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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: A l'étranger
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Voyage en Italie
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Loredana Wildsmith
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Re: Voyage en Italie
Loredana Wildsmith, le  Jeu 22 Fév - 22:58


Elle recherchait un certain réconfort auprès de Daemon. Il avait le don de la calmer, de l’apaiser. Aujourd’hui cependant, la situation était quelque peu différente. Les nouvelles avaient fusé et c’était très dur à encaisser pour la brune qui ne savait plus où elle en était. Pendant un instant, elle se demanda si elle avait bien fait de faire de toutes ces recherches. Elle aurait peut être dû rester à sa place, rester dans l’ignorance et continuer à vivre comme ça. Ce aurait été probablement mieux comme ça. Pourtant, d’un autre côté, elle avait besoin de savoir. La haine qu’avait sa mère envers elle au point de la virer de chez elle après ses dix-sept ans. L’excuse comme quoi elle traînait trop avec les moldus était-ce vraiment la réalité ? Elle n’en était plus si sûre.

Daemon lui avait conseillé d’attendre un peu avant de se rendre chez ses parents afin de digérer la nouvelle. Il avait probablement raison. Il était inutile de se rendre à Cambridge dans cet état même si elle se doutait bien qu’elle aurait du mal à garder son calme si aucun de ses parents acceptaient de coopérer afin qu’elle apprenne enfin la vérité. Daemon regrettait de l’avoir laissé faire toutes ces recherches ? Il était sûrement seulement inquiet lui aussi à l’idée de savoir ce qui serait passé dans cette famille de dingue qu’elle ne connaissait même pas il y a encore quelques heures..

Le Gryffondor tentait de la rassurer en l’informant qu’une famille ne pouvait pas éclater à cause d’une seule et même personne. En temps normal, elle aurait été d’accord, mais là, on l’accusait quand même d’avoir tué quelqu’un et ça, c’était une grave accusation.

- Tu as raison, je vais attendre un peu, mais je veux vraiment connaître la vérité, je ne veux plus reculer maintenant.

Ils restèrent ensuite silencieux dans les bras l’un de l’autre. Tout ça l’avait fatigué. Ses yeux encore rouges et gonflés par ses larmes se fermèrent doucement jusqu’à ce qu’elle tombe de sommeil.

Le reste du week-end se passa dans le calme. La jeune femme était encore bouleversée par ces péripéties, mais Daemon était parvenu à lui changer les idées en l’emmenant dans divers endroits magnifiques d’Italie. Elle avait retrouvé peu à peu le sourire, ce qui lui faisait vraiment du bien. Il l’avait amené dans un autre restaurant, manger une glace, visiter des monuments et regarder quelques spectacles du carnaval.

Puis la fin du week-end avait sonné, il était temps pour eux de retourner à Poudlard et de retourner à leurs occupations. Elle n’était pas vraiment enchanté de reprendre sa routine, mais ils ne pouvaient pas se permettre de sécher, Daemon étant préfet il devait montrer l’exemple un minimum.

Ainsi ils disparurent laissant sur leur passage qu’un coup de vent faisant voler quelques feuilles mortes qui se trouvaient sur leurs passages.


[FIN DU RP POUR NOUS DEUX]
Finrod Elensar
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Re: Voyage en Italie
Finrod Elensar, le  Jeu 24 Mai - 10:59

Renouer avec le passé


PV Lizzie Bennet - Prise de LA



Ils y étaient.

Cela faisait des années que Finrod n'avait pas mis les pieds à Venise. Cette ville qu'il avait fuie dès que son état le lui permettait. Dans un sac en bandoulière se trouvait le précieux grimoire et un masque. Des affaires bien trop précieuses. L'un lui permettant de revoir l'être aimé parti trop tôt et l'autre, un cadeau si précieux que ne pas le prendre en cette occasion aurait été une insulte.

Le départ de Londres avait serein mais à présent que la ville s'ouvrait à eux, le rythme cardiaque du presque géant s'accéléra ainsi que sa respiration. Il tentait tant bien que mal de ne pas se laisser submerger par la vague d'émotions qui tentait de l'étouffer. C'était un exercice difficile mais il ne pouvait pas craquer maintenant, non. Cela l'empêcherait d'atteindre le but qu'il s'était fixé.

- J'ai réservé une chambre dans un hôtel aux abords de la ville. Nous irons au... De la peine à prononcer le mot. Cimetière demain. Il est trop tard pour aller maintenant.

Le bas de la robe verte sombre du sorcier frottait les pavés du sol de la ville italienne, des ruelles que Finrod connaissait plutôt bien à l'époque mais à présent, il lui était presque impossible de se retrouver. Comme si son cerveau avait décidé d'oublier pour le protéger. Pourtant, certains bâtiments faisaient remonter des formes floues dans la mémoire enfouie de l'ancien Serpentard. Il tentait tant bien que mal de se guider pour trouver l'auberge dans laquelle ils allaient séjourner. Évidemment qu'il s'agissait d'un établissement sorcier. Hors de question pour le propriétaire de la BAM d'aller chez les moldus.

- Tu es déjà venue à Venise ? Il ne se souvenait pas s'il avait déjà posé la question à sa cousine. Le monde qui se trouvait dans les rues à ces heures-là n'étonna pas Finrod, ce sentiment de foule et de bousculades revinrent petit à petit. Loin d'être agréables au premier abord, ces souvenirs laissèrent la place à ceux des longues promenades vénitiennes avec Silvano sous le soleil ou la pluie. Peu leur importait, à cet âge-là, on se sent invincible.


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Re: Voyage en Italie
Lizzie Cojocaru, le  Dim 27 Mai - 22:13

En fin de semaine, j’ai retrouvé un Finrod au regard éteint. Il disait pourtant être prêt, et je le croyais. De toute façon, si ce n’était pas le cas, ce n’était qu’une raison supplémentaire d’être là. On m’avait déjà demandé d’accompagner au bout du monde pour une mission, un face à face avec le passé. Riu. A l’époque, j’avais échoué. Et je m’étais effondrée, alors que ce n’était au fond, qu’un enseignant. On connaissait les démons l’un de l’autre, mais… c’est tout, si on y réfléchit. Je crois que le deuil ne s’intellectualise pas, et que malgré notre manque de proximité, j’avais jamais vraiment accepté.

Aujourd’hui, les enjeux étaient bien plus grands. C’était Finrod, Finrod qui me laissait pénétrer une part de son histoire. L’aider à tourner une page. Enfin, tourner une page est une idée bien optimiste. On ne tourne jamais véritablement la page. Non, la réalité est que notre monde s’agrandit. Lors du deuil, notre monde se teinte des couleurs de la mort. Plus tard, le cercle contient encore les torsions de douleurs. Elles sont parfois d’aquarelle, saignant l’ensemble de l’image. Ou au contraire, une tâche moins diffuse, plus dense.

J’ignore comment Finrod se représentait son deuil. Mais alors qu’il s’apprêtait à prendre rendez-vous avec l’homme qui avait été son monde, je tressaillais. J’ignore où il trouvait seulement la force d’être ici. Cet homme avait vraiment des ressources en lui qui devaient faire rougir Hadès et l’ensemble des Titans.

