Thuuuuu ça fait des guillis.

Je lui souris et évite de remuer la jambe dans tous les sens. Ça va elle me libère vite avant que je me plie en deux pour rien. Oulah question épineuse depuis le début. Effectivement elle a pas dû beaucoup me voir, vu que j’ai été assigné à résidence par l’infermière. Bon pas grave.

- Coucou ça va et toi ? Eh oui je vais finir par croire que tu me fuis.

Je hausse les sourcils d’un regard provocateur. Allez hop retournement de situation. Je regarde ma feuille et pousse un soupir. Bon bah finalement pas de décors pour aujourd’hui, la seule chose qu’il me restait à faire c’est la couleur et j’ai perdu les crayons je ne sais pas trop où. Dommage.

-Tu dessines qu..

Je regarde toujours ma feuille et fronce les sourcils en attendant la fin de sa question. Lançant un « Mh ? » je lui montre directement la feuille où se situe le dessin d’un scorpion posé sur une pierre façon réaliste. Bon bah je vais devoir dessiner autre chose. Je me tiens le menton lorsque Violet reprends.

-Qu'est-ce que c'est que ces bibis que t'as là..?

Je me tourne le regard vers elle. Les « bibi » ? Ah la cicatrice, mince. C’est vrai que je lui ai pas dit. En même temps pas sûr que ce soit le meilleur endroit pour parler de ça, puis j’ai pas tellement envie d’être littéralement au milieu d’une guerre de sorcières. d'un autre coté j’ai pas tellement envie de lui mentir. Hmpf. Faisons de notre mieux. Je me penche vers elle sur le ton de la confidence, mais sans pour autant baisser le ton de ma voix. T’façon tant que la prof entend pas, ça va, les autres c’est pas très grave.

-En fait je me suis fait attaquer par un dragon vert aux yeux bleu. Mais du coup comme j’étais blessé j'ai servit de cobaye pour apprentis Médicomage. Voilà voilà voilà, tu sais tout.

Je lui tire la langue. En vrai c’est vachement proche de la vérité ce que je viens de dire. Non parce que cette fille et beaucoup plus proche du dragon que de l’être humain. Je dirais même que dans les cachots elle avait un petit coté sombral. M'enfin. Je m’adosse à nouveau à mon siège et voit Artémis – Oui du coup j’ai fait un effort, je me suis renseigné sur son prénom- arriver. Le pauvre je lui ai bien tapé l’affiche en métamorphose. Il s’assoit derrière Violet et je me penche sur ma chaise pour lui parler.

- Eh mec, désolé pour la Méta j’pensais pas qu’il allait dire ça à voix haute. J’espère que ton pote l’as pas trop mal pris.

Je grimace un peu. De toute façon c'est sur qu'il l'a mal pris vu sa réaction. Je me repenche en avant, regarde ma feuille, puis Artémis. Il avait l’air de bien avoir aimé le lapin durant le cours, peut-être que j’peux lui en dessiner un ? Allez, je tente de toute façon c’est un des rares trucs que je peux dessiner juste avec mes crayons et mes outils d’encrage. J’vais le faire un peu en style cartoon, peut-être même que j’aurais le temps de le finir avant que tout le monde n’arrive.

Ulysse m'ayant tirée de mes songes alors je jette un œil alentours -en attendant sa réponse- pour constater que la salle se remplie petit à petit... Tous à priori inconnus au bataillon de ma mémoire. Il fini par avouer ;
«En fait je me suis fait attaquer par un dragon vert aux yeux bleu. Mais du coup comme j’étais blessé j'ai servit de cobaye pour apprentis Médicomage. Voilà voilà voilà, tu sais tout.», hm. "Avouer" rien du tout en fait. Un dragon vert... aux yeux bleus ? Un serpentard, donc, avec des yeux bleus de surcroit. Oui, il faut pas oublier que malgré mes cinq années d'absence, j'ai gardé la fibre des énigmes Serdaigle. Un rire sarcastique s'élève dans ma tête, si il pensait me perdre avec ça... Un autre élève lui a fait ça ? Je suis assez sidérée alors que lui n'a pas l'air d'en faire grand cas. Sans me laisser le temps de répondre, il se penche vers le Pouffy (Artemis collègue de patronyme, uhuh) qui vient d'arriver et de s'installer derrière moi et lui dit quelques mots. Par politesse je me tourne également vers lui et lui adresse un petit sourire avant de me replacer face à me table. Mes yeux se perdent dans le dessin de mon voisin. Une blessure, une attaque, une absence. Il reste évasif, ça me tord le ventre rien que d'y penser. Ascenseur émotionnel ; moment gâché.

