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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: A l'étranger
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Allemagne, la bière, la joie !
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Lizzie Cojocaru
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Lizzie Cojocaru, le  Mer 4 Mai - 10:55

(HRP : En fait, je n’arrive pas du tout à intégrer Lizzie au début du portrait pardooon.)

Pourquoi étais-tu là déjà ?

Il fait noir et lourd comme en un four. Il suffirait, pour le visualiser, de remplacer les barres métalliques et tâches grasses incrustées par des rangées de sièges où toi et les autres spectateurs vous asseyez. Ce soir, Underlinen ouvre le bal de la fascination. Vous ne vous fiez pas tant, bien sûr, aux on-dit. Par exemple, il est évident que tu n’as guère le profil pour te laisser pénétrer l’esprit par quelque inconnu. Un mariage put*in. Tous des c*ns. Ils nous font perdre notre temps, et ruinent le nôtre. Mais ils ont à bouffer. Et puis. Tu connais le maître du jour. Et reste que tu désires voir les jeux de lampes et de rampes.

Parce que c'était un juge ?

Ouverture de rideau. Frémissement avorté. Quelque clown grossier comble la transition, qui se fait longue. Sélectionne un enfant qui, brun et maigre comme une tige, s’avance dans l’arène, se prête aux jeux de casseroles à claquer avec une chaussure, en rythme, pour clore la série réalisée aux clochettes. Ah non. Ils sont frères et soeurs.

Parce que c'était des riches ?

B*rdel y a vraiment besoin de faire autant de boucan pour un mariage ? Ils se prennent pour quoi, les princes des terres voisines ? Ton attention, d’abord encourageante, presque bienveillante, décroît rapidement. Tes yeux lorgnent avides le biscuit apéritif logé entre les mains de ton voisin de gauche. Tu ne peux t’empêcher de songer qu’à manger si lentement, il les laissera froides et esseulées dans leur plastique rectangulaire. Vous oubliez le château, le spectacle, l’étendue marbrée ; rien n’importe plus tant que le besoin insistant de lui en piquer un… juste un… rien qu’un bout. Une bouchée. Innocente.

Parce que c'était un mariage ?

Là. Tu voyais une meuf qui distribuait les gâteaux salés, sur plateau. D'argent, avec les cuillers qu'ils avaient tous en bouche depuis la naissance. C'était toujours comme ça ? En vrai, tu savais pas. T'avais jamais assisté au mariage de ta soeur. T'étais à Azkaban, à l'époque. Mais vu qu'il l'avait tuée direct, de toute façon, t'espérais qu'ils aient pas fait trop de dépenses pour la cérémonie.

Lequel portait le plus la marque du parjure ?

Ces gens étaient bien trop habillés. C’en était indécent. M’enfin, pour récupérer à bouffer, t’allais faire pareil. Tu repérais un mec. A peu près ta taille. Tu lui faisais de l’oeil. Marchait pas. Tu l’attirais dans un coin avec un banal #Voluptas Garden. Tu le butais. #Hostium Halitus. If you're ready ladies, better keep steady. Ready, aim, shoot. Don't need ammunition, on a mission. Headshot.   Tu cherchais un arbre, en trouvais un, te changeais. T’espérais que le type était pas trop important, connu, intégré à cette famille de richos, mais il semblait assez esseulé quand tu l’avais trouvé.

De la trahison de la communauté magique ?

Tu bidouillais tes cheveux. En vrai, t’étais carrément sexy en mec. Plus encore qu’avec le Polynectar Parkerien. Il allait falloir envisager les costumes plus souvent.
Tu cherchais la fille avec le plateau de bouffe. Elle était plus là. Rentrée, sans doute.

Des privilèges des tradis asservis au Ministère ?

Comme beaucoup des invités. En même temps, on faisait pas attendre un Juge au Tribunal magique du Schleswig-Holstein. A l’entrée, il y avait deux silhouettes en robes ; une femme un peu trop belle pour être vraie ; un adolescent longiligne. Lui, il était finalement plus marquant. Il avait des imperfections qui attachent l’oeil ; des cernes plongeantes ; des veines qui émergeaient de sous la peau trop pâle ; un teint maladif ; un nez grossier ; une coupe ratée.

Des nobles soumis aux moldus ?

Mais par Merlin qu’ils semblaient tous coincés du balai dans le coin. C’en était désolant. Une bande de tradi, mais pas dans le bon sens du terme. Supportaient-ils le Ministère ? Sans doute. Les agents du droit n’étaient que les esclaves des administrations. Oh, ils avaient leurs réserves d’interprétation, mais on était encore bien loin du gouvernement des juges. Toute cette bande était la pire collaboration. Merci pour l'invitation, voix d'alto pratique. Tu adressais au jeune un coup d’oeil suspicieux, un sourire charmeur à la pseudo-princesse du jour, et filas en quête de bouffe.

T’avais la baguette qui te démangeait.
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Invité, le  Mar 24 Mai - 18:29

Au bout de plusieurs longues et éprouvantes minutes de figuration, le Serpentard parvint à se soustraire à ce devoir injustement imposé sur sa personne, en choisissant de répondre à un regard suspicieux d’un des invités, par une œillade tout aussi soupçonneuse. C’était qui ça, pour le dévisager ainsi ? Sa tronche ne lui rappelait rien, ni personne. Pourtant, il s’en serait probablement souvenu, si l’une des connaissances des Underlinden avait une tête si… Pas moche ? Il n’avait pas trouvé de meilleur qualificatif pour le moment. Mais le bonhomme l’intriguait, et, profitant de la venue d’un des membres de la famille Übertanzen, il s’éclipsa afin de demander à un des elfes de maison présent, la liste des invités.
Peut-être s’y prenait-il mal, ou tout simplement que sa tête ne lui revenait pas ? Quoiqu’il en soit, la créature refusa de lui fournir les informations demandées. Allons bon, on est réfractaire ? Tant pis, il n’aurait plus qu’à se débrouiller tout seul… Comme d’habitude : l’on n’était jamais mieux servi que par soi-même… Même s’il préférait se sustenter auprès d’un plateau de petits apéritifs, si gentiment disposé à sa portée…

Grignotant un petit four à l’olive, l’étudiant songeait au fait qu’il y avait décidemment quelque chose de pourri dans l’air… Mais il n’arrivait pas encore à en déterminer la provenance exacte… Les hôtes ? Les invités ? La nourriture ? Les discours qu’il entendait ? Les regards qu’il percevait ? Les odeurs qu’il sentait ? L’herbe mouillée sous ses pieds ? La réputation qu’il se trainait ? La figure qu’il affichait ? Tant de choses, et si peu en somme…
Sa famille, par exemple, après son exil au XIXe siècle, suite à une affaire obscure de tentative de prise de pouvoir aux moyens de sortilèges d’une magie peu recommandable par les honnêtes gens, avait peu à peu gagnée les Länder du Schleswig et du Holstein… ça n’avait pas été une mince affaire mais, désormais, en cette aube du XXIIe siècle, les Underlinden possédaient ces territoires… Ou, tout du moins, la partie sorcière. Pas question non plus de se mêler aux Moldus, de quelque façon que ce soit. Mais là… Ils étaient en territoire ennemi… Chez les von Übertanzen… Une famille qui avait la main-mise sur le Länder d’Hesse. Et contrairement aux Underlinden, ils n’avaient pas à traîner une réputation de mages douteux et ambitieux derrière eux… Leur réputation était même bien trop lisse pour être honnête… Si… Transparente, et épurée… Avec tous ces gens bien portants, le visage sain, le regard avenant, des dents comme des perles, la chair chaude et voluptueuse sous la pulpe des doigts et un beau sourire placardé sur un visage racé, qu’encadrait une tendre chevelure aux jolies couleurs d’automne. Ça lui soulevait les viscères.

Toute cette perfection… ça cachait forcément quelque chose de bien vicieux, de bien poisseux… Il n’avait pas encore trouvé quoi, mais avec l’entrée de sa future belle-sœur dans la famille, il ne tarderait pas à le découvrir…
Sa belle-sœur… La deuxième, donc… L’épouse de Scarvius… Future épouse… Tout ceci était tellement… Surréaliste ? Il avait encore beaucoup de peine à y croire… Scarvius, épousant une demoiselle…
Mais les raisons au pourquoi de ce mariage étaient assez évidentes : les von Übertanzen étaient riches. Davantage que les Underlinden qui faisaient partie intégrante de la vieille noblesse désargentée du vieux continent… Pas complétement désargentée non plus… Mais moins parvenue que les von Übertanzen. Disons, tout simplement, que les Underlinden possédaient cette classe, cet honneur, ce prestige tout particulier des vieilles familles… Ainsi qu’une solide réputation d’êtres troubles, aimant fricoter avec les pans obscurs de la Magie, quitte à choisir l’exil, face à un gouvernement britannique en colère… Qui avait su tirer profit du départ de la famille…
Bref, c’était compliqué. Surtout, qu’il ne connaissait pas avec précision tous les détails de l’affaire… probablement plus que ce qu’on lui en avait dit… Mais pas encore assez pour se faire sa propre opinion…

Terminant son petit-four, Asclépius observait le baron von den Numenkark (c'était le nom du bonhomme qu'il observait depuis maintenant un bon bout de temps. Heureusement, il arrivait encore à se souvenir des détails mondains essentiels). Il n’avait pas souvenir d’un si joli visage… Bien qu’il ne se soit jamais spécialement attardé sur l’existence du baron… Mais peut-être suffisamment pour aller le saluer ? Après tout, une distraction passagère ne coûtait rien, et lui évitait de devoir jouer au portier.
D’un pas tranquille, il se dirigea vers l’invité, et lui proposa poliment une coupe de champagne, qui se trouvait auparavant sur un plateau d’argent volant (ou tenu par quelqu’un ? Qu’importe, cela revenait au même), avant de prendre la parole :

« - Guten Tag, mein Herr. Quel plaisir de vous compter parmi nos invités… Comment se porte votre épouse ? La pauvre femme, j’espère qu’elle se remet bien de sa maladie. »

Tout en parlant, l’aristocrate aurait très bien pu admirer ses ongles, tant le sujet de la conversation l’ennuyait. Mais bon, il fallait bien faire preuve d’amabilité, n’est-ce pas ? Surtout envers quelqu’un de si… Etrangement déplacé.
Mais, bien que ses mots aient été prononcés sur le ton d’une banale conversation mondaine, le Serpentard prêtait une grande attention à la réponse qui en découlerait. Non pas par devoir sociaux – aucunement – mais par question de… Comment dire… ? « Vigilance constante » ?
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Lizzie Cojocaru, le  Mar 7 Juin - 16:25

Il te répondait par un coup d’oeil tout aussi soupçonneux. Et merdre. En même temps, qui serait étonné ? Tu connaissais pas du tout les us et coutumes mondains. Leçon du jour bonjour : quand tu rencontres un inconnu qui t’inspires pas confiance mais semble accueillir, il est d’usage d’être poli même dans notre expression. Oh god. Tu saurais jamais te fondre dans le décor. On allait te démasquer. Tu savais pas mimer la bonne composition. Un seul choix s’ouvrait, choper un Polynectar. Pourquoi t’en avais pas fait ? Et puis non, t’façon c’était dégueulasse ces m*rdes !

