- Viens Jade ! On va s'amuser !

Une voix, qui s'impose légèrement au coeur du bourdonnement qui avait envahit les oreilles de Jade. Ce n'était pas agréable. Le bourdonnement, pas la voix. Néanmoins, elle ne savait pas trop quoi faire non plus avec cette voix qui l'invitait à oublier cette peur qui la submergeait. Même si la voix donc, appartenait à Theya, oublier ça n'était pas des plus aisés, bien au contraire. Comment allait-elle faire ? Si elle demandait à Lizzie, la professeure comprendrait surement n'est-ce pas ?

Mordant ses lèvres nerveusement, l'Italienne avança machinalement vers sa camarade Poufsouffle. Sans grande volonté, il fallait l'avouer, heureusement Theya était bien trop exaltée pour s'en rendre compte. Comment faisait-elle pour être aussi positive tout le temps ? Jade avait le souvenir lointain d'une période où elle se sentait bien, où elle pouvait presque être aussi lumineuse que la secrétaire de L.E.G.I.T. Ce temps était révolu, elle n'était désormais plus qu'ombre apportant l'obscurité et le malheur avec elle. Une petite touche d'envie face à ça, parce-qu'avant tout semblait plus simple. Mais un souhait surtout, que l'autre blairelle ne connaisse pas autant de doutes et de difficiultés. C'était trop difficile à supporter. Au final, l'Italienne écoutait à peine la conversation qui avait lieu. Juste entendre le souhait qu'avait Lïnwe de trouver quelques perles rares parmi les élèves. C'était un bon plan en soi, étant donné l'évident côté artistique de ce cours. Se demander un instant à quel point, et ce qui adviendrait si elle était comme toujours incapable de faire quoi que ce soit. The show must go on, mais que faire quand on ne peut pas suivre le show ? Soupir, énième, et entendre les mots de Theya concernant Lizzie. Ne pas savoir si elle devait s'en attendrir ou en être potentiellement jalouse. En temps normal, deuxième option adoptée, là elle était juste trop fatiguée pour ça. Et trop préoccupée aussi.

Enfin, elle se rendit compte qu'il y avait un truc à remplir. Alors elle prit l'une des feuilles qui n'avait pas encore été gribouillée par les élèves arrivés entre temps - plus nombreux qu'elle ne l'aurait cru - avant de lire ce qu'il fallait mettre. Et ça n'était pas joyeux, parce-que si elle connaissait par coeur les premières données et heureusement, ça aurait été inquiétant sinon, le dernier espace à combler n'était pas de bonne augure. La seule chose à dire était "Aucun" tout simplement. Croire en elle n'était définitivement pas possible tout de suite. Allez, une plume et quelques secondes pour écrire ce qu'il y avait à écrire. De toute façon, Lizzie en savait suffisamment sur elle pour en faire ses propres conclusions. A priori.

Fiche remplie:

Lentement, baisser le bras et reposer la fameuse feuille, déjà plus du tout intéressante, ce fut rapide. Les prunelles de Jade s'était déposées à nouveau sur la professeure de vol, lui procurant ce même frisson désagréable à la vue de l'accessoire. Nan, elle ne pouvait pas. Inspirant lentement, la préfète se redressa et s'avança vers Lizzie, espérant que celle-ci comprendrait sans qu'elle n'ait besoin de s'expliquer. Sa mentor la trouverait ridicule, c'était certain. Inspiration, avant de se planter devant l'enseignante, ne pouvant cacher une certaine tension. Tout ça pour un accessoire bordel. Un accessoire qu'elle montra d'un signe de tête.

- Lizzie tu... tu peux enlever ça, s'il te plait ?

Ce machin, ce truc, cet accessoire porté par les êtres de l'enfer, elle aurait pu utiliser d'autres qualificatifs mais elle avait prononcé les choses comme elles s'étaient imposées. Inutile de dire qu'elle espérait énormément que ça n'était pas nécessaire pour la suite du cours, sinon elle ne pourrait y assister. Nouvelle inspiration, tenter une explication... plus ou moins foireuse.

- J'aime pas ça.

Pitié, faites que ça suffise. Elle ne pourrait pas expliquer ça correctement, il y avait trop à dire, pas maintenant, pas ici. Pas possible. Plus qu'à espérer que son regard mi-dégoûté mi-effrayé mi-suppliant - vos bouches les matheux - suffirait.

