En Terrasse / Le Potager

Depuis son plus jeune âge, Joséphine n'avait jamais vraiment les pieds sur terre. Elle partait souvent dans ces pensées et de ne plus trop faire attention à ce qui l'entourait. Parfois, elle causait des problèmes. Elle en était souvent le moteur.
En entrant à Poudlard, la Serdaigle s'était promis de ne pas ennuyer qui que ce soit. Quand cette tasse se fracassa sur le sol, son coeur loupa un battement.

Eeeeeeh

La jeune fille regarda effarer l'homme qui s'était levé. Curieuse de sa réaction, elle ne sut pas le lâcher des yeux. Et en même temps, elle voulait partir en courant. Mais ces jambes ne suivaient pas son envie. Elles tremblaient, pas par peur, car Joséphine n'était en aucun cas une froussarde, mais parce que ces jambes et une bonne partie de son corps étaient couvert de boue. Et l'air frais du matin n'arrangeait rien. Joséphine suivit le regard de l'homme vers la mare de café qui coulait vers la plantation.

Bon on va dire ça fera de l'engrais hein

Lorsqu'il reporta son attention sur elle, Joséphine le fixa dans les yeux.

Vous savez qu'on a une vraie entrée pour les clients hein ?
Désolée

Il avait des yeux qui lui donnait un air très doux. la jeune fille sentit son coeur se calmer. Elle le sentait, il n'allait rien lui faire. Le regard de l'homme s'était arrêté sur son livre. Depuis le début, elle le serrait contre elle, comme si c'était la chose la plus précieuse au monde.

Évidemment dit-il en levant les yeux aux ciels.

Lorsqu'il se pencha pour ramasser les débris de tasse. Joséphine se dit que c'était le moment de déguerpir. Mais elle avait l'impression que la boue glacée qui lui collait contre la peau, l'en empêchait. Elle ne se rendit compte que maintenant qu'elle claquait des dents.

Vous tremblez de froid, j'vous fait un chocolat.

L'homme lui avait dit ça avec un petit sourire. Il semblait heureux. La conscience de Joséphine lui disait "Tu t'excuses et puis tu pars !". La jeune fille lui répondit avec un petit sourire timide et hocha la tête. Elle ne comprit pas sa réaction, elle ne la comprendrait même jamais. Elle sentit les faibles rayons chauds de soleil réchauffer sa peau glacée.
Effectivement, c'était le printemps.

Un faible sourire, un imperceptible hochement de tête. Elias sort sa baguette magique de sa poche, affiche un regard qui se veut rassurant Consectetuer Dryer. Sécher l'humide viscosité de la terre, réchauffer le tissu. Histoire que la Serdaigle congèle pas sur place le temps qu'il fasse sa préparation. Je r'viens tout de suite il annonce en passant la porte des Trois-Balais d'un pas vif. Les lieux sont toujours vides, le comptoir immaculé. Elias s'y dirige rapidement et entame son travail avec minutie et application.

L'eau bouillie, le chocolat ciselé, le mélange fouetté, la vanille parsemée, la chantilly ajouté en spirale sur le dessus de la tasse fumante. Il décide de s'en faire un aussi, avec une pointe de café, avant de repartir les deux boissons en main pour l'extérieur. Et voilà ! Il dépose sur la table les deux gourmandises et adresse un clin d'oeil à la jeune fille en prenant place en face d'elle. Rien de mieux pour égayer sa journée non ? Puis sur le ton de la conversation, ses deux mains en coupe autour de sa propre tasse, il ajoute Alors c'est quoi ce livre auquel vous semblez tant tenir ?

Et voilà !

Avec un clin d'oeil, l'homme déposa une tasse devant elle. D'habitude, elle n'était pas si fan du chocolat chaud mais là, Joséphine était prête à le boire d'une traite. Mais par politesse, elle prit délicatement la tasse entre ses mains et prit une petite gorgée, qui réchauffa son corps tout entier. Malgré le sort que l'homme lui avait jeté, elle ne s'était pas sentie complètement réchauffée. Elle s'était enveloppée dans sa grosse écharpe mais ça n'avait pas suffi. Et là, il ne suffisait que de cette gorgée pour sentir la chaleur parcourir son corps. La Serdaigle déposa sa tasse et esquissa un sourire au jeune homme.

Rien de mieux pour égayer sa journée non ?

La jeune fille hocha la tête en guise d'approbation.

Alors c'est quoi ce livre auquel vous semblez tant tenir ?

L'homme semblait vraiment gentil et cherchait juste à faire la conversation. Elle se rendit compte qu'elle avait laissé son livre sur ces genoux, elle le déposa sur la table, histoire de se mettre à l'aise.

Je ne crois pas que vous connaissez. C'est un livre moldu. On me l'a offert Noël dernier. J'avoue que j'ai plus tendance à y noter des observations qu'à le lire.

Elle avait parlé d'un ton nettement plus posé et confiant. Elle regarda discrétement autour d'elle.

En tout cas, un grand merci... j'ai entendu que, ici, le gérant n'était pas un tendre. Je crois que je ne serais pas revenue vivante au château. Merci !

Joséphine sourit et baissa timidement les yeux.