Toi t’aimais les trucs bons. Style les jus de fraise et lait de coco. Des images s’imposèrent à ta mémoire. Radadas, d’abord : l’enseignant bizarre, qui serait encore moins rentré dans le décor. Fin bon, lui se contentait de siroter, toi même à son cours tu venais à moitié déshabillée, bourrée un sort sur deux, défoncée, dégradais du matériel... Ouais, quand on pensait à tes talents de perturbatrice, il était normal de s’interroger sur la durée de survie de ton anonymat. L’autre souvenir, tu -Sunil- le refoulait. Pas envie de penser à Elle ; elle qui changeait tout, qui t’apprenais les doutes et liens, avec qui la confiance s’écrivait sur balai. Elle que t’avais abandonnée pour faire mumuse avec de la gente masquée.

Gente bien sympathique, au demeurant, mais gente qui ne t’aiderait jamais à rattraper tes loupés avec Emily et Jade. En même temps. Du feu éternel. T’avais un peu abusé. Mais dans l’instant, tu ne suivais que ce que l’instinct te dictait. Moue insatisfaite, une bouchée de petit-four -encore chaud, parfait, mais beaucoup trop petit. Quel était le principe de servir de la bouffe en si maigre quantité ? On se serait cru chez les italiens, avec leurs assiettes au trois-quart vides ! Et moi ça te rendait folle. T’étais pas du genre si morfale que ça, mais les tiers de portions c’était juste trop pour Toi. T’allais-

Il y avait trop de monde. Beaucoup trop de monde, tu ne pouvais pas te concentrer. Pas sur où la mariée était, même ! T’étais trop paumée. Ça commençait à tanguer, un peu, comme un bateau, fin non, plutôt un rouleau compresseur, tant et si bien qu’il devenait impossible d’écrire tes pensées. Comme si un enfant était dans ta tête, et appuyait trop fort sur le stylo, et les courbures des lettres étaient trop rectilignes, et le tiroir appréciait pas, et les chaussettes s’emmêlaient, et les chiffres se brouillaient, incapacité à savoir si le fond était noir ou blanc, dans le doute, tu pris la direction des toilettes, et à peine avais-tu pénétré ta cabine que la mine péta. Eclats cris de crayon et silence.

Tu frissonnas. Tu avais perdu l’habitude des endroits avec plein de gens. Oh, à Poudlard, c’était une norme, mais depuis tu fréquentais plutôt les cellules et antres isolés. Même les appartements trop peuplés t’étaient étouffants. T’étais pas parée. Respirer. Lentement. Soulager ta vessie. Arrêt côté miroir. Des mèches rebelles tranchaient trop dans ce décor, aussi les dissimulas-tu avec plus de patience. Bien. Frais. Y retourner. S’armer d’un whisky de haute qualité -à l’étiquette de la bouteille, car c’était de trop haute gamme pour que tes papilles y soient familières- et repartir en quête du couple marié.

L’homme était pour l’heure bien impossible à repérer, trop de costumes, toute de qualité indécente, fallait en garder un ou deux, les revendre, et pof, un mois de loyer ; mais l’on ne pouvait lorgner en paix que déjà des gens vous approchaient. Les esquiver avec le prétexte de cette petite saucisse que vous n’aviez eu l’occasion de goûter encore, je vous prie Sire, être serveur ici était incroyable calvaire, mais sans doute était-ce aussi bien payé. Le second fut plus insistant que le premier ; tu avais repéré qu’il te gardait quelque peu à l’oeil depuis le début de la cérémonie.

Il t’accosta en allemand, et tu hésitas à insérer un faux accent. Sauf qu’il y allait ensuite du titre incompréhensible, de la femme, de- wait, il te prenait pour qui ? Frauder, frauder, tu lui avais déjà parlé, impossible de feindre un souci de voix. Voix d'alto remaniée à outrance lors de ta formation ; tu t'essayais au plus grave.
Plaisir partagé ; la réception est somptueuse. Ecoutez-

Assez de monde pour qu’un dos te frôle, tu recules comme pour mieux observer le gamin, choc suffisant pour que le verre de whisky qui t’échappe, éclabousse le torse de Nez Franc. Oh, je vous prie d’accepter mes excuses, je suis maladroit aujourd’hui ! Attendez que je vous fixe cette insulte...

T’as pas l’âge d’avoir de femme. Si ? Non. Non t’en as pas. Tu penses pas, mais t’esquives. Comme certains sorciers de haute naissance le disaient, magie et mariage sont injures au ménage ; il valait mieux se délester de la tache, avec et sans accent. Garçon !
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Invité, le  Dim 12 Juin - 16:45

Echec critique.
C’était à peu près tout ce à quoi il était présentement en train de penser.

Non seulement, il avait été frustré par la réponse de son interlocuteur, mais en plus, ce corniaud… Lui avait renversé du whisky sur le costume en coton. Ça y est, ça s’imbibait, ça puait l’alcool gras…
Les relents de vieux entrepreneurs alcooliques, ce n’était pas pour lui…
Finirait-il vraiment ainsi, plus tard ? Vieux, dans un fauteuil, la flasque de whisky à la main ?

Quelle qu’en soit la qualité… Il n’appréciait que bien peu cet alcool. Beaucoup trop connoté à son goût.
Il préférait le jus. De raison. Fermenté. Et avec des bulles, de préférence…
Un bon Ruinard, ou un petit vin rouge, par exemple… Quoiqu’il pouvait aussi faire exception pour du blanc, ou du jaune…

Allons, voilà qu’il devenait alcoolique, sur la fin de ses quinze ans… C’était bien triste… En ayant à peine vécu, il se faisait déjà vieux…
Suite aux effluves, qui venaient titiller son nez sensible, une brusque douleur survint juste au-dessus de son sourcil gauche. Grimaçant, il massa la zone douloureuse, tandis qu’un serveur, avait été réquisitionné pour retirer la tâche ; et hop ! D’un coup de baguette magique, voici l’habit plus propre que propre ! Bien que les molécules de whisky soient désormais incrustées dans ses narines…
Tout ceci était fortement déplaisant…

« - Je vous en prie, ce n’est pas grand-chose… Finit-il par répondre. Une maladresse, c’est commun, nulle raison de s’en inquiéter… A moins que la maladresse en question ne soit un grave impair… »

D’ailleurs… Pourquoi parlait-on d’ « impair », lorsqu’il y avait faute ?
Asclépius aimait les impairs, les chiffres qui ne vont pas de deux en deux… Il aimait les rythmes ternaires, et tout ce qui pouvait entacher au mieux un manichéisme démagogique qui lui soulevait le cœur, plus sûrement que la vision de Giliana von Übertanzen au bras de son frère.
Mais un pair… C’était autre chose… Plus qu’un chiffre, une danse en binaire… C’était une signification : les pairs, c’était les confrères, les membres de l’intelligentsia ; caste à laquelle il appartenait… C’était l’aristocratie…
Le primus inter pares, premier entre les pairs…
Ce serait lui.

« - Ravi que vous vous plaisiez, j-
- Bonjour, mon cher baron. »

Asclépius releva la tête, jugeant l’impertinent qui venait de l’interrompre… Et rencontra les pupilles sévères de son frère Scarvius.
Tiens ? Le marié était-il finalement disposé à faire acte de présence ?

Son frère serra poliment la main du baron, glissa quelques mots de politesse, puis s’excusa et repartit, en direction de sa belle-famille, qui quémandait sa présence. Un Magenmage… C’était du plus bel effet dans les relations.
Le Serpentard observa la silhouette de son frère d’un air pensif, délaissant un instant le badaud qui lui avait tâché son costume, puis se décida finalement, à ne pas éterniser cette conversation :

« - Vous venez d’arriver, n’est-ce pas ? Et si nous allions présenter nos vœux à la mariée ? Je crois que Giliana sera ravie de vous revoir : surtout en sachant à quel point elle s’est enquise de la santé de votre épouse, ces dernières semaines… »

Allez, et rebelote le schème de la gonzesse. Mais il n’avait rien trouvé de mieux. Et… Attendez…
S’enquise… Ou S’enquéri… ? Nah, ça se disait pas ça… S’est enquise ? Enquise… Anchise ?
Anchise, fils de Thémithé et de Capys, père d’Enée, qu’il eut avec la déesse Aphrodite, alors que cette dernière était déguisée sous les traits d’une mortelle… Est un des descendants de Tros, le héros éponyme de la Troade, son grand-père est Assaracos… Rendu boiteux par Zeus, célèbre pour ses dons prophétiques, et l’image mythique de la fuite de Troie : Enée portant Anchise sur ses épaules, avec les pénates… A rejoint les Champs-Elysées, selon Virgile… Mort à… Quatre-vingt ans… ?
Bien, il se rappelait encore des bases.
Pourquoi avait-il fait un récapitulatif de ses cours de Latin et de Grec lui ?

En plein bug cérébral, le sinople reprit finalement contact avec la réalité en avisant le faciès aimable de Giliana von Übertanzen un peu plus loin.
Ah oui… Ils étaient censés discuter… Avec le baron von der Numenkark
Ça promettait…

« - Eh bien… Après vous mein Herr. »

Et l’aristocrate ponctua son invitation, d’un sourire à la limite du cauteleux.
Lizzie Cojocaru
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Lizzie Cojocaru, le  Ven 12 Aoû - 6:18

Pas d’entrée dans la danse
Sans violent coup de pelle


Diantre que les mondains étaient difficiles à quitter. C’était simple pourtant ! Un serveur en approche, l’esquive, pas de pokeball en pleine poire, l’éclipse, hors des solaires rayons de sa vision, l’ellipse, vers le chapitre suivant, que j’espérais amusant, sans trop me rappeler ce qui m’avait conduite ici. Conduit. Fallait que je me pense au masculin, sinon les impairs risquaient fort de tomber à l’oral. Tandis que le gamin se massait le sourcil -qu’il avait fourni- d’un air incroyablement insatisfait, le serveur usait de magiques ressorts pour délester son maître des traces restantes. Quelques effluves émanaient encore de son torse, si fortes que je l’aurai léché si nous nous étions trouvés en terrain plus isolé. L’enfant parla enfin ; langue vieillie, arrêtée au XVIIe, si pétrie de clichés et conventions que l’envie de l’étriper ne manquait pas. Oui, les envies se faisaient changeantes ; là était la base de l’homme, ces pulsions, ces mouvements internes à la bestialité décuplée par la faculté de raison.

