[L1] Bureau & Archives

Nathalie était plongée dans plusieurs parchemins entassés sur son bureau. Mione ne regrettait pas cette période où elle avait été chef de l'ordre, même si elle lui avait appris de nombreuses choses et lui avait donné confiance en elle. Nath faisait une très bonne chef. Elle avait de l'expérience et bien plus que ça, elle savait écouter ses Phénix. C'était important pour maintenir une bonne cohésion dans l'équipe.
Mione vit dans les yeux de celle qui était devenue une amie au fil du temps, qu'elle savait ce qui se passait pour elle. Tant mieux, elle ne savait pas si elle aurait réellement pu tout lui raconter. La jeune femme essayait de se convaincre qu'elle n'était pas responsable de ce qui s'était passé entre elle et son mai. Pourtant la situation lui faisait honte. Elle était passé du jour au lendemain de la Phénix respectée, mariée, bientôt maman et heureuse, à la fille trompée par son mari moins d'un an après leur mariage. Terriblement banal.

Nath se leva et la prit dans ses bras pour la serrer contre elle. Mione fut légèrement désarçonnée, ne s'attendant pas à cela (d'autant que son bidon légèrement proéminent semblait un obstacle rédhibitoire pour les calins...Enfin, elle n'avait pas vraiment pu en juger depuis qu'elle était sortie d'Hollow Bastion). Elle serra elle aussi sa collègue dans ses bras, attendant qu'elle stoppe leur étreinte.

Je suis désolée… J’aimerais tant pouvoir faire quelque chose pour que tu « souffres » moins.

Mione ferma les yeux, toujours dans les bras de son amie. *Et si je pouvais souffrir sans que lui ne frôle la mort à chaque fois...peut-être que les choses seraient plus simples*
Que veux-tu me dire ? Nath la regardait dans les yeux. Elle n'avait pas l'air très étonnée de la voir ici, comme si elle avait attendu sa visite. La jeune femme la regarda, des larmes s'agglutinant sur ses paupières, n'attendant que l'autorisation de tomber. Mione prit un siège, son dos était particulièrement douloureux en ce moment, et rester debout était difficile pour elle.
Elle pris le temps de choisir ses mots avec soin :
- Nath, je viens te voir pour que tu puisse me délier du serment inviolable.

La phrase qu'elle venait de prononcer rendait la chose presque palpable et son ventre se noua rien qu'à cette idée. L'ordre, c'était toute sa vie de jeune sorcière. L'ordre et Zhad étaient toute sa vie en fait.

- Zhad, comme tu le sais...enfin il m'a fait souffrir et...et le serment s'est réveillé. Il a frôlé la crise cardiaque. Si je souffre, il meurt. Mais le problème c'est que... Sa voix vacilla. Je ne sais pas comment faire pour ne pas souffrir. J'y pense à chaque minute de la journée. Il me faut du repos, je dois faire une pause, m'éloigner. Je dois ça à mon bébé au moins, dit-elle, la main sur son ventre. Elle sentait que lui non plus n'allait pas bien. Il s'agitait, se tournait. Délit moi du serment. Je ne sers à rien pour vous de toute façon, je suis incapable de me battre en ce moment... Elle savait que c'était vrai au fond d'elle...mais le dire à voix haute lui faisait terriblement mal.

Mione – Nath’, je viens te voir pour que tu puisses me délier du Serment Inviolable.

Si Nathalie était surprise ? Non, pas vraiment. Pas du tout même. Elle avait espéré, dans le fond, que Mione ne souhaiterait pas quitter l’Ordre du Phénix pour cette histoire de tromperie, mais si elle n’y arrivait plus… Il ne fallait pas la forcer, l’obliger à rester si ce n’était pas son désir. Cela la mettrait encore plus en danger qu’elle ne l’était et elle avait droit à des vacances, à une grossesse tranquille. De plus, peut-être allait-elle revenir sur sa décision après la naissance de leur enfant ? Peut-être. Tout était possible. De plus, l’Ex-Gryffondor était sûre que prendre cette décision était douloureux pour son amie. A première vue du moins. Si elle n’avait pas été assise, Nathalie aurait sûrement dû la rattraper dans l’urgence.

Mione – Zhad, comme tu le sais… enfin il m'a fait souffrir et… et le serment s'est réveillé. Il a frôlé la crise cardiaque. Si je souffre, il meurt. Mais le problème c'est que… Je ne sais pas comment faire pour ne pas souffrir. J'y pense à chaque minute de la journée. Il me faut du repos, je dois faire une pause, m'éloigner. Je dois ça à mon bébé au moins. Délit moi du serment. Je ne sers à rien pour vous de toute façon, je suis incapable de me battre en ce moment…

Voilà qui expliquait tout. Mais comment libérer d’un Serment Inviolable ? A sa connaissance, aucun sorcier n’avait fait une telle chose et Nathalie se demandait même si se délier d’un Serment Inviolable était possible. D’un autre côté, maintenant qu’elle y pensait, ce n’était peut-être pas impossible. Il y avait bien une phrase dans ce serment qui stipulait que le Serment prendrait « fin » une fois que tous les membres de l’Ordre du Phénix considéraient la personne en question comme « hors jeu ». Seulement, il fallait qu’ils y croient réellement, qu’ils n’apprennent pas qu’il ne s’agit là que d’une pause. Pourquoi ? Tout simplement car ils considéreraient Mione comme membre de l’Ordre, et cela ne changerait donc rien pour Zhadrryen. Il fallait que cela reste entre Nathalie et Mione. Elle ne voyait aucune autre échappatoire…

Nathalie – Ne t’inquiètes pas, je comprends parfaitement ta décision. De plus, comme tu l’as dit, ce n’est qu’une pause et tu es incapable de combattre dans cet état.

Nathalie eut un regard vers le ventre de Mione comme pour appuyer ses dires à son tour. Puis, imaginez, une femme enceinte sur un champ de bataille… C’était totalement insensé. Mais malheureusement, cela ne dépendait pas que de la chef de l’Ordre du Phénix.

Nathalie – Mais je ne connais personne, jusque maintenant qui a été délié d’un Serment Inviolable comme ça… Il faudrait que les autres membres de l’Ordre du Phénix entier pensent que tu es partie, qu’ils ne gardent pas à l’esprit que tu vas revenir. Donc, que cette histoire reste entre nous. Mais maintenant, comment les convaincre, c’est autre chose…

Partir d’un seul coup sans même laisser de mot aux autres ? Ce n’était pas le genre de Mione, surtout s’il fallait faire croire à un départ définitif. Bien sûr, il restait toujours Nathalie dans la confidence mais à ses yeux, Mione était incapable de combattre et n’était plus vraiment une membre de l’Ordre du Phénix à part entière depuis que son ventre avait pris trop de volume. Par conséquent, cela ne devrait pas poser de problème si une personne savait la vérité. Il fallait que l’ensemble du groupe pense que la future maman avait quitté l’Ordre, et pour toujours. Nathalie se répétait ce raisonnement mentalement inlassablement, comme si cela allait l’aider à trouver une solution… Mais elle ne savait pas quoi faire. Quel scénario adapter ? Son amie devait l’aider de son côté, elle seule savait comment elle réagirait dans une telle situation.

