Cours de Divination n°3 - Lever le voile du futur

Phae avait beau commencer à connaître un peu mieux Eros, elle restait souvent surprise par certaines de ses réactions. Enfin, surprise, plus vraiment. Plutôt désappointée. Puis elle se souvenait que, justement, c’était Eros. Et que par conséquent, les règles qu’elle avait intérieurement établies dans le domaine des relations sociales ne s’appliquaient pas à elle. Parce qu’elle était bizarre.
C’est pourquoi elle ne se vexa même pas quand la verte ignora son bras tendu, et quitta son mur pour lui préférer un mange-debout. Très bien. Elle leva les yeux au ciel pour la forme et fit de même, laissant tomber son offrande à sa propre table.

Mélinda était arrivée à son tour, suivie par d’autres élèves qu’elle ne connaissait pas vraiment. Après un bonjour, les adolescents se plaçaient au fur et à mesure dans la salle ; la poufsouffle s’était dirigée vers Eros et elles. La voix de la rousse sembla percer la luminosité faiblarde de la salle lorsqu’elle s’adressa à elles deux.

- Coucou ! Le sujet du cours m'a l'air réjouissant.

Avec elle, difficile de savoir si elle était sérieuse ou non. Elle la jaugea un instant, sans pouvoir se décider si sa phrase était à prendre au deuxième degré. Forcément, si cela avait été une toute autre personne. Là, c’était moins sûr.

- Oui, des barres, finit-elle par dire sur un ton neutre.

Juste pour voir comment Mel allait réagir. Douce vengeance pour l’avoir faite réfléchir.

- J’attends le moment où les bougies vont enflammer le rideau, répliqua Eros d’un ton aussi lugubre que l’atmosphère de la pièce.

C’était donc bien un rideau. À présent que ses yeux s’étaient habitués à la pénombre, cela ne faisait plus aucun doute en effet. Elle se demanda à nouveau ce qu’il se cachait derrière. Elle n’était pas la seule à se poser la question, apparemment ; elle avait vu du coin de l’oeil un élève tenter de s’y approcher avant de renoncer.

- T’es trop dramatique Eros, répondit-elle.

Elle allait ajouter quelque chose quand un brusque “BOUH” retentit derrière elle. Elle se retourna pour constater qu’un Gryffondor avait agrippé les chevilles d’une Poufsouffle. Bon. Tout était normal.

Quand elle se retourna, elle constata que sa barre de chocolat avait disparu. Elle esquissa un sourire, puis posa les coudes de part et d’autre de la supposée boule de cristal, un soupir franchissant ses lèvres. Elle n'était ni mentalement, ni physiquement prête à rester debout pendant tout le cours, mais avait hâte de voir ce que les deux professeurs leur avaient réservé.

- La mort ça me fait froid dans le dos et si ce rideau prend feu, je te porterai pour responsable Eros.

Phaedra avait raison, la serpentard aimait jouer dans le dramatique d'ailleurs Mélinda l'aimait bien pour cela. Elles se ressemblaient d'une certaine façon, extrême négatif et extrême positif, la serdaigle de son côté était le juste milieu. Elle était heureuse de les avoir rencontrer...malgré les circonstances de cette rencontre qu'elle préférait parfois oublier.

Plusieurs élèves étaient arrivés en faisant plus ou moins de bruit, un élève de gryffondor cria pour effrayer Jade, faisant sursauter au passage Mélinda qui observait d'un mauvais oeil l'inscription sur le sol. Elle aperçut en suite qu'il y avait sur chaque table un objet dissimulé sous un grand mouchoir noir, la forme faisait directement penser à une boule de crystale. Oh non..

- Qu'est ce que je risque si je casse une boule de l'école ? Marmonna la sorcière en s'éloignant le plus possible de la table. Pourquoi fallait-il utiliser des objets précieux...

Les élèves arrivaient petit à petit dans cette petite salle glauque. Loredana se demandait comment ces deux professeurs étaient parvenus à réunir leurs deux matières et dans quel but ? Autant Lore était moyenne en Enchantements, elle aimait cette matière. Autant la Divination... Eh bien c'était une toute autre histoire, même si elle restait tout de même sérieuse afin de montrer qu'elle y mettait un peu du sien.
Une Poufsouffle avait débarqué dans la salle après elle, suivi ensuite de Ulysse, élève de sa maison puis par la préfète Jade, qui semblait clairement d'une humeur massacrante. Le préfet des rouge et or semblait encore décidé à faire des siennes. Il s'était littéralement jeter sur les chevilles de la Pouffsouffle et il rigolait. Loredana sourit en secouant la tête tant la situation était une peu bizarre, m'enfin...
La Gryffondor luttait pour ne pas se rendormir. Une ambiance comme celle-ci ne donnait pas vraiment envie de faire la fête. Malgré tout, elle savait que ce repos serait de courte durée, puisque le cours n'allait sûrement pas tarder à commencer. Un élève de Gryffondor s'était adressé à elle, lui demandant si elle connaissait la signification de ce qui était marqué « Memento Mori ». Elle scruta en détail l'inscription, le regard plissait.

- Ça a un rapport avec la mort, c'est sûr... Mais alors la signification exacte, je n'en ai aucune idée.

Elle le regardait d'un air désolé avant d'ajouter avec un sourire :

- Oui, ça ne t'aide pas beaucoup !

Les personnes qui la connaissaient savaient qu'elle n'était pas le genre de personne à ouvrir un livre et à réviser. Alors les mots qui n'étaient pas écrit en anglais, en italien ou en allemand, elle n'y connaissait rien. Loredana était une adolescente presque adulte qui préférait être à l'extérieur plutôt qu'enfermée dans une salle de cours.

