Quatrième de couverture

Quatrième de couverture

Eleni ressentait une envie brûlante dans son ventre. Depuis plusieurs jours, elle dévorait, plus qu’à l’accoutumée, des pages et des pages de romans, n’arrivant plus à s’arrêter. Un besoin profond la poussait inlassablement à dévorer tous les livres qu’elle avait entassé depuis des années sur les murs et les sols de son minuscule appartement.
Déposant le énième livre terminé de la journée, elle regarda autour d’elle. Les colonnes de livres s’entassaient, cachant tout autre objet potentiellement utile à sa vue. L’exaltation de la lecture l’avait fatiguée, mais la soif d’une nouvelle aventure se faisait déjà sentir.
Sans même se lever du sol tapissé sur lequel elle été assise depuis la veille, elle se retourna et prit le premier livre à sa gauche. Un rapide coup d’œil à la couverture rouge sur laquelle figurait un colibri, elle ouvrit le trésor et se plongea dans l’histoire.

Depuis combien d’heures, combien de jours Eleni n’avait-elle pas bu, mangé, dormi ?
Elle ne ressentait plus ces sensations pourtant vitales, le seul besoin qui lui traversait les tripes était celui de la lecture, celui de se plonger entièrement, corps et âme, dans l’esprit et la vie d’un autre.

Peut-être était-ce parce qu’elle ne pouvait plus supporter sa propre vie, pensez-vous. Peut-être Eleni souhait-elle s’oublier dans l’Autre ? Peut-être était-elle en fuite de son existence ?
Ces questions, bien que légitimes, elle ne se les posait pas. Personne ne se les posait.
Ou du moins, personne ne les lui posait.

Elle n’avait pas reçu d’appel du bureau, ni de son compagnon, ni même de ses parents. Peut-être n’avaient-ils même pas remarqué son absence ? Était-elle si inexistante aux yeux des autres ? Invisible ?
Mais qui était-elle pour juger ses proches quand elle-même n’avait pas daignié donner signe de vie ?

Une dernière page de tournée et un tremblement se fait sentir. Soudainement interrogative, elle se leva enfin, titubant sous ses jambes endormies depuis des heures. Les fourmis avaient laissé place à des jambes mortes qui ne la soutenaient plus. Elle dut s’allonger sur le dos en esquissant quelques mouvements, d’abord les pieds, ensuite les mollets…
Quelle drôle de sensation que de penser le mouvement sans le ressentir, tout en voyant ses membres se réveiller.

Un nouveau tremblement. Eleni se figea, attentive. La peur lui monta au ventre.
Ses jambes pouvaient à présent la porter, elle se leva, se soutenant aux meubles autour d’elle. Elle inspira, longuement, dégageant de l’espace dans ses poumons. Quelques pas, vers la fenêtre aux rideaux fermés.

Quelle heure était-il ?
Fébrile, elle dégagea le rideau. Il y avait peu de lumière à l’extérieur, mais ses yeux n’avaient pas besoin de voir que son corps a déjà compris.

Sa gorge sèche se réveilla, dans un crissement à peine perceptible.
Ses doigts s’enfoncèrent dans le tissu qu’elle tira et arracha.
Une lumière s’avança vers elle, dans l’obscurité.
Elle ouvrit la fenêtre, laissant entrer une odeur de soufre cendré.
Une main tendue.
Elle disparut.

Traité pour une sieste réussie

Les siestes sont une tradition depuis longtemps perdue dans nos contrées. En effet, après l'âge de trois ans, l'occidental du nord n'a plus la possibilité de pratiquer la sieste sans paraître malade, en décalage horaire avec ce qu'on attend d'un adulte dit "normal" ou fainéant. Pourtant, les études mettent en évidence leurs bénéfices sur la santé mentale et physique de ceux qui la pratique. Ainsi, la littérature nous informe que les siestes sont une solution à l'insomnie, permettent de nourrir la créativité, de diminuer physiologiquement le stress, et participent à la restructuration neuronale.

C'est pourquoi, j'ai choisi, après des années de pratique, de redorer le blason de la sieste, et surtout, de partager avec vous les secrets d'une bonne sieste, si ce n'est d'une sieste parfaite.

