- T'en as pas marre de traîner avec moi Nicky ? demanda Yue en renversant sa tête en arrière histoire d'être face à son interlocuteur, t'as pas des potes fantômes avec qui organiser des soirées pyjamas ? questionna t-elle en esquissant un sourire béat. La rouge et or était tranquillement avachie sur un fauteuil de la salle gryffondor, un livre encore ouvert posé sur ses jambes. Elle s'était lancée dans la lecture d'un roman fantastique sur les loups garous et n'arrivait pas à s'en décrocher jusqu'à ce que Nick Quasi-Sans-Tête vienne perturber ses plans.

- Voyons ! Quelle idée ridicule ! Nous préférons les parties d'échecs autour d'un bon feu, s'offusqua t-il en réajustant sa collerette, et si je vous suis c'est parce que votre comportement asociale et irréfléchi perturbe l'équilibre de ce château ! disputa t-il d'une voix de crécelle, dois-je vous rappeler que vous avez un atelier de vol de prévu et comme toujours, vous êtes en retard ? souligna t-il en fronçant ses épais sourcils de mécontentement.

C'est qu'il a du répondant Sleepy Hollow ! La métisse referma vivement son bouquin en n'oubliant pas de marquer la page. Elle fourra celui-ci dans son sac à dos qui traînait non loin du fauteuil et s'empressa de ramasser sa touffe de cheveux en une couette haute. La jeune sorcière n'avait pas vu l'heure passer. Heureusement que le fantôme veillait à lui remémorer ses horaires de classe.

- T'es vraiment un bro Nicky ! remercia t-elle en levant le pouce en l'air. Puis elle se dirigea rapidement vers la sortie, désireuse d'arriver à l'heure pour son cours de vol. C'est quand même marrant de se dire que c'est moi qui suis tête en l'air, ajouta t-elle en se fendant d'un rire de truie égorgée et elle disparut dans le couloir.

La lionne dévala les escaliers en toute hâte sous les regards réprobateurs des tableaux. Elle accrochait fortement les hanses de son sac, s'assurant ainsi qu'il ne tomberait pas durant sa course effrénée. Enfin, ses pas la menèrent bien vite sur l'étendue d'herbes qui entourait le lac de Poudlard. Elle arriva essoufflée devant un petit rassemblement de personnes. Tient c'est pas notre nouvelle dirlo ? s'interrogea t-elle en fixant intensément une certaine jeune femme. Mais son attention fut bien vite captée par une silhouette qu'elle connaissait bien.

- Hello Lizzie ! salua t-elle d'un ton enjoué, moi c'est Yue, compléta t-elle pour les autres élèves déjà présents. Elle se sentait d'humeur extravertie pour une fois.

La rouge avait passé une nuit blanche ce qui, ne la réussissait pas du tout ce matin là. Elle entendit son réveil sonner alors qu'elle n'avait dormi qu'une heure ou deux. Elle se leva et manqua de trébucher sur ses affaires. Alice poussa un petit grognement avant de s'habiller. Elle se souvint soudain qu'elle avait un cours de vol le matin même. Aussitôt, elle sentit l'excitation lui remplir le corps. Pas question d'être au retard ! Si elle n'avait pas eut l'énergie du sommeil, elle l'aura en mangeant.

Elle fila à la grande salle. Plusieurs élèves si trouvaient mais peu de gryffondor. Peut-être était elle en retard? Non, pas en avance, mais pas en retard. Elle était juste à l'heure. Elle prit un petit déjeuner assez copieux pour rattraper le fait qu'elle n'avait pas dormi. Il était à peu près constitué de jus d'orange avec trois tranches de pain. Afin de ne pas être en retard, et pour éviter les imprévus, elle décida de partir cinq minutes à l'avance. Alice se pressa mais "l'imprévu" ne se fit pas tarder à arriver. C'était Peeves qui l'aperçue et se mit à lui lancer des craies sur la tête. Elle l'évita mais il continua. Alors elle s'approcha de lui afin de déclarer :

- Fait attention Peeves, tu sais que j'ai vu le Baron Sanglant tout à l'heure? Il n'avait pas l'air content. Il te cherchait et voulait te demander d'arrêter de faire des farces méchantes aux élèves. Après, c'est toi qui vois...

