Les rayons lumineux passaient timidement à travers les rideaux pourtant épais du dortoir des filles de Poufsouffle. Cela me mit tout de même de bonne humeur ! D'autant plus que j'allais assister aujourd'hui à mon tout premier cours depuis mon entrée à Poudlard, et non des moindre : cours d'enchantement. Je me leva rapidement et enfila mon uniforme blasonné du blaireaux et arrangea mes cheveux avec une pince. Je monta alors vers la Grande Salle pour prendre mon petit déjeuner. Des assiettes pleines de victuailles m'attendaient déjà. Après avoir pioché diverses gourmandises et bu un grand bol de chocolat chaud, je redescendis dans le dortoir prendre mes affaires : Plume, parchemin, livres et bien sûr baguette, le tout dans mon sac à dos. Je regarda une dernière fois mon emploi du temps : "Salle d'enchantement, 3ème étage, Professeur De Lanxorre". Parfait. Je pris alors d'assaut les excaliers, mais au fur et à mesure que j'approchais de ma destination, le stress s'emparait de moi. Je ne savais pas à quoi m'attendre, d'autant plus que je n'avais pratiquement jamais pratiqué de magie, alors tout un cours sur les enchantements s'avérait difficile.

J'arrivais enfin au 3ème étage. Après un rapide coup d'œil dans les couloirs, je repérais une porte entre-ouverte. Je vérifiais l'heure sur ma montre : 8h47. Bon je n'étais pas en retard, et cela me laisserait le temps de m'installer tranquillement. J'arrivais enfin devant la porte. Je m'arrêta un instant, pris une grande inspiration, toqua puis entra dans la salle.

J'étais à ma grande surprise la première élève sur les lieux. La professeur était à son bureau et releva la tête au moment où je passais le pas de la porte. Je lui souris timidement.

- Bonjour Professeur.

Je scrutais rapidement la salle vide et choisi de m'assoir au premier rang, 2ème colonne. Je sorti tranquillement mes affaires et attendis que les autres élèves fassent leur entrée.

Le beau temps n'avait pas fait long feu à Poudlard, décidément... Si Jade avait profité du temps magnifique des dernières semaines, elle était peinée de voir, déjà, le temps se dégrader petit à petit. Il restait un peu de soleil certes, mais la température ne suivait pas et déjà, les nuits se faisaient plus froides. Habituée aux soleils du Sud, l'Italienne appréciait la chaleur, se sentant à l'aise ainsi. Quant à la pluie, à la neige et autres réjouissances de ce genre... non, ça n'était pas du tout sa tasse de thé. Que voulez vous, elle n'était plus en Italie, un jour peut-être que cela rentrerait dans sa tête.

En attendant, la vie se poursuivait dans l'école de magie. Jade n'aimait pas la routine, cela l'ennuyait vite, alors elle s'arrangeait pour rendre ses journées un peu plus joyeuses histoire de ne pas se retrouver avec l'éternel métro boulot dodo. Enfin, dans le cas des élèves, couloirs cours dodo. La matinée s'annonçait d'ailleurs chargée, puisque le premier cours commençait à 9h ce jour là. Un cours d'Enchantements, rien de plus classique me direz vous... Eh ben non. Alicia était partie. La préfète n'avait pas plus d'indications pour le moment, toujours est-il que la professeure d'Enchantements avait quitté l'école. Comme toujours, cela faisait un drôle d'effet. La jeune fille était sensible et même sans le montrer, elle s'attachait facilement aux gens côtoyés chaque jour. Avec Alicia Wind, c'était un peu différent, celle-ci l'ayant beaucoup aidée lorsqu'elle en avait réellement besoin. Forcément, le départ faisait un choc. Mêlé à ce premier sentiment, Jade ressentait également beaucoup de stress. Comme à chaque changement dans le corps professoral en même temps.