L'atmosphère était lourde. Pourtant ça n'était pas du à Nath. Mione sentait juste que tous les muscles de son corps étaient tendus. Comme s'ils attendaient une sorte de délivrance. Et ça, seule Nath pouvait lui apporter. Sa chef ne semblait pas surprise par la demande qu'elle venait de lui faire. Après tout, c'était la solution la plus sage... Mione s'efforçait de sourire, pensant que cela pourrait maintenir encore Zhad en vie. C'était stupide, parce qu'au fond d'elle... Non, ne pas penser à ce qu'elle ressentait vraiment. Il n'y en avait plus pour longtemps désormais.

Ne t’inquiètes pas, je comprends parfaitement ta décision. De plus, comme tu l’as dit, ce n’est qu’une pause et tu es incapable de combattre dans cet état.

Le sourire qui s'échappa des lèvres de Mione était bien réel cette fois, et elle eu un petit rire amusé en s'imaginant en train de combattre. Et plus encore, pour la première fois depuis quelques semaines, quelqu'un lui redonnait espoir. Un petit pied tapa dans son ventre, comme pour rappeler qu'il lui restait de l'espoir là aussi.
Nath semblait réfléchir à ce qu'il faudrait faire pour réussir à délier Mione du serment. Elle attendit qu'elle parvienne au bout de ses réflexions et resta silencieuse.

Mais je ne connais personne, jusque maintenant qui a été délié d’un Serment Inviolable comme ça… Il faudrait que les autres membres de l’Ordre du Phénix entier pensent que tu es partie, qu’ils ne gardent pas à l’esprit que tu vas revenir. Donc, que cette histoire reste entre nous. Mais maintenant, comment les convaincre, c’est autre chose…

Mione ne dit rien. L'espoir avait faibli mais il n'était pas totalement éteint. Elle pensait qu'il existait quelque chose qui lui permettrait d'être déliée du serment, bien qu'elle ne voit pas elle même ce que ça pourrait être. En revanche, Nath semblait penser que le simple fait que les membres de l'Ordre croient qu'elle était parti, réellement partie, sans espoir de retour, suffirait pour que le serment ne s'applique plus à elle. Elle n'avait jamais songé à ça, mais il est vrai que ça pourrait marcher. Nath serait la seule à être au courant... Il ne restait plus qu'à les en convaincre.
Une mise en scène ? Un départ tout en cri et en grands effets de manche ? Une lettre pour leur expliquer ? Avant aujourd'hui, jamais Mione n'avait songé à ce qu'elle ferait si elle devait quitter l'ordre. Ça lui semblait tellement bizarre. Bien sur, lorsqu'elle avait quitté son poste de chef, il lui avait été dans un premier temps difficile de reparaitre au QG. Mais jamais, au grand jamais, elle n'avait songé à partir.

- Je pense que ça pourrait marcher, acquiesça-t-elle. Il faudrait que je me mette au vert...peut-être dans ma famille moldue. Sa tante serait surement heureuse de la voir. Mais pour le départ en lui même... Si je dois parler devant tout le monde, ce sera difficile je crois. Si Zhad est là, il voudra m'en empêcher...Mais pourtant c'est nécessaire, c'est pour son bien, conclue-t-elle pour s'en convaincre elle même. Il faudra que ça soit rapide alors. Comme un pansement qu'on enlève. Je ne sais pas si je parviendrais à dire au revoir à tout le monde si je dois attendre quelques jours. Tu penses que tu pourrais en rassembler beaucoup dans l'heure qui vient ?

Il fallait qu'elle le fasse en ayant en tête le fait que ça sauverait celui qu'elle aimait. Sinon elle reculerait, elle n'arriverait pas à mentir à tout le monde. Et elle savait que pour Nath ce serait difficile. Tout simplement parce que lorsqu'elle avait été elle même chef, l'idée de mentir à tout ce groupe, l'aurait fait se dégouter elle même.

[HS : Tu pourrais préciser qu'Eurora est déja dans le QG ? Il faut que j'ai une discussion avec elle avant de partir, c'est prévu qu'on RP ensembles Smile

]

Mione – Je pense que ça pourrait marcher. Il faudrait que je me mette au vert...peut-être dans ma famille moldue. Mais pour le départ en lui même... Si je dois parler devant tout le monde, ce sera difficile je crois. Si Zhad est là, il voudra m'en empêcher...Mais pourtant c'est nécessaire, c'est pour son bien. Il faudra que ça soit rapide alors. Comme un pansement qu'on enlève. Je ne sais pas si je parviendrais à dire au revoir à tout le monde si je dois attendre quelques jours. Tu penses que tu pourrais en rassembler beaucoup dans l'heure qui vient ?

Nathalie n’était pas sûre que ce soit la meilleure des idées. Mione serait-elle capable de dire au revoir à tout le monde maintenant ? Ils allaient vouloir l’empêcher de quitter l’Ordre du Phénix, c’était certain. Par contre, peut-être qu’une lettre sèche et sans possibilité de réponse était une échappatoire. Mione pourrait en rédiger une dans laquelle elle dirait qu’elle n’arrivait plus à gérer l’Ordre, sa famille ou encore même sa vie pour l’instant, qu’elle devait quitter l’Ordre du Phénix définitivement et qu’elle n’allait sans doute pas revenir, elle avait beaucoup de choses à régler dans sa vie. Oui… Cela pouvait marcher. Nathalie remettrait la lettre aux autres, les réunissant et fournissant ainsi un « alibi » à Mione.

Nathalie – Je ne sais pas… Je sais qu’Eurora devait passer la journée au QG, mais les autres sont sans doute à Poudlard. Enfin, pour toute urgence, ils se libèrent comme toujours.

Nathalie vint s’asseoir à son tour près de son amie, réfléchissant toujours. Elle savait que la démarche allait être dure pour Mione, mais si elle était motivée par le simple fait de sauver son mari… Alors elle y arriverait. Cependant, allait-elle réussir à faire face aux autres si elle leur annonçait les choses maintenant ? Rien n’en était moins sûr.

Nathalie – Mais… Tu t’en sens capable ? Je veux dire… Peut-être que la démarche sera trop éprouvante pour le moment, pourquoi ne pas opter pour une lettre ? Ils ne pourront juger que tes mots, et je serai là pour les convaincre que tu es partie.

Dans tous les cas, « l’épreuve » promettait d’être difficile et l’idée de mentir à tout le groupe était une horreur pour la Chef de l’Ordre du Phénix. Mais elle n’avait pas le choix, elle préférait prendre sur elle que faire endurer tout cela à Mione. De plus, il s’agissait de sauver la vie d’un autre Phénix donc un mensonge n’était pas cher payé. Certes, Nathalie saurait toujours que Mione n’allait pas quitter l’Ordre officieusement mais Zhadrryen n’aurait peut-être qu’une pointe de douleur – qu’il confondrait avec ses remords. Oui, c’était la bonne solution. Que les autres pensent que la future maman quitte l’Ordre sans une seule chance de retour. Les mots peuvent toucher et convaincre après tout, non ?

Nathalie jeta un coup d’œil à une vieille photo de l’organisation secrète. La plupart des personnes présentes dessus étaient parties et une pointe de nostalgie refaisait surface en ce moment. Ce Serment Inviolable avait semblé être une bonne idée lorsqu’il en avait été question mais… Maintenant, la jeune femme en doutait. Ce serment allait coûter très cher si elles n’agissaient pas très vite. Ce prix ? La vie de Zhadrryen. La seule solution apparente était que Mione – ou Zhadrryen – quitte l’Ordre du Phénix et cela ne plaisait guère à Nathalie. Prix élevé… Trop élevé. Mais pouvaient-ils se permettre de retirer la coutume du Serment Inviolable ? Non, c’était trop risqué. Il y avait de moins en moins de personnes fiables, même si elle n’aimait pas cette manière de faire. Pourquoi ? Car cela prouvait, d’un côté, le cruel manque de confiance présent au sein de l’Ordre et ce n’était pas un atout. Quoiqu’au fond, Nathalie ne doutait jamais de la personne située en face d’elle lors de la cérémonie du Serment Inviolable. Cela rattrapait la « faute »… N’est-ce pas ?

