HRPG: C'est bien la première fois que je suis contente de poster tard... Du coup vous m'en voudrez pas mais Jade était pas là, elle a rien vu, donc je décris rien ! #solutiondefacilité


Un nouveau cours, avec un nouveau professeur... Jade n'aurait pas cru assister à nouveau à ce genre de chose à Poudlard. Et pourtant, c'était bel et bien le cas, ce qui ne la rendait pas particulièrement heureuse. Pourquoi ? Les raisons habituelles d'abord, qui dit nouveau prof dit aussi nouvelle personnalité à comprendre. Une certaine appréhension de tomber sur un c*nnard finit. Et puis mine de rien, la jeune fille était triste d'apprendre le départ de Ian Benbow. Elle en avait vu des vertes et des pas mures dans son cours, mais c'était toujours pour une bonne raison et elle s'était habituée à la manière de faire du Serpentard. Peut-être aussi qu'elle appréciait le fait qu'il ne la considère pas comme une débile malgré ses difficultés. On dira ce qu'on veut, ça fait toujours du bien et la blondinette en aurait bien eu besoin ces derniers temps.

Mais voilà, la vie faisait qu'il n'était plus là et qu'un nouveau professeur débutait son premier cours ce jour là. C'était étrange de se dire que Benbow ne serait pas dans la salle de cours et qu'un autre serait à sa place. Un peu effrayant aussi, sans connaitre le fameux remplaçant, arrivé depuis peu. Tout ce que la jeune fille espérait, c'était que les choses se passeraient bien. Elle n'avait vraiment pas le courage de supporter des réflexions, pas en ce moment. Son esprit entier était fragile, facile à casser, briser entre des mains sans force aucune. Il ne suffirait que d'une petite secousse pour que tout s'écroule. Elle en avait conscience, et ça la terrifiait. Le but était donc de se dépasser, mais de ne pas se faire remarquer aussi. Surtout, de ne pas paraitre pour la nulle finie qu'elle était. Malgré qu'elle ait du mal à modeler correctement les apparences qu'elle avait besoin de se donner, Jade conservait un minimum d'instinct de survie. Pour elle, c'était essentiel que de paraitre... normale ? Bien dans sa peau ? Confiante ? Elle en avait besoin, ne cherchez pas d'autre explication. L'heure du cours approchait, doucement mais surement. Un peu trop sûrement à son goût, puisqu'elle n'était pas prête, elle. La blairelle avait pris du retard sur son travail et s'évertuait à le rattraper avant le dit cours. Mais les aiguilles sur sa montre semblaient avoir décidé de piquer un sprint, alors il fallut bien vite se résigner pour éviter d'arriver en retard. Parce-que avouons le, ce n'était pas vraiment la meilleure façon de ne pas se faire remarquer.

Une dernière vérification fut tout de même de mise. Son manuel de Défense contre les Forces du Mal, ses parchemins, ses notes... tout devait être en place. Ça la déstressait un peu et bon sang qu'elle en avait besoin. Impossible de ne pas appréhender ce nouveau cours, comme à chaque fois. Certains professeurs l'avaient marquée en mal, si bien qu'elle redoutait les possibles tyrans que l'école s'amusait parfois à recruter. Pourtant, l'eau avait coulé sous les ponts depuis, mais la jeune fille avait bien du mal à oublier et passer à autre chose. A chaque fois, le même vide au creux du ventre, qui donnait mal au coeur. Et à chaque fois, la contre-réaction qui lui ordonnait de se calmer. C'était comme un texte appris par coeur qu'elle ne pouvait s'empêcher de répéter. Secouant la tête, la blondinette ferma son sac et se dirigea vers la salle de cours qui était consacrée à la Défense contre les Forces du Mal. Elle croisa plusieurs élèves, plus ou moins en colère, et d'autres scènes plus étranges également... Regard interloqué, tête qui se retournait sur les curiosités... et puis retour à la réalité.

Si elle continuait à s'attarder, Jade allait être en retard.

Accélérant le pas, elle arriva finalement devant la porte de la classe, encore ouverte. Une petite inspiration fut suffisante pour qu'elle se lance et ne mette les pieds là-dedans, pour découvrir une salle un peu trop pleine à son goût. Beaucoup étaient arrivés avant elle, elle devait être une des dernières. Pour la discrétion, c'était raté. Le coeur battant dans sa poitrine, la blondinette s'avança dans la salle, observant le professeur. Il ne lui disait rien pour le coup, parfait inconnu. Eh bien plus qu'à voir comment ça allait se passer.

- Bonjour professeur !

