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Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: A l'étranger
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[Habitation] Thermidor
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Peter McKinnon
Serpentard
Serpentard

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Re: [Habitation] Thermidor
Peter McKinnon, le  Mer 4 Avr - 22:29

Kohane & Asclépius


A présent, toute l'attention était portée sur le maitre des lieux, qui n'avait franchement pas besoin de cela. Peter, en tous cas, était pendu à la façon dont son petit-cousin allait bien vouloir accéder ou non au fait de partager un petit brin de rêve avec eux. Le devin était d'ailleurs occupé à ouvrir les yeux plus grands que de raison afin d'éviter un trop grand nombre de clignements d'yeux, qui l'auraient probablement déservis.

Finalement, l'ancien élève de Serpentard au sang bleu daigna leur annoncer qu'il participerait à l'expérience avec eux, mettant ainsi fin à un suspens haletant. Cependant, il cru bon de ponctuer son acquiescement par une réflexion personnelle sur la découverte de la vérité. Cela eu l'effet de plonger le nez cramoisi par la honte de Peter dans son chocolat chaud, pour ne pas avoir à soutenir les regards des uns et des autres.

Peter se concentra tellement, pendant les instants qui suivirent, sur son chocolat chaud qu'il eut l'impression de se noyer dedans. Heureusement, il termina son apnée particulière lorsqu'Asclépius reprit avec les détails techniques de l'expérience. Le devin essaya de se concentrer du mieux qu'il put sur les détails de la chose, car cela n'allait pas être de tout repos que de partager son sommeil. Et, à vrai dire, il n'avait jamais réellement pensé aux difficultés qui pourraient se présenter à eux s'ils restaient trop longtemps dans un rêve. Il leur fallait donc un safe-word. Le potionniste en proposa un, imprononçable, en fourchelang. Ce qui semblait l'amuser beaucoup. Rien que d'entendre ce mot, qu'il ne comprenait pas, Peter fut parcouru d'un long frisson d'épouvante, qui fit trembler la main qui tenait sa tasse. Il lança un regard perçant à son petit-cousin pour le dissuader de recommencer, alors que Kohane, pas plus perturbée que cela, en proposait un nouveau :

- Sushis !

*Et si vous rêvez de sushis, vous faites comment ?*

L'ancien préfet roula des yeux. Il devait être enfermé dans la maison des fous. Entre les mots imprononçables et ceux qui étaient trop simples, il allait falloir tranché. De toutes façons, il était hors de question qu'il en proposa un. Il allait choisir celui de l'ancienne rouge et or, qui avait au moins le mérite de pouvoir être énoncé clairement, à moins qu'ils furent tous trois envoyés dans un rêve où l'on leur demanderait de manger.

- Va pour sushis.

Le sorcier finit alors son chocolat chaud d'une traite et déposa sa tasse sur le sol. Il était assez coutumier des lieux pour savoir qu'il ne fallait pas laisser les deux habitants sorciers de cette maison partir sur des voies où l'on ne pourrait les suivre. Aussi il se leva, en replissant ses vêtements et frappa dans les mains d'un air déterminé.

- Bon ! On se la prend cette potion alors ?


---------------------


Autre RP en parallèle, avec l'autorisation des habitants de la barque
LA partagés
Asclépius


Si vous avez un jour un petit-cousin dont vous êtes relativement proche mais qui est abonné au célibat et qui s'ennuie vite chez lui, surtout n'acceptez jamais comme cadeau de mariage une armoire à disparaitre dont la jumelle se trouverait dans le bureau dudit petit-cousin. De fait, il s'agit là de l'un des plus grands exemples de cadeau empoisonné du XXIIe siècle. Peter n'avait en effet plus pondu une ligne du deuxième tome des Chroniques de Delphes depuis des semaines et son bureau ressemblait à un véritable champ de bataille. Fatigué, le voilà qui commençait même à être lassé du vin, qu'il engloutissait avachis sur un fauteuil de sa pièce de travail, en attendant l'inspiration.

Déchirant un parchemin contenant l'une de ses prédictions invérifiée sur le retour de son inspiration, il attrapa rageusement sa cape en soie noire et décida d'aller faire un tour. Il avait besoin de dépaysement soudainement, et peut-être un peu de compagnie aussi. Alors, il n'y avait qu'un endroit où il était persuadé de trouver les deux, son armoire. Tournant la poignée, il s'engouffra dans le buffet et retint sa respiration. Un instant plus tard, il était à Thermidor.

Il arriva dans la bâtisse autrichienne, comme à son habitude, dans le grenier. Epoussetant ses vêtements, il entreprit de descendre vers les pièces de vie où il ne trouva personne si ce n'était un chat. Enfin, plus précisément il s'agissait du chat du couple, bien que sa paternité n'était revendiquée que par l'un des deux Underlinden. Ce devait Oreo ou bien Marzipan, Peter les confondait. A vrai dire, il n'accordait pas énormément d'importance aux animaux. Le sorcier s'approcha cependant de l'animal.

- Y'a quelqu'un ?!

Finalement, il se laissa aller à une caresse derrière l'oreille de la bestiole, histoire de lui soutirer une information sur la présence de ses maitres.

- Bon allez, s'il-te-plait, dis moi que t'es pas tout seul ... Ou toute seule. T'es quoi au juste ? Enfin, bref !

*Par Merlin, tu parles à un chat ...*

Peter reprit finalement son doigt pour lui. Quel idiot il était de débarquer sans prévenir. C'était particulièrement grossier, qui plus est. Poussant un soupir, le voilà qui se revoyait déjà retourner chez lui mollement, vers son manque d'inspiration et son ciel gris écossais. Avant de renoncé, il s'approcha néanmoins de la fenêtre et l'ouvrit, pour respirer le bon air autrichien, lequel ne lui décrocha en fin de compte qu'un énième soupir ...
Kohane W. Underlinden
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Re: [Habitation] Thermidor
Kohane W. Underlinden, le  Sam 7 Avr - 23:41



Pius
Comme ça, t'auras la chance de pouvoir faire 3 rps en un seul post si ça te chante ! ♥


Larme sur la vitre, qui court et coule et tombe lentement jusqu'au bas, jusqu'à disparaître. Mais les yeux restent immanquablement secs, comme la roche en plein soleil. Dureté forgée par les conditions. Devenir roc pour résister, se planter, demeurer debout dans les écrasants rayons.
Peut-être qu'à l'intérieur, ça ressemble aussi un peu à ça ?
Je ne sais pas bien. J'ignore de quoi j'ai l'air de l'intérieur. Et même de l'extérieur, d'ailleurs. Je me contente d'avancer dans ce monde parce qu'il faut bien avancer. Parce les éléments vous forcent au mouvement -nul n'aime l'immobilité. Je roule, comme les larmes de pluie sur la vitre mais ne regarde rien et ne me demande même pas de quoi j'ai l'air?
Je me dis que je me fiche de telles interrogations.
Au fond, peut-être pas tellement.
Mais je fais comme si. Parce que c'est trop prise de tête de chercher à savoir les pensées secrètes des autres. J'ai déjà du mal avec les miennes.
Je me contente de fermer, oublier, me perdre.
Je crois que le monde n'en a rien à faire. Car le monde ne me parle pas, dans ces cas-là. Les gens passent à droite, à gauche, passent et ne me regardent pas, passent et ne font pas attention à moi. Ils se contentent, eux aussi, d'avancer, sur leur propre ligne. Je me suis habituée, à cette indifférence qui caractérise chaque être. Sans doute que moi aussi, consciemment ou non, j'agis de même.

Etrangement, Asclépius n'a pas l'air d'être tout le monde.
Parfois, il est même encore plus perdu et indifférent que les autres, voguant carrément dans une autre dimension où il doit y avoir des chaudrons par millier, quelques ingrédients douteux, des expérimentations plus ou moins dangereuses.
Mais ce soir, il n'a pas l'air de marcher dans une bulle de l'ailleurs total.
Ce soir, il parle.
Brise le silence devenu atmosphère du salon. Au début, ce ne sont que quelques mots épars. Quelques sons envolés que je reçois sans rien dire. Je ne trouve rien à répondre. Et je ne suis pas certaine d'avoir envie de répondre.
Il y a un temps, où je demeure dans la même position.
Pas un signe, un mouvement. Pas même un indice sur le fait que j'ai écouté. Mais, dans le fond, je sais. Il n'a pas besoin d'indices pour avoir conscience que j'ai écouté. D'ailleurs, il ne paraît pas en demander. C'est juste un silence tout simple, peut-être empli de réflexions diverses.
Pour ma part, je ne réfléchis pas.
Je me laisse porter par une goutte de pluie qui vient de s'écraser parmi les sœurs.
Je me laisse dériver au grès de son voyage vers l'inextricable bas. Je tourbillonne un peu à la regarder et me perds encore, encore
Jusqu'à la voix qui reprend
Alors que je ne l'attendais pas.
Ce ne sont plus quelques mots épars, cette fois.
Non.
C'est davantage
Un fleuve
Qui serpente et qui s'écoule.

Un fleuve calme, pas de tempête ou de débordements. Pas de crue pour venir tout dévaster.
C'est quelque chose de tranquille.
Qui s'écoule de façon naturelle. Et que j'écoute, comme j'ai écouté précédemment. Des mots qui s'enchaînent, roulent dans le courant, une histoire qui se raconte. Le tapis se déroule, pas après pas, les mots mènent vers une image, puis une autre, une narration simple, quelques phrases agencées qui veulent raconter.
Blottie contre moi-même, mes oreilles, attentives, captent.
C'est long mais compréhensible.
C'est long et réconfortant.
Parce que quelque chose de... simple ? s'en dégage. Quelque chose d'un peu lointain, comme s'il pouvait n'être atteint par rien, comme si le soleil qui assèche la rivière, durcit la roche, alourdit le cœur n'avait sur lui aucune emprise. Réconfortant son calme de pluie.
Et, pour la première fois je me dis qu'en fait
J'aime bien l'entendre parler
J'aime bien entendre sa voix


Comme l'enfant se fait bercer au fond de son lit par l'histoire qu'on raconte.
Je garde tout mon corps serré contre moi-même, comme source de chaleur, et j'écoute, les yeux perdus. Presque, je bois quelques uns des nombreux mots, pris au hasard.
Profiter de l'instant où le silence est rempli par une autre voix que la mienne.
Ne pas avoir à faire d'efforts pour sourire ou pour rire ou pour relancer la discussion.
C'est ça que j'aime ici : savoir rester l'un et l'autre silencieux lorsque nous le voulons. Parler si l'on en ressent le besoin ou l'envie.



L'histoire touche à sa fin.
Sur la vision d'un cœur oublié, abandonné. D'un cœur dont on ne comprend plus l'existence. Qui avait un rôle, sans doute -mais on ne sait plus.
Le ton descend, les mots s'achèvent. Le fleuve s'amenuise -inspiration de la part de l'alter. Un temps de rien. Que je ne comblerai pas. Parce que je n'en ai pas envie. Et peut-être qu'Asclépius non plus, n'en a pas envie. Peut-être qu'il n'a pas tout à fait fini. Parce que la fin de son histoire, il y a comme quelque chose qui manque. C'est comme les films qui s'arrêtent brutalement et laissent le sentiment qu'un épisode a été loupé, effacé, oublié.
En tout cas, je ne l'entends pas bouger, se déplacer. Je suppose donc qu'il est resté en place. Peut-être qu'il me regarde ? Je ne sais pas. Je ne vois que la fenêtre. Et même pas. Je vois au-delà de la fenêtre, je vois des images floues, un roc au milieu du désert, un cœur enfoui sous quelques particules de terre.

La voix reprend, subitement.
La conclusion. La vraie.
La fin de l'histoire. Comme la morale que l'on trouve dans certains ouvrages. Sortir de la fiction. Revenir au réel.
Il revient à moi
Et sa phrase sonne différemment des autres. Elle n'est pas pareille. Parce qu'avant, il parlait d'une situation quelconque, au loin, un ça, un il, un on généraux. Quelque chose d'éloigné qui ne touche pas ou peu.
Mais là, il revient à ton et c'est à moi qu'il parle.
Imperceptiblement, je sens mes membres se tendre, se crisper. Je n'aime pas qu'on parle de moi. Encore moins de ce qu'il peut y avoir à l'intérieur -coeur organe bien trop fragile, bien trop sensible.
La seule personne que j'autorise à parler ainsi, c'est moi-même. Sauf que j'en suis incapable. Je suis incapable de savoir, incapable de mettre en mot.
Pourtant, je peux parler, beaucoup.
Je parle de la surface et du verni. Je me révolte contre les autres, contre leur monde, contre leur coquille vide d'âme. Mais je suis incapable de mettre en mot ce qu'est ma propre coquille. Expliquer puis expliciter qui je suis, comment ça remue en moi, comment ça s'agite, parfois dans tous les sens. Mettre des phrases sur les larmes et sur les sourires, sur les peurs et sur les rires. Je passe par les gestes, par les regards. Mais toujours, de la surface.
En vérité, je déteste plonger.
Ca me fait bien trop peur. Je ne sais pas ce que je trouverai au fond. Je pourrais même m'y perdre, qui sait.

Une question, qui tombe comme un couperet.
Arrache un frisson, le long de la colonne vertébrale.
Est-ce donc ainsi qu'il me voit ? Qu'il défini mon intérieur ? Enterré ?
Qu'est-ce que cela signifie, au juste ?
N'ai-je donc plus rien qui survive en moi ? Tout est-il donc en train de mourir étouffé, enterré ? Mon cœur, mon cœur, je ne veux laisser personne parler de lui et pourtant, je ne m'oppose pas à ses mots. Je ne sais pas s'il a raison, s'il a tort, je me sens perdue parce que je n'ai pas l'habitude, sans doute. Personne ne s'est jamais interrogé ainsi. Personne n'a cherché à vouloir voir au-delà, regarder au fond du gouffre, traverser les murs et observer ce qu'il y a derrière.
Alors, pourquoi lui ?

-Tu cherches à voir le cœur des gens ?

Simple question en guise de réponse.
Parce que je ne sais pas quoi répondre d'autre.
Parce que je suis perdue mais que je ne dirai jamais que je suis perdue.
Je préfère intérioriser ça, me dire que je peux me débrouiller, et faire quelques maladroits pas en solitaire là où, je pense, c'est la bonne sortie.

Après un court temps, je me décide à me retourner.
Pivoter légèrement sur la chaise, tordre le cou pour voir derrière.
Voir Asclépius qui n'a pas bougé, semble-t-il. Dont l'attention est tournée vers moi. Un échange de regard, pas de mot, pas de ma part. Juste les yeux qui se fixent sur la silhouette figée sur la porte d'entrée.
Et, doucement, le bras se tend. Comme une invitation. Parce que la bulle que je me suis construite l'a pris en compte, lui aussi, lorsqu'il est entré. Alors, je suppose qu'il n'y a aucun risque s'il avance.
Bras tendu, invitation.
Ou demande. A venir prendre la main. Peut-être parce que j'ai peur. Et que, sans même en avoir vraiment conscience, je tremble derrière les murs.

