Lorsque Flavie demanda son prénom à sa camarade et se présenta, celle-ci eut un sourire. La Poufsouffle se dit qu'elle était belle avec un sourire. Ce n'était pas qu'elle ne l'était pas sans, mais la petite blonde adorait voir les gens sourire. Pour la petite blonde, voir simplement quelqu'un sourire était quelque chose de merveilleux. De magique. C'est pourquoi elle sourit très souvent, espérant que son sourire pourrait simplement rendre une personne un peu plus heureuse.
Sa camarade dit que son nom était Helena. Flavie aimait bien ce prénom. Sa cousine s'appelait comme ça. Malheureusement, elle était décédée deux ans plus tôt d'un cancer. Elle avait six ans de plus que la blondinette mais elle la considérait comme la grande soeur qu'elle n'avait jamais eu. Une lueur de tristesse passa dans son regard. Elle pensa, brièvement, qu'elle ne savait pas si sa cousine était une sorcière. Elle devrait demander à sa mère.
Elle sortit de ses pensées pour répondre avec un sourire :

"C'est un beau prénom. Enchantée !"

Alors qu'elles commençaient à avancer, la jeune Poufsouffle entendit des petits bruits significatifs. Elle tourna la tête vers Helena qui avait levé la sienne vers le ciel. Une grosse goutte de pluie lui tomba sur le front. La blonde aurait ri si elle n'avait pas vu la Serpentard baisser la tête d'un air renfrogné. Flavie sursauta légèrement lorsqu'elle reçut à son tour des gouttes de pluie. Elle n'aimait pas spécialement la pluie. Elle préférait la neige. Sa camarade prit la parole.

"Viens ici."

Par réflexe, elle se blottit un peu contre la Serpentard tandis que celle ci entourait son cou d'un bras et lui mettait un bout de sa cape sur sa tête blonde. Même si elle aimait la neige, le froid n'était pas son ami.

"Mais...Et toi ? Tu vas être mouillée..."

Elle se préoccupait plus des autres que d'elle même, en vérité. Ça avait toujours été comme ça et elle ne pensait pas que ça changerait. De toute façon, ça lui allait très bien. La petite blonde et sa nouvelle connaissance sillonnèrent deux ou trois ruelles ainsi, la première glissant parfois à cause du sol. Elles arrivèrent devant une ruelle cependant il s'y trouvait un homme grand et maigre, qui parlait à quelqu'un qui n'existait pas. Helena la poussa, sans lui faire mal, contre le mur et mit devant elle. La Serpentard lui dit qu'elle allait attendre cinq minutes et que s'il n'était pas parti, elles feraient un détour. La blondinette acquiesce sagement. Bien vite, la brune reprit la parole en lui demandant si elle était en première année. Flavie acquiesça à nouveau.

"Et toi ? Tu es en quelle année ?"

Quand Flavie répondit à Helena qu'elle appréciait son prénom, celle-ci eut un sourire grimace. On ne lui disait pas tous les jours, alors vous comprenez bien que cela la gêna un peu sur le moment, surtout venant de l'énergique blondinette. Cette dernière possédait, par ailleurs, un don assez particuliers qu'était le sourire. Une citation disait "Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup. Il enrichit ceux qui le reçoivent sans appauvrir ceux qui le donnent. Il ne dure qu'un instant mais son sourire est éternel." Flavie devait la connaître par cœur. Depuis le début elle avait dû en offrir une bonne dizaine à la Serpentard toute de noir vêtue. Quand il se mit à pleuvoir, elle cacha un peu sa bonne humeur et comme un automatisme, elle se blottit contre sa camarade qui étouffa un "Ah" gêné. Et c'est par un automatisme également que la brune ressera et rendit son entreinte aussi discrète était-elle à l'égarée.
Puis comme touchée par le geste de la vipère, Flavie laissa paraître son inquiétude en lui disant d'un ton timide qu'elle finirait trempée. Alors qu'elle était occupée à passer une main dans les pointes de ses cheveux, Helena la rassura d'un ton étouffé et apaisé:


C'est vrai qu'elle n'avait jamais hésité à se tremper plus d'une fois pour quelqu'un. Enfin plutôt pour son frère, avec qui elle avait passé des heures à jouer enfant. Son souvenir vite dissipé, elle se reconcentra sur sa petite bête qui lui demandait en quelle année elle était, après avoir validé l'année qu'Helena avait cité.