HRP : attention à bien lire pour éviter les incohérences, c'était Gabriel qui avait récupéré le nez... J'ai adapté au mieux.

Jade semble troublée par mon appareillage du jour, et je glisse un sourire coupable.
— Bien sûr !
Fañch aussi trouve à redire, et s'amuse à me teindre en rouge... intéressant !
— Alors, ça me va bien ?
Une fois les jeux d'apparence finis, je file refiler mon nez à quelqu'un. Gabriel, donc, comme je le disais plus tôt, et qui rit de bon coeur à mes côtés. Au moins, il était moins taciturne que d'autres énergumènes ayant fait leur apparition... Je les saluais pourtant.

Je ne sais pas si c'est dû à l'échec de mon projet de transport, mais je crois que j'atteins un stade de stagnation en recherche de potions. Il me faut une pause, un ailleurs vers lequel me recentrer. Je me suis donc concentrée sur la question de la pédagogie, ma nouvelle obsession. Je ne veux pas que mes cours soient parfaits ; je veux que les élèves puissent en tirer des leçons de vie et quelques outils utiles pour leurs vies futures. Rien de plus. Enfin si — je veux que leur apprentissage se fasse dans un espace de grande liberté, un endroit où ils puissent exprimer leurs craintes et leurs rêves.

N'est-ce pas ainsi que l'on dévoile son réel potentiel, de toute façon ? A un âge aussi charnier, une étape centrale de construction pour ces jeunes sorciers, c'est ce que je désire leur offrir. C'est sans doute bien orgueilleux, mais c'est précisément à ce titre qu'il me faut me renseigner. La bonne volonté ne saurait suffire, même à Poudlard ! Surtout à Poudlard ? Et puis, tout ce que j'apprends en pédagogie scolaire peut aussi être exploité au service de l'Ordre Noir… Cela aussi, c'est un atout qu'on acquiert pour la vie.

Apparemment, il existe une méthode appelée non-école. Elle est née à Ravenne et concerne l'étude et la mise en scène de pièces de théâtre classiques. L'idée est de mélanger jeunes de tous les coins du monde avec des grosses différences de capital économique, culturel… Je n'y connais pas grand chose au théâtre, mais je sais que j'aime le spectacle. Est-ce vrai, alors ? Serait-ce en faisant vivre les arts que l'on pourrait donner une leçon d'Amour ?

Alors que chacun note sa spécialité, je cogite. Si je veux transmettre le vol comme Liberté et Désir, ces principes doivent être le point de départ de notre pacte. On dit que face au feu, l’Homo erectus a d'abord résolu le problème de comment faire prendre le feu. Cela n'est cependant que la première étape — la question suivante est comment le maintenir toujours allumé. Il me faut trouver cette méthode incandescente, apprendre à frotter au bois de leur âme une dimension particulière du vol.

— Bien ! Comme vous l'avez compris, aujourd'hui nous nous retrouvons pour la liberté d'expression et le dévoilement de talents. L'idée est inspirée par l'un de vos camarades, le jeune Hillarius de Serdaigle, un fan de magie moldue qui ne s'est malheureusement pas inscrit pour ce cours. Puisque vous êtes prêts, on va pouvoir passer aux choses sérieuses.
Faisant léviter les feuilles en ma direction, j'en lis une à la hâte. La peinture ? Intéressant...

— Avant que nous travaillons ensemble à l'articulation du vol avec l'ensemble des domaines que vous avez cité ici, j'aimerais vous mettre un peu en jambes musculairement.
Un Revelio fait apparaitre leurs destriers aériens sous mon sourire gourmand.
— A vos balais, on commence par un petit tour de chauffe le long des tentures !

Citation :

Hello chers élèves,

C'est parti ! Je vous laisse jusqu'au 4 janvier pour participer aux échauffements ~
N'hésitez pas à balancer les protestations tout ça tout ça histoire qu'on évacue les frustrations d'emblée avant de se concentrer sur l'art o:) Au plaisir de vous lire !!

Des bisous,
Lizzie

Le nez interpelle ou gêne. Je ne sais pas trop. Mais ma préfète ne semble pas des plus à l'aise devant un bout de plastique quand un grand Serpentard lui trouve que rajouter quelques touches au costume est une bonne idée. Je poussoir en fait! Les cheveux c'est bien! Tout bouclé ca aurait été mieux aussi. Sauf que je ne sais pas quel sort boucle directement les cheveux, ni même s'il existe. Les filles doivent savoir, mais comme tout le monde semble être arrivé, Lizzie lance le cours.