Entre le séchage improvisé et le chocolat vanillé, la Serdaigle semblait avoir repris des couleurs. Voilà qui faisait plaisir à voir. Je ne crois pas que vous connaissiez. C'est un livre moldu. On me l'a offert Noël dernier. J'avoue que j'ai plus tendance à y noter des observations qu'à le lire. La tête du sorcier bascula légèrement sur le côté tandis qu'il affichait une imperceptible moue déçue. Moldu, il connaissait. Ça lui était même trop familier. Il aurait préféré magique. Un bon vieux manuel d'école, ou un de ces bouquins que les élèves empruntaient à la bibliothèque de Poudlard, bourrés d'informations dont il était si friand ces temps-ci. En tout cas, un grand merci... j'ai entendu que, ici, le gérant n'était pas un tendre. Je crois que je ne serais pas revenue vivante au château. Merci ! Dégustant quelques lampées de son lait chocolaté, Elias hausse un sourcil. Il pose la tasse avec délicatesse et jour avec l'anse entre ses doigts agiles.

Mais de rien ! Je ne pensais pas avoir si mauvaise réputation au château cela dit, il avance avec un rire amusé. Quoi que je ne suis pas ici depuis si longtemps, alors peut-être s'agit-il de mon prédécesseur. L'Artyste. Ou le mec le plus taré qu'il connaisse. C'était pas un tendre, mais c'était pas un dur non plus. C'était un cas à part, très, très spécial. Qu'Elias appréciait tout particulièrement. C'est quoi les notes que tu prends dans ton bouquin là ? L'intérêt est réel, lui-même ayant tendance à parsemer quelques uns de ses livres d'encre quand l'envie lui en prenait. Jouant toujours de l'anse du mug, il fit soudainement un geste trop abrupt et la tasse quasi pleine vint se déverser sur la table. m*rde, désolé ! Gaffe à ton livre ! Il se lève à moitié et se précipite pour redresser le contenant, constatant les dégâts avec effarement. Clairement c'était pas une bonne journée pour fêter l'arrivée du printemps. Du bout du bras, il commence à éponger le chocolat du pauvre carré de serviette qu'il avait apporté avec les boissons sans se rappeler vraiment qu'il est un sorcier, avec une baguette qui aurait clairement pu faire le travail non seulement plus vite, mais surtout d'une façon bien plus efficace. Ah, la, la, j'suis désolé vraiment !

Sur ces mots, Joséphine vit l'homme haussé un sourcil. Elle vit son regard s'illuminer d'une lumière d'amusement.

Mais de rien ! Je ne pensais pas avoir si mauvaise réputation au château cela. Quoi que je ne suis pas ici depuis si longtemps, alors peut-être s'agit-il de mon prédécesseur.

Le teint de la jeune Serdaigle vira de nouveau au pourpre. Et voilà ! Elle avait encore commis une bourde. Elle aurait dû se douter qu'il était le gérant, vu l'heure, il n'y avait personne d'autre aux alentours. Mais cela était vrai, ça devait être l'ancien, elle avait entendu plusieurs rumeurs assez effrayantes venant de ses camarades. Mais lorsqu'elle regardait l'homme qui se tenait assis en face d'elle, il était loin d'être le profil de leurs histoires. Encore une fois, elle y avait cru, il fallait vraiment qu'elle fasse un effort de critique. Pensive, elle tapota son bouquin, tout en fixant les mains de l'homme joué avec sa tasse.

C'est quoi les notes que tu prends dans ton bouquin là ?

Joséphine eut un petit sourire. Elle pouvait lire dans le regard de l'homme que la curiosité était réelle. Il n'était pas le premier à lui demander, mais il était le premier à être vraiment intéressé. Elle n'avait jamais vraiment fait lire ou parler de ces écrits à personne. Même à Posie.

J'écris plutôt mes pensées, mes observations. En fait, j'aimerais écrire un...

Et là, la tasse glissa des mains de l'homme. Le liquide qu'elle contenait se vida sur la table. Joséphine arriva à épargner une partie de son livre à temps.

m*rde, désolé ! Gaffe à ton livre !

Avec son petit carré de serviette, il se mit à épongé la flaque de chocolat.

Ah, la, la, j'suis désolé vraiment !

La Serdaigle sortit sa baguette de sa poche. Et puis, se ravisa, il était interdit de jeter des sorts en dehors de Poudlard. Elle prit alors des mouchoirs et aida le gérant à éponger la table. Quelques minutes, plus tard, elle fût comme neuve.
La jeune fille émit un petit rire.

Finalement, vous êtes aussi maladroit que moi. Deuxième tasse de la journée pour nous deux, j'espère que votre stock n'en pâtira pas.

Elle regarda son livre, fort heureusement, ces notes n'avaient pas été touchées.

Et ne vous inquiétez pas pour mon livre, j'ai l'habitude. Je suis une tête en l'air parfois.

C'était un peu partie remise comme on dit. Heureusement elle était pas rancunière l'aiglette, comme lui ne lui en avait pas forcément voulu d'avoir déverser son premier café dans le potager. Finalement, vous êtes aussi maladroit que moi. Deuxième tasse de la journée pour nous deux, j'espère que votre stock n'en pâtira pas. Elias fit une moue amusée. Cette tasse au moins ne s'était pas cassée. Elle était un peu ébréchée. Rien qui ne pourrait être réparée. Il s'y essaierait plus tard, il y voyait là un exercice idéal pour tester sa magie sans baguette. Et ne vous inquiétez pas pour mon livre, j'ai l'habitude. Je suis une tête en l'air parfois. Il adresse un sourire contrit à la jeune fille et passe un doigt distrait sur la brèche, hésitant à se servir un nouveau chocolat, puis se ravisant. Eh bien je crois que ce n'est pas un jour à petit déjeuner il concède en soupirant.