Non, elle ne se présenta pas, cette fois. Elle n'aimait vraiment pas ça, c'était trop... bizarre. Il devait avoir une liste des élèves de toute façon, si besoin elle se présenterait ensuite, breeeef. Sur ces mots, elle sourit doucement, et alla s'asseoir à une des rares places libres. Il était temps de voir ce que ce cours lui réservait. En attendant, une seule chose à faire: sortir ses affaires.

Bon, je ne vais pas vous faire un énième résumé de ce qui s’est passé au début de ce cours. C’est juste hallucinant. Ce n’est pas souvent qu’on assiste à ce genre de spectacle. Un vrai cirque. Et ce n’est pas peu de le dire. Il ne manquerait plus qu’un éléphant, ou pourquoi pas un lion qui débarque ? En tout cas je n’en perds pas une miette. Je suis sous le charme.

À un moment, j’hésite même à rejoindre Matt. J’ai envie de donner des coups de pieds au canaçon, histoire de savoir si même pétrifié il ressentirait quelque chose. Mais j’hésite trop longtemps. Finalement ce n’est pas plus mal. Je me serais pris un avertissement moi aussi. Pas de bol Matt !

Puis mon regard se tourne vers Nash. Il se bouche les oreilles. À voir sa tête je suis sûre qu’il regrette Uagadou. Il aurait certainement préféré subir un de mes coups bas plutôt que de rester ici. Pas de bol Nash !

Et puis d’un coup tout se calme. Le prof semble enfin reprendre les choses en main. Les derniers élèves retardataires arrivent frais comme des gardons. Je vois même Cendra. Est-ce qu’elle m’a vu elle aussi ? Je crois que non. Pas plus mal. Elle décide de s’assoire à côté de mon ancien souffre douleur. Drôle de coïncidence.

Heureusement que je peux discuter avec la belle brune à côté de moi. Ah ouais c’est pas tout le temps comme ça ?

- Dommage ... c’est quand même plus distrayant qu’un cours classique où on ne fait que gratter pendant une heure ... Bon en même temps peut-être qu’à la longue ça doit être saoulant ...

Je me décide enfin à sortir mes affaires. Je les laisse nonchalamment tomber sur la table et je me mets à taper impatiemment la chaise de devant avec mon pied. Je déteste attendre.

Neyla était tellement restée dans son monde jusqu'à maintenant que c'est seulement lorsqu'elle réalisa que le silence régnait enfin dans la classe qu'elle sortit de son rêve, créé sur du bruit. Elle ne savait absolument pas ce qui s'était passé, mais le professeur semblait totalement affligé, la blonde désagréable avait disparue en même temps que le pathétique directeur de Serpentard, certains élèves avaient disparus (comme le garçon qu'elle avait vu couché sur son sac auparavant) et d'autres étaient arrivés en classe : une poufsouffle, un serdaigle de sa maison qui parlait comme au moyen âge (pourquoi pas après tout) et d'autres de maisons différentes dont elle n'avait pas vraiment retenu la maison. Elle laissa traîner l'oreille pour suivre les conversations et se rendit compte qu'elle avait totalement décroché de la réalité pendant un moment. Elle sentit une sueur froide couler le long de son dos. Elle était partie. Elle n'avait pas réalisé que la blonde avait mit le feu au bureau, qu'une autre avait lancé un aguamenti, qu'avaient débarqués le cheval, le chien et la garde chasse de Poudlard, qu'elle était sortie mécaniquement de classe avec son livre à la main et qu'elle s'était rassise à sa place, qu'un élève de sa maison était parti (si elle l'avait vu elle aurait essayé de le retenir, c'était sûr), bref, elle avait disparu. Elle frissonna un peu. Se perdre dans ses pensées à ce point n'était pas bon. Certes, cela lui avait permis d'apprendre par coeur et de finir son livre de potions, mais ce n'était pas un comportement sociable acceptable et peut-être que les autres allaient...Non. Elle croisa, dans un calme apparent, les mains sur son bureau et se concentra sur le visage du professeur. Elle savait comment gérer sa différence, elle avait appris, donc elle ne devait pas se laisser submerger maintenant. Elle soupira mentalement, se disant qu'heureusement qu'elle n'exprimait rien sur son visage, sinon son trouble aurait été très voyant pour les autres et elle voulait absolument éviter ça. Elle regarda le professeur et tenta de capter si le cours avait commencé ou non, mais il semblait attendre, donc Neyla en déduisit que rien n'avait encore commencé. Encore une fois mentalement, elle cru mourir de soulagement. Si il y avait quelque chose de pire que de partir dans son monde intérieur, c'était de rater les cours ! Neyla voulait absolument avoir le plus d'ASPICs possibles à la fin de l'année et elle en avait absolument besoin si elle voulait avoir la possibilité d'intégrer le cursus de médicomagie de niveau supérieur spécialité infectiologie magique. Le rêve de Neyla, c'était de travailler sur les pandémies magiques et sur les armes bio-magiques créées par les mages noirs.

