser une question à son tour, mais elle le devance. Le culot n'est guère une qualité qu'il reconnaît« Tout le monde porte des liens à un moment donné. » Un sourire carnassier se dessine sous le masque. Il a suffisamment attendu. Sa baguette se lève pour laisser filer un #Incarcerem informulé. Une corde s'enroule alors autour de l'enfant, la laissant prisonnière.

Il décide enfin de se reculer, pour contempler son œuvre. La moquerie ne tarde d'ailleurs pas à fuser. « Il suffit de savoir les briser. » La nuque se tord d'un côté et de l'autre en un craquement sinistre, signe qu'il se met à l'aise pour la suite du jeu. « Alors, comment t'y prendrais-tu ? » Il a hâte de jouer. Son impatience est palpable. Il aime les jeux dont il invente les règles. Il est sûr de gagner.
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Re: Un Chantier
Isolde Momba, le  Ven 12 Oct - 12:44

HRPG : Vraiment désolée d'avoir sauté plein de fois votre tour. J'ignorais qu'il y avait un ordre.
Je vous laisserai répondre avant d'enchaîner, sauf indication contraire de votre part, bien sûr.


Isolde se maudit d'avoir laissé sa question franchir la frontière de ses lèvres. Elle baisse les yeux, redoutant sa punition. La sauvage lionçonne qu'elle était, sans limites, sans Dieu ni maître, libre de ses mouvements, farouche, semble ne jamais avoir existé : voilà qu'elle est une créature asservie. Il faut croire que le port d'un masque stylisé confère bien plus d'ascendant psychologique que lorsque l'on erre tête nue. Elle cherche dans le regard des deux prédateurs un signe de compassion, de calme, ou même de colère – un signe d'humanité. Mais la présence des masques rend impossible tout contact visuel. Pourtant, l'acolyte qui semble le plus nerveux prend la peine de répondre à l'imprudente interrogation de l'adolescente :
— Tout le monde porte des liens à un moment donné.

Le Volatile, que l'on pourrait imaginer plus flottant, rêveur, en raison du choix de son avatar, se montre au contraire particulièrement terre à terre : son bras se lève, se met bien parallèle à son bec ; de sa baguette émane une brève lumière. Il n'est pas la colombe. Il est le corbeau ; celui qui croasse en de lugubres endroits.

Isolde n'a pas le temps de réagir. La voilà littéralement emprisonnée par des liens magiques qui l'enserrent solidement. Ses bras sont plaqués le long du corps, contre ses cuisses. La tête à peu près dégagée, elle voit l'assaillant effectuer quelques pas en arrière à la manière d'un amateur d'art admirant une œuvre depuis le point de vue le plus approprié afin d'embrasser le fruit du travail extraordinaire d'un peintre génial – en l'occurrence, lui-même. Il l'enjoint de briser le lien.
— Alors, comment t'y prendrais-tu ? souligne le Carnassier, probablement impatient du festin qui l'attend.

Isolde jette un regard au Balafré tout en se tortillant pour tenter de se dégager. Elle laisse échapper des grognements, tâche de rompre la corde en la rongeant. Dans un mouvement brusque, elle faillit perdre l'équilibre mais parvient à retrouver ses faibles appuis en effectuant quelques bonds maladroits et sans doute particulièrement ridicules. Soudain, elle sent une douleur fugace à la jambe droite. Dans sa pénible lutte, elle a pressé fort le bout de sa baguette contre son mollet.

Baguette, souffle une voix dans sa tête.

S'il y a un moment où il n'est pas question de faire la fine bouche quant à l'utilisation de la magie, c'est bien celui-là. La petite sorcière a du mal à se concentrer. Le premier sort qu'elle tente est #Finite incantatem. Il ne se produit rien. Elle n'envisage même pas d'attaquer son adversaire puisque les liens la forcent obstinément à garder sa baguette pointée vers le sol. Elle poursuit son étrange danse en bougeant les bras et les épaules, émettant des cris plus bestiaux. Grâce à son pull, la corde n'est pas à-même la peau. Les bras peuvent légèrement glisser sur le coton mais le jeu n'est pas suffisant pour se dégager.