Attentif j'écoute cette histoire de dévoiler les talents sur un balais. Dubitatif, je papilloné des yeux et me demande si en tournant au tour du stade quidditch, soudainement l'illumination peut me frapper, et si possible pas trop violemment. Les mains dans les cheveux, circonspect, je réfléchis à la façon dont un talent quelconque pourrait bien émerger en volant. S'il était question d'être un virtuose en cuisine en quoi chuter d'un balai pourrait me le faire comprendre? C'était peut être une méthode  de divination spéciale.. à  voir mais l'idée me plait bien.

Un petit sursaut à l'apparition des destriers, j'aggrippe le mien fermement et retourne voir Lizzie pour lui rendre son nez en souriant.

- Pour l'adhérence au vent je préfère éviter

Éclats d'azur radieux, je me garde bien de préciser que j'ai pas besoin d'artifice spécial pour  perdre ma monture et me met en selle.. Sauf qu'il y'en a pas et que j'ai toujours trouvé ça étonnant. La bête maîtrisée, les deux mains sur le manche je tentais un premier tour de chauffe, pas trop vite dans l'idée et pas trop haut, dans l'idée aussi. Mais l'air dans les cheveux, la sensation de liberté devient vite grisante et donne envie de virevolter au grès des caprices

— Bien sûr !

Soupir soulagé, et sourire remerciement envers Lizzie qui non seulement acceptait, mais ne posait pas de questions non plus. Bon par contre ça ne pouvait pas être idéal, Jade avait plutôt espéré que l'enseignante réduise le truc en bouillie, mais ça aurait été trop beau. A la place c'est un Poufsouffle, Gabriel, qui en hérita. Avec un peu de chance il s'en débarrasserait sous peu, du moins il fallait l'espérer histoire qu'elle n'ait pas besoin d'éviter l'un de ses camarades de classe, surtout pour cette raison. En soi, elle savait que ça pouvait paraitre bête, mais elle n'y pouvait rien. En attendant, elle n'avait pas le choix de faire avec. Quelques pas en arrière, pour éviter les clowns et leurs accessoires et se mêler au reste du groupe. Se faire oublier.

— Bien ! Comme vous l'avez compris, aujourd'hui nous nous retrouvons pour la liberté d'expression et le dévoilement de talents. L'idée est inspirée par l'un de vos camarades, le jeune Hillarius de Serdaigle, un fan de magie moldue qui ne s'est malheureusement pas inscrit pour ce cours. Puisque vous êtes prêts, on va pouvoir passer aux choses sérieuses.

Comme son nom le promettait, ce cours semblait particulièrement intéressant. Et bien différent de ceux qu'on pouvait trouver habituellement. Restait encore à voir ce qu'il allait se passer, car pour ne pas changer la blondinette ne croyait en aucun des talents qu'on lui contait. A propos de talent, elle n'avait rien noté à cet emplacement justement pour cette raison. Ne pas y croire ne poussait pas à vouloir s'en vanter. Pourtant, voir sa feuille s'envoler vers Lizzie lui fit un petit pincement au coeur. L'idée de la lecture prochaine était un peu stressante, allez savoir pourquoi. L'adolescente avait bien quelques hypothèses mais elle n'était sûre de rien dès qu'il s'agissait de ses sentiments ou pire, de ses appréhensions. Alors on baisse les yeux et on essaye de se faire plus invisible encore pour ne pas avoir à affronter une épreuve qui n'a pas de nom. Juste tendre l'oreille, pour parer à toute éventualité.

— Avant que nous travaillons ensemble à l'articulation du vol avec l'ensemble des domaines que vous avez cité ici, j'aimerais vous mettre un peu en jambes musculairement.

L'apparition des balais ne laisse pas de place à l'imagination, et c'était tant mieux à vrai dire. Jade avait beau ne pas se sentir très douée en Vol, elle appréciait se retrouver dans les airs, ne penser qu'au souffle du vent sur sa peau et pas au reste, à tout ce qui existe autour. Cela pouvait paraitre inconscient, pour elle c'était juste nécessaire.

— A vos balais, on commence par un petit tour de chauffe le long des tentures !

