La salle se remplissait au fur et à mesure. Une élève de Serdaigle vint s’installer derrière lui et un élève de Poufsouffle de première année qui semblait un peu perdu prit la dernière place disponible, à côté de lui. Galway avait également une élève de Poufsouffle tout aussi jeune devant lui et le préfet Alexender à sa droite. Il avait l’impression d’être de trop avec toutes ces cravates jaunes autours de lui. Il glissa un petit mot à son voisin.

-Tu veux peut-être qu’on échange nos places ? Pour que tu puisses être là pour tes petits nouveaux si besoin ?

Car il ne fallait pas compter sur lui, surtout pas en Potion. Un autre jaune, décidément, était au tableau avec son comparse vert, en train de réaliser une potion. Celle d’Azaël était moins bien réussi que celle d’Artemis, mais aucune des deux potions n’était suffisante pour l’enseignante qui leur indiqua de quitter le cours. Vraiment ? On quittait le cours pour des potions ratées maintenant ? Ce n’était pas bon pour lui ça !

La partie pratique commençait. Ils avaient le choix entre trois potions, Galway consulta son manuel. Deux d’entre elles étaient d’une difficulté élevée et la dernière d’une difficulté moyenne. Elle était sans doute réservée aux élèves plus jeunes mais Galway s’en fichait, il ne voulait pas prendre de risques avec une potion difficile, quitte à être mal considéré par la prof à quelques semaines de ses ASPIC. Ce serait donc la potion de ratatinage.

Il alla donc réunir les ingrédients, certains avaient un aspect peu ragoutant, comme le foie de rat, les chenilles et les sangsues. Mais c’était pour plus tard car pour le moment il fallait faire cuire des racines de marguerites pendant 20 minutes. Pendant ce temps, il s’attela à couper les chenilles en petites tranches fines. Il s’appliqua particulièrement, car il savait que ce genre de détails avait un impact direct sur la qualité finale de la potion.

« Faire chauffer progressivement l’eau ». Ca y est, les ennuis commençaient. Progressivement comment ? Quel intervalle entre le feu doux, le feu moyen et le plein feu ? Rien n’était indiqué, l’auteur du manuel avait cru bon de laisser cela à l’appréciation de leur lecteur sans se préoccuper de ceux qui étaient des billes pour apprécier les choses en se basant sur leur observation. Il décida de mettre le chaudron sur un feu doux pendant deux minutes, puis un feu moyen pendant deux minutes avant d’augmenter le feu à son maximum.

Il ne cessa de regarder sa montre pendant ce temps, stressé qu’il était de ne pas respecter le « progressivement » du manuel, et à la fin des deux minutes, il se précipita pour jeter le foie de rat dans le chaudron. Trop peut-être. Il avait oublié de mettre des gants et le foie visqueux lui glissa entre les doigts.

PLOUF

-Ouille ouille ouille !

La chute du foie dans le chaudron avait provoqué quelques projections, et quelques gouttes avaient atteint le dos de sa main. Il se précipita vers l’endroit qui servait à nettoyer les chaudrons pour soulager sa plaie sous l’eau froide. La douleur disparu peu à peu et quand il ressortit ses mains de l’eau, trois petites tâches jaunes vives étaient apparues. Il eut beau frotter elles ne voulaient pas disparaitre.

-Euuuuuh… quelqu’un connait un sortilège ou une potion pour faire disparaitre ces tâches ?

Plus besoin de rester sur le côté en cas de représailles de la potion loupée du duo juste devant, la blondinette pouvait remettre son bureau à sa place, laissant l’autre désormais devenu fantôme là où il était. Après avoir remercié les deux zouaves, l’enseignante pris soin de faire apparaitre différente préparations à concocter. Elhiya regardait ce qu’on leur proposait : deux filtre et une potion. Une supposément plus rapide à faire que l’autre et surtout une qui sentait bon le caramel. Cette dernière serait celle que la Verte choisissait. Tant pis si elle semblait pour un niveau inférieur, le parfum était bien trop tentant pour ne pas s’y essayer.

Plus d’ingrédient pour la composition, des veracrasses, des coquelicots en poudre et de l’essence de passiflore et de l’eau bien entendu. Reposant le tout sur son pupitre, elle relut avance attention les consignes de preparation, restant dubitative sur la mention « ne mettre que le tiers d’eau dans le chaudron » vu que la quantité de liquide nécessaire n’était pas précisé. Elle supposa que son contenant devait être valable pour une dose classique et se contenta d’en verser que la partie demandée et alluma le feu sous son chaudron. Ce devait être tiède.