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Re: [Habitation] Thermidor
Invité, le  Mer 11 Avr - 1:34

Plan à trois ft. Koko & Peter +

Sirotant le cacao infusé de lait dépourvu de lactose, il retint gracieusement un sourire tout à fait narquois, entre deux condensations sucrées. Peuh. Son safe-word était tout à fait intelligible, suffisait juste de prêter un peu l’oreille. Et de faire un effort dans le maniement du muscle lingual à l’intérieur du palais buccal. Tout n’était qu’une question de position. Mais, bon seigneur, il garda pour lui sa mesquinerie tout en terminant sa tasse avant de la poser et d’apposer délicatement ses mains gantées l’une contre l’autre, le blond sourcil relevé, suivant l’exemple de Peter :

« - Va pour sushi, c’est parti ! Je ne vous fais pas signer de contrat, alors, au cas où ça tournerait mal, merci de ne pas me poursuivre en justice, j’ai un fléreur à nourrir. » Marzipan sembla approuver ces mots, à cet instant, par un miaulement approprié, ce qui le fit bien rire.

Se levant de son fauteuil, prenant les fioles en main, il invita tout ce beau monde (bien que les deux autres soient assez coutumiers de la baraque) à l’étage afin de s’allonger confortablement sur le tapis au sol, la tête sur un coussin. Qui veut une couverture ?

Une fois tout le monde plus ou moins accommodé, que les plis des robes furent lissés et les bouclettes bien mises, chacun déboucha sa fiole respective et un, deux, trois… Glup !

Il ne fit pas attention au goût, mas vérifia bien une dernière fois que sa baguette était dans sa poche, que le rideau de la fenêtre était relevé (un coup de soleil pour les réveiller, au cas où ça tournerait mal), et le sablier non loin qui comptait son grain. Il ne voulait pas paraître trop angoissé, au risque que cela se répercute dans ses rêves mais bon, étant donné ses rêves habituels, cela n’avait finalement que bien peu d’importance.
Il espérait vraiment que tout se passerait bien car, il ne se sentait vraiment pas prêt à assumer la perte de deux êtres qui comptaient autant pour lui tout ça à cause d’une de ses potions.
Il ne devrait pas y avoir de problèmes.
Qui cherchait dans les potions ici, hein ? Bah oui, lui. Il s’y connaissait en dosages, il n’y avait donc strictement aucune angoisse à avoir.
Strictement, aucune.

Et c’est un brin crispé que le Pius parvint enfin à s’endormir.
Aussitôt après avoir été happé par les bras tendres et cruels de Morphée, il eut la sensation désagréable de sombrer et s’enfoncer avant de s’éveiller, tout à fait conscient et tout à fait dernier dans un décor sépia, un brin écaillé sur les côtés. L’impression qu’il avait de l’endroit, en tout cas, en avisant une charmante petite maison, un doux soleil, de l’herbe gentille sur laquelle on aimerait bien poser les pieds. Du bruit, derrière les murs avec la porte ouverte, les fenêtres aussi. Il avait l’air de faire bon. Peut-être même des voix d’enfants, dans le coin, mais il n’en savait finalement rien. Il y avait comme un truc qui bloquait, le bloquait, avec ses yeux de lac grand ouvert, sans verres fumés par-devant, sans obstruction à la Clairvoyance. Mais sans se sentir hostile ou repoussé, il avait une impression de fermeture. Quelque chose qui bloquait et, presque instinctivement, il se tourne vers Kohane, dont le regard alternait entre le bac à sable et le potager.

Oui.
Ils étaient définitivement dans son rêve à elle.

L’endroit aux douces couleurs pastel et à la tendre étreinte nostalgique semblait le gagner. Peut-être était-ce le cas pour Peter aussi ? Lui, en tout cas, n’osait briser l’harmonie apparente de l’endroit en s’exprimant. Peut-être par respect ou pudeur, mais il attendait que Kohane prenne l’initiative : ils étaient chez elle, après tout.


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Ligne de séparation HRPG
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Plan à deux ft. Peter +


Il avait reçu une lettre. Une réponse à une envoyée.
Jusque-là, rien de bien étonnant.
C’était un accord tacite, pour ceux qui ne séjournaient pas à l’Ombre des Tilleuls, que d’envoyer un rapport hebdomadaire au chef-lieu de leur consanguinité, afin de tenir au courant. Le troisième enfant du lignage principal actuel s’y prêtait de façon automatique : la main à la plume, la plume dans l’encrier de temps à autre, avant de venir sobrement gratter un parchemin : « Semaine du 12 Février 21xx : Bien-portants. Tranquillité. Rien à signaler. ». Méthodiquement, il envoyait ce rapport, faisant le listing des jours. Bien évidemment, les lettres étaient envoyées en latin, afin de permettre une compréhension au sein de la famille complète et aussi… Une réponse. Car s’il n’y avait pas d’écrit en latin, alors qu’il n’y aurait pas de réponse de la part de la famille. Tradition, là encore. Une Etiquette qui devait probablement être perdue entre deux branchages du Tilleul et qu’on avait pas retrouvé depuis, mais qu’on continuait à appliquer scrupuleusement. Au cas où.
Lui, n’en tenait pas rigueur, plutôt détaché de tout cela, se contentant d’inscrire des « nihil dignum memoria actum » à répétition, scrupuleusement, là encore, sous chacune des dates. Car il était préférable de mentionner le fait qu’on ait rien à dire, que de laisser les autres trouver à redire sur sa façon de vivre. Il y tenait, à son indépendance à Thermidor, et ne souhaitait nullement voir cette dernière entravée par une visite impromptue. Ce qui pouvait éventuellement arriver, dans le cas où l’on remarquerait une défaillance dans ses rapports laconiques.

Et pourtant… Comme quoi, l’on pouvait toujours être surpris.
Pourtant, Poivre, sa chouette, lui rapporta quelque chose de surprenant, venant des Tilleuls.
Une lettre, cela va sans dire, cela va de soi…
Mais, une lettre de son frère, Scarvius, le Magenmage, celui dont il était le plus proche. Ecrite par lui, pour son plus jeune frère, sans obligation, sans Etiquette ni Rituel. Pas de latin, simplement de l’allemand et quelques traits gothiques tracés à l’encre noire. Pas de requête ou de catastrophe, simplement une lettre, de ces traits fins, de ce parfum de lilas. Une lettre toute simple dans sa formulation. Et pourtant…

Et pourtant…

Il en avait la gorge serrée.
Il était habitué, pourtant, au peu de contact avec sa famille. Il ne cherchait pas particulièrement à lier ou à nouer et renouer non plus. Surtout depuis qu’il avait (re)découvert Eb’, et Max, et Aya, et Peter, et Kohane, et la famille de Kohane. Depuis, toutes ces personnes mêlées et mélangées… C’était ça, sa famille. Celle des Tilleul, c’était bien plus protocolaire. Bien plus éloigné. Il préférait mettre ça sous le tapis, se contenter des rapports formels dans leur relation.
Et pourtant… Scarvius avait brisé cet accord tacite. Ce n’était en rien une obstruction à l’Etiquette, étant donné que les marques d’affection étaient permises, voire encouragées parmi les membres de la lignée. Non. Mais il y voyait quelque chose de plus derrière. Avait envie de voir quelque chose de plus derrière.

Elle parlait de sa mère – leur mère – cette lettre. C’était peut-être cela, qui lui arrachait ainsi l’émotion : du fond des tripes, jusqu’à la gorge.
Elle lui parle de sa mère, cette lettre. Elle va bien, elle est simplement tombée dans les escaliers menant à l’aile Est du château familial.

L’aile dans laquelle plus personne n’allait. Sauf peut-être Sertorius, afin d’aller voir sa…
Il n’osait en penser plus. Encore maintenant. Bien que cela fasse presque quinze ans. Maman… Maintenant, était-ce le bon moment pour aller nettoyer les secrets les plus crasses de cette bâtisse ? Bien qu’en rétrospective, il y avait bien pire sous le vernis. Voire sur le vernis.
Mais il ne pouvait empêcher son cœur de s’inquiéter. Car, plus grave que sa présence en ces lieux, était sa chute. La lettre de son frère était avare en détails. Il avait envie d’en demander plus. Et il y vit là comme, peut-être, un signe, un pas à faire…

C’est pour cela qu’il avait pris la plume, le parchemin et l’encrier et qu’il avait tracé des suites de lettres et de mots. Plusieurs essais avaient terminés à la poubelle et le dernier en date… Il s’était endormi dessus. Oh, juste un instant. Le stress le fatiguait bien trop.

Cependant, il n’eut pas le loisir de se reposer tant que cela car Xenia, sa douce écaillée, lui siffla doucement dans l’oreille. Il se réveilla en sursautant, le parchemin encore collée à la joue qui avait atterrie sur son début de lettre avortée. Il y avait quelqu’un, un rez-de-chaussée, elle en revenait, lui avait simplement soufflée le fait qu’il y avait une intrusion.

Paniqué, il décolla le parchemin de sa figure et, Xenia autour du cou, il dévala les escaliers de ses pieds nus. Si cet être s’avérait être hostile, son cobra cracheur à cou noir lui ferait tâter l’acide. Et non, ce n’était pas une métaphore.

Cependant, une fois les pieds sur le tapis, son souffle se coupa. Là, debout, les deux pieds sur le tapis, dans sa robe terre-de-sienne d’intérieur, son châle ocre, les boucles en bataille, les yeux d’orage laissés à la Clairvoyance sans leur rempart de verres fumées sur le nez, ses deux mains dégantées et Xenia qui progressait de son cou jusqu’à sa tête façon couronne, il observait, ébaubi, un Peter McKinnon inspirant l’air de la montagne autrichienne, alors qu’il n’était pas Dimanche… Etait-il Dimanche ? Non, il ne l’était pas, étant donné qu’il faisait ses rapports le Jeudi à l’aurore, qu’il avait envoyé sa lettre hier… Et bien sûr qu’il l’avait envoyé, sinon Scarvius ne lui aurait pas répondu, et il ne se serait pas retrouvé avec un début de lettre à sa mère imprimé à l’encre bleue sur la majeure partie de sa joue osseuse (bien qu’il n’en ait pas conscience), à observer à grands yeux curieux son petit-cousin tout en-soie-yé de noir austère.
C’est que tout cela, ça l’avait perturbé, le Pius. Comme on dit dans le jargon : c’est un être délicat. Et ce n’était pas Kohane qui pourrait le corriger en lui disant qu’il était fragile, étant donné qu’elle se trouvait actuellement à Pré-au-Lard.

Mais tout ceci ne répondait en rien à sa question, et lui en apportait même davantage : s’il n’était pas Dimanche (et désormais, il en était sûr : aujourd’hui n’était pas Dimanche), que faisait Peter ici ? Mystère, qu’il lui faudrait éclaircir.
Il siffla doucement à l’intention de son cobra, afin qu’elle ne fasse pas usage de son acide, avant de prendre la parole, d’un ton plus humain, et d’une joie enrouée :

« - Peter ! Mes excuses, je ne t’avais pas entendu ; mais je t’en prie, assied-toi ! Puis-je te servir quelque chose ? Chocolat ? Tisane ? Café ? »

La dernière proposition avait été prononcée sur un ton emplit de bonheur malicieux, comme s’il lui proposait d’aller chiper des gâteaux dans la jarre à biscuits. Ce qui était peut-être le cas, connaissant l’enfant du Tilleul, qui s’accrochait à l’Etiquette autant qu’il le pouvait, afin de ne pas trop contrarier son rythme cardiaque déjà aléatoire.
[/font]
Kohane W. Underlinden
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Re: [Habitation] Thermidor
Kohane W. Underlinden, le  Sam 14 Avr - 2:01



Pius et Peter ♥

Sushis-sushis-sushis-su...
Même Klaus, mon Moke, aime ce fameux plat japonais ! Enfin, remarquez, il mange un peu tout et n'importe quoi, aussi. Tant qu'on le nourrit. Et il est bien nourri ! Que ce soit avec moi ou avec Elias. Un vrai roi, c'te grosse bête.
Cependant, les sushis semblent ne pas en enthousiasmer un, j'ai nommé Peter McKinnon. Parce qu'il roule des yeux, il a l'air désespéré et je me demande soudain si ses yeux pourraient sortir de ses orbites et dévaler la montagne en roue libre, justement. Une image étrange s'impose à moi, juste à espérer que ça ne ressurgisse pas en rêve. Mais ça devrait pas. Je fais de beaux rêves, généralement. Quand je rêve -ou que je m'en rappelle. Ce qui est rare, en fait. Mais quand ça arrive, c'est généralement avec un petit arrière-goût de sourire. Ca n'a pas toujours été le cas, évidemment. A votre avis, pourquoi pendant des années je n'ai plus dormi ?
Ca doit être les bonnes ondes Thermidor, qui font ça .
En tout cas, sushi finit par être accepté. De toutes façons, personne d'autre propose un safe word compréhensible et prononçable par le commun des mortels. Alors voilà. Victoire des sushis !

Maintenant que nous avons établi les barrières de sécurité, temps de passer aux choses sérieuses. Et ces dernières se déroulent à l'étage, désormais. J'sais pas trop pourquoi, en fait. Peut-être qu'il est plus facile de décoller mentalement si on est en hauteur. Enfin, tout ça, c'est psychologique. Mais l'idée de rêver à l'étage me plaît bien. Mieux quand était de plein pied.
Et voilà, prenons place dans le confortable petit salon 2.0. On a tout en double, ici. Salle de bain, chambre, salon... manque juste une deuxième cuisine.
Bref, d'abord, étape numéro 1 : s'installer confortablement. Très important. Parce qu'on s'apprête à dormir, en fait. En tout cas, le corps s'endort. La conscience, c'est autre chose. Elle, de son côté, plonge dans des méandres autant inconnus qu'effrayants. Mais comme c'est le corps qui s'assoupit, autant viser un confort physique.
Bon, chacun s'installe dans son petit espace aménagé. Voilà, je me cale confortablement dans un coin. Prête à passer une bonne nuit. Pas pas à dormir. A rêver. Conscient.
Une fois que tout le monde semble prêt, nous débouchons chacun notre fiole. Allez, grande inspiration. C'est sans danger, il paraît. Pius, en tant que parfait cobaye de lui-même, dit avoir testé en personne la potion. Me demande à quoi il a rêvé, lors de sa phase test.