Lors de ses premiers mois à Poudlard, Jade avait eu beaucoup de mal à se faire une place et surtout, à se faire comprendre de chacun. La plupart des professeurs s'étaient montrés compréhensifs concernant ses difficultés linguistiques et elle avait pu avancer. Désormais, elle ne butait quasiment plus sur les mots malgré un fort accent éternellement présent. Aucune raison de paniquer à priori, mais si il n'y avait que ça. Toujours cette peur de tomber sur un McKinley bis ou tout simplement, d'échouer. Elle ne pouvait pas échouer, jamais. Alors, même avec la peine, même avec le stress, il allait falloir mener la barre.

L'Italienne sortait donc de son petit-déjeuner et avait décidé de repasser par son dortoir pour prendre ses affaires. Elle emmenait régulièrement son sac de cours dans la grande salle pour gagner du temps, mais elle s'était levée suffisamment tôt ce jour là pour pouvoir se permettre un écart de chemin. Petit à petit, le rythme des cours redevenait naturel pour elle qui avait toujours été une bonne élève, ponctuelle et intéressée. Toujours, sauf ces derniers mois. Retrouver un peu de sérieux lui faisait du bien ! Au dortoir, elle prit son sac, renoua ses cheveux blonds en une queue de cheval haute, avant de prendre la direction de la salle de classe. Les mêmes éternelles questions tournaient dans sa tête: qui serait ce nouveau prof ? Serait-il gentil, strict, compréhensif ? Et quel serait le sujet du cours aussi ! Bref, bien trop de questions qu'elle n'aurait pas dû se poser dans l'immédiat, mais bon, on ne la changera pas maintenant...

Enfin, la bonne porte. C'était presque une habitude, mais Jade ne savait que trop bien que l'inconnu total l'attendait dans cette salle de cours. Inspirant profondément, la jeune fille poussa la porte entrouverte et fut surprise de voir qu'il n'y avait quasiment personne. Juste une autre fille, Poufsouffle d'ailleurs, que Jade ne connaissait que de vue. Et puis, ses prunelles se déportèrent vers le chef d'orchestre de la matière. Une femme, très jolie, à l'apparence un peu sévère mais sans paraitre méchante non plus. Bien, séance d'observation terminée, il était temps de se bouger un peu ! S'avançant dans la salle de classe, Jade fit un petit signe de la main à sa camarade avant d'aller à une place vers l'avant, comme à son habitude. Elle déposa sur la table son sac de cours tout en souriant à l'inconnue qui deviendrait quotidienne.

- Bonjour professeure, je suis Jade Wilder, à Poufsouffle !

Elle n'avait pas pour habitude de se présenter, étrange. Mais ce jour là, ça lui paraissait être une bonne idée, après tout la nouvelle professeure ne connaissait pas les élèves et avoir une base ne ferait de mal à personne. Enfin peut-être. Elle ne savait plus. De toute façon, les paroles étaient lâchées, se poser des questions ne servait plus à grand chose. Conservant son sourire bien que stressée, Jade s'assied enfin sur sa chaise, sortant parchemin, plume et manuel de base. Voilà, elle était prête. Plus qu'à attendre que le cours commence et qu'enfin, sa curiosité soit comblée: qui était cette femme et comment enseignait-elle ? Curiosité quand tu nous tiens...

Bien que d'ordinaire matinal, aujourd'hui ce n'était pas le cas, un cauchemar des plus bizarres... mais passons.
Je décide donc pour oublier tout ça de prendre une douche bien chaude.
Coiffure habituelle, uniforme de Serpentard sur le dos et direction la grande salle.

Quelques élèves par-ci par-là, aucune envie de m'intéresser à eux, je bois mon jus de citrouille et prend une pomme. Puis je retourne chercher mes affaires de cours dans les cachots.

Après avoirs pris mes affaires nécessaire, je déambule dans les couloirs du 3ème étage jusqu'à ma destination. En me passant la main dans les cheveux, j'entre dans la salle cours, analyse rapide des élèves... pas grand monde.