Les élèves peu à peu, entraient dans la salle de classe aux allures lugubres. Certains se posaient des questions, d'autres pas. Jade avait l'impression de voir la scène sans en faire partie, d'avoir une sorte de brume devant les yeux qui l'empêchait de vivre comme avant. Pourtant rien n'avait changé, elle avait juste réfléchit, compris certaines choses. Renoncé à d'autres. Était-ce suffisant pour modifier notre perception du Monde ? Il semblerait. C'était plutôt perturbant pour être honnête, mais l'adolescente semblait ancrée dans une dimension dont elle ne parvenait pas à sortir. Peut-être parce-qu'elle ne cherchait pas à le faire, en fait.

Au moins une fois le cours commencé, elle pourrait penser à autre chose. Quoi que vu le thème qui semblait se profiler à l'horizon, rien n'était moins sûr. Voyons le bon côté des choses, pas d'idiots prétentieux pour tout foutre en l'air, pas de sorts qui volent dans tous les sens, pas de meubles qui explosent. Hm, même ses points positifs étaient un peu trop étranges. Sans pour autant bouger de sa cachette qui n'en était pas vraiment une, la blondinette observa les deux professeurs. Qu'est-ce qu'ils mijotaient ces deux là ? C'était quoi ce voile ? Il lui donnait des frissons. Sans doute qu'il cachait quelque chose, mais de là à deviner quoi sans plus d'éléments qu'un simple visuel... nan elle n'en était pas capable. Mais elle avait une douloureuse impression, comme s'ils allaient approcher le sujet de la Mort d'un peu trop près. L'Italienne faisait partie de ces gens qui en avaient peur, malgré son jeune âge, alors en parler ne lui disait rien qui vaille. Néanmoins, comment passer à côté de ça, un jour ou l'autre, dans cette matière aux penchants occultes qu'était la Divination ? Il fallait s'y attendre. Mais son pressentiment était-il le bon ? Aucune idée, elle ne le saurait que plus tard, une fois tout le monde arrivé, une fois le cours commencé. En attendant elle continuait à penser, éternellement en réflexion pour ne jamais trop se sentir surprise. C'est tout naturellement qu'elle se souvint du dernier cours. De comment il s'était terminé et de ce qu'il s'était produit juste avant. Ce n'était pas très surprenant au final, bon nombre de professeurs avaient eu droit à leur lot de rumeurs et autres relations relativement interdites. Déjà qu'elle ne s'en mêlait pas en règle générale, le simple fait d'avoir vu Artemis rager autant l'avait convaincue de rester discrète. Voilà qui devait bien arranger la professeure d'Enchantements, si tenté qu'elle en ait quelque chose à faire. Au final à quoi menait ce cheminement de pensées ? Rien. Rien qui lui apporte quoi que ce soit en fait, elle s'occupait tout simplement.

- BOUH !!

Ce ne fut pas temps ce cri qui surprit Jade, plus le contact avec ses chevilles. Un bond au coeur, qui l'espace de quelques instants lui dicta de frapper ce qui venait de la saisir. De s'en défaire par tous les moyens, quitte à donner des coups de pieds, une fois ceux-ci libérés. Pourtant ce n'était qu'une blague. Une blague dont l'auteur lui fut révélé suffisamment tôt pour qu'elle ne brise pas son joli nez d'un coup bien placé. Un cri s'était échappé de ses lèvres, réflexe prioritaire à la défense, il avait vraiment eu de la chance pour le coup.

- Mais quel...

Idiot. Le mot était resté coincé mais j'avais quand même envie de le dire. Il rigolerait sans doute moins si elle avait vraiment réagit comme elle aurait dû le faire. Chacun de ses muscles s'était tendu et la blondinette ferma les yeux pour reprendre contenance. C'est pas vrai ça... Elle était vraiment stressée. Déjà que d'habitude, un contact l'aurait faite bondir, là ça lui semblait plus amplifié encore.

- Désolé, mais ça valait totalement le coup.

Jade aurait pu lui envoyer une réplique cinglante à ce moment là. Pourtant, ce contact avec sa joue, toujours aussi inhabituel, l'en empêcha. Littéralement. A la place des mots amers, ses joues prirent une teinte colorée qu'elle était contente de savoir cachée par l'obscurité. Nan mais sérieusement, elle était désespérante... Relâchant un peu la pression en relâchant par la même occasion l'air dans ses poumons d'une longue expiration, la jeune fille secoua la tête.

- J'aurai pu te frapper.

Mais elle ne l'avait pas fait. Tant mieux. Ou pas. Elle savait pas trop en vrai. Le tant mieux ressortait quand même, dieu merci, elle n'avait pas envie de lui faire du mal. Elle l'avait regardé sérieusement durant ces mots, puis détourné le regard puisqu'incapable d'en soutenir un autre. Et puis surtout, pour cacher un minimum son visage blafard. Se frottant les yeux quelques instants, elle finit par lui asséner une petite tape derrière la tête. Trop gentille pour être vraiment dans la réprimande. Et puis finalement, elle le regarda. Il semblait en forme. Plus que lorsqu'elle avait quitté l'infirmerie. D'ailleurs, à quel moment était-il entré ? Probablement avant elle, sinon elle l'aurait vu, elle qui surveillait les arrivées de chacun, même distraitement. De toute façon ça ne changeait rien désormais. Toujours est-il qu'elle devait lui poser la question. C'était obligé.

- Comment tu vas ?