Reportant son attention sur l'ouvrage, il fait un signe du bout du menton. Bon il a failli être noyé dans la boue, puis sous le chocolat. C'est un rescapé ton bouquin. Ça fait qu'il est précieux hein ? Alors quoi c'est un genre de journal intime ou y a un plus grand projet qui se dessine ? Il est curieux, et il cherche aussi un peu à tuer le temps. Quitte à faire une croix sur son petit déjeuner ça lui ferait au moins une bonne conversation. Ça pouvait nourrir, une bonne conversation, si tant est qu'elle avait de la profondeur. Et cette fille là elle avait l'air assez intéressante pour en apporter, de la profondeur. C'était peut-être pas un hasard si elle avait échoué dans son potager de si bon matin. Alors il attendait, le regard pétillant, le sourire impavide.

La jeune fille répondit au sourire désolé du gérant.

Eh bien je crois que ce n'est pas un jour à petit déjeuner avait-il soupiré

Joséphine hocha la tête en guise d'approbation. C'était surtout une matinée assez spéciale. Loin de son train-train quotidien en même temps, elle s'était levée aux petites heures. Et avait même sauté son déjeuner. La Serdaigle essayait tant bien que mal de frotter le chocolat sur son livre, histoire que ça soit quand même plus agréable à lire et à écrire par la suite.

Bon il a failli être noyé dans la boue, puis sous le chocolat. C'est un rescapé ton bouquin. Ça fait qu'il est précieux hein ? Alors quoi c'est un genre de journal intime ou y a un plus grand projet qui se dessine ?

Elle commençait à apprécier cet homme. Il semblait lui parler et poser des questions sans porter aucun jugement, il lui portait de l'intérêt. Et puis, il était agréable et il avait quelque chose qui la fascinait. Il devait être un homme assez intéressant. Joséphine ne parlait que très peu de ses projets. Enfin, il n'y avait pas beaucoup de monde qui lui demandait vraiment ou ne comprenait pas. Touchée par sa question, ces joues avaient repris une couleur rosâtre.

He bien, j'aimerais étudier la magie dans les différentes cultures et puis voir le mode de vie et de pensée de ces sorciers, donc voyager dans le monde. Je sais, c'est un peu bizarre mais ça peut-être intéressant.... Et hum, j'aimerais publier mes recherches, écrire des livres.

Elle fit un petit sourire à son interlocuteur.

Je prends des notes sur tout ce que j'observe. Je voulais venir plus tôt à Pré-au-Lard... Pour décrire la vie du village. Après parfois, j'écris des citations ou des pensées que j'ai.

Expliquer son rêve, mettait Joséphine dans l'embarras. Peut-être par peur qu'on la voit comme quelqu'un de bizarre ?

Et vous, vous avez des projets ?

La Serdaigle était directement passée du coq à l'âne. Peut-être que l'homme aussi voulait un peu parler de lui. D'ailleurs, elle ne lui avait même pas encore demander son nom.

Y a comme un sentiment de déjà-vu qui prend Elias alors que la sorcière évoque ses rêves d'aventures. Voyager à travers le monde, découvrir des cultures différentes, de nouveaux modes de vie... c'était un peu la base de ce qui avait été son existence, il y a quelques années de ça. A ceci près qu'il n'avait jamais eu l'intention d'en écrire un livre. Pour qui l'aurait-il fait ? Il n'avait entamé l'aventure que pour lui-même, et n'avait à aucun moment cherché à en faire profiter autrui. Cette fille là avait peut-être un peu plus de générosité que lui. Plus de patience aussi, car la rédaction d'un ouvrage demandait un sens de la rigueur et un travail quotidien que lui n'aurait pas apprécié générer. Je prends des notes sur tout ce que j'observe. Je voulais venir plus tôt à Pré-au-Lard... Pour décrire la vie du village. Après parfois, j'écris des citations ou des pensées que j'ai.

Croisant les bras, Elias observe la jeune fille qui lui fait face. Oui, elle avait sans doute les épaules pour accomplir ce genre de rêve. Elle en était déjà aux prémices, et elle n'avait pas quitté les bancs de l'école. C'était le signe d'une vraie détermination, et sans doute aussi de beaucoup de passion. Et vous, vous avez des projets ? La question désarçonne Elias, qui n'avait vraiment pas l'habitude qu'on s'intéresse aussi directement à ses activités. Il faisait en général tout pour dévier l'attention sur l'autre, et éviter ce genre d'interrogation personnelle. Hum. Il croise les doigts, les décroisa, fronce les sourcils, et finalement annonce quelques uns oui.

Il s'était quelques peu perdu dans les tréfonds de souvenirs lointains, à-demi effacés, ou mal reconstitués, de son existence passée. Son projet le plus clair était de ne plus jamais revivre ça, et surtout de ne plus jamais se retrouver séparé de sa magie comme il l'avait été à l'aboutissement de son dernier voyage. Mais il ne se voyait pas se confier si abruptement à la jeune sorcière qui lui faisait face. Alors il se fend d'un sourire éclatant et introduit au plus simple le projet qu'il s'était fixé, sans entrer dans les détails. Je m'entraine pour devenir un Manumage ! C'était une aventure rocambolesque, nuée de complexités qu'il n'avait pas encore clairement cerné. C'est difficile, mais rien d'insurmontable. D'ailleurs rien n'est insurmontable dans la vie. Et c'est foutrement excitant !

