L’été prenait tranquillement racine dans les terres du Royaume-Unis. On pouvait sentir ses effluves dans les températures qui devenaient de plus en plus clémentes et ensoleillés à mesure que les jours passaient. Bien que les matins fussent encore frais et qu’il y était fréquent de voir des nappes de brouillard recouvrir le sol, ce n’était rien qui puisse décourager notre enthousiasme grandissant à l’idée de voir enfin arriver la saison estivale ! Par contre, les B.U.S.E. (Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire), eux, le pouvaient… car apparemment, pour tous les 6ème année de Poudlard, l’été n’arriverait pas sans le passage obligatoire de ces évaluations. Des heures et des heures de plaisir, passé à angoisser sur de vulgaires bouts de papier pour lesquels on accordait tous, une si grande importance – parvenant à nous en faire oublier l’arriver prochain des vacances.

Par ailleurs, si ce n’était pas déjà suffisamment pénible de devoir endurer les discours des enseignants qui nous rappelaient sans cesse la nécessité de réussir ces examens – à en croire leurs paroles, c’était notre avenir tout en entier qui en dépendait – je devais en plus me taper les innombrable sermons que me servait Merry, sur mon supposé manque de rigueur et de discipline.

«– Ne t’avise surtout pas à faire par exprès de rater tes B.U.S.E. simplement pour contrarier Papa ! Me disait-elle. Sinon je t'assure que ça va mal tourner pour toi et tu vas le regretter !»

Comme si j’allais mettre mon avenir en cause pour le simple plaisir de voir la contrariété briller dans le regard du paternel ! Bon d’accord… l’idée m’avait peut-être un tout petit peu traversé l’esprit, quand même… Mais j’avais toutefois décidé de mettre ma querelle familiale de côté pour faire une chose que je n’avait encore jamais fait jusqu’à maintenant : étudier !


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Aujourd’hui, j’avais cependant décidé de faire une pause bien méritée dans ces révisions accaparantes. J’avais grand besoin d’utiliser le peu de temps libre qu’il me restait avant les examens, pour m’aérer le cerveau – loin de Poudlard ! J’avais passé tellement de temps plongé dans les bouquins que je n’étais même plus certain de savoir à quoi ressemblait la vie à l’extérieur du château… Ainsi, ce fut sans grande difficulté que j’abandonnai la Salle Commune des Gryffondor à son atmosphère lourde et à ses occupants devenus aussi morne qu’irritable. J’avais traversé le parc à grandes enjambées et gagner rapidement le portail de l’école – ne manquant pas, au passage, de jeter un coup d’œil acerbe aux sangliers ailés qui y montaient la garde. Appréciant de les imaginer comme seuls responsables de ma situation.

Posté sur l’un des trottoirs de Pré-au-Lard, je fis un petit signe de ma baguette magique et vis le Magicobus s’arrêter dans un crissement de pneu, à quelques centimètres devant moi – donnant toujours cette même impression d’y être sorti de nul part. Montant à bord de l’autobus violet à double impérial, j’avais pris place sur l’un des fauteuils dépareillés et avais laissé, au conducteur, le bon soin de m’emmener à destination du Chaudron Baveur et de l’entrée dissimulée du Chemin de Traverse. Fermant les yeux et m’agrippant le plus solidement possible aux bras de mon fauteuil, j’avais tenu tête à mes nausées alors que nous bondissions sans ménagement d’une destination à l’autre. Ce transport était très loin d’être le plus confortable que je connaisse, me faisait regretter de ne pas avoir l’âge requis pour passé mon permis de Transplanage.

Après quelques arrêts qui m’envoya m’écraser le nez sur le dossier du siège devant moi, le Magicobus s’arrêta brusquement au cœur de Londres, entre une librairie et une boutique de disques sur Charing Cross Road.

«– Vous êtes arrivé à destination M. Harper ! S’exclama joyeusement le contrôleur. J’espère que votre voyage vous aura plut !
– Pas vraiment, non…»

J’étais descendu du bus en titubant et probablement aussi vert que la robe de sorcier que portait l’un des clients du pub dans lequel je fis mon entrée, mais j’avais rapidement repris tout mon aplomb en arrivant sur le Chemin de Traverse. La rue commerciale grouillait de vie en cette chaude après-midi. Tous semblaient vouloir profiter du beau temps pour parcourir l’assortiment de restaurants, magasins et autres curiosités que regorgeait ce haut lieu. C’était donc avec une joie non dissimuler, que je m’étais frayé un chemin dans cet atmosphère relâché et avais poussé la porte de la première boutique sur mon itinéraire : Les Halles Magiques.

À l’intérieur du commerce, mon regard avait croisé celui d’un client qui me dévisageait avec une lueur de panique dans les yeux. Haussant les sourcils en me demandant sérieusement ce qu’il pouvait bien me vouloir, je reconnu alors son visage pour l’avoir déjà croisé dans la Salle Commune des Rouges et Ors. Un certain Nelson Holigray, si ma mémoire était bonne. Peut-être l’avais-je déjà réprimandé ? Cela expliquerait le malaise que ma présence semblait lui apporter, mais si seulement j’avais été ce genre de type à réprimander les élèves… M’avançant vers le jeune homme en question, bien décidé à éclaircir le mystère, j’arrivai tout juste après l’intervention d’une vendeuse (Laurae Syverell) qui venait lui offrir son aide.

«– Hey ! Nelson, c’est bien ça ? Eh bien, faut croire qu'on a eu envie d'occuper notre temps libre de la même façon !» Lui lançais-je sur le ton de la conversation, un large sourire aux lèvres.