[HJ : Désolée pour la p'tite attente, je n'ai pas trouvé le temps de te répondre plus tôt ^^']

[HRP: Argh, le boulot a vraiment commencé et mon temps de réponse s'en fait sentir^^]

Nath n'avait pas l'air convaincue, et Mione avait plutôt l'air abattue qu'autre chose. C'était surement la première fois de sa vie qu'elle était obligée de choisir la voie du mensonge pour sauver quelqu'un. Elle se rappelait que lorsqu'elle avait intégrée l'ordre, elle était plei,ne de morale, d'éthique et follement amoureuse aussi. Même si déja à l'époque elle devait mentir, Zhad ne faisant pas partie du groupe, c'était bien malgré elle. Et puis, ils n'en avaient jamais parlé, mais elle était sure qu'à l'époque déja il se doutait de quelque chose. Quoi qu'il en soit, elle mentait bien malgré elle. Et ça ne lui procurait pas ce sentiment de culpabilité qui lui pesait sur le cœur. Et pour Nath, l'effort était immense aussi. Elle proposa alors l'option de la lettre. Mione releva la tête en lui lançant un regard qui devait être baigné d'espoir. Elles avaient rejeté l'idée au départ mais Mione savait que ce serait moins dur. Et plus lâche aussi. Chouette maintenant elle était menteuse et lâche. Est-ce que sa captivité l'avait fait tomber du côté obscur ?? Elle sentait le costume de Mms déja repassé et s'attendait presque à le voir posé sur le bureau. Elle se secoua intérieurement et s'efforça de répondre à sa chef qui n'attendait que son assentiment.

- Tu as raison. Je ne suis pas aussi courageuse que je le croyais, soupira-t-elle. Et devoir répondre aux questions qu'ils pourraient avoir, je crois que je ne pourrais pas le supporter. Et au moins je ne risque pas de revoir Zhad...capitula-t-elle. Tu as de quoi écrire ? Finissons-en le plus vite possible.

Elle se rapprocha du bureau, prenant d'une main qu'elle ne voulait pas voir trembler, mais qui le faisait bien malgré elle, la plume et le parchemin que son amie lui tendit. Elle écrivit avec application, avec cette petite moue habituelle des moments où elle était particulièrement concentrée. Elle ne voulait pas réfléchir à ce qu'elle faisait. C'était pour le bien de Zhad et pour celui de son bébé. Se répéter ça en boucle ne rendrait pas ça plus réel malheureusement, mais la culpabilité fondait comme neige au soleil. Lorsqu'elle eut terminé, elle promena son regard sur le parchemin.

Mes amis, chers Phénix,

Aujourd'hui, cela fera cinq ans que je fais partie de l'Ordre du Phénix. La plupart d'entre vous ne m'ont pas connu à mes débuts, et cela vaut peut-être mieux (sinon vous pourriez me rappeler mes fautes de débutantes ou mes sorts informulés particulièrement catastrophiques). J'ai évolué au sein de l'Ordre, j'ai participé au changement de QG, j'ai vécu et combattu au côtés de grands sorciers tels que Jaren ou Ourson.
J'ai même eu la chance et le grand honneur de devenir pendant un temps celle vers qui l'on vient se plaindre qu'une goule réside au dernier étage ou que les placards sont infestés de doxys...ou encore que les subventions inexistantes ne nous permettent pas d'acheter un autre dragon... Bref, être votre chef a été ma plus grande réussite si je puis dire et j'ai effectué ma tâche avec le plus de morale et d'équité dont j'étais capable. Et avec évidemment, énormément de plaisir.
Pendant ces cinq années, j'ai aussi vu des amis nous quitter. Certains partent pour rejoindre d'autres latitudes. D'autres choisissent de ne plus se cacher, de vivre autrement. Certains malheureusement deviendront même nos ennemis...
Jamais nous ne devons juger ces personnes. La vie nous oblige à faire des choix.
Et vivre selon des règles que nous n'avons pas choisis ou que nous ne supportons plus est bien trop difficile pour que quelqu'un puisse nous y obliger.

Mes amis, aujourd'hui je passerais cette porte et je ne reviendrais pas. L'Ordre m'a tout donné : une famille, des règles de vie, et aussi ce sentiment particulier qui ne m'a jamais fait abandonner quelqu'un sur un combat.
Aujourd'hui je vais avoir un enfant. Et tout ce que l'Ordre m'a apporté, j'aimerais que cet enfant le ressente également. Qu'un jour peut-être, lui aussi passe les portes de cette grande maison et se batte à vos côtés.

Je vous quitte donc, le sourire aux lèvres, car je sais que mes pensées seront toujours tournées vers vous, où que j'aille.

Mione.

C'était clair et cela lui semblait relativement convaincant. Bien. Il ne restait plus qu'à l'apporter au salon ou à tout autre endroit de passage. Elle tenait à le faire elle même. Elle en avait déja bien trop demandé à Nathalie.
- Merci pour tout Nath. Je dois placarder cela et je me sauve ensuite. Je te tiendrais au courant si je le peux...pour le bébé, ajouta-t-elle en souriant. Je ne sais pas encore où je vais aller mais...tout ira bien je crois.

Mione serra Nathalie dans ses bras et sortit du bureau en se retournant une dernière fois. Son regard embrassa la pièce mais lorsqu'elle avisa la photo de tous les membres, elle baissa les yeux et sortit.

[Suite dans les couloirs]

[HRP: J'espère qu'il est approprié de poster mon premier RP dans l'Ordre ici... :P]

Arya avait été contactée par l'Ordre du Phénix, quelques temps auparavant. Etant prête à s'investir pour défendre le monde des sorciers, elle avait répondu à l'appel, et s'était rendue au 23, chemin de la Salamandre grise. Elle était entrée prudemment dans le quartier général, après qu'on l'ait accueillie, et on lui avait donné comme directive de se rendre dans le bureau de la chef des Phénix, Nathalie. Elle avait donc obéi, attendant en étant un peu nerveuse d'être officiellement acceptée.

Parvenue devant la porte, elle toqua doucement. Aucune réponse ne lui parvint. Elle patienta, puis toqua une nouvelle fois. Rien. Peut-être que le bureau était vide. Elle hésita un instant, avant de se décider à prendre les devants. Elle posa sa main sur la poignée, la tourna, et entra prudemment.

"Bonjour, il y a quelqu'un?"

Mais non, le bureau était désert. La jeune femme poussa un petit soupir, et entra. Avec son habituel sens de l'observation, elle détailla tout naturellement la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle avait laissé la porte entrouverte, décidée à attendre ici sa future supérieure. Elle resta tout d'abord debout dans la pièce, puis se décida, sans rien déranger, à s'asseoir sur un siège. Puis, elle attendit, n'ayant rien de mieux à faire. La patience comptait fort heureusement comme l'une de ses qualités.

Mione – Tu as raison. Je ne suis pas aussi courageuse que je le croyais. Et devoir répondre aux questions qu'ils pourraient avoir, je crois que je ne pourrais pas le supporter. Et au moins je ne risque pas de revoir Zhad… Tu as de quoi écrire ? Finissons-en le plus vite possible.