Pour une sieste idéale, il vous faudra :

Matelas
Cet élément peut paraître évident, et pourtant il ne l'est pas. Interrogez-vous. Avez-vous tendance à faire la sieste dans votre fauteuil ?
Si tel est le cas, je ne vous jugerai pas. Mais sachez que je recommande fortement une sieste sur un matelas, afin d'éviter toutes position inconfortable (et donc des douleurs au réveil et un sommeil de moins bonne qualité).
Quant au matelas, il ne doit être ni trop dur, ni trop mou. A choisir il vaut mieux qu'il soit plus dur que mou. Le matelas se choisit en fonction de votre taille et de votre poids. Plus on pèse lourd, plus le matelas doit être ferme. Si vous désirez plus d'information quant au choix du matelas, n'hésitez pas à me le dire dans les commentaires.

Coussin et literie
Le coussin ! Il n'y a rien de plus personnel qu'un coussin. Chacun est différent, à chacun son coussin. Je ne vous cacherais pas qu'en tant que personne qui dort sur le ventre, je préfère les coussins plats. Je vous fais confiance pour le coussin.
Quant aux draps de lits, je recommande une double couche. En hiver, vous pouvez prendre deux couvertures, en été une couverture et un drap fin feront l'affaire. Ceci vous permettra d'avoir un membre à l'extérieur de la couverture sans qu'il ne soit complètement à découvert.

Point très important concernant le coussin et la literie de manière général, plus les draps sont frais quand vous entrez dedans, plus vous dormirez bien. C'est scientifiquement prouvé.

Si vous choisissez de dormir seul, un deuxième coussin peut être utilisé comme doudou afin d'atteindre la meilleure position. A prendre dans vos bras, à caler entre vos jambes, tout est possible avec un coussin supplémentaire ! Laissez place à votre créativité !

Tenue
La bonne tenue pour une sieste est fondamentale. La "tenue" idéale est celle d'Adams. En effet, les études mettent en évidence que dormir nu est excellent pour la santé. Néanmoins, nous n'avons pas tous la chance ou la possibilité de dormir déshabillé, c'est pourquoi, je recommande simplement une tenue large, sans élastique trop serrant. Si vous n'avez pas la possibilité de vous changer, songez à ouvrir le bouton de votre pantalon, et si vous en portez un, à retirer votre soutien-gorge. Les armatures qui poussent dans le sein n'aident pas à trouver le sommeil en général.

Autre détail important, enlevez vos chaussettes pour la sieste. Ça ne prend que quelques secondes de les retirer, mais je vous garantis une sensation de liberté inégalable. De plus, avec la deuxième couverture (ou draps) vous n'aurez pas froid aux pieds.

Maintenant que nous avons abordé le matériel, venons-en au contexte.

Quel est le meilleur moment pour s'offrir une sieste ?

A priori, la réponse qui vient est "n'importe quand" ou "quand on est fatigué". Or, nous parlons ici de la sieste parfaite, et il existe bien des moments qui rendent les siestes exceptionnelles. Détaillons-les ensemble.

En fin d'après-midi
Nos voisins du sud pratiquent la sieste dans les heures les plus chaudes de la journée afin de se protéger du soleil, nous n'avons malheureusement pas besoin de nous cacher de quoi que ce soit. C'est pourquoi, le meilleur moment pour une sieste se situe entre 15h et 16h. Le soleil est alors à la meilleure place dans le ciel, permettant une luminosité parfaite dans la chambre. En effet, vous lisez bien, je vous propose une sieste à rideaux ouverts. Nous ne sommes pas en recherche d'un sommeil profond, nous sommes en recherche d'un moment de détente, les rideaux ouverts laissant passer une lumière douce est idéale pour trouver la juste profondeur de sommeil. Essayez, vous m'en direz des nouvelles.

