Salle d'entraînement

Liberty écouta attentivement la description faite par Simon de cette pièce. La salle sur demande… La sorcière avait déjà entendu parler d’une pièce pouvant se transformer en n’importe quel endroit. Liberty pensait que c’était un mythe, ou simplement une pièce que les élèves aménageaient. Elle n’aurait jamais imaginé une pièce avec un tel « pouvoir ». La jeune fille acquiesça d’un air entendu la remarque du Gryffondor. Oui… Poudlard est un endroit vraiment « magique » avec des facettes extraordinaires.

Ensuite, Simon lui proposa quelque chose à boire. La bleue et bronze était satisfaite de s’être installée sur ces coussins. Elle n’avait pas encore touché à un ingrédient que Simon lui proposait déjà de se désaltérer. La sorcière vit alors une carafe et deux verres à pied sortir de l’étagère qu’elle observait quelques minutes plus tôt. Liberty s’était trompée, l’étagère ne comportait pas d’ingrédients magiques mais du jus de citrouille et des gâteaux. La jeune fille fut touchée de l’attention que lui porté le garçon. Avec un petit sourire, elle lui souffla un « Merci… » avant de commencer à boire sa boisson.

La Serdaigle continua à détailler la pièce. Elle ne se rendit pas compte qu’un silence s’était installé entre les deux étudiants. Soudain, la voix de Simon lui fit revenir à la réalité.

« Alors, tu te sens d’attaque pour le cours où tu préfères gagner du temps en papotant ? » Mince, le jeune homme s’était rendu compte de son petit manège. Cependant, Liberty ne voulait pas seulement gagner du temps, elle voulait également apprendre à connaître le rouge et or. Devant une potion nauséabonde ou à l’aspect visqueux, ce n’était pas envisageable.

« Non pas que cela me dérange, loin de là. » La Serdaigle sourit à cette remarque. Elle était rassurée de voir que sa présence ne dérangeait pas le Gryffondor et qu’il n’était pas là juste pour étudier.

« Mais, j’ai bien l’intention de te voir un peu à l’œuvre. » Bon, c’était raté pour la sorcière. Elle allait quand même devoir travailler une matière qu’elle méprisait.

Simon ne perdit pas une seconde de plus. Il se leva et invita son interlocutrice à faire de même. Liberty regarda quelques instants la main que lui tendait le jeune homme. Elle releva la tête vers Simon et fit la moue.

« On est vraiment obligé ? Tu ne voudrais pas… me montrer de quel instrument tu joues ?! »

En souriant, la bleue et bronze saisit tout de même la main du septième année pour se relever. Une fois debout, la sorcière resta quelques secondes face à Simon. C’était la première fois que les deux sorciers avaient un « contact physique ». Cette situation déstabilisa Liberty qui ne savait pas comment réagir. Elle se passa sa main dans ses cheveux avec un sourire gêné et ramassa son verre laissé sur le sol pour le poser à côté de celui de Simon. Elle se dirigea ensuite pour observer les gâteaux concoctés par les elfes de maison. Liberty eut envie de se servir. Un petit cupcake rose semblait l’appeler, tellement il avait l’air appétissant. Néanmoins, la jeune fille se tourna sagement vers la table en bois situé au milieu de la salle.

« Alors, qu’est-ce que tu me proposes pour ce premier cours ? Un antidote ? Un philtre d’embrouille ? Une potion Occulus ? Oh et si on faisait cette potion … Liberty sortit son livre de potion et feuilleta les pages. Celle-ci : la potion d’haleine de chien ! Il parait que la personne qui en boit souffle du feu ou quelque chose dans le genre… Je veux bien essayer, mais c’est toi le cobaye ! » s’exclama la jeune fille.

Liberty voulait montrer à Simon un peu d’enthousiasme. Même si elle aurait préféré faire n’importe quoi plutôt que de s’exercer aux potions. Un quidditch par exemple, ou un duel ! Néanmoins, la Serdaigle se montra aussi agréable et intéressée qu’elle le pouvait. Elle jeta un coup d’œil dans la salle.

« Euh… tu as pensé au chaudron ? »

Une lueur d’espoir s’alluma dans le regard de la bleue et bronze. Pas de chaudron – pas de potions ! Liberty espérait tout de même que l’après-midi ne s’arrêterait pas là.

C'est drôle comme le temps pouvait parfois se suspendre à de petits rien. L'attente de Simon, la main tendue vers Liberty, en était un exemple parfait. En faisant ce geste il ne s'imaginait pas qu'elle hésiterait et ferait la moue. Toutefois, la question qu'elle posa juste après le rassura doublement.

Déja, il se rendit compte qu'elle voulait simplement prolonger un peu ce moment avant de se plonger dans le cours. Ce qu’il comprenait puisqu’il partageait lui aussi ce sentiment.
Ensuite, il réalisa qu’elle se souvenait de ce qu'il lui avait révélé juste avant de partir de la bibliothèque la dernière fois. Le fait qu'elle ne l'ai pas interrogé à ce sujet ne l'avait pas vexé mais il avait supposé que peut-être elle n'aimait pas vraiment la musique ou encore pire, qu'elle trouvait les musiciens trop frimeurs à son goût.

Liberty se saisit finalement de sa main et le temps sembla se suspendre une nouvelle fois lors de ce contact. Sa condisciple parut gênée pendant quelques secondes et fit ce geste avec ses cheveux, ce geste qu’il assimilait maintenant à l’embarras qu’elle pouvait ressentir. Il voulut dire quelque chose pour briser le silence tandis qu’elle ramassait son verre, et se rappela qu’elle venait tout juste de lui poser une question.

- Je pourrais te montrer si tu veux. Mais uniquement si tu arrives à faire l’exercice, dit-il avec un petit sourire moqueur, comme pour sous-entendre qu'elle n'y arriverait pas.

En réalité il n’était pas très à l’aise avec l’idée de lui jouer un morceau. Le grand avantage d’un groupe était qu’il lui permettait de ne pas se faire particulièrement remarquer au milieu des autres musiciens. Il lui manquait encore de la confiance en lui pour réussir à jouer seul sans se sentir ridicule.

La jeune fille lança un regard plein de gourmandise aux gâteaux présents dans les étagères. C’est vrai que les elfes de maison avaient fait un boulot formidable, comme toujours. Elle se retourna toutefois vers lui sans en avoir touché un seul et lui demanda :

" Alors, qu’est-ce que tu me proposes pour ce premier cours ? Un antidote ? Un philtre d’embrouille ? Une potion Occulus ? Oh et si on faisait cette potion … Celle-ci : la potion d’haleine de chien ! Il parait que la personne qui en boit souffle du feu ou quelque chose dans le genre… Je veux bien essayer, mais c’est toi le cobaye !" Puis après quelques secondes elle demanda : "Euh… tu as pensé au chaudron ?"

Il afficha un sourire énigmatique, content qu'elle se force à montrer de l'entrain, et agita sa baguette pour la seconde fois cette après-midi. Le meuble bas fit coulisser ses multiples portes lentement, chacune à son tour, pour finir par révéler toute une cuisine équipée. Un four imposant noir et argent, des plaques de cuisson, un frigo gigantesque, des ustensiles rutilants et parfois un peu bizarres, … tout ce matériel apparu au fur et à mesure devant les yeux des deux sorciers.

- Je suis content que tu poses finalement la question car en fait, on n’aura pas besoin de chaudron dans un premier temps. Ce que je veux aujourd'hui, c’est te prouver qu’on peut apprécier les potions quand on arrive à les imaginer comme des recettes de cuisine avec simplement des ingrédients un peu plus originaux. Parce que finalement, les potions c'est comme la pâtisserie : il suffit d'un peu de patience, de bien lire la recette et de ne pas avoir peur de se tâcher. La seule différence c'est qu'il vaut mieux éviter de goûter le résultat final, dit-il en faisant une petite grimace.

Il se dirigea vers l’étagère où se trouvait précédemment le jus de citrouille et y dénicha deux tabliers bleus nuit consciencieusement pliés. Il en lança un à Liberty et enfila le sien. Alors qu’il l’attachait, il ajouta :

- Je te propose de cuisiner ton dessert préféré. Comme je ne savais pas lequel c’était, j’ai demandé un petit service aux elfes de maison. Je pense qu’ils doivent avoir entassé à peu près tous les fruits et ingrédients possibles pour un dessert, dit-il en lançant un regard un peu étonné le contenu de l’un des espaces du meuble bas qui avait dû être agrandit magiquement pour pouvoir y accueillir tout ce qu’ils y avaient entreposé. Ils voient toujours tout en grand, s’excusa-t-il…

A vrai dire, ce n’était pas exact. Ils n’avaient pas réussi à se procurer de mirabelles. L’elfe qui avait annoncé la nouvelle à Simon était mortifié, même si le garçon lui avait assuré que de toute façon, personne n’aimait les mirabelles. Il ne s’était calmé que lorsque le Gryffon avait menti en disant qu’il se rappelait soudainement qu’elle était allergique à ce fruit.