Le sorcier a un dernier regard pour l'ouvrage de l'étudiante. J'ai voyagé à travers le monde après Poudlard. Pendant looooooongtemps. Ben je peux te dire que tu vas avoir de quoi remplir des pages et des pages. Il avait envie de l'encourager. Qui sait, ce bouquin serait peut-être à l'origine d'une très grande oeuvre signée... c'est quoi ton nom ? Que je reconnaisse l'auteur du merveilleux livre que tu sortira dans quelques années ? Il pourrait dire qu'il avait rencontré une célébrité. Ce serait marrant.

Quelques-uns oui

Suite à sa question, son interlocuteur avait pris un peu de temps à lui répondre. Il semblait... Comment dire ? Un peu déconcerté. Joséphine ne savait pas trop, il était difficile de lire les émotions sur le visage de cet homme. Maintenant, il était plongé dans ces pensées, sûrement à ce qu'il allait dire. Cela faisait un peu moins de cinq minutes, que le silence régnait sur la petite terrasse. On entendait seulement le gazouillis des oiseaux fêtant le retour du soleil.

Je m'entraine pour devenir un Manumage !

Joséphine ne s'attendait pas à cette réponse. Devenir Manumage était un entraînement extrêmement complexe et long. Elle avait entendu qu'il fallait au moins vingt ans pour être un Manumage accompli. Ce domaine de la magie intéressait la jeune Serdaigle , cela lui rappelait que pas plus tard qu'hier, elle s'était informée sur l'école Uagadou, en Afrique, les élèves n'utilisaient que très peu la baguette et jetaient leurs sorts avec les mains bien que ce n'était rien de comparable au Manumages mais cela avait peut-être un lien. Elle lui demanderait...

C'est difficile, mais rien d'insurmontable. D'ailleurs rien n'est insurmontable dans la vie. Et c'est foutrement excitant !

"rien n'est insurmontable dans la vie", il avait raison. La Serdaigle ne répondit pas. La première chose qui lui venait en tête était son père. C'est vrai, si elle avait le courage, elle pouvait surmonter ça et puis à côté d'autres personnes, sa vie semblait tellement facile. Elle avait un rêve à accomplir !

J'ai voyagé à travers le monde après Poudlard. Pendant looooooongtemps. Ben je peux te dire que tu vas avoir de quoi remplir des pages et des pages.
C'est quoi ton nom ? Que je reconnaisse l'auteur du merveilleux livre que tu sortira dans quelques années ?

La brunette rougit tout en le regardant les yeux pétillants. Elle eut envie de lui poser mille et une questions.

C'est vrai ? Vous êtes allez où ? Combien de temps ? En Afrique ? En Asie ? Vous êtes allé dans des écoles étrangères ? Donc vous parlez plusieurs langues ?

Elle se rendit compte qu'elle s'était levée de sa chaise sous l'excitation.

Je... désolée de mettre emportée comme ça. C'est la première fois que je croise quelqu'un comme vous.

Elle lui tendit la main.

Sinon je m'appelle Joséphine Barrow mais si vous trouvez mon prénom trop long, appelez-moi Jo. Et vous ?

Il s'attendait pas vraiment à l'avalanche de questions qui dégringolèrent des lèvres de la jeune sorcière, encore moins à ce qu'elle se lève de sa chaise dans son excitation. Semblerait-il qu'elle n'avait pas pour habitude de rencontrer des voyageurs. C'est la première fois que je croise quelqu'un comme vous. Il affiche un sourire amusé, serre la main tendue sans s'en départir. Joséphine Barrow il répète, comme pour imprimer le nom dans son esprit. Enchanté Jo ! et il libère les doigts pâles pour se lever à son tour et faire une courbette à l'étudiante. Je suis Elias Baxter, au fait. Il aurait presque omis de se présenter avec tout ça.

Il se rassied et tente d'esquisser une réponse aux diverses interrogations qu'avait pu soulever Joséphine. Je parle couramment l'anglais, jusque là c'était plutôt normal mais aussi l'espagnol et le français, un peu l'italien aussi... et j'ai pas mal de notions d'albanais et de grec. Ah et je parle russe, pas tout à fait parfaitement mais on est pas loin. J'aime bien les langues. Ça m'a toujours semblé assez facile. Et puis c'est tellement pratique pour voyager ! Y a que l'allemand avec lequel il avait fait un blocage. Faut dire qu'ils étaient pas resté longtemps en terrain germanique avec Loupé, et il avait pas vraiment eu le temps de cerner les bases du vocabulaire de là-bas. Chose qu'il regrettait amèrement depuis son aménagement au chalet autrichien de Kohane, car les environs n'étaient emplis que d'âmes incapables de parler un traitre mot d'anglais ! Mais bon la meilleure langue pour voyager c'est la notre. On a bien de la chance d'être né dans un pays anglophone je te l'dis si tant est que comme lui elle ait grandit ici, en vérité il n'en savait strictement rien. Mais son nom sonnait britannique.