Au moins, ça devrait le calmer au moins le temps d'une journée. L'effet ne se fit pas attendre. Peeves s'enfuit sans demander son reste. La lionne put alors continuer sa route. Lorsqu'elle fut arrivée, plusieurs élèves étaient déjà arrivés. La sorcière était juste à l'heure.
Elle entendit tout juste la directrice de sa maison qui était présente demander d'un air malicieux si ils étaient prêts à s'envoler.

- Bonjour, je suis Alice Delacour ! Je suis prête à m'envoler comme vous dites !

J'faisais du rab de cours, oui oui oui. J'avais du être marabouté, y avait que ça comme explication. Ou alors, quelqu'un avait pris contrôle de mon ombre et comme j'allais toujours avec... Avec le nez dans mon jus de citrouille du petit-déj, j'réfléchissais à quel moment j'avais basculé du côté obscur de la force mais je ne trouvais pas. Il y avait écrit Nora Malone sur la liste des élèves inscrits à un atelier facultatif de vol et Nora Malone, bah c'était moi. Moi qui était debout au lieu d'être sous les draps, à manger sur le pouce pour me faufiler jusqu'au lieu de rendez-vous.
Et j'étais déjà en retard, enfin un peu juste. Mais c'était pour le challenge, la montée d'adrénaline qui fait courir plus vite et qui faisait qu'on arrivait à faire des trucs de malades. Genre se vautrer dans les escaliers. Aïeuh, un g'nou en moins et le menton qui saignait un poil. Mais ça m'arrêtait pas trop, j'voulais surtout pas louper le départ.

Alors j'ai continué à trotter avec le genou qui tirait et le menton qui dégoulinait. Mon vieux jean un peu large était déchiré mais c'était pas grave, c'était la finalité des vieux jeans un peu larges d'être déchirés puis d'être amenés en atelier vol. J'avais les vieilles baskets de la survie. Celles avec une marque moldue dessus au top du top de la coolitude mais qui avaient été à mes sœurs avant donc c'était passablement défraîchi mais fonctionnel.
Le sprint final se passa bien, je sautais par dessus les obstacles de types racines et j'glissais même pas dans l'herbe, trop de techniques en moi. J'discernais peu à peu l'groupe. Y avait quelques camarades rouge et or dont le préfet (c'était le seul qu'je reconnaissais d'ailleurs) et sinon y avaient des inconnus et la directrice des lions et la professeure. "Bonjour !" avec le grand sourire de la victoire ! J'étais même pas en retard. Puis j'm'étais essuyée discrétos le menton avant de regarder de nouveau mes camarades. Ah, le première année serdaigle, avec les yeux violets, j'le connaissais en fait.

Alors que les différents élèves arrivèrent un par un, la professeure de vol les salua et prit place au centre du groupe qui s'était formé. Akennov la regarda prendre un vieux sac à main et fut étonné par l'utilité qu'il pouvait avoir. Il ne se fit pas attendre pour avoir une explication:

- se mouvoir dans l'espace en quelques instants ? se dit-il avec un sourcil relevé, étonné par l'efficacité d'un tel objet magique surtout de part son apparence.

Pour ne pas rajouter de scepticisme sur ce qu'il allait arriver, la professeure se justifia sur la présence et l'utilisation du portoloin et indiqua qu'il fallait seulement agripper l'objet en question. L'enfant n'attendit pas plus longtemps: tout en ayant le regard portée sur ses camarades il agrippa la lanière du sac.

Tout à coup le jeune sorcier ressenti pour la première fois une sensation assez désagréable, comme une impression de se faire happer. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait et cru voir ses camarades autour de lui lors de ce voyage des plus atypique. A vrai dire il n'eu même pas le temps d'y réfléchir bien longtemps qu'il se retrouva poussé par derrière et tomba à genou: grelottant, la tête basse.

Ses narines respirèrent un froid sec, Akennov cru être arrivé de retour dans son pays natal: mais lorsqu'il souleva la tête il reconnu les terres Suédoise. Ou Norvégienne ? Il ne le saurait dire avec détail, mais ce paysage nordique qui proliférait jusqu'à l'horizon l’enthousiasma encore plus.

Le sourire au lèvre, il essaya de se lever: un mal de tête le prit ainsi qu'un joli maux de ventre. Il se recoiffa et en profita pour prendre une grande bouchée d'air frais: l'atelier de vol allait bientôt commencer.