-Bonjour professeure.

Je m'avance et je reconnais Marjorie et Elhi, et je m'installe  derrière ma cousine.

-Salut Elhi, salut Marjo. Quel jolie tête du matin cousine, ça va allez ?

Lui dis-je avec un petit sourire moqueur. Puis mon attention, ce tourne vers Marjorie.

-Toi en revanche tu as l'air d'être très en forme.

Une autre élève fit son entrée. Je la reconnus immédiatement: Jade Wilder, la préfette de ma maison. Nous ne nous étions jamais côtoyé, mais elle me fit tout de même un petit signe de la main, je répondis par un sourire. La jeune fille s'installa devant aussi, un peu plus loin et... Se présenta auprès du professeur. Je n'avais même pas pensé à le faire, trop habituée à mes écoles moldues où les professeurs faisait l'appel au début du cours. Il aurait fallu que je me renseigne un peu plus sur le déroulé des cours..

C'est le moment que choisi Elhi pour faire son entrée a son tour. Pas de présentation, un simple bonjour au professeur. Me voilà rassuré ! Je n'étais au moins pas la seule. La verte vint s'asseoir à côté de moi, visiblement mal réveillée.

- Oui ça va et toi ? Répondis-je tandis que la verte nouait sa cravate verte autour du cou.

Entra alors Jace. Il nous salua et s'installa juste derrière nous. Le jeune Serpentard fit une petite remarque à Elhi et me dit que j'avais l'air en forme.

- Oui ! J'avais trop hâte de voir comment allait se dérouler mon premier cours ! Mais ça me fait un peu peur quand même, vu que je sais rien faire..

LA de Mer♥d, L♥relaï et A♥i !

Tac tac... Tac tac tac... Plong ! Qu'est-ce qu...? 7h30, Noctua qui toque à la vitre avec son tout petit bec trop mignon. Je lui ouvre discrètement, tâchant de ne pas réveiller mes camarades encore en tête à tête avec Morphée. Je jette un œil à Mered, à côté de moi, elle dort profondément, gueule d'ange cerclée de roux.
«Hey.. Coucou jolie... Qu'est-ce que tu as là ?», je chuchote à ma petite chouette qui porte un étui à parchemin dans sa patte droite. Je frotte doucement mon nez dans un bisou-esquimau sur sa tête humide de la rosée du matin. Encore en tenue de nuit, le froid matinal me déclenche un frisson. Je fais entrer la chevêche, referme la fenêtre et je rempli son écuelle. Naturellement, elle grimpe sur son petit perchoir spécialement aménagé sur ma table de chevet et commence a becter son petit dej'.

Je me frotte les yeux et m'étire comme un chat. Je jette un œil à l'étui. Étonnant que ça vienne de Noctua... Il a du être déposé par un autre hibou plus tôt dans la matinée ou dans la nuit, et elle se l'est approprié. J'ouvre l'étui, déroule le parchemin et je reconnais tout de suite l'écriture de Abaigh. De quoi bien commencer la journée ! Je décide de me réserver la lecture de la lettre pour plus tard. Pour l'instant, place au cours d'enchant'. J'attrape mon uniforme laissé en boule la veille au pied de mon lit et hop, passage par la salle de bain. Je croise quelques rares tête connues que je salue vaguement, matin oblige, tout le monde est un peu dans le gaz. Je reconnais une certaine Lorelaï, et en sortant des salles de bain, je croise également un courant d'air nommé Aoi, visiblement, elle en retard sur son timing...! Je me félicite intérieurement, je deviens bonne pour retenir les prénoms, hé ! J'ai l'impression de n'avoir jamais quitté Poudlard, c'est un sentiment franchement agréable.

