Finalement, la serre de Peter n'était pas un si mauvais cadre pour cette discussion. Voilà que la belle se levait pour profiter de la verrière. Mais le maitre des lieux ne s'y trompait pas, elle espérait simplement soustraire son regard au sien pendant un moment. C'était tout à fait compréhensible. Lui-même se sentait un peu bête de lui avoir lâché ça comme ça. Encore une fois il avait réussi à sortir de la discussion sur Azaël, mais à quel prix ? C'était à sa petite-amie d'encaisser la rudesse du comportement de son frère et non plus à lui de devoir faire face à sa propre attitude. A vrai dire, Peter s'en voulait un peu et voyait ce dos tourner comme une punition bien à propos.

- Tu as des preuves ?

Oui, il en avait. Dans le cas contraire, cela aurait probablement été le plus macabre coup de bluff de leur relation. Mais, ce ne devait pas être le bon moment pour les sortir. Rachel avait manifestement une relation compliquée avec son frère et c'était tout sauf le moment d'en rajouter. D'autant qu'elle revenait s'asseoir près de lui et lui prendre la main. Arrivait-elle vraiment à passer au-dessus de tout ça ?

- ... Kohane travaille pour les Mangemorts. En tout cas elle les soutient. Depuis longtemps.

Et voilà qu'une nouvelle vérité s'abattait, comme un couperet, sur le Manoir. Qu'est-ce que ce couple avait bien pu faire pour mériter un tel déchainement de noirceur parmi leurs fréquentations ? Le devin resta interloqué, incrédule, quelques instants. Il épargna la phénix d'une question sur ses preuves, elle non plus ne se serait pas avancée sur ce terrain-là sans en avoir de sévères. Peter se sentait soudainement particulièrement idiot. Comment avait-il pu la fréquenter autant et ne pas s'en rendre compte ? Il se passa une main sur le visage.

- Mais ... Enfin ... Comment tu ... C'est complètement dingue.

Et voilà qu'elle recommençait. Elle se fermait. Ester était de sortie, avec son coeur de glace et son regard impassible. La sorcière avait jugé, en observant son amoureux se perdre dans le déni, qu'il était préférable de se fermer complètement plutôt que de laisser Rachel fondre en larme encore une fois ce soir. Elle méritait tout ce qui lui arrivait, à elle d'y faire face maintenant. Tôt ou tard on paie tous pour nos choix. La brune se demandait d'ailleurs ce que Peter avait bien put faire pour mériter ça, car lui aussi payait. Tant de noirceur dans leur entourage, quels démons se cachaient encore sous les visages bienveillants de leurs amis ? De leur famille ? Ce ne pouvait pas être uniquement la faute à "pas de chance".

- Je suis désolée, je sais que tu l'aimes beaucoup.

Ester garda sa main dans la sienne, seule preuve de sa compassion sincère. Le couple allait au-devant de sombres moments, mais Ester se devait avant tout de penser à la cause. Elle devait tenir cette promesse qu'elle lui avait fait, peu importe à quel point s'était difficile d'avancer encore. Tant pis si on l'a haïssait dans cette vie, tant pis si elle perdait tout, la sorcière était convaincue que les générations futures lui en seraient reconnaissante. A elle et à tous ceux qui avaient eu le courage de se battre. Kohane était visiblement aveuglée ou malade mentale, mais peu importe. Dans cette guerre on ne pouvait pas se permettre d'attendre tout le monde.

- J'lui ai tendu un piège pour l'interroger. Comme ça tu sais...

Elle imaginait bien Kohane en parler à Peter pour se faire prendre en victime. Ou peut-être pas en fait, Ester devait bien admettre que sa colocataire était une parfaite étrangère pour elle. Elle l'a connaissait si mal et depuis si longtemps. Pas comme Peter, c'est pourquoi elle lui laissa quelques secondes de plus pour encaisser.

- Peter... J'ai besoin d'entendre de ta bouche ce qu'il s'est passé exactement avec Azaël... Et j'ai besoin de savoir tout ce que tu sais, car sans preuves solides je ne ferais rien contre lui.