Alors que je contenais avec grand mal mon excitation, la professeure tenait en mains un vieux sac. Professeure qui avait l'air assez cool, par sa manière de communiquer en fait. Lorsqu'elle parla de Portoloin, je me mis à froncer les sourcils : pourquoi avoir besoin de Portoloin pour un cours de vol ? En balais, qui plus est ?

Je n'osais pas formuler ma question, parce que Lizzie avait l'air de savoir ce qu'elle faisait.

Puis lorsqu'elle mentionna le ministère, mes sourcils se levèrent jusqu'au haut de mon front. Ça avait l'air d'être un truc préparé à l'avance, et ça expliquait la présence de la Directrice des gryffys.

Je m'accrochai rapidement à une poche du vieux sac. J'avais déjà entendu parler de voyages en Portoloin, mais je n'en avais jamais effectué. Est-ce qu'on pouvait tomber pendant le voyage?

Cette question me fit resserrer davantage ma poigne.

Soudain, j'eus la désagréable impression qu'on me tirait en arrière par le nombril. On décollait.

Mes pieds rencontrèrent rapidement le sol et je roulai sur le côté, avant de me redresser sur les genoux. Malgré mon bon décollage j'avais mal atterit. Il faisait un froid de canard. La température me rappelait mes dernières vacances au ski, mais le paysage, lui, ne me rappelait pas de voyage que j'avais déjà fait.

En me rapprochant de la professeure, je ne pus m'empêcher de demander en claquant des dents :

- On est où?

"Hello l’Hilare ! Ne t’en fais pas, nous n’avons pas commencé. N’hésite pas à profiter de ces quelques minutes pour échanger un peu avec tes camarades !"

Avec plaisir ! Elle m'avait déjà trouvé un surnom. Super ! J'était tout heureux de me trouver autour de ces visages, ces nouveaux regards, ces mots... J'allais m'étendre un peu plus dans des discussions et des échanges, des fils tissés.

Je me tournai instinctivement vers ceux de ma maison, m'approchai un peu des Serdaigles, les entendant discuter. Déjà des visages que je semblai reconnaître. Tout le monde arrivait en même temps, pas le temps de m’attarder sur un visage, mon cou se tournait dans tous les sens. Mais à peine allai-je commencer à échanger des mots que Madame Bennet prit la parole devant nous.

Le portoloin... De lointaines contrées. Oui. Oui, trop bien !

On l'avait déjà utilisé pour fuir la France. Pour fuir Maman. Je me souvenais de cette sensation étrange, mais que bizarrement j'avais adoré. Et ça n'avait évidemment rien à voir avec le fait que mon frère ait vomi son petit déjeuner à côté de moi juste après, je précise...

Après les explications, tout excité je me précipitai vers le sac en cuir. Je lâchai un regard derrière moi, au loin, par une fenêtre, la salle de cours de Ballio. Comme prévu, il était côté vitre, le regard vague. Je le fixais. Ca y est il m'avait vu ! Parfait.

Dans son regard, on voyait qu'il avait compris. Madame Bennet. La professeur de vol. Plein d'élèves. Pas un cours normal. Il fronçait les sourcils. "Qu'est ce que tu fabriques?..."

"Je te laisse à ton cours barbant. Je pars m'amuser. T'adores le balais non? Le quidditch, tout ça?"

Tout ça en deux regards. Touché.

Je bousculais légèrement sans faire exprès un Serdaigle aux cheveux bouclés que j'avais dudéjà entraperçu dans la salle commune.

"Oups, excuse moi.. Milo, c'est ça?"

Grand sourire aux dents brillantes.

Ma main à quelques centimètres du sac.

A peine le temps qu'il me réponde je me sens partir. Un souffle frais. Et j'éclate de rire.

— Il est presque l’heure. Approchez-vous s’il vous plait ! Ceci est un Portoloin. Pour ceux qui ignorent ce que ça veut dire, eh bien… ce vieux sac permet de se déplacer dans l’espace de façon immédiate.

Yue loucha sur l'étrange besace en évaluant une menace potentielle. Il fallait se méfier des objets magiques, mal manipulés et ça pouvait très vite partir en cacahuètes. La gryffondor se méfiait déjà assez de sa maladresse maladive qui avait faillit lui coûter cher lors d'une manipulation de baguette magique un peu trop arrosée. Bref, elle aurait préféré utiliser le balai et faire face aux températures hivernales quitte à se transformer en un esquimau sur bâtonnet.