*Merlin faites quand même que son dessert favori ne soit pas le clafoutis aux mirabelles…*

Liberty avait acquiescé à la réponse qu’avait prononcée Simon. Comme diraient les moldus, « ce n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde ». La jeune fille espérait réellement que le Gryffondor lui joue un morceau. Il ne lui avait toujours pas dit de quel instrument il jouait. La sorcière commençait à être de plus en plus curieuse. Elle-même adore la musique. Elle en pratiquait avant d’intégrer l’école de sorcellerie. Qui sait, peut-être que voir Simon jouer d’un instrument, lui redonnera goût au violon…
Liberty se retourna pour regarder Simon en plissant les yeux afin de lui montrer qu’elle avait saisi son sous-entendu. La sorcière était désormais motivée pour réussir l’exercice d’aujourd’hui ! Il ne restait plus qu’à voir la complexité de la séance.

Liberty venait de lui proposer différentes potions quand Simon agita sa baguette magique. D’un geste, une cuisine équipée se présenta face aux deux sorciers. La bleue et bronze fronça les sourcils et se tourna vers le garçon avec un regard interrogateur. Elle lui demandait un chaudron, il lui présentait une cuisine équipée avec un frigo et tous les ustensiles possibles et inimaginables pour cuisiner. Simon se justifia :

« Ce que je veux aujourd'hui, c’est te prouver qu’on peut apprécier les potions quand on arrive à les imaginer comme des recettes de cuisine avec simplement des ingrédients un peu plus originaux. Parce que finalement, les potions c'est comme la pâtisserie : il suffit d'un peu de patience, de bien lire la recette et de ne pas avoir peur de se tâcher. La seule différence c'est qu'il vaut mieux éviter de goûter le résultat final. »

Après s’être expliqué, Simon lui lança un tablier que Liberty attrapa au vol. La blonde n’en croyait pas ses oreilles. Ils allaient vraiment cuisiner. Elle était venue pour un cours de potions et finalement cela se transformait en cours de cuisine. Liberty appréciait la tournure des évènements. Surtout qu’elle savait plus ou moins cuisinée. Certes, comme à son habitude, elle préférait cuisiner des choses rapides pour ne pas perdre trop de temps. Mais, la jeune fille était dans un autre contexte. Elle pouvait prendre le temps. Pour cuisiner, cela là repoussait beaucoup moins.

Liberty eut un sourire moqueur en regardant Simon enfiler son tablier bleu nuit. Elle enfila le sien pendant que le rouge et or lui proposait de cuisiner son plat préféré. La blonde réfléchit à cette proposition. A vrai dire, il était rare que la sorcière mange des pâtisseries. Elle faisait toujours attention à ce qu’elle mangeait pour ne pas faire d’excès. Elle en mangeait pour certaines occasions. Cependant, la jeune fille ne confia pas cela à Simon. Elle savait qu’elle serait cataloguée comme fille superficielle. Liberty refusait que cela se passe comme cela.

Ainsi, la jeune fille examina les fruits présents devant elle. Les elfes de maison n’avaient rien oublié, il y avait de tout. Son regard s’attarda sur de la rhubarbe. Elle se souvint des tartes à la rhubarbe que lui préparait sa mère quand elle était plus jeune. C’était son gâteau préféré à elle et son frère.

« Une tarte à la rhubarbe ça te tente ? »

Sans attendre sa réponse, Liberty en prit et les mit sur la table. Elle vola une fraise au passage qui était juste devant elle. La jeune fille s’attacha les cheveux avec un élastique qui était dans sa poche. Elle était prête à commencer et beaucoup plus motivée qui tout à l’heure. L’idée de partager ce moment avec Simon l’enchanté encore plus. Elle retourna près de lui pour chercher les ingrédients qui étaient indispensables : sucre, farine, œufs… Avant de les amener sur la table, elle lui lança :

« Un conseil, commence déjà à chercher le morceau que tu vas me jouer après ! »

Liberty avait prononcé cette phrase d’un air assez sûre d’elle, afin de lui montrer qu’elle arriverait haut la main cet exercice. De plus, elle avait déjà assisté, petite, sa mère dans la préparation de ce gâteau. Celui remontait à plus de 8 ans maintenant, mais elle avait encore quelque reste. D’ailleurs, Liberty s’empressa de rechercher les bâtons de rhubarbe afin de les passer à l’eau. C’était une des seules tâches qu’elle avait le droit de faire plus jeune : laver les bâtons de rhubarbes. Voyant Simon toujours à ses côtés à l’observer, Liberty lui jeta un peu d’eau sur lui en riant.

« Tu comptes regarder tous mes faits et gestes ou m’aider un peu quand même ? A moins que tu souhaites que l’on prépare autre chose… ? »

Liberty avait posé cette question car elle savait que la préparation de ce type de gâteau était simple. N’étant pas une grande cuisinière, elle ne connaissait d’ailleurs que des préparations simples et rapides. Néanmoins, Liberty espérait rester sur cette recette qui lui rappelait tant de souvenirs…

Liberty sembla se dérider à vue d’œil lorsqu'elle comprit qu'il ne blaguait pas et qu'ils allaient réellement faire de la pâtisserie.

Elle sembla même avoir envie de rire lorsqu'elle l'observa enfiler son tablier. Il est vrai que cela n'était pas franchement masculin. Et encore, il avait évité le pire : le vieil elfe de maison qui l'avait aidé à tout organiser lui avait au départ proposé un truc hideux avec des fanfreluches roses et de grosses fleurs multicolores. De quoi anéantir immédiatement toutes ses chances de se rapprocher de la Serdaigle. Car si cuisiner semblait ravir la jeune fille, le Gryffon était lui aussi content de pouvoir repousser un peu le moment où ils devraient se pencher ensemble au dessus d'une potion à l'odeur nauséabonde. Il avait l'intuition que ça ne serait pas franchement la situation la plus romantique au monde...

La jeune fille examina avec attention les fruits à sa disposition et tandis que Simon continuait à prier pour qu'elle ne demande pas où se trouvaient les mirabelles, elle proposa : "Une tarte à la rhubarbe, ça te tente ?".

Comment avait-elle fait pour tomber sur SON dessert préféré ? Simon resta quelques secondes la bouche ouverte, cherchant l'inspiration pour lui faire part de cette drôle de coïncidence. Mais plus les secondes passaient, alors que Liberty s’emparait déjà de ladite rhubarbe en sacrifiant une fraise innocente au passage, plus il ne parvenait pas à trouver la manière de le lui dire sans que ça ressemble à une tentative grossière de se trouver des points communs avec elle. Si jamais il s'exclamait "Oh, c'est dingue, c'est mon dessert préféré à moi aussi !", elle croirait forcément qu'il disait ça uniquement pour lui faire plaisir. Or, si cela n'avait tenu qu'à lui, il aurait surement fait de la tarte à la rhubarbe le dessert national tant il adorait en manger. Il préféra jouer la carte de la prudence et répondit sobrement : Excellent choix.

La Serdaigle avait l'air de savoir ce qu'elle faisait puisqu'elle n'hésita pas une seconde avant de se saisir des ingrédients dont elle aurait besoin pour le reste de la préparation. Même la façon dont elle s'était attaché les cheveux lui donnait l'impression qu'elle se lançait dans la bataille avec une folle assurance. Ce qui fit flancher quelque peu Simon qui se demanda si il n'avait pas mis la barre beaucoup trop bas.

Mais lorsqu'elle lui lança d'un air impertinent : « Un conseil, commence déjà à chercher le morceau que tu vas me jouer après ! », il ne put s'empêcher de sourire largement. Cette confiance en elle était particulièrement déroutante. Lui même n'était pas quelqu'un de timide ou d'introverti, mais il était parfois peu sûr de lui. Il était donc assez admiratif de Liberty qui semblait incarner l'assurance.

Le garçon n'esquissa pas le moindre geste. Car avant de faire les choses telles qu'il les avait prévues, il voulait voir comment elle se débrouillait toute seule. Cependant, quand quelques gouttes d'eau vinrent s'échouer sur sa chemise, il fut bien obligé de sortir de son stoïcisme.

« Tu comptes regarder tous mes faits et gestes ou m’aider un peu quand même ? A moins que tu souhaites que l’on prépare autre chose… ? »

- Mademoiselle Owen, sachez que l'arrosage du professeur est totalement prohibé. Même quand il est affublé d'un tablier qui le met si peu en valeur.

Il s'empara d'un saladier en verre qui se trouvait à portée de main et le posa sur le plan de travail.

- A vrai dire, j'ai bien l'intention de t'aider. Mais quand je vois ce que tu as fait subir tout à l'heure à cette pauvre fraise innocente, sans afficher l'ombre d'un remord, comprend bien que maintenant j'hésite..., lui expliqua-t-il d'un ton faussement hésitant. Je ne sais pas si te donner ce rouleau à pâtisserie est une bonne idée par exemple...