Regard ferme, un ton rendu froid par la gravité de la conversation. Peter avait mit tellement d'effort et d’ingéniosité dans ses mots pour ne jamais lui répondre clairement qu'elle s'imaginait le pire à présent. Ester espérait tout de même ne pas apercevoir trop de noirceur chez son homme, car elle ignorait si elle pouvait le supporter. Elle avait encore besoin de force pour une autre conversation. Surtout s'il s'avérait exacte qu'Azaël ait pactisé avec le diable les mangemorts. Alice savait-elle ? Arty savait-il ? Et Alhena ? Et Asclépius ? Un mari devait savoir ce genre de chose non ?

On ne pouvait plus mal faire en terme de rencard. Si Peter avait du imaginer une soirée confidence avec sa petite amie, il n'aurait vraiment pas imaginé quelque chose du genre. Non seulement il s'était retrouvé à devoir apaiser les foudres de la sorcière, mais en plus il devait affronter une dure réalité en face. Plus que tout, ce qui le mettait hors de lui, c'était l'incrédulité maladive dont il avait fait preuve pour s'entourer de gens aussi peu recommandables. Lui qui se plaisait à se définir comme un homme sensé, terre-à-terre, cérébral, n'était en réalité qu'un gros sac de sentiments. Et il avait suffis qu'il rencontre quelques personnes gentilles et patientes avec lui pour qu'il les ôte de tous soupçons. Quel imbécile il avait fait.

De son coté, Rachel avait beau essayer de le ménager, le mal était fait. Le sorcier avait les yeux perdu dans le vide. Qu'allait-il bien faire de cette information ? Qu'allait-il faire tout court, en fait ? Il était totalement perdu. Pour la première fois depuis longtemps il se sentait bête et terriblement seul. Il se prit soudain à imaginer une petite cabane loin de l'Angleterre et de tout ce monde, afin d'aller y couler des jours heureux sans le risque d'être perturbé par des interférences extérieures.

- Peter... J'ai besoin d'entendre de ta bouche ce qu'il s'est passé exactement avec Azaël... Et j'ai besoin de savoir tout ce que tu sais, car sans preuves solides je ne ferais rien contre lui.

Mais avant cela, il fallait régler le cas du frère de sa petite-amie. Autant d'ordinaire, le sorcier aurait été le premier à tout mettre en oeuvre pour le détruire dans le coeur de la belle, autant il n'en avait plus la force. Il se contenta de pousser un soupir, tout en rassemblant ses souvenirs. Au moins il allait pouvoir penser à autre chose qu'à la trahison de Kohane ...

- C'était lors de l'attaque de Poudlard. Je ne sais pas si tu t'en souviens ... Le Professeur Wind m'a appelé avec mon gallion et elle m'a expressement demandé de surveiller Azaël. Et c'est là qu'il s'en est pris à Riri pour pouvoir cavaler dans les couloirs à la recherche de je-ne-sais-quoi. Je n'ai pas tout compris, mais je pense que s'il ne m'avait pas eu dans les pieds, il aurait rejoint un Mangemort ou l'autre ...

Ester se redressa sur sa chaise, le dos bien droit, le regard fixé sur un point au loin. Elle avait lâché la main de son homme durant ses explications. Mille et une choses lui traversèrent l'esprit. Quand ? Comment ? Où ? Pourquoi ? Elle était une sorcière avec de grand pouvoir magique, capable de changer les éléments, de modifier le temps... et pourtant elle se retrouvait assise là avec les même problèmes existentiels que n'importe qui sur terre. Était-ce elle qui avait un problème ? Ou les autres ?

Concernant Azaël en tout cas, c'était une évidence qu'elle ne ferait rien. Ester aimait beaucoup Peter, elle avait confiance en son jugement et son frère avait sans nul doute une grande part d'ombre en lui, mais Peter était trop impliqué dans l'histoire. Tout ça remontait à trop d'année. Ester manquait de preuves, mais elle se garda bien de le révéler. D'autant que si son cœur battait aussi fortement dans sa poitrine, ce n'était pas à cause de ça. Ce n'était même pas à cause de Kohane.