Il se remémore quelques uns des paysages dont il se souvient le mieux, même si les péripéties arrivées en chaque lieu lui échappe pour la plupart. Tout ne lui revenait que lentement, et jamais intégralement. J'ai beaucoup voyagé en Europe au début. Et puis un jour j'ai voulu explorer des terres plus... lointaines. Je suis parti vers l'Asie. Très très large l'Asie. Magnifique. Mon pays préféré c'est sans doute le Tibet, d'ailleurs j'y suis resté un moment. Il s'était littéralement baladé partout, et il évoqua quelques brèves histoires dont il avait le souvenir dans les rues bondées de Bombay, dans les hautes montagnes d'Himalaya, ou encore sur les rives de Singapour. Puis je suis monté vers la Russie, dans les coins les plus désertiques qui existent avant d'entamer un voyage vers un continent bien plus éloigné. L'Amérique. Il s'était plus à voyager là-bas comme un moldu. Il avait amassé assez d'argent pour se payer un de ces mini-bus colorés, qu'il avait customisé à grand renfort de bombes de peinture avant de mordre le bitume. Il raconta la route soixante six, et quelques épopées de l'étrange au grand canyon, puis sa descente vers le Mexique, et enfin les visites les plus spectaculaires qu'il avait fait au Pérou.

Et puis je suis rentré il fini par annoncer. Avant d'avoir pu entrer dans la forêt Amazonienne. Voyage que j'ai fini par faire il n'y a pas si longtemps mais qui ne s'était pas forcément bien terminé. Enfin bref, le monde est vaste Joséphine Barrow, et plein de possibilités ! Il avait la gorge sèche d'avoir tant parlé, et regrettait le chocolat renversé plus tôt. Braquant sa baguette au-dessus de la tasse ébréchée il chuchota un Aguamenti et bu quelques longues lampées. Tu planifies d'aller où en premier ? il demande, intrigué. Peut-être avait-elle même déjà voyagé.

Joséphine émit un petit rire face à la courbette du gérant.

Je suis Elias Baxter, au fait.

La Serdaigle se rassied. Elle se répéta en elle-même, "Elias Baxter", pour ne pas l'oublier. Elias, c'était assez original comme prénom, il lui allait si bien, à croire que ce prénom avait été inventé pour lui. Mais cette pensée, Joséphine la garda pour elle, par peur, d'offusquer son hôte.

Je parle couramment l'anglais, jusque là c'était plutôt normal mais aussi l'espagnol et le français, un peu l'italien aussi... et j'ai pas mal de notions d'albanais et de grec. Ah et je parle russe, pas tout à fait parfaitement mais on est pas loin. J'aime bien les langues. Ça m'a toujours semblé assez facile. Et puis c'est tellement pratique pour voyager ! Mais bon la meilleure langue pour voyager c'est la notre. On a bien de la chance d'être né dans un pays anglophone je te l'dis !

Il venait de répondre à une de ces questions. La Serdaigle le regarda les yeux ronds, elle ne s'y attendait pas du tout à ce qu'il lui réponde. Et c'était assez impressionnant, Elias parlait cinq ou six langues, enfin, elle n'était pas sûre, par manque d'attention, elle n'avait pas tout retenue, et lui demander ne serait pas très polie. Pour voyager, elle était quand même loin du compte, elle parlait anglais et seulement anglais. Il ne lui restait que très peu notion de danois, on pouvait même dire rien du tout, ça allait faire plus de huit ans, qu'elle ne l'avait plus pratiqué. Joséphine prit une résolution sur le moment, au lieu de passer son temps à écrire et à lire, elle devrait se lancer dans l'étude des langues. A son retour à Londres, elle demandera à son père de l'inscrire à des cours pendant les vacances.

Et donc, vous avez voyagé où ?
J'ai beaucoup voyagé en Europe au début. Et puis un jour j'ai voulu explorer des terres plus... lointaines. Je suis parti vers l'Asie. Très très large l'Asie. Magnifique. Mon pays préféré c'est sans doute le Tibet, d'ailleurs j'y suis resté un moment. Puis je suis monté vers la Russie, dans les coins les plus désertiques qui existent avant d'entamer un voyage vers un continent bien plus éloigné. Et puis je suis rentré. Avant d'avoir pu entrer dans la forêt Amazonienne. Voyage que j'ai fini par faire il n'y a pas si longtemps .

C'était ça, le plus intéressant ! A ses yeux brillant d'admiration, Elias, n'était plus le gentil gérant mais plutôt un aventurier, parti découvrir le monde, un peu comme Indiana Jones, surtout si il était aller dans la forêt amazonienne. Une question titilla la jeune Serdaigle, pourquoi être revenu ici ? Elle, ne reviendrait pas en Angleterre, avant des années, elle voulait partir. Surtout pour devenir gérant d'un bar. Elias ne semblait pas si vieux que ça, il devait avoir milieu de vingtaine tout au plus.

Enfin bref, le monde est vaste Joséphine Barrow, et plein de possibilités.

La brunette fit un autre charmant sourire face à ce que venait de lui dire son interlocuteur. C'était assez beau comme phrase, il ne faudrait pas l'oubliée, c'était à noter dans son livre. Cet homme n'était pas comme tout le monde. Pendant qu'il remplissait sa tasse, Joséphine se demanda si elle ne l'idéalisait pas trop, c'est vrai en lui reflétait la partie d'une vie qu'elle souhaitait mais elle venait de faire sa rencontre, il y a peine trente minutes, elle ne connaissait rien de lui. Sa conscience lui dicta de rester quand même sure ses gardes et de garder une certaine politesse. Mais ses côtés curieux et pointilleux prirent le dessus. Elle était avide de savoir les détails qui manquaient. La Serdaigle avait toujours été comme ça, au point d'en être frustrée. Elle ouvrit la bouche. Mais Elias fût plus rapide.