Enfin. Tout ça pour dire qu’il m’excusait, avant de partir dans des réflexions songeuses, mais je n’avais le temps de me volatiliser entre deux petits fours qu’il repartait en conversation sur mon morne plaisir -quand cesserait-il de me tenir la jambe ? Il m’ennuyait. Par chance, ou presque, bientôt une silhouette s’incrustait entre nous, j’espérais une recrudescence d’intérêt. Salutations rendues, poignée ferme, pourtant sa main m’était trop lisse. Il avait la main de ceux qui vivent sans effort, n’ont vu s’enruguer, s’épaissir, s’encorner leurs paumes aux frais des essais laborieux. Son maigre discours confirma l’affaire : il était Magenmage -et seul un propriétaire de boutique de magie noire pouvait avoir cet emploi tout en étant respectable, les autres étaient des gueux et des profiteurs, des hommes détenant les règles du jeu de la vie, en abusant au quotidien- et pire, il était celui qu’on fêtait aujourd’hui. Le juge dont j’avais entendu parlé. Les liens se faisaient. Comme il ne s’arrêta sur mon interlocuteur, je ne sus trop s’ils étaient trop proches ou partageaient de trop nettes animosités. Mais comme dans cette société la seconde option est celle qu’on enveloppe de plus de velours et d’hypocrisie, je misais sur la première possibilité.

Boom. Il cumulait toutes les raisons d’être disgracieux. Par chance, il disparut rapidement, comme appelé par les encombrants tissus de sa promise. Elle était belle, en vérité. Effroyablement guindée et fausse. Mais belle. Aussi lorsque le pré-pubère offrit de lui présenter mes voeux, je hochais la tête en l’approuvant. « Vous avez tout à fait raison. » Il poursuivit encore sur la santé de ma femme, et je souriais d’un air de connivence. Le costume social était serré, étriqué, mais je rentrais encore dedans. Je crois. J’avais la baguette bien demandeuse. Mille scénarios se distillaient, de son toucher à mes veines, un feu d’idées pour presser le rythme de la cérémonie. Un drain de vie.

Qu’en penses-tu, lecteur ?
Adapté à cette haute cour, une magie suffisamment puissante ?

Informulé, un sort assura la prochaine chute du plafonnier -chandelier pour être exact- -et si luxurieux, si ostentatoire... à vomir- situé juste au dessus du noyau de la fête. 30 secondes, et il déverserait ses cristaux pour les empaler. Il renouvela son invitation. J’obtempérais alors que la décision s’ancrait en moi. Il n’y avait nul motif justifiant plus haute mort aux gens « bien nés. » Ils étaient nés dans un cocon d’argent, froid mais si somptueux. Je les haïssais pour ça. Je venais de lignées aussi, sinon plus, pure. Des générations de sorcellerie étaient la base de ma chair. Pourtant, nous avions vécu un an sans domicile fixe, trois de mes soeurs étaient mortes, j’avais été incarcérée pour une tentative de vol même pas aboutie.

Une enfant défoncée qui cherche à changer la vie de sa famille, et se retrouve, sans procès, dans une structure des plus déstructurantes. Où étaient-ils, leurs Magenmages, quand les branches bâtardes de la société s’embourbaient dans les difficultés ? Quand Azkaban rimait avec abandon, dépossession de soi, harcèlement. Qu’à la sortie nulle réinsertion n’était proposée. Pas de service à la communauté, pas d’emploi, pas de moyen d’obtenir les diplômes que l’affaire avait rendu secondaires. La violence s’inscrivait dans l’ADN, faute d’alternative sociétale. Et ces gens, là, tous, en étaient les responsables. Les bénéficiaires. Ils étaient ceux qui perpétraient le système. Aujourd’hui, l’un d’eux mourrait. Rien de bien spectaculaire, non ; ils ne méritaient de meilleure mort que les miens. Mais il fallait qu’ils paient. Un pas devant l’autre, la silhouette la plus enfardée se retourna à notre approche. Si fausse et si réelle pourtant.
J’espère que ce mariage vous sera libération. Elle rit, et tendit ses lèvres vers ma joue, posant une main -fausse- sur mon épaule.

Je fis de même. La bague était ouverte. La piqua imperceptiblement. Dans quelques instants, la mariée serait vidée de son sang. Tomberait comme une feuille morte. Deux pas en arrière, le temps que mon guide salue la belle. Dont le teint se faisait déjà plus diaphane. Tic tac des horloges. Sa mort, le chandelier, mon polynectar -qui céderait le premier ? J’attendais. Je voulais la voir mourir entre eux. Immaculé. De mieux en mieux. Elle se sentait mal. Ne pas tenter le diable, entre le plafonnier et mon masque. Cireux. J’avais vu ce qui m’intéressait. Et si demain l’on n’annonçait sa mort, un incendie règlerait leur sort. Oh, eux, le Ministère retournerait ciel et terre pour les reloger dans une propriété équivalente. La foule m’absorbait. Avais-je semé le petit ? Trop collant, lui. Et si... Un cri s’éleva. J’atteignais la porte. Bientôt. Le chandelier. Il oscilla. J’étais sur le porche. Une mèche me chatouilla l’épaule. Je transplanais. C’était d’un simple, tuer.

Edit si soucy / sinon fin du RP pour moi

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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Invité, le  Ven 30 Sep - 15:07


Peut-être un jour…

Honnêtement, il n’avait eu aucun apriori sur ce mariage : déjà, parce que les aprioris, bah c’était moche, c’était conventionnel, étriqué, un peu comme un corset, quoi. Pis lui, il n’aimait pas trop les corsets : ça serrait bien trop les côtés, ça empêchait de respirer ; et déjà qu’il avait, en temps normal, à cause de son asthme, sa petite santé, des problèmes à respirer… Il n’allait pas en plus, s’infliger des souffrances volontaires, merci bien… Qui était assez fou pour faire un truc pareil ?
A peu près l’ensemble de l’assemblée dans laquelle il était plongé : eaux troubles et saumons déterminés à remonter le courant des origines coûte que coûte.

Pis lui…
Bah…
Une méduse ? Un Véracrasse ? Une algue ?
Un truc qui se laissait tantôt porter par le courant, tantôt le subissait.
Ouais, un roseau, c’était pas mal, aussi. Pis ça faisait une sacrée différence, à côté du chêne… Ou du tilleul. Arbre, contre arbrisseau.
Comme disait l’autre, il n’était encore qu’Asclépousse.

Vous vous plaisez, à la soirée ?

Un vague sursaut, qui ébranle sa carcasse, fait reconnecter ses maigres facultés mentales à la réalite. Oui, la réalité, le mariage, son frère, les von Übertanzen
C’était bien beau, de parler de mariage, alors qu’en rélaité, c’était plus une vente aux bestiaux qu’autre chose… Admirez comme celui-ci à le sang pur, et celle-là ! Dix générations de pure consanguinité, eh oui, monsieur ! Du pur de chez pur !

Tout ça…
Tout ça, ça finissait en tarés congénitaux. Des détraqués tous plus atteints les uns que les autres…
Ses yeux glauques dérivèrent vers Albert, celui qui’était cloué en fauteuil, à vie, suite à un accident… Une expérience plutôt…
Bon, lui il l’avait un peu cherché, aussi. A force de fricoter avec les Embrumes, on finit par s’embourber.

Il monologuait, admirait ses ongles manucurés, mais n’en faisait pas exception. Il était, dans cette foule, comme un cochon d’Inde près d’une porte sujette aux courants d’air : à chaque claquement, il frôlait la crise cardiaque.
Ouais, description parfaitement objective de son milieu, en somme.

Vaguement en retrait, vaguement présent, il observait le baron faire ses salutations, Giliana les lui rendre, heureuse… Ce devait vraiment être la consécration, pour elle… Voilà qu’avec son argent, elle pouvait s’anoblir. C’était beau, cette bourgeoisie qui s’élevait… Quelle belle leçon sociale…
Il masqua une grimace : entre moldus et bourgeois, il préférait rouler une pelle à un Détraqueur.

Paraîtrait qu’on avait tous besoin d’amour.

De nouveau, son œil loucha, vers une autre branche du tilleul : sa mère.
Ouais…
Bof…
Tous besoin…
Besoin

Il haussa les épaules, vit la Giliana s’approcher et sourit de nouveau. Mécanique, simple, huilé, pas bien compliqué : l’avait le faciès musclé, le minot, à force de répéter devant la classe.
Y devrait monter une troupe de théâtre : sûr qu’ils auraient du succès. Pis, les masques, c’était à la mode, apparemment… Y avait comme une frénésie, tout autour…
Après, il n’était pas très adeptes des sombrités, même si ce mot n’existait pas. Il préférait la dérision et la bouffonnerie de la Comedia de’ll Arte : qui oserait montrer son derrière en premier ?

L’approche de petit pas de satin, d’un teint de soie qui, peu à peu, semble s’échapper de par les veines.
La chute fut très rapide. Tellement, que nul ne réagit.
Etait-ce seulement possible ?

Son frère, finalement, ce héros de la journée, vint auprès de sa presque-compagne, la secoua, lui parla, tâta son pouls, lança quelques sorts…
Puis l’on commença à paniquer.

Abattit, abruti, Asclépius observait cet être, cette fleur si parfaite dans sa robe immaculé, qui semblait si desséché, en pauvre plante qui ne recevait plus d’eau… Pauvre plante qui n’avait plus de sève… Pauvre plante qui s’était fané d’un coup, en pleine vanité…
C’était un beau tableau, mais… Quelle horreur que cette pensée.

Fort heureusement, il n’eut guère le temps de la développer : sa chute n’avait duré qu’un instant pour permettre celui d’après : une autre chute, plus matériel, plus sensationnel qu’un pétale de rose blanche qui tombe pour se faner immédiatement dans le Styx...
C’était le chandelier, le si beau chandelier, cette merveille d’orfèvrerie tellement chargé que le simple fait de le regarder dans les pierreries un peu trop longtemps abîmait le regard…

C’était ce chandelier, qui chutait.