Après avoir lu tous les sentiments possibles en cette triste situation, Mione semblait retrouver un léger espoir en entendant les paroles de Nathalie. Rédiger une lettre pourrait-elle l’aider à quitter l’Ordre du Phénix sans le quitter réellement ? Peut-être. L’Ex-Gryffondor l’espérait de tout cœur, même si jamais, au grand jamais, elle n’avait souhaité une telle chose. Mione était là depuis longtemps, présente après elle mais elle était si… C’était une véritable amie pour Nathalie, même si elle ne le savait sans doute pas. Il faut avouer que la jeune femme cache beaucoup ce qu’elle ressent, et rare sont les personnes pouvant dire qu’ils la connaissent bien. Oh, si : ses vrais amis. Et encore, on ne peut dire connaître une personne, on ne peut prétendre que rien ne nous surprendrait chez elle à présent.

Nathalie sortit alors de ses pensées et vit Mione rédiger la lettre dont elles avaient parlé. Sa main tremblait, ce qui n’était guère étonnant. Mais que dire et que faire ? La chef de l’Ordre du Phénix ne pouvait pas écrire cette lettre d’adieu à la place de son amie, sinon cela paraîtrait trop suspect. Il fallait qu’elle le fasse elle-même. De plus, cela ne ferait qu’ajouter des preuves lorsque le visage de Nathalie se marquerait de surprise en lisant la lettre, avec les autres. Si lui dire au revoir était étrange ? Vous n’imaginez pas à quel point. Sans doute, cela allait encore atteindre l’Ex-Gryffondor intérieurement, les autres allaient donc y croire deux fois plus. Elle allait tenir Mione au courant de ce qu’il se passait au Quartier Général assez régulièrement, mais discrètement. Il ne fallait surtout pas s’attirer les soupçons des membres de l’Ordre du Phénix.

Mione – Merci pour tout Nath. Je dois placarder cela et je me sauve ensuite. Je te tiendrais au courant si je le peux… pour le bébé. Je ne sais pas encore où je vais aller mais… tout ira bien je crois.

Nathalie – Tu as intérêt à me tenir au courant ! Sinon, ce ne sera pas pour le bébé qu’il faudra s’inquiéter mais pour toi !

Nathalie fit un sourire à Mione puis s’ensuivirent les dernières embrassades avant de voir la future maman sortir de son bureau… Avec un regard triste, la tête baissée, étant tombée sur la photo de famille de l’Ordre du Phénix. Nathalie s’installa à son bureau, prenant au passage la photo dressant le portrait de toutes les personnes unies au Quartier Général. Nostalgie ? Un peu, oui. Mais il ne fallait rien montrer avant que les autres ne voient la lettre posée bien en évidence quelque part. Quoique, après tout, si, elle pouvait le montrer sans avoir peur. Mione pouvait être venue trouver la Chef de l’Ordre pour annoncer son départ, un départ plus personnel qu’aux autres du groupe. Les choses allaient être bien différentes, à présent…

~ Quelques jours plus tard ~

Nathalie – Bon sang, où ai-je mis ces papiers ! Ah, je sais… Peut-être dans ma chambre.

Nathalie sortit de son bureau en se cognant à la porte au passage – pour changer – et se dirigea vers sa chambre. Elle ne retrouvait plus les papiers concernant leur nouveau membre – ou plutôt, la nouvelle – et celle-ci allait se pointer au Quartier Général d’ici quelques heures, voire quelques minutes. Nathalie avait noté toutes les informations nécessaires à son intégration, y compris la personne avec qui elle allait s’entraîner. Perdre de tels papiers était inconcevable ! Ce n’était pas son genre, mais alors là, pas du tout. A présent, tout le monde était au courant pour le départ de Mione et la nouvelle ne fut pas si bien accueillie… Une ambiance de tristesse planait ici et là. Surtout quand Zhadrryen était dans les parages, il était, sans nul doute, le plus affecté par le départ de sa femme. Les autres ? Oh, ils s’en remettaient. Chacun voguait à ses occupations et essayait de comprendre le pourquoi du comment. Peut-être était-ce à cause de cela que Nathalie avait « perdu » ses papiers…

Arya – Bonjour, il y a quelqu’un ?

Nathalie venait de sortir de sa chambre, ayant enfin mis la main sur le dossier tant recherché. C’est d’ailleurs comme cela qu’elle entendit la question posée dans le vide du bureau de la Chef de l’Ordre du Phénix. Une voix féminine, jeune. Serait-ce déjà la nouvelle recrue qui était arrivée ? Sûrement, car tout Phénix aurait attendu dans la cuisine ou dans le salon. Et puis, Nathalie ne connaissait pas cette voix. Il ne pouvait, par conséquent, s’agir que de la nouvelle membre. La jeune femme poussa la porte de son bureau, sourire aux lèvres et dit :

Nathalie – Bonjour ! Désolée, j’étais partie chercher quelque chose. Tu es Arya je suppose ? Installe-toi ! Je suis Nathalie Matthews, la chef de l’Ordre du Phénix.

Tout pour mettre leur petite nouvelle à l’aise. Nathalie ne voulait pas se sentir au-dessus des autres, c’est aussi la raison du tutoiement et de la gentillesse, en plus du sourire. Elle fit apparaître des biscuits sablés en face d’elle, sur son bureau et fit un signe à Arya comme quoi elle pouvait se servir si elle le voulait. Mais, même si tout allait très vite pour Arya, un entraînement était déjà prévu aujourd’hui dans… Une petite demi-heure. Comment mettre Arya au courant de tout sans pour autant la brusquer ?

Nathalie – Eh bien, je vois que tu as trouvé mon bureau toute seule, dés le début. Mais un conseil, attends dans la cuisine dorénavant si jamais il y a une urgence, tu es sûre de trouver quelqu’un à tout moment de la journée ! J’avoue, ils sont tous d’assez gros mangeurs…

Petit sourire, petite pause.

Nathalie – Bien… Je suis désolée de te brusquer comme ça, mais, tu as déjà un entraîneur attitré qui m’a chargée de te dire que tu débutais ton entraînement dans une demi-heure, à l’enclos. Je t’escorterai là-bas si tu le souhaites. Ton entraîneur s’appelle Mateo Aëndal, tu en as peut-être entendu parlé.

Laissant une nouvelle fois le temps à Arya pour pouvoir lui répondre, elle ajouta ensuite :

Nathalie – Mais… Tu as peut-être des questions ? Des informations à me demander ? On a une demi-heure devant nous, ça te laisse le temps de poser ce que tu veux ! Et, n’aie pas peur, il n’y a pas de questions stupides.

Arya attendait depuis quelques minutes, quand quelqu'un se présenta. Elle avait entendu des pas dans le couloir troubler le silence parfait des lieux, et avait donc tourné la tête en direction de la porte d'entrée, quand une jeune femme brune apparut, un dossier qui portait son nom à la main. Elle lui adressa un sourire bienveillant, ce qui entama un peu les appréhensions de la jeune recrue. Elle contourna son bureau, dans le but évident d'aller s'y installer.

"Bonjour ! Désolée, j’étais partie chercher quelque chose. Tu es Arya je suppose ? Installe-toi ! Je suis Nathalie Matthews, la chef de l’Ordre du Phénix.