Nouvelle idée saugrenue de sortilège : #Consectetuer dryer. Au niveau de sa jambe droite, on entend un léger bruissement ; la corde est devenue plus sèche à cet endroit, rendant l'emprise plus fragile. En essayant de se débattre plus sauvagement encore, Isolde tombe dans les graviers. Certains parviennent à se loger sous la corde. Malgré le tissu de ses vêtements, elle sent une multitude de cailloux lui piquer le corps. Elle se débat à présent comme une lionne, se blessant la chair là où sa peau est nue. Pendant ce temps, les graviers fragilisent davantage l'endroit séché du lien.

Il est inutile de songer à brûler ce dernier. C'est trop dangereux. Il doit bien exister un maléfice pouvant refroidir la température d'une flamme mais Isolde en ignore la formule et doute fortement de ses capacités à effectuer un tel tour de force. Elle tourne son visage vers le masque aviaire et lui lance un regard à mi-chemin entre l'effroi, la panique et la fureur, bien qu'elle sache que l'Oiseau est, au sens propre, bien au-dessus de tout cela.

Oiseau, dit la voix. Une lueur passe dans les yeux de la prisonnière.

Au pire, si elle vise mal, le sort s'appliquera à elle. Elle n'a aucune idée de si cela peut fonctionner sur un être humain mais il n'est plus temps de tergiverser. Elle a besoin d'une fraction de secondes supplémentaire pour se rappeler la formule.
#Avifors ! crie-t-elle sans se soucier de sa voix rauque.

Elle aurait pu toucher un gravier. C'est pourtant bien la corde qui est atteinte par le sortilège. Isolde perçoit d'étranges sensations qui la parcourent de toutes parts. Elle voit le lien se métamorphoser maladroitement avant de prendre la forme d'un oiseau beige totalement difforme auquel manque une patte et qui aurait bien du mal à voler avec ces plumes désordonnées – pour les parties de ses ailes qui comportent des plumes.

Libérée de son entrave, Isolde peut respirer normalement mais peine à calmer les puissants battements de son cœur. Elle ne pourra pas supporter beaucoup d'assauts. Elle s'apprête à se relever pour faire face aux spectateurs.
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Re: Un Chantier
Invité, le  Ven 19 Oct - 23:14

La première réponse s’extirpe. Enfin. Des lèvres de la gamine. Il y aurait presque un soupir de soulagement au creux de ton masque. Parce que le temps commençait à s’écouler lentement et que tu ressentais bien l’impatience du Corbeau qui grondait juste à côté. Pour sûr que bientôt il lui ferait toucher sa magie, et qu’elle risquerait d’être surprise de son manque de tact. Parce que le Corbeau sur ton épaule, il ne faisait pas dans la dentelle. Jamais. Il était même plus du genre brutal.

Une question pertinente s’extirpe des lèvres de l’enfant, question à laquelle tu t’apprête à répondre mais c’est trop tard. L’impatience de 32 est palpable, trop perceptible d’ailleurs puisque la réponse qu’il lui sert indique clairement ce qu’il s’apprête à faire. Et t’as pas le temps de réagir qu’une corde s’extirpe de sa baguette et s’enroule autour de la fillette. Un ricanement s’extirpe de ton Masque alors que le Corbeau prend son envol, et que, en recul, tu observes le moindre de ses faits et gestes.

Ton regard glisse ensuite sur l’enfant. Dont vous ignorez toujours le nom, tu la regarde qui se débat, d’abord contre les cordes, puis contre elle-même, comme si elle cherchait une solution pour se libérer. Ta baguette est sortie, prête à intervenir. Peut-être pour l’aider, peut-être pas. Un oiseau pas vraiment splendide remplace bientôt la corde, et sous le masque de fer le sourire s’étire. L’enfant se relève, la baguette suit son menton « Alors, quel est ton prénom Miss ? Il est temps de le dire sinon … ». Menace à peine voilée de la baguette sur sa carotide. Il était aisé, en tant que mage noir, de vider le corps de toute sa substance.
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