Il y eut du bruit, à la hauteur de la monstruosité de cette création méticuleuse : c’était un fracassement de verres, de pierres, des volées d’éclats… Ajouté à ce concert des cris de panique, des envolés de pintades diverses dans leurs costumes sans plis…
Mais bon sang, vous êtes des sorciers, servez-vous de vos-… !

Il se baisse, se plaque au sol : lui, ne peut utiliser sa baguette. Déjà, parce qu’il se sait médiocre en utilisant magique, ensuite, parce qu’il n’avait pas même l’âge requis pour se défendre en-dehors des murs de Poudlard.
Stupide législation d’un Ministère tout aussi stupide : comment était-il censé se défendre hors les murs, sans sa baguette ? Comme s’il pouvait compter sur-…

Un bout de verre qui se fiche dans sa cuisse, près de l’aine, des larmes aux yeux et un teint qui pâlit. Tout autour, des gens censé ont su faire usage de leurs maigres cours de défenses, d’autres, eh bien… D’autres n’était pas assez darwinien :
Ce n’est pas le plus fort qui survit, mais le mieux adapté.

L’handicapé du groupe, avait la présence d’esprit de lancer un Protego. Il semblerait qu’il ait retenu la leçon de son inconscience passée.

Il grimaça, mais ne pleura pas : c’était très douloureux, mais il craignait que ce le soit encore plus, après…
Alors, il ne retira pas ce stupide bout d’ornement, qui faisait saigner son membre, collait à son pantalon, le rendait lourd, disgracieux, insecte, bouvier pathétique… Pauvre Tantale…

Là, au loin, la silhouette qui se meut…
Seulement deux instants ont passés, comment cela avait-il pu paraître si long ?

Des cris, derrière lui : deux trois incompétents n’avaient pas été en mesure de se protéger. Il y avait, peut-être, eu plus de mort que Giliana
Aujourd’hui, elle était morte.

Il lève sa main en direction de la silhouette, ouvre la bouche, puis chute à son tour.
Devant lui, plus rien.
Derrière lui, des désastrés.


______________
HRPG

Navré pour cette conclusion beaucoup trop tardive ! C’est donc la fin du RP pour moi aussi, merci encore Femelle ! :kiss:
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Invité, le  Dim 5 Fév - 17:23

Wilkommen, bienvenue, welcome! (RP avec Kohane Werner)

Oui, bon, d'accord, le petit hôtel où ils étaient descendus était charmant et très confortable. Les gens qui les avaient accueillis étaient adorables.  Et les paysages magnifiques.
Même si on était pas tout à fait dans la Forêt Noire ou dans les majestueuses montagnes du Sud de l'Allemagne, la région avait un côté sauvage qui plaisait à l'imaginaire de Senara.
N'empêche, elle aurait quand même préféré passer ses vacances avec Mirca au Nouveau-Mexique. Mais ses parents n'avaient pas voulu la laisser rejoindre son amie d'Ilvermorny.

Du coup, Senara boudait.
En tout cas, elle boudait dès que ses parents la regardaient. (Comme quoi, notre rouquine un peu trop sérieuse et mûre est aussi capable d'avoir un comportement d'ado en crise).
En plus, Tiberius (le père de Senara) était très occupé par son métier. Non, il n'était pas venu en Allemagne pour les vacances. Il donnait une série de séminaires et, entre deux, fouillait les forêts des environs à la recherche de plantes. Et Amandine (la mère, suivez un peu...), qui voulait se ménager un peu de temps libre, essayait régulièrement de confier les jumeaux à sa fille aînée.
Senara n'était donc pas forcément de très bonne humeur ce jour-là.
D'autant plus qu'elle avait passé la matinée à courir après Mark qui avait décidé d'aller "lancer des sorts" à tous les Moldus qu'il croiserait.
Heureusement, ceux-ci n'y voyaient qu'une innocente farce d'un petit garçon trop imaginatif. Mais cela avait quand même sérieusement agacé Senara. Elle avait quand même réussi à le rattraper, à le ramener à sa mère à l'hôtel et à s'enfuir avant que qui que ce soit lui demande quoi que ce soit d'autre.

Elle avait descendu une rue en ronchonnant et avait dès que possible quitté la petite ville pour s'enfoncer dans le grand parc arboré qui la bordait. Sous les arbres, elle perdit vite sa mauvaise humeur. Elle était seule, elle était libre et elle était heureuse.
Au final, c'était bien vrai : il en faut peu pour être heureux.
Une promenade au grand air dans les bois. Du calme. La solitude.
La rouquine se mit à chantonner un air qui lui trottait par la tête. Tête en l'air et nez au vent (et tant pis pour ses cheveux qui seraient un vrai sac de nœuds le soir...) elle profitait de l'instant présent.
Elle hésitait à cueillir quelques fleurs pour Isilde.
Et elle en venait presque à regretter qu'il n'y ait personne avec elle pour partager ce moment de bonheur simple.
Kohane W. Underlinden
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Kohane W. Underlinden, le  Dim 26 Fév - 19:53



Toutes mes excuses pour ce retard !

C'est silencieux.
Et loin de tout.
J'avais oublié à quel point certains coins pouvaient être aussi paisibles.
Un ciel dégagé et un beau soleil pour m'accueillir. Herbe tendre, chants d'oiseaux, papillons et coccinelles.
Pas de voix pour venir me déranger.
Pas de masque pour venir m'effrayer.
Pas de sort pour venir me blesser.
Même mes propres démons se sont calmés face à cette tranquillité.
Tout est retombé -stress, angoisse, peur, frayeur.
Les insomnies demeurent mais moins longtemps. Je dors un peu plus. Il n'y a plus cette douleur lancinante dans tout le corps que je ne peux évacuer qu'en marchant sans fin, qu'en perdant mes pas dans le lointain.
Le galop furieux des bêtes lancées à toute allure dans mes entrailles s'est tari. Presque tout pourrait sembler normal. C'est-à-dire comme avant. Comme avant que tout ne me tombe dessus. Que la réalité -triste et moche- ne surgisse devant mes yeux.
Presque tout pourrait ressembler à la vie banale et tranquille que je menais autrefois, en Allemagne.
Bien sûr, les démons n'ont pas disparu.
Leur crocs sont toujours là, épées de Damoclès pendue au-dessus de mon âme.
Mais ils acceptent de m'offrir un instant de sérénité.

Tout me laisse enfin en paix !
Profiter, profiter de cet instant.
Qui passera à une vitesse folle, ne dure que le temps d'un soupir.
Je ferme les yeux. Sens un rayon de soleil venir balayer mon visage.
Je suis bien.
C'est calme.
Tranquille.
Silencieux.

-Kohaaaaane ?



Enfin... plus très silencieux.
La voix répète mon nom. Une fois. Deux fois.
Allongée dans l'herbe, je me redresse et regarde autour de moi. Des arbres imposants entourent la petite clairière dans laquelle je me suis installée, dans un espace délimité par deux bancs de pierre.
La voix vient du lointain mais parfaitement audible.
Je m'assois puis me lève en grommelant.
C'était si calme. Si silencieux.
D'un geste, j'essuie ma robe pour éviter qu'il n'y ait trop de traces d'herbe ou de terre dessus. Puis me mets en route.
Quelques pas et je sors de la petite forêt, propriété privée des Von Sacht qui borde de l'immense jardin de leur grande propriété.
Alors que j'émerge, s'offre à moi un spectacle auquel j'ai fini par m'habituer.
Le jardin, herbe rase et buissons parfaitement taillés. Des parterres de fleurs entretenus à toute heure de la journée, le tout bien rangé, bien cadré par couleur ou par espèce. Des sentiers de graviers mènent au manoir, gigantesque, imposant, barrant l'horizon.
Et au milieu de tout cela, sur la pelouse si parfaite qu'on la croirait fausse, Magda Von Sacht, mariée Werner appelle.
La robe remontée jusqu'au col et tombant jusqu'aux pieds, le large chapeau pour protéger du soleil, elle a tout de l'aristo distinguée.
A côté d'elle, dans mon vêtements tombant à mi-cuisses et mes cheveux emmêlés, je parais petit peuple ramassée dans un de ces quartiers populaires.
Ma grand-mère et moi ne menons absolument pas le même style de vie.
Mais je l'adore.
Car elle est ouverte d'esprit, généreuse et philosophe.

-Ah, Kohane ! s'exclame-t-elle en me voyant arriver vers elle. Mais... tu es toute décoiffée et tes cheveux accrochent à des brins d'herbe.

Un sourire aigre effleure mes lèvres.
Elle se soucie de telles futilités.
Pas moi. Parce que je suis toujours en vie après tout ce qui m'est arrivé. Alors ce ne sont pas quelques mèches rebelles qui vont me tuer.

-Dis-moi, veux-tu te joindre à nous pour boire une tasse de thé ?
-Non merci grand-mère. Je crois plutôt que... je vais faire un tour. J'ai besoin de marcher.

Toujours. Même si ce n'est plus pour chasser la souffrance.
Pour réfléchir ou rêver.
J'ai besoin de laisser mes pas s'emballer.

Un sourire affectueux dans la direction de Magda Von Sacht.
Et je m'éloigne en lui adressant un signe de main. Je la rassure : je serai là à temps pour le dîner.
Je suis venue me réfugier chez mes grand-parents dans leur manoir loin de tout et surtout loin de la Grande-Bretagne. Pour me reposer, me ressourcer. L'Angleterre, l'Ecosse, j'en peux plus. Chaque endroit est sujet à des souvenirs affreux. Et mes démons s'agitent de plus en plus, à mesure que les jours s'écoulent.
Ici, changement d'air, changement d'atmosphère, tout s'est calmé.
Ca ne va pas durer, je le sais.
Une fois que mes démons seront habitués à l'air allemand, ils se remettront à cogner et à me bouffer.
Mais pour l'heure, je profite de ce répit.

Par le sentier de graviers, je m'éloigne en direction du lourd portail.
Où aller ? Voir des gens ? Me fondre dans la foule ? Ou au contraire m'isoler au milieu de la verdure ?
Je réfléchis un instant avant de trouver.
En Grande-Bretagne, je n'ai plus que des lieux sujets à mauvais souvenirs.
Eh bien ici trouvons ceux qui rappelleront les bons souvenirs.
Et je sais où aller.