- Merci.

Elle avait peur. De plus en plus. Car elle avait toujours eu une imagination bien trop débordante pour son propre bien. Sans cesse elle imaginait le pire, sans cesse on l'a contredisait. Pourtant cette fois, Ester avait bien l'impression que ce ne serait pas pareil. Et elle avait peur de ne pas être capable de faire face à cette part d'ombre que Peter avait en lui. Elle avait peut de ne plus en avoir la force après tout le reste. Car plus que tout elle l'aimait. Plus que tout elle avait besoin de lui.

- Pourtant tout ça remonte au temps où nous étions élèves... ça ne me dit pas pourquoi tu le hais à ce point. Et surtout je trouve que tu fournis beaucoup d'effort pour ne pas me dire ce que tu as fait. Dis-moi... S'il-te-plait.

Autorisation de Peter
LA ok.
RP avec Sélène

Le hasard avait voulu que lorsqu'on frappa à la porte, Rachel était justement entrain de se rendre de la cuisine au grand salon avec un verre de rhum à la main. Aussi ne perdit-elle pas de temps à ouvrit à celle qu'elle savait être Sélène. Quant on envoyait un hibou à une amie il n'était pas rare que celle-ci y réponde après tout. La jeune femme entra donc et Ester l'invita à se débarrasser de ses affaires en trop pendant qu'elle envoyait l'elfe de Peter chercher de quoi boire ou grignoter. Oui, son père lui avait appris à bien recevoir.

C'était tout de même pratique un elfe de temps en temps. Prise de remord elle veillait cependant à le gâter lorsque ses crises de radinisme disparaissaient un peu. Et c'est tout en se faisait la réflexion qu'elle voyait de moins en moins Peter ces derniers jours qu'elle invita sa sœur d'arme à prendre place sur le sofa. Il y a peu, il aurait été lui-même présent pour annoncer la "bonne" nouvelle. Mais peut-être qu'apprendre la vérité sur Kohane l'avait plus chamboulé qu'elle ne l'avait pensé ? Ester aussi avait mis des années à se faire une raison. Mais qu'avait-elle donc cette fille-là pour que tout le monde veuille rester près d'elle même lorsqu'elle était en tord ?

- Tu as trouvé facilement ça va ?

Ester souriait à pleine dent tandis que l'elfe revenait de la cuisine. Il fallait avouer qu'elle était plutôt fière de ce qu'elle s’apprêtait à annoncer, bien qu'en réalité elle n'était que la messagère. Mais par Merlin ! Voilà qui allait pouvoir sacrément les aider. Les Mangemorts avaient un peu trop l'air de fantômes ces derniers temps et la sorcière avait hâte de pouvoir commérer sur de nouvelles rumeurs et informations.

- Bon ! J'vais y aller franco, j'ai une bonne nouvelle pour toi.

Sélène - qui ne parvenait que difficilement à s'appeler elle-même de cette façon, aussi élégante soit-elle - arriva plus tard qu'elle le prévoyait à la demeure de Rachel et Peter. On aurait cru que savoir transplaner aurait empêcher tous les sorciers d'être en retard. C'était, littéralement, une manière de se téléporter. Ainsi, il était difficile de concevoir qu'avec la capacité d’apparaître instantanément à l'endroit où on le désirait, on pouvait raté un horaire. Pourtant, malgré cela, moldus et sorciers avaient la même perception du retard. A savoir, que cinq à quinze minutes après l'horaire indiqué étaient à la fois attendues et appréciées.

Si un Légilimens avait pu lire les pensées d'Izsa à ce moment là, il aurait immédiatement su qui était la Cheffe de l'Ordre du Phénix. La preuve, elle n'était même pas capable de se penser autrement qu'en E.I.L Hilswood alors qu'elle marchait dans la rue en mission pour l'Ordre. Mais de toute manière, il n'y avait pas besoin de la démasquer : elle ne portait pas de masque. Déjà qu'elle n'aimait pas ce genre d'attirail pour camoufler son identité, aujourd'hui elle était juste la même que dans sa vie de tous les jours.