Météo
La pluie est évidemment la meilleure météo envisageable pour une petite sieste d'après-midi. Vous travaillez à votre bureau le dimanche, après avoir fait une balade la matinée, une tasse de thé ou de chocolat chaud à vos côtés. Vous sentez la fatigue chatouiller doucement vos yeux, une petite moue sur le visage, il serait peut-être bien agréable de faire une sieste. Vous vous dirigez vers votre lit parfaitement préparé à vous accueillir, frais, mais pas froid. Nous sommes en automne, le chauffage est déjà allumé.
Vous vous glissez sous vos couettes, la tête posée sur le coussin, votre coussin.
Peut-être lisez-vous quelques pages avant de fermer les yeux, bercé par le son des gouttes qui tapent sur la vitre de votre chambre.
Aucune culpabilité, il fait trop mauvais pour sortir. Vous avez déjà accomplie des tâches importantes le matin, et il vous reste quelques heures avant de devoir préparer le repas. Vous pouvez simplement vous laisser bercer par l'eau, les ploc ploc ploc réconfortants de la pluie.

Après l'amour
Nous ne pouvons pas explorer la sieste sans aborder la sieste post ou pre-coïtale.
Je vous passerez les détails étant donné le public relativement jeune qui pourrait me lire, je fais confiance à votre expérience et à votre imagination pour comprendre mes propos.
La sieste para-coïtal est complexe, il s'agit d'être en accord avec l'autre. Si votre partenaire a des tendances hyperactives, peut-être aura-t-il du mal à comprendre votre désir de dormir et souhaitera vous réveiller à sa manière. A vous de voir si vous souhaitez interrompre votre sieste. N'oubliez pas que vous avez le droit de dire non. Par contre, la sieste post-coïtale est en général mieux comprise par le commun des mortels. Il est rare que l'on se fasse sermonné pour s'être permit de fermer les yeux quelques minutes après l'acte. La question réside plutôt dans l'accompagnement ou non lors de la sieste. Peut-être souhaiteriez-vous être accompagné lors de votre sieste ? N'oubliez pas que chacun est libre de ses choix, si votre partenaire ne souhaite pas dormir à ce moment-là, ne vous vexez pas. Chacun doit être à l'écoute de ses besoins, de ses désirs, de ses limites. Ce n'est pas contre vous. Vous avez passé un très bon moment à deux, le fait que l'autre ne désire pas rester pour une sieste ne retire rien de ces bons moments à deux.

Par contre, si votre compagnon veut se joindre à vous pour une sieste, sachez qu'il est rare de trouver la sieste parfaite dès la première fois. Il va falloir communiquer, prendre son temps, s'ajuster. Vous devrez apprendre à vous connaitre, en vous respectant mutuellement. Peut-être l'autre n'aura-t-il pas les mêmes goûts que vous, ou ne dormira pas aussi longtemps que vous. Ce n'est pas grave, profiter de l'ici et maintenant.
Il arrive d'ailleurs souvent qu'un couple commence une sieste ensemble et que l'un des deux doivent terminer seul. Appréciez ces moments de solitude entre vous et vos draps.

Néanmoins, voici quelques conseils pour réussir une sieste en duo :

- Attention à la position. Si vous vous endormez avec la tête de votre compagnon sur votre bras, vous risquez des fourmis qui vous réveillerons prématurément. Privilégiez une position en cuillère.
- Attention aux draps. Si vous pratiquez la double couette comme conseillé, sachez qu'il y a moins de probabilité de vous retrouver découvert. Un autre avantage à la double couette, n'est-ce pas ?

Durée
Combien de temps doit durer une sieste ? Les scientifiques recommandent de ne pas dépasser les trente minutes, au risque de tomber en sommeil profond et de vous réveiller au milieu d'un stade de sommeil qui vous laissera plus fatigué que reposé.
Personnellement, après plusieurs années de pratique, je n'ai plus de difficulté à siester de longues heures. Tout est une question d'entrainement.
Cependant, au début je recommande des petites siestes de trente à quarante minutes, afin de ne pas perturber votre cycle de sommeil et de pouvoir encore vous endormir le soir sans difficulté. Ensuite, seulement si vous vous sentez prêt, vous pourrez augmenter par tranche de quinze minutes environ.

Conclusion

Nous arrivons à la fin de ce traiter qui, je l'espère, vous aura informé sur les siestes, leurs bienfaits et leur pratique idéale.
Ces informations sont tirées de mon expérience personnelle et de mes longues années de recherche à ce sujet. Toutefois, la sieste est une question très personnelle, si vous ne vous reconnaissez pas dans tel ou tel point, ne vous inquiétez pas. Soyez simplement à l'écoute de vous-même et vous pratiquerez, je n'en doute pas, de très belles siestes.