Les yeux de Simon pétillaient de bonne humeur. Les choses prenaient la tournure qu'il avait espéré : il passait un bon moment avec Liberty, en toute simplicité. C'était beaucoup plus simple que toutes les scènes qu'il avait pu se jouer dans sa tête les jours d'avant.

- Mais je vote pour la tarte à la rhubarbe. La seule contrainte que je te pose, c'est de bien suivre la recette.

En disant cela, il prononça en informulé : *Accio livre de recettes*. Un livre très fin, de la taille d'une carte postale voleta depuis la plus haute étagère du meuble jusqu'à la table. Lorsqu'il atterrit, il fit cependant bien trop de bruit pour un livre de cette taille.

Le Gryffon ouvrit le livre puis tourna les pages jusqu’à ce qu'il arrive à celle concernant la tarte à la rhubarbe. A chaque page tournée, le livre grandissait à vue d’œil en hauteur comme en largeur. A la fin, il ressemblait d'avantage à un dictionnaire qu'à un livre normal.

La recette n'était pas particulièrement compliquée. Elle comportait en fait les mêmes ingrédients que ceux qui avaient déjà été apportés sur la table par la Serdaigle. La seule différence était que les dosages étaient ultra précis, ainsi que l'ordre ou la manière dans lesquels les ingrédients devaient être incorporés. Bien sûr, cela ne permettrait pas à la jeune fille de travailler à l'instinct. Mais il fallait qu'elle passe par là pour pouvoir ensuite faire le lien avec les potions.

- Mademoiselle Owen, sachez que l'arrosage du professeur est totalement prohibé. Même quand il est affublé d'un tablier qui le met si peu en valeur.

Liberty rit à cette remarque. Elle voulut lui répondre qu’au contraire, ce tablier le mettait en valeur. Cependant, la jeune fille ne dit rien, ne voulant pas faire du « rentre dedans ». Ce tablier lui donnait un air de professeur sans pour autant représenter l’autorité. Les idées se bousculaient dans la tête de Liberty pendant que celle-ci observait les faits et gestes de Simon. Le garçon semblait content d’être là et c’était réciproque. La Serdaigle était en train de passer un bon moment en compagnie du Gryffondor. Un moment avec le jeune sans le moindre chaudron ou ingrédient répugnant à l’horizon.
Liberty fut ravie d’entendre que son professeur validait sa proposition de tarte à la rhubarbe.

- Oui, chef ! s’exclama la jeune sorcière d’un air enjoué

D’un coup de baguette, un livre très fin s’envola devant les deux sorciers. Simon ouvrit ensuite le livre. Au fur et à mesure qu’il tournait les pages, le livre de recette gagnait en volume. La bleue et bronze adorait les livres, surtout ceux qui avaient une spécialité magique. Bien qu’elle ait grandi dans la sorcellerie, elle était toujours émerveillée devant la réaction des ouvrages. Certains ronronnaient, d’autres criaient ou se sauvaient avec leurs petites pates dans un environnement trop bruyant.
Liberty se pencha vers la page présentant la recette de la tarte à la rhubarbe. Elle pouvait y lire :

Spoiler:

Liberty lu attentivement la recette. Mouais, c’était à peu près la même recette que sa mère à deux ou trois détails près. La Serdaigle s’imaginait déjà à adapter la recette comme bon lui semble. Elle se dirigea vers le four, tourna le bouton pour le mettre à 180°. La jeune fille ne regarda pas l’heure. C’était quoi cette histoire de faire préchauffer un four pendant un certain temps ? Il fallait juste qu’il soit chaud point. Ainsi, la cuisinière fit comme si de rien n’était et se repencha vers le livre de recette.

La recette n'était pas particulièrement compliquée. Elle comportait en fait les mêmes ingrédients que ceux qui avaient déjà été apportés sur la table par la Serdaigle. La seule différence était que les dosages étaient ultra précis, ainsi que l'ordre ou la manière dans lesquels les ingrédients devaient être incorporés. Bien sûr, cela ne permettrait pas à la jeune fille de travailler à l'instinct. Mais il fallait qu'elle passe par là pour pouvoir ensuite faire le lien avec les potions. D’un coup de baguette magique, un bol gradué vint se oser en face de Liberty suivit par un paquet de sucre. 153 grammes ? La bleue et bronze fronça légérement les sourcils puis se décida de verser le sucre avec précaution dans le bol. Tout en versant, elle jeta un regard à Simon pour voir ce qu’il était en train de faire. Celui-ci l’observer. Liberty détourna le regard avec un petit sourire pour se repencher vers le sucre.

A détourner le regard, la jeune sorcière avait dépassé le dosage. Elle avait atteint les 160 grammes. Cela était égale pour la nouvelle préfète. Après tout, lorsqu’elle regardait sa mère cuisiner, cette dernière ne prêtait jamais attention à la quantité prescrite. De plus, c’était du sucre, plus c’est sucré meilleur s’est non ?
Néanmoins, Liberty chercha à détourner l’attention du Gryffondor afin qu'il ne lui fasse aucune remarque. Tout en versant le sucre dans le saladier, la blonde s’exprima :

Au fait, tu as continué tes recherches pour ton avenir après Poudlard ?

Sujet bateau dans le but que Simon ne regarde pas la quantité de sucre que Liberty versait mais plutôt afin qu’il la regarde elle. D’autre part, cela intéressée également la jeune fille…

Le Gryffon prit le parti de laisser faire Liberty, juste pour voir comment elle s'accoutumait des contraintes posées par la recette. Il avait une espèce d'intuition qu'il voulait vérifier...

La Serdaigle mit le four en route et Simon jeta un œil sur sa montre. Les durées de préchauffage très précises des elfes lui avaient paru un peu bizarres lorsqu'il les avaient lu, mais s'il voulait être sûre que la demoiselle réalise correctement l'exercice, il fallait bien qu'il puisse contrôler lui même chaque point de celui-ci.

Alors que le bol gradué et le sucre atterrissaient devant elle, un rayon de soleil filtra par la fenêtre et traversa la pièce jusqu'à eux. Les cheveux de Liberty furent immédiatement animés de reflets dorés, les mêmes que ceux qu'il avait pu apercevoir lorsqu'ils s'étaient rencontré à la bibliothèque. Il laissa filer de nombreuses secondes à la regarder, incapable de détacher le regard de sa chevelure. A chaque fois que la jeune fille bougeait, ses cheveux faisaient de même et de subtiles nuances d'or apparaissaient alors dans leur reflet.

Soudain elle tourna la tête vers lui, surement pour savoir pourquoi il n'avait pas décroché un mot depuis qu'elle avait lu la recette. Il lui fit un petit sourire, légèrement gêné d'avoir été pris la main dans le sac à la regarder. Hors de question qu'elle flippe en le prenant pour une sorte de fétichiste des cheveux...

Il reporta son attention sur le bol puis vérifia les termes de la recette. 153 grammes. La graduation du bol indiquait 160 grammes. Voilà que l'on touchait du doigt le problème de Mademoiselle Owen : la concentration. Ou peut-être la précision. Il n'avait pas la certitude qu'elle s'était rendu compte de son erreur, mais son intuition allait peut-être se vérifier plus tôt qu'il ne l'aurait cru.

Alors qu'elle versait la totalité du sucre dans le saladier, Simon ouvrit la bouche, prêt à reprendre son rôle de prof d'un jour pour lui indiquer son erreur. Mais la demoiselle fut plus rapide que lui et demanda :

Au fait, tu as continué tes recherches pour ton avenir après Poudlard ?

Une façon subtile de détourner son attention. Qui fonctionna très bien puisque le jeune homme oublia complètement le sucre et lui répondit :

- Eh bien, j'ai étudié plusieurs possibilités, me suis abimé les yeux sur des tas et des tas de plaquettes de présentation de métiers... Je suis même allé poser des questions à certains profs - très mauvaise idée d'ailleurs. A en entendre certains, prof à Poudlard est bien entendu le meilleur métier du monde sorcier, ajouta-t-il avec une grimace. Je crois qu'il ne me reste plus que deux choix désormais : être prof - ce qui implique de rester vivre ici pour les trente prochaines années - ou accepter ta proposition de conduire le Magicobus.

La dernière idée faisant bien entendu référence à leur dernière conversation, il l'avait annoncé d'un air très sérieux, comme s'il envisageait véritablement cette option.

- Je pourrais aussi devenir chef pâtissier, dit-il en s'emparant du saladier, ce que je ferais sans doute mieux que toi, étant donné que moi je sais lire une recette, indiqua-t-il gentiment. Tu n'as pas préparé le bon grammage de sucre et tu t'apprêtais à le verser en totalité dans le saladier alors qu'ils indiquent qu'il faut en mettre seulement la moitié, expliqua-t-il.