L'occasion en plus de détourner son regard du visage masculin pour le diriger vers son dos. Elle n'oubliait pas qu'il avait été blessé par sa faute. Et oui, elle s'inquiétait.

La satisfaction d’entendre ce petit cri sortir de sa bouche, n’avait pu que m’arracher un sourire supplémentaire. Ah, on est toujours en cours ? Oui c’est vrai c’est vrai. Je penchais la tête légèrement intriguée par son insulte manquante mais tant pis, rien ne tuera mon amusement maintenant. Surtout au vu de combien elle a l’air tendu d’un coup, fallait bien détendre l’atmosphère ! Je continue de sourire alors qu’elle se décide à inspirer et expulser l’air de sa poitrine dans un mouvement que je me retiens de suivre des yeux.

Me frapper ? A ce point ? Quoi que ça aurait pu être encore plus drôle finalement. Puis il faut bien que quelqu’un finisse à l’infirmerie durant ce cours ! Tradition tout ça, la base quoi. T’façon, si elle m’avait cassé quoi que ce soit, j’aurais pu rester tranquillement assis sans que De Lanxorre ne remarque quoi que ce soit ni ne se lève le petit doigt. Limite on s’attendrais à un «Faites plus attention Daiklan » si je finissait au sol plié en deux. Comment ça c’est ce qu’il s’est passé au derniers cours ? Ah oui, c’est vrai. Je prends une pose théâtrale, main sur le cœur, devant Jade.

- Oh… Tu n’oserais pas frapper le rescapé que je s… Aïe !

Grimace et cou rentré alors que sa main venait gentiment frapper l’arrière de ma tête. Je finis par détendre les épaules et re-sourire. Au moins elle daigne me regarder, c’est déjà ça. Non pas que ce soit pas agréable de parler à quelqu’un qui vous tourne le dos mais ça reste quand même quelque chose de relativement spécial. Surtout lorsqu’on dirait qu’elle fui, j’ai cru qu’elle avait mal pris ma blague namého !

Pourquoi elle s’est frotté les yeux d’ailleurs ? Manque de sommeil ? Malade ? Autre chose ? Arrrrgh beaucoup trop de questions pour rien. Je fais la moue à sa question. Elle s’adresse comment, là maintenant ou en général ? Ou depuis la dernière fois ? Toujours des questions pleines de questions, toujours pour rien. Mon regard est attiré par les conversations alentours pendant que je réponds. Ce début de cours est… Calme, par rapport à ce à quoi j’ai été habitué. Ouaip ça fait… Du bien, cette ambiance. Ça fait vraiment magie, mystère et paisible. C’est fou.

- Oh ça va, remis comme neuf ! Et toi ?

Fin de ma phrase, je tourne la tête vers elle et… Qu’est-ce que ? Je ne sais pas si je rougis ou pas. Je n’ai même aucune idée de comment je dois véritablement réagir. C’est assez… surprenant. Excuse-moi Jade je te gêne pas trop ? Prise en flagrant délit ! Finalement, un sourire moqueur se place sur mes lèvres avant que je ne prenne une mine faussement offusquée et que je me tourne entièrement vers elle, un coude appuyé contre le mange-debout. Quitte à aimer la mettre mal à l’aise, autant en profiter un maximum.

- Eh tu me matte là ?

Oui je sais que… Je sais quoi moi ? Non j’en sais rien, je la surprends simplement les yeux totalement collé à mon dos, peut-être plus bas qui sait ? Sourire en coin, je reste quand même sérieux en la fixant une ou deux secondes avant de me remettre normalement et d’avancer la main pour lui ébouriffer les cheveux. Est-ce qu'elle va encore râler avec son joli accent Italien ? Entre sa mine boudeuse et ça, comment vous voulez que je me retiennes de la taquiner. Un sourire au lèvre, je réfléchis déjà à ma prochaine bêtise.

Eh oui. C’est beaucoup trop amusant de l’embêter.

RP précèdent : Cours particulier, avec Olivia

L.A. de Cara, Peter, Aoi, Andy, Alexeï et Ulysse

Possibilité de contenu sensible

Yeay ♫

Oublie les croutes des couloirs ; v'là l'plus beau tableau d'Poudlard. Martens violettes à imprimés dorés qui claquent la dalle, un pied d'vant l'autre, légèrement croisés ; un vrai scandale. Slim noir, chemise cintrée, pull en V. Les fibres sont de qualité, cachemire de Gobi, t'peux toucher. Au col, la petite cravate réglementaire, s'enroule, apporte la touche de vert. Bref, le bras plié j'avance, démarche sans équivalence - What ?

- Attends, coupez la musique là -

Y'a un inferius dans l'école ! Oh my - Ah non... T'es une élève. Touvabien. Enfin, pas toi, visiblement, à respirer comme un oisillon écrabouillé. Bouche en cœur, j'm'abaisse à ton niveau et - Vous avez vraiment cru qu'j'allais m'baisser ? Nan, j'reste debout, t'avise du bout glossy d'ma chaussure en susurrant qu'il faut pas rester par terre chérie, c'est sale. Un peu de dignité. T'as l'air de quoi là ? Avec ton teint de porcelaine et ton corps de chiffon ? Fragile, seule, à mon entière disposition.

...Bah d'une poupée en fait. Accroupi - Anwé ? - j'appose doucement ma main sur ta joue brûlante. Tes yeux cendrés, s'éparpillent autour de mon maquillage charbonné, caressent les sillons de mes lèvres finement étirées, s'accrochent désespérément aux boucles de mon front, de plus en plus près. Viens, soufflé contre ton oreille tremblante, tandis que mes doigts s'écoulent le long de ton bras pétrifié. Marionnettiste possédé, j'me redresse, les pupilles dilatées. Sous mes traits d'enfant comblé, la mécanique déraille lentement. Entêtant cliquetis d'mon rythme cardiaque accéléré, accompagnant chaque pas vers - BOUH !!