Plus qu’à attendre un peu. Récupérant les petits sachets de coquelicots en poudre, un peu d’agitation dans son dos attira son attention. D’un coup d’œil, elle apercevait Galway, les mains mouillés, en proie à.. Des taches ? C’était ce qui le perturbait ? Le coté non immaculé de sa tenue. D’un sourcil surélevée, elle alla le rejoindre pour voir si le problème était pas tout autre. Mais non, justes des taches jaunes poussins. Sur un Vert et Argent, ça jurait…

D’un sourire en soin et d’un haussement d’épaule la blondinette reposait le nez sur le préfet de sa main, un peu dubitative.

-Hum, t’as essayé un #recurvite voir si ça fonctionne ? Ça devrait le faire je pense, ce ne sont que des tâches

Et pendant ce temps, la blondinette avait oublié l’eau dans son chaudron qui commençait à frémir

Bon alors, c’est pas folichon ce qu’il se passe ici. Enfin, la narratrice se doute parce qu’en réalité, c’est difficile de se souvenir de tout. Toujours est-il qu’on retrouve Azarty collés l’un à l’autre, avec le Serpentard qui est au bord de la syncope tellement le contact avec le Poufsouffle le gêne. Puis vous avez Arty qui essaie de calmer son pote, en dodelinant de la tête. Après tout, il ne peut rien faire d’autre, pas de pat pat ni des mots réconfortants puisqu’il n’a plus la parole. Parce qu’on aurait pu croire que l’autre allait s’habituer, faire le travail en prenant sur lui pour garder son calme. Mais pas du tout, la seconde potion à réaliser prolonge la situation délicate dans laquelle ils se trouvent. Petit à petit, le gamin remarque que leur liquide n’a pas tout à fait la couleur souhaitée, pire, il n’arrive pas à rester stable avec Aza qui tire de toutes ses forces pour se séparer. Non, mais arrête, arrête tu vas nous arracher les bras ! C’est qu’il l’aimait bien son bras, un peu, quand même. Il tente un regard angoissé vers la professeure de potions, il fallait qu’elle les libère là, sans quoi, c’était direction l’infirmerie.

Finalement c'est ce qu'elle fait. Comme quoi, elle pouvait être magnanime, parfois. Soulagé mais inquiet, Arty se frotte le bras le plus fort qu’il le pouvait, vérifier qu’il était encore correctement attaché, sait-on jamais. Il lance un regard vers son pote, était-il toujours vivant ? Apparemment oui, bien que loin d’être très content, visiblement, il en voulait à Evans. Les yeux d’Arty vagabondent de l’un à l’autre. La jeune femme leur demandait de quitter le cours. Le Blaireautin s’apprêtait à lever les bras, montrer son désaccord, tenir son rôle de perturbateur, après tout, ils n’avaient rien fait, au contraire, ils s’étaient montrés plutôt obéissants. Et potionnistes, qui plus est.
Mais Aza avait l’air de vouloir absolument quitter la salle de classe, en trombe, mais de façon dark, pour pouvoir lancer le regard le plus méchant, cruel et noir du monde vers Evans. Alors le gamin le suit, tranquillement, il sourit tout de même en hochant la tête vers la professeure. Pour s’amuser un peu et montrer qu’en réalité, il s’en fichait complètement.
Il parvient à rattraper difficilement le Vert & Argent sur le pas de la porte : « On va faire du ski ? » Effectivement, ils allaient devoir occuper tout le temps libre qu’ils avaient maintenant.

J'ai l'impression d'être tendu comme un arc durant toute la prestation-punition du duo de choc. Heureusement cette fois-ci les potions sont juste ratées, pas de mise en danger de mort comme la fois précédente. Après les avoir mis à la porte la prof fait apparaître sur nos bureaux des fiches, un chaudron et une fiole.
Le fait qu'on ait le choix entre trois possibilités me redonne le sourire : sur les trois il y en aura forcément une avec laquelle je serais le plus à l'aise, pas vrai ?

Mes yeux passent d'une fiche de potion à l'autre plusieurs fois alors que j'ai du mal à me décider.
Le philtre calmant me tente bien, c'est une préparation assez simple dans sa préparation mais il faut être très attentif au temps et surtout le temps de refroidissement à la fin.
Le philtre de paix, d'un autre côté, j'en ai déjà préparé avec ma sœur une ou deux fois, du coup je sais comment faire. Mais elle prend beaucoup plus de temps à réaliser et est nettement plus complexe (entre les tours à faire dans le bon sens et la température à gérer à la virgule près)
La potion de ratatinage est la seule qui ne me fait pas vraiment envie. Elle est longue aussi et puis je ne me sens pas d'humeur à découper des chenilles en tranches...