Après la salle de bain, le petit-déjeuner, vous connaissez la chanson. Dernier détour par les dortoirs pour récupérer mes affaires de cours -oui, la logique, tout ça, partir prendre son petit déjeuner sans ses affaires, on repassera pour l'organisation-, et je file vers le troisième étage. Je me suis permise d'enfiler mes fidèles Vans noire et blanches aux pieds plutôt que ces affreux mocassins vernis, j'espère que personne ne m'en tiendra rigueur...

Je passe la tête dans l’entrebâillement de la porte ; il y a déjà quelques élèves mais personne qui me dise grand choses. Je suis la première Bleue et Bronze sur les lieux. J'entre et je lance un «Bonjour» poli mais enjoué à notre professeure. Une femme belle, sombre et charismatique de toute évidence... Je ressens tout de suite une grande admiration, je l'imagine faire fi de l'avis des hommes et vivre sa vie comme une Reine. J'ai clairement bloqué sur elle. Quand je m'en rend compte, au bout de quelques secondes, je déglutis et m'éclaircis la gorge. Le rouge aux joues, je détourne les yeux d'abord sur mes pieds, puis sur la classe. J'ai que l'embarras du choix. je me mets au second rang, près des fenêtres, places prisées en règles général, je profite de mon arrivée relativement anticipée pour me la réserver. En attendant les autres, je sors mes affaires, puis mon regard se perd dans l'immensité du parc, en bas.

HRPG:

Isolde avait commencé à s'habiller chaudement car les températures flirtaient avec celles de l'hiver. L'inconvénient de vivre dans un château aussi immense que Poudlard était que les filets d'air étaient monnaie courante. La jeune lionne détestait particulièrement deux moments : celui quand, quittant la chaleur enveloppante de la salle commune, elle se faisait congeler sur place en un instant en passant la porte-portrait ; encore plus frustrant était celui où, après avoir bu un bon chocolat chaud et avalé de délicieuses viennoiseries tout droit sorties du four, une bourrasque venue d'on ne savait où la frappait de plein fouet au sortir du réfectoire et pouvait la laisser grelottante pour le reste de la journée.

Ce matin-là, la première année avait cours d'enchantements. Cela ne l'enchantait guère, justement, car elle n'était de loin pas une sorcière douée. Elle n'avait pas beaucoup essayé de pratiquer la magie, encore moins en-dehors des cours. Elle se promenait rarement avec sa baguette qui, à ses yeux, n'avait d'autre utilité que de la gêner dans ses déplacements. Si bien qu'Isolde avait failli oublier son boulet de bois. Elle était descendue de deux étages lorsqu'elle s'en aperçut et dut rebrousser chemin, non sans attendre avec agacement le bon vouloir des escaliers pour la laisser passer. Elle quitta de nouveau la salle commune et gagna le troisième étage auquel son premier cours de la journée avait lieu. Elle était fière d'elle car après moins de trois mois passés dans l'école elle se repérait plutôt bien.

Elle poussa la porte de la salle de classe. Sans surprise, elle était en avance. Ni trop, pour ne pas avoir à attendre en trépignant sur sa chaise, ni trop peu afin de pouvoir choisir sa place. Les rangs étaient loin d'être remplis. Deux Serpentard discutaient avec une Poufsouffle, une seconde blairelle était assise seule sur un banc de la première rangée et une Serdaigle précédait Isolde de quelques instants et commençait à prendre place. Quant à la professeure, elle était évidemment présente aussi, mains dans le dos – signe manifeste d'autorité – et attitude carrément sévère. Isolde ne l'avait jamais vue auparavant. Elle n'aimait pas changer de pédagogue en cours d'année car cela supposait de changer de méthode d'enseignement et possiblement tomber sur une personne pire que la précédente. Une moue de désappointement passa fugitivement sur le visage de la rouge et or.
— 'Jour, marmonna-t-elle d'une voix à peine audible.