L'une des seules voix capables de m'arrêter retentit depuis la fente dont je m'éloignais. Sursaut, raclement de gorge et le décor qui revient par morceaux autour de moi. Sans un regard pour la sorcière apathique, j'éclate d'un rire à fendre les vitraux puis l'abandonne sur place pour m'enfiler dans la pièce sombre. Wow ! Tout ici ressemble à une scène juste avant le lever de rideau. Depuis le tissu tombant du plafond jusqu'à l'ambiance feutrée, en passant par l'éclairage tamisé. Autant vous dire que je suis comme à la maison. L'odeur de cire me ramène au visage de Camille, et - tiens - Hercule, tu trouves pas qu'ça sent la poupée ici ? Murmuré, juste ce qu'il faut pour obtenir la noirceur de tes iris et me faire ricaner. Y'en a une dans l'couloir, tu devrais aller voir... Au passage, je décoche un petit sourire à la Poufsouffle du cabaret. Une vision me rempli soudain à nouveau de l'excitation du trajet.

Émergeant de l'ombre, deux silhouettes devenues familières. Un éclat lubrique traverse mes rieuses prunelles quand je m'approche de vous, lanière du sac nichée au creux d'mon coude fléchi. Savourant la suspension du moment, je détaille vos mines et vous offre une malicieuse courbette. Cara, vous m'répondez par une expression aussi sombre que la robe enlaçant vos jambes. Sûrement parce que j'ai pas répondu à votre courrier M'dame, mais j'vais venir. La chercher. Ma chaussette "oubliée". Z'inquiétez pas. En attendant, c'est une autre requête, passant de ma bouche à votre oreille, dont j'suis venu chercher l'approbation. Ainsi, tourné vers la classe entière, j'exclame :

— Ahem ! May I have your attention please ? Légèrement chanté, et mon pied qui tape en renfort, m'assurant d'attirer la curiosité des moins attentifs. Vous avez aimé envoyer des courriers anonymes pendant la Saint Valentin ? Les fluettes paroles résonnent dans la petite salle à l'atmosphère crayeuse. Vous avez aimé notre prestation dans la Grande Salle ? Pas de danse mesuré pour illustrer mes propos. On va vous proposer ça toute l'année maintenant, et plein d'autres trucs ! Reculant de quelques enjambées. Vous pourrez bientôt vous inscrire à l'association LEGIT. J'attrape les enseignants par la taille pour les pousser un peu en avant. Peter et Cara ont donné pas mal de Gallions pour le projet d'ailleurs ! Là vous pouvez joyeusement faire un arrêt sur image. C'est que le portrait de famille est plutôt malsain. Cocasse sandwich, avec son insouciante tranche de salami. Venez m'voir pour les infos. Et une salutation simple - nan j'rigole, on est dans la pirouette - clôturant mon annonce. Oui, les mains baladeuses n'étaient pas en option, m'enfin, Peter, t'as visiblement aimé ça on dirait. Emportant ma bouille coquine vers d'autres horizons, un gloussement s'échappe lorsque j'vois l'attitude craintive d'un jeune Serpentard. D'un battement de cils allongés, je frémis à ta proximité :

— Alors Chouchou, tu m'as pas attendu ce matin ? - et mes doigts qui trouvent l'extrémité de ta manche timide - Graou ! comment ça pourquoi ? On dort presque dans l'même lit, on aurait pu faire le trajet ensemble. J'suis certain que ce serait distrayant, d'la même façon qu'une tête mal réveillée que je distingue derrière toi. Attends, j'reviens. Les places libres doivent être à l'avant si j'ai bien compris. Sans attendre, j'te contourne pour me planter devant le jaune en plein petit déjeuner. Aucune gêne - bien sûr - quand je m'empare du dernier bout de croissant et le cale entre mes incisives.

— Merchi, ch'avais pas encore manché ch'matin. Recoiffer tes mèches, c'est marrant, ça te fait rougir, un peu. Une gorgée de jus d'orange - tant qu'à faire - puis je ressuie ma bouche humide d'un revers de main évocateur. Bon, le cours devrait pas tarder à débuter cette fois, j'vous souhaite qu'il calme mon hyperactivité. Coin des lèvres soulevé, j'laisse mon index trainer sur ton avant-bras jusqu'à tes doigts disposés, qu'il effleure à peine car j'suis déjà retourné. Arrimé à une table libre du premier rang, inspirant l'air chargé d'intimité du local aménagé. Et toujours pas d'Arty.

Une chaussure qui tinte, une voix qui brille. Ça perce le nuage de coton autour de l’esprit, ça dégage le champ de vision. Le visage iridescent s’impose aux prunelles grises. Qui commencent à aspirer. Absorber cette énergie nouvelle qui suinte de ce corps étincelant. Le contact des peaux irradie. Court le long de l’enveloppe, s’insinue vers l’âme. Une aura dévastatrice qui s’abat sur le petit corps rachitique, détruis les barrières. Le souffle glisse dans les cheveux, l’appel résonne dans la tête. C’est tellement attirant. On peut se laisser aller maintenant ?