Pendant que mon cœur balance, autour de moi les autres font déjà chauffer leur eau. *Bon, allez... va pour le philtre calmant !* je décide en allant chercher les ingrédients dont j'ai besoin. Avant de remplir le chaudron je ne peux pas m'empêcher et de regarder de plus près les coquelicots réduits en poudre. Si j'avais su à l'avance que j'aurais le choix de faire cette potion j'aurais pris mes propres ingrédients ! Qui sait combien de temps cette poudre est restée dans l'armoire de la classe. Mais tant pis, il faut faire avec.

Je dois m'y reprendre à deux fois avant de fournir un jet d'eau convenable de ma baguette. Avec un débit aussi faible ça allait durer une éternité avant d'arriver au tiers du grand chaudron posé sur ma table de travail. Je soupir. J'ai jamais été bon en sortilège, ça aurait été plus rapide si j'avais été dans une salle de bain remplir ça au robinet.

Le tiers demandé atteint, je fais chauffer le tout. Pas besoin de porter à ébullition, juste de rendre l'eau tiède.
PLOUF
-Ouille ouille ouille !
Oh non quelqu'un s'est fait mal ?!
Je me retourne, m'attendant au pire, ils étaient revenus Arty et Azaël ?
-Euuuuuh… quelqu'un connait un sortilège ou une potion pour faire disparaitre ces tâches ?
Un peu soulagé de voir que ce n'est « que » le préfet Origami qui a « simplement » dû se brûler. Comme mon eau n'est pas encore chaude je plonge la main dans mon sac et en ressort un petit pot de pâte à soigner les brulures. Quand j'arrive près de lui Elhiya lui dit que ce n'est pas grave, juste des tâches, puis je me sens bête quand je me rends compte qu'il y avait effectivement des robinets dans la classe et que j'aurais pu les utiliser plus tôt. Tant pis.

Je tends le petit pot au Serpentard avec un sourire « Tiens, ça va soulager ta peau » puis mon quand mon regard se pose sur les tâches en question « Euh... » c'est qu'elles sont jaunes et vives ces tâches « tu faisais pas la potion de ratatinage, si ? »

La première à lui répondre fut l’une de ses camarades, Elhiya. Elle lui suggéra d’utiliser le sortilège de récurage pour nettoyer ces tâches sur le dos de sa main. Galway n’y avait pas pensé en effet. C’était peut-être ses vieux réflexes de moldus qui l’avaient incité à frotter à la main plutôt que d’utiliser la magie, malgré cinq années passées ici. Il pointa sa baguette sur sa main et énonça :

-#Recurvite!

Mais les tâches étaient toujours là. Il réessaya plusieurs fois sans succès, de quoi le faire douter dans ses capacités d’utiliser ce sortilège qu’il avait appris et maitrisé lorsqu’il était en deuxième année d’étude. Un autre étudiant, à Serdaigle cette fois-ci, vint le voir.

- Tiens, ça va soulager ta peau.

Galway le remercia et passa un peu de pâte sur le dos de sa main, pour soulager la brûlure.

-Euh... tu faisais pas la potion de ratatinage, si ?
-Si c’était la potion que j’étais en train de préparer, les tâches sont apparues quand la potion m’a éclaboussée, le foie de rat m’avait glissé des mains.

« Oh... » est tout ce que je donne comme réponse sur le moment. Pourtant il y avait sans doute plein de manières différentes de présenter la chose. Avec humour "Eh bah j'espère que t'aime le jaune parce que ça va te rester haha !" ; avec tact  "Mmh je ne pense pas que ça va partir, on devrait relire les avertissements de préparation pour être sûrs..." ; ou encore en dédramatisant "C'est pas si grave, cette couleur te va bien au teint en plus !"
Mais non, moi tout ce que je trouve à dire c'est « Oh », grand orateur que je suis.