Il avait dit cela en souriant pour que Liberty comprenne que ce n'était pas vraiment un reproche qu'il lui faisait.

- Si tu ne verses pas les bonnes quantités, tu risques d'obtenir un résultat vraiment inverse à celui que tu espérais. Autant en pâtisserie, quelques grammes de sucre en plus ne changeront pas fondamentalement les choses, autant en potions... Simon remua légèrement sa baguette et la moitié du sucre fut réexpédiée dans le bol gradué. Une fois, je n'ai pas vu qu'il y avait une rature sur la liste d'ingrédients du bouquin que l'on partageait avec mon voisin, et j'ai versé huit gouttes d'essence de belladone dans mon chaudron. Je me suis rendu compte trop tard qu'il fallait en mettre seulement deux. Le chaudron a fondu et j'ai failli perdre un orteil, raconta-t-il en rigolant.

Le jeune homme s'occupa de verser 1/4 de la farine dans le saladier puis la cannelle. Il laissa ensuite la main à Liberty afin qu'elle poursuive en reproduisant les mêmes gestes pour le sucre, la farine et la cannelle, comme demandé dans la recette.

Pendant qu'elle était à l’œuvre, il poursuivit :

- Tu sais, par rapport à mon avenir, j'ai quand même une option un peu plus sérieuse en tête. J'ai même emprunté un livre à la bibliothèque pour me documenter. C'est quelqu'un qui fréquente beaucoup cet endroit qui me l'a conseillé... Il me semble que le titre c'est "Devenir Auror" ou quelque chose comme ça...

Liberty venait d’essayer de détourner l’attention du jeune homme afin de ne pas se faire réprimander de son manque d’attention. Voyant que Simon lui répondait, la Serdaigle fut assez fière de son petit tour. Elle ne voulait pas manipuler le Gryffondor, loin de là. Elle ne voulait simplement pas le décevoir.

La jeune sorcière rit à la dernière proposition. Elle se souvint alors de sa rencontre avec Simon, à la bibliothèque. Il était devant une montagne de plaquettes sur les différents métiers de la magie. D’ordinaire, la bleue et bronze n’aurait pas accosté un autre élève de Poudlard qui lui était inconnu. La jeune fille aimait jouer la carte de la sécurité. Mais ce jour-là, c’était différent. Le rouge et or lui avait tout de suite inspiré confiance. En quelques minutes, Liberty lui avait trouvé beaucoup de qualités.

- Ce n’est pas une si mauvaise idée de rester ici, lui dit la jeune sorcière.

Liberty faisait référence au métier de professeur à Poudlard. La blonde venait tout juste de rencontrer Simon qu’il allait devoir bientôt partir. Bien qu’elle ne connaisse que depuis peu, elle aurait aimé partager plus de moments avec le garçon. Mais, elle était en sixième année et lui en septième. Le Gryffondor quittera bientôt l’école de sorcellerie.

Simon ne sembla pas avoir entendu sa remarque et s’empara du saladier. Il lui fit remarquer, gentiment soit, qu’elle n’avait pas bien lu la recette. Liberty savait qu’elle n’avait pas préparé le bon grammage de sucre, mais elle avait loupé le passage où elle ne devait mettre que la moitié dans le saladier. La Serdaigle regarda le Gryffondor agiter sa baguette pour que le sucre en trop retourne dans le bol gradué. Bien que le jeune homme ne lui ait pas dit cela sur un ton de reproche, la blonde était déçue d’avoir déjà échoué dès la première étape. Elle écouta d’une oreille l’anecdote du chaudron fondu. S’il savait le nombre de fois que sa potion avait explosé, avait giclé sur son voisin ou lui avait brûlé les cheveux… Quoique, peut être le savait-il et que c’était pour cela qu’il n’avait pas voulu faire tout de suite l’essai avec une potion.

Le sorcier se chargea de versa ¼ de la farine dans le saladier puis la cannelle. Il s’écarta ensuite pour laisser la place à Liberty. Cette dernière se pencha une nouvelle fois vers la recette afin de ne plus faire d’erreur. Elle reproduit les mêmes gestes que Simon, puis s’empara de sa baguette afin de mélanger trois fois dans le sens des aiguilles d’une montre. Pendant ce temps, Simon continua à l’observer puis prit la parole :

- Tu sais, par rapport à mon avenir, j'ai quand même une option un peu plus sérieuse en tête. J'ai même emprunté un livre à la bibliothèque pour me documenter. C'est quelqu'un qui fréquente beaucoup cet endroit qui me l'a conseillé... Il me semble que le titre c'est "Devenir Auror" ou quelque chose comme ça...

Le sourire aux lèvres, la sorcière ajouta le reste de la farine et de la cannelle en une fois avant de lui répondre.

- Il me semble que c’est un conseil plus judicieux que conducteur de Magicobus, en effet, répondit la sorcière en lui jetant un regard de coin toujours avec le sourire. Lib’ se pencha une nouvelle fois vers la recette pour être sûre de ne pas faire d’erreur. Je suis certaine que tu as toutes les qualités requises pour avoir ce poste.

Contrairement à d’habitude lorsqu’elle est gênée, l’anglaise ne porta pas sa main dans ses cheveux mais en direction du moule comportant une partie de pâte sablée. Les elfes lui avaient déjà mâché le travail concernant la pâte sablée, et cela arrangeait la sorcière.
Un silence s’installa entre les deux élèves. Il ne s’agissait pas d’un silence pesant, mais plutôt un silence nécessaire pour que Liberty soit attentive et ne rate pas la recette. Elle suivit les instructions à la lettre. Elle releva la tête après placé les morceaux de rhubarbe. La sorcière avait minutieusement coupé les morceaux de rhubarbe comme l’indiquait la recette. La jeune fille était assez fière d’elle. Simon ne l’avait pas repris une seule fois tout au long de la préparation. Elle mit fin à la recette en appliquant à la lettre les démarches à faire. Elle termina par couvrir le tout avec une autre partie de la pâte.

- Soit bon joueur, à part la petite erreur de début, j’ai cuisiné comme un chef ! Je crois que je mérite bien un air de musique.

Liberty lui dit ses paroles en s’emparant du torchon que Simon avait dans ses mains. Avec un sourire, elle se dirigea vers le four afin de l’ouvrir et là …

BAM !

Un liquide bleuâtre lui explosa à la figure. Liberty était désormais recouverte de la tête au pied de ce produit de couleur bleu. Heureusement pour elle, il était tiède et non brulant. Le schtroumpf vivant se passant la main dans les cheveux pour voir l’étendu des dégâts. « C’est pas vrai ! » lâcha-t-elle enfin.

Liberty éprouva d’abord un sentiment de honte. Elle n’avait jamais été aussi ridicule de toute sa vie. Pourquoi fallait-il que ce rendez-vous, oups, plutôt ce cours se termine en désastre ?! Puis, la Serdaigle se mit à exploser de rire. Etrangement, elle pensa que cette couleur était très appropriée au vu de sa maison à Poudlard.

- J'ai besoin d'aide, je crois, déclara Liberty en se tournant vers Simon.

Simon gardait le regard rivé sur le saladier - manoeuvre destinée seulement à ce que Liberty ne se rende pas compte que ses yeux vagabondaient plus que de raison vers elle. Dans le cas contraire, le regard qu'il aurait lancé à la Serdaigle aurait fait comprendre à cette dernière que rester à Poudlard pour la voir elle était une option particulièrement tentante. Les mots de la sorcière, prononcés l'air de rien, ne laissaient pas Simon indifférent, contrairement à ce qu'il pouvait laisser paraître.

Depuis qu'il l'avait rencontré à la bibliothèque, il n'avait pas arrêté de penser à ce qui lui ferait plaisir, à la façon dont il pourrait s'habiller ce jour là, à ce qu'il pourrait lui dire - et surtout éviter de lui dire pour ne pas passer pour un débile profond. Bref, il n'avait pas arrêté de penser à elle. Et c'était assez nouveau pour lui.

Non pas qu'il n'ait jamais pensé à d'autres filles avant. Il avait même eu une petite amie pendant plusieurs mois. Mais vu dans quelles conditions leur histoire s'était déroulée -et surtout terminée- , il préférait ne pas y repenser. En tout cas c'était la première fois depuis longtemps qu'il rencontrait quelqu'un avec cette assurance et ce petit brin d'originalité en même temps.

La sorcière lisait la recette avec beaucoup d'attention et sa concentration était assez amusante à regarder. Il était content de voir qu'elle faisait des progrès à vue d’œil.