La fin claque, un cri. Les tressaillements se muent en sursaut. La symbiose se perd, la réalité reprend pied en l’azur. Et le soleil disparaît aussi vite qu’il est apparu. La petite forme noire et bleue reste hagarde, abasourdie. Un rêve ? Non, l’apparition à laissé un sillage pailleté derrière lui. Un sillage qui ne demande qu’à être suivi, chemin tout tracé vers le nirvana. La petite silhouette se délie. Hésite sur le seuil de l’antre noir. Prends pieds. La voix résonne d’une toute autre tonalité. La chaleur est partie, envolée comme une nuée de papillons. Quelques pas traînés, une table occupée. Âme fatiguée, estomac toujours noué. Angoisse guettant.

Il s’entraine seul, qu’il a dit

Cara

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Cara

Bienvenus à ce cours commun d’Enchantements et de Divination

Ce cours se déroulera en deux parties. La première étant focalisée sur la Divination, je laisse le soin à mon collègue de vous expliquer cette première étape

Franchement, les cours aussi tôt c'est tellement inhumain. McKinnon savait quoi faire pour se faire détester de tous ses élèves. D'ailleurs, d'autres énergumènes ne tardèrent pas à pénétrer dans l'espèce de cagibi pour prendre place soit ... contre les murs, soit près des tables. Y'a déjà des rebelles dans la place dis donc. Cette pensée fit d'ailleurs sourire le suédois. Un p'ti croc supplémentaire sur le croissant, il restait déjà plus grand chose, si ce n'était des miettes sur la table. Tant pis pour la propreté et la présentation, un estomac ça se devait d'être sustenter. Il nettoiera plus tard. Et v'la que Cobredy parlait maintenant de gelulle de passiflore. Hein ? De quoi il parlait ? Même pas sur que ça se mangeait déjà.

- J'suis pas trop fan des plantes ... donc tes gélules tu les gardes !

Pan dans ta face !

Bon, la menace qui suivait par contre faisait froid dans le dos. Pourquoi est-ce qu'Andrew voulait voir Alexeï mort déjà ? C'est pas comme si il était méchant ou quoi que ce soit ... Un peu boulet sur les bords mais ça restait gentil. Offusqué, le blond retourna à son déjeuner et se permit de boire une gorgée de jus d'orange. Aahh ! Ça faisait du bien par là où ça passait.

D'autres élèves arrivèrent rapidement dans la salle de classe, Ulysse le tombeur jouant de son charme avec Jade en l'effrayant d'abord puis en la draguant ... c'était presque pitoyablement mignon. Bon, ok y'avait un peu de jalousie dans l'air et Alex détourna très vite le regard, ses joues rosissant presque. Heureusement qu'Élius rentra rapidement pour changer l'ambiance de la salle en chantant les louanges d'une association dont il faisait parti. Mouais, en soit ça piquait pas des hannetons mais Dragoslav n'est ni grandiose, ni talentueux. Encore un club dont il ne pourrait pas faire partie. La liste s'allongeait et le suédois n'allait pas tarder à se demander si sa place était bien à Poudlard. Une fois son speech fini, il avait prit la direction ... du blondinet ? Oui oui, c'est ça.

Bah bien sûr ! Et puis sers toi en jus d'orange tant qu'à faire hein ! Ah bah ouais, c'est ce qu'il faisait, aucune gêne dans le gamin. Et pourtant le suédois n'arrivait pas à lui hurler dessus ou à le faire arrêter de se comporter comme ça, presque hypnotisé. Il n'avait même pas remarqué ni senti la main du Serpentard sur sa manche qu'il était déjà reparti. Le temps de reprendre ses esprits et voilà qu'Alex était presque rétabli.

- Puis sans gêne Élius hein ! Tu veux pas que j'te file mes fizwizbiz tant qu'à faire hein ?

Avait-il lancé en montrant le sachet de sa main droite, comme un prix qu'il venait de gagner.

Réaction générale des élèves : la surprise. Il fallait dire que Peter ne les avait pas habitué à ce genre d'ambiance. Certes, il avait un penchant pour les cours magistraux, lui devant un tableau à profiter de son public, mais il fallait bien qu'il admette qu'une nouvelle stratégie d'apprentissage s'imposait. A partir de là, il avait construit, avec Cara, un projet d'apprentissage par la pratique. Et, avec un peu de chance, ça allait décoiffer.

L'idée était simple, mettre les élèves devant une nouvelle matière et les laisser s'embourber jusqu'au cou, afin qu'ils en retirent d'eux-même l'apprentissage visé. C'était audacieux. Car jusque là, très peu d'élèves, au Château, avaient réussi à impressionner le devin quant à leurs capacités à maitriser l'art divinatoire. D'ailleurs, rien qu'au niveau de leur compréhension, le sorcier n'avait pas été plus impressionné que cela. Mais l'idée d'un cours en commun avec une collègue, plus ancienne que lui dans le métier, allait lui donner quelques pistes.

Si l'arrivée des étudiants s'était faite dans un calme relatif au début, dû à l'aspect relativement intimidant du lieu, l'atmosphère se réchauffait nettement. Les bavardages avaient commencé à fleurir ça et là. Et Cara n'avait pas pu s'empêcher d'user des ses charmes, mêlés à son autorité professorale, pour troubler tous qui approchaient de l'endroit où les deux enseignants s'étaient tapis. Peter, lui, avait décidé d'ignorer prodigieusement tous ces gamins pour se concentrer sur la petite cascade que représentaient les cheveux de sa collègue, tant que personne ne pouvait le voir. Une fois que celle-ci eut annoncé le début du cours, après une courte allocution d'Élius qui réussit à tirer Peter de sa contemplation féminine, le Professeur sortit de l'ombre pour annoncer le principe de la première partie du cours, non sans décocher un regard noir à Alexeï, qui se fendait d'une réflexion à l'un de ses voisins à voix haute.