Je passe une main hésitante dans mes cheveux, essayant de trouver mes mots - et des bons - mais je n'arrive pas à finir ma phrase : « C'est que... en fait, la potion de ratatinage, c'est... c'est permanent et - enfin je crois ! - et du coup je suis pas sûr que... ». Un jour il faudra vraiment que j'apprenne à dire les choses clairement. Il n'allait pas me frapper parce que je vais lui dire qu'il allait rester avec du jaune sur sa main ! En fait j'avais un peu peur de le voir triste. Le jaune c'est joli mais c'est voyant et ça ne plaît pas à tout le monde.
Je jette un regard à Elhiya, espérant qu'elle trouverait la bonne façon d'annoncer à son préfet qu'il allait avoir des taches jaune vif sur sa main pour toujours.

Derrière moi mon chaudron chauffe toujours mais on ne va pas se mentir je l'ai complètement oublié. Avec un peu de chance il ne débordera pas comme en cours de Soins ! Sauf que cette fois-ci j'ai une « bonne excuse » pour être distrait, pas comme cette fois-là où j'étais juste dissipé. J'adore les potions mais je pense que je ne serais jamais assez concentré pour en réussir une correctement ; un vol de papillons, un nuage qui passe, une pensée qui me traverse l'esprit,... et hop! me voilà parti loin, très loin des affaires du monde réel et de ce que je faisais une seconde plus tôt.

Osvald était arrivé rapidement à son tour, mettant le point sur la possibilité que la potion fût forcément la cause de ces taches. Taches qui ne partaient pas sous un récurvit, arrachant à la blonde une moue circonspecte. Il lui semblait avoir lu quelque chose de spécial à propos de la potion de ratatinage mais ne s’y était pas attardé. Du coup, elle laissa l’aiglon lui rafraichir la mémoire et confirmer que les éclaboussures avait un effet permanent. Pas de bol pour Galway, il avait écopé de tatouages jaunes qui susciteraient la jalousie des moldus adeptes de ces décorations. Le jaune étant un pigment un peu capricieux et trop apte à se délaver avec le temps.

Commissures de lèvres ourlées, la blondinette haussa les épaules en croisant le regard d’Osvald. De toute évidence, il s’inquiétait de la façon dont Galway prendrait la chose. Pourtant, il n’y avait guere peu de manière différente d’annoncer la situation. Un léger pouffement en se penchant sur la main du préfet écailleux

– Moooh, ça fait comme des petites étoiles qui sont venues se poser sur la main. Ça va te faire un souvenir pour le cours. Par contre, apparemment t’es bon pour devoir apprendre à vivre avec. Désolée. Peut-être que la prof connait un remède miracle ?

Oui peut-être mais en arrière, le bruit de l’ébullition de son chaudron se faisait entendre. Sur sa recette il était noté qu’il fallait juste que l’eau soit chaude avant de mettre les ingrédients Il fallait qu’elle retourne s’occuper de sa potion avant de générer un débordement sur le bureau.

-Ho désolée, je crois bien que c’est mon eau qui bout. J’vais éviter d’en mettre partout à mon tour.

Sourire et petit signe de main avant de filer à son poste pour éteindre le feu et jeter un œil sur les restes des consignes.

Je penche un peu la tête sur la droite. « C'est vrai que ça ressemble à des étoiles en plus ! » Des étoiles très, très brillantes. C'est assez mignon et drôle en même temps. Malheureusement je n'ai pas vraiment le temps ni de m'amuser des formes qu'avaient les taches sur la main du préfet des Serpentards, ni de discuter un peu avec Elhiya avant que celle-ci ne retourne auprès de son chaudron et que la professeure vienne voir ce qu'on trafiquait près des robinets. Obéissant à la dame je lance un petit sourire d'au revoir à Galway, le laissant aux bons soins de l'experte, puis m'en vais voir si mon chaudron n'a pas débordé.

Miracle ! Aucune catastrophe à déplorer à ce niveau-là puisque le feu en dessous du gros récipient en étain n'était pas bien fort. Je trempe le bout de mon doigt dans l'eau pour voir à quel point elle est tiède et une fois satisfait j'y plonge l'équivalent de deux coquelicots en poudre.
J'adore cette étape.
Les fines particules touchent la surface liquide et y restent ainsi perchée pendant quelques secondes avant de se laisser entraîner vers le bas. C'est l'eau qui a le dessus. Elle imbibe, recouvre et absorbe. Les grains de poudre ne sont pas de taille à lui résister et de toute manière ils n'y ont aucun intérêt, alors ils épousent leur nouvel environnement. Mais non sans se faire remarquer. Abandonner sa forme propre, oui, mais disparaître : alors là non, jamais ! Comme un nuage, ou plutôt une tache d'encre, le vert se repend. L'eau veut le contrôle de la matière ? Très bien. Mais ce sont les fleurs qui ont la main sur la couleur.
N'importe qui d'autre aurait remué tout ça, pour que ça aille plus vite. Mais du coup il aurait raté le plus beau du spectacle. Moi je regarde ce vert pomme grignoter toujours un peu plus les espaces restés translucides. Donnant cette impression de vide qu'il reste à combler. Quelques remous, quelques tourbillons, puis la bataille prend fin dans une énième étreinte entre ces deux camps.