Tu planifies d'aller où en premier ?

La question qui n'avait de réponses. Joséphine voulait aller partout et n'importe où. Elle ne s'était jamais posé la question où d'abord ? Elle avait lu tellement de choses, et changeait d'avis et de projets à chaque fois. Gênée, elle se gratta l'arrière du crâne.

Pour tout vous dire, aucune idée. Elle avala sa salive.
Comme vous l'avez dit, le monde est grand et vaste. J'ai envie d'aller partout. Je ne suis jamais sortie de l'Europe. Je veux voir l'Afrique, l'Asie, l'Amérique. Mais il faudrait plus d'une vie pour tout voir. Tout visité. Surtout que le monde des sorciers est caché derrière celui des moldus, il y a des endroits où il faudrait des semaines et même des années pour le trouver. Le monde des moldus, est certes, intéressant, mais c'est celui que je connais le mieux. Je ne connaissais le monde magique qu'à travers ma mère et je me suis rendu compte qu'il était beaucoup plus vaste, lors de mon entrée à Poudlard.

Elle prit une inspiration.

Bref, là n'est pas le sujet, désolée d'avoir déviée, des fois, je peux être une vraie pipelette. Que me conseillez-vous de visiter en premier ?
Elle ne laissa pas le temps à son interlocuteur de répondre, que ses premières questions lui revinrent en pensée.

Mais... Mr. Baxter, pourquoi être revenu ? Pourquoi devenir Manumage et en même temps, gérant d'un bar ?
Elle voulut se donner une gifle. Pourquoi posait-elle toujours des questions aussi personnelle ?

Pour tout vous dire, aucune idée. Comme vous l'avez dit, le monde est grand et vaste. J'ai envie d'aller partout. Évidemment. Un sourire étira les lèvres du sorcier tandis que Joséphine évoquait chaque continent avec envie. Elle partagea rapidement ses appréhensions quant à la manière d'entreprendre de tels voyages, faisant la part des choses entre le monde sorcier et le monde moldu. Elias l'écouta sobrement, ne voulant pas la couper dans son élan. Elle était après tout à un âge où il n'était pas simple de se confier, encore moins d'évoquer ses rêves les plus fous, et la voilà qui s'exprimait librement alors même qu'elle le connaissait à peine.

Ça lui rappelait un peu sa rencontre avec le Senior Adams à l'époque où lui-même était encore sur les bancs de l'école. Sans savoir pourquoi, il s'était livré comme il ne l'avait jamais fait, et leur relation avait aboutie à quelque chose d'unique. Quelque chose qui avait bousculé son existence, et ouvert la voie à de nouvelles possibilités. Son parrain lui manquait parfois. Il porte un regard bienveillant sur la sorcière qui lui fait face, et se prend à se demander ce que son avenir lui réserve. Il ne doute pas un instant qu'elle fera ces voyages dont elle rêve, d'une façon ou d'une autre. Quel genre d'aventure l'attendait au-delà de Poudlard ? Il espérait qu'elle le rédigerait, son livre. Qu'il pourrait feuilleter cette vie dont il aurait vu les prémices. Ça paraissait étrange, car il ne la connaissait pas. Mais il se dit que peut-être c'était là l'héritage de Bradley Adams : l'envie de tendre la main à quelqu'un, et de l'aider à dessiner sa route.

Que me conseillez-vous de visiter en premier ? elle demande soudainement avant d'enchainer avec une question qui n'a rien à voir avec la première. Mais... Mr. Baxter, pourquoi être revenu ? Pourquoi devenir Manumage et en même temps, gérant d'un bar ? Oh, heu... son regard se perd derrière la frêle silhouette, quelques millièmes de secondes, puis il revient au présent et hausse les épaules. Les aléas de la vie ? Tout simplement... Son sourire se fait espiègle. J'ai vécu trop d'aventures en un temps trop court, alors je fais une pause. C'était pas forcément voulu, disons que la dernière en date m'aura laissé quelques marques, mais je crois que ce n'est pas une si mauvaise chose ! Il reste vague, mais il n'a pas très envie de s'étaler sur l'infirmité qui l'avait frappé quelques mois plus tôt, et qui hantait encore certains de ses cauchemars. Il reprend un air sérieux et ajoute que les aventures c'est génial, mais j'ai eu besoin de retrouver un semblant de stabilité pour me... retrouver. Et je dois dire que cet endroit est idéal pour ça.

Il se rend compte qu'il a laissé de côté certaines interrogations de la jeune fille. Et même s'il ne lui doit rien, il a pour elle une sympathie qu'il ne s'explique pas, alors il poursuit sur le ton de la confidence. Quant à devenir Manumage... eh bien c'est un objectif que je me suis fixé pour ne plus avoir à dépendre de ma baguette. Plus jamais ça, il s'est promis. Laissant un silence volontaire, il ingère le fond de sa tasse avant de lâcher sur un ton léger que l'Espagne, c'est un bon début pour un dépaysement pas si dépaysant. J'ai moi-même commencé mes aventures en Europe, sur les routes hispaniques, et le climat y est fort appréciable. Mais si tu recherche un vrai contraste avec la vie britannique, c'est en Afrique que tu devrais te rendre. L'école de Uagadou dans les Montagnes de la Lune est la preuve même que la magie peut prendre vraiment beaucoup de forme selon l'apprentissage qu'on en fait. Là-bas, les baguettes leur sont presque obsolètes ! Et des élèves de quatorze ans apprennent à devenir des Animagus...