Elle sortit sa plume et son encrier et se mit à prendre des notes pour s'avancer sur son devoir pour le cours de potions avancé. Plus elle s'avançait sur ses travaux, plus elle aurait de temps pour s'entraîner aux sorts et pour aller à la bibliothèque pour lire les livres de la réserve qui concernaient la magie noire. Evidemment, Neyla faisait tout cela en cachette. Grâce à ses nombreux cours, elle avait accès à la réserve pour emprunter certains livres, mais régulièrement, elle lisait quelques passages dans des livres qu'elle choisissait soigneusement. Elle prenait toujours soin de lancer un Assurdiato au cas où les livres aient la mauvaise manie de hurler dans la bibliothèque (elle ne voulait pas voir la gérante débarquer et l'attraper en train de lire un livre interdit). Neyla ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi les élèves ne pouvaient pas avoir accès à ces livres là. Ce n'était pas parce qu'ils avaient accès à ce savoir qu'ils allaient l'utiliser à mauvais escient, voire qu'ils allaient l'utiliser du tout et par ailleurs, elle pensait vraiment que pour apprendre à comprendre quelque chose, il fallait d'abord le connaître. Ne dit-on pas "soit proche de tes amis, mais encore plus de tes ennemis" ? Neyla en était persuadée : si elle voulait comprendre comment fonctionnait la magie noire et comment elle avait un impact sur le monde sorcier, il fallait d'abord qu'elle la connaisse sur le bout des doigts. Cela ne voulait pas dire lancer des Avada Kadavra ou des "Doloris tous les quarts d'heure (d'ailleurs elle était très heureuse que ce soit le sujet du jour, même si elle connaissait déjà presque tout là dessus théoriquement). Ce qui manquait beaucoup à Neyla c'était la pratique et elle comptait sur les cours de Défense Contre les Forces du Mal pour pallier ce manque. C'était le seul cours (avec peut-être les potions) où on apprenait des sortilèges de magie noire (mais seulement leur existence, pas les lancer) et ce qu'il fallait utiliser pour s'en défendre. Bien sûr, Neyla n'avait pas attendu d'être en sixième année pour se renseigner et finalement, c'était plus un cours de révision qu'un cours de découverte pour elle. Elle espérait que le professeur leur fasse des démonstrations, mais en même temps, elle espérait aussi que non. Elle ne supportait pas de voir des animaux souffrir et si jamais il le faisait, elle savait qu'elle ne pourrait pas se retenir de les protéger, même si ça allait à l'encontre du professeur. Elle espérait que ça n'arriverait pas. Neyla n'était pas quelqu'un qui aimait mettre mal à l'aise les gens, en particuliers les professeurs, qui, elle le savait, avaient besoin d'asseoir leur autorité dans la classe. Qu'allait-elle faire si elle se faisait virer de cours pour avoir protégé les éventuels animaux ? Elle ne savait pas. De toute façon, contre le sortilège de torture et de mort, elle ne pouvait pas faire grand chose. Le sortilège de manipulation était possiblement contournable, mais elle ne maîtrisait pas encore le contre-sort. La seule chose qu'elle pourrait faire, c'était donc se jeter devant l'animal avant qu'il ne soit touché ? Elle préférait être le cobaye, plutôt que laisser de pauvres animaux innocents subir les expériences des humains. Elle releva la tête, gardant sa plume en suspend quelques secondes : elle verrait comment ça se déroulait. Pour le moment, rien n'était encore arrivé, elle n'avait donc pas besoin de s'angoisser pour rien.

Je m'étais bien réveillée ce matin, ça partait pourtant si bien, je m'étais levée assez tard après une nuit blanche, et j'avais commencé un bon petit déjeuner dans la grande salle. Et ça c'était avant que je me rends compte que j'avais un cours prévu, or je ne pouvais pas me permettre de sécher autant de cours, surtout un aussi important. Et c'est comme ça que j'avais vite ranger ces délicieux gâteaux dans mon sac avant d'entreprendre une course pour retrouver la salle.