Voilà, la première partie la plus amusante de la potion était finie.
Je prends à côté de mon chaudron les anneaux de Veracrasses et les laisse plonger délicatement dans le mélange, prenant bien soins de ne pas m'éclabousser - on n'est jamais trop prudent ! *même si des petites étoiles ce serait joli sur ma main aussi ...*
Là où tombent les petits ronds, le vert s'assombrit un petit peu. Rien de bien significatif mais étant donné qu'à la fin le résultat devra être dans les tons bleuté, c'est assez amusant.

Je relève le nez de mon chaudron et jette un œil autour de moi. Me voilà parti pour quarante minutes d'attente, je ne devais pas être le seul. Sauf qu'au moment où je veux m'avancer vers une camarade de maison, à la rangée juste devant moi, je me rappelle qu'on est en examen et que ce ne serait sans doute pas très bien vu d'aller taper la causette comme ça, en plein milieu de l'exercice...

L'intervention de l'enseignante mettait fin à toute réflexion possible pour tenter d'aider le jeune préfet des verts et argent. Feu éteint sous sous chaudron, Elhiya regardait dubitativement son eau trop chaude. Ne restait plus qu' à attendre devant que cela refroidies, ou juste jeter un sort pour aller plus vite. Assez prompte aaperdre du temps, elle avait patienté plongeant son petit doigt dans l'eau régulièrement pour vérifier la température. Quand le contenu lui semblait enfin correct, la poudre de coquelicot se trouvait mélangée ainsi que les 4 anneaux de veracrasse. S'en suivait.... 40 minutes d'attente. Et rien à faire pendant ce temps...

Enfin si, feuilleter le grimoire de motion, touiller et vérifier que les anneaux arrivaient à se dissoudre, regarder ou en était les autres, vérifier à nouveau, laisser quelques pensées s envoler ... et manquer de dépasser le temps d attente pour mettre 10 gouttes de passiflore. Juste 10 et attendre encore deux minutes pour rajouter le reste. Ca, c'est quand même la partie facile de la fabrication, car désormais il fallait faire refroidir le tout à l'abrit de la lumière. Techniquement, la salle de classe de potion n'etait pas noyee sous les rayons de soleil, mais dans le doute, Elhiya recouvrait son chaudron d'un torchon qui lui paraissait suffisamment opaque et patientait jusqu'au résultat final

[Spoiler =jet de dès]
2- réussite totale: les temps ont été respectés, la potion n'a pas croisé une seule source de luminosité, rien à refaire.
1-4 réussites partielles: ca a pas vraiment doublé de volume, mais ca sent quand même le caramel.
3- échec: ah les timer au pif ca risquait pas de donner grand résultat.. [/spoiler]

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'Dé 4 faces' :

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'Dé 4 faces' :

Quarante minutes c'est long. Très long. Surtout quand on est en sous-sol sans une seule petite fenêtre par laquelle regarder et se perdre en contemplation. Rien à regarder à part mes camarades de classe, les uns le nez dans le chaudron et les autres s'occupant comme ils peuvent eux aussi. J'aurais pu lire un peu si j'avais pensé à prendre un livre avec moi. Et pas question de taper la discute avec Aria juste à côté, il ne manquerait plus que ça qu'on nous pince pour tricherie ! Dépité je m'assoie et m'accoude à la table, puis je pose mon menton dans le creux d'un de mes paumes en soupirant.
Après quelques secondes je ferme les yeux et laisse aller mes pensées où bon leur semble.

Le clapotis de l'eau, le pétillement des bulles, les tintements des couteaux et des balances, les frottements de vêtements, les chuchotements, ... tous ces sons se mélangent et s'accordent pour former une musique de fond particulière. Une berceuse n'aurait pas mieux fonctionné sur moi ! Rapidement je me laisse emporter et juste avant de ne réellement tomber dans les bras de Morphée je sursaute et secoue la tête pour m'aider à revenir à la réalité, laissant le royaume des rêves indéfinis derrière moi. Je me redresse pour regarder où en est ma potion. La mixture s'est un peu assombrie pendant ma micro-sieste et en remuant un peu le tout je vérifie que les Veracrasse sont bien dissouts. Comme je ne vois aucuns petits morceaux remonter à la surface sous mes mouvements, je passe à l'étape suivante : l'essence de passiflore.