Les aléas de la vie ?

Joséphine évita son regard, évidemment il n'allait pas lui sortir tout son vécu lors de ses voyages. Heureusement, son ton ne montrait aucune colère, décidément, Elias était quelqu'un d'extrêmement calme. Dès qu'elle posait des questions un peu trop personnelle, ses parents étaient toujours derrière pour lui répéter sans cesse que cela lui causera des problèmes. Sa mère l'avait déjà punie plus d'une fois pour ça, elle a toujours été trop curieuse. Depuis toute petite, les rares fois où sa mère l'emmenait à Saint-Mangouste, elle n'avait jamais pu s'empêcher de questionner les différents patients sur leur vie dans le monde des sorciers, peut-être était-ce de là son envie d'en découvrir plus.

.... la dernière en date m'aura laissé quelques marques, mais je crois que ce n'est pas une si mauvaise chose !

Elias essayait de lui répondre le mieux qu'il pouvait. Joséphine pensa que sa gentillesse l'empêchait d'éviter la question mais le changement dans le regard du gérant attira l'attention de la jeune étudiante.

les aventures c'est génial, mais j'ai eu besoin de retrouver un semblant de stabilité pour me... retrouver. Et je dois dire que cet endroit est idéal pour ça.

C'est parce qu'elle pensait avoir compris et par respect pour cet homme, qu'elle décida d'en arrêter là avec ses questions. Il avait dû vivre des choses assez difficiles, peut-être inimaginables pour elle, une adolescente de tout juste seize ans et encore plein d'innocence. Elle voulait connaître le monde mais elle ignorait la cruauté, la pauvreté, la mort.

Quant à devenir Manumage... eh bien c'est un objectif que je me suis fixé pour ne plus avoir à dépendre de ma baguette...

D'après ce qu'il venait de dire, Joséphine en déduit que c'était peut-être aussi une manière de combler quelque chose, ne plus dépendre de sa baguette s'était quand même assez suspect, sûrement une conséquence de ses expériences ? Vu le regard d'Elias, elle se dit qu'elle avait vu juste. Elle aurait voulu en savoir plus mais elle savait qu'il ne lui dirait rien d'autre. Joséphine le regarda terminer le fond de sa tasse. Cet homme avait une aura qui lui donnait quelque chose de fascinant.

l'Espagne, c'est un bon début pour un dépaysement pas si dépaysant. J'ai moi-même commencé mes aventures en Europe, sur les routes hispaniques, et le climat y est fort appréciable.
Joséphine grimaça. L'Espagne était clairement un pays intéressant mais ce n'était peut-être pas le premier qu'elle ferait. Peut-être qu'elle préférait sortir de l'Europe.

Mais si tu recherche un vrai contraste avec la vie britannique, c'est en Afrique que tu devrais te rendre. L'école de Uagadou dans les Montagnes de la Lune est la preuve même que la magie peut prendre vraiment beaucoup de forme selon l'apprentissage qu'on en fait. Là-bas, les baguettes leur sont presque obsolètes ! Et des élèves de quatorze ans apprennent à devenir des Animagus...

Oui ! J'ai lu des choses la-dessus !

Les yeux de la jeune Serdaigle brillèrent. C'était marrant qu'il en parle, peut-être que, vu son apprentissage de Manumage, cette école devait spécialement l'intéresser. Elle connaissait déjà cette école, elle l'avait lu dans "le guide des écoles de sorcellerie à travers le monde".

J'imagine que vous avez eu l'occasion d'y aller ! Vous avez trouvé l'école en combien de temps ? Parce que d'après ce que je sais, elle extrêmement bien cachée.... Et c'est un de vos premiers voyages ? D'ailleurs, d'où viens cette envie de voyager ?

Dans son engouement, elle était encore repartie pour lui poser encore des milliers de questions.

L'excitation de la jeune femme est palpable. Il comprend qu'elle soit à Serdaigle. Sa soif de connaissance semble infinie. J'imagine que vous avez eu l'occasion d'y aller ! Vous avez trouvé l'école en combien de temps ? Parce que d'après ce que je sais, elle extrêmement bien cachée... Et c'est un de vos premiers voyages ? D'ailleurs, d'où viens cette envie de voyager ? Elias lâche un sourire amusé et remplit de nouveau sa tasse d'un paisible Aguamenti, dont il prend plusieurs lampées.

J'ai toujours eu envie de voyager. Enfin je crois. J'avais jamais rien connu d'autre que Londres avant Poudlard. Je suis retourné vivre à la capitale après mes études, mais au bout d'un an j'ai décidé de mettre les voiles. Il joue avec la anse ébréchée. Un an c'est le temps qu'il m'a fallu pour apprendre à devenir Animagus. Il aurait su, il serait aller en Afrique plus tôt, et il aurait appris là-bas. Peut-être que ça aurait été plus rapide, plus simple aussi. Mais bon, on ne pouvait pas changer le passé. Il jette un oeil à l'entrée du pub, mais pour l'heure personne n'est entré. Il a encore le temps. Reportant son regard sur l'étudiante, il poursuit. Comme je te le disais, j'ai commencé par l'Espagne. Et puis j'ai passé trois ans à parcourir l'Europe avant de me décider à aller... il fait un geste vague de la main plus loin.