J'en suis toujours à la chercher d'ailleurs, mais il me semble bien l'avoir trouvé. Je me colle à la porte pour essayer d'entendre des voix familières, mais ce ne fut pas vraiment le cas, bon, au moins mon retard passerait inaperçu. J'ouvre doucement la pote pour y jeter un coup d’œil et vérifier que je n'allais pas rentrer dans un autre cours, cela aurait été assez gênant.  Mais non, il me semble bien c'est celle-ci, alors je l'ouvre entièrement.

-Bonj...

Je préfère ne pas trop m'attarder sur des formalités, la fin de mon mot tomba dans un murmure, à la place je visualise une place de libre. Je referme la porte discrètement, et je cours rapidement à cette place visée, mission accomplie. J'en profite pour analyser la situation, qui je connaissais par ici ? Je regarde autour de moi, surtout vers les Serdaigle, et je reste en regarder une en train de gratter (Neyla Sol) quelques instants d'un air dépitée, il ne pouvait clairement pas s’arrêter de bosser, je me demande bien comment j'avais fait pour tomber dans cette maison.  Mais qu'importe, j'en  profite pour ressortir les gâteaux de mon sac, et terminer mon déjeuner.

Le calme était bel et bien revenu en classe et en moi. Je n'avais plus aucune de raison de tenter de me couper du monde. Pourtant il persistait toujours une tension dans la salle. Certainement les restes de ce qui s'était déroulé dans celle-ci et le résultat des actions de chacun. On peut dire que monsieur Cray avait placé la barre haute pour cette leçon. Ho non, loin de moi l'idée de le compter comme seul fautif mais de base c'était à lui à savoir gérer tout ce beau monde et ce ne serait pas mentir de dire que cette fois-ci il n'avait pas été à la hauteur. En même temps quoi de plus normale vu l'enchaînement incompréhensible, pour moi, qui s'était déroulé.

J'eus peur en voyant un autre élève décider qu'il ne désirait pas suivre les enseignements de notre professeur. Encore un, 'fin c'est pas comme si on était à ça prêt. On en était à combien là ? J'avais perdu le compte et à vrai dire je m'en contrefichais. Si c'était le prix à payer pour ne pas se retrouver dans une nouvelle situation de cette envergure ... Faut dire que j'en avais beau rien à faire de cet énième fuite, je ne pouvais que la comprendre. Il y avait de quoi douter des compétences de monsieur Cray. Le départ de ce Bleu me poussait à ne même plus faire gaffe à qui entrait ou sortait plausiblement des lieux. D'ailleurs ça n'aurait pas été plus mal que certains quittent encore les lieux, moins on serait et plus le prof pourrait consacrer de son temps à chacun.

Une jeune fille s'installait à mes côtés, elle je ne pouvais pas la louper. Après tout elle venait tout de même de prendre place au même banc que moi.

« Oui, je viens d'arriver cette année. Et toi ? »

Je lui répondais tout aussi bas, Cray avait bien précisé qu'il voulait le silence mais je suppose qu'après ce qu'il venait de vivre il n'allait pas rechigner pour quelques mots échangés. Tout du moins je l'espérais. Alors qu'elle installait ses affaires, j'en profitais pour un peu l'observer. Ses cheveux roux avaient une bien étrange couleur, tirant pratiquement sur le rouge. C'était plutôt joli. Contrairement à beaucoup de personnes portant cette coloris de cheveux sa peau était un peu hâlée. Etait-ce réellement un cliché de penser que tous les roux cramaient au soleil ? C'est l'information que j'avais pu avoir en tout cas, après tout ça ne court pas les rues en Afrique. Sa robe m'indiquait qu'elle faisait partie de la maison de Poufsouffle. Qu'est-ce qu'Elhiya m'avait déjà dit sur ceux-ci ? Ha oui ! Des gens trop gentils. J'allais enfin savoir si elle m'avait dit vrai.
La grande question de ce début de journée tomba. Fallait-il réellement lui faire un résumé tout ce qu'il y a de plus complet ? Je doutais avoir réellement le temps et les capacités. J'avais encore du mal à me refaire l'enchaînement mentalement.

« J'espère bien que c'est pas toujours comme ça. » chuchotais-je toujours

Maintenant qu'elle me faisait face je pouvais admirer ses yeux verts, pas trop longtemps histoire de ne pas la mettre mal à l'aise et surtout ne pas me mettre dans une situation inconfortable. Trop dévisager une personne ne passe jamais bien. Ils étaient magnifiques, quelque chose de pratiquement non naturel en eux. Des lentilles ? Un sort ? Tel qu'ils le sont réellement ? Va savoir. Par contre, elle répondait bien à un des clichés des rouquins, les fameuses taches de rousseurs.