Je remonte ma jambe droite pour poser mon pied sur la chaise, sous ma cuisse gauche, tic de position irrécupérable. Yeuh, faire attention à la jupe, je l'avais oubliée celle là... Je pose ma main sur le poignet du Rouge et Or et lui dit, le regard toujours fixé à son scorpion soudain plein de symbolique :
«On en reparlera.», oulà, mon ton s'est avéré beaucoup moins léger que prévu, mon petit doigt me dit que que le beau blond risque encore de disparaitre quelques jours. Je souris amèrement à cette idée. Histoire de réchauffer un peu ce moment glacial et de lui montrer que malgré tout, je ne suis pas hostile, sans ôter ma main, je laisse glisser mon pouce sur son bras dans quelques caresses furtives puis lui rend une nouvelle fois sa liberté.

Je ne peux pas m'empêcher de scruter succinctement les visages présents ; deux Serpents, d'ailleurs, ils ont tous les deux les yeux bleus... C'est pas cette histoire bizarre qui va arranger ma paranoïa serpentine...

Elhiya me rassura en me disant que je m'en sortirais et qu'au pire... Et bien tant pis !

Les élèves faisait leur entrée dans la salle. Je ne les avaient pour la plupart jamais vu, à part Arty que j'avais gentiment soudoyer à coup de cookies pour me faire pardonner de ne pas avoir suivi le groupe le premier jours de l'année. Il alla s'installer plus loin sur la gauche. Pour le reste, ça ne me disait vraiment rien. Elhi et Jace, eux, semblaient connaître beaucoup plus de monde au vu des regards lancés.

Élius fit enfin son entrée. Il se planta devant moi, me disant qu'il avait quelque chose pour moi. Bon sang.... Pendant qu'il fouillait son sac, je me préparais déjà au pire, connaissant les tendances à la farce du jeune vert. Je ne fus pas déçu ! Voilà qu'il commençait à sortir 2 bombaconfettis ! Il n'allait pas les faire exploser en classe quand-même ! Pas du tout il... Me les offrit. Je restais un moment incrédule, avant de comprendre que c'était simplement un petit clin d'oeil à notre première rencontre, ou peut-être sa façon de faire un pas vers moi, me donnant l'occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Je rangea rapidement les 2 objets dans mon sac, les calant bien pour être sûre qu'il ne se déclenche pas par inadvertance dans la poche.

Alors qu’il pense, et c’est pas souvent, ça le réveille. Soudainement, il entend sa voix, le voisin de devant. Il n’avait pas fait attention au léger salut de sa voisine de devant. Ce fameux Gryffondor, il cligne des yeux, comprend pas tout, puis finalement fait le lien. Ah oui, Azarty, le papier dans les mains du professeur de métamorphose. Arty reste stoïque un bref instant, à croire que l’autre avait vraiment été chagriné par cette histoire, pour le Poufsouffle, c’était déjà loin, et quand bien même, ça avait été un peu drôle aussi, pas de quoi en faire tout un crumble. Il s’excuse tout ça, genre c’est quelque chose de vraiment important, qui lui tient à cœur. S’il savait, toutes les conneries qu’Arty faisait tout le temps, et lui qui demandait pardon pour parce qu’il avait posé une question toutefois plutôt logique. Alors le Blaireau tente de le rassurer avec un sourire, de ceux qu’il sait servir et qui le rendent charmant et adorable. Ses dents se montrent, doucement. Puis finalement il accquiese, s’avançant doucement au dessus de sa table.

- T’inquiète dude, Zaza prend tout mal de toute façon.