Crac

Pour une fois que mon transplanage sert.
Je ressors entre deux arbres d'un parc, en espérant que personne ne m'ait vue surgir du néant. Un coup d'oeil à gauche, à droite. Apparemment personne n'était là.
L'air de rien, je marche. Comme si je me baladais là depuis un moment.
Ce parc, c'est celui où m'amenait ma grand-mère lorsque, petite, je venais en vacances chez eux. Lorsque je m'ennuyais à mourir dans l'immense et plat jardin de leur manoir.
Puis, plus tard, lorsque je suis revenue faire mes études en Allemagne, je venais étudier là durant les congés scolaires.
Assise sur une banc, un cahier et un style façon Moldue pour ne pas attirer les soupçons.

Alors que je croise des joggers, des familles, des enfants qui jouent et rient, j'ai une subite envie de sourire.
Parce que oui, cet endroit appelle de bons souvenirs.
Je continue de marcher, mains dans les poches.
Et soudain, j'entends une petite voix chantonner un air que je ne connais pas.
Sans trop savoir pourquoi, je vais dans sa direction. Ce que je vois ?
Une rouquine, cheveux au vent, air béat sur le visage. Décidément, elle a l'air bien joyeuse la petite.
Je m'arrête un instant pour l'observer. Elle est plus jeune que moi et seule.

Je fais un pas dans sa direction et lui dis, amusée :
-Wind im Haar und Lächeln, Ihren Tag perfekt aussieht!
Cheveux au vent et sourire aux lèvres, ta journée a l'air parfaite !

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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Invité, le  Mer 22 Mar - 15:28

Et c'est à mon tour d'être à la bourre (pour la rime)

Ils ont raison ceux qui disent qu’il faut toujours faire attention à ce qu’on souhaite. On ne sait jamais quand son vœu va être exaucé.

Senara n’avait pas plutôt commencé à ébaucher la pensée que ça pourrait être sympa d’avoir quelqu’un avec qui profiter de cette belle journée que…

Crac

Une voix perce la brume de ses pensées, et le bourdonnement de son chant. Il y a tout d’un coup quelqu’un face à elle. Qu’elle n’a pas vu arriver.
Une jeune fille brune, peut-être de trois ou quatre ans son aînée, la regardait en souriant.
Et lui parlait.
Lui parlait ? Mais pour dire quoi ?
Les mots étaient tombés des lèvres de l’inconnue sans faire sens dans l’esprit de Senara.
La rouquine regarda la brunette sans un mot, le regard vide en essayant de comprendre de quoi il était question.
Elle devait avoir l’air particulièrement bête. Elle se sentit rougir.
Et puis, ce fut comme une illumination : « Haar », c’était le mot allemand pour « cheveux », ça ressemblait à « Hair ».
De l’allemand, bien sûr ! Quoi de plus normal en… Allemagne…
Sauf que, si Senara parlait couramment l’anglais et le français, et se débrouillait à peu près dans trois autres langues, la langue de Goethe n’en faisait pas partie…
Elle rassembla toutes les bribes d’allemand dont elle se souvenait et réussit finalement à ânonner :

- Entschuldigung… Ich… spreche nicht deutsch… Sprechen sie Englisch ? Oder Französich ?

Autrement dit « Excusez-moi, je ne parle pas allemand. Parlez-vous anglais ? Ou français? »
Et elle devrait s’estimer heureuse s’il n’y avait pas d’erreur dans sa phrase (sans parler de la prononciation).

Une fois qu’elle eut dit ces quelques paroles hésitantes, le sens du seul mot allemand qu’elle avait saisi, cheveux, la frappa tout à coup.
Elle porta les mains à sa tignasse, l’air soudain inquiet.

-Il y a un problème avec mes cheveux ?
Kohane W. Underlinden
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Kohane W. Underlinden, le  Dim 23 Avr - 18:40


   

   

La fille marque un temps de surprise.
Bruissement des feuilles des arbres. Petit coup de vent. Le parc agite et s'agite. Passage. De gens.
Rien.
Je le regarde, je souris. Parce qu'aujourd'hui, en cette terre germanique, bien loin sont les ombres qui me dévorent !
Je le regarde,
je lui souris.
Parce qu'il fait beau et que cette fille respire la joie, tout simplement.
La joie
de vivre.

Le court silence semble m'indiquer qu'elle ne comprend pas. Ou met du temps à comprendre.
Et la voilà qui ouvre la bouche pour aligner quelques maladroits mots d'allemand, quelques phrases cousues ensemble pour donner un tout plus ou moins cohérent.
Evidemment. J'aurais dû m'en douter à son silence léger circonspect.
Une touriste !
Une touriste qui ne parle pas allemand !
En soi, moi-même je deviens touriste sur cette terre de naissance. Non pas d'enfance -d'adolescence, peut-être. Une naissance en Allemagne, une enfance en Angleterre, une partie d'adolescence en Allemagne avant de vivre un retour en GB.
Un vrai pigeon voyageur.
A voguer entre terre britannique et terre germanique.
Et je me plais dans ces incessants allers-retours, ces racines double, cette richesse de langue et de culture.
Je me plais dans ce ballottement entre l'un et l'autre, d'une famille à une autre, d'un monde à un autre.

-...Sprechen sie Englisch ? Oder Französich ?

A mon tour d'avoir un temps surpris.
Tomber sur une anglophone ? Une chance. Même si pas si rare que ça.
Mon sourire revient, plus large, qui se veut bienveillant.

-Oui, bien sûr je parle anglais !



Cette fille brille et rayonne. Mais ce n'est pas une lune ou une étoile. Non. Son visage juvénile et ses cheveux roux sont un énorme soleil qui tend ses rayons aux yeux curieux.
La joie qui émane d'elle est une énorme galaxie pleine de feu et de chaleur -une galaxie incandescente qu'on a envie de toucher, qu'on a envie de s'approprier, ne serait-ce qu'une minute, une seconde, un instant, soupir dans l'univers.
Cette fille rayonne
et j'ai comme le sentiment que cette fois
-aujourd'hui seulement
elle saura me passer un peu de ses rayons. Contaminer ma noirceur et les monstres qui se taisent.
Alors j'ai envie qu'elle reste, j'ai envie de garder le contact -visuel- avec elle.
J'ai envie de continuer de l'observer, boule de feu solaire.
L'observer illuminer les arbres au feuillage léger, incendier le vent au mouvement dansant.
Sa chevelure rouquine est flammes
-et moi, moi et mes cheveux sombres, j'aimerais être comme elle.

-Il y a un problème avec mes cheveux ?

Sa question me ramène sur terre.
Et ramène le Soleil à ses traits anthropomorphiques.
Je ne peux m'empêcher de rire. Pas méchamment. Au contraire. Amusée. Voire complice.

-Aucun souci, je prononce doucement. Ils sont libres. Dans le vent. J'aime.

Phrases simples.
Courtes.
Parce que je me lasse des phrases trop longues qui embrouillent l'esprit. Parce que je me lasse des discours qui croient dire tout mais ne disent rien.

-Tes cheveux, je reprends après un temps, ce sont des rayons de soleil.



Il y a, dans ma vie, l'enfant-étoile. Le frère céleste dont j'ignore le nom et que j'ai rencontré une nuit, par hasard, à Pré-au-lard.
L'enfant-feu. Lui,elle, qui enflamme l'atmosphère et l'univers. Lui,elle, dirlo des Aigles, seule personne capable de foutre le feu à un tel point.
L'enfant-fantôme. Douce Ellana déambulante dans les couloirs, fantôme vivant et mort, petite enfant qu'on veut serrer contre soi pour la rassurer.

Aujourd'hui,
je crois que j'ai trouvé

L'enfant-soleil. Je n'ai pas son nom. Mais qu'importe, dans le fond.
Elle pourrait s'appeler n'importe comment,
sa chevelure rouquine me rappellera toujours sa dénomination
Enfant-soleil.

Je fais quelques pas sans la lâcher des yeux.
Un banc de bois.
A l'ombre de quelques gros arbres.
Un banc de bois.
Qui tend les bras.
A un après-midi tranquille.

Sans préavis, je cours presque me saisir de la place. S'asseoir sur le haut du dossier, pieds sur le siège.
Nouveau regard lancé à la rousse.
Invitation muette.
Si t'as rien à faire, viens me tenir compagnie.
Si t'as rien à faire, tu peux parler.
Si t'as rien à faire, tu peux partager
un peu de ta joie innée.
Si t'as rien à faire, tu peux t'installer
et peut-être m'offrir un peu de luminosité.


Juste un jour, un après-midi allemand,
s'éloigner du noir et des problèmes,
en compagnie d'une
Enfant-soleil.
_____________________________

Edit du 16.10 : N'ayant pas obtenu de réponse de Senara depuis avril je considère ce rp comme abandonné.
J'en commence un nouveau avec Elly Wildsmith.



Bloup

Silence. Assourdissant. Je ne suis plus rien. Je n'ai plus de corps -je crois. Je ne ressens plus rien. Tout a été anesthésié. Même mon ouïe. Je ne perçois plus aucun son.
Je suis
Morte .
Ca se pourrait. Je crois que je ne verrais pas de différence Je suis là sans être là. Si ça se trouve, en fait, je ne suis pas là. C'est juste une illusion. Je ne suis plus. Y'a plus que mon esprit. Qui se balade librement quelque part dans ce monde. Allez savoir où. Toutes façon, dans la mort, il n'est plus question de où. Y'a plus de lieu. Juste du vide. Enfin. J'imagine. J'sais pas trop. Je n'ai jamais été morte. Jusque là.
Mais là. Ce silence. Et le fait que je ne sente plus mon corps. C'est quand même ultra étrange. Donc, ouais, pas incohérent que je ne sois pus.
Mais d'abord. Une morte, ça pense ? Ah. Ca. J'sais pas. Bonne question, tiens.  Ca, c'est le premier point. Deuxième : c'est quand, que j'ai crevé ? J'sais plus. J'ai plus de souvenirs. Mais peut-être est-ce le propre des âmes envolées. Plus de passé, plus d'avenir, seulement l'éternité.

Oui. Peut-être. J'sais pas, en fait. J'sais pas où je suis. Y'a juste pas de bruit. Et je n'ai pas de corps. Je crois.