Pourquoi chercher à se cacher quand elle n'avait aucune raison de le faire ? Elle rendait visite à une amie. Si quelqu'un la voyait, l'idée même de se justifier auprès de lui était absurde. Qui l'empêcherait de se balader dans le village de Godric's Hollow comme bon lui semblait ?

Le manoir McKinnon était particulièrement impressionnant. Cela lui rappelait à quelle point certaines familles de sorcier étaient influentes mais, surtout, riches. Un héritage bien pratique, à mille lieux d'elle-même qui avait gagné tous ce qu'elle avait à la sueur de son front, ou plutôt à la dextérité de ses mains de créatrice de baguette magique. Et ce qu'elle avait, ce n'était pas grand chose. Un minuscule atelier dans l'Allée des Embrumes et un appartement qu'elle partageait, sur le Chemin de Traverse.

Elle traversa l'allée centrale d'un pas furtif, et frappa à la porte. Celle-ci s'ouvrit rapidement, plus rapidement qu'elle ne l'avait attendu. Rachel était juste là, un verre à la main. Elle lui demanda si elle avait facilement trouvé, et Eileen se permit un sourire amusé.

- J'aurais plus de mal à ne pas le trouver, le manoir est plutôt immanquable.

Mais bon, il ne s'agissait que de banalités, qu'on s'échangeait en guise de mise en bouche. Elle n'avait jamais été très douée avec cela. Rachel ne s'y perdit pas non plus :

- Bon ! J'vais y aller franco, j'ai une bonne nouvelle pour toi.

Son sourire, toujours sur ses lèvres, changea légèrement. Sa lèvre supérieure se releva pour afficher ses dents, lui donnant un air un peu avide.

- J'adore ce genre de préambule. Qu'y a-t-il donc de si important ?

A vrai dire, cela ne pouvait être si important. Il y avait des Patronus, pour cela. Elle n'en voulait pas moins connaitre la raison qui l'avait poussée à se déplacer, tout de même. Cela devait être une sacrée bonne nouvelle.

Grand ? Le manoir de Peter ? AH ! C'était bien l'euphémisme de l'année. Rachel se disait bien souvent en rentrant du travail qu'il l'était beaucoup trop. Le plus amusant c'était que bien souvent, plus la maison/le château était grand, moins il y avait d'habitant à l'intérieur. Comme si autant d'espace était réellement nécessaire au bon vivre. Cependant, Rachel devait bien reconnaître qu'elle s'était prise au jeu de la richesse. Surtout en rentrant du boulot justement, lorsque soudainement elle se mettait à marcher comme une reine, imaginant une foule de paysan la saluer sur son passage !

Oui c'était jouissif et ça changeait les esprits. Tout comme le sourire d'Izsa à l'instant, qui rendant Rachel encore plus enthousiasme. Parfois, les ragots et les petites histoires des dortoirs lui manquait. En fait, c'était bien la seule chose qui lui manquait en plus de Mimi. Pour le reste on pouvait dire que sa vie n'avait pas vraiment changer. Elle sortait plus librement et buvait plus voilà tout.

- C'est à propos de Peter. Il a eu une vision.

Sourire espiègle. Ester avait peut-être regardé un peu trop spy kid lorsqu'elle était jeune avec son frère. Missions secrètes, agents secrets, bases secrètes... ça ressemblait bien trop et bien trop peu au fait d'être un Phénix.

- Il a retrouvé Petrus -enfin plus ou moins- et je pense que ça pourrait être intéressant d'aller le voir.

HRP : j'ai peur de foirer pour la description de la maison. On regarde ça sur discord ? ^^

Peter avait eu une vision ? La Phénix leva un sourcil incertain. Elle avait beau savoir que les devins existaient dans le monde magique, et qu'ils n'étaient pas (tous) les charlatans du monde moldu, elle n'aurait jamais mis sa main à couper sur la réalisation d'une prophétie ou d'une vision. Bien sûr, l'ancien professeur de divination avait probablement beaucoup d'expérience dans ce genre de chose. Il n'empêchait : il faudrait plus que son CV pour la convaincre.