Une fois le liquide ingéré
se laisser
aller
doucement
lentement
sûrement
surtout, ne pas retenir les ondes du sommeil
souffler
décontracter
pas d'inquiétudes à avoir
il faut se laisser porter
suivant où mène le rêve
aller
doucement
comme la feuille portée dans le vent
nous sommes portés par le rêve
ne pas avoir peur ; ce n'est pas la réalité
-malgré tout, certaine appréhension.

J'ai l'impression de chuter tout doucement.
Passer dans un noir de sommeil. Voguer dans un vide. Et continuer de tomber, comme Alice dans son terrier.
Au début, y'a rien du tout. Y'a même pas les deux autre. Je me demande si ça a pas loupé quelque part.
Puis, finalement, quelque chose s'ouvre. De la lumière, en premier. Un paysage, ensuite. Une maison, de l'herbe verte, du calme, impression vieille image de souvenir avec, cependant, des teintes pastel d'enfance.
Les deux cocos sont là également. Outre la maison, une chose attire mon regard : un carré de terre avec des feuilles qui dépassent. Oh. Merlin. Des légu_meuh. Comment ça, ça n'a rien d'exceptionnel ? Mais les légumes, c'est la vie !
Un peu plus loin, un bac à sable. Et ça, j'aime bien aussi. Parce que c'est l'enfance. Parce que c'est les années d'innocence. De quand on ne se préoccupais pas de grand chose. A part jouer.

Jouer

mais quelle bonne idée !

J'aime retrouver les couleurs d'enfance. Les bulles d'autrefois.
Je me souviens de la course aux bulles armées d'un filet à papillons que nous avons faite avec Mary. C'était vraiment cool. Attraper ces rêves d'autrefois.
Ici, dans cette univers tout cotonneux, entre herbe tendre, jolie petite maison et bac à sable, on pourrait faire pareil.
Retrouver le sourire candide d'autrefois. Et l'énergie de l'enfance. Avant qu'on ne devienne adultes. Avant que tout ne se complique.

Je jette un coup d'oeil à mes deux compagnons.
Je crois qu'ils se disent qu'ici, on est chez moi. Dans mon esprit.
Une forme d'instinct, qu'on partage tous les trois. Message implicite. On sait. On ne parle pas mais on sait. Et moi, je le ressens. Profondément. Ces images sont fabriquées par mon propre esprit. Je ne saurais même pas dire vraiment si c'est tiré de souvenirs réels. J'ai oublié. Je flotte dans ce rêve comme une étrangère. Tout en me sentant à la fois chez moi.
Ce n'est pas Thermidor, qui est représenté là.
Juste une banale maison de vacances. Avec un potager. Un bac à sable. Quelques teintes pastels. Qui flottent. Mais l'espace dans son ensemble est vague et morne, pour moi. Besoin de dynamisme. Besoin d'être revitalisé, ce rêve. Par nos cœurs de poètes et de rêveurs.

Soudain, comme si une main invisible me poussait, j'abandonne là mes deux compagnons oniriques pour me diriger vers la maison.
Je ne sais pas si je pourrai entrer dedans. Si la porte sera ouverte. Mon esprit fera-t-il en sorte que ce soit le cas ?
Je m'avance jusqu'au seuil. Inspirer. C'est mon rêve, après tout. Je dois pouvoir le contrôler. Poser sa main sur la porte. Essayer de pousser. Voilà que ça tourne sur ses gonds. Ouverture ! La maison est habitable ! Que mon rêve est bien fait, tout de même.
Devant la porte d'entrée, je découvre ce dont, justement, j'avais besoin. A croire que mon esprit anticipe tout. Ou remodèle à chaque instant. Je ne sais pas trop. J'sais pas trop comment je fonctionne. Comment tout ça fonctionne.
Cependant, je ne me pose pas trop la question. Et finis par revenir vers mes deux compagnons de rêve avec trois pots de peinture entre les mains : du orange, du bleu, du violet.

-Allez, venez, on va repeindre ici !

Sans leur demander leur avis, je fous entre les pattes de Peter le pot bleu. Entre celles de Pius le violet. Et je garde le orange. Parce que ça me rappelle Esteban.
Un pinceau chacun.
On va pouvoir coloriser tout ça !
Toutes joyeux, je m'éloigne un peu d'un pas léger et dansant. Et si l'herbe était orange ? Je finis par m'accroupir au sol et même m'asseoir en tailleur. Je trempe mon pinceau dans la peinture onirique. Et entreprends de peindre un brin d'herbe. Puis deux. Puis trois.
J'ai l'impression que ça leur donne vie.
Ca leur donne un éclat.
Ca leur donne une lueur.

Ouais, faut repeindre le monde
pour le voir différemment

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Re: [Habitation] Thermidor
Invité, le  Sam 28 Avr - 21:07

#KokoPower

Sentir sans savoir la goutte parmi les autres qui tombe dans le lac, effleure sa surface impassible. Dénote des vibrations et des sensations. Pulsation des éléments et des émotions. Il y a une tension dans l’atmosphère, quelque chose sur un fil tendu. Rouge. Quelque chose de palpable mais pas vraiment, car enterré sous des murs et des oublis. Sous le Temps, plus simplement, probablement. Il se dit ça, car que pourrait-il se dire d’autre ? C’est la conclusion à sa question. Pas une réponse, car Kohane n’en apporte pas. Il n’en attendait pas vraiment. Car sa question était davantage des mots pour dire. Des mots pour habiller un sentiment. Dire pour exister. Ce n’était pas créer un concept, mais habiller l’existant. Quelque chose sous la surface, sous le verni et les couches. En ça, elle est si différente, si différence, que lui, avec son cœur-monde ouvert sur la poitrine. N’importe qui peut y plonger les doigts, c’est indécent. Personne ne le fait. Parce que l’obscénité de l’intimité mise à nu, ça effraie. Probablement. Il ne s’en soucie pas. Pour l’instant, il se soucie de Kohane, alors, à sa question en retour, qui ressemble à un mécanisme de défense sans trop l’être, ses épaules se relèvent légèrement et ses sourcils se froncent imperceptiblement. Le gauche est décoiffé, probable, pas eu le temps de les lisser, tandis qu’il ne quitte pas son regard, à elle, de sa couleur sombre et qu’il sent, sent, sent sans voir quelque chose qui bloque ou de bloqué. Qu’il sent une retenue mais pas de fuite. Vraiment enterré. Le mot semble bouleversé mais la surface est plus solide que du verre, plus épaisse que du miel. Il ne pourrait pas simplement la casser ou y insérer une aiguille. Non. Outre la subtilité, ça serait de l’abus de confiance. Outre l’abus, il n’en a pas les moyens car les barrières de l’esprit de Kohane ne sont pas simplement métaphoriques, elles sont physiques.
Mais ça, c’est juste une manifestation des mots mis en forme précédemment, dans sa parabole du cœur enterré.

Il ne répond pas, parce que la question n’a pas d’importance, parce que ce n’est pas ça le sujet, c’est elle, mais elle ne veut pas, alors il jette encore des mots, comme ça, histoire de rassurer, peut-être, en s’avançant doucement : « - Chaque cœur parle. J’écoute. »

Et dans la vision d’un cœur percé qui se vide comme un œuf poché, prendre doucement la main de Kohane dans la sienne. Les doigts abîmés contre les autres. Pulpe contre pulpe. Quelque chose d’anodin, car jamais ils ne se touchent. Pourtant, il lui prend la main, avec la douceur que l’on réserve généralement pour les choses dont on est scrupuleux, comme le religieux. Principalement le religieux. Mais il ne sacralise pas Kohane : il sait qu’elle est terrestre, sans qu’il ne sache pour autant où elle peut bien être. Il sent son cœur, davantage, en tenant sa main contre la sienne, les doigts emmêlés, tandis qu’il vient doucement s’asseoir sur le rebord de la fenêtre, sans rompre le contact visuel. Parce qu’il a peur qu’elle s’en aille. Elle est sur le point de le faire. Pas physiquement, pas besoin. Elle a cette capacité de se détacher du monde. Et en passant son pouce sur ses jointures, il sait qu’elle le fera si jamais elle ne veut plus être là.

Pourtant…
Son sentiment va au-delà du désir de comprendre.
Il ne sait pas si c’est une manifestation empathique ou amicale pour elle. Voire de la tendresse. Peut-être qu’il ressent ça.
Bien que son cœur soit tourné vers elle actuellement, il ne fait pas d’introspection, il ne se concentre pas sur ses sentiments. Pas important. Pas important. Pas s’imposer soi alors que ce n’est pas là le fondamental.
Ne pas savoir quoi faire et paradoxalement, savoir exactement quoi faire.
Mais il ne veut pas la laisser seule. En fait, il serait même prêt à creuser. Prendre une pelle ou juste ses mains et ses ongles et gratter la surface, le vernis, taper contre la vitre pour dire qu’il est là.

Et sa main serre un peu plus celle de Kohane, parce qu’il ne comprend pas pourquoi il a des aiguilles de tristesse qui se mêlent à la tendresse, quand il la regarde dans les yeux. Ce n’est pas de la pitié, il la respecte trop pour ça.
C’est davantage ce sentiment, cette façon de se rendre compte que l’on ne connaît qu’une partie des gens. Que dans leur entier, c’est souvent bien différent. Et qu’il ne sait même pas si Kohane, elle, se rappelle de son entier, à force de murer tout autour.

« - Respire.
Et je ne lâcherai pas ta main.
Tu peux lâcher, et je te rattraperai.
J’ai dit que je serais là pour toi, que tu pouvais compter sur moi. Tu peux. Je ne partirai pas.

Je vais rester là. Comme ces nuits où on ne dort pas.

Tu peux te taire, si tu le souhaite, mais…
Sans aller jusqu’à percer ton cœur, peut-être faire un trou de lumière, entre lui et le Tout.

Une simple lucarne, sur le monde. »

Serrer, sans trop savoir pourquoi.
Pour montrer qu’il est une présence physique. Que ce n’est pas juste des paroles. Qu’il n’est pas qu’un bonhomme de paille.

Qu’il est Asclépius.
Et qu’il tient à elle.

Alors, il attendrait.
Ce n’était plus à lui de s’avancer, c’était à elle de voir si elle voulait creuser un petit peu de son côté. Si elle voulait sortir la terre de sa bouche, qui lui colle la langue au palais.
C’était son cœur.
Et il n’irait pas interférer avec.

Il resterait simplement à l’écoute, de ce qu’elle pourrait avoir à dire, désirer dire.
Et lâcherait, si elle voulait partir.
Kohane W. Underlinden
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Re: [Habitation] Thermidor
Kohane W. Underlinden, le  Mar 8 Mai - 21:03


   
Musique

   

Froid sur la vitre et chaud au creux de la main.
Froid à l'extérieur et chaud dans ce petit coin de foyer aménagé. Une chaleur physique, sans doute. Mais aussi construite, à force de vivre là, de faire de ce lieu sien, de l'investir et l'aménager. Y prendre ses habitudes et retrouver, chaque jour, cette impression de douce familiarité qui a manqué pendant des années. Chaleur du cocon qu'on connaît, effet rassurant de ne plus voguer sur un terrain étranger.
Et pourtant, au milieu de ces habitudes familières, il y a le contact -inhabituel
Le contact d'une main dans une autre, une présence qui s'affirme, cherche à se montrer, apaiser. Présence à laquelle on peut s'accrocher, juste un instant. L'éphémère instant pendant lequel la main, dans une douceur de soie, se saisit de l'autre. Moment qui s'étire, éphémère à l'échelle de l'univers ; éternel à l'échelle de ce chalet plongé dans le silence.
Les doigts viennent se rencontrer, j'aimerais pouvoir m'y accrocher, comme la noyée à sa bouée. Après tout, c'est un peu ça : je suis naufragée sur cette mer de Vie. Naufragée et perdue. Navire errant, plus de phare à l'horizon, sentiment que tout s'est éteint et écroulé d'un seul coup.
Le contact qui rappelle les berceuses d'autrefois. Sauf qu'il n'y a pas de son. De mélodie. Mais une douceur comme cet avant, lorsque l'enfant avait peur la nuit et se mettait à pleurer jusqu'à ce que quelqu'un vienne le réconforter au creux des bras.

Mon regard suit Asclépius lorsqu'il vient s'asseoir sur le rebord de la fenêtre, sans lâcher la main. Je ne réagis pas, ne dis rien. Me contente uniquement de le regarder en silence, sans se dérober. Et pourtant perdue dans un au-delà qui ne le concerne pas. Un au-delà que je peine moi-même à définir. Un monde bloqué avec ses murs et ses portes dont je suis seule à détenir la clé mais j'ai peur, terriblement peur d'ouvrir les accès -et si je me perdais ? Et si je me faisais emporter ? Ce qui est caché là-bas, au-delà de ces frontières du conscient accessible est tellement imprévisible que je n'ose m'en approcher. Imprévisible et pourtant partie entière de moi. Peur de lui laisser sa place, peur de perdre le contrôle. J'ai déjà perdu le contrôle sur tout le reste, sur le reste de ma p*tain de vie alors je refuse que cela s'étende à mon propre intérieur.
Je ne veux pas.
Prendre le risque.

Et pourtant, quelque chose s'affaisse en moi lorsqu'Asclépius reprend la parole. Sur une promesse d'autrefois. Qui aurait tendance à rassurer. L'assurance d'une présence à ses côtés. D'une présence pour soutenir, rattraper. Comme il l'avait déjà dit, il y a si longtemps.
Malgré tout, au fond de l'esprit, trace d'amertume de promesses du même genre échangées qui ont fini par se briser. La faute à qui ? Aucune idée. On pourrait toujours incriminer l'autre au moyen de divers arguments et je suis lasse de cette lutte. Je n'ai plus la force de faire face à de telles questions futiles. Peu m'importe de savoir qui a commencé, qui a terminé. Tout ce qu'il faut que je sache et que je réalise, surtout, c'est que c'est fini et que les promesses d'autrefois se sont envolées.
Alors, aujourd'hui encore, qu'en est-il ?
Lèvres sèches, je me dis qu'il est là. Mais demain. Ou après-demain. Dans un mois, un an, deux ans, dix ans... quelle que soit la durée, ce n'est pas elle l'important. Mais plutôt de savoir quand. Quand est-ce, ça aussi, ça pourra casser ?
Frissons imperceptibles. Colère contre soi-même de penser ainsi. Mais je me sens tellement perdue, larguée, que je ne peux imaginer un avenir à long terme différent. Les choses et les gens passent, vont, viennent et repartent, au bout d'un moment. Est-ce donc réellement ainsi que nous devons vivre ? Dans cette éternelle boucle, construire, vivre, briser, reconstruire...