Quoique. Je bouge, on dirait. Là. Juste le bout des doigts. Des picotements qui inondent la chair. Mais seulement sur l'extrémité. Oh. Je suis peut-être toujours là, tout compte fait ! Toujours là pour hanter la terre. Et le silence assourdissant n'est peut-être pas la mort. C'est juste qu'il n'y a personne. Pas un souffle, pas un murmure. Rien Une seule note pour tout univers, un seul sifflement muet.
Le bout des doigts continue de remuer.
Et je me demande où je suis.
Est-ce que je suis chez mes grands-parents ? Ca se pourrait. Ce calme plat est caractéristique de leur chez-eux. Les portes et les murs des pièces sont tellement épais que ça ne laisse passer presque aucun bruit extérieur. Puis c'est tellement grand dans leur manoir allemand que les chambres sont loin des pièces à vivre. Aucun risque d'être réveillé avant l'heure. Mais... je ne sais pas pourquoi, j'ai pas l'impression de reposer sur l'épais matelas de mon lit. Puis... quelle heure il est ? S'il est tard, ma grand-mère aurait déjà dû débouler comme un ouragan dans la chambre, disant qu'il faut absolument que je me prépare sinon on va encore être en retard pour telle chose ultra hyper importante. C'est une stressée, ma grand-mère. Surtout depuis qu'elle se préoccupe de la notoriété sociale de sa famille -et que je suis pion sur son échiquier.
A bien y réfléchir, j'crois pas être chez mes grands-parents. Et j 'crois pas être dans un lit non plus.



Peu à peu, j'essaie de gagner en sensibilité. Retrouver mes sens puis chaque membre de mon corps. Peut-être que ce n'est pas si silencieux ; c'est juste moi qui n'entends plus.
J'écoute ma respiration. Au début, je crois ne pas la percevoir -coup de panique ; je suis peut-être morte, in fine. Mais peu à peu, la voilà qui revient. Je me concentre dessus. Inspirer. Expirer. Inspirer...
T'es vivante.
Maintenant, ce sont les yeux.
Les yeux qui doivent s'ouvrir au monde.
L'épouser à nouveau, le voir, le revoir, qu'importe si je le trouve moche.
Les paupières doivent libérer la pupille.
Rabattre les rideaux. Voir ce qu'il se cache derrière.
Pour enfin savoir.
Où je suis. Pourquoi le silence. Pourquoi tout ça.

Il me faut encore un temps d'efforts -minutes, heures ?- avant que mes paupières ne daignent battre un peu.
Enfin, les volets se lèvent.
Au début, c'est flou. La première chose que je vois, que je sens sous ma joue, c'est le gris de ce que j'identifie comme étant du macadam.
Qu'est ce que je fous là, moi ? Allongée par terre...
Puis les sens s'aiguisent davantage. La vision se précise. Les traits sont moins grossiers. Mais la note unique du silence demeure.
Pourtant, je ne suis pas seule.
Je crois distinguer comme la silhouette d'un corps. Tout près. A côté de moi. Un corps reposant aussi sur le macadam. C'est bizarre...Je ne dors jamais avec personne. A fortiori sur du goudron, au beau milieu de nulle part.
J'attends encore un temps -je ne saurais dire s'il est long ou court- histoire que la vision s'ajuste sur le corps allongé tout près.
Tic
Tac
Tic

Boum



Mon cœur cesse soudainement de battre et le cri naissant ne sort pas, ravalé par je-ne-sais quelle volonté.
Ce que captent mes yeux suffit à me faire bondir -quitter la position allongée, se retrouver soudainement vertical, assise par terre, incompréhension au fond des prunelles.
Le corps à côté n'a pas bougé.
C'est un gars. Jeune. Mais sans doute plus âgé que moi. Il approche peut-être de la trentaine. J'sais pas trop... Sweat à capuche sombre. Et les yeux à demi-ouverts (ou demi-fermés) figés dans l'éternité.
Je crois que mon cœur ne s'est toujours pas remis à battre.
Pourtant, aussi paradoxal que celui puisse paraître, je l'entends aussi résonner plus fort que jamais. C'est l'un et l'autre à la fois. Je suis perdue. Je flotte soudainement comme je flottais tout à l'heure entre l'être et le non-être, la vie et la mort. Flotter dans le silence assourdissant -il n'y a toujours qu'une seule note qui accompagne mon souffle.
Et y'a le corps.
Et y'a moi.
Et y'a lui.
Et y'a moi.
Et y'a le trou de mémoire.
Je l'ai jamais vu. Je l'ai jamais croisé.
Comment ça se fait que je me sois retrouvée avec lui ?!
Paralysée, paniquée, mes pensées s'embrouillent. Je me dis que je devrais me lever et fuir -aucun risque d'être impliquée de la sorte. En même temps, j'peux pas me lever. Mes jambes sont si lourdes... Bon, allez, on essaie.
La part de moi qui n'a absolument pas envie d'être impliquée dans cette histoire quelle qu'elle soit me donne le courage d'essayer de me mettre debout. Mais une douleur fulgurante venue du bas me fauche -je tombe lamentablement sur le macadam.
Coup d'oeil: la cheville enflée qui fait grimacer.
La panique de ne pas savoir, l'effrayant trou noir de la mémoire. Je sens que je commence à perdre pied, me noyer dans l'oppressant silence environnant. Je ne sais plus quoi faire. A toute vitesse, je cherche une idée, une solution. Avant que des Moldus ne me tombent dessus.
Et l'idée finit par arriver. J'peux pas m'en sortir toute seule. Je sens que je n'y arriverai pas. Alors le mieux, c'est de faire appel à quelqu'un.

#spero patronum

Un simple filet argenté apparaît pour s'évaporer aussitôt.
Je me force à reprendre mon calme. Je sais que je peux le faire. Je l'ai déjà fait, pour envoyer un message. Je sais que je peux le faire. Faut juste que j'oublie la scène, le temps d'invoquer mon patronus. Que je pense à quelque chose d'heureux. Quelque chose d'heureux. Quelque chose d'heureux.
Le visage de mon frère astral s'impose. Souvenir de notre première rencontre. La course aux étoiles. La valse nocturne. Le rire échappé de la gorge. L'amour cosmique d'un frère et d'une sœur retrouvés.

#spero patronum

Et le papillon surgit.
Porteur d'un message.
Appel à l'aide.
Une personne qui m'a déjà aidée par le passé. Qui aurait pu me condamner. Mais m'a sauvée, d'une certaine manière. C'est peut-être pour ça que j'ai pensé à elle.
Tandis que je me sens incapable de bouger. De me lever. La cheville enflée. Et même pas l'idée d'un sort pour alléger la douleur.
Assise sur le macadam.
Face à un corps inerte. Un corps anonyme.
J'sais pas ce que je fais là...



For you
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Invité, le  Dim 22 Oct - 20:02

Tes lèvres sont sèches. Un papillon est venu te trouver, alors que tu voguais à tes occupations, alors que tu étais accaparée par tes pensées. Tu n’as pas compris immédiatement, parce que tu ne reconnaissais pas le patronus, et puis, tu as compris. La voix de Kohane qui résonne encore à tes oreilles, source d’inquiétude. Tu n’as pas compris tout le contenu de son message, tu sais juste qu’elle est en danger, qu’elle a des soucis, et surtout … surtout, qu’elle a peur. Sa voix trahissait son angoisse et tu te rappelles encore de votre rencontre, et de ce moldu que tu avais dit oublietter. Et d’elle, que tu avais laissé repartir sans  mot dire, que tu avais laissé partir alors que tout ce qu’elle avait fait cette nuit-là était répréhensible.

Enfilant ta cape, tu laisses la capuche glissait sur tes yeux, soupirant de ce que tu vas pouvoir trouver, et surtout, de comment tu vas repérer Kohane. Plusieurs transplanages te font arriver en Allemagne, où tu erres dans des rues dont tu ignores jusqu’au nom. L’allemand et toi cela fait 15. Tu soupires. Tu appelles « Kohane ? ». Un peu au hasard à vrai dire. Les immeubles se font plus rares et l’asphalte s’étend à perte de vue. Pas d’âme qui vit aux alentours. Ta gorge est sèche de cette absence de réponses aux multiples questions qui se forment dans ton esprit.

Et puis, tu vois, une forme allongée, tes yeux ont du mal à distinguer les choses mais il te semble voir une silhouette remuée à proximité. Tu te rapproches, à grandes enjambées. Pu*ain. Kohane. Qu’as-tu fait. Arrivée sur eux, tu te rends compte que la situation est grave. Même si, en soit, tu savais déjà que c’était potentiellement grave face au patronus, mais tu prends seulement conscience de la gravité de la chose. Tes yeux papillonnent, le type en sweat au sol, les yeux mi-clos, et Kohane qui semble perdu dans ses limbes de pensées. Tu repousses tes propres pensées, essayant d’analyser la situation. Quelques Vitro Convexo savamment bien positionnés afin d’éviter d’éventuels yeux curieux.

Il fallait que tu réfléchisses méthodiquement, que ton sens de l’analyse prenne le dessus. D’abord, Kohane. Tu te penches sur elle, contournant soigneusement le cadavre « Kohane ? ». Voix mal assurée, non pas que la présence morbide à tes côtés y soit pour quelque chose, juste que la jeune femme a fait appel à toi alors que vous ne vous connaissez à peine. Cela signifie, à ton sens, qu’elle te faisait confiance, et tu ne comptais pas la laisser tomber. Peu de gens te faisaient confiance du fait de l’insigne que tu portais parfois. Du fait que tu appartenais à ce Ministère qui ne faisait jamais rien comme il le fallait.

Tu te répètes, pour donner du sens à cette réalité « Kohane ». Une latence, une pause, tu t’accroupie auprès d’elle, cherchant ses yeux « Kohane, comment ça va ». Ta question est purement rhétorique, tu te doutes bien que la jeune femme ne va pas subitement se lever avec un grand sourire et te dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Ce serait se mentir à elle-même. Comme une lithanie, tu repète son prénom « Kohane, ça va aller ». Cela c’était la vérité. Tu allais chercher, comprendre et voir ce qui s’était passé ici, tu n’en doutais pas, tu le ferais pour elle, qui semblait étrangement perdue. Qui ne le serait pas après pareil découverte. Alors tu demandes « De quoi te rappelles-tu ? »

~ Pour la suite ~
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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Kohane W. Underlinden, le  Sam 18 Nov - 14:29


   
   

Silence
Apathie
Immobile
Un genre de voile noir -autour de moi.
Je n'ai plus de corps il n'y a plus de sol et le cadavre en sang, là, lui, par contre, il est bien présent, je le vois, je le respire l'odeur si prégnante. Perdue je sais même plus si je pense je pense que je pense pas non je suis juste

à attendre et je sais même pas
combien de temps je vais être là
à attendre
et je sais même pas si mon patronus
est arrivé à destination
et je sais même pas
si je suis vraiment dans la réalité tout serait
si simple
si ce n'était qu'un rêve, hein, juste un rêve, vous savez, là où on peut se réveiller en sursaut et se dire ouf ce n'était rien
j'aimerais, moi
que c'en soit un mais
je ne crois pas ça paraît bien trop réel
je sais plus
je me perds
même mes mots sont perdus
quelque part dans un néant
j'ai envie de pleurer j'y arrive pas
j'ai envie de crier
j'y arrive pas
j'ai envie de me lever partir courir
j'y arrive pas
je suis juste une poupée chiffon pantin désarticulé aux fils coupés
je suis incapable de rien
et seul mon cœur que j'entends tambouriner pour me rappeler que
je ne suis pas qu'une simple poupée vous savez
je suis aussi je crois je suis humaine hein
mais je suis incapable de bouger je ne peux

qu'attendre

jusqu'à la voix qui me saisit
décharge électrique

Kohane?