Lorsqu'elle lui dit qu'elle était certaine qu'il avait toutes les qualités requises pour le poste, Simon restât encore une fois silencieux. Ce qu'elle venait de lui répondre le flattait terriblement mais il ne savait pas comment le lui dire. Trouver sa voie était certainement ce qui lui avait posé le plus de problèmes depuis ces trois dernières années. Et il avait suffit qu'il la rencontre pour qu'il semble avoir bien plus de certitudes qu'avant. Il réussit finalement à articuler :

- Si tu parviens à réaliser les potions aussi bien que les tartes à la rhubarbe, c'est gagné d'avance pour ton examen... Et là si on fait équipe tu pourras enfin te venger de moi et de mes exercices de pâtisserie, lui assura-t-il en riant.

Alors qu'elle terminait la préparation, elle le regarda et lui rappela sa promesse du début :

- Soit bon joueur, à part la petite erreur de début, j’ai cuisiné comme un chef ! Je crois que je mérite bien un air de musique.

Il est vrai qu'elle avait appris rapidement de ses erreurs et qu'elle avait fait beaucoup d'efforts pendant toute la leçon. Et puis de toute façon il avait bien l'intention de tenir sa promesse. Le garçon fit mine de réfléchir avant de lui donner une réponse, mais la bleu et argent n'attendit pas qu'il se soit décidé et lui piqua le torchon qu'il avait dans les mains pour pouvoir ouvrir la porte du four. Alors qu'elle se penchait, ses cheveux blonds créant comme à leur habitude un petit halo doré tout autour de sa tête,...

BAM !

Un liquide bleu explosa par la porte ouverte du four pour finir sa course sur Liberty qui fut recouverte entièrement. Le halo doré s'était fait la malle pour ne laisser la place qu'au truc bleu à l'aspect un peu gluant. Étant donné la distance, Simon avait été relativement épargné, mais le bas de son pantalon et ses chaussures portaient les stigmates de l'explosion.

Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? La stupéfaction se lisait sur le visage de Simon tandis qu'il essayait d'analyser à toute vitesse ce que pouvait bien être cette substance. Liberty avait l'air d'encore moins supporter la chose. De grosses gouttes turquoises dégoulinaient le long de ses bras pour s'écraser sur le sol. Au moins elle n'avait pas l'air d'avoir été blessée physiquement.

Le garçon se rapprocha de Liberty pour... pour quoi d'ailleurs ? La réconforter ? Pas sûr que le moment soit bien choisit pour la prendre dans ses bras. Il allait lui demander si tout allait bien quand elle se retourna en éclatant de rire avant d'admettre qu'elle avait besoin d'aide. Décidément, cette fille était totalement imprévisible. Mais son rire était tellement contagieux et la situation tellement saugrenue qu'il se mit à pouffer de rire avec elle.

- Merlin, c'était quoi ça ? finit-il par demander. Tu vas bien ? Enfin, j'veux dire tu n'es pas brûlée ou... Attends, ne bouge pas.

Délicatement, il posa un doigt sur son épaule et ramassa un peu de substance pour mieux l'observer. Le liquide était épais et tiède. Et pas gélatineux contrairement à ce qu'il aurait pu penser. Il le frotta entre ses deux doigts tout en observant le four. L'intérieur était complètement recouvert par le"truc" et une légère fumée bleutée s'en échappait.

- Je ne sais pas c'que c'est alors...le mieux ça va être de t'enlever ça rapidement. *Au cas où ta peau se couvrirait de cloques...* Ça il avait préféré le penser que le dire tout haut. Il avait l'intuition que dire à une fille qu'elle risquait d'avoir des cloques sur la peau n'était peut-être pas l'idée du siècle. Il faudrait que je trouve une serviette ou... Il s'arrêta soudain en se rendant compte que le minuscule échantillon de truc bleu qu'il avait touché s'obstinait à rester coller sur sa peau. Magiquement collé en fait. Ce truc ne part pas, il reste collé, fit-il remarquer à la Serdaigle.

Il réfléchissait à toute vitesse à un moyen d'enlever ça. Il ne pouvait pas juste frotter les zones en espérant que ça tombe puisque tout ce qu'il obtiendrait serait que la substance vienne sur lui et non plus sur la jeune fille. Passer ça sous l'eau n'avait pas l'air très prometteur et il était hors de question de tenter le Recurvite sans savoir où s'arrêterait le récurage. Il essaya de tirer sur le petit rond bleu qu'il avait désormais au bout du doigt, mais il s'obstina à rester à la même place.

Soudain il avisa sa baguette et se rappela d'un sort qu'il avait appris avec d'autres amis de Gryffondor. Un sort qui avait peu d'intérêt en matière scolaire mais qui pourrait peut-être leur sauver la mise dans ce cas précis. Il prit sa baguette et regarda la jeune fille.

- J'ai peut-être une idée... J'espère que ça va marcher, mais j'ai besoin que tu me fasses confiance. Je vais essayer d'envoyer tout ce truc bleu dans le placard qui est là, dit-il en désignant le meuble sur sa droite. Surtout ne bouges pas. Tu es prête ?

Alors que la jeune fille hochait la tête, Simon levait sa baguette : Waddiwasi ! dit-il distinctement en pensant le plus possible au placard. Un trait de lumière violet toucha Liberty en plein ventre.

La substance se décolla d'un seul coup et partit comme une balle de fusil jusque dans le placard. La vitesse avec laquelle cela se produisit propulsa la jeune fille jusque dans les bras de Simon, qui, déséquilibré, tomba à la renverse sur le sol.

HRPG : Mille excuse pour ce retard :(

Liberty se tenait toujours près du four qui était à l’origine de son humiliation. Après avoir éclaté de rire, la sorcière se rendit compte que cette situation était plus que ridicule. Il fallait qu’un tel événement arrive aujourd’hui, lors de son premier « rendez-vous » avec Simon. La vie était beaucoup trop injuste. C’était la première fois que la jeune fille faisait autant attention pour plaire à quelqu’un. Elle n’avait jamais eu de relation avec un garçon à Poudlard, chose qui ne semblait pas être passé inaperçu au vu de l’altercation que Liberty avait eu avec un autre Gryffondor. Non pas que la blonde soit repoussante. Mais elle pouvait être considérée comme ce genre de fille banale mais mignonne.

Le rouge et or finit par s’avancer vers elle. Ils rirent ensemble pendant plusieurs secondes puis il la questionna sur la substance qui était présente sur elle. La jeune fille haussa les épaules, ce qui fit tomber de grosses gouttes visqueuses sur le sol. Non, elle ne devait vraiment pas être à son avantage. Heureusement qu’il n’y avait pas de glace, au moins, elle ne voyait son reflet nulle part. Malheureusement, Simon était la dernière personne que Liberty voulait être vue dans cet état. Son rire la rassura tout de même. Il n’avait aucune intonation de moquerie. De plus, il semblait s’inquiéter pour son état.

Non, ça ne brûle pas… C’est juste tiède, lui répondit Liberty en se frottant les deux mains.

Le Gryffondor lui toucha légèrement l’épaule. Cependant, la substance était suffisamment épaisse pour que l’anglaise ne sente pas le contact de la main du garçon sur sa peau. Simon constata ensuite que ce liquide magique restait collé sur la peau. Liberty écarquilla les yeux et chercha à retirer la texture bleue présente sur ses mains. Rien n’y faisait, cela ne partait pas. Le cœur de la Serdaigle commença à s’emballer. Elle savait qu’elle n’allait pas rester définitivement comme ça, mais elle se voyait déjà devoir traverser tout le château en direction de l’infirmerie. Défiler dans un tel accoutrement n’améliorerait pas sa réputation.

Lorsque Simon lui dit qu’il avait une idée, Lib’ le regarda, pleine d’espoir. C’était bizarre, elle avait une entière confiance en lui, alors qu’elle ne l’avait jamais vu pratiquer de la magie. Elle savait pourtant qu’il ne tenterait rien qu’il puisse la mettre en danger. La préfète acquiesça lorsque son interlocuteur lui demanda si elle était prête. Lorsque son ami pointa sa baguette vers elle, Liberty ferma les yeux, ne voulant pas voir le résultat. Elle l’entendit prononcer la formule « Waddiwasi ». Surprise, la bleue et bronze sentit le sortilège percuter son abdomen. C’est pourquoi, elle ouvrit les yeux pour voir ce qu’il se passait. Liberty vit alors la substance bleue présente sur sa peau et ses vétements se décoller d’un seul coup. La vitesse surprit la blonde et celle-ci perdit l’équilibre. Sans comprendre, Liberty se retrouva dans les bras de Simon, qui certainement surpris et déséquilibré, tomba à la renverse.

Liberty s’était accrochée à Simon qui amorti la chute de la jeune fille. La chute n’était pas brutale. La sorcière avait eu le sentiment d’être tombée au ralenti. Elle se trouvait désormais « au-dessus » du jeune homme. Autrement dit, elle écrasait Simon. Elle, qui, au moindre petit contact avec le garçon, était gênée, elle était servie. Elle ne savait pas ce qui la mettait le plus mal à l’aise : le fait d’avoir ressemblé à schtroumf vivant ou être actuellement dans les bras de Simon. Non pas que ça l’a dérangeait, au contraire.