Il lui fait un clin d’œil. Parce que c’était vrai, bon effectivement, Azaël allait sûrement détester pour le restant de ces jours le Gryffondor qui se trouvait devant lui, mais peu importe. Le Serpentard n’allait jamais chercher vengeance ou quoi que ce soit, enfin, Arty l’espérait en tout cas. D’ailleurs, il n’est pas là, il ne le sera pas. Ça lui fait bizarre d’un coup, de se retrouver sans son acolyte. Cette idée lui efface le sourire, légèrement, ça le rend tristounet. Mais bon, il n’allait pas se montrer déprimé parce que son pote n’était pas là, alors il s’étire, longuement, tandis que le Rouge & Or se repenche sur sa table pour griffonner quelque chose. Arty tente d’éloigner de lui toute aura de flemme qui pourrait décider de s’introduire en lui. Peut-être qu’il déciderait même d’être un peu sage pendant ce cours, ne pas se donner en spectacle, ne pas faire de bêtises. Sait-on jamais, ça pouvait éventuellement arriver. Parce qu’évidemment, pratiquement dans chaque cours il se passait quelque chose avec lui, la maladresse et l’hilarité le suivaient partout, rien à faire, c’était comme ça. Pauvre nouvelle professeure.

Alors que le jeune Blaireau regarde la professeure il sent un mouvement à côté de lui. Il n’avait pas prêté attention, puis quelqu’un s’installe, juste là. C’est un jeune garçon, un Serpentard. Décidément, est-ce qu’il dégageait vraiment quelque chose qui attirait les Verts & Argent, fallait vraiment qu’il pense à changer de savon, parce que visiblement, ça n’allait pas. Mais même si cette idée lui traverse l’esprit, il plisse les yeux devant son voisin. Il a l’air bizarre ce petit, il le regarde, comme ça, continuellement. Alors Arty hausse les sourcils, vas-y pas que ce jeune Serpentard allait avoir un crush pour lui, c’était clairement pas le moment et il serait carrément obligé de le remballer, ça n’allait pas lui faire plaisir, Arty n’aimait pas décevoir.

- Bah quoi, t’as jamais vu de Blaireau de ta vie ?

C’était sorti comme ça, il n’avait pas l’habitude de parler ainsi, surtout à des inconnus. Mais il ne savait pas pourquoi, il s’était senti brusquement mal à l’aise. Alors pour occuper le moment, il décide qu’il serait bien qu’il sorte ses affaires, ce qu’il fait, doucement, mais sans quitter le petit Serpent du regard. Finalement, il secoue la tête, ses cheveux volent un peu, parce que ça devient une habitude ça aussi, et ses lèvres s’entrouvrent d’un léger sourire. Après tout, faudrait pas que l’autre prenne peur, ce serait vraiment dommage.

- J’suis Arty.

Laconique présentation, parce qu’il n’avait rien besoin d’autre. Il n’avait pas de réputation à présenter, rien du tout. Arty et puis c’est tout. D’un autre côté, il fallait que les gens le connaissent, parce que sinon ils se font une mauvaise idée, un Préfet, tout ça, ça donne pas la bonne impression aux autres élèves, comme si Arty méritait son insigne accroché à sa chemise et son pas à son pull qui grattait et qu’il n’avait pas mis. Il pianote alors sa table, il attend, quelque chose, un rien sûrement.

Galway pressa le pas. Cela lui arrivait de plus en plus souvent d’arriver en cours pile à l’heure. Il se souvenait avec nostalgie des premières années qu’il avait passé à l’école. Il avait pour habitude de se lever très tôt, de prendre sa douche dans les premiers et d’exécuter ensuite une routine matinale faite de quelques étirements, de la pratique de quelques sortilèges choisis en fonction d’un planning bien précis et de la lecture d’une entrée prise au hasard dans divers encyclopédies, afin d’augmenter sa culture du monde magique.

Il lui restait ensuite du temps, ce qui lui permettait d’arriver très en avance en cours, il aimait bien se poser et avoir ce moment de calme avant le début du cours. Mais depuis le début de l’année, avec sa nomination de préfet, l’attaque de Poudlard et tout ce qui s’était passé les semaines suivantes, sa routine avait été fortement mise à mal, jusqu’à disparaître totalement. Galway était en effet contraint de se coucher de plus en plus tard avec les examens qui approchaient.