Mon regard finit par se perdre de nouveau sur la vitre et les gouttes de pluie. Mais ce n'est plus le même paysage que tout à l'heure que je contemple. En fait, je ne vois pas grand-chose, comme un brouillard d'esprit qui serait venu recouvrir tout ça. Les ondes qui ne s'entendent plus, se confondent, entre doutes et l'envie de tout lâcher, se réfugier dans un coin en quête de réconfort.
C'est étrange. Je n'ai jamais eu peur de perdre Asclépius. Au début parce que je m'en fichais. Puis parce que ça ne devait pas m'apparaître comme un grand enjeu. Enfin, parce que j'avais confiance. Même quand il est parti en Egypte, je n'ai pas eu réellement peur. Parce qu'il avait promis. De revenir. Et que j'y croyais. Et qu'il est revenu.
Je n'ai jamais eu peur.
Et là, alors que sa main continue de serrer la mienne, encore un peu plus fort, alors qu'il rappelle sa présence tant par les mots que par les gestes, je crois que je n'ai jamais eu aussi peur. Peut-être parce que je prends soudainement conscience de l'importance d'un pilier. Et que, si lui aussi disparaissait, je serais perdue. Comme jamais.

Mes yeux papillonnent avant de revenir sur Asclépius. Qui demeure. Qui ne lâche pas. Et ne lâchera pas si, moi aussi, je reste. Lui, qui attend, patiemment. Une invitation à parler. Une invitation à dire. Mettre en mots ce qu'il y a en dedans. Mais enrober tout cela en mots, c'est reconnaître leur existence et vouloir partager. Reconnaître leur existence, c'est accepter. Donner consistance à ce qui fait trembler. Comme de nommer les monstres. Si ça peut avoir un effet thérapeutique, de les ramener à un nom, chose connue et donc plus si mystérieuse, cela peut avoir l'effet inverse de leur consacrer une existence et, par la même, renforcer les douces terreurs au fond de l'âme. Parce que, oui, là, actuellement

-Je crois que j'ai peur

Confession à mi-voix et l'oeil qui perd, encore une fois.

-J'ai peur de ce qui est. Ce qui a été. On dit que le passé se répète toujours...

Grincer presque des dents à cette idée.
On dit que le passé se répète toujours
On n'apprend jamais de l'Histoire, on refait sans cesse les mêmes con*eries. C'est presque comme si tout était, indéfiniment, amené à se reproduire tôt ou tard.

-Peut-être qu'un jour...
Ici aussi, ça cassera
Et tu partiras
Comme
comme Rachel


Les lèvres frémissent, la voix se tait.
Je crois que je suis venue me cogner contre mes propres murs, mes propres portes closes. Mais toujours pas le courage de saisir la clé et d'ouvrir. Le risque de s'y perdre est bien trop grand.
Les doigts se crispent dans la main d'Asclépius.
Et le silence retombe. Mort.

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Re: [Habitation] Thermidor
Peter McKinnon, le  Jeu 31 Mai - 9:20

Asclépius
Je commence par toi c'coup-ci


La vue des montagnes autrichiennes n'avait vraiment rien d'apaisant. Et pour cause, il ne s'y passait rien. Le spectacle y était figé et Peter avait bien du mal à essayer de puiser du réconfort dans cette absence de mouvement. Certes, le grand air lui faisait du bien mais il manquait quelque chose comme ... du mouvement. Il n'y avait rien à faire, le mouvement c'était relaxant. Le devin comprenait tout à fait pourquoi il y avait des cascades d'eau chez les psychologues et dans les salons de massage. En fait, ce qui était apaisant ce n'était pas l'absence de mouvement mais la répétition inlassable de la même action, l'eau qui tombe encore et encore. Et le couple Underlinden n'avait pas de cascade ...

Finalement, Asclépius finit par faire son entrée, ajoutant par là la compagnie recherchée au dépaysement souhaité, Peter était gâté. Ce n'était pas trop tôt, encore un peu et Peter allait se mettre à assouvir son besoin de parole sur le pauvre chat du couple, et leur conversation aurait vite tourné court. Encore que le maitre des lieux était capable de s'être livré à quelqu'expériences sur la bête, qui lui aurait accordé le don de parole par inadvertance. Le devin fixa le boa mouvant de son petit-cousin d'un oeil circonspect. Etait-ce un véritable serpent qu'il avait autour du cou ?!

- Asclépius, mais qu'est-ce que tu fiches avec cet animal sur la tête ?

Oh, ne vous y trompez pas, si vous suivez les aventures de Peter depuis un petit temps, vous connaissez son naturel peureux et peu engagé envers les animaux. Cependant, il faut croire qu'avoir été élevé pendant sept ans dans un décor entièrement dédié aux crotales et autres vipères avait développé chez Peter une relative affection pour ces animaux. Cependant, voir ainsi cette créature sur les épaules de son petit-cousin ne faisait que lui rappeler la nature macabre de son don de Fourchelang que Peter, comme un grand nombre de sorciers superstitieux, abhorrait. Aussi, alors qu'il n'avait rien contre le fait de porter ledit animal sur ses genoux, ce qui rebuterait un grand nombre de personne, il ne supportait pas de voir les capacités du sorcier à l'oeuvre. Finalement, il alla s'asseoir, comme on le lui avait proposé et commanda un thé :

- Une infusion ce sera très bien, merci.

Se retournant subitement vers les cuisines, il ajouta d'un ton fort à l'adresse de son hôte :

- Avec un grand verre de schnaps si tu as !


---------------------


Kohane & Asclépius


Trêve de politesses, puisqu'il était devenu clair dans la tête de tout le monde qu'ils allaient participer à cette expérience, ils ne tardèrent pas à finir leurs verres. Ensuite, ils montèrent à l'étage, où ils s'allongèrent tous trois côte à côte. On aurait dit un joyeux groupe de hippies. Il n'y avait plus qu'à espérer que cet esprit de communion n'allait pas déborder. Peter prit une grande inspiration avant de boire sa gorgée. Il se demandait bien dans quel ordre les rêves allaient se matérialiser. Il espérait vivement que le sien n'allait pas arriver aussi vite que prévu, histoire qu'il ait de quoi se préparer à ce qu'ils allaient bien pouvoir y voir. Détendant tous ses muscles, il ferma les yeux, avant de les rouvrir aussitôt ailleurs.

Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas connu pareil façon de dormir. La dernière fois qu'il lui avait semblé avoir passé la nuit en un clignement d'yeux, c'était quand il était petit. Ce devait être l'excitation qui faisait cela. Il était couché dans une sorte de champ, à voir les brins d'herbe qui s'agitaient autour de lui au gré du vent. S'appuyant sur sa main gauche, il se redressa et plissa les yeux pour essayer de visualiser l'endroit où il avait bien pu atterrir. Il y avait autour de lui une sorte de maison et un potager. Et ce qui lui avait semblé être un champ était en réalité une pelouse. Il jeta un regard interdit à son petit-cousin, lequel ne bougeait pas, par courtoisie sans doute, ils n'étaient pas dans son rêve. Ils devaient être dans celui de Kohane, qui semblait être la seule à être parfaitement à l'aise avec l'endroit.

Peter s'autorisa à faire quelques pas, pour reconnaitre les lieux. Il n'avait jamais eu grand intérêt pour les potagers. Le seul intérêt de la terre, c'était d'y faire pousser des patates. Lesquelles, par un procédé miraculeux, pouvaient être transformées en frites, ce qui était un accompagnement délicieux avec le steak de dragon. Le devin jeta un regard dépité au carré de terre, dommage que l'on ne pouvait pas faire pousser des entrecôtes, dans ce cas-là il se serait un peu plus intéressé à la chose potagère. Il retourna donc vers ses deux camarades. La sorcière semblait avoir déniché quelques chose. En temps normal, Peter lui aurait bien dit de faire attention aux endroits où elle mettait les mains, mais puisque là elle était chez elle ...

- Allez, venez, on va repeindre ici !

Et allez donc ! Il allait encore falloir s'adonner à une activité de moldu vaguement adaptée en passe-temps pour sorciers. Quel était l'intérêt au juste de se laisser aller à des travaux manuels sans magie ? C'était bien une activité de sorciers bobos londoniens de faire ça. Mais bon, après tout, il aimait Kohane, alors il allait se prêter au jeu. Voilà que l'on lui avait refourgué le pot bleu en plus, une couleur qui n'allait avec rien. Il trempa son pinceau dans le pot et envoya une bonne lampée de peinture sur la façade défraichie. Voyant qu'il n'était pas imité par ses compagnons, il se retourna et constata que la sorcière était appliquée à peindre un brin d'herbe en orange.

- Euh ... Kohane, qu'est-ce qu'on est sensé peindre du coup ?

Après cette question, il adressa un regard au mari de la sorcière, qui signifiait "Elle est perchée quand même non ?".
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Re: [Habitation] Thermidor
Invité, le  Lun 11 Juin - 19:49

HRPG:

Fantasmes dominicaux | ft. Koko & Peter


Il avait une certaine prédisposition, pour la passivité. Fut un temps, on lui avait diagnostiqué des symptômes de catatonie. Mais force est de constater que ça n’avait pas tenu la route. Tout comme ses volontés à long termes. Oups ?

Quoiqu’il en soit, le voici embarqué dans l’expérience, plus moyen de reculer. Mais il n’était pas spécifié qu’il devait avancer non plus. Alors il restait là, jouant le rôle de l’épouvantail qui lui sied si bien, au milieu du potager. Les rêves calmes et paisibles, c’est pas tellement dans son habitude. Et il est assez surpris de constater autant de tranquillité dans l’esprit de l’autre hippopotame. Comme quoi… Bien que cela ressemblait davantage à un souvenir. Les couleurs sépia ? L’atmosphère nostalgique ? Il ne savait pas véritablement.

Il fit cependant l’effort d’intimer à ses traits un sourire en voyant sa camarade déambuler dans son potager et en recevant…
La plus immonde couleur qui soit sous la forme d’un pot, entre les paluches.

Oui, non, pour le coup, il commençait à avoir la tête d’un individu ayant sur les papilles un goût particulièrement désagréable. Bien qu’il fasse des efforts pour paraître agréables, il semblerait que le monde soit contre lui. Pour changer. Lui ? Paranoïaque ? Si peu. Simplement le minimum syndical.
Un toussotement, délicat, venant de sa part, davantage pour exprimer son ennui et son désaccord de façon un brin maniérée, que pour subir une éventuelle allergie à la sociabilité. Surtout que l’idée n’est pas mauvaise : il irait bien repeindre le cœur des roses ou les brins d’herbes en orange, comme Kohane. Juste, pas en violet.

D’un air plus ou moins dépité, il observe Peter qui ne semble pas plus motivé que cela, avec son peau de peinture et sa façade. Le voici qui revient vers lui, d’ailleurs, en quête de réponse. Et en toute cordialité, voici l’Enfant du Tilleul qui hausse les épaules, roule des yeux et secoue les bouclettes avant de répondre sur le ton procédural de l’évidence : « - Eh bien, mettre de la couleur dans l’habitus voyons. » Lui ? Etre condescendant ? Non, non, c’était simplement une allusion auditive. Mais bon, le Peter ne devait pas être très bien dégourdi s’il avait besoin qu’on lui explique comment colorer le gazon et les nuages. « - On échange de couleurs ? J’ai une amère horreur du violet. »

Traumatisme d’enfance ou liaisons infidèles, allez savoir, ce n’était pas bien important. Heureusement que son comparse était assez obligeant pour s’exécuter, en toute docilité familiale. En faisait-il trop ? Si peu. Il le remercie d’un sourire aimable, avant de s’atteler à la lourde responsabilité de…

Déposer un morceau de couleur sur le visage de Peter, à l’aide d’un coup de pinceau bien placé, avant d’en faire de même auprès de Kohane.
Pas sa faute si les senteurs alentours se prêtent à l’enfance.

« - Aha ! Vos faces de myrtilles ont le blues ! »

Manquerait bien qu’un air de jazz, histoire de le paraphraser.




Fouché vs Talleyrand | ft. Peter


Petit à petit, au fur et à mesure des respirations, les tambours de guerre semblaient se calmer. Pas d’assaut à donner, tout était paisible, pour l’instant. Et lui-même, mettant de côté ses diverses considérations familiales, se prit à sourire doucement face au questionnement de son camarade, sans pour autant en déceler les accents réfractaires : « - C’est Xenia, mon cobra ! Car c’était important de le préciser. Elle jouera un grand rôle pour la troisième partie de ma thèse sur les poisons, mais pour l’instant, elle m’aide simplement à me concentrer. »

Pas la peine d’étaler son incompétence en matière de recherches à la face du monde, les pontes de l’université d’Hambourg s’étant déjà chargés de le lui faire remarquer dans les détails. Encore un poids dans son estomac, que les acides gastriques, aussi virulents soient-ils chez lui, ne parvenaient guère à dissoudre.
Néanmoins, il savait s’accommoder de ses humeurs. Notamment en tâchant de ne plus y penser et en procrastinant sur ses émotions et sentiments. Mieux valait laisser son anxiété sous le tapis, c’est pas comme si il allait trébucher dessus à la première occasion, pas vrai ?

Répondant à son invitation, l’invité le plus récurrent des lieux pris place sur le canapé, tandis qu’il se dirigeait vers les cuisines, son serpent désormais endormi autour de son cou. C’est qu’il n’avait pas spécialement envie de prendre le risque de la lâcher dans le chalet, et d’y dévorer par mégarde Oreo ou le Moke de Kohane… Ce serait des plus fâcheux pour leur ménage. Et il ne doutait pas un seul instant de la barbarie de Kohane, qui n’hésiterait pas un seul instant à ouvrir son amour à écailles en deux afin d’y récupérer sa bestiole.

Avec un frisson et un coup de baguette magique, le voici qui ouvre les placards et fait voler tasses et bouilloire afin de leur préparer une infusion au tilleul. C’était de bon goût, au vu de leur généalogie commune.

Il eut un léger souffle amusé des narines en entendant la seconde demande de son camarade. Du schnaps, vraiment ? Derrière ses bouclettes, il se mit à rouler des yeux, mais obtempéra néanmoins : fatigué comme il était, il avait bien besoin de quelque chose afin de le pousser vers la sociabilité. Ou sinon, Peter se mettrait à faire la conversation à l’une des plantes en pot de la maison. Ce qui serait distrayant, en soi, mais pas nécessairement la meilleure des situations.

Il ne mit pas bien longtemps, à préparer leurs boissons, avant de les faire léviter jusqu’à la table du salon, n’oubliant pas d’y ajouter les deux petits verres pour le Kirschwasser, ainsi que quelques gâteaux sur une assiette de porcelaine. C’est qu’il a le sens de la table et des dispositions.
Les deux tasses furent bientôt remplis d’un liquide fumant et sentant bon les herbes, suivit des deux récipients plus petit, en verre. Il profitait du silence, l’appréciant à sa juste chaleur avant de devoir se lancer dans les affres de la sociabilité. Bien sûr, il apprécie son petit-cousin. Bien sûr. Il n’avait tout simplement pas prévu de devoir interagir avec d’autres êtres humains aujourd’hui.