 

Oh, c'est si loin cette voix.
Elle flotte et elle, elle ressemble vraiment à un rêve. Comme une bulle perdue dans les vapeurs du sommeil. Iréelle.
Et pourtant, elle recommence, toujours le même son et le même mot -c'est moi, mon nom, ça, j'en ai conscience, j'ai encore conscience d'avoir une identité.
La voix, toujours, qui parle -elle me rassure parce que son ton est doux. Et si près, d'un coup. Je crois percevoir une ombre qui me fait face qui s'accroupit pour être à hauteur. Je ne dis rien, pas encore très sûre qu'elle soit là, vraiment, comme le corps sans vie, dans cette même réalité.
Pourtant, quand elle me dit que ça va aller, je sais quelque chose en moi réagir.
Et mes yeux se remettent à bouger. Clignement de paupières pour chasser le trouble, pour chasse le flou. Au début, je ne saisis pas grand-chose. Puis peu à peu, je capte les traits familiers d'Elly. Accroupie face à moi. Qui m'a dit que ça allait aller. Des paroles rassurantes. Mais qui n'empêchent pas mes frissons le long de l'échine alors que je continue en partie de perdre dans un trou noir sans fond.
Heureusement, je ne suis plus seule. Elle est là. Comme un appui.

J'ai peur

De quoi te rappelles-tu ?

Sa question m'atteint en plein visage comme un fouet qui claque.
J'ai l'impression de me réveiller un peu de mon apathie et mes yeux clignent encore -un peu humides mais les larmes ne coulent pas.
Je force mes doigts à bouger, remuer, preuve que je suis toujours là, pas simplement poupée, oui, je suis là allez, bougez, bougez
-les mains se crispent sur les genoux.
Une grimace.
Un mot.

-Elly ?

Je ne sais pas pourquoi ce ton interrogatif. C'est même pas vraiment une question. Je sais que c'est elle. Qui ça pourrait être ? Au moins, mon patronus est arrivé à destination. Et elle a su me trouver. Je pourrais soupirer de soulagement. Mais ma respiration est comme bloquée, corsetée dans une forme d'horreur sans nom.



 

-Je sais pas

je m'interromps.
Je sais vraiment pas ce dont je me rappelle. Mon esprit est vide. Ma mémoire aussi. Comment ça se fait ? Comme si quelqu'un m'avait balancé un oubliette au détour d'une rue. J'ai jamais vécu ça. Un tel trou noir.
Froncements de sourcil.
J'essaie de me concentrer. Je dois bien pouvoir me rappeler quelque chose. Il faut que j'y arrive. Il faut que j'oublie le corps, la rue, la peur, les questions. Je dois me concentrer si je veux m'en sortir -puis, je ne suis pas seule.
Les yeux fermés, j'essaie de revoir.
Me suis réveillée sur le sol froid.
Mais avant ?
Y'avait du noir.
Et encore avant ?

La pelote de laine se fait, se défait -rien de concluant.
Jusqu'à ce que
j'arrive à remonter un bout du fil. S'accrocher aux aiguilles de l'horloge. Et les faire parler.

-Je me souviens de ma famille. De... ma grand-mère. Elle était pas contente. Parce que je suis arrivée en retard et que faut pas arriver en retard un jour comme ça.

C'est-à-dire le jour le plus important de sa vie à elle de vieille aristocrate en mal de titres. Le jour où -enfin- elle peut marier sa petite-fille suivant un infâme marché d'argent contre reconnaissance sociale.

-En fait, je me souviens de cet après-midi là.

Le poudre de cheminette, l'envie de tous les claquer, tous autant qu'ils soient, eux, qui jouent tant sur les apparences et ne pensent qu'à travers elle.

-Mais je sais plus si c'était hier... ou avant-hier... ou encore avant...

La voix se brise, la vague éclate contre le rocher.
Et mes yeux glissent d'Elly au corps anonyme.
Nouveau tremblement -réprimé.

-C'est pas moi hein...

Murmure, presque supplique.
Je sais que ce n'est pas moi.
Mais je suis sans doute la seule à la savoir. J'aurais beau dire ; les gens veulent des preuves, pas des paroles. Et pour l'heure, j'étais seule, sur le lieu du crime. Témoin ou meurtrière, voilà la première question qui se posera.

-J'en suis sûre...

Mais ne peux le prouver.

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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Invité, le  Sam 25 Nov - 23:57

Elle te parle de sa famille, de sa grand-mère. Elle évoque des souvenirs qui semblent s’être éteints de sa mémoire, comme si on avait cherché à lui effacer sa mémoire, ou comme si son organisme s’était mis en mode défensif et refusait de laisser passer la vérité. Tu assimiles ses propos décousus sans la juger, sans dire mot également, comme si le moindre de tes propos pouvaient l’interrompre dans le fil de ses pensées. Alors tu la laisses faire, tu laisses ses tremblements sortir de son corps, ses yeux qui oscillent entre toi et le cadavre. Et un soupir, comme expiation à ce que tu t’apprêtais à lui proposer.

« Kohane ». Une pause, alors que vos regards s’entrechoquent, elle semble t’appeler au secours et tu ne peux pas résister pour lui offrir l’aide dont elle a besoin. Parce que c’est elle, dont tu avais interrompu la vengeance sur un moldu aux idées tordues dans une rue londonnienne. Tu réfléchis, un instant, alors que tes yeux rencontrent à nouveau le cadavre. Nouveau soupir. « Kohane, il y a peut-être une solution ». Ta main se pose sur son épaule, alors que ton regard se plonge dans ses yeux, dans sa détresse, dans son incompréhension. Tu as la possibilité d’entrer dans son esprit, d’y dissiper les brumes, d’y prendre les informations qui te permettrons de l’aider. Acceptera-t-elle que tu t’immisces ainsi dans sa tête ?

Plutôt que de faire des suppositions, tu finis par te lancer « Je peux … entrer dans ton esprit … je suis légilimens Kohane, je peux voir ce qui s’est passé avant que tu … » une pause alors que ton regard se heurte à nouveau à l’homme allongé, dans cette position qu’il gardera pour l’éternité, les yeux mi-clos sur un destin qu’il n’avait probablement pas vu venir. « Je peux le faire, si tu le veux, si tu veux découvrir ce qui s’est passé » et en quelque sorte, pour l’innocenter également.

Inspiration pour toi

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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Kohane W. Underlinden, le  Mar 19 Déc - 21:37



C'est étrange. De voir comment le temps peut devenir infini. Comme un élastique que l'on tend encore et encore pour voir jusqu'où il tiendra. Jusqu'au clac brutal qui fouette les doigts et que toute la tension ne retombe. Sauf que le temps, c'est un peu différent parce qu'on a beau le tendre, on n'aurait pas assez d'une vie pour le faire craquer.
Alors il continue de s'étirer à l'infini.
Et nous, de notre point de vue de petits humains, nous avons l'impression que c'est l'éternité qui ouvre ses bras. C'est angoissant, d'un côté. La sensation de n'avoir ni début ni fin, juste être livré.e ainsi au rien, au chemin dont on ne voit pas les extrémités avec un tic-tac qui, on le sait, jamais ne peut s'arrêter.
Et on marche, on marche, on marche sur le fil dans cette perpétuelle attente qu'il se passe quelque chose. Mais.
Néant.
Le sablier toujours rempli de sable. Qui ne se vide jamais. Le temps s'étire dans l'attente angoissante. Et le silence. Pire que tout.
Pourtant, mes cordes vocales refusent de prononcer un mot de plus. Comme anesthésiées après avoir fait un rapide debriefing à Elly. Les membres coton, qui se veulent lourds -comme une enclume ; je ne ressens ni la force ni le courage de les soulever pour un quelconque geste. Je suis. Vide. De souvenirs.
Et les questions qui continuent de tourner, les interrogations et les peurs.
Il est quelle heure ?
Ca pourrait sembler banal. Se demander ça. Mais pas tant que ça, en fait. Savoir s'il est l'heure à laquelle on se demandera où je suis passée. L'heure à laquelle on se posera des questions. L'heure fatidique où on pourrait me tomber dessus en voulant trop me chercher.
En fait, je ne sais plus ce dont j'ai le plus peur.
L'inconnu étalé sur le dallage sans un souffle de vie ?
Ou la possibilité que tout ceci remonte le fil familial jusqu'aux ombres qui me pèsent et me pèseront davantage si elles l'apprenaient ?
La peut de moi-même ?
Ou de ma famille ?

Nouveau tremblement qui parcourt la main.
Alors que la voix d'Elly vient encore une fois à la rescousse. Des mots pour combler le vide du temps tendu à l'infini.
Un contact physique -d'une main posée sur l'épaule. Un tressaillement et les paroles qui suivent qui font écarquiller les yeux. Une solution ? Les tremblements dans les mains, pourtant, ne s'estompent pas. Très légers. Mais bien présent.
Le sentiment de perte de contrôle.
La pire des choses.
Inspire. Expire. Fais confiance.
Une pause. Avant qu'elle ne se lance. Un sourcil qui s'arque de ma part. Une interrogation muette. Elle est vraiment legilimens ? Elle peut donc fouiller l'esprit de n'importe qui, remonter n'importe quel souvenir ou pensée.
Le cœur frissonne à cette idée.
Je ne suis pas sûre que
Ne suis pas sûre que ce soit la bonne solution.
J'ai peur. Si peur. De perdre encore plus le contrôle. Quoi de pire que d'offrir ainsi ce qu'on a au plus profond de soi à des yeux étrangers ?
Le regard dans son regard, je déglutis.
J'ai peur.
D'elle ou de moi ou de lui, peut-être aussi, le macchabée inerte.
Et mes yeux glissent d'Elly au corps anonyme. Le pouvoir de la sorcière est impressionnant -terrifiant- mais il est vrai que cela me permettrait -nous permettrait- de savoir ce qu'il s'est passé hier. Mettre en lumière ce que mon inconscient cherche à occulter. Ce que ma mémoire désire garder dans l'ombre. Pourtant. Pour sûr. Que c'est toujours là. Planqué. Quelque part. Il faut juste mettre le doigt dessus. L'extraire de la masse. Pour savoir, enfin, le pourquoi du comment.
Frisson.
Et si elle mettait le doigt sur d'autres choses ? Des souvenirs si peu glorieux. Les morts dont je me rappelle. Et que j'aurais aimé oublier, eux. Oublier comment j'ai croisé leur route, comment ils ont été tués.
Je me mords la lèvre inférieure d'indécision.
Avant que mes yeux ne lâchent le cadavre pour revenir à Elly.
Déglutir.
Inspirer.
L'attente me pèse. L'angoisse m'enserre. J'ai besoin de savoir. De quoi je suis coupable. Pour pouvoir à nouveau me regarder, moi, en face, dans le miroir, faire de mes actes mes leçons et ma force. J'ai besoin de savoir. Quoi. Pourquoi.
Déglutir, encore une fois.