On sillonnait les rues, à notre rythme. Je n’osais trop le déranger, l’arracher à ses contemplations ; je ne faisais pas partie de ce monde, et ne savais trop comment y trouver ma place sans le mettre mal à l’aise. Alors pour l’heure, je le laissais guider. Je passais en revue mon sac, vérifiant que je n’omettais rien. Je ne croyais pas que ce soit le cas. Il finit par rompre le silence, m’interrogeant sur ma connaissance de la ville.

— Jamais, pour être franche ! Mais enfant, je rêvais de faire un tour sur le grand canal. J’sais pas trop pourquoi ; j’lisais trop, sans doute. Je pense que le simple mot « gondole » m’évoquait un monde à part, et même si ça existe chez nous aussi, j’rêvais de cet ailleurs. Ça m’a passé peu après la découverte de la non-existence du Père Noël.


L'appréhension me fait trop parler. J'crois pas avoir parlé à tout ça hors du cocon familial, jusque là. Celui-ci s'est légèrement étendu avec les années, mais au fond, il est rare que je parle de l'enfant naïf que j'étais. Sans doute parce que j'en ai fait le deuil, de cette Lizzie là. Eliza, même. A l'époque, on l'appelait Eliza.
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Re: Voyage en Italie
Finrod Elensar, le  Mar 5 Juin - 16:14

Quelques pas sur ses pavés connus mais pourtant difficiles à faire resurgir des souvenirs. Quelques odeurs, quelques cris, un brouhaha flou dans le crâne chauve du presque géant. Un mélange de sensations étranges, familières mais pas trop peu précises pour être concrètes.

Léger sourire lorsque Lizzie évoque le Père Noël. Si brutal et si sauvage, il était difficile de poser sur elle l'innocence habituelle d'un enfant. Cette maladresse et cette naïveté ne lui seyaient pas, impossible pour le sorcier de l'imaginer de la sorte. L'éloignement mis en place par la famille les avait empêcher de vivre ces moments d'inconscience. Ils s'étaient retrouvés, jeunes adultes, torturés et blessés par la vie. S'appréhender et s'apprivoiser étaient leur lot quotidien. Difficile à croire qu'ils se faisaient confiance et pourtant c'était bien le cas. Des bêtes blessés qui s'appuyaient l'une sur l'autre.

- Peut-être que si le temps nous en laisse, nous profiterons de faire un tour. Ajouta-t-il, calmement, avec une sérénité qui l'étonna lui-même. "La ville est toujours envahie par les moldus mais en quelques coups de baguette et nous pourrons profiter de voguer sur les canaux."

Sans s'arrêter, profitant de la ville et de ce qu'elle représentait pour lui, Finrod savait qu'ils allaient bientôt atteindre l'hôtel qui allait les accueillir. Ce dernier se dessina entre deux bâtiments, rendu invisible pour les moldus, il se distinguait pas une architecture qui n'avait pas besoin d'être grande pour recevoir un certain nombre de clients grâce à la magie.

Le sorcier à la réception, un jeune homme dans la vingtaine probablement, se montra poli et son accent chantant ne partit pas lorsqu'il exprima quelques mots en anglais. L'ancien Serpentard avait réservé deux chambres. Dans son esprit, partager une chambre avec sa cousine était trop étrange alors que cela n'avait pas lieu d'être mais il savait que c'était mieux ainsi.

- Est-ce que tu veux qu'on partage le repas ce soir ou on se retrouve demain matin ? La fatigue du voyage ne se fait pas encore sentir mais elle ne saurait tarder. Finit-il par dire, en donnant la clé de la chambre à la jeune femme.
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Re: Voyage en Italie
Lizzie Cojocaru, le  Ven 15 Juin - 10:26

(LA partagés)

Finrod ne promit pas que nous irions à la rencontre des gondoles à la première occasion, mais il faut bien avouer que je ne l’avais jamais imaginé ainsi. Nous ne venions pas pour cela. Cependant, la façon dont il envisageait… non pas un demain, mais un après plus paisible et tranquille, où quelques sortilèges permettraient de s’apprivoiser tous les Nil de la Terre, me surprit agréablement.

Je n’ajoutais rien, de peur de briser l’enchantement. Si quelques minutes encore il pouvait se concentrer sur ce tableau plutôt que sur sa prochaine rencontre avec le cimetière, c’était toujours ça de pris. Pour lui, et pour moi, car égoïstement, je tendais à projeter mes émotions selon les va-et-viens de ses états d’âme — lesquels étaient rares, mais d’une certaine manière, bien plus intenses que ceux de la plupart des êtres humains.

Cela n’avait pas été précisé au départ, mais je souris en voyant que Finrod avait choisi un hôtel sorcier. Je crois que je n’avais jamais eu l’occasion de mettre les pieds dans un endroit pareil. En rêves, peut-être ? Et encore, il manquait un ou deux cadavres dans le décor. Pour être franche, il ne m’était pas coutumier de prendre des vacances hors de Londres. 

Lorsque cela arrivait, c’était souvent sur l’initiative d’un autre. Récemment par exemple, Max nous avait invités, avec les jumeaux, séjourner au chalet. Plus improbable encore avait été le périple autour du monde en tapis volants avec Ebenezer et les enfants, mais pour le coup, il est inutile de préciser que les logements avaient été aussi rudimentaires que bigarrés.

Comme d’ordinaire, ce fut mon cousin qui prit les rênes de la discussion, et le jeune réceptionniste ne manqua pas de le couvrir de regards pleins de charme, quoique Finrod ne sembla pas leur prêter attention. J’oubliais combien les latins sont expansifs ; je connais pourtant Jade, et elle porte en elle plus de chaleur que la moitié de l’Europe, cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille.

Me saisissant de la clef qu’il me tendait, je soupesais rapidement les deux options. Si l’idée d’un dîner en sa compagnie me tentait bien, surtout avant les émotions qui nous attendaient au coin du matin, quelque chose me soufflait que ce n’était pas l’heure pour ce genre de choses. Même s’il disait ne pas être fatigué, il avait besoin d’espace.

— Je ne te retiens pas, je n’ai pas faim. Et puis, un peu de silence m’aidera à mettre deux-trois choses au clair, ça change de chez moi. Je ne savais plus trop si je parlais de Barjow & Beurk, de Poudlard, de l’un des appartements où je vivais avec les enfants. Le temps m’avait déracinée, sans me laisser la souplesse des marches-au-vent. Avant qu’on ne s’éloigne, j’en profitais pour glisser « Je risque de veiller, du coup » histoire qu’il n’hésite pas à me trouver en cas de nécessité.

J’aurais bien placardé « PORTE OUVERTE » à l’entrée de ma chambre, mais je ne voulais pas non plus qu’il imagine que je doutais de sa capacité à tenir une nuit seul à 30 ans. Ce n’était pas n’importe quelle nuit, bien sûr ; mais l’égo humain est ainsi fait qu’il vaut mieux prévenir que guérir les sensibilités blessées.