Elle vint ensuite s'asseoir dans son coin, à l'avant-dernier rang et bien à l'écart des autres. Elle méprisait les discussions précédant le début des cours car leur fonction n'était autre que phatique et Isolde n'avait pas de temps à perdre avec des gens qui n'avaient rien à dire mais qui le disaient quand même. Elle sortit son matériel en silence et après avoir lu tous les graffitis et autres quolibets gravés sur son pupitre, elle posa les coudes sur la table et se lança, faussement intéressée, dans l'étude de sa baguette magique.

Réveillée et habillée depuis déjà un bon moment, je suis dans la grande salle en train de lire un énième roman. Comme à chaque fois que je plonge dans un nouveau livre, je fais abstraction du bruit autour de moi. Cette fois-ci, l’intrigue se tourne autour de la disparation d’une femme. Son mari est alors soupçonné de l’avoir tué mais je ne pense pas qu’il y soit pour quelque chose. Ça me parait être trop facile que d’emblée, on l’accuse. Je relève la tête pour regarder l’heure et ouvre les grands les yeux d’étonnement. Il est déjà 8h45. J’attrape ma tasse et bois la dernière gorgée de chocolat chaud.

Je rassemble ensuite mes affaires et le livre à la main, je continue ma lecture jusqu’à la salle de classe. Je m’arrête d’un coup, non pas parce que je venais d’arriver à mon cours d’Enchantement, mais plutôt à cause de ce que je venais de découvrir. Amy avait tout simplement simulé sa disparition, voulant ainsi faire accuser son mari de son meurtre. Waaa, bah ça alors !  

Lâchant mon livre du regard pendant quelques secondes, je jette un rapide coup d’œil dans la salle. Des élèves étaient déjà arrivés dont Jace et Elhiya. Apparemment, les places autour des deux Serpentard étaient très convoitées. Etant déjà bien entourés, je me dirige vers une place libre au deuxième rang, côté droit. Juste avant de m’assoir, j'adresse un "bonjour" accompagné d'un sourire à mon enseignante. Je retire ensuite mes affaires de mon sac ainsi que ma baguette et les pose sur la table. Une fois tout en place, je reprends tranquillement ma lecture en attendant le début du cours.

Whaaaa le début de journée douloureux.

Deux jours que je suis sorti de l’infirmerie et pourtant j’ai toujours mal au dos à cause de leurs lits tout nuls là. Sérieux, c’est l’enfer ces trucs. Je suis encore un peu assommé, d’ailleurs exceptionnellement je ne me réveille pas en avance. En fait je suis réveillé pour le mouvement de mes camarades de chambre. Hmpf. En plus aujourd’hui je ne vais pas pouvoir attendre que la salle se vide, j’ai cours avant. Bon bah en avant pour supporter le bruit gé-ni-al-liss-ime de la grande salle. Courage.

Je m’en vais prendre un petit déjeuner soft composé uniquement d’une pomme et d’un verre de jus d’orange… Et d’une patate, de bacon, de la pastèque, des œufs au plats et un bol de céréales. Quoi ? J’ai faim, j’ai le droit quand même ?

Je jette un coup d’œil à ma montre et soupire. Bon. C’est l’heure. Faut que j’y aille. Je passe une main dans mes cheveux décoiffés et me lance. Cette fois j’avais pris tout ce qu’il fallait pour un cours : des parchemins, de l’encre. Du papier à dessin, des crayons à papier, gomme et quelques stylo d’encrage de base. Comment ça pas sérieux ? Je ne vous permets pas. Bon je suis arrivé, il est l’heure d’entrer dans la fosse aux lions.
Ahah, lions. Rapport au fait que je sois un rouge tout ça ahah. Tuez-moi.

- Bonjour Madame.

Un vague hochement de tête dans sa direction, et je jette un coup d’œil à la classe. Plusieurs élèves sont intallés mais il est trop tôt pour moi, je  met un peu de temps à distinguer tout le monde. Mon regard bloque évidemment sur les deux verts (Elhiya, Jace) assis au deuxième rang. Je sens un fourmillement étrange à l’endroit de mes cicatrices, là où la flèche a transpercé mon bras. Je serre inconsciemment la mâchoire avant d’apercevoir Violet et me détendre. Elle a su choisir la meilleure place décidément, soit je me mets trop près pour pouvoir dessiner, soit trop loin pour pouvoir suivre en même temps. Au pire si elle voit que je dessine je rangerais mes affaires. Bon bah, c'est partit pour aller entre les deux filles.