C'était donc bien elle. La jeune femme lui répondit par un salut poli, l'observant avec un intérêt non feint. Elle avait malgré elle pensé avoir à faire à quelqu'un de plus... rigide, de plus austère. Force était de constater qu'elle s'était trompée. Obtempérant à l'ordre de Nathalie, elle se leva et alla prendre place sur le siège face au bureau. Son interlocutrice s'était installée et avait fait apparaître une boite de biscuits d'un coup de baguette magique, et l'invita à se servir. Par politesse, elle en prit un et croqua dedans du bout des dents. Il avait un agréable goût de cannelle. Après quoi, elle répondit à la question que sa nouvelle chef lui avait posée sans lui laisser vraiment le temps de répondre.

- Oui, je suis Arya. Arya Wolf, professeur de Défense contre les Forces du Mal à l'école de sorcellerie de Poudlard. Mais je suppose que vous devez déjà savoir tout ça... En tout cas, je suis enchantée de faire votre connaissance.

- Eh bien, je vois que tu as trouvé mon bureau toute seule, dès le début. Mais un conseil, attends dans la cuisine dorénavant si jamais il y a une urgence, tu es sûre de trouver quelqu’un à tout moment de la journée ! J’avoue, ils sont tous d’assez gros mangeurs…

Arya ne put s'empêcher de hausser les sourcils. Elle n'avait jamais imaginé les membres du prestigieux Ordre du Phénix comme une bande de goinfres, mais si Nathalie présentait les choses ainsi, elle ne pouvait que la croire sur parole... En tout cas, plus le temps passait, et plus elle se sentait à l'aise. Afin de souligner qu'elle avait bien compris l'information, elle acquiesça en réponse à la dernière phrase de la chef des Phénix.

- Je tâcherais de m'en souvenir, dans ce cas. Mais il me semblait plus approprié de venir vous voir dans votre bureau. Quelqu'un m'a indiqué que c'était à l'étage, et j'en ai donc déduit qu'il s'agissait de cette pièce.

- Bien… Je suis désolée de te brusquer comme ça, mais, tu as déjà un entraîneur attitré qui m’a chargée de te dire que tu débutais ton entraînement dans une demi-heure, à l’enclos. Je t’escorterai là-bas si tu le souhaites. Ton entraîneur s’appelle Mateo Aëndal, tu en as peut-être entendu parler.

La jeune femme écouta attentivement ces informations, les notant dans un coin de son esprit. Elle avait quelques questions qui lui venaient, mais ce n'était sans doute pas le moment de les poser. Cette cordialité totale la déboussolait un peu, pour tout dire. Elle n'avait rien du tout contre tout ça, ni contre le tutoiement, mais cela semblait tellement... informel, que cela la mettait un peu dans l'embarras. Elle ne savait pas comment se comporter exactement, par rapport à Nathalie. Tutoyer également son chef ne serait-il pas mal vu?
Le fait d'être ainsi intégrée au groupe sans autre forme de procès la surprit également. Elle avait pensé qu'on la mettrait à l'épreuve afin de vérifier si elle était bel et bien digne de figurer parmi les Phénix, mais cela ne semblait pas être le cas. Quand son interlocutrice parla d'un entraînement, en revanche, elle ne sut quoi répondre. Cela lui semblait rapide, et ne lui laissait pas le temps de prendre ses marques, mais ce n'était peut-être pas plus mal. Après tout, cela leur servirait peut-être à voir si elle valait véritablement le coup. Elle se contenta donc de secouer légèrement la tête en signe de dénégation quand elle lui mentionna le nom de son entraîneur. Cela ne lui disait rien du tout.

- Mais… Tu as peut-être des questions ? Des informations à me demander ? On a une demi-heure devant nous, ça te laisse le temps de poser ce que tu veux ! Et, n’aie pas peur, il n’y a pas de questions stupides.

Ah, elle allait peut-être pouvoir trouver un ou deux éclaircissements à ses interrogations. Certaines trouveraient leur réponse d'elles-mêmes dans les prochains temps, mais il y en avait certaines qui méritaient d'être posées. D'abord, celle qui pouvait sembler un peu idiote, mais qui lui permettrait de savoir comment se comporter. Et ensuite, elle aurait également aimé savoir en quoi consisterait réellement sa tâche. Combattre les Magemorts et les forces du Mal, certes. C'était directement dans ses cordes, au vu de son statut de professeur. Mais elle voulait également savoir comment s'organiserait sa vie au sein des Phénix, grosso modo...

- Eh bien... Je crois que ma question va vous sembler idiote, mais je ne sais absolument pas comment me comporter. Dois-je vous vouvoyer, ou vous tutoyer? Tutoyer son supérieur me semble à priori déplacé... Et puis, il n'y a pas que ça, j'aurais aimé savoir ce que l'on attend de moi, et comment va s'organiser ma vie au sein des Phénix, en gros."

Arya – Eh bien… Je crois que ma question va vous sembler idiote, mais je ne sais absolument pas comment me comporter. Dois-je vous vouvoyer, ou vous tutoyer? Tutoyer son supérieur me semble à priori déplacé… Et puis, il n'y a pas que ça, j'aurais aimé savoir ce que l'on attend de moi, et comment va s'organiser ma vie au sein des Phénix, en gros.

Nathalie ne put s’empêcher de réprimer un sourire en entendant la première question de la nouvelle « recrue ». En effet, le vouvoiement était une coutume et un respect ancré en chaque personne dans un milieu professionnel mais… Une fois que la personne tutoie l’autre, et que celle-ci est destinée à rester longtemps avec elle, le tutoiement s’impose. Non ? Pour la jeune femme, telles étaient les choses. Elle ne supportait pas que l’on puisse la vouvoyer alors qu’elle avait le même âge que la plupart des personnes présentes dans ce Quartier Général. Allait-elle devoir instaurer une nouvelle règle empêchant le vouvoiement ? De plus en plus, cette solution la tentait. Bon, d’accord, cela peut déstabiliser plus d’une personne… Mais tout de même, le Moyen Age, c’est fini ! Et depuis au moins cinq siècles ! Oui ? Les dates diffèrent, on est encore en train d’hésiter ? Oh, vous n’allez pas commencer à râler sur des détails, vous cassez tout mon effet !

Nathalie – Je vais commencer par répondre à la première question : alors, ma seule supplication sera que tu me tutoies. Je ne me considère pas du tout comme « au-dessus de vous » sous prétexte que je suis la Chef de l’Ordre du Phénix. Donc, tutoie-moi.

Terminant sur un petit sourire en coin. Au moins, les choses étaient claires dés le début. Du moins, pour ce point-ci qui est on ne peut plus formel. Mais Nathalie s’attarda à présent sur la seconde question indirecte qu’avait posée Arya. Ce que l’on attendait d’elle, précisément ? Mais à part combattre les « méchants », faire régner l’ordre, ne pas trahir l’Ordre du Phénix pour des sottises, se battre pour sauver des gens, … C’est assez, non ? Il lui fallait un autre objectif ? Ils avaient déjà bien assez à faire avec tout cela, pourquoi en rajouter ? Mais quant à la question de l’organisation de sa vie au sein du groupe… C’était autre chose. Bien sûr, sa vie allait changer. Elle allait devoir mentir à ses proches, une fois le Serment Inviolable passé, elle allait devoir se cacher pour ne pas se faire arrêter par le Ministère, elle allait aussi bénéficier d’une seconde maison, se faire aux blessures qui sont monnaie courante ici, et j’en passe. La vie d’un membre de l’Ordre du Phénix n’était pas de tout repos, mais ils étaient tous ici parce qu’ils l’avaient voulu, parce qu’ils avaient bien réfléchi.