Le monde. Le monde était si vaste, mais la magie si utile lorsqu'il s'agissait de l'explorer. L'Afrique, j'y suis allé quand j'avais vingt-cinq ans. J'avais entendu parler de cette école, Uagadou, et je mourais d'envie de la voir de mes propres yeux. Elle n'est pas si dure à trouver pour les gens comme toi et moi. La magie rassemblait après tout une très grande famille, et pour peu que l'on sache où chercher les informations s'accumulaient rapidement. Je n'avais pour information que l'adresse des Montagnes de la Lune, mais en questionnant les sorciers dont j'ai croisé la route, j'ai fini par trouver comment m'y rendre. Ça ne m'a pris qu'une semaine ! Et la vue en valait le coup. On croirait que l'école flotte dans l'air. Son regard brillant se perdit dans le lointain.

Il reprit un peu d'eau, passa une main distraite dans ses cheveux. Mais toutes les écoles de magie sont brillantes, je pense. Chacune à sa façon. Poudlard est vraiment un endroit génial aussi. Enfin pour quelqu'un qui n'avait jamais connu la sorcellerie avant d'y entrer, c'était extraordinaire. Il était heureux de vivre si près du château, d'avoir toujours ce lien avec la vieille école. Elle lui avait apporté énormément, lui avait mis le pied à l'étrier pour le reste de sa vie de sorcier. J'étais à Serpentard moi, mais je pense que Serdaigle m'aurait convenu aussi, il lâche soudainement, sans trop savoir pourquoi, un doigt désignant brièvement l'uniforme que portait Joséphine.

Avec Ethan Turner - LA mutuel - Saison 31 été

Lorelaï était impatiente ! La semaine avait été rude. S'occuper d'adolescents en ébullitions était plus exténuant que ce qu'elle aurait imaginé en acceptant ce post.

C'est vrai qu'elle n'avait pas été l'adolescente la plus tranquille du château. Ce ne sont pas les nuits à la belle étoiles une bouteille à la main qui avaient manquées. Cependant, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que cette nouvelle génération était encore plus déglinguée que la sienne. Entre la jeune Colt qui s'invite dans son bureau pour faire des réclamations (elle n'a pas sa propre directrice à aller embêter ?!) et l'autre Hasting qui fait pousser des phallus sur son bureau... Il y en avait pour perdre la tête.

C'est pourquoi, la jeune directrice avait arrangé ce petit dîné entre amis, avec Ethan.

Quand elle avait appris, quelques mois plus tôt, qu'ils commenceraient le travail en même temps à Poudlard, Lorelaï s'était imaginée qu'ils mangeraient tous les midis ensemble, qu'ils iraient se balader, et peut-être même qu'ils se feraient des passes sur leurs balais entre deux cours. Mais il faut croire que la blonde avait eu trop d'imagination. Entre les corrections, les réunions, les remontrances, les guidances, et autres travaux qu'elle devait terminer pour sa thèse de recherche, il leur était quasiment impossible de se voir sans l'avoir décidé à l'avance.

C'est ainsi, que ce midi, en apercevant son ami au bout d'un couloir sans parvenir à l'atteindre avant qu'il ne disparaisse, elle s'était fait la promesse de leur arranger à tous les deux un moment loin de l'école.

Heureusement, Ethan avait répondu à son Prépuce.

Ils allaient manger aux Trois Balais.

Patientant à la sortie du château que son ami arrive, Lorelaï espérait qu'ils auraient des burgers au restaurant. Elle rêvait d'un cheesburger (même si elle en avait mangé un deux jours plus tôt).

Dès que le sorcier pointa le bout de son museau, elle lui fit par de sa pensée,

- On croise les doigts pour un cheeseburger ?

Et dans un sourire, ils transplanèrent tout deux jusqu'à l'entrée de la Taverne.

Lorelaï s’empressa d'entrer et de choisir une place.

Une bière, un cheeseburger, une salade, et des frites, oh oui ! des frites !!

Avec Lolly

♪ ^♫ ♪

Comme vous l'aviez prévu, tu avais rejoint la demoiselle aux cheveux cendrés à la sortie de l'école lorsque la fin des cours était enfin arrivée. Après un malentendu sur les lieux de votre repas, que tu croyais être au chaudron baveur de Londres, vous aviez finalement transplanné devant les trois balais de Pré-au-lard. Tu te maudissais d'avoir lu trop rapidement l'invitation de la demoiselle aux cheveux cendrés. Pas que tu aurais refusé, au contraire, tu aurais plutôt accepté son offre d'y aller en balai volant ! Toutes les excuses étaient bonnes pour profiter de ce merveilleux sentiment de liberté, après tout. Ton amie aurait également pu te montrer où elle en était dans son maniement de l'art du vol depuis tes leçons.

Tant pis, cela ne t'empêcherait pas de profiter du beau temps, ni de la compagnie de ton amie. Cette dernière, visiblement affamé, s'était dépêché à trouver une place où s'asseoir, tout en énumérant les plats typiquement moldus qu'elle aimerait bien déguster. Tu te doutais que les trois balais ne devaient pas servir ce genre de repas, et que vous auriez eu plus de chances dans un restaurant moldu au coeur de Londres, mais tu n'allais très certainement pas être celui qui briserait ses rêves.

Tu t'étais installé à table, et en attendant le menu, tu avais répondu à la jeune femme :

-C'est vrai qu'avec l'été qui est enfin là, ça donne le goût de se faire un bon barbecue à l'américaine. Tu comptes faire quoi de ton été d'ailleurs? Vous avez des tâches à planifier pour la saison scolaire suivante, à la direction des maisons?