Ok je reformule, ou alors je prends l'avant dernière place près des fenêtres. Je respire un bon coup et avance en souriant, de toute façon je ne vais pas aller me cacher comme une mauviette pour ce qu’il s’est passé. T’façon j’suis persuadé qu’elle était pas elle-même, tête de nœud avait dû l’énerver ou elle avait pris un truc pas frai bref. Tant qu’à faire autant ignorer. Je pose mes affaires sur la table qui semble m’appeler avant d’aller ébouriffer les cheveux de Violet en souriant.

- Salut toi, comment ça va ?

Je m’assois tranquillement, me tournant automatiquement vers l’Aiglonne, le dos face au Serpent. Dis donc mais elle est déjà rouge ? Très mignon tout ça mais je fronce quand même les sourcils. Qui l’a faite rougir comme ça mh ? Oh faut pas que je parte dans une crise de jalousie à deux francs. En plus vu comment elle rougit facilement c’est ptetre juste quelqu’un qui lui a demandé un stylo… Bref ne nous avançons pas.

Je retrousse mes manches avant de sortir un parchemin, un crayon et le dessin de scorpion que j’ai jamais réussis à finir. Par chance il n’avait pas été trempé lors de l’attaque, ça m’aurait bien saoulé de devoir le recommencer. Donc j’en était ou… Ah oui le décor.
Plantons le décor.

J'ai vaguement conscience des gens autour de moi et de ceux qui arrivent, mais mon cerveau fait bien son taf pour me plonger littéralement dans mes pensées. Je suis tirée de mon apathie par une grande main qui vient ébouriffer ma tignasse mal coiffée, je sursaute en me retournant. Tiens, quelle vision agréable pour commencer ce cours. Mon cœur se serre et j'affiche un sourire... relativement niait, avec du recul.


«Ça va et toi ? Ça fait quelques jours que je t'ai pas croisé...», je pose discrètement ma main sur son genou et lui fait quelque caresses du bout des doigts avant de le libérer. Je n'ai pas envie que qui que ce soit s'empare de ce qu'il y a entre nous. Il sort ses affaires et commence à dessiner... Intéressant...


«Tu dessines qu...», mon regard tombe -tout à fait par hasard, j'étais pas en train d'étudier la musculature de ses avant-bras, du tout- sur une cicatrice plutôt fraîche, puis une autre, cautérisés magiquement, de toute évidence. Mon estomac se serre. Elles ont quelque chose de particulier, ce ne sont pas de simples écorchures ou des trucs qu'on se fait par maladresse. Ça m'embête de demander mais je ne peux pas me retenir ;
«Qu'est-ce que c'est que ces bibis que t'as là..?», des "bibis", mouais. J'ai conscience que c'est ni l'endroit, ni le moment, mais quand même, c'est pas anodin comme truc.