Lorelaï Peony (ou plutôt celle qui se cache derrière ce pseudo)

Dans espoir, y a poire

Tu sais, mon problème c'est l'espoir.
On dit que l'espoir fait vivre.
Moi il me tue à petit feu.
L'espoir fait vivre ce qui devrait déjà être mort.

C'est l'espoir qui m'a fait attendre trois ans avant de quitter mon mari.
L'espoir me tue à petit feu.

Il me ronge de l'intérieur.
Il s'insinue en moi.
Dans mon esprit.
Il l’obscurcit.

Quand je balais l'espoir, mon esprit redevient clair.

L'espoir, c'est la difficulté à lâcher prise.
L'espoir c'est entretenir l'incertitude.

Des tâches noires qui m'empêchent de penser.

C'est ça l'espoir pour moi aujourd'hui.

- Ariane

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Tu sais, ce qui me tient, c'est l'espoir.
Sans ça, j'aurais lâché il y a bien longtemps.

Visualiser le bout du tunnel.
Le voir. Le sentir.
L'approcher un peu plus chaque jour.
Malgré la fatigue, malgré la mort qui s'insinue en moi.
Qui bat dans chacune de mes cellules.
Qui me veut.

C'est l'espoir qui me tient.

Celle de voir mes enfants grandir.
De les voir devenir parents à leur tour.
C'est cet espoir qui me donne le sourire malgré la souffrance.
C'est elle qui coule dans mes veines, qui fait battre mon cœur.
Qui me donne du souffle.
Encore.
Encore un peu.

Sans l'espoir.
Sans cette lumière.
Je ne serais déjà plus rien.

- Solène

Quoi t'écrire Lorelaï que tu ne saches déjà ?

Plusieurs mois que nous partageons nos maoutxs en toute intimité. Avec pour seul fil rouge, une bienveillance à toute épreuve ; réconfortante, rassurante. Collectionner des impressions textuelles dans le même carnet que toi, j'aime ça. Nous sommes différents, notre expression l'est aussi. La tienne est identifiable. Tu n'écris comme personne ici, je peux reconnaître tes textes sans en voir la signature. Ils sont empreints d'une légèreté désarmante, acérée. Je ne sais pas si ça se dit, mais ils vont bien avec ta voix. Tu as le timbre de tes récits. J'ai vu ton écriture évoluer avec toi, en seulement quelques semaines. Mais quelles semaines ! Tu as sculpté ta narration comme on taille une cane dans la branche d'un vieil arbre ; utilisant la puissance de tes émotions comme une véritable lame sur chaque passage, qui devient vite un escalier sur lequel t'appuyer pour progresser. Et sortir. Renaître comme toi seule est capable de le faire ; neuve et puissante, insolente de fraicheur. Surprenante.

N'arrête pas,

Élius

Doux secret

Assis, dans son fauteuil, face à la télé. Il ne regarde pas l'écran, du moins pas celui-là. La tête plongée dans son téléphone, il tchatte, il sourit. Il est vivant, il s'anime. Il l'anime aussi, elle. L'autre. Celle qui lui répond. Les autres, celles qui lui répondent. Car dans son monde virtuel, elle n'est pas qu'une, elle se multiplie. Elle prend un -s.

Elle, la vraie, la réelle. Sa femme. Son amie. Sa petite-copine comme on dit, elle est assise à ses côtés. Dans le fauteuil, face à la télé. Mais elle ne regarde pas l'écran, du moins pas celui-là. Elle passe son doigt sur la douce surface de son téléphone, elle joue. Naïve. Elle ne sait pas.

Elle croit, elle s'imagine, qu'il parle avec des amis. Des amis qu'elle connait, ceux dont il lui parle. Elle le croit, elle s'imagine. Elle le veut. Elle veut y croire.
Surtout, ne pas de poser de question.
Ne.pas.se.poser.de.question.

Vivre sa petite vie, tranquille.

A vingt deux heure, elle passe dans la salle de bain, elle se démaquille. Elle se rafraîchit.
Lui ne porte pas de masque de cette sorte. Il n'a rien à retirer, du moins rien qui ne lui obstrue les pores.
Il en profite, encore quelques mots en douce.
Entre deux portes.