- Il a retrouvé Petrus -enfin plus ou moins- et je pense que ça pourrait être intéressant d'aller le voir.

Sudworth ? Pepe le Pew ? Elle eu un petit rire amusé.

- Oh ? Petrus ?

D'accord, elle n'avait peut-être pas besoin d'être aussi suspicieuse, quand à la vision de Peter. Tous simplement parce qu'on ne lui demandait pas d'y jouer sa vie. Tout ce qu'elle devait faire, c'était suivre les indications. Dans le pire des cas, elle ne le trouverait juste pas. Dans le meilleur...

- J'adorerais lui rendre une petite visite, qu'on parle du bon vieux temps.

Genre de l'époque où il avait acquitté Raphaëlle Elfast accusée d'être une Mangemort. Ou de la nomination de Kholov, puis de Jiménez. Un ancien Ministre de la Magie avait toujours beaucoup de conversation.

- Tu peux nous faire une description orale de là où il est, ou bien il vaut mieux qu'on passe par une Pensine ?

La première solution serait certes la plus simple, parce que Sélène n'avait pas de Pensine sous la main. Ces bestioles là n'étaient pas des plus communes. L'avantage, cependant, cela serait que tout le monde aurait exactement la même référence et ils éviteraient les confusions. Une description orale pourrait difficilement être aussi précise.

Ester fit de grands yeux rond l'espace de quelques secondes. Parfois, elle devait vraiment avoir des bulles à la place de la cervelle. Et les infirmations contenus dans ces bulles disparaissaient en même temps que la bulle explosait. Comme le fait d'être une sorcière, parfois ça lui arrivait encore de l'oublier : qu'elle vivait dans un monde magique ou presque tout était possible.

Donc oui, vous l'aviez peut-être compris, mais Rachel avait complètement oublié l’existence de la pensine, malgré qu'elle en possédait une elle-même. Elle informa alors que le souvenir appartenait à Peter, mais qu'elle n'oublierait pas de le lui demander. Si les Phénix voulaient le retrouver comme elle l'avait elle-même pensé -Sélène était là pour ça après tout-, ce serait effectivement plus simple si tout le monde partait sur la même base d'information. Et quoi de mieux de de tous voir la même chose ?

- Je peux te faire une description de la maison si tu veux, mais je pourrais difficilement être plus précise. Peter à vu le lieu, mais malheureusement pas géolocalisation.

Ester fit une pause pour boire quelques gorgés, laissant ensuite le verre à même les lèvres tandis qu'elle réfléchissait. De ce qu'elle en savait, la maison semblait grande et assez à l'écart. Peter avait vu semblait-il un grand espace vert par une fenêtre. Peut-être avait-il prit sa retraite dans la campagne Britannique ?

- Je rapporte le souvenir et ma pensine au QG ça te va ?

L'idée d'une description n'était en somme pas très bonne. Déjà que ce n'était pas facile d'avoir la même image mentale que quelqu'un qui nous décrivait ce qu'il avait vu, mais c'était encore pire si elle devait retrouver une maison à partir de ce que Peter avait décrit à Rachel que elle-même leur racontait ensuite. Comme on disait : on aurait pas eu le c*l sortit des ronces.

- Je peux te faire une description de la maison si tu veux, mais je pourrais difficilement être plus précise. Peter a vu le lieu, mais malheureusement pas géolocalisation.

"Géolocalisation". Ça s'était bien un terme de moldus. Pas si étonnant, quand on considérait que Rachel n'était pas la Peverell typique. Pour preuve, elle faisait partie de l'Ordre du Phénix.
Bon, pas contre "pas de géolocalisation", ça allait leur rendre la vie plus compliquée. Il fallait espérer que la demeure n'était pas trop commune, sinon ils auraient juste l'intégralité de l'Angleterre -du monde !- à fouiller.

- Je rapporte le souvenir et ma pensine au QG ça te va ?