On entama l’ascension de l’escalier, et je me renfermais dans mon introspection. J’oscillais entre un futur précipité et un passé bâclé, courant toujours plus vite dans l’espoir de maintenir ma stratégie d’évitement. Un jour pourtant, il faudrait rendre visite à mes parents, si du moins ils vivaient toujours ensemble ; au rythme où allait les choses, que la démence ait rejoint l’un d’eux me serait apparu comme de la pure cohérence littéraire.

— Bonne soirée, Finrod
, glissais-je avant que nos routes ne s’éloignent. M’étirant le dos, à nouveau bloqué, je me roulais contre le mur, jusqu’à ce que mes omoplates délivrent ma colonne de son enfoncement. Il allait falloir voler plus souvent, sans doute ; être enseignante avait finalement réduit mes heures de pratique personnelle. Un masque impassible sur le visage, j’engouffrais la clef dans la serrure et observais la chambre 82, qui m’attendait.

Nous n’étions pas là pour passer la journée sur le matelas, mais le lit se révéla plus moelleux que je l’imaginais. Je m’y enfonçais quelques instants, le regard fixé sur le plafond, comme si la Vérité allait pleuvoir sur moi en même temps que la lumière artificielle. Puis, comme les grimoires ne s’écriraient pas tous seuls, je repris mes carnets de note pour comparer les résultats des dernières expériences liquides, et envisager les ajustements de dose qui pourraient se révéler utiles à mon retour.

N’ayant pas pris de montre ou variante d’horloge miniature, je guettais le passage de Finrod, tout en espérant qu’il n’aurait pas besoin de passer ce soir. Une bonne nuit de sommeil lui ferait le plus grand bien, mais c’était peut-être beaucoup demander.
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Re: Voyage en Italie
Finrod Elensar, le  Sam 7 Juil - 10:24

Était-ce de la déception ou du soulagement qui se réveilla suite au refus de Lizzie de partager un repas avec lui ? Il n'en savait trop rien à vrai dire. Tout se mélangeait petit à petit, plus les heures qui le séparaient des sombres et joyeuses retrouvailles étaient peu nombreuses, plus il se demandait si c'était une bonne idée. Chassant chaque fois ces pensées qui pouvaient l'éloigner de ce moment qu'il attendait depuis tant de temps au final.

- D'accord, autant nous reposer pour demain. Bonne nuit. Répondit-il finalement, lors que Lizzie partit de son côté pour rejoindre sa chambre.

Se retrouver seul, dans ce couloir inconnu, dans une ville emplie de souvenirs mélangeant joie et tristesse, était très étrange. Une sensation difficilement définissable tant la situation l'était également. Perdu dans ses pensées, le trentenaire passa devant sa chambre sans s'en rendre compte, ce ne fût que lorsqu'il se retrouva nez-à-nez avec le numéro 67 qu'il remarqua qu'il avait passé la 70 qui était la sienne.

Doux cliquetis de verrou qui vient perturber le silence d'un couleur en moquette, le Fourchu pénètre dans ce qui serait son refuge pour la nuit, il ne le voyait pas autrement. La porte se referma derrière lui et malheureusement, la main qui serrait à chacun instant un petit peu plus son cœur ne se défit pas. Même sa respiration semblait difficile. Il se posa sur son lit, pour essayer de se reprendre. Se concentrant sur son rythme intérieur, il tenta tant bien que mal de retrouver un souffle régulier. Il s'allongea, imaginant que cela aiderait. Et son esprit partit dans les limbes infinies de Morphée sans même qu'il se rende compte.

Ce ne fut que quelques heures plus tard, il supposa, qu'il émergea et fit le nécessaire pour dormir correctement dans ce lit qui l'avait si bien accueilli. Sans trop de mal, il retrouva le sommeil et ne réveilla pas jusqu'à l'aube et les premiers rayons de soleil qui vinrent chatouiller doucement son visage. Sans vraiment flâner au lit, il s'étonna d'avoir aussi bien dormi. Comme si son corps sentait qu'il avait besoin d'autant d'énergie que possible. Et pourtant... Aucun combat ne l'attendait, seules des retrouvailles s'annonçaient aussi épuisantes. Il sortit de sa chambre, après une bonne douche, vêtu de sa coiffe de perles et d'une robe d'un violet sombre, le trentenaire se rendit à la réception où il espérait ne pas avoir à attendre Lizzie trop longtemps. Un petit déjeuner et il partait, car Finrod avait déjà pris tout le nécessaire dans son sac.
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Re: Voyage en Italie
Lizzie Cojocaru, le  Sam 21 Juil - 14:46

Affairée avec mes brouillons et carnets divers, je n’arrivais pas à travailler. J’essayais de me concentrer sur les possibilités que pouvait offrir des potions de déguisement pour l’ordre, mais le coeur n’y était pas. Mes pensées dérivaient sans cesse vers mon cousin, et la façon dont il disparut dans la carapace de sa solitude. Un sorcier ne le connaissant pas l’aurait cru suivit par un homme-caillou, vous savez, ceux qui vous pompent de toute énergie.

Si en deçà de la vérité… Ce mage avait une vie bien trop compliquée par rapport à son potentiel émotionnel, du coup, ça faisait des trucs super tristes. Son coeur avait la lourdeur d’une pierre, mais en rien sa consistance. Et moi, bah je savais pas quoi en faire. On les masse comment, les vies brisées ? J’étais bien tentée d’aller toquer à sa porte, en fait, parce que j’étais pas sûre qu’il soit vraiment en sûreté tout seul.

Et en même temps, aller le voir… Pour dire quoi ? J’suis d’une telle maladresse sur les sujets de ce genre. J’y connais rien, à l’amour. Rien de rien, et j’espère qu’il en sera toujours ainsi, surtout quand je vois dans quel état cela peut vous plonger quand on en est privé. Ouais, c’est mieux de rester simple, et stable, ou aussi stable que les autres champs de vie veulent bien me le permettre.

Je finis par m’assoupir, le nez contre le bureau, et ne me réveillais que lorsqu’une troupe de clients éméchés regagna sa chambre vers 4h du matin. Mh, toujours rien. J’espérais qu’il n’était pas venu entre temps, parce que s’il avait pas osé me réveiller, je servais vraiment à rien. Ruminant, j’abandonnais mes projets de potion pour relire un certain manuscrit. Lui, lui il serait utile, non pas à l’ordre, mais à l’aujourd’hui, et c’était déjà central.

A peu près convaincue qu’il ne viendrait plus, je m’assoupis en fin de nuit, dans un sommeil un peu paradoxal. La douche froide du matin me donna bien envie d’aller me rouler sous la couette pour oublier l’amertume de notre présent. Comme je suis censée être devenue adulte, je finis cependant par abandonner ma cachette et rassembler mes affaires pour rejoindre Finrod. 