Nathalie – Pour ta vie au sein du groupe, elle va être assez chamboulée je crois… Après ton entraînement, tu devras passer un Serment pour jurer fidélité. Ce n’est pas qu’on a pas confiance en toi, mais on a eu tellement de trahisons que… Bref. Tu vas aussi devoir cacher ton identité secrète à tes proches, et tu devras faire attention comme nous soupçonnons que le Ministère est aux mains des mangemorts, ils nous recherchent. Et ce QG sera ta seconde maison, tu connais le moyen d’entrer ici. Oh et…

Nathalie se dirigea vers une armoire et tira un gallion tout simple – du moins, en apparence – qu’elle ensorcela d’un coup de baguette. Ce gallion appartenait, à présent, à Arya et dont la couleur enregistrée était le bleu roi. Elle revint vers Arya et fit glisser le gallion sur le bureau, vers la nouvelle Phénix, en disant :

Nathalie – Voici ton Gallion d’Urgence. Si jamais tu as un problème ou quoique ce soit du genre, tu l’actives grâce à ta baguette et les nôtres s’allumeront à leur tour. On saura que c’est toi grâce à ta couleur qui fera briller le gallion respectif de chaque membre de l’Ordre du Phénix. Et, si jamais tu as le temps, tu peux y indiquer le lieu où tu es pour que l’on vienne plus vite.

[HJ : Voilà. Par contre, je ne répondrais pas aussi vite à chaque fois. J'ai des cours et une fin de semaine très chargée, sans oublier le boulot à fournir et mes autres RPs. Montre-toi plus patiente...]

"Je vais commencer par répondre à la première question : alors, ma seule supplication sera que tu me tutoies. Je ne me considère pas du tout comme « au-dessus de vous » sous prétexte que je suis la Chef de l’Ordre du Phénix. Donc, tutoie-moi.

Voilà qui ne serait guère aisé. Arya allait devoir faire bien attention pour ne pas vouvoyer automatiquement sa supérieure. C'était un automatisme de respect chez elle. Etrangement, cette gentillesse et cette cordialité la mettaient un peu mal à l'aise, la prenant à contrepied. Non pas qu'elle s'attendait spécialement à être mal accueillie, mais elle était devenue encore plus prudente et méfiante depuis la mort de Dastan, et donc du genre à bien apprendre à connaître les gens avant de baisser sa garde.

- Pour ta vie au sein du groupe, elle va être assez chamboulée je crois… Après ton entraînement, tu devras passer un Serment pour jurer fidélité. Ce n’est pas qu’on a pas confiance en toi, mais on a eu tellement de trahisons que… Bref. Tu vas aussi devoir cacher ton identité secrète à tes proches, et tu devras faire attention comme nous soupçonnons que le Ministère est aux mains des mangemorts, ils nous recherchent. Et ce QG sera ta seconde maison, tu connais le moyen d’entrer ici. Oh et…

Tout cela ne constituait pas une surprise pour la jeune femme. Elle s'était un peu attendue à ce genre de changements dans sa vie, mais il en serait évidemment ainsi puisqu'elle avait décidé d'embrasser la cause des Phénix. Peut-être qu'ainsi, elle pourrait venger la mort de son amant... Cette tragédie était comme une blessure sur son coeur, qui n'avait jamais été soignée. Et depuis, cela s'était infecté, terriblement infecté... En tous les cas, il ne serait pas trop difficile pour elle de dissimuler son statut de membre de l'Ordre. Quant à prononcer le Serment Inviolable... elle y était prête également. Ne faisant aucun commentaire, elle se contenta d'écouter attentivement tout ce que lui disait Nathalie. Elle la suivit du regard lorsqu'elle se leva et alla prendre un Gallion dans une armoire alignée contre le mur.

- Voici ton Gallion d’Urgence. Si jamais tu as un problème ou quoique ce soit du genre, tu l’actives grâce à ta baguette et les nôtres s’allumeront à leur tour. On saura que c’est toi grâce à ta couleur qui fera briller le gallion respectif de chaque membre de l’Ordre du Phénix. Et, si jamais tu as le temps, tu peux y indiquer le lieu où tu es pour que l’on vienne plus vite.

Alors qu'elle avait repris place derrière son bureau en lui disant cela, elle fit glisser la pièce d'or vers elle. La jeune femme le prit et l'observa un instant alors qu'elle le tenait dans sa paume. Après quoi, elle le rangea soigneusement dans une petite bourse qu'elle portait dissimulée autour du cou. N'ayant pour le moment pas d'autre question à soumettre à la chef de l'Ordre du Phénix, elle songea qu'elle ferait sans doute bien de découvrir un peu les lieux, et de se rendre au lieu de son rendez-vous pour effectuer son entraînement.

- Eh bien, je crois que vous... euh, que tu as répondu à toutes mes questions, pour le moment. S'il m'en vient d'autres, je n'hésiterais pas à te les poser. Je pense que je vais aller jeter un oeil alentour, histoire de me familiariser avec le quartier général. Et ensuite... je crois que je vais directement me rendre au lieu de mon rendez-vous. Avec ta permission, bien sûr..."

Comme Nathalie lui adressa un léger signe d'assentiment, elle se leva et prit congé. Elle était d'un calme parfait, décidée à passer toutes les épreuves qu'on lui imposerait, si cela lui permettait d'épouser ses idéaux. Elle n'avait jamais été aussi proche de réaliser son voeu le plus cher, prendre enfin part activement à la lutte contre les Mangemorts. Et cela, en plus de son poste de professeur de Défense contre les Forces du Mal, semblait s'y prêter tout à fait.

Arya grimpait les marches du quartier général de l'Ordre du Phénix, silencieuse. Elle avait décidé d'annoncer sa grossesse à Nathalie, notamment parce que cela impliquerait des modifications de son activité au sein de l'organisation, d'ici quelques mois. Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt? Déjà parce qu'elle s'était débattue avec ses sentiments, mais aussi parce qu'elle n'était pas certaine de ne pas faire de fausse couche. Point de vue pessimiste, mais réaliste: aucune femme n'était jamais à l'abri. Néanmoins, maintenant qu'elle en était à son troisième mois sans problème particulier, ce danger était écarté, et le moment était venu d'en parler.

Bien des gens étaient déjà au courant, mais pas tant que cela d'un point de vue objectif: Ismaël, bien sûr, mais également Mione, Alicia, et sa famille, son père, sa mère, son frère et son épouse, et sa jeune soeur. Elle ne savait pas à qui son compagnon avait appris la nouvelle, et elle préférait ne même pas y penser, en fait, mais ça ne devait sans doute pas être légion non plus... Elle avait demandé de son côté à tout le monde de garder ça sous silence pour le moment. Cela deviendrait bien assez vite officiel quand son ventre se mettrait à gonfler.

Parvenue devant la porte du bureau, elle inspira, et frappa trois petits coups brefs et secs de la phalange de l'index. Elle patienta quelques secondes avant d'entrer, calmement. Sans grande surprise, elle trouva Nathalie derrière son bureau. Elle referma la porte derrière elle, avant de s'avancer dans la pièce. Elle resta un moment plantée devant le bureau, avant de se lancer.

" Je peux te parler? J'ai quelque chose d'important à te dire, ça ne prendra pas longtemps.