J'entends la voix de Cray saluer un nouvel élève.

« Suivi c'est peut-être un grand mot. J'ai plutôt subi à vrai dire. J'ai jamais vu une entrée de cours de ce genre. Pour te dire à quelques minutes t'aurais pu voir un cheval pétrifié au sol. A la base il l'était pas d'ailleurs. Ca te situe peut-être un peu jusqu'où ça a été. Si tu veux je peux essayer de t'expliquer le tout après le cour ? »

Je me rendis compte qu'encore une fois j'avais fait l'impasse sur la politesse. Je tendis l'une de mes mains, grand sourire placardé sur mon visage.

« Au fait moi c'est Nach. J'suis en deuxième et toi ? »

Je mourrais d'envie de faire un nouveau tour de la salle, histoire de voir les autres élèves des lieux mais il y avait toujours cette tache au tableau. Lou. Que pouvait-elle être d'autre à mes yeux dans l'enceinte de Poudlard. J'allais me contenter d'éviter de zyeuter vers le fond des lieux.

Le garçon répond à ma question : il est bien nouveau. Je m'en doutais.

- Moi ? J'suis là depuis ma première année.

Il a pas eu l'air d'apprécier la mascarade, non plus. M'enfin quoi, moi je trouve que ça pimente un peu ! La vie serait ennuyeuse, sans imprévus. Bon, d'accord, le prof serait pas de mon avis. Pas plus que beaucoup de gens, au fond. Souvenirs de Mor'hibo ? Qui sait. La vie là-bas était tellement différente...

Je suis tellement plongée dans mes souvenirs que je n'entends qu'à moitié ce que m'explique le garçon. Un mot me fait cependant revenir à la réalité : cheval. Pardon ? Un cheval en cours ?

- Pour te dire à quelques minutes t'aurais pu voir un cheval pétrifié au sol. A la base il l'était pas d'ailleurs. Ca te situe peut-être un peu jusqu'où ça a été. Si tu veux je peux essayer de t'expliquer le tout après le cours ?

Je pouffe de rire. Alors là, c'est vraiment allé loin.

- Excuse-moi, c'est pas de toi que je ris. C'est juste qu'imaginer un cheval en cours, c'est complètement dingue ! Si t'as le temps, ouais, j'aimerais bien essayer de comprendre un peu ce bazar ! Si ça te dérange pas, bien sûr.

Il me sourit de toutes ses dents.

- Au fait moi c'est Nach. J'suis en deuxième et toi ?

Je lui rends son sourire, un peu intriguée.

- Cendra, C-E-N. Sixième année. Désolée si c'est indiscret, tu fais plus âgé que douze ans non ?

Je remarque que ses yeux parcourent la salle, évitant (volontairement ou non) un point précis. Curieuse, je tourne les yeux vers l'endroit en question...

Oh non.

Lou.

Je mets le front dans les mains. De toutes les personnes du monde, elle est celle que j'avais le moins envie de voir. Non, mais tu pouvais pas me laisser réfléchir un peu ? Prendre du recul ? Fallait vraiment qu'on se revoie maintenant ?

Je me mordille les lèvres, agacée. Au fait, si Nach l'évite aussi... Ils se connaissent ? Qu'est-ce qu'il s'est passé entre ces deux-là ? Connaissant Lou, pas des trucs sympas. Je soupire et enfonce un peu plus la tête dans mes mains. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on est très loin du cours tranquille et un peu ennuyeux auquel je m'attendais...

Après le capharnaüm d’avant cours, le calme plat demeure.
Cela doit bien faire 10 bonnes minutes que le cours aurait dû commencer, mais le silence règne toujours. Le professeur ne semble pourtant pas avoir besoin de remettre de l’ordre dans ses papiers carbonisés. Il semble plutôt attendre. Attendre quoi ? Qu’un nouvel animal de pointe ? Qu’un énième élève se casse ?
Dix minutes, quand on ne fait rien, c’est long. Alors, quand il débute la séance et pose sa première question, j’oublie le cheval, le chien, le feu et l’eau, pour plonger dans un souvenir pas si lointain. D’ailleurs, c’est un souvenir approprié, car il s’est établi durant l’un des derniers cours de Mister Benbow.

Je le revois très bien, pointant son arme sur une proie apeurée.