Elle, envoie encore quelques mots à ses copines, elle rit.
Elle range son téléphone, ouvre la porte de la salle de bain.
Il peut rentrer.
Ils se brossent les dents.
Ensemble.

Il la prend par la taille, pose son menton deux secondes sur son épaule, ils se regardent dans la glace, se sourient.
Il l'aime.
Elle le sait.

Ils vont se coucher, ensemble.
Ce soir, ils ne coucheront pas. Trop fatigués, longues journées.
Mais il l'embrasse, tendrement, doucement.
Elle lui rend son baiser et se retourne, tandis qu'il ferme les yeux.

Elle l'aime.
Il le sait.

HRPG:

La vie c'est de la Mer**
Traité

La vie, mes amis, c'est de la Mer**.

Si vous me connaissez un peu, vous savez que cette phrase est mon leitmotive. Peut-être vous dites-vous que je suis une personne pessimiste qui ne sait pas voir les plaisirs de la vie. Je me permets de rectifier ceci dans ce traité.

La vie, c'est de la Mer**. Lorelaï - mon personnage, pas moi - ajouterait "c'est ce qui a rend belle". Et elle aurait raison.

La Mer**, c'est organique, c'est naturel. C'est un passage obligé.
La vie, c'est pareil.

Pas toujours agréable, on est d'accord, surtout si vous avez des hémorroïdes, mais obligé quand même.
La vie, c'est pareil.

C'est universel, qui ne chie pas de temps en temps ?
La vie, c'est pareil.

Parfois, on est constipé, on se sent bloqué.
La vie, c'est pareil.

Parfois, ça va trop vite, c'est incontrôlable, c'est ce qu'on appelle la diarrhée.
La vie, c'est pareil.

La Mer**, ça donne la vie. C'est compostable, c'est fertile. Les champignons de Paris ne poussent-ils pas sur de la bouse de vache ?
La vie, c'est pareil.

La Mer** change en fonction de ce que l'on ingère. Si on mange sainement, qu'on prend soin de son corps, ça se voit dans les toilettes. Et inversement, si on ne prend pas soin de notre corps, qu'on le maltraite, qu'on n'est pas à l'écoute de ses besoins, de ses limites, ça se voit également une fois sur le pot. Et ça peut faire mal.
La vie, ben, c'est pareil.

Alors crois moi, toi lecteur, je sais ce que je dis quand je dis que la vie c'est de la Mer**.
Mais c'est ce qui la rend belle.

Oh Cuty Loly!

Je ferais court car peu de mots peuvent acclamer ce dernier texte!

Quel dithyrambe pour un paltoquet! J'en reste coi.

Quelle déclaration! Cela coule tellement de source.

J'aimerai qu'un jour je sois autant considéré pour mériter tel ouvrage.

Bravo et merci.

Guéthenoc Ursion, pour te servir.

Coucou twa !

J'viens vite par ici, parce que j'adore trop tes traités genre parfwa j'fais le même genre de choses mais sous forme de théorie alors ça me fait rire, puis la vie c'est de la Mer** on oublie pas, et tes mots en proses un peu comme ça, eh bien ça rend trop bien. Le reste aussi itout. Fin quoi qu'il en soit ça touche d'une manière ou d'une autre, ça ne laisse pas indifférent, loin de là, c'donc pour ça que je passe un coup de vent pour le dire. Parce que c'est beau, et qu'il faut faire attention à ce qui est beau. Wala.

Du coup heu, je vais continuer à stalker par ici, j'vais même avoir une tite notif là maintenant

Des câlaigles, quatre précisément,

Mary

HRP:

Emportée

Solange était allongée sur le dos. Le sable lui chatouillait les omoplates, s'infiltrait dans son t-shirt, entourait son corps. Elle fixait le ciel bleu, elle le fixait intensément. Espérant une réponse. Un message porté par un hydravion, une forme révélatrice dans un nuage, un oiseau peut-être. Elle aurait accepté tout type de signe. Mais le ciel restait bleu. Invariablement bleu. Du même bleu clair et heureux.