- Tu as une Pensine ? elle siffla, impressionnée.

Un tel instrument ne se trouvait pas sous le sabot d'une vache. Ni même sous le sabot d'un hippogriffe. Le sabot d'un Re'em, à la rigueur.

Au delà de son étonnement du moment, Sélène examina un instant la question, et hocha la tête :

- Oui. Il ne vaut mieux pas qu'on vienne tous chez toi. Ça pourrait attirer l'attention.

Autant, une Izsa qui débarquait de manière random, c'était discret. Autant quatre personnes qui enchaînaient les visites, ça pourrait paraître suspect. En plus, il valait mieux garder ce genre d'information sensible en sécurité. Oui, avouons le quand même, ce manoir devait avoir des sortilèges de protection contre les voleurs plus puissant que de simplement fermer les pores à clés. Toujours était-il : on était jamais trop prudent pour tout ce qui touchait à l'Ordre.

Voyant que la conversation touchait à sa fin de manière des plus expéditives, la Phénix se dit qu'elle pouvait s'inviter un peu plus longtemps. Quelques minutes tout au plus. Elle pointa son doigt vers le verre de Rachel (qui ne contenait certainement pas de l'eau) et lui demanda :

- Tu ne me proposes pas un verre, qu'on trinque à cette bonne nouvelle ?

A sa demande la sorcière le leva avec entrain pour lui servir un verre. Tout était sur la table depuis le début, mais c'était vrai qu'elle avait manqué de bienséance en ne lui proposant pas de la servir alors que de son côté elle buvait tranquillement. Passer un peu de temps avec la jeune femme était d'autant plus agréable qu'elles avaient été amies avant de se battre ensemble.

- Et voilà pour toi !

La voix était presque chantante. Ester était plutôt de bonne humeur et avoir réussie à étonner Izsa ne faisait qu’accroître son bien-être intérieur. D'abord un peu avec Petrus, ensuite avec la pensine. Sa capitaine au Quidditch était quelqu'un d’impressionnant, tant par sa personnalité que par ses talents.

- Tu sais, si tu as besoin de la pensine n'hésite pas. Elle prend la poussière avec moi, c'est même la première fois que j'aurais l'occasion de l'utiliser.

La sorcière fit une petit grimace d'excuse, parce qu'elle savait que c'était un objet assez rare. Puis elle croisa la jambe pour siroter tranquillement son verre. A bien y penser, c'était un super lot pour une tombola. Ce n'était peut-être qu'une rumeur que les bars étaient en manque de gallion.

L'alcool avait une bonne odeur, indice de sa qualité. Elle y trempa ses lèvres, alors que Rachel lui proposa :

- Tu sais, si tu as besoin de la pensine n'hésite pas. Elle prend la poussière avec moi, c'est même la première fois que j'aurais l'occasion de l'utiliser.

Pendant une seconde, Sélène faillit refuser par réflexe. Elle n'avait pas l'habitude d'accepter l'aide de quelqu'un d'autre. Non pas qu'elle faisait tout toute seule, elle savait bien ne pas être une experte dans tout les domaines, simplement elle demandait l'aide dont elle avait besoin quand elle en avait besoin.

En y réfléchissant, cependant, elle se rendit bien compte du potentiel d'un tel instrument. Elle n'avait pas d'idée précise, mais il n'empêchait qu'elle pourrait lui trouver une utilité un jour.

- Tu sais quoi ? C'est une super idée. Peut-être même que l'Ordre pourrait te la racheter, si tu ne penses pas l'utiliser à l'avenir.

Cela faisait sept ans qu'Izsa était Sélène. Elle avait passé tellement de temps à réunir des informations sur tout et n'importe quoi en espérant trouver des indices qu'elle ne savait plus ce que cela faisait de ne pas détailler quelqu'un jusque la moelle. Pas une des personnes qui l'accompagnaient aujourd'hui ne faisait partie de l'Ordre quand elle avait dix-sept ans. Elenna, Alexander, Lilith, April, Cliodhna, Rurik, Altaïr, Jasmine, Laurae, Morgan... elle était sûre qu'elle en avait oublié.