— On est bien d’accord que c’est beaucoup moins cool que le balai, mais vu les distances, c’est l’option la plus raisonnable. Promis, y a des balais quand même.

Super si on pouvait partir dans un pays chaud genre le Brésil, je penses que ça arrangerait tout le monde. Non parce que la métisse aimait bien le froid mais fallait pas pousser mémé dans les orties non plus. Elle avait l'impression que l'atmosphère glaciale qui s'était installée en fin d'année leur collait à la peau depuis trop longtemps.

— Ne vous en faites pas, son utilisation a été autorisée par l’Office des Portoloins du Ministère, et notre destination est bien validée par la Direction de Poudlard. Il faut juste que vous soyez tous en contact avec ce sac pour ne pas louper le départ, et c’est tout. Prêts ?

Grosse enjaille à l'Office des Portoloins, rigola Yue intérieurement. Bon, il s'agissait juste d'agripper le sac, jusque là elle devait s'en sortir. La lionne s'avança vers Lizzie en tâchant d'atteindre le bagage mais vu que tout le monde s'était agglutiné autour comme des abeilles autour de leur miel, elle galéra à trouver un point d'ancrage. La professeure attrapa soudainement sa main et lui fit une place à ses côtés, libérant ainsi de l'espace sur le sac. Reconnaissante, la métisse lui offrit un beau sourire et posa sa main contre un bout de cuir. Elle eut à peine le temps de se demander si le décalage horaire influait sur leur système malgré le saut dans l'espace temps, qu'elle sentit un poids énorme lui écraser l'estomac et une force l'aspirer par le nombril.

Oh mon Dieu heureusement que j'ai mangé léger à midi. La gryffondor sentit ses jambes l'abandonner et elle atterrit brutalement sur un sol glacé. Elle avait la tête qui tournait et ne put retenir un hoquet qui vint perturber le calme ambiant. Allongée par terre, la lionne mit un certain temps à se redresser sur les fesses, se consolant du fait qu'elle s'en était visiblement sortie en un seul morceau. C'est pire que les montagnes russes, plus jamais j'utilise un objet pareil ! Alors que Yue se remettait difficilement de leur "voyage", elle subit une violente vague de froid qui la fit frissonner de la tête au pieds.

- Aaaaaah mais c'est quoi encore ce pays ? On est chez le père noël ou quoi ? râla t-elle en mettant ses mains sous ses aisselles pour récupérer un peu de chaleur humaine. Toujours assise à même le sol, la métisse jeta un regard mauvais autour d'elle, comprenant rapidement qu'elle pouvait oublier le Brésil.

Je sursautai vivement face à l'enthousiasme de mon professeur. De mémoire, j'avais jamais vu un professeur réagir avec un tel manque de... hum... professionnalisme. Mais bon, ce n'était pas un cours, c'était peut-être normal. N'empêche c'était plus agréable que d'avoir un prof qui tire la tronche. Je souris tout de même et rebondis sur la première réplique de Lizzie :

- Waaa ! On est en Suède ? Je suis jamais allée en Suède. J'ai jamais pris de Portoloin non plus. C'est bizarre quand même, la première fois. Ça fait tout le temps ça ?

Lorsque Lizzie posa une question, je réfléchis un petit moment, l'air étonné, avant de lâcher sans grande conviction :

- Euh... Je suppose que ça a un rapport avec ce qu'on fait ici, donc avec le vol en balai ? On a le droit à un indice ?

En fait j'espérais qu'elle me le dirait juste après que j'aie fini de parler. L'excitation dont j'avais fait preuve au début du cours revenait au grand galop, malgré le froid environnant qui pourrait en décourager certains.

Maintenant, je cherchai le moindre indice dans les paroles de notre professeure qu'on allait prendre les balais. Ou alors qu'on allait nous prêter des vêtements en plus pour les moins prévisibles d'entre nous.

Miss Bennet me rassure tout de suite. Elle n'a pas l'air d'attendre un immense don pour le vol de ma part alors que je n'ai même jamais touché un balai volant de ma vie, et ça me rassure un peu. Je devrais peut être la prévenir tout de suite que j'ai un peu le vertige... Mais d'autres élèves arrivent et la salue, je ne me vois pas m'immiscer entre toutes ces politesses pour exposer un problème personnel qui n'intéressera probablement personne. Non, je prendrais sur moi, voilà tout. De toute façon, je suis bien plus excité qu'apeuré. Elle s'avance ensuite avec un vieux sac à main qu'elle explique être un Portoloin.