Elle s'installa dans un siège qui faisait face à la chef de l'Ordre, et se craqua les doigts, machinalement. Après quoi, il lui fallut bien se lancer. Elle ne savait pas au juste comment annoncer la nouvelle. Les Phénix avaient besoin de combattants, et elle-même faisait à présent partie des plus anciens membres... ce qui lui faisait un drôle d'effet. Mais elle ne pouvait pas se mettre en danger dans ces conditions. Il n'y avait pas qu'elle, il y avait surtout son bébé, et elle lui devait bien ça, en tant que mère.

- Je suis venue pour te dire que d'ici quelques mois, mon activité au sein de l'Ordre va devoir... changer. Je suis enceinte, depuis trois mois, et puisque ça a l'air définitif, je vais être obligée de cesser le combat jusqu'à l'accouchement. Disons, à partir du moment où combattre me deviendra trop difficile ou dangereux, soit vers cinq ou six mois de grossesse. Mais cela ne m'empêchera pas de prendre part à tout ce qui ne comporte pas de mise en péril... et je passerai au QG fréquemment."

Comme depuis un moment déjà, Nathalie devait faire la navette régulièrement entre le Quartier Général de l’Ordre et un refuge qu’elle avait trouvé récemment. Mais elle faisait son possible pour ne pas que cela ne se ressente au sein de l’Ordre du Phénix, comme promis. Certes, elle était en cavale, mais elle n’allait pas cesser ses activités « illégales » pour autant et comptait bien tenir tête aux Aurors. De la rancœur ? Oui, la jeune femme en avait toujours et celle-ci n’était pas sur le point de s’atténuer avant un bon moment. Pour l’instant, elle était donc assise derrière son bureau, à trier des papiers et à mettre au point le plan qu’ils avaient, tous ensemble, mis en place pour récupérer le plus d’indices possible sur les Mangemorts et… Sur eux-mêmes. Oui, sur eux-mêmes. Chose on ne peut plus étrange et très vite réglée dès que leur plan sera effectué. Pourquoi ? Car tous les membres de l’Ordre du Phénix, ou presque, sont nouveaux et, par conséquent, aucun ne peut avoir été grillé d’une quelconque manière. C’est alors que quelqu’un frappa à la porte, de trois petits coups brefs que l’on devinait hésitants. C’était Arya. Elle ne bougea pas de suite et resta plantée devant le bureau puis se lança, comme dans un élan de courage :

Arya – Je peux te parler? J'ai quelque chose d'important à te dire, ça ne prendra pas longtemps.

Surprise, Nathalie lui fit un signe positif de la tête sans oser l’interrompre dans ce qui semblait être une importante confession. Pourquoi cette impression ? Alors là, la jeune femme n’en avait pas la moindre idée. Peut-être parce que personne, ou presque personne, ne vient la trouver dans son bureau d’ordinaire ? Elle regarda Arya s’installer devant elle tout en laissant tomber ce qu’elle faisait actuellement. D’un regard, elle encouragea la membre de l’Ordre à dire ce qu’elle voulait dire, chose qui ne tarda pas :

Arya – Je suis venue pour te dire que d'ici quelques mois, mon activité au sein de l'Ordre va devoir… changer. Je suis enceinte, depuis trois mois, et puisque ça a l'air définitif, je vais être obligée de cesser le combat jusqu'à l'accouchement. Disons, à partir du moment où combattre me deviendra trop difficile ou dangereux, soit vers cinq ou six mois de grossesse. Mais cela ne m'empêchera pas de prendre part à tout ce qui ne comporte pas de mise en péril… et je passerai au QG fréquemment.

Enceinte ? Définitif ? Mais c’était une excellente nouvelle et, naturellement, Nathalie pouvait le comprendre ! Elle en était d’ailleurs très heureuse et n’allait pas se retenir de le signaler à Arya. Mais… Combattre jusqu’au cinquième ou sixième mois, il en était tout bonnement hors de question ! Elle allait arrêter de combattre bien avant, dès que les choses devenaient plus sérieuses. L’ex-Gryffondor ne voulait pas que l’Ordre du Phénix cause la perte d’un bébé alors qu’ils se battent pour préserver la vie de sorciers bien plus âgés.

Nathalie – Mais c’est une excellente nouvelle, Arya, félicitations ! Bien sûr, je comprends tout à fait que tu prennes un « congé ». En revanche, je ne veux pas que tu combattes après ton cinquième mois, ce sera trop dangereux. Les portes du QG te resteront ouvertes, mais pas celles des combats.

Arya attendit patiemment une réaction du chef de l'Ordre. Ce qu'elle avait formulé n'était pas une requête. Elle devrait s'arrêter au bout d'un moment, elle n'avait pas le choix. Mais il fallait bien entendu prévenir, avant toute chose... Cela lui faisait un drôle d'effet de se dire qu'elle allait devoir arrêter de prendre une part active aux activités des Phénix. Quelque part, c'était un peu déprimant, d'autant que cela faisait presque partie de son quotidien... Finalement, Nathalie lui donna sa réponse.

" Mais c’est une excellente nouvelle, Arya, félicitations ! Bien sûr, je comprends tout à fait que tu prennes un « congé ». En revanche, je ne veux pas que tu combattes après ton cinquième mois, ce sera trop dangereux. Les portes du QG te resteront ouvertes, mais pas celles des combats.

- J'ai l'impression d'entendre Ism'. Si je l'écoutais, j'aurais arrêté de vivre à l'instant même où j'ai appris ma grossesse.

La jeune femme eut un petit sourire. En cela, Mione avait eu raison: les hommes changeaient de manière inexplicable quand leur compagne était enceinte. Elle n'avait pratiquement pas pris de formes sur le ventre pour le moment, mais elle pouvait déjà le remarquer avec lui. Restait qu'elle n'allait pas passer sa grossesse à se morfondre en tricotant des chaussons... Ce n'était pas pour elle. Elle avait encore beaucoup de choses à faire, et elle continuerait d'enseigner à Poudlard jusqu'à ce que la fatigue se fasse trop ressentir.

C'était sans doute plus sage de ne plus combattre à partir de cinq mois, mais cela ne lui laissait plus que deux petits mois pour prêter sa baguette à ses compagnons d'armes. Elle pourrait toujours prendre part cérébralement à la vie de l'Ordre, et se rendre utile au quartier général, mais ce ne serait pas pareil. Et une fois le bébé né, elle ne pourrait pas non plus reprendre tout de suite. Bien qu'ayant ses parents, notamment sa mère, pour garder le petit quand elle avait à faire, elle ne voulait pas l'abandonner pour partir se vouer corps et âme à sa cause. Ce serait se comporter en mère indigne, et de toute façon, elle ne s'en sentait pas capable.

Déjà à l'heure actuelle, elle craignait qu'il n'arrive quelque chose à l'enfant, alors qu'il n'était même pas encore né, loin de là. Elle croyait Mione sur parole quand elle lui disait que cela deviendrait son principal sujet d'angoisse. Et elle se savait capable de faire trois fois le tour de tous les systèmes de sécurité magiques qu'elle aurait pu mettre en place pour le protéger avant de daigner mettre un pied hors de chez elle. Pour l'heure, elle devait tenter d'envisager ça comme n'importe quelle femme. Elle n'était pas la première à qui cela arrivait... ni même la première Phénix, d'ailleurs.

- J'espère que mon absence ne se fera pas trop... handicapante. Loin de moi l'idée de me croire indispensable, mais par moments, une baguette de plus ou de moins pour les Phénix peut faire toute la différence. De toute façon, il n'y a pas le choix, mais j'espère que cela ne te... dérange pas."