En toquant à sa porte, je n’eus pas de réponse ; soit il dormait trop profondément, auquel cas il fallait le laisser se reposer, soit il était parti, et j’espérais que ce soit pas trop loin. Une molle inquiétude se forma dans ma gorge, et je regagnais l’accueil, espérant que ce soit une sale erreur de communication. J’allais accoster les réceptionnistes quand les reflets perlés de sa coiffe me sautèrent aux yeux : il était là.

Expirant de soulagement, je m’approchais et le saluais, d’une voix un peu ensommeillée.
— Tu es là ! Tu as réussi à te reposer ?
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Re: Voyage en Italie
Finrod Elensar, le  Mar 7 Aoû - 15:54

Silencieux, sans que le reste autour le soit, Finrod était perdu dans ses pensées. Pourtant si réveillé il y a quelques instants, le voilà vagabonder dans son esprit si sensible et instable en cette journée si particulière. Repensant à quelques moments de sa vie passée, avant le drame, avant que tout ne change, avant que son cœur ne s'assèche. Des moments heureux et simples qui l'auraient sûrement maintenu loin de cette vie mouvementée qu'il mène à Londres.

Lappel de sa cousine le tira instantanément loin de toutes ces préoccupations, remontant sur sa chaise comme s'il avait glissé alors que ce n'était pas le cas. Posant son regard émeraude sur elle puis sur l'assiette presque vide face à lui, il sourit légèrement.

- J'espérais que tu ne tarderais pas à te montrer. Prends quelque chose à manger. On va avoir besoin d'énergie aujourd'hui. Dit-il en lui montrant la chaise vide en face de lui ainsi que le buffet non loin d'eux. "J'ai eu moins de peine que ce je pensais. Pourtant, les souvenirs vont et viennent, les meilleurs comme les pires. La fin de la phrase est presque avalée, ne souhaitant pas s'étendre plus sur le sujet.

Attendant une réponse de la jeune femme, le Fourchu finit tranquillement son assiette ainsi que son thé matinal.
Dans tous les cas, c'était sur elle qu'il fallait attendre. Mais il n'était pas impatient, pas dans cette situation. Trop compliquée, inquiétante, angoissante. Non, il fallait y aller lentement même s'il donnait peut-être l'air d'être pressé. Sentiments contradictoires qui luttent sans réelle conviction ne sachant pas lequel méritait la place de l'autre. Pris dans la tourmente entre la perte du passé et le présent si imposant.
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Re: Voyage en Italie
Lizzie Cojocaru, le  Mar 14 Aoû - 18:36

Finrod se redressa et me salua moins sommairement que d’ordinaire. L’équilibre de notre relation changeait à mesure que nous affrontions de nouveaux obstacles ensemble. Mais quelqu’ils soient, ce qui comptait c’est qu’à présent on était deux. On était une famille, dans tous les sens du monde, et les familles ne laissent personne derrière. J’ai du mal à mettre ça en place avec certains des Bennet, mais cela reviendra. Pour l’instant, le sens de la famille, c’était lui qui me l’apprenait, et je ne désirais rien de plus que l’aider à se délester de ses fantômes du passé.

J’obtempérais et me dirigeais vers la chaise. On échangea quelque peu, et je sentais sa douleur sous la mélancolie dans laquelle il s’emmitouflait. Je ne savais pas s'il voulait réellement en parler, ou si ce moment pour se rassasier était voué à un peu de repos mnésique avait d'aller dans l'hypercélébration mémorielle. J'avais peur de cette partie, de ce qu'elle allait éveiller en lui, et je dois l'admettre aussi, en moi.

Je savais ne pas pouvoir être insensible aux récits de son paradis perdu ou au meurtre monstrueux qui avait dérobé son amant. Et je n'aimais pas être instable émotionnellement devant lui. Je ne voulais plus être la folle du bocal. Je voulais être solide, un roc auquel il pouvait à présent s'accrocher quand il en avait besoin pour ne pas craindre le chaos des vagues.
— C’est par les souvenirs qu’il reste toujours avec toi.
Amertume. Il aurait dû pouvoir être à ses côtés pour le restant de ses jours. C'était si injuste... Je n’osais rien ajouter d’autre. Je restais un peu, à le regarder, mais ne voulais pas établir de malaise non plus, alors je finis par me lever et me diriger vers le buffet.

Je ravalais ma révolte dans les assiettes chargées que le salon arborait. Les contrées du sud n’étaient pas très familières avec le concept du petit déjeuner — du moins il leur manquait quelques ingrédients fondamentaux comme le blé, les oeufs et le bacon. Néanmoins, leur café était bien serré, et me ferait sans doute du bien aujourd’hui. Je me laissais aussi tenter par les cookies et une bizarrerie sucrée qu’ils nommaient « fette biscottate. » Ma foi, je fus pas déçue.

— Tu veux goûter ?

Et moi, je me cachais bien derrière la bouffe pour ne pas parler des choses sérieuses. L'évitement m'est plus cher que je voudrais bien l'avouer ; et par mes pulsions, je ne fais que le choix de la fuite en avant. Aujourd'hui, aujourd'hui il faut renoncer à tout ça. Aujourd'hui et regarder le passé de face. Il faut tout affronter. Ensemble. Se projeter, finalement.
— Il y a des choses que tu veux passer en revue avant qu'on se mette en route ?
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Re: Voyage en Italie
Finrod Elensar, le  Mer 29 Aoû - 15:53

Attention, violence psychologique

Sourire triste, voire même les yeux légèrement humides lorsque Lizzie évoqua les souvenirs grâce à qui Silvano vivait toujours avec lui. C'était la vérité après tout. Difficile de jeter ou de s'éloigner du moindre objet le rappelant... Mais ce n'était plus la même douleur, de celle qui vous déchire l'âme en deux de manière à ce que vous le ressentiez encore et encore. Non, ce n'était plus la même douleur que Finrod ressentait mais pourtant, son coeur ne pouvait s'empêcher de s'écraser dans sa poitrine, à sa respiration de devenir plus rapide.

- Non merci, j'y ai goûté avant. Sourit-il de manière plus joyeuse ou moins triste, selon les points de vue.

Il réfléchit rapidement lorsque Lizzie annonça le départ, car les choses importantes allaient commencer. Le jeune homme lui répondit qu'il avait déjà tout et était prêt à partir.

Le duo quitta l'hôtel quelques minutes plus tard. Prêt à faire face au fantôme aimé.

- Je préfère marcher dans un premier temps, on transplanera peut-être plus tard.

Y aller en douceur, pas à pas. Permettant ainsi de se préparer, de se concentrer à ne pas perdre pied. Tomber dans ce sombre passer, à nouveau. Une maigreur squelettique aussi pâle que ses os, voilà ce que fuyait le presque géant. Cette souffrance post mortem qui s'en était suivit ce meurtre odieux d’intolérance. Une torture infligée à soi-même, un appétit inexistant. Remonter la pente, manger, avait été difficile mais il y était arrivé. Après bien des tentatives alors que le seul moyen avait de réaliser, lui, qu'il sombrait chaque jour un petit peu plus.