Mes yeux s'écarquillent. Je n'ai jamais entendu parler d'une telle chose. Mais je n'y connais rien du tout en moyens de transport sorciers, je n'ai rien lu à ce sujet. Je note aussitôt dans un coin de ma tête de me pencher là-dessus dès que possible. Parce que ce sac à main a l'air d'avoir de formidable propriétés magiques. Se déplacer instantanément dans l'espace ? Et sur combien de distance alors ? Y'a une limite ? Et comment ça marche, surtout ? Pourquoi elle a dit que c'était bientôt l'heure ? Et surtout... je fais comment pour voyager avec un sac à main tout miteux ? Trop de questions se bousculent dans mon esprit. Heureusement, Miss Bennet explique aussitôt qu'il suffit d'entrer en contact avec le sac. C'est que ça ne doit pas être si compliqué de voyager ainsi.

Enfin... Vu qu'apparemment faut une autorisation du Ministère, peut être que ça l'est quand même un peu finalement. Je vais vraiment devoir me renseigner. Alors que j'allais attraper un bout de la lanière du sac, on me bouscule légèrement. C'est un garçon de ma maison, aux grands yeux violets. Je me souviens de lui, je l'ai croisé le jour même de la rentrée ! Il a l'air gentil. Mes doigts se referment sur la lanière de cuir tandis que je lui réponds.

- C'est rien ! Oui, c'est ça, mais je n'ai pas retenu ton prénom, excuse-moi...

Phrase tout juste terminée qu'une étrange sensation se fait ressentir. Comme si on m'attirait vers l'avant en m'attrapant de l'intérieur du ventre. Sauf que l'avant, c'est un immense tourbillon coloré dans lequel je tourne tout en me cognant à certains de mes camarades qui m'entourent et qui sont toujours bien à mes côtés. Lorsque je ferme les yeux, la sensation est encore pire. Et soudain, tout s'arrête. Mes genoux rencontrent le sol froid, gelé. Je roule un peu sur le côté avec une grimace de douleur. L'atterrissage est vraiment rude. Mais je n'ai même pas le temps de me redresser réellement. En effet, à peine à quatre pattes que me voilà en train d'envoyer tout mon petit déjeuner au sol.

Je n'ai jamais eu le mal des transports en voiture ou en bus. Mais il faut croire que j'ai vraiment pas ce qu'il faut pour utiliser un Portoloin. Mon estomac est complètement retourné. Le goût amer de la bile me reste en bouche tandis que je me relève, tremblant de froid, et vraiment peu fier de l'expérience que je viens de faire. Je m'essuie la bouche d'un revers de manche en espérant que personne n'ait vu que la flaque de vomi au sol vient de moi. Pendant ce temps, Miss Bennet semble toute excitée et nous annonce que nous sommes en Suède. D'où le froid qui me gèle les os. Malgré ma curiosité et mon enthousiasme naturels, je dois bien avouer que là, je suis un peu calmé. J'essaie tout de même une timide réponse à la question de la professeure.

- Euh... Y'a une Aurore Boréale de prévue ? Ou un Eclipse solaire !

Ou pas du tout. Parce que ça n'aurait strictement aucun rapport avec le vol sur balai. J'aurais mieux fait de me taire. A croire que j'ai perdu ma capacité de réflexion en même temps que mon petit déjeuner. Je baisse la tête pour observer le bout de ma chaussure qui tourne légèrement sur le sol. C'est soudainement très très intéressant.

L'enseignante avait rendu sa poignée de main à Ethan, la demoiselle un peu plus âgée que le reste des étudiants s'était présenté comme étant la directrice de Gryffondor, une jeune femme qui semblait fort sympathique aux yeux d'Ethan. Le reste des étudiants étaient ensuite arrivés, et le cours affichait complet? Difficile à dire, sans pupitre, alors que tous se promenaient les uns au travers des autres.