- Merci Cara. Alors, pour tous ceux qui ont fini par comprendre qu'il fallait se trouver debout devant une table haute, on va pouvoir commencer ...

Il s'éclaircit la gorge avant de reprendre :

- Me concernant, je vais vous abandonner à votre propre sort, pour l'instant ... Vous êtes tous face à une boule de cristal. Alors, même si vous n'y connaissez rien, essayez d'en tirer quelque chose. Plongez votre regard à l'intérieur et dites-moi si vous arrivez à discerner ce qui se trouve derrière ce grand rideau !

D'un geste théâtral, il présenta le rideau aux enfants, dont certains allaient devoir plisser les yeux pour essayer de le distinguer. Puis il frappa dans les mains, adressa un clin d'oeil à sa collègue et lança l'opération boule de cristal.

Consignes HRPG:

Mélinda laissa ses amies pour prendre place derrière l'une des boules de Cristals lorsque les professeurs Mckinnon et de Lanxorre prirent la parole. Ce n'est que quand le professeur de divination l'évoqua qu'elle remarqua le rideau noir au fond de la salle. Si elle avait bien compris, ils devaient essayer de deviner ce qu'il y avait derrière. La sorcière se risqua à observer de plus près l'objet devant elle. Elle trouvait la divination passionnante mais, elle n'avait pas la concentration suffisante pour arriver à voir quelques choses ou, à manipuler ce don subtil.

Elle prit le temps donc de regarder la boule, l'observer sous-tout ses angles ne sachant pas vraiment comment s'y prendre. Certes elle était en dernière année, mais elle ne possédait pas le don de double vue et il ne s'apprenait malheureusement pas dans les livres. Néanmoins, Mélinda gardait espoir de réussir cet exercice. Elle posa ses doigts fins sur la Cristal et plongea les yeux vers l'intérieur observant chaque détail qui pourrait l'aider, cherchant une concentration qu'elle ne trouverait pas, ou qui ne serait pas suffisante.

Après quelques minutes d'essai, elle poussa un long soupir, elle ne savait même pas ce qu'elle devait chercher, ce qu'il y avait derrière apparaîtrait-il comme ça dans la boule ou était-ce des indices ? Peut-être devrait-elle s'imaginer entrain de découvrir ce qu'il y avait derrière le rideau...ce dernier l'intéressait de plus en plus, sa curiosité naturelle voulait savoir ce qu'il y avait derrière. Mais au lieu de se servir de cette curiosité pour réussir l'exercice, elle se mit à rêvasser pendant plusieurs minutes perdant toute concentration. Quand elle se rendit compte du temps qu'elle avait perdu du temps pour ne rien trouver, elle se sentit tout à coup contrariée. Elle n'aimait pas du tout cet exercice.

- Les boules de cristal servent à voir l'avenir, pas le présent, marmonna-t-elle pour elle même en lançant un regard mauvais au rideau avant de se tourner vers ses camarade pour voir si ils avaient avancés.

Ça commence tout juste. Ça fait un peu bizarre, avant elle arrivait toujours trop en avance. Là elle est à la limite de ce qu’elle n’a jamais expérimenté : le retard. Quoique, sans son petit contretemps respiratoire elle serait arrivée un poil plu tôt. Enfin, ce qui est fait et fait comme disent les vieux, alors concentrons nous sur ce qu’il y a à faire. Les deux profs prennent la parole l’un après l’autre, l’azur écoute en silence. Les consignes sont balancées, sans conseils ni précisions supplémentaires. Regard où se mêlent reproches et supplication. Déjà qu’elle n’est pas une lumière en la matière en pleine possession de ses moyens, de son manuel et de l’aide d’un enseignant, ça promet.

Toujours est-il qu’elle reste une Serdaigle. Une Serdaigle déplumée et rachitique mais une Serdaigle quand même. Elle soulève le voile, en espérant que cette tournure de phrase soit de bon augure, et se penche sur la petite sphère pleine de fumée. Un instant, elle se fait la réflexion que ses yeux perle ressemblent un peu à ça quand il fait beau. Puis elle se concentre. Elle plisse les yeux, tourne la tête, serre la mâchoire, récite des incantations dans sa tête. Mine de rien elle se sent vraiment fatiguée, parce qu’on ressort pas d’une crise d’angoisse aussi facilement. Mais allez, c’est juste pour voir deux mètres à côté, c’est pas comme si elle demandait à voir son avenir.

Un frisson lui parcourt l’échine. En fait mieux valait ne pas savoir non ? Elle chasse cette pensée de son esprit mais c’est trop tard. Ce dernier s’est fermé, barricadé. L’appréhension de voir les contours du Masque se dessiner dans la boule est trop forte, envahit le reste, submerge les pensées de ce vent de panique si familier maintenant. Au bout de quelques minutes elle abandonne ce combat interne, c’est complètement inutile de s’acharner, elle ne verra rien dans ce fichu globe cristallin.