Le chemin était connu, même après des années, les ruelles aux contours particuliers, la foule toujours présente. Porté par les souvenirs du passé, l'ancien Serpentard était silencieux, par respect, inquiétude ou plaisir. Un mélange étrange de tout cela et de bien plus encore. Le cimetière n'était plus qu'à quelques mètres. Non loin de la demeure familiale. Entretenu, rien d'étonnant, Finrod longea le mur de pierres noires avant d'arriver au portail, forgé, de la même couleur. Seuls les sorcières et sorciers étaient enterrés ici. Une ambiance lourde et étrange y régnait. Respirant profondément. Finrod parla enfin, après une bonne heure de marche :

- Il est temps. Dans un murmure, dans une envie, il passa l'entrée du cimetière et se dirigea vers la tombe. Chemin malheureusement trop bien connu, trop familier malgré les années écoulées.
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Re: Voyage en Italie
Lizzie Cojocaru, le  Mer 29 Aoû - 17:43

Dans le désordre de l’Italie qui s’éveille, je n’entends que lui. Et quand on finit par prendre la route, c’est pareil. Il est la seule voix qui occupe mon esprit. Cela fait longtemps que je ne m’étais pas sentie comme ça. Habituellement, c’est le chaos, l’incompatibilité des avis, la tendance à m’ordonner de faire quelque chose mieux, ou de lâcher prise, ou de ne pas abandonner ; et là, là il n’y a que Finrod. Je le suis dans ces ruelles inconnues, sans regarder autre chose que son dos.

Cela ferait presque du bien, de pouvoir se concentrer comme ça, si l’émotion qui dominait n’était pas si douloureuse. C’est dangereux, de s’attacher à l’autre ; on finit toujours par laisser leurs souffrances déteindre sur notre âme. On prend les couleurs de leur amertume, on s’emplit de leur malheur. Ce n’est pas conscient. Officiellement, on essaie juste d’aider. Mais on ne peut présenter une épaule sur laquelle pleurer sans repartir avec le dos mouillé.

Toute affection a un coût.

Je l’apprends, peu à peu. Le regrette parfois. Et je découvre aussi que ce qu’on a, lui et moi, quoique ce soit — c’est une relation qui en vaut la peine, et pour laquelle je suis prête à payer tous les prix. C’est également quelque chose que je peux éprouver vis à vis de Braeden et Squirtle, mais… je sais pas. C’est différent. Finrod, cela fait des années qu’il est entré dans ma vie, et avec une force particulière, une façon de devenir ma famille plus que tout ce que j’avais connu avant. Et d’y rester.

Nous ne parlons pas, en route. Il a besoin d’espace, je suppose. Il y a une certaine solennité dans son pas ; comme si nous étions en pleine minute du silence. Enfin, plus proche des trois quarts d’heure que de la minute, bien sûr, mais l’amour que le passionné de créatures porte à cet homme semble justifier une vie entière de silence. Tant que cela permet au presque-veuf de ne pas faire un voeu de silence, je peux bien respecter le lent martèlement des pavés, non ? Aussi je l’accompagne, sans poser de question.

Dans ma poche, je sens quelques gâteaux sablés tressauter alors qu’on change de direction. Je les ai emportés parce que cela m’angoissait un peu, de ne pas le voir manger plus que ça. Je ne sais pas grand chose des bases d’une vie stable, mais je sais que quand on ne se nourrit pas suffisamment, cela tire rarement vers le haut. Et lorsqu’on doit s’attaquer à un passé d’une telle intensité, c’est complètement irresponsable de s'y prendre l’estomac vide.

Si vous pensez que je vais le materner : vous avez tort. Personne ne pourrait prétendre prendre cette place dans son existence, je crois. Mais le soutenir, le choyer, oui, à ma façon. Avec la maladresse usuelle de ceux qui savent mieux blesser que soigner. Bientôt, je sens que son pas ralentit ; nous approchons sans doute de notre destination. Je lâche le crâne de mon cousin du regard, prêtant une attention nouvelle à mon environnement.

J’ai toujours aimé et haï les cimetières à la fois. L'exubérante inégalité des tombes a le don de m’agacer, tout comme le manque d’entretien que certains peuvent accorder à leurs ancêtres. Oui, je pense ça alors que je n’ai jamais eu le courage de me recueillir sur les tombes de mes soeurs. Paye ton ironie et ta mauvaise foi, ma fille… Pourtant, il y avait aussi quelque chose d’étrangement mystique, à côtoyer tant de vies aux chutes plus ou moins abruptes, plus ou moins langoureuses, que cela me remplissait l’âme d’une énergie malsaine. J’ai dû être détraqueur dans une autre vie. Comment on tue un détraqueur, d’ailleurs ?

Je m’égare quelque peu. Toujours est-il que le cimetière où nous nous trouvons est assez propre et soigné ; les fleurs semblent être changées régulièrement. Les marques d’affection sont bien présentes ; si elles l’étaient du vivant des corps, cela, personne ici ne peut en attester. Finrod prit une respiration qui avait tout l’air d’un appel à l’aide à un souffle de courage supplémentaire, lequel lui répondit dans l’instant. Il pressait le pas entre les tombes, cherchant l’habitacle de son amant. Quand il s’arrêta, je pris un moment pour observer les détails de ce dernier, et la qualité de l’épitaphe, avant de sortir le manuscrit de ma maigre besace.

— Il est temps, oui… Mais es-tu prêt ?

Il avait eu tout le temps d’étudier le rituel de communication avec les défunts. Très clairement, c’était surtout les plans psychologique et émotionnel qui m’inquiétaient dans la manoeuvre, bien plus que les capacités magiques de Finrod. Il s’en doute probablement, mais j’ignore s’il aura le coeur à me faire une réponse sincère. Pourtant, c’est bien cette connexion avec soi qui est essentielle dans un moment aussi désarmant que celui-ci… Si on essaie de maintenir la carapace, cela n’en sera que plus violent.

Ô dangereux amour, où diable l'as-tu mené — des voies du néant sauras-tu le libérer ?
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Re: Voyage en Italie
Finrod Elensar, le  Sam 13 Oct - 16:31

Le bruit du gravier sur les pavés soigneusement entretenu semblait être toujours les mêmes, ceux déjà présent il y a des années, la dernière fois qu'il était venu. À cette époque, presque trop faible pour se porter seul, aussi blanc que la pierre utilisée pour la tombe, le visage creux, les yeux globuleux comme s'ils allaient sauter de leurs orbites, manifestation d'une maigreur bien trop importante. Ces graviers qui pouvaient faire glisser quiconque d'inattentif, pourtant rien ne pouvait faire chavirer le presque géant tant son pas était certain. Automatique, comme pour éviter de rebrousser chemin, d'éviter de ressentir, éviter d'avoir peur de le revoir alors qu'il lui avait déjà dit au revoir.

Elle est là, face à eux, face à lui. Immaculé, propre, entretenue. Cela rassure Finrod de la voir dans cet état. Il n'avait pas été oublié.