Il y avait un dicton (dont elle était incapable de se souvenir de la provenance) qui disant que quand une vieille personne mourrait, c'était une bibliothèque qui brûlait. Elle n'était pas vieille, mais les rayons qu'étaient son esprit était déjà bien chargés. Il fallait qu'elle pense à ce qui arriverait à l'Ordre, si elle n'était plus là. Elle ne voyait pas d'autre raison à elle quittant les Phénix que contre sa volonté (par la mort, ou l'emprisonnement, en fait). Sauf que ni la mort ni l'emprisonnement n'était très loin.

- Il y a des choses qu'ils ne faut jamais qu'on oublie...

Rachel ne pouvait qu'approuver les paroles de sa chef, amie et ex-vendeuse de baguette préférée. Cela dit, elle n'était pas prête à laisser l'Ordre payer pour récupérer la pensine. L'offrir, c'était le moins qu'elle pouvait faire au vu du peu qu'elle parvenait à faire en temps normal.

- Hm, dit-elle en finissant sa gorgée. C'est cadeau, je dois bien ça à l'Ordre.

Pour les services rendus. Et pour le reste. Un sourire satisfait apparu alors sur son visage tandis qu'elle rêvait déjà aux nombreuses possibilités qui pourraient en découler. Les Phénix avaient bien quelques informations sur quelques personnes -évidemment-, mais c'était parfois difficile de penser à tout, de mettre en commun ou même de voir les liens qui pouvaient exister. Alors une pensine serait un atout de taille. Plus le temps passait et plus l'envie de dévoiler des secrets là démangeait.

- J'ai aussi une paire d'armoire à disparaître que je n'utilise pas si un jour tu penses en avoir l'utilité.

Mais ça c'était encore différent, puisque Rachel les avait acheté justement au-cas-où l'Ordre en aurait besoin pour une chose ou une autre. Cependant, établir divers plans c'était bien amusant, mais pas très utile sans les informations qui allaient avec.

- Tu ne trouves pas que ça fait longtemps que nous n'avons pas eu de nouvelles de nos alliés ?

Le manoir de Rachel devait être une véritable caverne d'Ali Baba. Une Pensine, des Armoires à Disparaître ? Qui avait cela chez lui tout en pouvant se permettre de les laisser "prendre la poussière" ? Cela dépassait complètement notre amie au salaire de fonctionnaire. En tout cas, pour l'instant, Sélène ne voyait pas où mettre en place les armoires. Elle haussa les épaules :

- Yes, je garde ça en tête. Tu n'aurais pas cinq bouteilles de Felix Felicis et la Baguette de Sureau, tant qu'à faire ?

- Tu ne trouves pas que ça fait longtemps que nous n'avons pas eu de nouvelles de nos alliés ?

Elle tourna l'information dans sa tête. Récemment, elle avait croisé Emily et Laurae, qui était de retour, mais mis à part cela... Son gallion d'urgence était rarement resté froid pour une période de temps aussi longue.

- Si mais... c'est une bonne ou mauvaise nouvelle ? Les Mangemorts sont plus calmes, alors on a moins besoin de faire appel à eux...

Elle se rendait bien compte que cela n'était pas aussi simple. Rester en contact avec ses alliés, c'était important pour plus de choses que pouvoir réagir vite en cas d'attaque. Ils devaient compter sur eux, car ils représentaient les idées de l'Ordre du Phénix dans la communauté magique. Les avoir en soutien, c'était pas juste avoir des oreilles partout : c'était pouvoir murmurer partout.

La question méritait réflexion et Rachel fronça ses sourcils et baissa les yeux vers le tapis pour mieux se concentrer. La baguette elle était certaine de ne pas l'avoir, mais il lui semblait bien qu'elle gardait un filtre de chance. Tôt ou tard cela servirait, elle le savait bien. La Phénix acquiesça alors, un air narquois collé au visage. Elle savait bien qu'à la base la question d'Izsa était purement ironique.