La Serdaigle releva doucement la tête, toujours allongée sur Simon. Elle fit bien attention à ce mouvement, elle qui est si maladroite. La jeune fille jeta un regard désolé au Gryffondor. Leurs visages étaient si proches, que Liberty ne réussit pas à détacher ses yeux de ceux de Simon. Elle n’aurait jamais pu contempler son visage de si près. Son cœur commençait à s’emballer. Quelques secondes (ou minutes ?) plus tard, la blonde se rendit compte de ce qui était en train de se passer et elle sentit ses joues s’empourprer. Elle était toujours dans cette position qui était plus que douteuse.

Oh… souffla Liberty. Je suis vraiment désolée… vraiment désolée …

La jeune fille se redressa alors brusquement, complètement désorientée. Elle aurait voulu récupérer son sens de la répartie, mais il devait s’être envolé avec ce liquide magique. La bleue et bronze n’avait plus qu’une envie : prendre les jambes à son coup. A la place, son corps se sépara de celui de Simon. Elle s’éloigna du sorcier, mais resta assise en tailleur sur le sol. Elle avait toujours les joues en feu. Son tic lui fit passer sa main dans ses cheveux. Ses cheveux étaient redevenus doux et lisses comme à son arrivée. Ils semblaient avoir repris leur couleur naturel.

Liberty, qui avait soigneusement évité le regard de Simon, le regarda à nouveau. Il était toujours allongé sur le sol et l’observait. Après quelques instant de silence, la préfète décida de briser la glace. Contrairement à d’habitude, sa voie était tout sauf confiante.

Simon, je… J’ai vraiment gâché cette après-midi… Je comprendrais que tu partes en courant…

La déception, le regret, la honte… Tous ces sentiments pouvaient se lire sur le visage de Liberty. Toujours assise, la jeune fille avait prononcé ses mots en fixant le sol, sans regarder son interlocuteur.

Le souffle coupé.

Déja parce que la substance mystère s'était décollé de la peau de Liberty avec tellement de force qu'elle n'avait semblé laissé qu'une traînée turquoise sur son sillage.

Ensuite parce que la Serdaigle lui était tombée dans les bras, et que la chute, bien que douce, avait fait rentrer Simon en contact avec le sol un peu trop rapidement à son goût.

Enfin parce que la jeune fille avait son regard plongé dans le sien depuis un temps qu'il était totalement incapable de déterminer. A ce moment précis, la seule chose dont il était sûr, était qu'il n'aurait voulu être à aucun autre endroit au monde. Ni lui, ni Liberty ne semblait pouvoir ou vouloir bouger. Le temps était encore une fois suspendu, comme lorsqu'il lui avait pris la main un peu plus tôt, mais en deux fois, cinq fois, dix fois plus violent. Il aurait bien aimé pouvoir observer la situation, analyser la meilleure façon de prolonger ce moment sans que ce soit bizarre pour eux. Mais même un sorcier était bien obligé parfois d'agir sans magie. Et de toute façon, même si un tel sort avait existé, son cerveau était tellement comme plongé dans du coton qu'il n'aurait pas pu exécuter le sort.

Il ne pouvait rien faire d'autre que la regarder, observer les éternels reflets d'or de ses cheveux, qui, Merlin merci avaient retrouvé leur aspect naturel. Et ses yeux étaient d'un bleu magnifique. Simon ne comprit pas tout de suite ce que le regard de Liberty voulait exprimer. Peut-être parce que lui même vivait un moment tellement intense qu'il ne pouvait concevoir qu'elle puisse avoir quelque chose à se faire pardonner.

Et pourtant, au bout de quelques secondes, il vit bien que plein d'émotions se mêlaient dans ses yeux. La surprise puis la gêne, la gêne de se retrouver dans cette position et aussi, ce qu'il ne comprit qu'un peu après, la volonté de s'excuser pour ce qui venait de se passer... Liberty se releva et s'assit en tailleur à côté de lui tout en disant dans un souffle : Oh…Je suis vraiment désolée… vraiment désolée….

Ses joues étaient rouges et son regard fuyant. Puis elle passa sa main dans ses cheveux. Simon savait maintenant ce que signifiait ce geste : aucun doute, elle était mal à l'aise.

Simon se releva légèrement sur ses coudes, mais garda le reste du corps allongé. Il était légèrement décontenancé. Devait-il la laisser reprendre ses esprits ? Ou au contraire la serrer dans ses bras ? Bizarre comme cette idée émergeait régulièrement dans ses pensées cette après-midi...

Lorsqu'elle finit enfin par recroiser son regard, Simon était si soulagé qu'elle le regarde à nouveau, qu'il ne savait pas quoi dire. Ils laissèrent ainsi le silence s'installer pendant de longues secondes. Autant dire qu'il était beaucoup plus difficile de reprendre une conversation après ce qui venait de se passer. Pourtant le Gryffon savait que c'était à lui de dire quelque chose. De lui dire qu'elle n'avait pas à être désolée. Et puis désolée de quoi d'ailleurs ? Ce n'était pas elle qui avait piégé le four avec ce truc bleu, non ? Plus il y pensait, plus il se disait qu'un elfe avait dû oublier un truc magique du précédent occupant de la salle lorsqu'ils avaient tout installé la nuit précédente. Ou alors il s'agissait d'une mauvaise blague. Mais de qui ?

Alors qu'il retournait le problème dans sa tête, la voix de la Serdaigle finit par se faire entendre. Mais pas avec le même aplomb que d'ordinaire.

- Simon, je… J’ai vraiment gâché cette après-midi… Je comprendrais que tu partes en courant…

Simon ouvrit de grands yeux, l'air sincèrement étonné. Il ne pouvait pas la laisser croire ça. Pas alors que son propre cœur semblait quelques minutes avant sur le point de sortir de sa cage thoracique sous le coup des émotions qu'il ressentait. Pas alors que ses sentiments s'étaient clairement développé pour elle depuis qu'elle l'avait abordé dans la bibliothèque. Pas alors qu'il n'attendait que de pouvoir la revoir encore et encore, quitte à lui faire réviser toutes le programme de Poudlard s'il le fallait.

Le jeune homme quitta sa position allongée pour s'asseoir et venir se rapprocher de Liberty, de façon à ce que son épaule touche la sienne.

- Je ne sais pas pourquoi tu es désolée. Je viens d'apprendre à me débarrasser d'un truc bleu, assez coriace et dont je n'avais jamais entendu parler avec un sort que j'avais quasiment oublié. Si ça se trouve, ça va me sauver la vie aux ASPIC, dit-il en plaisantant.

Il avait une petite appréhension à aller plus loin dans ce qu'il voulait lui dire. Enfin dans la partie sérieuse de ce qu'il voulait lui dire. Mais quand il avisa les joues toujours roses et le regard de la Serdaigle, il se dit qu'il n'avait d'autre choix que de lui exprimer le fond de sa pensée. Même si ça lui donnait l'impression de sauter du haut de la tour d'astronomie sans élastique ni parachute...

Il chercha à capter son regard, et voyant que Liberty gardait ses yeux obstinément rivés vers le sol, il prit délicatement son menton entre ses doigts et lui fit tourner la tête vers lui.

- Cette après-midi était l'une des meilleures que j'ai passé depuis que je suis à Poudlard, lui révéla-t-il très sérieusement. Je n'ai aucune envie de m'enfuir en courant, déja parce que je suis très bien ici avec toi, que je te dois un morceau à la guitare et qu'en plus, je pense qu'on peut toujours réussir à faire cuire ce gâteau. Et la tarte à la rhubarbe est précisément mon dessert préféré à moi aussi, avoua-t-il avec un grand sourire, tout en libérant son menton.

Bien sûr il avait un peu noyé le poisson en intégrant quelques plaisanteries dans sa tirade, comme à son habitude. Mais il espérait vraiment qu'elle avait compris le plus important : le fait qu'avec elle il se sentait très bien.

- A moins que tu préfères aller goûter une vraie bonne tarte à la rhubarbe à Pré-au-Lard, auquel cas cela me laisserait le temps de peaufiner un morceau de guitare pour lequel je serais à peu près sûr de jouer correctement. Mais c'est toi qui choisit, n'y voit là aucune intention de t'influencer de ma part, ajouta-t-il d'un air faussement sérieux.

A vrai dire, manger une part de tarte ici ou à Pré-au-Lard lui importait peu. Ce qui lui importait en revanche était de faire durer un peu ce samedi après-midi...

[HS : Posté pour Noël finalement Wink

]

Le regard toujours rivé sur le planché, Liberty n’eut pas l’occasion de voir la réaction de Simon après avoir prononcé son excuse. Elle qui avait voulu plaire au Gryffondor, elle n’avait réussi qu’à prouver qu’elle était maladroite et malchanceuse. Ce genre de chose n’arrivait qu’à Liberty c’était certain. Quelles étaient les probabilités qu’un four, objet moldu de base, lui explose à la figure la recouvrant d’un liquide magique ?