Arya – J'ai l'impression d'entendre Ism'. Si je l'écoutais, j'aurais arrêté de vivre à l'instant même où j'ai appris ma grossesse.

Nathalie – Mais non, pas arrêter de vivre. On veut juste que tu fasses attention ! Sinon, on t’enchaîne pour t’empêcher d’aller courir après des mangemorts.

Petit rire de la part de Nathalie aussi. Mais… Bizarrement, la réaction d’Ismaël ne l’étonnait même pas. Peut-être était-elle un peu démesurée, sûrement même mais… Ismaël avait raison. Etant enceinte, Arya devait redoubler de prudence et devait éviter les combats durant un petit moment. Une fausse couche est très vite arrivée, un accident également. Une blessure plus ou moins grave à l’estomac, une entaille un peu trop profonde… Et c’était dangereux pour l’enfant. D’ailleurs, la jeune femme ne se demandait pas si elle allait laisser un elfe appartenant à l’Ordre à disposition d’Arya, sans oublier qu’il fallait absolument vérifier si sa maison était protégée. Mais pour cela, Mione allait sans doute mieux conseiller Arya que Nathalie qui ignorait comment la jeune maman s’y était prise pour passer sa grossesse sans le moindre problème.

Arya – J'espère que mon absence ne se fera pas trop… handicapante. Loin de moi l'idée de me croire indispensable, mais par moment, une baguette de plus ou de moins pour les Phénix peut faire toute la différence. De toute façon, il n'y a pas le choix, mais j'espère que cela ne te… dérange pas.

Nathalie – Me déranger ? Voyons, Arya, mais non ! Tu es enceinte, ça n’a rien de… Dérangeant. Que du contraire. Et puis, en ce moment, il y a plein de nouveaux membres, d’ici ton départ en « congé », ils seront pleinement formés et pourront combattre à leur tour. Sincèrement, ne t’inquiète pas pour ça.

Nathalie espérait que le message était bien passé. Jamais, ô grand jamais, Arya ne devait-elle penser que sa prise de congé allait handicaper l’Ordre du Phénix à ce point. Certes, c’était une baguette en moins, certes, un membre « expérimenté » en moins… Mais ce n’était pas pour cette raison que l’Ordre allait être fragilisé de la sorte, à un tel point qu’il serait paralysé pendant toute la durée de son absence. De plus, Mione avait été absente un long moment, voire même à plusieurs reprises à cause de sa grossesse et de son couple, et ils avaient survécu. L’Ordre n’était peut-être pas au mieux de sa forme, mais un membre en moins n’allait pas l’handicaper et la jeune femme ne voulait surtout pas qu’Arya s’inquiète pour si peu. Après tout, le stress n’est jamais bon lors d’une grossesse.

Nathalie – D’ailleurs, si jamais tu as besoin d’aide, ou de n’importe quoi, n’hésite pas à nous appeler. J’avoue, comme Ism’ ne sait pas que tu es de l’Ordre, ce sera un peu plus compliqué qu’avec Mione, mais il y aura toujours moyen de s’arranger.

[HJ : Désolée, RP merdique, mais j’avoue n’avoir aucune inspiration là, pour le coup… Je vois pas trop quoi dire de plus ^^’]

¤ QG de l'Ordre du Phénix, 23 chemin de la salamandre grise, Londres - 20h34 ¤

*CLAC* L'arrivée de Mione au QG de l'Ordre du Phénix claqua comme un fouet. Vu comme elle était remontée, ça tombait bien... Elle avança d'un pas vif jusqu'à la porte, sa baguette déja sortie mais cachée à l'intérieur de sa manche de veste en cuir. Une fois la porte d'entrée passée, elle se hâta de rejoindre la salle de réunion, vide en ce début de soirée. Empruntant l'escalier, elle tourna une nouvelle fois dans sa tête tout ce qu'elle avait à dire à Arya. Néanmoins sur le palier, elle fit une légère pause pour être sure de ne pas arriver à moitié hors d'haleine dans le bureau de sa chef. Surtout qu'il n'y avait pas particulièrement d'urgence, mis à part qu'elle brûlait d'avoir des explications. Soufflant un bon coup, elle frappa contre le panneau de bois, et fut ravie de constater que le bureau était occupé. Au moins elle n'aurait pas quitté sa maison pour rien...

Refermant la porte derrière elle, Mione se tourna vers Arya, assise derrière l'imposant bureau qui avait été le sien des années auparavant.

- Bonsoir Arya. Excuse moi de venir te déranger à une heure pareille mais... Maintenant qu'elle était là, elle avait du mal à savoir comment introduire ses propos. Ça semblait beaucoup plus facile lorsqu'elle était encore chez elle finalement. Voilà, j'aimerais savoir... Enfin, Zhad m'a dit que tu avais une nouvelle recrue en vue... Elle précisa, devant l’œil interrogatif d'Arya (après tout elle ne devait pas en avoir qu'une seule) : Keira. Une ancienne Auror. Je voudrais savoir ce que tu comptais faire, à son sujet.

Elle avait du mal à parler d'une voix égale, mais comme elle n'était pas vraiment sure qu'Arya comprenne immédiatement l'ampleur du problème, elle songea qu'il était inutile de laisser libre cours à sa colère à ce moment précis. Surtout qu'avec un peu de chance, sa chef avait décidé de ne pas donner suite.

Arya était occupée à trier des papiers dans son bureau avant de rentrer chez elle. Il était tard, mais elle voulait en finir avec ça pour ne pas que le travail s'accumule. Elle trouverait bien quelque chose à dire à Ism' si elle devait se justifier en rentrant. Elle se passa pensivement la main sur le ventre, qui était assez visible pour que même un parfait étranger soit au courant de son état, tout en parcourant du regard un parchemin. Elle tendit l'oreille en entendant des bruits de pas dans l'escalier, se croyant seule ou presque dans le quartier général. On toqua à sa porte, et elle reposa ce qu'elle lisait sur la pile appropriée de son bureau.

" Entrez...

Ce fut Mione qui entra, le teint légèrement rougi, comme si elle s'était hâtée. La jeune femme se demanda ce qui pouvait être si urgent, et elle joignit ses doigts dans un geste méditatif, haussant les sourcils en fixant sa collègue d'un air interrogateur, pour l'amener à parler. Elle était curieuse de savoir ce qui l'amenait ici à cette heure, et espérait évidemment que ce n'était rien de grave. Elle n'eut cependant pas à la questionner, car la Phénix prit la parole sans tarder.

- Bonsoir Arya. Excuse moi de venir te déranger à une heure pareille mais... Voilà, j'aimerais savoir... Enfin, Zhad m'a dit que tu avais une nouvelle recrue en vue... Keira. Une ancienne Auror. Je voudrais savoir ce que tu comptais faire, à son sujet.

La cheffe de l'Ordre fut assez surprise par la question. Elle se demanda tout naturellement pourquoi Mione avait pris la peine de se déplacer exprès à une heure pareille pour la voir et lui poser une telle question. Elle soupçonna d'instinct qu'elle connaissait leur future recrue, mais elle n'aurait su dire si elle l'appréciait ou si c'était le contraire. Elle serait sans doute fixée sous peu. Elle baissa les yeux sur son bureau pour remettre du bout des doigts une plume bien droite, comme pour ranger, puis elle posa son regard bleu sur son amie.

- Keira me semble être un atout pour l'Ordre, je l'ai rencontrée récemment. Eléonore doit la ramener au quartier général d'ici quelques jours afin qu'on puisse la tester. Pourquoi cette question...?"