Flashback a écrit:

"Un éclair rouge traversa la salle. Dirigé droit sur un élève.
Lorsqu’il lança le sort impardonnable, l’air hautin de Benbow, masque de fierté porté depuis le début du cours, se transforma en une grimace horrifiante que seuls de puissants mages, vils et cruels, pouvaient se permettre d’afficher. L’éclair lumineux, qui faisait ressortir les traits anguleux de sa face, accentuait son expression de supériorité maladive. L’espace d’une seconde, son visage jaillit de l’obscurité de la salle, telle une apparition fantomatique. Il ressemblait réellement à l’un de ces masques de théâtre Kabuki, où la pâleur de la peau laisse la vedette au maquillage rouge vif qui marque une expression figée, exagérée et terrifiante. Durant cette interminable seconde, ses yeux exorbités reflétaient la couleur jaillissante de sa baguette, où j’aurai juré que ses iris se remplissaient alors de sang chaud."

C’était ce fameux jour où Mister Benbow avait lancé un "Endoloris Imagonem" sur un élève, qui avait failli rendre l’âme. Et c’est pile ce jour-là que j’avais réussi à mémoriser intégralement et instinctivement un sortilège, trop marquée par cet évènement rare.
Je lève donc la main pour proposer ma réponse.

— Il y a un sort impardonnable qui s’appelle Doloris, et le sort est 'Endoloris'. Il fait souffrir la victime, comme pour lui faire subir une torture.

Il y avait quand même une drôle d'ambiance dans la salle de classe. C'était même assez malaisant en soi. Au fil des minutes, Jade se demandait vraiment ce qu'elle avait pu louper pour que les gens soient aussi étranges... avant de se dire qu'elle s'en fichait un peu. Pour être honnête, tant qu'il n'y avait pas un nouveau désastre à la Azarty ou une Cara dans les parages, ça lui convenait amplement. L'attente fut un peu longue avant le début du cours. Il semblerait que le professeur attende encore quelqu'un après elle, et Héra, une Serdaigle arrivée tout juste après la blairelle. Quoi qu'il en soit, le ou la retardataire finit par ne plus être attendu.e. Le nouveau professeur commença enfin son cours.

- Le cours d'aujourd'hui se porte sur la Magie Noire ainsi que sur les Sortilèges Impardonnables. Vous allez me dire ce que vous savez sur eux et quels sont les sorts qui sont imprégnés de magie noire. Si votre réponse est mauvaise, cela n'est pas grave, vous êtes là pour apprendre, il vaut mieux dire des bêtises que de rester dans son coin.

Sujet classique, la base à savoir quand on travaille sur les Forces du Mal. Jade avait lu bon nombre de choses à propos des sortilèges impardonnables, ils étaient fascinants. Effrayants bien sûr, jamais elle ne les utiliseraient, mais fascinants. Quand on pense qu'une baguette et une formule réussissent à produire des dégâts irréparables sur l'être humain, jusqu'à la Mort pure et simple... il y avait de quoi s'interroger. C'est ce qu'elle avait fait, s'interroger, et chercher des réponses. Alors elle avait lu, beaucoup. Il y avait au final pas mal de choses à savoir sur les trois sortilèges impardonnables, mais aussi sur d'autres sorts, sombres également, dont on parlait moins. Rien que pour faire dans l'originalité, elle faillit parler de ceux là, mais peut-être était-ce prévu pour la suite du cours alors... autant ne pas trop se faire remarquer hein. La blairelle était dans une démarche de tête basse et "oubliez moi" caractéristique, tout ce qu'elle souhaitait, c'était essayer, comme on lui avait conseillé. Peut-être que ça ne marcherait pas, qu'elle avait tort de s'acharner, mais pour le moment elle n'avait pas le choix.

Effaçant ces informations de sa mémoire - comme elle pouvait - la blondinette écouta la première réponse donnée par une Poufsouffle tiens. Et pas n'importe laquelle, Helen. La situation lui avait semblé tendue avec la jaune aux derniers cours, il serait éventuellement bon de découvrir pourquoi par la suite, en attendant sa réponse était juste. Elle avait parlé du Doloris, sans doute celui qui effrayait le plus l'Italienne. Eh oui, elle avait plus peur de la torture que de la Mort, allez comprendre. En revanche, elle ne parlerait pas de ce dernier sort, non. Son choix se porta avant tout sur le sort qui la fascinait le plus. Après quelques instants de réflexion, la préfète leva la main, attendant qu'on lui offre la parole avant de s'exprimer avec son célèbre accent Italien.

- Il y a également le sortilège de l'Imperium, dont la formule est "Impero". On l'utilise pour contrôler une personne à sa guise, sans que celle-ci ne puisse y faire quoi que ce soit. D'ailleurs il n'est pas détectable, impossible de savoir si quelqu'un a commis un acte sous Imperium ou non. Ça a compliqué beaucoup d'affaires par le passé.