- Je ne sais pas.Simplement répondu à sa cousine. Le regard tourné vers elle, les yeux émeraudes humides et déjà légèrement rouges. Un sourire affiché sur le visage alors que son cœur saigne et bas la chamade comme dans la panique du dernier souffle. Pourtant il ne va pas mourir, non, il est bien vivant. Un cœur qui crie à la Vie mais qui redoute de mourir en revoyant le fantôme de l'être aimé. D'une main tremblotante, le Fourchu se saisit du grimoire tenue par la sorcière.

Il hésite. Cela se voit. Il peine à trouver la bonne page. Suivre les indications s'annonce pénible mais il veut y arriver. De l'autre main qu'il tente de maîtriser, il sort sa baguette. Amie fidèle depuis ses onze ans, il sent le flux magique passer au travers du bois taillé. Le presque géant ressemble à un enfant, terrorisé. Mais sous cet air sombre et ses multiples cicatrices, une tendresse et une sensibilité enfouies derrière un nombre incalculable de barrières forgées au fur et à mesure des années.

Profonde respiration, une première fois, pour se calmer. Une deuxième pour se concentrer. Une troisième pour réguler correctement le flux magique au sein de la baguette. Et la formule sort des lèvres roses pâles de Finrod. Les yeux fixent la tombe alors que quelques larmes coulent sur ses joues. Un filament magique sort de la baguette, entame une danse sous le regard étonné et perturbé de l'ancien Serpentard. Une brouillard se forme, les fils se divisent et s'unissent finissant par dessiner une silhouette qu'il reconnaît.

Sa mâchoire s'ouvre, ébahi et surprit, le trentenaire n'en revient pas qu'il va le revoir. Enfin.

- Toi... Comme un soulagement, un plaisir, une joie. Un mélange d'ondes positives et désir. Une étrange rencontre. Car, bien que ce soit Silvano face à lui, il a perdu de son éclat. Son sourire est plus fade, son rire semble éteint. Le choc est violent. L'utilisation de la magie a été conséquente, mélangée aux différentes émotions. Le presque géant titube et cherche à se retenir et ne trouve rien d'autre que l'épaule de sa cousine dont il avait presque oublié la présent.

- Reste avec moi. Je pense que nous n'avons pas beaucoup de temps. Depuis combien de temps... Suis-je parti ? Tu sembles autant différent que le même. Oh tu me manques. Tourner autour du pot n'était pas dans les habitudes du jeune homme et même fantomatique, il ne perdait pas ce trait de caractère qui plaisait tant au Fourchelang.

Silvano avait déposé une main translucide sur la joue de Finrod mais ce dernier ne sentit rien. Pas de chaleur ni de froideur, peut-être comme si le vent s'était arrêté sur son visage mais il ne distinguait pas la paume des doigts, c'était comme s'il était inconsistant.

- Sèche tes larmes et regarde-moi. Sur ces mots, le sorcier peine mais lutte pour y arriver et pose enfin ses yeux émeraudes sur ce visage qu'il aime - encore - tant.

- Ce que tu es beau. Même avec cet aspect étrange. Je reconnais tes traits. Ton sourire qui illuminait mes matins. Je suis tellement heureux de te revoir. Ce sentiment de ne pas avoir pu te dire à quel point je t'aimais m'hante depuis ton départ, dix longues années à supporter cette douleur. Murmure-t-il, triste et heureux. Un cocktail d'émotions difficile à supporter.

- Dix ans... J'aurai tant aimé être à tes côtés. Nous aurions une vie merveilleuse entourés de ces créatures que tu aimes tant et ce don qui te rend encore plus unique. C'est alors qu'il jette un regard sur Lizzie. Je suis Silvano, et vous êtes ? Un étrange échange, comme s'il était là sans l'être.

- Ma cousine, Lizzie. Tu l'adorerais, j'en suis certain.

Bien sûr qu'il l'aimerait. C'était tout lui d'accueillir tout le monde à bras ouverts surtout ceux bousculés par la vie.

- Je ne savais pas que tu avais une cousine. Ajouta-Silvano se tournant vers Finrod, perplexe et probablement surpris de ne pas avoir été présenté de son vivant. Comme pour se justifier, Finrod s'en excusa et lui raconta les aventures de la famille Elensar et ses secrets allant même à parler de son demi-frère qu'il avait rencontré sans dévoiler le lien qui les unissait. L'italien ne put retenir un rire, même mort il semblait de plus en plus vivant. Et l'ancien Serpentard commença à raconter sa vie... Toute sa vie, n'omettant rien. Sa vie après sa mort, sa profession et ses sorties masquées. Ces soirées mondaines et ces rencontres qui influencent sans que l'on s'en rende compte.

- Prends soin de toi, ne me rejoins pas trop vite. Mais je te reconnais bien. Sous cette carapace de piques et d'écailles, tu te bats en ce que tu crois. Car tu es un grand sensible. Si vous êtes là, c'est qu'il tient à vous. Sachez-le. Il ne le vous le dira pas mais c'est ce qu'il ressent, je le sais. Dit-il en se tournant vers la sorcière. Cela fit rougir Finrod, car comme toujours, Silvano savait lire en lui comme un livre ouvert. Le voir devant lui le bloquait presque, ne sachant que dire alors que le fantôme était à l'aise. Mais le visage de Finrod montrait un réel bonheur d'avoir son amant sous ses yeux à nouveau. Il aurait voulu que le temps s'arrête et que les deux restent à discuter des heures durant. S’asseoir et échanger sur tout et rien. Finir nu sur les brins d'herbe après avoir fait l'amour, leurs corps enlacés, les douces caresses, les baisers fougueux, la tendresse du bout des doigts.

- Je sens qu'il est temps pour moi de partir. La magie qui m'a permis de venir ici s'affaibli. Merci Finrod, merci mon Finou d'être venu. Ne m'oublie pas mais ne t'arrête pas de vivre. Profite de sentir le vent sur ton visage, de profiter de l'eau fraîche qui coule dans ta gorge et de découvrir le monde. Je t'aime. Adieu. C'était trop vite, trop rapide. Pourtant c'était vrai, le fantôme semblait s'effacer petit à petit.

- Je ne t'oublierai pas, jamais. Je t'aime et tu me manques mais je vais vivre pour toi, pour nous deux. Découvrir ce que nous aurions dû faire à deux. Et dans quelques années, je te rejoindrai. Je t'aime.

Puis le doux visage angélique de Silvano s'évanouit, comme souffler délicatement par le vent.

Tombant à genoux : Adieu.

