Harel appréhendait de plus en plus les deux jours de repos établit en fin de semaine. A force de travailler pour s’occuper l’esprit durant des soirées entières arrivée au samedi plus rien ne l’occupait. Elle était impatiente que le mois de décembre s’écoule, pourtant ce samedi lui semblait aussi long que la semaine complète. Si la bibliothèque l’occupait quelques heures, il en restait toujours quelques autres à occuper. L’asiatique en était là de ses pensées lorsqu’elle entra dans la salle commune des Serpentards. Ses yeux sombres tombèrent sur le dos de Proulx, l’un des deux préfets des serpents, qui consultaient une affiche placardée sur un mur. Ses sourcils se froncèrent sceptiques. Personne d’autre n’y portait de l’intérêt alors que le monde ne manquait pas. Chaitan décida de ne pas y prêter plus attention, cela ne devait sûrement pas mériter que l’on s’y attarde.

Néanmoins, lorsque son regard rencontra un groupe de septième année installé sur les canapés, puis se reporta sur le préfet en train d’écrire sur le parchemin, elle se fit la réflexion que la note avait assez d’intérêt pour que Prouxl s’y attarde plutôt que de rejoindre le groupe. De loin, elle observa se dernier se rapprocher d’un étudiant plus jeune avant de lui glisser un mot puis de s’éloigner en direction des canapés.

Sa curiosité l’emporta, et tout en zigzaguant entre les différents groupes, la jeune fille se rapprocha de l’affiche sur lequel s’étalait seulement quelques lignes et deux noms. « Une course de balais ». Rien de bien attrayant en somme. « 100 mornilles aux vainqueurs », l’argument valait la peine que l’on y réfléchisse. La quatrième année hésitait surtout car ses compétences sur un balai se résumaient à bien peu de choses. Toutefois, entre Serpentards tous les coups bas étaient permis et en la matière, Harel se débrouillait. Finalement qu’importait d’être élu Sorcier le plus rapide quand on vous offrez la possibilité de gagner une centaine de mornilles. Il fallait simplement espérait que les étudiants appartenant à l’équipe de Quidditch ne s’y intéresse pas de trop prêt, un suffisait amplement.

Se penchant en avant, elle fouilla sous son lit à baldaquins dans l'espoir de retrouver sa deuxième chaussette. S'étant réveillée bien trop tard pour prendre son petit déjeuné, la Serpentard avait décidé de se prélasser au lit. Elle s'était levée aux alentours de dix heures et depuis, cherchait désespérément sa chaussette. Elle avait fouillé un peu partout: dans les tiroirs, dans sa valise, mais rien n'y faisait, elle demeurait introuvable. Elle aurait pu prendre une autre pair mais ne pas savoir où était les choses l'énervait. Finalement, elle abandonna et piocha une autre paire dans sa valise.

Alors que la Préfète sortait du dortoir, une première année la doubla d'un pas bien pressé. Elle ne savait pas où la gamine courrait, mais cela semblait bien urgent. Heather déboucha dans la salle commune presque déserte. Mais Alexeï se trouvait là. Il semblait bien nerveux, tout seul, alors que tout le monde profitait de sa matinée. Elle l'observa du coin de l’œil. Le Serpentard cachait quelque chose, la sixième année pouvait le sentir. Ses mauvaises habitudes avaient du le reprendre. Heather n'était pas Préfète depuis longtemps mais lui faire la moral à longueur de journée devenait de plus en plus épuisant, surtout qu'il recommençait à chaque fois. Comme si tout rentrait par une oreille et s'empressait de ressortir par l'autre!

Elle s'assit un peu plus loin, sur un fauteuil, juste en face du vert et argent. Elle plongea son regard suspicieux dans le sien. Elle voulait le déstabiliser. Au bout d'un bon moment, elle prit finalement la parole:

- Tu étais où cette fois? La bibliothèque ? Dans le parc? le questionna-t-elle d'une voix lourde de sous-entendus.

Il était clair que l'Irlandaise y allait au bluff, mais ça, il ne pouvait pas le deviner. Tout dans ces attitudes et dans le ton de sa voix laissait présager qu'elle était au courant. De quoi, elle ne le savait pas encore, mais ce n'était qu'une question de temps.

Il semblait étonné, comme si c'était quelque chose qu'il ne faisait jamais. Mais Alexeï savait parfaitement où la Préfète voulait en venir. Il fallait dire qu'il avait un don particulier pour se faire choper.

- Pardon? Tu veux dire cette nuit? J'étais dans mon dortoir tranquillement en train de réviser ma DCFM. Tu crois que je suis allé me promener cette nuit? Tu sais bien que j'ai mûri et que ce n'est plus mon genre quand même...

Mais bien sûr... songea la jeune femme. Il avait, sur les lèvres, cet espèce de sourire faussement innocent. Il aurait pu être convainquant, malheureusement pour lui, Heather était une bien meilleure joueuse pour ce genre de chose et n'était pas dupe.

- Et toi ça se passe bien les cours? Ou au niveau sentimental? D’ailleurs est-ce que tu pourras me passer tes cours de métamorphose parce que j'ai pas bossé et je suis vraiment en galère. Enfin j'ai pas bossé.... J'ai surtout rien compris....

La brune se moqua intérieurement du cinquième année et de son changement de sujet si bidon. Et puis comme si elle allait l'aider alors que lui passait son temps à attirer des ennuis à sa Maison et à elle par la même occasion.

- Je suis Préfète, pas prof de cours particuliers. Si en plus de sortir la nuit, lâcha-t-elle d'un ton assez dur et avec un regard sans équivoque, tu n'écoutes pas en cours, bah mon pauv' vieux, j'peux rien faire pour toi !

Il fallait qu'elle le fasse craquer, qu'il avoue. Elle savait qu'elle pouvait le faire mais il fallait qu'elle la joue fine. Elle songea à tenter le coup de la gentille fille, grande sœur Heather en quelques sorte, histoire qu'il se confit à elle. Ça faisait un peu schizophrène un tel changement de comportement, mais elle s'en fichais pas mal, elle voulait juste qu'il parle, tant pis s'il l'a prenait pour une timbrée.

- Je sais ce que ça fait d'être dehors quand il ne le faut pas. Il m'est moi-même arrivé de ne pas respecter le couvre-feu, commença-t-elle avec un ton neutre, comme si cela appartenait à un passé lointain et révolu alors que quelques semaines auparavant, elle s'était retrouvé coincée à Pré-Au-Lard, perdue dans les rues qu'elles ne reconnaissaient plus, quelle aventure ! Sauf que quand tu es dehors, c'est sur nous que ça retombe.

Elle prit alors un air compatissant.

- J'avoue que tu as été assez chanceux jusque là, mais le jour où tu te feras attraper, parce que, crois-moi, tu te feras attraper, c'est toute la Maison qui trinquera. Et tu es d'accord avec moi qu'on ne peut pas se permettre de perdre 50 points pour une chose aussi débile surtout que l'on est les derniers du classement. Allez, ça passe pour la nuit dernière si tu me promets, mais en le pensant vraiment cette fois, qu'hier était ta dernière fois, termina-t-elle avait un sourire amical.

Il ne lui restait plus qu'à savoir si sa technique avait marché. Sinon, elle allait devoir passer au niveau supérieur, tant mieux, elle adorait le niveau supérieur.

{RP avec Melinda Bobbin}