Servir les verres, reposer la bouteille glaciale afin de déguster au mieux cet alcool fort, trinquer avec Peter et… Cul-sec ! Il a le gosier germanique, ça passe tout seul. Mais il lui en faudra plus pour se détendre véritablement. Pour l’instant, il savourait le tout, tranquillement assis sur son coin de canapé, à caresser les écailles de son serpent du bout des doigts.

« - L’on s'est enquéris de tes nouvelles, au Schleswig. Plus ou moins. Ils se demandent si tu passeras pour la Walpurgisnacht. »

Ton badin des convenances. Et c’était bien parti pour le rester, avec lui, si son interlocuteur ne déviait pas vers autre chose. C’est que lorsqu’un Pius est fatigué, il se mure dans ses réflexes aristocratiques.
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Re: [Habitation] Thermidor
Kohane W. Underlinden, le  Mar 12 Juin - 21:47



Pius et Peter

Doucement, je vois les brins d'herbe commencer à se colorer en orange sous mes coups de pinceau bien appliqués. J'suis plutôt contente du résultat. Ca donne de belles teintes à un rêve déjà plutôt cool. Mais y'a toujours des choses à améliorer. Partout.
Sans trop me soucier de la présence de mes compagnons oniriques, je me déplace un peu pour changer de carré d'herbe. Pas de jaloux, comme ça. Chaque coin son coup de pinceau.
Tout à coup, la voix de Peter s'élève.
Je tourne vers lui un air surpris par sa question. On pose vraiment ce genre de question en rêve ? Normalement, on fait, pis c'est tout. J'te dis de faire, voilà. Tu fais.
C'est Asclépius qui lui fournit une réponse on ne peut plus correcte. Je hoche vigoureusement la tête, heureuse d'être au moins comprise par quelqu'un, ici. Puis retourne à mes brins d'herbe, sans plus me préoccuper du trafic qui est en train de s'opérer entre les deux gugus.
C'est quand même joli, de l'herbe orange.
Pourquoi serait-elle nécessairement verte, hein ? Orange, c'est solaire et lumineux et

Aaaah attaque d'un Pius sauvage armé d'un pinceau !
Avant même de pouvoir réagir, voilà que l'attaquant s'esclaffe. Et que je me retrouve avec de la peinture sur le visage. Apparemment, Peter a subi le même sort.
Mais c'est rigolo. Puis c'est bien, de repeindre les gens. Surtout les gens qui ont l'air tristes dans leurs costards gris. Ceux-là, faudrait leur verser carrément un pot de peinture dessus.
Je passe le doigts sur la peinture encore fraîche accrochée à la peau. La teinte colore le bout du doigt et je l'observe avec attention. Bleu. Blues. Myrtilles. Tout a un lien.

-Y'a p't'être des myrtilles ici, je laisse échapper d'un ton absent.

Enfin, là n'est pas trop la question sauf si Pius veut partir en quêtes de myrtilles à manger oniriquement parce que les rêves où on mange, c'est chouette aussi. On est juste déçu.e en se réveillant de constater que ce n'était qu'un rêve.
M'enfin, la cueillette de myrtilles, c'est un truc chouette. Un truc de gamins rigolo.
Je me relève, abandonne mes brins d'herbe colorés. Après m'être assurée que mon pinceau contenait toujours un peu de peinture, je trottine vers Pius et, en levant grandement le bras, parvient à appliquer du orange sur une bouclette blonde.

-Ah ! Ca fait deux fois plus lumineux !



Un regard tourné vers Peter, comme pour chercher son approbation. Que je n'attends pas. Car subitement, une nouvelle idée me vient. Il me faut juste trouver le bon matériel. Mais dans les rêves, il y a toujours le bon matériel au bon moment. Comme une salle sur demande mentale.
Abandonnant là Pius et Peter, je me dirige de nouveau vers la maison posée tranquillement dans ce coin d'rêve. Je saisis au passage le pot de peinture laissé dans l'herbe et jette un coup d'oeil au potager où rien n'a encore poussé. Mais je ne m'en fais pas. Tant qu'il n'y a pas de limaces.
A l'intérieur de la maison, comme tout à l'heure les trois pots m'attendaient, ce que j'espérais y trouver est là. L'échelle est appuyée contre le mur et, beaucoup trop facilement pour que ce soit réel, je m'emploie à la sortir. L'appuyer contre un arbre, la déplier. Elle monte. Haut. Très haut.
Par-fait !
Reprenant peinture et pinceau, je grimpe sans demander mon reste ni même demander leur avis à Pius et Peter. Ils pourront repeindre le reste du jardin en attendant.
Ca grimpe
Jusqu'à l'extrême extrêmité
Jusqu'au bout du bout bancal
Mais je n'ai pas peur
Faut juste pas regarder en bas
Et plutôt voir
Le nuage désormais à portée
Que je barbouille d'un orange joyeux tout en roucoulant tellement je suis satisfaite de mon œuvre.
Avouez, c'est joli, un nuage orange, non ?
Je lui fais des petits points pas tout bien ronds et des carrés pas carrés puis des triangles à trois côtés et demi, ça fait de chouettes motifs, tout ça.
Je regarde mon nuages terminé avec une certaine fierté. Le nez pointé là-haut, je me penche un peu en arrière pour essayer d'avoir un poil de recul.
Et, à force de trop me pencher, évidemment, l'attraction terrestre -qui semble exister même dans mon inconscient- fait son travail et, avant même d'avoir pu dire chocogrenouille (oui, c'est long à dire) je me retrouve en train de tomber. La chute est d'ailleurs anormalement longue. Ou alors j'étais perchée très haut ? Oh, ça m'arrive souvent, ça.

En tout cas, je finis par me réceptionner tout en légèreté sur le sol. Je n'ai même pas mal. Je me retrouve seulement allongée sur le dos, à contempler mon nuage bariolé d'en-dessous. Et je remarque que les autres nuages bougent et se transforment anormalement vite. Ils prennent plein de formes consécutivement. C'est amusant de les regarder. C'est comme un spectacle. Peut-être qu'ils racontent une histoire dont il faut s'inventer les dialogues et la narration ?

-Awn, c'est trop bien la vue de là ! je m'exclame à l'adresse des deux voyageurs oniriques.

Puis, de mes deux mains, je tapote l'herbe libre à côté de moi.
En signe d'invitation.
Parce que, la vache
C'est quand même cool,
Le spectacle des nuages.
Puis mon p'tit nuage orange au milieu.
J'lui fais coucou. Pour lui dire que je le vois toujours.

Peter McKinnon
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Re: [Habitation] Thermidor
Peter McKinnon, le  Sam 16 Juin - 12:08

Aclépius


Evidemment, le bougre ne pouvait pas s'empêcher de flamber. Précisant qu'il s'agissait d'un cobra (roi des serpents) par ci, évoquant ses recherches par là, le petit-cousin germain avait beau être surpris par la visite de Peter, il n'en était pas moins fidèle à lui-même. Mais le devin ne releva pas et laissa son hôte se diriger vers les cuisines sans piper mot. Il fallait dire qu'il s'était soudain retrouvé face à l'infructuosité de ses propres recherches, suite aux commentaires de son interlocuteur. L'ancien préfet peinait en effet à sortir le deuxième tome des Chroniques de Delphes, qu'il voulait consacrer à l'aquamancie. Le manque d'inspiration, cruel ennemi des savants et des artistes, l'avait en effet pris dans un étau dont il ne savait se libérer.

Mais Peter dut laisser là ces considération pour se concentrer sur le service que lui offrait son ancien compagnon de salle commune. Ledit service était impeccable, par ailleurs. Une tasse de thé fumante et un grand verre de schnaps, c'était parfait. A peine avaient-ils trinqué qu'Asclépius avalait d'un grand coup son verre d'alcool, avide qu'il devait être de se consacrer à sa boisson chaude. Peter l'imita, alors que son petit-cousin, d'un naturel déconcertant, se mettait à lui sortir un charabia germanique incompréhensible. Il fallait dire que le sorcier n'avait jamais pris la peine d'apprendre une autre langue que la sienne. C'était l'avantage d'être né dans un pays anglophone, on pouvait se faire comprendre partout, et Peter avait le goût du moindre effort ...

- Franchement, Asclépius, ça te ferait mal de parler une langue normale avec moi au moins une fois dans ta vie ?

C'était clair que le bonhomme, à chaque repas dominical, n'hésitait pas à taper un mot en fouchelang ici, un terme allemand par là, parfois même on passait aux langues mortes. Bien que, dans ce dernier cas, Peter se sentait plus à l'aise. Son peuple, les écossais avaient toujours pratiqué des disciplines telles que le droit romain, tinté leur culture de latin, pour marquer leur différence avec l'envahisseur anglais.

- Désolé, je suis un peu sec. Mais mes recherches piétinent en ce moment. Je suis un peu désabusé. Je ne vais pas réussir à sortir mon nouveau manuel à temps.

Peter marqua une pause avant de reprendre, plus calmement :

- Pardon, je ne voulais pas venir ici pour passer mes nerfs ou étaler mes états d'âme. Je voulais juste ... voir un ami.


---------------------


Kohane & Asclépius



Par un étrange concours de circonstance, voilà que Peter avait hérité du pot violet, dont il ne savait que faire. La façade allait faire super moche en violet. En bleu, ça passait encore. Et puis la petite cabane n'était-elle pas adossée à la colline ? On y venait à pieds et Kohane n'avait pas frappé pour y entrer. Si des gens y avaient vécu, ils devaient en avoir jeté la clef, c'était sûr ! Toujours était-il que Peter commençait à désespérer avec son pot violet. Allait-il devoir se mettre à peindre l'herbe, lui aussi ? Cette idée ne lui traversa pas l'esprit longtemps. Les poils humides du pinceaux de son petit-cousin entraient déjà en contact avec sa joue. Pour toute réponse, Peter adressa à l'homme au pinceau bleu un regard désabusé.

Mollement, le devin commença alors à peindre de petites étoiles violettes sur la façade bleue qu'il avait peint un peu plus tôt. Pendant que, dans son dos, les deux jeunes gens s'esclaffaient à propos des myrtilles. A peine sa première étoile réalisée, Peter réalisa que l'addition de ces couleurs était du plus mauvais effet. Mais il continua tout de même, car c'était là le souhait de l'inspiratrice du rêve, laquelle se baladait d'ailleurs on-ne-savait-où. Se retournant, il constata qu'elle n'était plus là, aussi il avisa le mari de la belle :

- Tu sais où est passé Kohane ?

Comme pour répondre à cette question, la demoiselle tomba du toit de la cabane et s'écroula sur le sol, heureusement sans dommage. Ce que c'était plaisant de se retrouver dans un univers onirique où il ne pouvait rien vous arriver. Poussant un nouveau soupir, Peter lâcha son pot et alla rejoindre la demoiselle qui l'y avait invité, se couchant à coté d'elle pour mieux observer les nuages dont l'un semblait étrangement orange. Aussitôt, le sorcier fut pris d'une sorte de léthargie et il se sentit s'enfoncer dans le sol, basculant vers un autre univers.


Rouvrant les yeux, Peter réalisa qu'ils avaient tous trois été envoyés ailleurs. Etaient-ils toujours dans le rêve de l'ancienne élève de Gryffondor ? En tous cas, le ciel était toujours orangé, d'une étrange couleur, presque rougeâtre, sauf qu'il n'y avait plus aucun nuage. Etait-ce cette couleur là qu'avait le ciel lorsque devait venir la fin du monde ? Ils étaient toujours sur une colline, mais la cabane avait été remplacée par une bâtisse que Peter connaissait bien, son Manoir. Celui-ci semblait pourtant en bien mauvais état. Les fenêtres étaient de grandes ouvertures béantes, sans vitre, la façade était complètement lézardée et le plafond semblait s'être écroulé de l'intérieur. La bâtisse semblait abandonnée depuis des siècle. Il régnait une atmosphère de fin du monde.

Peter se dirigea vers la porte d'entrée et tira sur la poignée, qui lui resta dans la main. La balançant, il plongea sa main dans l'un des trous qui constellait un panneau de la porte et le tira vers lui. L'endroit n'était même pas fermé à clef. C'était bizarre. Il ne se souciait même plus de ses deux camarades de rêverie. Il voulait comprendre où ils avaient été emmenés, ce qui était arrivé à sa maison. Il entra dans le hall. Effectivement, il n'y avait plus de plafond. Au-dessus du grand escalier, on pouvait apercevoir le ciel et sa couleur horrible. Le sol était couvert de gravas. Il se dirigea vers la première porte qu'il trouva et la poussa.

Il ne déboucha pas dans la salle à manger, comme cela aurait du être le cas, mais dans une pièce qu'il n'avait jamais vu. Celle-ci était une véritable chapelle, dédiée à une seule personne. Sur les murs étaient accrochés des centaines de photographies de la même personne. Sur certains meubles, qui garnissaient la salle, étaient posés des bustes ou des petites statues de la même personne. Le tout était éclairé par des spots lumineux. Au milieu de la pièce, se trouvait un autel sur lequel reposait une baguette à la forme singulière, dont Peter connaissait bien le porteur, et à coté d'elle se trouvait une couronne de mariée. Paralysé, le devin était pris d'effroi, ils étaient dans sa tête, ils faisaient face à la concrétisation de son admiration infantile pour Asclépius.
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Re: [Habitation] Thermidor
Kohane W. Underlinden, le  Lun 25 Juin - 23:02



Post unique
Air

Il commence à se faire tard lorsque je quitte Londres. J'ai traîné, longtemps, longtemps, longtemps dans les rues moldues, sans faire attention à personne, sans rien regarder sinon mes pieds et le bitume sur lequel je traçais un invisible sillon. Les voix, les bruits, les cris et les klaxons, tout ça m'était étranger et lointain.Voire inexistant. Une seule chose en communication intense avec le cerveau : la sensation de la ceinture nouvelle à la taille. Cette ceinture qu'on ne voit pas, dont je suis la seule à connaître l'existence -en plus de la vendeuse qui a accomplit ce miracle. Qui n'est pas simple vendeuse, d'ailleurs. Elle est... une créature fascinante. Professeure de vie comme de mort, en pulsions tendres emplies de violence exaltante. Amie, peut-être même. En qui j'ai confiance -assez pour lui avoir confié mon poignard et les plans que j'avais pour lui.
Mon esprit était donc tout concentré sur cette ceinture sur laquelle elle avait longuement travaillé. Ceinture, fourreau, le tout recouvert de poils de demiguise. Invisibilité complète. Et la sensation de porter une chose que nul ne voit...
J'ai traversé Londres avec cette pensée.
Excitation de connaître l'existence d'une chose que tout le monde ignore. Que tout le monde ignorera. Car c'est mon secret.