Voilà pourquoi c'était fascinant. Horriblement fascinant. Il n'y avait pas de limite à ce sort, il pouvait pousser quelqu'un à faire des choses terribles sans que cette personne n'en ait aucune idée. Et après ? Impossible de prouver non plus que ça n'était pas sa volonté. Comme une poupée de chiffon ou un mannequin relié par des fils, contrôlé par autrui. Se dire que des gens l'utilisait encore, ce sort, nouait l'estomac. Qui sait ce qui pouvait être imposé, quand, ou comment. Juste incroyable.

Ah, ça a l'air de commencer, tant mieux j'avais terminé mon déjeuner, je commençais à m'impatienter maintenant. Le sujet du cours avait l'air intéressant. Je ne savais pas trop si j'étais intéressée par la magie noire, bien évidemment je me devais de la connaitre, je voulais même savoir la maitriser c'était essentiel, mais l'utiliser, ça reste à voir. Peut-être un jour elle me sera utile, de façon parcimonieuse, car ce jour là, ça serait moi qui la maitriserait, et non l'inverse je n'étais pas faible à ce point. Bon, les trois principaux avaient été cités en premier, comme je m'y attendais. J'en cherche rapidement un autre dans ma tête, toujours répondre quand on savait la réponse, ça évite de se faire interroger quand on ne le sait pas.


- Et bien si je devais définir la magie noire, je l'aurais appelée comme la branche néfaste de la magie, se servant de nos cotés les plus sombres, et destinée à faire souffrir son prochain ou se défendre d'une certaine façon. Sinon en sort il y a le Feudeymon, une sorte de feu magique imprégné de magie noire.

Voilà qui est fait. Je me demande ce qu'allait donner la partie pratique, résister à l'imperium ? Franchement, ça serait sacrément utile, j'aurais l'impression de ne pas m’être levée pour rien si c'était le cas. Mais bon, il ne faut pas trop rêver, la déontologie tout ça...Et il y aurait toujours des élèves pour venir chouiner comme quoi c'est dangereux et illégal, c'est eux qui devraient être les cobayes tiens.

- Le cours d'aujourd'hui se porte sur la Magie Noire ainsi que sur les Sortilèges Impardonnables. Vous allez me dire ce que vous savez sur eux et quels sont les sorts qui sont imprégnés de magie noire. Si votre réponse est mauvaise, cela n'est pas grave, vous êtes là pour apprendre, il vaut mieux dire des bêtises que de rester dans son coin.

Au moment où le professeur avait parlé, Neyla avait relevé la tête et remballé rapidement son devoir de potion pour sortir une nouvelle feuille de parchemin et retremper sa plume dans son encrier. Elle écouta attentivement les réponses données par les deux Poufsouffles, la Gryffondor et la Serdaigle et de quels sortilèges de magie noire elles parlaient. Neyla était vraiment ravie de s'être inscrite dans ce cours ! Non seulement elle allait pouvoir découvrir des sortilèges ou des envoûtements de magie noire qu'elle ne connaissait pas, mais en plus elle allait pouvoir repérer qui de ces camarades avait un goût pour ce type de magie. Si elle en trouvait des assez crédule ou assez bavards, elle pourrait leur tirer les vers du nez pour accroître ses connaissances. Ce que les quatre filles avait dit était assez complet et Neyla réfléchit. Elle ne savait pas vraiment si elle pouvait parler des Horcruxes, étant donné qu'il ne s'agissait pas vraiment d'un sortilège, mais cela faisait partie de la magie noire, ce qui ne la mettait pas hors sujet non plus. Mais les horcruxes, c'était quelque chose d'un peu banal que tout le monde connaissait et ça n'intéressait pas vraiment Neyla. Elle, elle voulait gagner le plus de points possibles pour sa maison et ça consistait à amener des connaissances qui n'avaient pas déjà été présentées.

- Je ne connais pas les sortilèges exactes qui sont utilisés, mais je sais que pour créer des Inferis ou Inferius, on utilise des sortilèges de réanimation très puissants et emprunts de magie noire pour pouvoir redonner vie au corps utilisé et pour qu'il soit entièrement sous notre contrôle. Par ailleurs, il y a d'autres sortilèges de magie noire qui sont utilisés pour la conservation du cadavre et pour sa résistance, puisqu'on ne peut les tuer que par le feu. J'ajoute qu'on peut prouver le lien étroit entre la magie noire et les Inferius par l'éthymologie du mot. « Inferius » est basé sur « Inferus », un mot latin signifiant « placé en-dessous » qui rappelle que ces créatures sont moins que des êtres vivants et le pluriel d'Inferius, « Inferi », signifie « enfers ». On a ici des indications exactes sur le fait que ces créatures sont issues de puissances démoniaques, maléfiques, mais surtout que leur part humaine a disparu.