Soudain, la sorcière sentit l’épaule du jeune homme frôler la sienne. Liberty ne sursauta pas à ce contact. Etait-ce dû à la précédente chute ? Dans tous les cas, la Serdaigle ne réagit pas à la remarque du Gryffondor. Elle esquissa un sourire à sa dernière remarque sur les ASPIC. Cependant, ce sourire était masqué par sa longue chevelure blonde qui lui entourait le visage. Le garçon ne pouvait pas s’empêcher de plaisanter, dans n’importe quelles circonstances. Cependant, une nouvelle fois, le sens de la répartie de Liberty s’était envolé. C’est pourquoi, elle resta silencieuse à cette remarque, ne changeant pas de position.

Pour la énième fois de l’après-midi, Simon venait de la surprendre en lui prenant délicatement son menton afin qu’elle puisse entendre ce qu’il avait à dire. Liberty ne s’attendait pas à ce contact voulu. Elle pouvait sentir les doigts du jeune homme sur son visage, chose qu’elle appréciait. Son cœur s’emballa de nouveau. Il cognait si fort dans sa poitrine. Ses oreilles commençaient à bourdonner. Elle affrontait enfin le regard de Simon. Et quel regard ! Ses yeux étaient bleus mais tendait vers le gris,… Liberty n’arrivait à déterminer la couleur des yeux de son interlocuteur. Ils étaient pourtant si près…

Puis, Simon s’exprima de nouveau, l’extrémité de ses doigts toujours en contact avec son visage. Il avait commencé sa tirade d’un ton très sérieux. Il venait de lui confier qu’il appréciait sa présence, (et la tarte à la rhubarbe, soit dit en passant !) et il souriait ! C’était plutôt bon signe pour la bleue et bronze. La culpabilité s’envola pour faire place au soulagement. *Simon est très bien ici avec moi ! Simon est très bien ici avec moi !* Cette pensée tambourinée dans la tête de Liberty, que celle-ci n’entendit qu’un morceau de sa dernière phrase. Elle ne s’était même pas rendu compte que Simon avait lâché son menton.

On reste ici alors, déclara Liberty. Elle hésita… puis lui pris la main afin de lui montrer qu’elle voulait continuer à passer le reste de l’après-midi avec lui, juste avec lui.

Liberty n’a jamais été très forte pour exprimer ses sentiments. Celle-ci gardait tout pour elle et ne s’extériorisait que très rarement. Le fait que Simon lui dise clairement son ressenti aurait pu l’inciter à partager également ses sentiments. Cependant, la blonde ne savait pas comment s’y prendre.

La préfète essaya de reprendre ses esprits. Elle devait reprendre la conversation. Peut être que Simon attendait à ce qu’elle lui dise que c’était réciproque. Ca l’était. Elle continuait à serrer la main du garçon, en tournant la tête pour observer le four piégé et le gâteau tronant sur la table. Liberty tourna ensuite sa tête vers Simon, le sourire aux lèvres.

Personnellement, je ne retente pas l’expérience du four, mais si tu te sens d’humeur aventurier, je t’en prie, dit la jeune fille en plaisantant. L’idéal serait d’aller aux cuisines, ou de demander à un des elfes de nous faire chauffer la préparation. Il y aura moins de risque.

- CRAC - Sur ces paroles, un elfe transpalana à côté d’eux. Liberty sursauta, ce qui lui fit lâcher la main de Simon. La petite créature s’inclina légèrement et sans dire un mot disparu avec la préparation de tarte à la rhubarbe.

Liberty venait d’observer la scène, les sourcils levés, surprise (encore une fois !) de ce qu’il se passait. Lorsque l’elfe eut disparu, Liberty haussa les épaules, et dit avec un grand sourire :

Je crois que tu vas devoir me jouer un morceau de guitare en attendant…

La jeune fille distinguait au loin un étui de guitare.

[HS : C'est un mini-RP pour pouvoir terminer et libérer le sujet Smile

]

La Serdaigle fit le choix de rester ici, ce qui soulagea secrètement le Gryffon. Il avait peur qu'en quittant la salle sur demande, la magie de l'instant ne disparaisse en un rien de temps.

Mais pour le moment, ce qui lui occupait le plus l'esprit, c'était le contact de la main de la jeune fille dans la sienne. Peut-être que le saut en parachute allait devenir sa discipline préférée finalement...

Elle se retourna vers lui, le sourire aux lèvres. Le regard de Simon s'attarda involontairement sur celles-ci. Elles étaient parfaites, roses et... Et ça n'était absolument pas le moment de l'embrasser. Même s'il en mourrait d'envie. Il fallait qu'il trouve le moment idéal. Pour que ce premier baiser ait un sens.

Il tenta donc de se concentrer sur les mots qui sortaient de sa bouche et ne put qu’acquiescer à sa proposition, tout en priant intérieurement pour ne pas avoir l'air trop idiot à la regarder comme ça, sans rien dire.

Mais le bruit d'un transplanage le stoppa net dans ses rêveries et il regarda d'un air interdit le petit elfe s'emparer de leur tarte et partir avec.

- Je crois que tu vas devoir me jouer un morceau de guitare en attendant…

Simon laissa échapper un petit rire. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle ne perdait pas de vue ses objectifs. Il lui lâcha donc la main à contrecœur et se releva. Il ne savait pas vraiment ce qu'il allait pouvoir lui jouer. Il pouvait bien sûr faire une reprise, mais il n'avait aucune idée des goûts de la jeune fille. Il y avait aussi ce morceau sur lequel il travaillait depuis quelques semaines... Pas sûr qu'il soit abouti. Il n'y avait qu'une façon de le savoir.

- Après toutes nos péripéties, je pense que tu l'as bien mérité c'est vrai, admit-il en sortant sa guitare de la housse. Il faudra être indulgente, ça ne fait pas longtemps que je bosse dessus. Et tu vas voir les rythmes sont assez différents, donc il est possible que je ne sois pas juste...

Bon, il avait assez tergiversé, plus moyen de reculer maintenant...

Spoiler:

Le jeune homme sentit s'envoler tout son stress dès que les premières notes de guitare s'élevèrent dans la salle sur demande.

L'après-midi continua avec d'autres morceaux de musique, entrecoupés de morceaux de tarte à la rhubarbe. Ce fut sans nul doute le meilleur après-midi que passa le jeune homme à Poudlard...

¤ Fin du RP ¤

(RP avec Spencer)

Drayke quitta la salle commune de Serpentard à 19h30 comme convenu. Il s’assura que personne ne le suivait puis remonta les escalier pour accéder au septième étage. C’était là que se trouvait la légendaire salle sur demande ; salle autrefois secrète et cachée, elle était aujourd’hui connue de tous depuis la révolution Poudlardienne organisée par Londubat des années et des années auparavant. Drayke passa trois fois devant l’emplacement stratégique en s’efforçant de penser à une salle d’entrainement. Il ouvrit les yeux à la fin de son troisième passage et constata sans surprise qu’une porte était apparue dans le mur encore vierge quelques instants avant.

Le serpentard s’était mis d’accord avec un serdaigle de son âge. Puisque les professeurs ne daignaient pas leurs apprendre de vrai sortilèges, ils le feraient par eux même. Après tout, avec les livres appropriés et un peu d’entrainement, il doutait que l’aide d’un sorcier plus âgé soit nécessaire. Une fois à l’intérieur de la salle, la porte se referma derrière lui et le jeune homme se retrouva devant une imposante pièce composée de mannequins de bois, d’un terrain d’exercice ainsi que de coussins et d’une bibliothèque.

Drayke sorti son livre de son sac et le posa sur la table. Il tourna les pages jusqu’à trouver le sortilège sur lequel son choix s’était arrêté : « Fustigeaflamma ». Un sortilèges difficiles à mettre en pratique et peu enseigné du fait de son caractère essentiellement agressif. Utilisation déconseillée et, aux dires des professeurs loin, très loin au dessus des compétences des élèves. Drayke s’assis et sorti sa baguette. Spencer allait bientôt arriver, il verrait alors ce que valait le serdaigle.

Une semaine. Cela faisait une semaine que Spencer attendait ce moment. Depuis qu’il avait lu le nom de ce sort à la bibliothèque, dans un grimoire de sortilèges avancés. Mais il lui avait d’abord fallu trouver un partenaire. Naturellement, le garçon s’était tourné vers les Serpentards. Mais quel Serpentard ? Il était un sang-mêlé, et donc mal vu par une majorité des verts et argent. La réponse s’était imposée deux jours plus tôt. Drayke Alhuin, septième année, impartiale sur le sang et déterminé à faire ses preuves dans toutes les classes auxquelles il assistait. Le parfait candidat.