- J'ai une fiole de Félicis. Rachel peinait à rester sérieuse et peut-être plus encore lorsqu'elle poursuivit la liste de ses nombreuses acquisition. Quelques filtre de confusion, du Veritaserum...Hm ? Une glace à l'ennemi, un Scrutoscope, trois menottes anti-capacités magiques, un détecteur de mensonges, la boussole Withmee dont je t'ai déjà parlé et, le plus important, une photo de Kohlov en caleçon à cœur !

Oui Monsieur Dame ! Elle l'avait gardé depuis sa dernière année d'étude, non seulement parce que ça l'a faisait rire, mais aussi... parce que ça l'a faisait rire. Oh ! Il y avait aussi la piscine secrète dans sa commode. Cependant, ce qui était moins drôle c'était le constat qu'elle faisait elle-même dans sa tête en ce moment. Cumuler des gadgets c'était bien amusant, impressionnant ou tout ce que vous voudrez, mais ça ne servait pas à grand chose de les garder bien ranger dans un manoir. Et les utiliser pour les utiliser ne l'enchantait guère. Elle voulait changer les choses. Seulement elle savait de moins en moins comment faire. Ester avait l'impression de se retrouver dans une impasse. Elle avait même l'impression que c'était l'Ordre en général qui avait du mal à avancer en ce moment. D'où sa question sur les alliés. Peut-être qu'elle avait loupé quelque chose, ce ne serait pas la première fois.

- Hmhm... Je ne sais, les mangemorts sont plus "calmes", mais avec tout ce qu'il se passe je me dis qu'on devrait quand-même avoir de leur nouvelle de temps en temps. Et aussi... j'ai entendu des rumeurs comme quoi certains de nos alliés auraient retourné leur veste... mais je n'ai aucune preuve et je ne vois pas qui aurait put faire ça.

Une photo de Kholov en caleçon ? Elle était sérieuse ? Izsa éclata de rire. Il y avait décidément des trucs chez Rachel qu'elle ne comprenait pas, mais ça ne l'empêchait pas de se poiler régulièrement. En tout cas, elle savait chez qui toquer si jamais il lui manquait une potion ou n'importe quoi d'autre, un jour.

- Hmhm... Je ne sais, les mangemorts sont plus "calmes", mais avec tout ce qu'il se passe je me dis qu'on devrait quand-même avoir de leur nouvelle de temps en temps. Et aussi... j'ai entendu des rumeurs comme quoi certains de nos alliés auraient retourné leur veste... mais je n'ai aucune preuve et je ne vois pas qui aurait put faire ça.

Les poings de la Phénix se serrèrent. Des traîtres ? Elle espérait que ça n'était pas vrai. Même si cela risquait d'arriver, elle le savait bien les gens pouvaient être promptes au changement, elle aurait aimer croire qu'ils étaient au-dessus de cela. Qu'une fois convaincu du bien fondé de leurs actions personnes ne pouvaient leur tourner le dos. Elle ne demandait pas à tout le monde d'être tous les jours impliqués dans la lutte, de combattre la magie noire à tous les instants de sa vie, mais, changer de camp ? Aider les Mangemorts à s'en prendre aux moldus ? Leur révéler des informations sur l'Ordre ? Cela serait parfaitement impardonnable.

- Il faudra en savoir plus. Et qu'on choisisse ce qu'on leur fait, dans ce cas... On les arrête ? On les interroge ? On s'en sert pour tendre des pièges ? Faudra pas laisser passer ce genre de chose.

L'Ordre n'avait pas pour but de faire régner la terreur. Il fallait tout de même qu'ils soient clairs : ils n'étaient pas des bisounours. On ne pouvait pas s'en prendre à eux impunément.

- Faut qu'on trouve d'autres moyens de se protéger les uns les autres, en tout cas. Nos gallions sont pratiques, mais ça risque de ne pas être suffisant si un jour les Mangemorts s'en prennent à nous directement. J'en sais quelque chose... Mauvais souvenirs. Toi qui bosses à Waddiwasi, t'aurais pas une idée de ce qu'on pourrait faire ?