L’animation qui s’était installée dans la salle laissa place à plus de sérieux quand les professeurs prirent la parole, l’un après l’autre. Ce serait donc Divination en premier. D’accord. Peu importait.
Les premières instructions ne tardèrent pas à arriver, et avec elles, du désappointement. C’était flou et elle n’aimait pas ça. Elle avait déjà l’impression constante de nager dans l’inconnu de cette matière, alors sans instruction précise pour la guider, elle se sentait vite submergée. Une grimace intérieure pour manifester sa scepticité, mais un regard sérieux à la ronde pour vérifier que les autres partageaient son sentiment. Elle ne devait pas être la seule.
Puis, elle ne trouva rien d’autre pour retarder l’exercice, et reporta donc son attention sur la table haute devant elle.
Deux doigts pour pincer le tissu, l’autre main coincée sous son coude, elle fit glisser le grand mouchoir. La boule de cristal se révéla à sa vue dans sa robe de verre poli. Les lueurs oscillantes des bougies s’y reflétaient et, à l’intérieur de l’objet, des volutes de fumée grises s’enroulaient aléatoirement, hypnotisantes.

Elle passa un moment à simplement les suivre des yeux, de la même manière qu'on regardait le lent trajet des nuages dans un ciel. Comme si elle allait y trouver quoique ce soit de cette manière, comme si les rubans vaporeux allaient se transformer en ce qu’elle cherchait. Comme si c’était aussi simple.
Puis, alors qu’elle sentait que son esprit commençait à se disperser, la brune s’attaqua à tenter d’y discerner quelque chose ; c’était l’exercice après tout. Elle ne savait juste pas comment s’y prendre, quelle était la marche à suivre, ce qu’elle devait faire. Alors elle testa. Cligner des paupières, les clore à moitié, augmenter sa concentration, intensifier son regard jusqu’à vouloir faire fondre le verre avec la seule force de son esprit. Tentatives ridicules qui se soldèrent par un échec cuisant, en plus de faire monter les larmes à ses yeux malmenés et brûlants. Elle ne discernait rien. Et en plus, maintenant, elle voyait flou.
Les nuages avaient, eux au moins, la complaisance de se tordre en des formes plus ou moins reconnaissables. Pas là. Rien du tout.
Agacée, elle essuya ses yeux du revers de sa manche et soupira discrètement. Puis, par acquis de conscience, elle se décida à réitérer l'expérience, en espérant qu'elle aurait plus de chance. Se rapprocher ou s'éloigner différemment de la sphère à chaque fois, plus ou moins fermer les paupières, se concentrer sur la boule ou sur le rideaux, toucher le verre avec ses deux mains ; tout y passa, sans plus de succès que la première fois.

La bleue finit par comprendre qu'elle manquait de quelque chose. La conviction. Elle s'était pliée à l'exercice en partant du principe qu'elle ne verrait rien, parce qu'elle ne savait pas comment faire, parce qu'elle était persuadée que ce n'était pas pour elle. Effectivement elle n'avait rien vu. Et ce serait le cas jusqu'à ce qu'elle change ça. Ce qui n'était pas prêt d'arriver, puisqu'elle était de toute manière convaincue d'échouer. Un cercle vicieux qu'elle trouvait particulièrement stupide.
Alors, elle abandonna finalement. Un peu amère, elle regarda le rideau comme si elle allait pouvoir distinguer quoique ce soit à travers. Un marmonnement de Mélinda détourna son attention de large pan de tissu si mystérieux, et elle fut satisfaite de voir qu'elle n'avait pas été la seule à tout rater, à en juger par la mine maussade de son amie. Seule consolation dans son échec.
Elle grimaça dans sa direction avant de jeter un coup d'oeil à Eros. Elle aurait peut-être plus de succès. Ou pas.

C'était p'tet pas forcément le bon moment pour réagir à Élius ... Le regard qu'asséna McKinnon envers le blondinet lui avait fait froid dans le dos. Mais qu'est-ce qu'il était gavant celui-là à ne tolérer aucun écart. C'est bien dommage que ça ne soit pas De Lanxorre la chef du cours d'aujourd'hui. Le cours était maintenant lancé et les étudiants devaient maintenant essayer de distinguer ce qui se trouvait ... derrière un rideau ? Hein ? Ah parce qu'il y avait un rideau en fait au devant de la salle. Ça commençait bien pour l'étudiant qui était venu en pyjama en cours. Le cours de divination n'est pas vraiment celui qu'il préfère, il n'a aucun don de double vue et ne comprend pas grand chose aux feuilles de thé. Ce qui lui plait à lui, ce sont les astres ! Ca c'est une réelle science, quelque chose de tangible. Voir à travers les étoiles, l'alignement des planètes ... dommage que ce genre de cours n'ait lieu qu'une fois par semaine.

Le suédois allait maintenant se concentrer sur sa boule de cristal, qu'il débarrassa du chiffon noir qui la protégeait jusqu'alors. Franchement, Alexeï n'avait aucune idée de comment faire pour visualiser ce que le rideau cachait. Instinctivement, il toisa de ses mains son outil pour y faire des vagues. En plissant les yeux, le Poufsouffle avait l'impression de voir quelque chose, une espèce de petit rond, comme ... une balle ?

C'est qu'il avait peut-être des dons divinatoire le petit enfin de compte, alors que c'est une matière qui ne le passionne pas plus que ça. Dommage que McKinnon ne soit pas professeur d'astronomie ... Ces derniers auraient été beaucoup plus sympa.

En se penchant sous différents angles, la forme semblait refusé de changer de place ... comme ancré. Afin d'être sûr, l'élève préféra demander de l'aide.

- Mme De Lanxorre ? Je crois avoir vu quelque chose ... Vous pouvez venir ?