Elle avait d'abord été aveuglée pendant plusieurs heures par le soleil d'été qui frappait et lui brûlait lentement la peau. Sa peau mate lui donnait une certanie marge qu'elle avait dépassé depuis longtemps. Son corps brûlait, picoré par le sable.
Puis le soleil était descendu, se dirigeant doucement vers l'océan pour aller s'y cacher, lui permettant d'ouvrir les yeux et de fixer le bleu. Encore et encore. Longuement.

Elle attendait.
Elle pouvait être patiente.
Malgré ce qu'on disait d'elle.
Elle savait qu'elle pouvait être patiente.

S'il était question d'attendre, elle pouvait attendre.

Alors, elle attendait le signe, le signal, l'alarme.

L'annonce avait été terrible. Tranchante.
Au détour d'une tartine.
Un mot.
Simple.
Coupant.

Ou deux ? Trois mots ?
Elle ne savait plus.

L'idée était tranchante.
Elle ne l'aimait plus.
Elle se demandait si elle ne l'avait jamais aimée.

Son cœur s'était alors séparé en deux morceaux distincts, bien propres. Bien nets.
Pas de giclée de sang, pas de tâche.
Deux parts égales coupées au sabre.

Elle en était restée figée.
Elle l'était encore d'ailleurs.

Étendue sur la plage, Solange attendait.
Attendait-elle un élément de réponse ? D'explication ?
Quand l'amour s'était-il enfuit ? Quand avait-il disparu sans qu'elle ne le remarque ?
Était-elle si aveugle pour ne pas voir que la flamme s’éteignait ?
La passion s'était-elle éteinte à petit feu ou avait-elle été soufflée par une bourrasque soudaine ?

Elle s'était toujours imaginée que si l'amour que Sylvie lui portait s'affaissait, elle le ressentirait.
Cet amour berçait sa vie depuis si longtemps.
Éteindre l'amour, c'était comme nier une part d'elle-même. C'était comme lui retirer cette greffe qui lui permettait de vivre chaque jour un jour de plus.

Peut-être Sylvie se trompait-elle ?
Peut-être l'aimait-elle encore ?
Encore un peu.
Juste un peu.

Et pourtant, cette brisure. Son cœur scindé au laser.
Cette douleur, sobrement lancinante ne mentait pas.
Elle ne l'aimait plus.
Sa tête en doutait.
Son cœur le savait.

Alors Solange s'était levée, avait enfilé ses tongs, roses, comme la barbe à papa.
Et elle avait descendue la rue jusqu'à la mer.

Elle n'aimait pas la mer, Sylvie non plus.
Une Sylvie, ça aime les bois, la nature, la verdure.
Une Solange, ça aime une Sylvie.

Elle arriva sur la plage, déposa ses tongs sur le bitume et traversa le sable chaud du matin d'été.
Elle s'était allongée dans la partie haute de la plage, elle aurait ainsi le temps de voir venir pensait-elle.

Et elle avait attendu.
Et elle attendait encore.

Le son de l'eau s'était rapproché au fur et à mesure que le ciel devenait rouge.
Bientôt elle sentit les vagues chatouiller ses orteils.
Elle sourit. Elle n'avait pas pensé à la fraîcheur de l'eau qui calmait et piquait sa peau rouge elle aussi.

L'eau l'entourait petit à petit, s'invitant dans ses oreilles, étalant ses cheveux noirs autour d'elle. Faisant de son visage le centre d'un soleil qu'elle composait.
Les vagues recouvraient et découvraient son ventre, sa poitrine.
Le gout salé réveillait ses narines.

Son corps se soulevait parfois, elle était emportée, puis déposée.
Bercée.

L'eau montait encore.
Encore.

Elle dut serrer le ventre, faire la planche.
Et elle ferma les yeux.

Il n'y eut pas de signe. Pas d'alarme. Pas de signal.

Les yeux fermés, elle se laissa emporter.

Note:

L'Échappée Belle

Quelques notes de musique qui parcourent ma peau, tandis que je plonge mon regard dans le tien.
Tes mains dansent sur l'objet qui répond à tes gestes, à ton intensité amoureuse.
Car tu le dessines, tu l'entoures, tu l'envoutes de ton être.
Vous ne faites plus qu'un, seul et unique, et moi je m'en délecte.