Malgré les cours sêchés et les heures à se pavanner dans le parc, Helena avait pu rattraper tout son retard grâce à ses exceptionelles capacités. L'année scolaire avait été plutôt rude mais par miracle elle s'en était sortie. Jouant inlassablement avec les pointes dorées des cheveux de Flavie avec ses doigts, elle garda un œil sur l'homme louche. Ce dernier semblait avoir une conversation passionnante avec le mur. Cependant les briques durent avoir des paroles déplacées car il s'énerva, hurla, et après coup, frappa le mur. Il jura quelques insultes pour lui même, hurla de nouveau, et, finalement, versa quelques larmes. Ce n'est que quelques secondes plus tard qu'il ne passa son chemin. Il repartit en direction inverse. Helena esquissa un sourire: Elles pourraient de nouveau avancer, même s'il fallait un peu attendre et vérifier qu'il soit vraiment partit. Un rat courru près de leurs pieds, couinant au rythme des bruits des gouttes qui tombaient du ciel. Au final, on n'entendit plus rien la pluie tomba moins régulièrement. L'Allée des Embrumes était, définitivement, un des endroits les moins fréquentables du Chemin de Traverse.

Helena eut un sourire qui ressemblait plus à une grimace, ce qui surprit la blondinnette. Elle fronça légèrement un sourcil. Elle n'avait jamais vu quelqu'un grimacer sous un compliment, mais elle préféra ne pas relever. Ses pensées dérivèrent un peu, passant de sa mère inquiète à son école de magie pour revenir à sa camarade. Elle était bien plus grande que la blondinette -entre nous, ce n'était pas bien difficile-, avait un joli visage, de beaux cheveux. Elle ne ressemblait ni physiquement ni mentalement à sa défunte cousine. Donc, elle ne pensait pas à celle-ci en regardant la Serpentard. Mais l'entente du prénom avait fait remonté des souvenirs qu'elle avait enfouit au fond d'elle. Flavie avait eu un peu de mal à faire son deuil, mais on l'y avait aidé. Maintenant, les souvenirs la rendaient un peu triste, mais elle ne se mettait plus à pleurer, à hurler.
Lorsque la Poufsouffle s'était blottie par réflexe contre sa camarade, celle-ci lui rendit son étreinte et la blonde ne put s'empêcher de sourire un peu.
Flavie fit par de son inquiétude de voir Helena trempée à celle-ci. La brune passa une main dans les pointes des cheveux de la blonde -qui fut surprise par son geste mais la laissa faire- en lui répondant d'une voix apaisée et étouffée qu'elle avait l'habitude. La blondinette fronça légèrement les sourcils en protestant une nouvelle fois :

"Mais même..Je ne veux pas que tu sois trempée, moi..."

La jeune Poufsouffle ne voulait pas que sa camarade soit trempée et tombe éventuellement malade alors qu'elle est sous la cape de celle-ci ! C'est pas juste.
Helena, suite à la question de la petite blonde, répondit qu'elle venait de terminer sa cinquième année. Curieuse, Flavie regarda sa camarade et lui demandait si ça avait été dur.
La blondinette regardait la Serpentard jouer avec les pointes de ses cheveux tout en surveillant l'homme. Personne n'avait jamais fait cela, elle ne savait donc pas comment réagir.
Alors que Flavie était plongée dans ses pensées quand soudain elle entendit hurler. Elle sursauta et regarda en direction de l'homme, l'observant tandis qu'il s'énervait, frappant le mur. Elle finit par baisser les yeux et fixa le sol. L'homme partit enfin. La Poufsouffe releva les yeux vers la Serpentard.

Helena trouva agréable la réaction de sa camarade de maison. C'était une remarque naturelle et pleine de bienveillance qu'elle venait de lui adresser, et n'ayant pas l'habitude, Helena laissa apparaître un sourire nerveux. La pluie commença à se calmer et une fois que son regard cessa de fixer avec méchanceté l'homme qui venait de disparaître dans un tournant, elle se rendit compte que Flavie ne la lâchait pas des yeux. Elle semblait demander ce qu'elles allaient faire maintenant que la route était dégagée.