Pleurant à chaudes larmes, silencieusement. Heureux et triste d'avoir pu le voir une dernière fois. Sa présence, qui n'avait duré que quelques secondes, avait suffi pour combler les dix ans sans lui. Pourtant il lui manquait déjà mais de manière différente. Cette fois-ci, ils s'étaient dit au revoir. Ils n'avaient pas été arrachés l'un à l'autre dans le sang et la douleur. Les deux jeunes hommes avaient pu se voir et se regarder dans les yeux, tout sourire pour se dire adieu. Et cela valait tout l'or du monde et au-delà. Mais à genoux face à cette tombe, il restait silencieux. Se remettant de ses émotions. Il lui fallu quelques longues secondes pour se relever et calmer son corps entier en présence de Silvano. Il utilisa le sortilège du bouquet pour en créer un des fleurs préférées de son amour. Afin de la rendre plus vivante. Comme il se sentait à présent. Prêt à vaincre les épreuves de la vie. Il se tourna vers sa cousine, attendant une réaction ou une parole. N'ayant plus vraiment fait attention à elle durant tout le rituel.

Il était vivant et prêt à ne plus laisser son passé prendre le dessus.
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Re: Voyage en Italie
Lizzie Cojocaru, le  Dim 21 Oct - 19:36

Il ne sait s'il est prêt à le revoir, et moi, je ne sais si je suis de taille à l'accompagner. Quand je le vois ainsi, trempé de sensibilité, débordant d'émotion, je me sens foütrement impuissante. Je ne trouve ni les mots ni les gestes pour l'accompagner. Alors je hoche la tête, me promettant de faire de mon mieux. Pour lui. Il prend le manuscrit d'Albert l'Ancien, et je lui adresse un sourire triste, quoiqu'il se veuille encourageant. Détournant le regard, je m'occupe alors des bougies et runes nécessaires à la réussite du rituel.

Lorsque je me redresse, je le regarde tituber d'une page à l'autre, hésiter, revenir sur la pointe des pieds. J'étouffe, à l'intérieur, quand son souffle varie trop vite, trop fort. Les émotions longtemps cadenassées derrière ce coeur froid sont là, présentes, pressantes. Lui ne sait plus comment les gérer. Je pose une main sur son épaule pour l'aider à retrouver son calme. Il finit par trouver son aise à travers un exercice de respiration discret et efficace.

Sous l'émotion, on aurait pu imaginer que le sort disfonctionne, mais il n'en est rien. Le flux magique circule de son coeur à sa baguette, en passant par ses doigts agités par un mouvement quasi névrotique. Un mélange de bruine et de brume et de sel finit par s'amasser, condensant l'air en une apparition fantomatique. Le passé rendu présent par l'usage de la magie… C'est tout de même fascinant, comme sortilège. Je sais que je ne peux le faire remarquer à Finrod, sur le plan magique et académique, mais cette forme de sorcellerie me bouleverse.

Lui aussi perd pied, pour d'autres raisons. Il s'accroche à mon épaule et je démêle les traits du souvenir. Un homme ayant l'air bien aimable, comme sur les photos… même dans la mort il n'avait été avalé, altéré, rongé par quelques vers de jalousie. D'ailleurs, il ignorait depuis combien de temps il était parti. Quel était le rapport au temps dans la mort ? Les fantômes peuvent voir les années passer, certes, mais pour ceux ayant trouvé le repos, qu'en est-il ?

Alors que les amants conversaient, une rage sourde naissait en moi. Une interrogation. Comment lui qui avait été assassiné et perdu un être aussi cher que Finrod avait-il pu choisir de ne pas rester sur Terre ? Il l'avait abandonné ! Comment avait-il pu accepter son sort, partir sans se retourner ? Ou alors son fantôme était-il attaché à un autre lieu qu'il lui fallait hanter ? Oh, quelque muse qu'elle ait toujours été, la mort m'était bien compliquée à comprendre.

Quand au manque qu'il décrivait, était-ce le souvenir du manque, un manque resté figé dans le passé, ou le souvenir présent, même sous cette forme, était-il capable d'éprouver l'amour que mon cousin lui vouait ? Quittant peu à peu l'approche presque scolaire que j'avais de l'analyse de leurs retrouvailles, mon corps se liquéfia en entendant la douleur rappelée par Finrod. Ces silences, cette absence devaient être si impossibles à tolérer, surtout quand les sentiments ont eu pareille intensité…

Je ne suis pas sûre d'avoir un jour ressenti quelque chose de comparable. J'ai eu une forme de confiance en Jean, oui, mais cela semble si fade face à leurs voeux d'amour que je ne peux que me dire que cela n'en a jamais été. Nous étions une façon de faire passer le temps l'un pour l'autre. Cela rend difficile de me mettre à sa place, de comprendre la douceur qu'ils savaient verser dans leur coeur mot à mot.

Un peu surprise quand le souvenir m'adressa la parole, je reportais mon attention sur son visage, laissant Finrod faire l'introduction. Silvano enchaina, disant qu'il ignorait l'existence de ce lien familial, et je me permis de préciser que cela ne venait pas d'une volonté de Finrod de lui faire des cachoteries.

— On l'ignorait aussi. Tant de choses sont survenues depuis ton départ…

Trop de choses. Sans le vouloir, je laissais poindre une forme d'amertume dans ma voix. Ma gorge se serrait. Je sais que j'aurais dû être ravie et honorée de rencontrer l'homme de sa vie, mais je ne pouvais lui pardonner de n'avoir trouvé aucun moyen pour y occuper une part, même dans la mort.  

Par chance, Finrod était plus indulgent. Il entama un grand récit que je n'osais interrompre. C'est un peu comme se perdre dans un livre et y vivre par procuration. Je ne comprenais pas tout, mais ces sentiments étaient d'une telle intensité qu'ils s'imprimaient sur moi. Ceci dit, je ne savais pas que le rituel pouvait durer aussi longtemps ; j'ignorais le degré d'énergie dont il avait pu se vider, et cela commençait à me préoccuper sévèrement. Après quelques secondes d'hésitation, j'informulais un Alco Mederi.

N'ayant jamais vu Silvano de son vivant, je restais convaincue que je ne saurais jamais oublier son visage, par le seul effet que son rire avait sur mon cousin. Ce dernier était pris d'un enthousiasme, d'un surplus de vie que je ne lui connaissais guère… Le voir si animé m'emplissait de félicité. Je les contemplais, me sentant à chaque instant plus extérieure à cette histoire. Difficile de dire si c'était parce que ce type d'émotion m'était si peu familier ou parce que le garde-vie était gourmand en énergie…

L'italien reprit la parole, et je tiquais quand il l'appela Finou. Lui, le Vénitien, le plus proche de ce que je pouvais avoir comme religion. Finou. Damn, cela tuait toute crédibilité, d'un coup d'un seul. Je me retenais de lâcher quelque rire nerveux, mais ça se joua à pas grand chose. La fatigue physique, sans doute. Il faut dire que la spécialité de ce sort est que plus on le maintient et plus il est fatiguant. C'est pas sympa, on aurait pu avoir un coût marginal qui diminue et tout, mais rien.