La veille avait été consacré à la révision des potions, l’un de ses points faibles. Il avait résumé trois chapitres en fiches  avant de s’endormir vers 1h30 du matin sur un fauteuil de la salle commune. Il s’était réveillé trois heures plus tard et avait rejoint son dortoir à tâtons. Ce matin il avait essayé de gagner quelques dizaines de minutes de sommeil en plus en retardant au maximum l’heure de son levé.

Il n’était pas totalement réveillé lorsqu’il arriva dans la salle de cours. Il vit une table vide au premier rang et s’assit sur l’une des deux places. Puis il sortit ses affaires le regard vitreux. Mince, il avait sorti le mauvais livre. Il rangea son livre de métamorphose et sortit celui d’enchantement. Une plume, l’encre, un rouleau de parchemin. Et sa baguette. Enfin il releva la tête et s’aperçut que l’enseignante n’avait pas du tout la même tête que d’habitude, ce qui était très étrange. Il réfléchit quelques instants puis prit la parole.

-Bonjour Professeur Wind. Nous allons étudier la métamorphomagie aujourd’hui ?

C’est pas un prénom ça, Elius, à la limite celui d’un lapin ou d’une loutre, mais certainement pas celui d’un bébé Serpentard. Peu importe. Lui n’était pas en bonne posture pour juger les prénoms des autres étant donné qu’il en arborait un parfaitement féminin. Il hausse donc les épaules, il pouvait bien s’appeler comme il le voulait, ça n’était pas très important. Il a l’air gentil d’ailleurs, un peu trop mais c’est marrant à voir, il continue d’ouvrir la bouche avec un geste familier, une main sur l’épaule du Blaireau. Ça arrache une lumière de surprise dans le regard d’Arty mais pas plus. Juste une petite contamination de la part de son fameux pote Azaël, on ne touche pas les autres ça ne se fait pas. Pourtant lui n’aimait ça normalement, le contact, mais de la part de quelqu’un d’autre ça a fait bizarre, une seconde, peut-être deux. Surtout qu'il ne le connait pas. Mais il ne réagit pas plus que ça. Après tout, l’autre est tout petit, il pouvait lui pardonner. C’est alors qu’il lui parle de sa condition de préfet. Là, le Jaune & Noir soupire. Pourquoi est-ce qu’il était obligé de porter de fichu insigne de malheur ? Parce que clairement, l’insigne ne faisait que ça, lui porter malheur, rien d’autre. Il est tellement occupé à ruminer, à ne pas comprendre ce qu’il faisait dans ce rôle responsable de préfet qu’il ne capte même pas que son voisin pointe maintenant sa baguette sur lui.

Cet insigne ternissait sa réputation de bandit, ça n’allait pas. Finalement, l’autre prend un air tellement inquiet que ça réveille Arty qui jette alors un coup d’œil au bout de bois le regardant. L’autre ne contrôlait pas sa magie, bienvenue au club, qu’est-ce qu’il pouvait bien y faire lui ? Le petit Serpent n’avait vraiment pas choisi la bonne place, parce qu’Arty serait le pire voisin tuteur de tous les temps, mais il hésite quand même, à prendre l’autre comme cobaye pour une expérience enchanteresse, parce qu’après tout, ça allait forcément arriver à un moment donné du cours. Mais non, on reste sage, on essaie, on en profite alors qu’Aza n’est pas là. Avoir au moins un cours qui se déroule le plus normalement possible, pas de bêtises, pas de folies. On reste normal et discret.
Bon il faut bien lui répondre à ce petit.

- L’insigne là, c’est un faux, j’me déguise c’est tout. Parce que c’était tout à fait l’impression qu’il avait, et qu’il voulait absolument fuir toutes sortes de responsabilités. Mmmm, j’vais faire de mon mieux pour t’aider mais tu vois, j’suis pas très doué non plus. C’est même peut-être un peu dangereux pour toi d’être là, mais bon, si t’es là pour t’amuser, t’es à la bonne place.