Quelques notes de musique qui résonnent dans mes poumons et dégagent ma gorge.
Qui s'offre.

Quelques notes encore qui circulent, qui battent dans mes veines.
Auxquelles je m'abreuve.

Dans cette danse intime entre toi et le son.
Ce partage intérieur, entre toi et toi et moi.

Un frisson de tendresse et d'amour me parcoure le dos, tandis que je ferme les yeux et plonge entièrement en moi-même.
Un cadeau caché de tous.
Un cadeau révélé à moi seule.

Dans lequel tu m'accompagnes.
Toi et toi et moi.

---

Merci Élius d'avoir partagé avec moi cette mélodie qui m'a inspirée.

Quelques palpitations

Quelques palpitations.

Dans ses veines bouillantes, le sang passe et repasse, s'étend, prend la place.

Quelques palpitations qui font rougir ses joues, accélèrent son cœur. Accélèrent son souffle.

Pas de mots.
Aucun.
Jamais.

Le simple mouvement, les mains, les hanches.
Le regard aussi.

Tant de regards.

Et cette intensité sur sa bouche, dans sa gorge.
Pas de mots.
Mais des sons.
Qui la font frémir.
Qui la rendent vivante.

Une danse sans musique, silencieuse.
Aux pas qui résonnent entre ses lèvres.

Une ébauche.
Croquis parfait de ce rêve mille fois pensé.

Une douceur entrelacée, d'idées et de réalité.

Quelques palpitations, qui enjoignent son cœur à s'offrir dans la danse.
Qui reposent sa tête.

Et ce souffle qui marque le rythme.

Poussière dense

De la terre dans le cœur.

Une poussière, dense, noire qui stagne au fond de l'organe vital.

Une couche lourde.
Épaisse.
Immobile.
Arrêtée.

Un poids vide.
Comme un autre.

Une douleur aussi.
Étriquée.
Au bas du ventre. Dans les entrailles.

Ralentie.
Qui se traine et qui envoie sa peine dans ses membres.
Qui rayonne d'une luminosité froide.
Qui mord sa peau.
Le croisement de ses os.
Sa nuque.
Ses jambes.

Et cette pellicule épaisse qui colle à sa peau, qui descend jusqu'au sol de pierre.
Qu'elle gratte de ses ongles abîmés.
Qui l'attache à cette idée. Cette pensée dont elle ne sait se défaire.

Répétition creuse.
Jusqu'au mur.
Froid.
Violent.
Qui arrête d'une trace claire, nette, précise et providentielle.
Salvatrice.

Pour enfin quelques pas, un claquement.
Un mouvement, et l'eau qui coule.
Qui aère.
Qui respire.

Des gestes qui s'adoucissent, se transforment.
Une caresse qui prend place.
Une peau qui resurgit.

Puis cette toux déchirante où elle recrache enfin les mots cendrés qui la lestent.
La douleur qui se propage et s'affirme.
Qui prend sa place et disparait dans un rayonnement doucement chaleureux.

Les yeux ouverts sous la chaleur coulante qui purge et efface.
Quelques traces qui marquent pourtant le passage essentiel.
Qui s'installent sur son corps. Son être. Sur elle.

Nouveau départ.

Cette légèreté

Texte non abouti

Une légèreté qui frappe, qui s'ancre, qui se teste, qui s'élance, haut, fort, loin.

Un bond grandissant, qui creuse le sol et s'envole au-dessus des toits, englobant la ville.
Qui respire pleinement.

Un départ nouveau, qu'elle attendait, qu'elle a attendu longtemps sans même le savoir.
Et enfin, ce décollage, imminent, immédiat, à l'instant.

Un élancement dans tout son corps, une inspiration qui traverse son corps de part en part, la propulsant dans l'air.
Juste assez pour profiter de la vue qui s'offre à elle, ouverte, libre, un horizon sans fin.

Un crissement dans son cœur quand elle atteint la cime des arbres, un pincement, Claire se mord la lèvre.

D'où lui vient ce plaisir ? Cette sensation de richesse infinie qu'elle découvre en elle-même, dont elle se délecte ?