Laisser des élèves faire seuls un travail et se débrouiller sans aucun adulte. Ce n'était pas inédit mais ça pouvait être dangereux. Le peu d’animation qui s’était installée dans la petite salle s’était vite calmé aux paroles des professeurs. En train de mâchouiller à moitié endormie la barre de chocolat volée, Eros eut le temps de voir les échecs successifs de Phaedra et Mélinda, et s’étonna même que cette dernière ne fît pas tomber la boule en cristal sur le sol. Après s’être enfilé son taux de sucre usuel, l’adolescente se baissa discrètement sous le manger debout pour glisser le papier vide dans le cartable de la Serdaigle. C’était collant, elle n’allait pas le mettre dans son sac alors qu’elle avait dû le manger de force. Se relevant, elle prit son temps pour détailler le rideau noir, qui n’avait toujours pas pris feu et se demanda sérieusement ce qui pouvait se cacher derrière pour pouvoir mieux le trouver dans la sphère.

Une minute. Deux minutes. Son cerveau c’était juste mis en pause et un mouvement la ramena à la réalité. Elle se retourna devenant son mange debout et saisit le bout du mouchoir de soie pour le jeter sans vis-à-vis à l’aveugle. Sa concentration ramenée sur la boule qui lui faisait maintenant face, Eros écarta ses courts cheveux noirs de son visage pour une vision au maximum, écarta légèrement les jambes pour un meilleur appuie, craqua ses doigts pour plus d’élasticités.

Maintenant, elle était prête.

Son regard se fixa sur le cristal. La Serpentarde essayait de transpercer l’objet de part en part face à son insistance, ce qui ne marchait clairement pas et commençait à l’agacer profondément, bien qu’elle ne le montrât pas. Sa technique changea au deuxième essayé. Cette fois, ses yeux presque collés contre le cristal, elle essayait de faire le vide dans ses pensées, et ses doigts rencontrèrent l’objet froid pour le malaxer légèrement. C’était stupide, ça marchait pas. L’adolescente grogna en se redressant, elle ne s’attendait pas à réussir de toute façon, si les quatre personnes avant elle avaient raté, c’était pour une raison. Et puis les laisser se débrouiller sans consigne c’était comme poser des lapins pour la première fois dans un labyrinthe et ne pas les guider avec de la nourriture. Selon elle, ils n’allaient jamais réussir.

[Désolé pour le retard :/ ]

(Petite autre précision : Hillarius a 14 ans à ce moment là. 4eme année. Modification progressive de l'âge du perso, volonté de cohérence, tout ça... Sorry ^^)

Décidément j'accumulais les retards chaque jour. Toujours plus sur le fil. Cette fois, c'était carrément le ventre creux que je dévalais les marches de la tour bleue et or. Sautant les marches deux à deux, je faisais attention à ne pas me reprendre les pieds dans ma longue chemise mauve.

Se diriger à peu près vers là où je me souvenais du lieu du cours. Un rythme dans la tête encore ; je dévalais les dernières marches en reboutonnant mes derniers boutons du haut pour arriver devant une salle sombre. A vrai dire si je n'avais pas entendu quelques voix s'élever de derrière la porte entrouverte, impossible de savoir que je ne m'étais pas trompé. Tapi entre les ombres, des rideaux voilant et dévoilant de curieuses citations latines. Tout cela me plaisait.

Mes doigts claquaient doucement dans ma poche. Prêt à m'excuser de ne pas être à l'heure (encore), ce n'est pas pour autant que j'allais manquer une occasion pour me faire remarquer. J'avais besoin de faire un peu remonter mon ego de faux rêveur. De redevenir le gentil copain dans la Lune. Attendant à peine deux secondes devant l'entrée, je pris une inspiration et m'avançai.

Arrivé en cours de route j'avais plus ou moins compris les explications de notre professeur de divination accompagné d'une ténébreuse professeure maquillée que je reconnaissais comme Madame De Lanxorre, enseignante d'enchantement. Il fallait regarder dans une boule et voir ce que l'on y voyait. Restant bien au fond j'avais écouté les explications jusqu'au bout. C'est bon il avait fini je pouvais entrer en scène.

"Bonjour, bonjour, je suis vraiment désolé pour le retard. Excusez moi je ne voulais pas déranger !"

En faire trop? Meuh non. J'étais juste poli, respectueux, gentil avec mes professeurs. Écrase toi toujours naïvement quand il le faut.
Mon égo restait indifférent, ignorait la mascarade.
Un mal pour un bien. Un niais pour le masque.

Mais quiiii voilà?... C'était bien la douce Eros que je discernais sur un côté de la salle accompagnée de deux jeunes filles, dont l'une que je reconnaissais de chez les Serdaigles..
Même dans l'obscurité de la pièce, je reconnaissais la silhouette morose de ma "nouvelle amie" affalée contre un mur.
Parfait.

Je réajustai mon sac sur mon épaule et avec un grand sourire affuté, m'approchai d'elle.

"..."

Ne rien dire d'abord. Attendre qu'elle lève les yeux.

"Coucou, Shepherd. Tu as l'air... en pleine forme."

C'était rare pour moi d’appeler quelqu'un par son nom. Pourquoi? Je ne sais pas. Me moquer de cette froideur, de cette rigidité absurde que je voyais en elle? Mettre une distance? Les deux?

J'adressai un regard radieux à ses deux... amies? J'avais quand même un doute. Comment pouvait-on supporter un truc aussi frigide?

Tout en restant près des filles, je m'approchai d'une des boules de cristal et jetai un regard sur sa surface noire et brillante avec appréhension. Du vide. Rien du tout.

Du VIDE.

Hum-mm...

Je reculai légèrement avec un sourire crispé. Tout va bien. Tourne la tête de nouveau vers les filles. Grand sourire hilare. Naïf. Prêt à laisser échapper un rire nerveux.

Calme toi....