Finalement, le naturel revient, même pas au galop, mais à la vitesse de Bip Bip. La résolution selon laquelle il serait sage durant ce cours d’enchantements n’avait pas duré longtemps. Mais après tout, il n’aurait peut-être même pas d’occasion de se montrer en parfait fripon qu’il était. Arty sourit un peu, et sort Odette de on ne sait où. Il la fait danser entre ses doigts, pauvre baguette qui croit ne servir à rien parce qu’elle appartient à un sorcier à moitié moldu. Il évite de soupirer, il était un excellent sorcier quand il s’agissait de tout retourner ou de faire des bêtises, le reste du temps, sa magie était plutôt bancale. Il observe aussi le petit à côté de lui, qui tient toujours sa baguette dirigée sur Arty. Et ça ne le choque pas, parce qu’il n’est pas très vif comme garçon, ça met du temps à arriver jusque-là haut. Pourtant, pour un trouillard comme lui, il devrait vite se rendre compte que ça pouvait mal tourner là, mais non, ça ne lui effleurait même pas l’esprit. Sûrement parce qu’il avait bien vu que son voisin n’était pas un monstre ou un masqué, alors forcément, ça n’avait pas le même effet. Juste un gamin comme lui.

Je venais de m'installer derrière Elhi lorsqu'une serdaigle que je ne pas penser croiser ici arrive à son tour près de moi. Lorelaï, depuis le cours de DCFM je ne l'ai croisé que très rarement.

-Bonjour Lorelaï, je vais bien merci. Et toi ?

Et quelques instants plus tard, un drôle de petit bonhomme arriva en grande pompe, des bonjours, débutant, blablabla... Quel moulin à paroles.
Il parle ensuite à Marjorie, je le regarde en haussant les sourcils légèrement, vraiment étrange...
Puis il s'installe sur ma gauche en fixant ses yeux sur mes mitaines. Inconsciemment je plaçais mes pouces à tour de rôle à l'intérieur de mes paumes de main.
J'entends vaguement la discussion entre lui et son voisin, cependant. Ce qui me marqua c'est qu'Elhi avait l'air de le connaître. Je pose donc tour à tour mon regard sur eux. Et j'entends parler d'une tenue pour une balade.

Je me penche en avant pour tapôte l'épaule de Marjorie et d'Elhi, et je leurs demande.

-Vous le connaissez d'où ce gnome ?

Je appuyais sur mes coudes en attendant une réponse des deux jeunes filles en face de moi.

Quand j’entends son « on en reparlera » je crois que je suis un peu mort à l’intérieur.

J’avale difficilement ma salive et acquiesce. Je pense que c’est la seule chose que je vais obtenir pour aujourd’hui, puis je n’ai pas envie de lancer une dispute inutile pour l’autre verte là. Autant lui expliquer calmement toute à l’heure… Ou demain… Enfin on verra. Je me repenche quelques minutes sur mon dessin.

C’est alors que l’entrée d’un jeune homme me détourne totalement de mon attention. Oh non. Sérieusement ? Le cours avait l’air bien partit ! Violet, mon dessin et moi. Et Arty mais lui ça va il est gentil. Et Elhiya, bon on peut pas tout avoir non plus bref.

Mais là, niveau enfers on vient de passer des Champs Elysées aux fin fond du Tartare. Puis c’est qui Elius ? Aux dernières nouvelles c’était Camille son prénom. Bon bah on s‘adapte. Il va dire bonjour à une Pouffsoufle et viens s’assoir pile derrière moi. Un frisson d’horreur me parcours lorsqu’il me dit bonjour. Oh non.

Bon, voyons le côté positif, techniquement si je ne me retourne pas, il n’existe pas. Je l’entends derrière moi commencer à faire ami-ami avec Arty. Le pauvre, au début j’ai cru qu’il avait de l’instinct vu comment il lui a répondu sèchement. Mais non, son coté préfet pouffsoufle reprends le dessus et il devient à nouveau tout gentil. Rhaaaaa les Pouffsoufle, tous des bisounours. Je suis tellement perturbé que je ne porte pas attention au préfet Serpentard qui semble encore endormis.