La vie ne lui avait jamais paru particulièrement lourde, elle s'était toujours laissée guidée par les autres, ses parents, ses professeurs, ses amis. Puis, en grandissant, elle avait trouvé ce qui lui plaisait, elle s'était forgé ses idées, parfois dans la revendication et la révolte, souvent dans le respect de l'autre et l'amour de soi. Elle ne s'était jamais sentie lourde, pourtant à cet instant elle se sentait légère.

Cette différence la surprenait, elle ressentait enfin, par contraste, les poids qu'elle avait porté avec elle durant tant d'années. Elle ressentait la liberté dans ses jambes qui pouvaient enfin l'envoyer au ciel comme une feuille portée par le vent.

Et elle en profitait, elle en profitait comme jamais elle n'avait profiter de rien d'autre.
Aucune tarte au citron, aucun macaron, aucune lecture, aucun film ni paysage n'avait la saveur de ce qu'elle vivait à cet instant.

Elle goûtait enfin à la liberté d'être. D'exister tout simplement.
Et cette légèreté.

Owiiii!!! Lorelaï qui écrit! Je n'avais jamais vu ce sujet, j'ai hâte de lire tous ces textes!!
En tout cas, ça fait plaisir de voir de tes écrits en dehors de nos petits rps habituels. C'est très différent, c'est plus "poétique" et plus "profond", j'aime beaucoup. En même temps, ça permet de connaître un peu plus la Lorelaï de la vraie vie et pas seulement le personnage.

Pour l'instant, j'ai seulement lu "Poussière Dense", et j'ai vraiment adoré. C'est toujours plaisant de lire quelque chose et de remarquer que y'a pas que nos yeux qui picotent à cause de l'écran et de la fatigue, mais aussi nos bras, à cause des frissons et des émotions qui nous viennent en lisant de petites oeuvres comme ça.

Bref, tu écris bien, continue comme ça, je t'aime, bisou bisou.

Fergus :kiss:

Fergus:

Amour Naissant

Lui, dix sept ans, le cœur battant, à tout rompre, sans vraiment savoir pourquoi, ni pour qui. Le cœur qui s'emballe trop vite, trop souvent, mais jamais longtemps. Elle, tout juste le même âge, pas tout à fait timide, le sourire espiègle. Le cœur qui se promène, qui butine, qui goûte par-ci par-là aux doux regards des uns, aux charmants sourires des autres. Tout deux, une rencontre au coin d'un banc, au détour d'un bureau, sur fond de professeur qui parle, qui radote.

Puis ce regard, malicieux, au gout de réglisse, qui s'accroche. Elle se mord la lèvre, ne s'en aperçoit même pas, lui voit tout, chaque détail. Cette fossette dans le sourire qu'elle lui rend.

Un silence, le cours se termine.
La gorge sèche, il inspire longuement. Pas ce soir. Demain peut-être. Et il rentre, la tête pleine de son regard, de ses yeux d'un bleu pastel. Il traverse les rues froides d'Oslo, il retrouve son lit. Il ne ferme pas les yeux, il a peur de perdre son image, de l'oublier. Elle qui berce son cœur depuis le début de la soirée. Elle qui le fait sourire sans un mot.

Et le matin qui se réveille, qui éclaire, qui le relance. Il se prépare, se fait beau, prend ses affaires et accourt jusque dans la salle de classe. Il ouvre la porte, la cherche du regard, ne la trouve pas. Trop de monde, il ne sait pas, il grimace et souffle. Et si elle ne venait pas ?

Le cœur serré, il s'installe finalement, entre deux étudiants, il répond vaguement aux questions de ses camarades, la tête ailleurs. Il aurait dû lui parler, s'avancer, lui demander son nom. Comment s'appelle-t-elle ? Zoé ? Camille ? Joséphine ? Peu importe le nom, du moment qu'il peut revoir ses lèvres s'agencer pour faire bondir son cœur, encore une petite fois.

Enfin une main, sur son épaule, douce, chaude, inconnue. Il se retourne, il respire. Elle est là, il plonge ses yeux dans son regard. Il n'entend pas, pourtant elle parle, il voit ses lèvres bouger, ses sourcils se froncer, elle l'interroge. Il cligne plusieurs fois des yeux, il se concentre.
- Félix ? Tu veux bien faire équipe avec moi ? On doit se mettre à deux pour le cours.