Quand il m'interpella, je fus plus touchée que j'aurais aimé l'admettre. Un sourire au coin des lèvres, je répondis :
— Merci pour le tuyau…

Avant de plisser la paupière en direction de Finrod, le plus proche de ce que je pouvais faire comme clin d'oeil. Mon énergie faiblissait cependant, et par extension, celle de l'ami des animaux aussi. L'apparition dut le sentir car elle prit congé, renouvelant auprès de Finrod l'expression de son affection. Tant de sentiments, c'était trop pour le Serpentard qui finit par tomber à terre…

Le silence s'imposa à nouveau, rompu seulement par le bouquet que l'homme chauve créa pour son amant. Emue, j'attendis un temps, n'osant rompre la magie et la tristesse de l'instant. Et puis récupérant du sortilège, accessoirement. Il n'avait sans doute pas remarqué, mais j'étais heureuse si cela avait permis de prolonger leurs retrouvailles. J'avais trop mal pour lui pour rester à rien faire. Car ce qu'il avait vécu avec cet homme était l'une des choses les plus belles et déchirantes qu'il m'ait été donné de voir. Non. La plus déboussolante tout court. Qu'est-ce qui pouvait souffrir la moindre comparaison avec leur rencontre ?

Sentant qu'il était temps que la page ce tourne, je m'agenouillais face à la tombe, lui payant mes respects. Me relevant, je frottais mon index et mon pouce de façon circulaire, ce qui me permit d'arroser les bouquets déjà présents. Ensuite seulement, je m'avançais vers Finrod, faisant crisser les graviers sous mes pieds. Je posais mon front contre le sien. Comme le faisait Braeden quand elle me sentait triste mais ne trouvait les mots pour me consoler.
— Tu peux le faire. Où que tu ailles, il t'accompagne. Il est dans l'air que tu respires et dans l'eau que tu bois.

Je reculais d'un pas.
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Re: Voyage en Italie
Finrod Elensar, le  Lun 19 Nov - 10:56

- Merci.

Tout ce qui sortit. Un remerciement mais pas pour sa phrase ou le sortilège qu'elle avait utilisé sans qu'il ne s'en rende compte. Non un merci pour tout. Sa présence, ses mots, son silence, sa discrétion, ses gestes, ses abstentions. Finrod ne trouvait rien à dire d'autre qu'un merci venant de son cœur pansant encore ses blessures. La fatigue le frappa assez brutalement. Retenue jusqu'ici par des émotions bien plus fortes. C'est alors qu'il se rendit compte de la gourmandise d'un tel rituel, détail auquel il n'avait pas fait attention. Peu lui importait. Pourtant toujours dans la réflexion et la prudence, Finrod s'était laissé aller aux sentiments cette fois-ci.

- On retourne en ville ? Un équivalent de : retournons à la vie. Bien que triste, les yeux rouges et gonflés, rien de bien charmant. Il avait pu dire au revoir et c'était tout ce qui comptait. Peut-être que seul, il n'aurait jamais osé ou qu'alors il aurait été tenté de garder le sortilège jusqu'à ce qu'il se vide de son énergie. Qu'importe au final. Elle était venue et avait été bien plus importante qu'elle ne devait le penser. Leur relation silencieuse était bien compliquée. S'exprimer sur l'amour était quelque chose que les deux jeunes sorciers semblaient avoir enfoui depuis bien (trop) longtemps.

Marchant d'un pas lent, profitant du léger vent qui s'était lever pour prendre une bonne bouffer d'air, Finrod regarda une dernière fois la tombe. Il se promit de retourner, n'attendant pas dix ans cette fois-ci, non pour tirer à nouveau Silvano de son sommeil éternel mais pour s'assurer que la tombe était en parfait état. Il le méritait. À défaut de pouvoir vivre.

Une marche calme et sereine. Quelque chose de différent de l'aller, évidemment, mais que l'ancien Serpentard ressentait. Ne sachant pas trop si Lizzie souhaitait profiter de Venise ou directement retourner à Londres. Il la laisserait décider. Lui qui avait tout orchestré jusqu'à cet instant depuis quelques temps, le reste lui semblait presque plus léger. Bien que la Cause prenne encore énormément de place.
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Re: Voyage en Italie
Lizzie Cojocaru, le  Mer 5 Déc - 21:43

Lentement, nous nous extirpons de notre prison sentimentale. Nous nous ouvrons l’un à l’autre avec une sincérité peu familière. Les mots de Silvano me reviennent en mémoire ; évidemment qu’avec un coeur si grand il avait su se frayer le passage derrière le masque du géant. Et ce qu’il avait laissé entrevoir aujourd’hui, ce rapprochement que je sentais à la fois si tenace et si timide, me bouleverse plus que mon visage ne veut bien l’admettre.

Aujourd’hui, je ne peux m’abandonner aux pulsions. Je veux être un roc, quelqu’un de fiable, en lequel il puisse se fier. Cette évolution, c’est à la fois effrayant et… galvanisant d’une foi nouvelle en l’avenir. Parce que je sais que tourner cette page est fondamental pour Finrod, et que je suis heureuse d’avoir pu l’accompagner, malgré toutes mes maladresses, dans ce processus.

Nous quittons aussi le cimetière, et son interrogation me laisse pantoise. La ville ? Quelle ville ? Veut-il vraiment arpenter des lieux si chargés en souvenirs ? J’ai pourtant le sentiment qu’il a été bien remué psychologiquement, affectivement, magiquement… Du repos serait plus porteur qu’une virée sur les gondoles locales, quand bien même l’expérience ne m’aurait pas déplue. Nous reviendrons une autre fois peut-être. Pour l’heure, la priorité est de digérer tout ce qu’il vient de se passer.

— Je crois qu’il est temps de rentrer à la maison. Tu veux venir chez moi quelques jours ?

Les coeurs s’ouvrent pas à pas, et derrière la tristesse ayant étiolé le visage de mon cousin, je sens un élan de tendresse à son égard. Quelque chose qui n’a rien à voir avec de la pitié ; une empathie peu familière. Ce sorcier me fait découvrir des émotions que je ne soupçonnais pouvoir ressentir.
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Re: Voyage en Italie
Finrod Elensar, le  Lun 4 Fév - 8:43

Le retard, c'est qu'une question de point de vue. Non ? :mm:


Un moment qui aurait pu, qui aurait dû, durer plus longtemps. Mais la Magie demandée était bien trop gourmande et la contre-coup se faisait sentir de plus en plus. Au point que la proposition de Lizzie, bien qu'elle étonna le presque géant dans un premier temps, paru être une meilleure idée. Quelques jours loin de tout, avec elle, le temps de récupérer.

- Je crois que tu as raison... Comme un peu de regrets dans la voix. Il avait enfin pu dire au revoir à Silvano. C'était une étrange sensation de soulagement de pouvoir enfin tourner la page qui habitait Finrod. Lui qui avait pensé ne jamais pouvoir passer outre malgré les années. Une bien étonnante fin, heureuse malgré les circonstances. Plus vivant que jamais il était prêt à se concentrer sur l'avenir et ne plus laisser le passé entraver ses pensées, ses gestes ni ne faire couler des larmes.

- Quelques jours, la vie continue Dans un sourire sincère, il attendait que sa cousine transplane, posant une main sur son épaule. Vu le peu d'énergie qui lui restait un tel voyage retour aurait pu être catastrophique.
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