En fait c’est quand Elhiya se penche vers le nain pour lui parler en mode tout va bien que je me décide à la regarder. Enfin, à tourner la tête vers elle la bouche ouverte et les yeux totalement écarquillés. Non mais… Elle, Jace et Camille slash Élius. Le tout à moins de deux mètres de moi. S’ils voulaient m’achever y’avais des moyens plus sympas de le faire, je suis en convalescence quand même ! Pas besoin de me faire des frayeurs comme ça.

Je n’aurais jamais pensé dire ça mais au final c’est Jace le seul qui semble ne pas se faire avoir. Le gnome… Ca sonne bien aussi. Puis ça lui va bien. Ou alors Gremlins vu comment il semble passer d’ange à démon infernal en quelques minutes. Note à moi-même : Ne pas lui donner à manger ou à boire après minuit. Ne jamais le voir après minuit en fait.

Sans plus de cérémonies je me retourne et finis mon dessin, le signe, et me retourne pour le donner à Arty. Un lapin magicien qui porte une écharpe et une baguette entre ses deux pattounes. Bon comme j’ai toujours pas retrouvé mes feutres ni mes crayons, il est en noir et blanc mais tant pis.

- Tiens t’avais l’air d’aimer ton lapin en méta. Si tu veux le colorier en jaune fait toi plaisir.

Je pose ensuite ma tête sur la table, le front directement contre le bois. Je sais que de me retourner vers un inconnu pour lui donner un dessin c’est chelou, mais j’suis trop concentré sur mon environnement pour m’en formaliser. Je tourne ma tête vers la rouquine, les yeux brillants. Je crois que les médicaments me font encore trop d’effet. Ou la fatigue. Ou la convalescence.

- Dis, tu veux pas qu’on s’enfuis loin ?

Je sais que l’air avec lequel j’ai dit ça est pitoyable mais je m’en fiche. Ce cours s’apprête à être infernale.

Sauvez moi, pitié.

Je jette à peine un œil au Rouge et Or alors qu'il acquiesce à ma remarque... De l'extérieur, avec un sourire en coin, j'observe l'agitation provoquée par l'arrivée du jeune Serpentard (Elius). Il a l'air de connaitre Ulysse visiblement. Bon, il a l'air de connaitre tout le monde à vrai dire. Je hausse un sourcil quand Ulysse se tourne vers la blonde (Elhiya) à côté de lui. Ok, j'ai saisi qu'il y a quelque chose entre eux deux. Pas besoin d'avoir eut un O en divination pour le sentir. Elle lui lance un regard sceptique en lui demandant ce qu'il a. Je la regarde, interloquée, une moue dubitative s'ajoutant à mes sourcils levés. Je suis plutôt pacifiste, mais là je me sens un peu comme le Dodo de la farce. Mal au bide, j'ai mal au bide. Je serre la mâchoire, j'ai connu plus humiliant, et ce sont que des spéculations. Pour l'instant en tout cas.



Perdue dans mes pensées, je ne comprends pas ce que mon Gryffond dis au Jaune derrière nous, Arty, je crois. Je le regarde alors qu'il colle son front à la table, l'air dépité. J'aurais peut-être du choisir une autre place, haha...
«Dis, tu veux pas qu’on s’enfuis loin ?», mh ? Qui ça, moi ? Si je veux qu...? Je me lève, prend ma baguette et je lance un Arresto Momentum Maxima sur toutes les têtes soudain tournées vers moi, leurs yeux comme des billes, d'un grand geste majestueux. Je prends la main d'Ulysse, passe par dessus la table, l'enlace et en un craquement on se retrouve à l'autre bout du monde. Juste lui, moi et... une aurore boréale. C'est bien les aurores boréales. Certes, techniquement, si il y a des aurores boréales, c'est pas exactement le bout du monde. Puis de toutes façons, ça veut dire quoi le "bout" d'une sphère ? Rien. Et puis tout ça c'est dans ma tête. Dans la réalité je me contente de lui faire un petit sourire en acquiesçant. Je l'observe, sans pouvoir m'empêcher de le trouver beaucoup trop mignon. Il aura ma peau.