Lorsque le soleil a commencé à décliné, j'ai pensé à rentrer.
Mais j'ai continué, quand même, encore un peu.
Puis j'ai hésité à rentrer. J'ai pensé à aller voir Sarah. Elle m'accueille toujours, même si c'est à l'improviste. Je ne sais pas pourquoi. Un court instant, j'ai eu envie de la voir. Les voir. Elle, James, Lisa. Peut-être pour voir s'étaler sous mes yeux ce qu'est une famille banale et heureuse. Une famille dont on ne parle pas et qui se porte très bien comme ça. Leur chez-eux a toujours eu un côté rassurant pour moi. Rappeler qu'il y a une vie à côté des larmes et que tout dépend des choix que l'on fait. Des conséquences qu'on se sent capable de supporter.
Puis
J'ai eu, finalement, envie d'être
seule.
Alors je n'ai pas pris le métro pour aller chez eux.
Alors j'ai trouvé un coin tranquille et désert d'où transplaner.
Chemin connu par coeur à force d'années. Pour
rentrer.

Je ne m'arrête pas pour contempler le paysage montagnard en fin de soirée. Je passe juste le seuil du chalet, sans un mot, dans un parfait silence de fantôme invisible. Mutisme qui me soulage. Me va bien. Colle bien à l'humeur de la soirée.
Je ne prends même pas la peine de voir si Asclépius est rentré ou pas, s'il a laisse un mot sur le frigo, si un malheureux a épinglé un certificat de décès à côté de son certificat de stérilité.
Je traverse le salon, prends tout de même le temps d'une caresse à Oreo et de vérifier que les gamelles ne crient pas famine avant de monter à petits pas l'escalier menant à l'étage.
Pas un regard pour le salon commun d'où l'on peut voir les douces teintes du soir.
Je me dirige, sans un son, vers ma chambre et referme la porte, tout doucement.
Retour discret au bercail réussi.



Rester debout un instant, dos contre la porte. Les pensées qui volent et s'effilochent. Etre face à la porte-fenêtre, face au balcon, face aux montagnes et aux rocking chair abandonnées.
Soupirer.
Tout est si vide et silencieux.
Mais
Ca me fait du bien et presque
me rassure.
Doucement, je m'assois en tailleur sur mon lit après m'être débarrassée de tout ce qui était encombrant : veste, chaussures, sac. Tout. Sauf la ceinture. Et, alors que je m'assois, je continue de la sentir à ma taille. Bien accrochée. Je sais qu'elle ne me quittera pas.
L'air songeur et rêveur, je passe un doigt sur le nouvel accessoire, suit sa ligne courbe. Aller d'un côté, jusqu'à ne plus pouvoir parce que le bras ne va pas plus loin. Alors effectuer un demi-tour et continuer le tracer de l'autre côté. Côté droit. Jusqu'à rencontrer le fourreau. Suivre la forme, les yeux dans le vague. Je n'ai pas besoin de mes yeux pour savoir leur présence. Je remonte, doucement, jusqu'au manche du poignard, invisible également. Les gestes sont lents et mesurés. Comme une première tentative d'approche. Apprivoiser l'arme. M'habituer à elle. Autant qu'elle doit s'habituer à moi.
Alhena m'a montré, bien sûr, un peu, comment s'y prendre. Après tout, c'était son cadeau. Une invitation dans sa bulle et son monde.
Mais apprendre, répéter des gestes et dire qu'on sait ne veut pas dire
qu'on a apprivoisé.
Jusque là, l'objet était plus décoratif qu'autre chose. Symbolique, aussi, comme une nouvelle victoire dans ma quête concernant Alhena : savoir qui elle est, quels sont ses mystères. Il restait dans un coin, je le regardais, parfois, sans plus.
Aujourd'hui, ça change.
Il n'est plus décoratif.
Il est avec moi, sur moi. Une part de moi.
C'est pourquoi nous avons besoin de nous connaître l'un l'autre. Et de s'apprivoiser pour cohabiter.

Lentement, je défais la boucle de la ceinture. La retire et la pose à plat sur le lit, devant. Mes yeux se baissent. Mais ne voient rien. Seuls mes doigts sentent. Le manche, joliment sculpté. Je tourne et tourne encore, effleure sa matière sans encore oser m'en saisir comme je l'ai fait tout à l'heure, dans la boutique, face à celle qui m'a rendu ce si précieux service.
Je compte ma respiration.
Secondes suspendues.
Dans le silence d'une chambre et d'un chalet. Perdu au milieu des Alpes, toutes aussi silencieuses. Instant propice à lé réflexion et aux pensées envolées comme des papillons.
Distraite, je continue de dessiner la forme de mon nouvel accessoire du bout des doigts.
Et, enfin, je me décide.
Mes yeux, tout à l'heure distraits et dans le vague paraissent reprendre vie alors que ma main droite se saisit avec fermeté du manche de l'arme. La tirer hors de son fourreau. Comme le geste esquissé au comptoir. Un geste qui ne tremble pas mais demeure lent, comme fasciné. Alors que la lame se dévoile peu à peu à la vie. Elle semble flotter dans les airs tandis que ma mains n'accroche rien -du moins, dirait-on.
Lorsque la totalité du poignard se dévoile au regard, je le contemple. Le tourne et le retourne entre mes doigts. Ca fait des années que je l'ai. Pourtant, je ne l'ai jamais regardé avec une telle intensité.
Tu es moi, désormais.
Sentiment de parfaite communion.
Je le soupèse, l'admire.
Bel objet.



Je me rappelle soudain la vendeuse qui disait espérer que je lui trouve un nom. Sa voix, voix familière et rassurante, résonne de nouveau dans mon esprit.
J'espère que tu lui donneras un nom
L'idée va et vient dans mon esprit
Un nom
C'est le début de toute chose
Le début de la reconnaissance d'une existence
Reconnaissance d'un être
Il faut nommer les choses pour qu'elles soient
Et si je veux qu'on s'apprivoise, tous les deux, il faut que ce poignard en ait un. Comme les sorciers aiment souvent baptiser leur baguette.

Minutes de silence
A regarder l'objet
Chercher un nom
Objet invisible, rassurant, protecteur
Qui doit m'aider à avancer, aller plus loin, continuer de grimper la montagne, ne jamais se sentir seule et démunie. Comme une belle étoile ou ange gardien, toujours là. Dans les moments difficiles, les instants de peur et de doute. A l'instar de l'enfant qui serre son doudou pour se protéger des monstres. Ma peluche est plus dangereuse, peut s'avérer plus cruelle. Mais les objets changent, à mesure qu'on grandit. A mesure que le monde s'élargit. Et que les prédateurs se font plus nombreux, plus puissants, plus réels.

-Erwin, je murmure alors.

Je regard le poignard que j'ai désormais immobilisé entre mes doigts.

-Erwin, je répète.



Comme un hommage. Une mémoire. Commémoration. A l'être qui devait être et n'a jamais été. Le frère qui aurait dû vivre à mes côtés et n'a jamais vécu. Fratrie qui se soutient, s'aime et s'aide. Voilà comment je le vois. Il aurait sans doute été là pour moi. Comme mon frère étoilé. A me tenir la main dans les moments de vacillement comme j'aurais tenu la sienne. Il m'aurait rassurée, calmée, tranquillisée dans les instants de panique et de larmes, dans les périodes de doute profond. Avec lui, j'aurais eu l'assurance -de ne jamais être seule parce que, quand tout se perd et que même les amitiés qu'on croyait fortes se délitent, les liens de sang sont tout ce qui reste car eux, quoi qu'on fasse, on ne peut jamais les briser. Pour le meilleur et pour le pire.
Erwin.
J'aurais veillé sur lui comme il aurait veillé sur moi.
Je l'aurais aimé comme il m'aurait aimée.
Peut-être que j'aurais partagé, à mi-voix, mes rêves d'adolescente et qu'il m'aurait confié les siens. Peut-être que j'aurais été un modèle, pour lui, en grande soeur. Ou peut-être qu'il serait allé chercher ses héros et héroïnes ailleurs mais, quoi qu'il en soit
A jamais
J'aurais été sa soeur et pour ça
Il aurait été là
J'aurais été là.

Erwin.

Mes doigts se crispent sur le manche. A en faire blanchir les jointure.

Erwin.

Je pense peu souvent à lui avec cette telle émotion de vie. Parce que je sais que l'évoquer au fin fond de mon esprit, c'est me perdre en et si et ne pas réussir à me débarrasser d'une douleur qui n'est peut-être pas la mienne mais celle de mes parents, celle que, malgré eux, ils m'ont transmise. Ou bien peut-être est-ce l'inconscient de la mémoire de la petite enfance qui provoque en moi ces tels bouleversements à chaque fois que j'invoque son nom. Comme si, depuis toutes ces années, je savais, j'avais compris, depuis le jour où l'embryon a dû être évacué au fin fond d'un lit d'hôpital, qu'on ne m'a jamais rien dit parce que trop petite mais
les petits savent
et comprennent
plus qu'on ne le pense.

En cet instant, alors que je contemple mon arme sous un nouveau jour, c'est son nom qui me vient. Parce que ce poignard est un peu ce qu'Erwin est, aurait dû être, pour moi : rassurant, encourageant, protecteur. Une présence constante pour aider à avancer sur le chemin de la vie. Et apprendre à faire face à chaque embûche. Parce qu'on n'est pas seule/
Puis, surtout, comme Erwin,
ce poignard est désormais ma bonne étoile invisible.

Je lève un instant les yeux au plafond comme s'ils se levaient vers le ciel. Car on dit que c'est là-haut que s'envolent les âmes aspirées par la mort. Qu'on croie ou non en une autre vie, on a toujours ce réflexe. Se tourner vers l'infini au-dessus de nos tête.
Mais c'est le plafond que je vois. Qui obstrue la vue.
Alors, poignard toujours en main, je me lève, me dirige, pieds nus, vers le balcon. Ouvrir la porte fenêtre, laisser entrer l'air frais de soirée.

Inspirer.
Regarder le paysage aux teintes nocturnes et aux reflets montagneux.
Pouvoir, enfin, lever les yeux. Vers le ciel.
Un sourire, adressé à l'au-delà.

-Bienvenue, Erwin.

Murmure.
Et se sentir plus forte. Plus forte pour affronter la suite. Le reste. Du fil de vie.

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Re: [Habitation] Thermidor
Invité, le  Ven 6 Juil - 17:06

|PV] St-Bernard
L.A. Koko & Femme
[Unique] | suite d'ici



Une fois la lettre pour Poudlard envoyée, justifiant ainsi l’absence de Keats, le voici qui se met à soupirer longuement. Ces derniers jours ont été longs, et assez inattendus, côté événements. Et il ne pensait pas vraiment que ça se finirait de cette façon : en garde d’enfants pour un mois, voire plus, en attendant que leur parent se remette de sa convalescence. Le plus tôt possible, il l’espérait… Quoique vu les blessures, il pouvait également prendre son temps, le non-Leo. Il n’allait très certainement pas s’en remettre de sitôt… S’il s’en remettait un jour.
Mais ça ne dépendait plus de lui, pour l’instant. La priorité, désormais, c’était les enfants de son colocataire : Tim et Enzo. Les deux habitent à la Crèche, bien entendu. De temps en temps, il les a sous sa responsabilité, pour leur préparer leur purée, leur compote ou un biberon. Aza’ lui les excite en sautant partout, il se contente de raconter ensuite l’histoire du soir, non-Leo leur donne de l’affection, de l'amour et de l'attention… Une famille dysfonctionnelle qui fonctionne, finalement. Mais pour ce soir... La chorégraphie parentale n'était pas vraiment au point.

Inquiet, il se mordille la lèvre tandis que les deux gamins bavent sur le parquet de Thermidor. Il avait prévenu Kohane en urgence via patronus, mais à voir comment elle allait réagir face à tout ça…
En attendant, bah… C’était l’heure des initiatives. Comme son plan de travail en potion, il allait organiser le décor. Surtout, se dépêcher pour retirer toutes ses substances, expérimentations et autres potions et chaudrons, afin de sceller le tout dans la remise. Parce qu’il ne fallait prendre aucun risque. Quelques peluches pour les distraire : ils semblent s’habituer à leur nouvel environnement.
Il grimpe à l’étage, ne pensant pas à surveiller les deux monstres, histoire de voir comment il pourrait organiser, pour le sommeil. Ça serait préférable de leur laisser une chambre, vu qu’ils sont deux. Pas les faire dormir dans le salon, c’est mieux si c’est accessible.

Et la décision fut prise : il dormirait avec Kohane, afin de laisser sa chambre aux deux autres.
Ce qu’il manifesta en déplaçant son oreiller : de son lit, à celui de sa compagne par contrat d’intérêts. Pis un deuxième, sinon il n’arrivait pas à dormir.
Et au fur et à mesure, le voici qui installe au pied du lit un matelas, des draps, ses oreillers et la peluche hippopotame. Sinon, elle allait bouder.

Avec tout ça, il avait complètement oublié Responsabilité n°1 et Responsabilité n°2 qui se trouvaient à l’étage du dessous. Ce furent des cris, qui les rappelèrent à sa bonne mémoire et, avec précipitation, il dévala les escaliers, trouvant Kohane dans le salon qui avait commencé à s’en occuper. Merci les hormones.
Soupir de soulagement.
Qui fut d’assez courte durée.

Inévitablement, vint le passage des explications, tandis qu’il préparait pour les marmots de la purée.

« - Il y a eu un accident, avec non-Leo. La cuillère en bois qui tourne, tandis qu’il entend Tim, ou Enzo baver derrière sur le pelage d'Oreo. Il est reparti en cure. Se mordiller la lève inférieur. Enfin, je l’y ai amené. Il n’était vraiment pas en très bon état. Nous sommes allés à l’institut, avec le Professeur von Völlmer. Qu’elle connaissait bien, depuis l’histoire du certificat. Il nous a confié ses gosses, pour s’en occuper. Un temps. Je ne sais pas du tout comment faire. »

Tout ce qu'il pouvait faire, pour ces deux bouts d'humain, c'était de leur apprendre le latin, histoire d'au moins leur donner une éducation. L'était jamais trop tôt pour commencer.

Mais, en toute objectivité, c’était pas très adapté, ici. Pas du tout.
On s’en occupe comment, de gamins ?