Neya espéra qu'elle avait bien répondu. On ne pouvait jamais être sûre et puis parfois, les intitulés des questions portaient à confusion. Là, en l’occurrence, c'était plutôt clair, mais la jeune fille était toujours un peu stressée de faire des gaffes. Elle ne le montrait certainement pas, mais elle n'avait pas vraiment confiance en elle et si elle voulait absolument apprendre le plus possible, c'était par amour pour la connaissance, mais aussi parce qu'elle ne voulait plus qu'on se moque d'elle quand elle faisait des erreurs ou qu'elle ne savait pas quelque chose. Comme elle était issue du monde moldu, Neyla avait dût rattraper toutes ses années d'enfance passées hors du monde des sorciers. Elle travaillait deux fois plus que les autres et d'arrache pied pour combler ce manque. Dans le train, en première année, elle avait croisé des élèves plus grands qui s'étaient moqués du fait qu'elle ne connaissait pas les choco-grenouilles et qu'elle avait été un peu surprise que le chocolat prenne vie. Plus jamais ça. Plus jamais.

A la suite de l'explication du professeur Cray, Neyla prit beaucoup de notes. Ainsi c'était grâce à ce sortilège qu'on créait les Inferi ? C'était tellement intéressant ! Elle recopia tout ce qu'il avait écrit et s'empressa de faire un croquis de l'inferius qu'il avait affiché. Neyla avait fait beaucoup de recherches, mais c'est seulement grâce à sa prodigieuse mémoire qu'elle se souvenait de tout. Elle voulait cependant, grâce à ce cours et au cahier qui lui était consacré, rédiger un traité de magie noire. Faire de la recherche était le plus intéressant et c'était ce qu'elle préférait. Evidemment, pratiquer les sorts et les essayer était une part du processus qui lui plaisait aussi, mais elle avait conscience qu'elle devait atteindre un plus haut niveau de maîtrise magique, d'une part pour les essayer sans se blesser et d'autre part, tout simplement pour avoir l'autorisation de les essayer. La jeune fille savait qu'au ministère de la magie et à St Mangouste, il y avait des sections de recherches sur la magie noire qui procédaient à de nombreux tests et expériences pour déterminer si oui ou non, cette magie là était forcément maléfique et à quel degré. A St Mangouste, les recherches visaient également l'incidence de la magie noire sur les pandémies magiques et sur les nouvelles armes biomagiques utilisées par les mangemorts ou qui pouvaient être utilisées. Le professeur demanda ensuite si ils en connaissaient d'autres et évidemment, Neyla leva la main. Tout le monde disait qu'elle était une miss-je-sais-tout. Au début, ça l'avait fait beaucoup pleurer. A présent, elle ignorait ceux qui osaient s'en prendre à elle. Etre pleine de savoir était une arme beaucoup plus puissante que n'importe quelle magie et d'ailleurs, les sorciers les plus illustres étaient, eux aussi, des miss-je-sais-tout à un moment de leur vie.

- Professeur, il y a le maléfice de la tour sombre, dit-elle d'une voix posée. La formule est Hastam Tenebris et d'après ce que j'ai lu, il s'agit d'une aiguille noire -d'où le nom de lance parce que c'est à ça que ressemble la baguette pendant que le sort est jeté - qui jaillit de la baguette du sorcier et qui empoisonne de magie noire la victime en se répandant dans son sang. On peut mourir si on est pas vite pris en charge par des médicomages et...hum...Ah oui ! Et aussi, ce sort peut briser les protections de base, il faut donc utiliser un bouclier magique très puissant pour éviter d'y succomber !

Neyla se demanda si il était bien judicieux de répondre à ce point aux questions de son professeur. Sur n'importe quel autre sujet, elle aurait évidemment été encouragée, mais là, il risquait d'être suspicieux, voire de poser des questions. Cependant, elle n'avait absolument rien à se reprocher, aussi remonta t-elle doucement ses lunettes sur son nom et replongea son visage concentré dans l'écriture du cours. Elle allait laisser d'autres personnes répondre, afin de laisser les choses se tasser. Il ne fallait surtout pas que le professeur Cray se mette en travers de son chemin, elle le trouvait gentil et ça lui déplaisait de devoir se justifier devant les gens qu'elle appréciait ou du moins, pour qui elle avait de l'estime.