Une étudiante avait eu droit à un indice sur la suite du cours, des chaussettes chaudes... Mais quel indice mesdames et messieurs! Ils se trouvaient déjà bien au nord, dans les highland d'Écosse, est-ce que l'enseignante avait prévu les faire traverser la manche? Ou encore la mer du nord pour se rendre en Norvège? Non... il aurait fallu que chaque étudiant dispose d'une étincelle filante pour que le voyage ne dure pas plus d'une heure, et l'école n'aurait jamais le budget nécessaire pour procurer pareils balais à ses étudiants, d'autant plus que ce serait dangereux pour les petits de première année, très dangereux même.

Les questionnements du bleu et bronze prirent bien vite fin lorsque Miss Bennet annonça qu'ils allaient utiliser un portoloin, toujours sans spécifier la destination, mais il s'agissait forcément d'une contrée nordique étant donné son premier indice, le canada peut-être? La Russie? Ils allaient enfin découvrir comment les Russes arrivaient à chevaucher des arbres entiers plutôt que de simples balais volants!? La demoiselle prit ensuite la peine de les rassurer sur la légalité de ce qu'elle était en train de faire... une enseignante qui se justifiait sur le côté légal à ses étudiants, eh bien! Ce n'est pas comme si le jeune homme allait se plaindre d'un voyage à l'étranger en cours de vol! Si ça se trouvait, il allait avoir l'occasion d'explorer des contrés lointaines sur son balai, et cette opportunité le faisait déjà rêver à ce qu'il allait bien pouvoir trouver, dans les toundras glaciales des pays nordiques.

Les étudiants se massaient autour du vieux sac à main, histoire de l'agripper tous en même temps, coincés tel des sardines dans une boîte. Quelle idée aussi, de faire partir autant de personnes sur un même portoloin aussi petit, et pourtant, il existait un objet anodin qui aurait été parfait pour les portoloins de groupe : une corde à danser moldue! Mais non, ce devait toujours être un vieux chapeau, une bottine pourrie, ou un sac à main. Bon, pas le temps de se plaindre davantage que déjà le bleu et bronze sentait quelque chose le prendre par le nombril pour le tirer par derrière, le faisant tournoyer sur lui-même, toujours un peu plus vite. Les couleurs défilaient à une telle vitesse qu'il était impossible de distinguer quoique se soit, puis ce fut le choc contre un sol glacial qui annonça à Ethan qu'ils étaient arrivé à destination; le voyage avait été court mais particulièrement désagréable.

La tête de l'aigle tournait encore beaucoup, et il préféra rester au sol encore quelques secondes avant de se lever, histoire d'attendre que les images se replacentcorrectement devant lui, et que son équilibre se ramène de l'Angleterre. Quelques étudiants semblaient tolérer le voyage mieux que les autres, et des voix commençaient à demander à l'enseignante où avait-elle bien pu les amener. La réponse ne se fit pas attendre, et c'est d'une voix particulièrement excitée qu'elle fut donnée par Miss Bennet : ils étaient en Suède!

Ethan se releva à l'instant où il entendit cette révélation, admirant au passage le paysage autour d'eux. Ils étaient dans le pays des Alpes Scandinaves, et l'instant présent était particulièrement féérique, surréel même. Décidément, les enseignants de Poudlard ne cessaient de surprendre le jeune homme, et pour une fois, c'était positif! Le regard d'Ethan se posa finalement sur l'adulte responsable du groupe, qui semblait être légèrement retourné en enfance, alors qu'elle leur demandais ce qui se passait de totalement magique, une fois par an, en suède. Mais, ils étaient en cours de vol, ce qui ne pouvait dire qu'une chose! OH! IL SAVAIT! IL SAVAIT! ET C'ÉTAIT TROP BIEEEEEN!

-Je sais! S'exclama Ethan, se laissant emporter par l'excitation de son enseignante, c'est la course! La course annuelle de kropradderg !

Ethan, débordant d'énergie, dut se retenir quelque peu pour ne pas sortir son balai de son sac et commencer à dessiner des cercles au-dessus du groupe d'élèves. Pour compenser, et dépenser son énergie qui ne cherchait qu'à s'exprimer, il se mit à sautiller légèrement sur place alors qu'il prononçait ces mots. Ce cours s'annonçait maintenant comme le meilleur de toute sa vie.

-On va y assister? Y participer peut-être!?

Oui Ethan, bien sûr, participer à une course de balais dont le trajet passe en plein coeur d'une réserve remplie de dragons, la bonne idée qu'il avait là le bleu, mais c'était plus fort que lui, l'étudiant était totalement quelqu'un d'autre lorsqu'il était question de balais volant.