Il grattait ce pull, beaucoup trop, ça le démangeait là comme ça, il n’avait pas envie de le mettre. Et puis il était tout gris. Alors vous allez me dire, ça fait des années qu’il est tout gris son pull et ça ne l’avait jamais dérangé avant aujourd’hui. Et bien oui, le lunatisme, ça peut se comprendre. C’est pourquoi Arty ne coinça qu’un pan de sa chemise dans son pantalon, laissant l’autre totalement libre, la cravate pas serrée, enfin, vous savez quoi, son allure habituelle de j’ai eu la flemme de m’habiller correctement. Ou alors c’est qu’il ne comprenait pas les règles de bienséance de l’uniforme, ou plutôt, il faisait semblant de ne pas les comprendre, ne pas obéir, ça devenait trop redondant chez lui, mais il n’y pouvait rien. C’était cette fameuse époque de la vie où les règles, il fallait les transgresser absolument. Et cela passait évidemment par sa cravate aux couleurs de Poufsouffle qui partait tantôt trop sur la gauche tantôt trop sur la droite, la cravate, symbole de la révolte. Arty se regarde alors dans la glace, ses cheveux bruns partent eux aussi dans tous les sens mais ce qui l’inquiète c’est son air fatigué dès le matin, ça ne va pas. Il pince alors ses joues, essayer de se donner de la couleur et frotte ses yeux. Il fallait se réveiller là, il n’avait pas l’habitude de ressembler à ça, un zombie malade. C’était fou parce que déjà un zombie ça n’a pas une belle tête, mais alors imaginez un zombie malade.

D’un autre côté, les toasts allaient sûrement lui redonner du courage, comme toujours. Le jus de citrouille aussi, c’était rempli de vitamines ça. Il se rend à peine compte qu’il est là maintenant dans la Grande Salle en train de manger. Mais bizarrement, ça n’a pas le même goût non plus aujourd’hui, comme son pull qui n’est plus le même. Quelque chose s’était produit, là quelque part, soit à l’intérieur de lui, soit à l’extérieur, allez savoir. Tout était différent et n’avait pas le même goût, le même toucher. Peut-être qu’il était malade et qu’il ne le savait pas encore. Peut-être qu’il avait grandi d’un centimètre et que ça changeait totalement sa vision du monde. Oui, ça devait être ça, pas question de paniquer sur une quelconque maladie mortelle qui pourrait l’emporter à tout instant.
Il soupire alors qu’il met son sac sur l’épaule afin de se rendre en cours d’enchantements. C’était bien les enchantements, déjà, rien que le nom de la matière envoyait du lourd, c’était joli, ça sonnait sifflant et doucereux à l’oreille, le Poufsouffle aimait bien. Ça le motivait d’ailleurs, de réaliser qu’il allait sûrement faire de la vraie magie ce matin.

Alors plus question de penser au pull qui gratte et au jus de citrouille transformé. Se concentrer pour ne pas se tromper d’escalier et arriver à la bonne porte à l’heure. En plus, il ne savait pas s’il y aurait des copains à lui à ce cours. Finalement, il y arrive, il pousse la porte doucement, essaie de se faire discret, jette un œil, comme ça avant de prendre la moindre décision sur la place qu’il choisirait. Il remarque la nouvelle professeure, grande, sombre, qui fait particulièrement peur. Et certains de ses camarades qu’il connaît. Il secoue ses mèches folles qui lui tombent sur le front et arbore son sourire le plus charmant. En mode salut je m’appelle Arty je suis adorable et j’aime tout le monde. Il lance alors à l’ensemble de la classe un fameux « Bonjour tout le monde ! » incluant la professeure bien évidemment.
Puis il s’éloigne un peu des autres, il n’allait pas se mettre devant, ça l’angoissait beaucoup trop, être aux premières loges, être choisi et observé, non merci.

Non, il décida de se poster derrière une Serdaigle (Violet) et Ulysse. Il ne les connaissait pas, peu lui importait, il n’y avait même pas Zaza pour lui tenir compagnie. Il s’affala alors lourdement sur sa chaise et appuya sa tête sur sa main, l’air embêté. Il avait peur de s’ennuyer s’il ne trouvait pas de copain. Et l’ennui pour Arty c’est simplement mortel, enfin, surtout pour ceux qui l’entoure à ce moment-là. Puisqu’il est près des fenêtres, il en profite, il regarde, laisse ses pensées s’endormir sur ce sentiment de plein air et de liberté. Il attend quelque chose, le début du cours peut-être. Après tout, en travaillant, le temps passerait sûrement beaucoup plus vite. Qu'est-ce que c'est mignon un gamin aussi naïf que ça.