La passiflore est une fleur assez spéciale. Elle a une tête étrange et entre ses picots et son cœur qui ressort elle trouve rarement grâce aux yeux des gens. Pas assez jolie, pas assez élégante, pas assez « normale » - comme si ce mot voulait dire quoi que ce soit ! Oui la passiflore est une fleur mal-aimée et c'est bien triste.
Je laisse tomber quelques unes des gouttes d'essence de cette fleur si singulière et attends deux minutes le temps que la couleur de la potion change.

Un peu à la manière de la poudre de coquelicots quelques dizaines de minutes plus tôt, les gouttes prennent d'assaut la couleur qui les précédait. Sauf que cette fois-ci c'est de l'eau contre de l'eau. Il n'y avait ni délicatesse, ni révérence : c'était brutal et efficace. Fendant la surface de toute leur force les gouttes d'essence de passiflore bousculent tout sur leur passage et s'imposent sans restrictions. En très peu de temps le vert se voit repoussé et altéré pour une nuance plus claire. Beaucoup plus claire. Deux minutes après la première charge, le reste de la cavalerie arrive et met fin à l'abordage.
Quant à moi je fais office de témoin et signe le fin mot de l'histoire en mélangeant le tout.

Maintenant il n'y a plus qu'à attendre que ça refroidisse. Sauf qu'il faut que je recouvre le chaudron avec quelque chose, histoire que le philtre ne soit pas exposé à la lumière. Il devait certainement exister un sort pour ça mais même si je le connaissais de nom je ne me risquerais pas à utiliser ma baguette ici. Quelque chose de plus complexe qu'un sortilège de base et je risque fort de provoquer une catastrophe sans le vouloir. Du coup j'opte pour un système D classique : je retire ma cape et m'en sers pour recouvrir le chaudron.

1-2 : Réussite partielle
Attendre que la potion refroidisse est tout aussi captivant que d'attendre que les Veracrasses se dissolvent dans l'eau. Je serais bien tenté par piquer du nez à nouveau mais va savoir pourquoi cette fois-ci le royaume des rêves à demi éveillés ne veut pas de moi. Alors je tapote sur le bureau, touche le chaudron pour en vérifier la température, puis je retapote,... et ainsi de suite jusqu'à ce que j'estime que l'étain est assez froid et que je retire ma cape du dessus du récipient.
Ou alors était-ce juste par impatience ?
Sans doute...
Dans tous les cas ce qui est fait est fait et même si le philtre n'a pas l'exacte bonne texture, elle a au moins la bonne couleur et odeur de caramel.

3 : Echec
Utiliser ma cape ? Ça c'est une vraie bonne mauvaise idée dis donc ! À croire que mon narrateur n'a jamais vu ou lu le deuxième livre de la saga Harry Potter ! Ou alors si ? et il l'a fait exprès ? Mmmh à méditer... Toujours est-il que quelque chose a altéré le philtre calmant pourtant jusque-là parfaitement réalisé !
Un cheveu ? Un poil de chat ? Une brindille arrachée du parc et restée accrochée au tissu de la cape qui s'était laissée entraîner dans l'eau ? On ne le saura sans doute jamais.
Le bleu que j'avais mis au repos me revenait orange, comme s'il avait fait un cauchemar. Et l'odeur de caramel au citron tant attendu ne vint pas caresser mes narines, à la place ça sentait... le fer ?
Zéro pointé pour moi.

4 : Réussite totale
Je ne sais pas pour les autres autour de moi, mais en ce qui me concerne dès que j'ai soulevé le dernier pan de la cape qui me servait de pare-soleil, une odeur de citron caramélisé m'enveloppe d'un coup. Je hume un grand coup ce parfum qui me donne sévèrement l'eau à la bouche puis je regarde le philtre que je viens de réaliser. Bleu clair, fluide et occupant tout le chaudron. Est-ce que pour une fois j'ai réussi une potion de A à Z sans faire une seule gaffe ?
À la fois surpris et content de moi je me rassoie sur ma chaise, toujours cette odeur de caramel dans les narines, me demandant si pour fêter ça je n'irais pas aller chiper quelque éclair au caramel en cuisine une fois sorti de la classe.

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'Dé 4 faces' :