Nul besoin de lui en dire plus, déjà, Jade s'avançait vers les balais, en prenant un encore une fois tout naturellement - la méthode "Debout" n'avait jamais été un réflexe, même après l'avoir revu lors du premier cours avec Lizzie. D'ailleurs, elle n'y pensa même pas, enfourchant le balai et s'élevant ensuite dans les airs après un bref coup de pied au sol. Dans un tel décor, c'était plus agréable encore que de voler. Sensation funambule, souvenirs de films sur le sujet, rêves d'enfance bien vite oubliés. Et juste un peu, profiter de ce qu'on vit à l'instant, peu apte à réfléchir et vraiment s'échauffer au sens propre du terme. N'était-ce pas ce qu'elle faisait, après tout ? Même si c'était à sa façon.

La nervosité d'Isolde se calma lorsque la professeure retira son accessoire ridicule. La Gryffondor soupira, comme soulagée d'un poids énorme. Elle ne comprenait pas comment on pouvait être toujours si enthousiaste à propos de tout. En plus de la rancœur que la troisième année nourrissait à l'égard de Bennet depuis leur discussion sur les moldus, elle se rendit soudain compte qu'elle éprouvait de la jalousie. Lizzie avait toujours l'air heureuse, riait aux éclats, partageait son euphorie permanente à qui voulait bien la recevoir, c'est-à-dire beaucoup de monde – les ados qui ne semblaient pas aussi accablés que la lionçonne.

Chacun et chacune paraissait voir la vie en rose alors qu'Isolde broyait du noir, voyait souvent rouge et riait jaune.

La jeune femme introduisit son cours par un discours, comme elle avait coutume de faire. Isolde s'appuya contre l'un des poteaux de la tente, croisa les bras et écouta. On annonça le début de l'échauffement – parfait, elle en avait bien besoin. Elle enfourcha sa monture enchantée et effectua plusieurs tours de la tente. Le vent lui léchait les plaies qu'elle s'était faites la veille aux mains ; l'adolescente grimaçait mais raffermit sa prise. Ce jour-là, ses virages étaient maladroits et elle menaça plusieurs fois de rentrer dans Theya.
— Pardon, s'excusa-t-elle à deux reprises avant de s'éloigner pour ne pas s'attirer les foudres de sa camarade.

Puis, le temps s'écoulant, Isolde parvint à se concentrer et à effectuer des manœuvres correctes. Coup d'œil vers Bennet – qui avait rejoint la Poufsouffle (Theya) entre-temps – pour voir si elle l'avait remarquée. Puis elle aperçut une compagne rouge et or (Erika), immobile au-dessus du sol. Sans doute faisait-elle un exercice de respiration – le genre de ceux pour lesquels Isolde n'avait absolument aucune patience, et qui à son goût ne servaient absolument à rien.

— Bonjour Lou ! Alors, prête pour le grand saut ?

- Bof...

— Et même sans connaître un domaine particulier, il y a une spécialité que tu aimerais apprendre ?

Une spécialité ? Genre ... quoi ? Je ne comprends pas ce qu’elle attend de moi. Et ça me saoule. Normalement je suis sensée être bonne au cours de vol.. ben tiens c’est pas un talent ça ? Ha bah si ... je griffonne rapidement sur ma feuille. Ouais mais on est à un cours de vol justement... peut-être que la prof attend un autre talent. D’un coup je me rappelle ce que m’a dit un jour mon père lorsque j’avais dessiné pour lui un voilier - il adore les voiliers - et je complète le formulaire.

Nom : Lou Gaellen
Année d’étude : 5ème
Art/Talent de prédilection : Aucun vol / dessin

A peine ai-je fini d’écrire que mon bout de feuille s’envole vers Lizzie. Ok ... je n’ai pas entendu ce qu’elle vient de dire mais ce n’est pas grave car à ce moment là, un balai apparaît à côté de moi ? Tout d’échauffements ? Nickel c’est exactement ce dont j’avais besoin. Élius rentre sous le chapiteau, je lui fais un rapide coup d’eil avant de m’envoler. Plusieurs élèves sont déjà dans les airs.

Je vole tranquillement le long des tentures. Bras écartés, mes doigts effleurent le tissus. Et puis je vois Theya, la prof, et bientôt Fañch, qui me dépassent comme des flèches. Ils font la course ? Trop bien. Je m’élance à leur poursuite.