Restait que pour le moment, il allait falloir bricoler avec les moyens du bord, s’organiser comme on peut. Heureusement que c’était les vacances scolaires… Il n’avait pour devoir que de corriger les examens des élèves et préparer ses cours pour l’année prochaine. Eventuellement répondre à des questions, si jamais on le contactait. Ce qui risquait fort peu d’arriver. Et avec ça, il prit ses dispositions en contactant Ashton, histoire qu’il puisse assurer au Chaudron.
Ils se mirent d’accord sur le fait qu’il allait rester à la maison, s’occuper des gamins, tandis que Kohane allait assurer ses services aux Trois Balais. Comme quoi, un début d’organisation se mettait petit à petit en place.

Mais rapidement, ça devint difficile.
Les gosses sont dans un environnement qui ne leur est absolument pas familier mais avec, certes, des figures connues, mais pas assez. Ils ne sont pas leurs parents, et rapidement, les crises de larmes sont montées. Kohane a essayé de les rassurer, leur donner des peluches… Lui a mis du philtre calmant dans les biberons, avant de les border dans son lit. C’était plus efficace.

Et tandis qu’il s’allongeait sur son matelas au sol, au pied du lit de son amie, il espérait qu’elle n’irait pas l’écraser si jamais l’un ou l’autre devait se relever la nuit en cas de problème…

Et…
Nos espoirs se réalisent souvent assez peu. Ou était-ce juste lui ?

La première fois, il y était allé : c’était Enzo ou Tim qui avait fait un cauchemar, réveillant ainsi son frère.
Il avait imbibé les tétines de philtre calmant avant de retourner se coucher.
La deuxième fois, Kohane y était allé. En l’écrasant, bien évidemment. Il avait grogné, et s’était redressé en sursaut. Surtout que l’un des gosses avait salit les draps et qu’il n’osait pas remettre la dose de philtre. Sait-on jamais, développement de l’enfant…
Il avait donc nettoyé en urgence, tandis que les autres se recouchaient.
Et il s’était de nouveau fait marcher dessus le lendemain matin au réveil. Dans la joie et la bonne humeur.

Avec les bonnes doses de philtre dans les repas, les gosses étaient calmes. C’était déjà ça. Mais il n’avait pas vraiment envie de prendre le risque de les laisser trop se balader. Y a des serpents dans cette baraque et des coins dangereux. Peut-être devraient-ils sécuriser les meubles ?
Il devait absolument tout garder sous contrôle. Et si ça devait passer par quelques gouttes de philtre par-ci par-là, bon... Quels risques pouvaient-ils y avoir, franchement ?

Au bout d’une semaine, déjà épuisé, il était venu dans le lit de Kohane. Zut pour le matelas au sol : au moins, il ne serait plus écrasé et ses lombaires le remercieraient.
Et peut-être un brin rageux, il se mit à tirer sur son côté du drap, histoire d’en avoir un peu plus. Demain, il faudrait emmener les deux terreurs voir leur parent à l’hôpital. En espérant que tout se déroule tranquillement…
A qui allait-il faire croire ça…
Et en plus, l’un des deux changeait constamment d’apparence. A se demander d’où il tenait ce genre de capacité.

Finalement, il était trop fatigué pour dormir, ce qui l’énerva davantage.
Ça, et les remous de sa voisine, qui finit par lui envoyer son bras dans la figure en dormant.
Il allait mordre. Définitivement. Qu’elle ne lui reparle plus jamais d’avoir des gosses, après ça, adoption ou non.
Kohane W. Underlinden
Kohane W. Underlinden
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Re: [Habitation] Thermidor
Kohane W. Underlinden, le  Dim 8 Juil - 13:54



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LA de Pius


Abandonner le service du soir aux collègues et transplaner. Chemin habituel et connu : pas d'erreur sur la destination ni de contretemps désagréable. Un peu plus tôt dans la journée, il y a eu le patronus et, étrangement, je sens que toute cette histoire promets quelques ennuis auxquels nous ne sommes absolument pas préparés. Enfin... n'allons pas trop vite en besogne, si ça se trouve, ça ne sera pas si catastrophique que ça.
Ou peut-être que si...?
En tout cas, à l'instant précis où je passe le seuil du chalet, je sens que ça va pas être de la tarte (aux pommes). La première chose que je vois : deux petites créatures que je connais plus ou moins en train de gazouiller dans le salon au milieu des peluches. Jusque là, tout va bien et la situation pourrait paraître normal. S'ils n'étaient pas seuls. Très mauvaise idée de laisser de si petits enfants sans surveillance, surtout ici. Je me demande depuis combien de temps ils traînent là, et les félicite muettement d'être toujours en vie.
Ooops
J'ai peut-être parlé un peu trop vite parce que voilà que l'un d'eux -Tim- après quelques pas sur ses jambes potelées vient de tomber et se met à chouiner. M*rde.
Je prends à peine le temps de refermer la porte derrière moi, laisse mon sac dans un coin de l'entrée et me précipite vers lui. En vrai, plus de peur que mal mais vous connaissez les gosses : ça pleure pour tout et pour rien. Je le relève délicatement alors que son frère approche, avec un sourire radieux. Il semble intéressé par ce qu'il est en train de se passer.
Tim n'a pas grand-chose : un genoux un peu rouge sous l'effet du coup mais rien de grave. Après avoir soufflé sur son bobo -attention, c'est un blessé de guerre, je vous prie- je le prends dans mes bras pour le calmer. Peut-être conscient des pleurs, Enzo agite sous son nez la peluche raton-laveur de Pius, petit cadeau de réconfort tandis qu'il gazouille quelques mots incompréhensibles.

D'ailleurs, en parlant de Pius, j'entends des pas précipités à l'étage et il finit par débouler dans le salon où Tim a fini par se calmer et s'agite dans mes bras. Lui rendant sa liberté tant désirée, j'écoute patiemment ce qu'Asclépius raconte -qui est, en somme, la même chose que le contenu de son patronus.
Bon, en fait, je sens que ça promets quand même de vastes ennuis, tout ça. Déjà, on se retrouve avec des gosses en bas âge qui ne sont pas à nous. Ce qui signifie que, tôt ou tard, ils vont se mettre à chouiner en appelant leur maison -et je ne peux pas leur en vouloir. Ils ont beau nous connaître, on ne remplacera jamais leur parent et gérer ce type de crise, c'est chaud. Ensuite, sur un plan plus personnel, si Leo est terré au fin fond d'un institut, ça signifie qu'il va falloir que je m'occupe et de ses gosses, et de son boulot aux 3B et ça, c'est encore plus chaud.
Pensive, je pince ma lèvre inférieure alors que Pius s'occupe en cuisine.
Je finis par reporter mon attention sur les enfants, qui ont repris le court normal de leur vie. Oreo est plutôt docile -c'est un gentil chat- mais faut toujours se méfier. Des règles de sécurité -ou survie- s'imposent donc !

-Bon, les adorables petits monstres, je commence, en m'approchant d'eux et en m'accroupissant pour être à bonne hauteur, va falloir que vous respectiez certaines règles ici, si vous voulez survivre.

Petite rire du ton de la plaisanterie.
Mais je suis hyper sérieuse, en vrai, ce chalet est pas safe pour des gosses si petits.

-Premièrement, on se méfie des animaux. Le chat, vous pouvez le caresser mais n'approchez pas votre visage de ses griffes. Et fuyez si vous voyez un serpent.

Coup d'oeil par-dessus mon épaule, en direction de la cuisine où Asclépius s'active. Il a intérêt à tenir ses bêtes sans pattes.

-Deuxièmement, on ne traîne pas trop dans la cuisine. Puis, surtout, si vous voyez un chaudron, on ne plonge pas dedans. Compris ?
Troisièmement, on évite de mettre quoi que ce soit à la bouche. On sait jamais. Y'a parfois du poison qui traîne ici.

J'ai l'art de m'adresser aux gosses, vous ne trouvez pas ? En tout cas, ils sont super attentifs, mâchouillant la manche de leur t-shirt. Je pense que le message est passé.
Une fois les règles mises au point, il s'agit de s'organiser. Et de l'organisation, il va en falloir. Parce qu'on en a pour, au moins, un mois. Ca veut dire quatre semaines. Ca veut dire une trentaine de jours. Ca veut dire près de 720h. Bref, ça fait beaucoup et je ne sais pas jusqu'à quand les bambins supporteront la situation.
Premier signe d'organisation : se mettre d'accord sur le fait que Pius gardera les enfants en journée puisque je serai aux 3B et ne pourrai pas y échapper, étant donné que Leo n'y sera pas.
Ensuite Pius me dit avoir aménagé sa chambre pour eux et rapatrié un matelas chez moi. Comme quoi, un équilibre peut toujours se trouver. En faisant des efforts de tous les côtés, on devrait y arriver. Et on va essayer de faire au mieux.



Evidemment, rien ne se passe parfaitement. Il y a les pleurs la nuit, l'agitation au milieu des draps, les couches sales qu'il faut apprendre à changer. Bientôt, il y a aussi les pleurs en journée lorsque, comme je m'y attendais, les enfants ne veulent plus de ce jeu loin de chez eux et réclament leur retour dans leur petit nid. Et m*rde.
Pour régler le problème, Asclépius décide d'utiliser du philtre de paix qui, disons-le, fonctionne plutôt bien. Il devrait quand même se méfier. Si jamais les gosses deviennent accro... Il vont finir drogués avant même leurs trois ans. Triste vie. Potion à utiliser avec parcimonie, donc. Et sagesse.
La vie se déroule, rythmée par un quotidien dont on n'a pas l'habitude et auquel on n'était pas préparés. Courir dans tous les sens, garder toujours un oeil sur ces fragiles créatures, calmer leurs angoisses, les nourrir, les changer, s'amuser avec eux, leur raconter des histoires pour les endormir, comprendre leurs gazouillements et leurs pleurs... ça fait beaucoup d'un coup ! D'autant qu'ils ne sont pas un mais deux d'un coup et deux... c'est énorme quand on ne connaît pas.
Les nuits se font chaotiques, comme rappel des si lointaines nuits où je ne parvenais pas à dormir. Mais les raisons ont changé et il ne s'agit plus de démons intérieurs mais de petits monstres qu'on ne peut qu'aimer. Il n'empêche, à pleurer régulièrement à pas d'heure, on finit par en être épuisé.
Aux Trois Balais, il faut bien que les choses tournent. Mais je suis tellement tentée de me mettre au fond de la cuisine et juste de dormir un peu, sans cri d'enfants. Malheureusement, ce n'est pas possible et ça donnerait une franche mauvaise image du bar. Les employé.e.s sont davantage mis.e.s à contribution. Surtout que mon frère étoilé s'en est allé pour de nouveaux horizons alors ça fait une pair de bras en moins.
L'intense fatigue du corps : une sensation que j'avais presque oubliée, qui m'était presque devenue étrangère depuis que nous avons emménagé à Thermidor. Parce qu'à Thermidor, j'ai réussi à mieux dormir, à dormir plus longtemps, plus sereinement.
Mais là.
Rares sont les nuits tranquilles de bout en bout. Puis ils se réveillent tôt, ces mioches. Même le week-end.

Au bout d'une semaine, abandonnant son matelas au sol, Pius se rapatrie à l'autre bout du lit. J'lui avais bien dit qu'il pouvait venir là s'il en avait envie.
Au bout d'une semaine, le corps et l'esprit commencent à s'adapter à ce nouveau rythme de vie. La fatigue se fait plus intense mais, peu à peu, on apprend à la gérer et faire avec. Je suppose que c'est ce qu'on fait toujours quand on a des enfants.On s'adapte. On apprend. Puis on y arrive.



Certains jours comme aujourd'hui, je ne vois quasiment pas les gosses. Un peu le matin en partant. Lorsqu'ils s'amusent avec leur petit-déjeuner et qu'il faut leur répéter qu'il ne faut pas jouer avec la nourriture en plus si gentiment préparée. Les abandonner aux bons soins d'Asclépius, prévenir qu'on assure le service du soir aux Trois Balais parce que pas trop le choix, journée spéciale, et qu'on ne sera pas là pour le dîner. Rappeler de ne pas oublier de donner le bain aux gosses et de les surveiller et ne pas les laisser se noyer -sait-on jamais, un Pius peut être tellement peu attentif. C'est drôle, exposé ainsi, on ressemble presque à un jeune couple marié et jeunes parents. Mouais... c'est quand même pas nos gosses, hein.
L'épuisement qui se gère, tenir bon aux Trois Balais, sourire aux gens pour faire bonne impression mais je crois que mes cernes se sont davantage creusées.
Constater qu'il fait bien nuit lorsqu'enfin, nous fermons le bar. En même temps, on doit approcher des une heure du matin. Transplaner, rentrer.
Trouver le chalet silencieux, plongé dans l'obscurité.
Une forme se détache dans le salon. Sur le canapé plus précisément. Entouré d'un bazar monstre de peluches, de jouets et de fioles.
La nuit claire et étoilée qui s'invite à travers les fenêtres permet d'y voir sans besoin de lumière. Je m'approche pour voir un Pius allongé sur le dos, yeux grand ouverts et fixes sur le plafond. Au vu du silence, il a couché les gamins et ceux-ci doivent dormir profondément. Quant à lui, je me demande un instant s'il est décédé sur le canapé après avoir accompli sa tâche -façon vaillant héros qui meurt à la fin de sa mission.

-Eh, je murmure en le secouant un peu.

Un grognement de sa part me signifie que, non, il n'est pas encore mort. D'ailleurs, son regard bouge un peu mais il ne semble pas décidé à bouger.
Alors je m'assois sur le bord du canapé, laissé libre parce qu'il n'est pas large. Je le secoue encore un peu, légèrement.

-Tu ferais mieux de monter te coucher au lieu d'attendre ton décès sur le canapé.

Murmure, pour ne pas réveiller la maisonnée.
Mais, apparemment, ça ne suffit pas. Parce qu'un pleur dévale les escaliers au grand galop. Bientôt suivi d'un deuxième -fort à parier que l'un a réveillé l'autre avec ses chouinements et qu'ils ont décidé de nous offrir un duo musical nocturne de pleurs. Je soupire un instant, ferme les yeux quelques secondes, me sens lasse.

-J'y vais.