Spencer rangea ses affaires avec une nonchalance feinte et sortit de la tour d’un pas plus empressé qu’il ne le voulait. Il avait rendez-vous avec Drayke à sept heures quarante à la salle-sur-demande. Le Serpentard mettrait plus de temps pour faire le trajet des cachots au septième étage, et était sans doute déjà partit depuis quelques minutes. Spencer vérifia deux à trois fois la présence de son manuel et de sa baguette dans sa sacoche, et arriva bientôt devant la tapisserie des trolls dansant. Il passa devant à trois reprises, l’esprit entièrement focalisé sur la porte qu’il voulait voir apparaître. Une porte qui donnerait sur une salle d’entraînement. Le Serdaigle rouvrit les yeux et émit un sourire plus que satisfait en passant la dite porte. L’entrainement allait pouvoir commencer.

Drayke était déjà là, le regard plongé dans son manuel. Bien, il avait lui aussi pensé à l’apporter. Tachant de se faire discret, Spencer s’approcha du Serpentard et jeta un oeil par-dessus son épaule. En lettres noires étaient écrit le nom du sortilège qu’ils allaient tenter d’appréhender ce soir : Fustigeaflamma. Le sortilège du fouet enflammé. Il n’était sensé être utilisé que par des sorciers aguerris, entraînés pendant des heures. Et surtout, il était très dangereux. Un challenge digne de Spencer comme de Drayke en somme. Le sourire du Serdaigle s’élargit.

« On s’y met ? » lança t-il en s’écartant du manuel et en retirant sa veste.

Il sortit sa baguette de sa sacoche et la balança dans un coin, l’excitation lui courant dans les veines. S’ils se faisaient prendre, ils étaient plus que dans la mélasse. Mais ils ne se feraient pas prendre. La question était plutôt de savoir s’ils parviendraient à gérer cette langue de feu éternel ou non…

« Tu veux commencer ? » demanda t-il finalement en désignant les mannequins d’un geste de la main.

Les manches de sa chemise retroussés, il attendit la réponse de Drayke. Il le savait, ce soir serait aussi amical que compétitif. Mais c’était exactement ce dont Spencer avait besoin. Un peu de compétition, un peu de défi. N’importe quoi pour se changer les idées.

Drayke n’entendit pas Spencer rentrer dans la salle ; il ne se souciait pas d’être dérangé. En effet, la salle sur demande les protégeait de toutes intrusion non désirée tant que l’un d’entre eux restait présent dans les lieux. Il entendit le serdaigle se pencher au dessus de son épaule et observer la page sur laquelle le sortilège apparaissait. Drayke se retourna sans un mot et accueilli son condisciple d’un regard. Il avait été surpris que le préfet de serdaigle vienne lui proposer un entrainement de ce type. En effet, n’ayant pas encore passés leurs ASPICS, les deux garçons n’étaient pas encore en droit d’utiliser un sortilège de ce niveau. Enfin, se dit le serpy, ce n’est pas comme si nous allions faire un duel.

La maison serdaigle était celle qui forçait le plus le respect de Drayke. Son père étant lui même l’un de leurs anciens membres, Drayke avait très tôt apprit à respecter l’intelligence. Contrairement à une grande majorité de ses condisciples de serpentard, le jeune sorcier ne faisait aucun cas du sang. Seul pour lui comptait l’intelligence, la ruse, la détermination. La valeur d’un sorcier, se plaisait-il à dire, se mesurait à l’aulne de la force de son esprit.

Drayke avait déjà entendu parler de Spencer avant leur rencontre quelques jours plus tôt. Ce dernier était le préfet de Serdaigle et était en sixième année. Il avait déjà entendu parler une fille qui affirmait qu’elle avait rarement croisé d’élève plus intelligent. Mais elle avait aussi ajouté que sa manie de « bouger dans tous les sens » était des plus agaçante. C’est sur cette note mystérieuse que Drayke avait cessé d’écouter les potins que la jeune fille racontait à son groupe. Il ne connaissait pas alors celui qui allait devenir son partenaire.

_ On s’y met ? Questionna le serdaigle.

Spencer sorti sa baguette de sa sacoche et la jeta dans un coin (la sacoche pas la baguette !). L’imitant, Drayke sorti la sienne et les deux garçons se retrouvèrent devant l’un des mannequins de bois.

_ Tu veux commencer ? Demanda le préfet en indiquant le mannequin de la main.

Drayke ne répondit pas mais leva légèrement sa baguette. Il ferma les yeux et se concentra, laissant son pouvoir couler en lui. Un fois prêt, il prononça d’une voix claire et ferme :

_ #Fustigeaflamma !

Une langue de feu sorti de l’extrémité de sa baguette en crépitant et se précipita sur le mannequin. Le sourire victorieux de Drayke s’effaça au même moment que son sortilège. Le fouet de feu avait à peine eu le temps d’effleurer le mannequin quand le sort s’était rompu. La quantité d’énergie nécessaire à ce sort prit néanmoins son du sur le sorcier et une bouffée de fatigue s’empara de Drayke qui la cacha pourtant au serdaigle.

_ J’ai relâché ma concentration, se fustigeât-il. Mais je ne m’attendais pas vraiment à un résultat au premier essai. Je pense que la difficulté de ce sort réside plus dans le contrôle et l’entretient du fouet plutôt que dans son apparition. Je vais vérifier les informations que nous donne le livre.

Le jeune homme retourna vers la table ou il relu les données confiées par le livre de sortilège. Il se tourna vers Spencer et lui lança un sourire : cette soirée allait être prometteuse.

_ À ton tour !

Edit Liam: Bonjour Drayke, j'attire votre attention sur le fait que le sortilège Fustigeaflamma est un sortilège rouge dans le Grimoire des Sortilèges. Vous ne pouvez donc pas l'utiliser. Merci de faire plus attention à l'avenir. Cordialement.

Sans un mot, Drayke leva sa baguette, et Spencer s’écarta sans attendre. La posture du Serpentard ne laissait aucun doute quant à sa détermination. Les yeux clos et la main serrée autour du bois de sa baguette, le garçon prononça le sort avec fermeté. Spencer observa la langue de feu qui sortit de l’instrument avec des yeux ronds, mais celle-ci s’estompa dans un crépitement avant même d’atteindre le mannequin. Bien sûr, ç’aurait été trop beau. Aussi observateur qu’à son habitude, Spencer remarqua que les traits de Drayke s’étaient légèrement tirés. Ce sort avait véritablement l’air complexe.

« J’ai relâché ma concentration. Mais je ne m’attendais pas vraiment à un résultat au premier essai. Je pense que la difficulté de ce sort réside plus dans le contrôle et l’entretient du fouet plutôt que dans son apparition. Je vais vérifier les informations que nous donne le livre. »

Spencer hocha la tête et s’approcha lui aussi du manuel. De ce qui était dit, le sortilège du fouet enflammé nécessitait un immense contrôle de soi. Inspirer, expirer. De la patience et de la détermination à l’état brut. Drayke sortit Spencer de sa lecture.

« A ton tour ! »

« Va nous falloir de l’entraînement, j’te l’dis » fit-il en s’avançant vers le mannequin.

Levant sa baguette, il tacha de respirer calmement, fixant un point précis sur le pantin, appréhendant la distance entre son arme et sa cible. Il vérifia d’un oeil que le parterre n’était pas inflammable. Une chose qu’il aurait sans doute du vérifier avant. C’était du métal. A croire que la salle avait compris quel sortilège ils comptaient tester ce soir. Spencer inspira profondément, ne lâchant plus la poitrine du mannequin des yeux.

#Fustigeaflamma !

Il sentit comme un électrochoc au bout de son bras, et une flamme émergea de sa baguette avec une force hors du commun. Contrôle. C’était donc de ça dont parlait le bouquin. La flamme semblait vivre d’elle-même, et Spencer savait pertinament qu’il n’en était pas maître. Pour preuve, elle alla lécher le métal avant de se retourner contre lui, s’évaporant au toucher de ses doigts.

« Aïe, mer** ! »

Il sautilla sur une jambe et passa un jet d’eau froid sur son index avec sa baguette. Braquant un regard noir sur le pantin - comme s’il était à l’origine de tous ces désagréments, il jura une nouvelle fois, puis il se tourna vers Drayke.

« Bon, je te laisse réessayer le temps que la douleur passe. Fais gaffe à pas faire la même que moi ! J’ai été surpris par la force de ce truc. J’imagine qu’il faut garder son calme quoi qu’il en coûte… mais c’est pas facile. »

Ils devraient presque s’entraîner à rester calme en se balançant des décharges électriques pour se faire à la sensation, mais Spencer garda l’idée dans un coin de son esprit. Ce n’était sans doute pas très raisonnable.

Edit Liam: Bonjour Spencer, j'attire votre attention sur le fait que le sortilège Fustigeaflamma est un sortilège rouge dans le Grimoire des Sortilèges. Vous ne pouvez donc pas l'utiliser. Merci de faire plus attention à l'avenir. Cordialement.