-J'ai peur

Un murmure presque inaudible -nouvelle déglutition.

-Mais c'est d'accord

Fermer les yeux quelques secondes
Comme pour éloigner la réalité

-J'ai besoin de savoir

Un souffle
Abandonné à la rue.
Puis les pupilles se braquent de nouveau sur Elly. Tremblement au fond d'elles. Poupée de porcelaine si fragile. Et en même temps. Une forme de détermination. A la vérité.



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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Invité, le  Dim 31 Déc - 16:41

LA de Kohane

Une angoisse perceptible, compréhensible alors qu’un macchabé jonche le macadam. Un soupir s’extirpe de tes lèvres, tu comprends sa peur, son angoisse. Qui n’aurait pas peur que quelqu’un pénètre son esprit ? Y découvre vos pires secrets ? Tu comprenais ce qu’elle pouvait redouter, quand bien même tu n’avais aucune idée de ce que tu pourrais trouver en fouillant son esprit. Finalement, elle te délivre son accord, et à nouveau tu soupires. Peut-être de soulagement, qu’elle puisse te faire confiance pour permettre de découvrir et de remonter le fil de sa nuit. Une simple phrase comme toute réponse « Je comprends »

Et il ne te faut guère plus de temps pour plonger tes yeux dans les siens, pour poser ta baguette sur sa tempe, et pour murmurer, doucement, le sortilège supposé la délivrer « Legilimens ». Instantanément, tu te retrouves projeter dans son esprit, tentant d’annihiler la brume de résistance de ses pensées. Tu arriverais à le faire tomber, tu le savais. Et doucement tu tombes dans les souvenirs de la jeune femme, y cherchant surtout sa dernière nuit. Tu ignorais néanmoins combien de temps cela prendrait.

D’abord, tu aperçois ce qui semble être un diner familial, où Kohane semble être entourée par sa famille. Les images sont encore floues, sans doute trop lointaine. Alors tu t’écartes de ce souvenir alors qu’un gâteau d’anniversaire faisait son apparition. Tu te concentre, pour arriver au souvenir de la soirée, de la veille, juste ce qu’il fallait pour comprendre le mystère du cadavre. Tu cherches encore, revenant à la surface, et lors de ce détour, tu vois, ce que Kohane aurait peut-être préféré que tu ne vois pas. Une femme, allongée dans la neige, le sang éparpillé autour d’elle, la gorge tranchée en une plaie béante. La vision, pas celle que tu voulais, s’éparpille alors que tu tentes de la retenir. Et tu ne parviens pas à voir l’image de l’agresseur. Dans un soupir tu continues tes recherches, et tu tombes sur l’image d’une Kohane adolescente, arrivant face à Poudlard. Visiblement, comme toi, elle était arrivée à l’école plus vieille qu’à l’âge habituel d’arrivée des jeunes sorciers.

A bout de souffle, tu t’extirpes des pensées de la jeune femme, tu soupires, quelque peu haletante des découvertes faites, et surtout, de cette interrogation qui persistait. Ta baguette s’abaisse alors qu’à nouveau vos yeux se rencontrent, elle t’interrogeant du regard, comme si elle voulait savoir si tu avais réussi à dénicher le secret qui résidait sur sa nuit, sur la mort de l’homme à côté. Tu commences une phrase « Je … » avant de reprendre une respiration, plus lente, expiatrice de la déception qui régnait « J’ai vu pas mal de chose mais … rien qui puisse nous aider actuellement, enfin … je pense ? ». Une latence en silence qui s’écoule, avant que tu reprennes « Enfin, je ne sais pas ? Cette femme sur la neige qui était-ce ? » et surtout, est-ce que cela avait un rapport avec l’homme ayant rencontré la mort avant de rencontrer Kohane ?

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Re: Allemagne, la bière, la joie !
Kohane W. Underlinden, le  Lun 5 Fév - 13:55


   
/Contenu sensible (?) Evocation de scène violente/scène de meurtre\
   

J’ai peur et mon cœur bat en conséquence. Alors que j’entends à peine le murmure, la formule prononcée à voix basse. Par contre, je sens parfaitement le sort me toucher, rentrer en moi, s’insinuer dans ma tête, mon corps entier.
Comme une lame extérieure, intrusive et potentiellement dangereuse.
Mon cœur se met à cogner encore plus fort.
Instinctivement, je me mets à me débattre intérieurement. Contre cette force extérieure et intrusive. Pourtant, je n’y peux rien et le sort progresse peu à peu, dans les murs brumeux de l’esprit. Je ne sais pas bien ce qu’Elly y voit pour l’instant. C’est assez flottant et je me sens perdue. Comme dans une dimension parallèle. Je ne suis plus trop là. Je ne sais plus où je suis. Je ne sens plus mon corps. Ni même la présence physique d’Elly. Je sens uniquement son être dans ma tête, fouillant et retournant les murs-pensées.
Peu à peu, les brume se dissipe. Pas totalement. Mais assez pour laisser entrevoir quelques éclats de couleurs et des bribes de sons. Indistincts. Je ne saurais dire ce que c’est. L’image devient plus nette à mesure que le sort d’Elly progresse. Il y a des gens. Il y a moi. Une bouille d’enfant. Ca doit remonter à loin. Elle est partie beaucoup trop loin dans ma chronologie personnelles. Mais toutes les pensées, tous les souvenirs, doivent s’emmêler sans plus aucune logique temporelle.
Autour de mon moi-enfant, je reconnais le sourire de ma mère, le regard attentif de mon père et ma grand-mère maternelle qui semble me parler alors que son époux observe la scène avec un air heureux. Un repas familial, alors. Lequel ? Quand ? J’ai oublié. Même le gâteau d’anniversaire qui débarque alors que ma mère est partie le chercher ne me dit rien. J’ai oublié ce passé, resté enfoui dans un inconscient que je prends soin de ne pas explorer.
Suivant le rythme et les mouvements d’Elly, nous nous échappons.
J’aimerais ne pas lutter contre elle mais c’est plus fort que moi.
Instinct de survie, peut-être, mon esprit se débat encore et toujours, créant brume et murs que, pourtant, la legilimens parvient à contourner pour remonter le fil du temps vers aujourd’hui. Mais tout se confond et soudain, nous nous arrêtons sur une scène qui me cloue sur place.
Souvenirs que j’aurais aimé oublier, enfouir.
Mais demeurent.
Le cou ensanglanté de la femme inconnue dans la neige. Le meurtre silencieux. Et ma parole muette pour couvrir un assassin.

_Non



Je lutte de toutes mes forces pour enfouir cette image, nous faire sortir de là. Et nous nous envolons, virevoltant entre des songes indistincts, quelques bruits, quelques sons, rien de concret. Je n’arrive pas à saisir tout ce qu’Elly doit avoir saisi. J’espère qu’elle n’en a pas trop saisi.
Je suis en sueur lorsqu’elle lève le sort.
Elle est à bout de souffle.
Je la regarde, incapable de prononcer un mot.
Mon crâne me fait mal et je sens mes membres trembler comme des feuilles sous le vent. Revenue à la réalité, je ressens de nouveau mon corps ankylosé, le macadam sous mes fesses et l’air frais de ce petit matin.
Elly prend la parole en premier. Comme je le pensais, rien de bien concret. Jusqu’à ce qu’elle évoque la femme dans la neige. Je m’y attendais mais mon corps sursaute tout de même. Mes yeux se plissent alors que je cherche à lire sur son visage. Qu’a-t-elle vu exactement ? Elle a vu la femme. A-t-elle vu l’autre ?
Je me recroqueville un peu, mes bras entourant mon corps comme pour le réchauffer.

-Elle...

Je me tais.
Que dois-je dire ? Que dois-je répondre ? Sans tout raconter. J’espère sincèrement qu’Elly ne posera pas trop de questions. Qu’elle ne cherchera pas trop loin. J’ai si peu parlé de cette histoire. Comme si j’en avais honte. Ou encore peur, peut-être.
La femme continue de me hanter parfois.
Et je vacille toujours entre remords et acceptation. Je me dis que je n’aurais jamais dû sauver et protéger son assassin. Je n’aurais jamais dû me taire. Et en même temps. Je sais que je ne pouvais pas faire autrement. Parce que. Je l’aimais. Et le sauver, c’était la dernière chose que je pouvais faire. Puisque je ne pouvais plus sauver la femme.

-Je ne sais pas qui elle était.

Pas tout à fait vrai.
Je n’ai jamais su son nom, certes.
Mais, plus tard, j’ai connu sa fille. J’ai su qu’elle était mère. Que la fille était désormais orpheline -ou semi orpheline. Et ça a fait encore plus mal.

-Je ne sais pas pourquoi elle a été tuée.

Ca, c’est vrai.
Je n’ai jamais su pourquoi.
Et je soupçonne qu’il n’y ait eu aucune raison. Elle était juste là. Mauvais moment. Mauvais mots. Et c’était fini.

-Mais c’était il y a longtemps. Lui...

Doigt tremblant en direction du Moldu étendu sur le sol.

-Je ne crois pas qu’il soit en lien avec elle.

Il n’y a aucune raison pour que ce soit le cas.
Il a dû être tué avec un mobile, juste ou injuste, acceptable ou non acceptable.
Elle a été tuée sans aucun mobile. C’est juste arrivé. Et je n’ai rien pu faire.
Un regard pour Elly. Déglutir. Vas-tu réessayer ? Ou abandonner ?

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