On en est à combien de semaines, déjà ? Deux et demies ? Trois ? Je ne sais plus très bien. On perd la notion du temps et on vit surtout au jour le jour, avec de si petits enfants. Tout parait plus long, comme une éternité, parce qu'on enchaîne trente-six mille choses. Sans s'arrêter. Jusqu'à s'écrouler le soir. Et encore. Même le soir n'est pas promesse de tranquillité.
Malgré cette fatigue, faut avouer, les deux mioches sont attachants. Et même s'ils sont énervants par moments, et même s'ils pleurent, qu'ils réveillent la populace au milieu de la nuit, qu'ils balancent parfois de leur purée dans tous les sens, qu'ils mordillent les peluches de Pius et qu'il ne semble pas trop apprécier ça, qu'ils laissent tout traîner partout, qu'ils peuvent s'avérer être de vrais dangers pour eux même, malgré tout ça, je me dis qu'en fait, les garder, ce n'est pas si cauchemardesque de ça. Ils sont même plutôt adorables. Quelques balades en montagne pour leur permettre de courir et se dépenser, calmer les crises lorsque l'un des deux tombe par terre, apaiser les tension lorsque des disputes entre eux pointent, réconforter lorsque le manque du foyer se fait trop grand -avec, en prime, quelques gouttes de philtre de paix fourni par Asclépius, quel adulte responsable !
En montant les marches pour aller voir ce qu'il s'est encore passé, je me dis que, finalement, tout va très vite. Les sentiments aussi. Et on finit par s'attacher.

-Oui, oui, j'arrive, calmez-vous.

Mouais.
On finit par s'attacher.
Et presque s'habituer.
A courir sur la vie non plus pour soi. Mais pour d'autres qui dépendent de soi et compte sur notre présence. Je n'ai jamais vécu ça. Et ça donne le sentiment d'enfin compter pour quelqu'un -d'une façon si différente de celles dont on a l'habitude.

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Re: [Habitation] Thermidor
Kohane W. Underlinden, le  Sam 15 Sep - 23:16


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Le vent montagnard pénètre par la fenêtre ouverte. Il vient caresser mon visage sans en faire disparaître la tristesse. Par un entretien quotidien, la chambre ne sent pas le renfermé ou la poussière. Mais elle pèse l’infini poids du vide et du manque.
Avec des gestes lents et mécanique, je change les draps du lit, comme je le fais de façon régulière. Aérer, changer les draps, passer un coup de ménage sont les seuls moments où j’ose mettre les pieds dans cette pièce. Cette chambre qui, autrefois était occupée par Asclépius. Et n’est plus occupée par personne désormais.
Pourtant, tout est resté en place. Tous ses objets. Ses vêtements. Les livres et les feuilles de notes qui jonchaient son bureau.
Pour un œil extérieur, cette chambre serait presque habitée.
Presque.
Parce que, j’en suis sûre, l’atmosphère n’est pas la même que celle d’une pièce vivante. Il y a quelque chose de mort, ici, et, même un être extérieur à toute l’histoire le sentirait. Les objets laissés en place sont presque comme écran de fumée pour se détourner de la réalité. En même temps, ils sont plus que cela. Ils sont l’espoir, que je continue d’entretenir parce que je ne peux rien faire d’autre. L’espoir qu’un jour, il reviendra, qu’il repassera le seuil de chalet et moi, je l’attendrai. Ou, à défaut, je saurai enfin ce qui s’est passé. S’il a décidé de mettre les voiles consciemment, brisant ainsi la promesse qu’il m’a faite, il y a si longtemps. Ou s’il lui est arrivé quelque chose.
Le plus dur, le plus angoissant, c’est l’ignorance.
Ne pas pouvoir approcher la Réalité des faits.
Et se perdre en suppositions, toutes aussi douloureuses les unes que les autres.

Ramassant les draps enlevés au lit, je finis par sortir de la chambre, refermer doucement la porte derrière moi tout en laissant la fenêtre ouverte, histoire de continuer d’aérer. Descendre les escaliers en colimaçon, déposer le linge dans la salle de bain, petit post-it en fond d’esprit : penser à le laver. Même si, finalement, cela ne sert à rien. Puisqu’il n’est pas sale. Puisque personne n’a dormi dans le lit. Ni même ne s’y est assis.
Mais j’ai besoin de ces gestes quotidiens pour m’accrocher, au moins, à quelque chose.
Un miaulement se fait entendre. Oreo vient d’entrer par la porte laissée ouverte sur l’extérieur. Agilité de félin : en deux temps trop mouvements, il se retrouve sur le canapé, à continuer de miauler. Ca fait un moment que je ne l’ai pas vu. Une gratouille derrière l’oreille, j’apprécie son poil long et doux. Il a l’air d’avoir autant besoin d’une présence et de réconfort que moi.

-Toi aussi, tu te sens seul ? je lui demande en continuant de le caresser. Toi aussi, tu trouves que ça fait vide ?

Le silence règne en maître sur Thermidor. Je n’entends plus que le ronron du chat et, par intermittence, ses miaulements. Il essaie souvent de communiquer ; parfois, je regrette qu’on ne parle pas la même langue. Ca m’aurait fait quelqu’un à qui parler. Quelqu’un qui, potentiellement, pourrait comprendre ce que je dis. Parce que lui aussi, a vécu tout ce temps dans ce chalet, entre Asclépius et moi. Et maintenant qu’il en manque un, ça fait quoi ?
Bon, en vrai, même pas sûr qu’Oreo s’en soit rendu compte.
Mais, dans mes moments de tristesse profonde, j’aime me dire qu’il comprend ce que je ressens parce qu’il vit la même chose. Rentrer dans un chalet à moitié vide. Qui a perdu une grande partie de son âme.



Après quelques minutes de saluts ronronants, Oreo se lasse et finit par sauter du canapé pour se diriger tout tranquillement vers sa gamelle.
Tant mieux. Moi aussi, j’ai à faire.
Je me dirige vers la table postée au fond du salon et me saisis du sac que j’y ai laissé. Se trouvent dedans les courses que je suis allée faire en ville. J’ai ramené tout ça hier soir, en revenant des 3B. Mais n’ai pas eu la force de ranger les ingrédients à potion quelque part. Aujourd’hui, j’ai décidé de m’y mettre. Parce que je sens que mon corps s’épuise, mon esprit aussi. Naufragée en pleine mer, j’ai besoin d’une bouée. Et cette bouée passera par les philtres magiques.
J’embarque le tout avec moi et sort du chalet pour me diriger vers la remise, juste à côté. La porte n’a pas été poussée depuis un bon moment -en fait, depuis qu’Asclépius ne l’a pas poussée. Elle boude un peu, au début mais finit par s’ouvrir sans trop grincer.
Il fait sombre à l’intérieur. Et la poussière est bien présente.
Je renifle un peu, sentant l’irrésistible envie de tousser.
Laissant la porte ouverte, je vais également ouvrir la fenêtre, histoire de faire un bon courant d’air plus que bénéfique.

Les araignées ont eu le temps de faire leurs nids et leurs toiles se voient ça et là. Mais je n’ai pas le cœur à les déloger. Après tout, fort à parier que je ne viendrai que peu ici. Alors, si elles y sont bien, qu’elles y restent, tant qu’elles ne me dérangent pas. Au moins, ça fera quelques habitantes.
Les grimoires de potions entassés dans un coin n’ont pas bougé. Ils sont couverts de poussière et, évidemment, personne ne les a ouverts.
Les chaudrons dont se servait Pius sont également posés ensemble, en attente d’usage.
Je ne suis presque jamais venue ici. Parce que les potions, c’est pas mon dada. Puis j’avais pas tellement envie de déranger un Pius en pleines recherches. Je ne sais, d’ailleurs, pas vraiment à quoi ont abouti ses recherches -si tant est qu’elles aient abouti.
Pendant une bonne minute, je reste plantée au milieu de la pièce. Ne sachant plus trop que faire, où aller. Comme si déranger l’endroit était interdit. Comme si c’était toucher à quelque chose de sacré.
Mais il n’y a rien de sacré, ici.
Seulement des souvenirs.
Précieux, certes. Mais qui n’aimeraient pas cette immobilisme poussiéreux. Au moins, la chambre, je l’aère. Je la bouge. Essaie de lui redonner un semblant de vie sans âme.
Je sens qu’ici aussi, il faut que je fasse quelque chose.
Et ça tombe bien.
Je suis venue pour ça.

Après une dernière longue inspiration, je vais me saisir d’un chaudron. Evaluer chacun des ustensiles présents. Sélectionner ceux qui me paraissent le mieux.
Peu à peu, redonner, à la remise, sa fonction première. Allumer le feu. Etaler les ingrédients sur la table.
J’ai le cœur gros, l’âme lourde.
Mais je sais que j’en ai besoin. C’est mon médicament. Celui qui me permettra de grappiller artificiellement quelques heures de sommeil sans rêve.
Philtre de paix
Alors que je prépare ma table de travail, je me rappelle. Les antécédents. Autrefois, c’était Asclépius qui en fabriquait. C’était vers lui que je savais pouvoir me tourner, en cas de besoin. S’il avait été toujours là, c’est lui qui serait à ma place. A préparer ses ingrédients. Et son chaudron. Et...
Non s’il avait été toujours là
Il n’aurait pas eu besoin de préparer du Philtre de paix.
Je n’aurais pas eu besoin de lui en demander.
Parce que sa présence suffisait à calmer mes angoisses. Et je n’aurais pas eu ce subit besoin. De me perdre dans le Philtre de paix comme dans une drogue pour oublier.
Mais il n’est pas là.
Et son absence blesse. Comme les pertes d’autrefois. Sauf que, j’ai l’impression, celle-ci est encore plus lourde à porter. Parce que je ne comprends rien. Ne sais même pas où il est, ce qui lui est arrivé.
Quelques heures d’oubli et de nerfs détendus. C’est ça. Seulement ça, que je cherche.
Observant avec attention le chaudron encore vide, je me dis qu’il est ma dernière option. Essayons alors de ne pas tout faire foirer. Et s’appliquer du mieux possible à la confection de ce philtre.

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Re: [Habitation] Thermidor
Personnage, le  Mer 24 Oct - 21:17

avec Kohane W. Underlinden

L'horloge sonne. Mécaniquement, vous vous avancez vers la coiffeuse. Devant ce grand miroir, qui renvoi votre image. Vous remarquez plusieurs choses à modifier. Vous ne laissez aucun détails au hasard. Vous ajustez votre col de manière presque militaire. Vos habits sont fraîchement repassés. Et l'épingle à votre vêtement est fixée au centimètre près. Votre reflet dans la glace représente une personne assez stricte et dans vos yeux on peut voir que quelque chose n'est pas parfait et vous dérange. Vous aimez avoir la main sur les choses et actuellement une de celles ci vous échappe. Vous vous préparez donc. Vous avez une idée en tête et personne ne pourra vous l'enlever. Vous savez que c'est la chose à faire.

Une fois le reflet conforme à l'image que vous souhaitiez reproduire, vous vous dirigez vers votre réseau de cheminette. Vous sortez de la pièce et descendez le grand escalier. Arrivée dans le salon, vous ouvrez un petit pot bien rangé sur l'étagère. Une poignée puis vous le fermez soigneusement avant de vous placez sur le départ. Exactement il vint quand le clocher retentit une nouvelle fois. Il est l'heure d'y aller. Vous n'aimez pas vraiment ce moyen de déplacement mais pour se rendre en ce lieu, il est des plus sûrs.

La poudre lancée vous disparaissez pour réapparaître dans un nuage de fumée. Vous ne prenez même pas le temps de regarder autour de vous. Vous pourriez être n'importe où. Vous ne jetez pas même un coup œil au lieu. Première chose à faire: retirer cette poussière. Cela ne serait pas convenable de vous présenter sali avec des vêtements déplacés devant votre petite fille, surtout pour une discussion aussi importante. Vous tenez à être présentable.
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Re: [Habitation] Thermidor
Kohane W. Underlinden, le  Lun 5 Nov - 11:13


Je referme doucement la fenêtre. C'est qu'avec la saison, il fait rapidement froid dans les pièces. Je reste un instant debout, à regarder, depuis derrière la vitre, le balcon. Le paysage alpin.
La chambre est vide, silencieuse.
Elle n'a pas changé d'un pouce depuis qu'Asclépius n'est plus là. J'ai laissé ses oreillers, ses peluches, ses papiers en vrac que j'ai mis dans les tiroirs de son bureau, ses livres, sa garde-robes. Qu'il puisse tout retrouver le jour où il reviendra. Même si, à mesure que le temps passe, je doute de plus en plus de cette possibilité. Néanmoins, comme une sorte de déni, je continue de tout faire comme si ça allait être le cas. Entretenir sa chambre, l'aérer régulièrement, s'assurer que ses affaires soient toujours en place. Ne rien jeter si ce n'est les ingrédients de potion périssables. Garder une chambre éternellement fermée. Ne laisser personne dormir dedans. Comme si elle lui était réservée. A lui. A lui seul. Les potentiel-les invité-es dorment dans ma chambre. Ou dans le salon. Mais pas chez Asclépius.

Tout à coup, un bruit en bas attire mon attention.
Mes poils se hérissent sur mes bras, surprise dans le ventre. Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
Jamais personne ne vient ici ;
Personne ou presque ne sait comment venir ici. Excepté la famille, Peter, Asclépius et moi.
Le bruit me pousse à me précipiter à toute allure en haut de l'escalier, d'où je peux apercevoir le salon.
Comme l'espoir fou, insensé, que ce serait un retour, que je me pourrais lui crier dessus de m'avoir laissée si longtemps sans nouvelle et lui dire à quel point il m'a manqué, à quel point j'ai besoin de lui.
Mais la silhouette que je reconnais bien vite près de la cheminée fait retomber aussi vite qu'elle est montée toute l'adrénaline.
La déception, faisant suite à l'espoir fou, alourdit le cœur comme une enclume.

Ce n'est pas Asclépius.
Mais Magda Von Sacht qui s'impose à moi.
J'ai envie de fermer les yeux, comme pour me dire que je suis dans un mauvais rêve. Elle sait que je n'ai pas envie de lui parler. Parce que je ne suis pas prête à me battre contre elle. Contre ses ambitions et ses envies de grandeur. Parce que, prise dans ses projets, elle ne saura entendre ma propre douleur, comprendre à quel point Asclépius comptait pour moi, qu'il était tout et que ma vie a pris l'eau du jour au lendemain.
Néanmoins, elle m'impose cette visite.
Parce qu'elle sait que je ne pourrai pas continuer de fuir.
Alors, résignée, je descends l'escalier jusqu'au salon. Oreo, le chat, est roulé en boule sur le tapis. Il ne frémit même pas quand je passe près de lui.

-Salut, je lance d'un ton oscillant entre le neutre et le froid.

Je ne prends même pas la peine de l'inviter à boire un café ou autre. Sans doute que, diplomate et accroché à l'étiquette comme il l'est, Asclépius aurait réagi tout à fait différemment. Enfin, s'il avait été là, Magda Von Sacht ne se serait pas pointée. Quoique, avec l'histoire du certificat de stérilité de Pius, je m'attendais bien à ce qu'elle débarque un jour. Mais entre temps, il a disparu et son certificat -toujours accroché sur le frigo- est un peu passé à la trappe.

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