Ses doigts squelettiques laissèrent les mèches dorées de Flavie se balancer dans le vide quand ils les laissèrent. Helena resta froide au niveau du visage sans réellement montrer qu'elle appréciait la compagnie de la petite Poufsouffle. Cela se sentait mais il était rare qu'elle laisse paraître quoi que ce soit. De sous son manteau elle sortit son écharpe verte et argent, sur laquelle était cousu le blason reptilien de sa maison et regarda un instant la blondinette.
Elle lâcha un "hum" en la regardant de haut en bas puis se pencha sur cette dernière après analyse. Avec sa main droite elle lui leva le menton.


D'un geste doux elle lui enveloppa son écharpe en laine autour du cou. Si elle tombait malade, elle ne voulait pas que ça soit de sa faute. Bien sûr elle prendrait soin de la récupérer, enfin, si elle s'en souvenait. Helena avait une mémoire plutôt courte alors les petits détails lui passaient au-dessus de la tête.
La verte et argent soupira, se redressa, et attendit que Flavie se montre prête à traverser. Quand ce fût le cas, elle n'hésita pas à avancer d'un pas accéléré. Elle ne tenait pas à rester plus longtemps dans cet endroit sale et mal famé. Elle se plaçait machinalement devant la jaune et noire à chaque tournant de peur que quelqu'un ne la voit. Elles n'étaient pas bien loin du chemin de traverse alors il n'était pas question de trainer plus longtemps.


Quand elles arrivèrent à un croisement, Helena eut peur que quelqu'un se trouve dans une des rues se trouvant sur les côtés. Elle pouvait toujours mentir, dire que la petite était de sa famille mais tout cela remonterait jusqu'à ses parents et si ces derniers ne confirmaient pas sa version, mes paranoïaques qui leur servaient de connaissances pouvaient tenter de retrouver la demoiselle. C'est lorsqu'elle traversa seule le croisement et qu'elle se retrouva de l'autre côté après vérification qu'elle se retourna et fit signe du doigt à Flavie de la rejoindre. Et allez savoir pourquoi ce sourire était des plus charmeurs.

C'était typiquement le genre de situation que l'on pouvait qualifiet de désagréablement précaire, voir même d'urgence, si l'on souhaitait vraiment appeler les choses par leur nom. Coincé contre le mur, une baguette pointée droit sur lui, la sienne gisant à une dizaine de mètres de là, et une horde de sorciers à l'aspect franchement peu ragoûtant aglutinés autour de lui, le Keats avait tous les éléments nécessaires pour vivre une de ces scènes de violence dans les séries moldues... Il ne manquait plus que le clap et un réalisateur gueulant ''Action'' pour que s'en soit fini de lui.  Mais comment en était-il arrivé là ? Dire qu'un quart d'heure plus tôt il flanait tranquillement dans le coin, sans aucun problème à l'horizon... Drôle d'endroit pour une flânerie de fin d'après- midi me diriez-vous, mais il n'y pouvait rien, le lion était comme ça, un lieu un peu sombre, une petite dose de risque, et voilà qu'il se sentait irrémédiablement attiré, telle une mouche par un pot de miel. Il n'avait pas suffit de grand chose pour que sa tranquillité se retrouve grandement compromise, une petite bousculade, un sorcier mal luné, une petite altercation, et voilà qui avait rameuté la population la moins reluisante de l'allée des Embrumes... Ça lui apprendrait tiens à se promener ici à l'approche de la tombée de la nuit... Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'un colosse de deux mètres le pousse contre le mur et l'y maintienne de sa grosse main bourrue qui lui démontait l'épaule. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que les autres s'étaient alors rassemblés autour de lui. Non mais franchement, aucune originalité les gars... Un silence pesant s'était abattu sur les lieux, et personne ne semblait décidé à prendre la parole. Soupirant, ce fut le Keats qui s'y colla:

- Bon on fait quoi ? On reste ici à partager nos odeurs corporelles, dont certaines, excusez moi, sont franchement nauséabondes, ou l'un de vous se décide à parler ?

La main qui se resserre sur son épaule, aie, d'accord. Émettre des commentaires sur les Odeurs corporelles des autres, on oublie...  Ce fut finalement le vieux sorcier décrépi qui le menaçait de sa baguette qui prit la parole:

- Ta tête m'est inconnue, jeune insolent... Que viens-tu faire par ici ? Et que veux-tu donc à ce veil Agrippa que tu as si gratuitement malmené ?

L'ancien Gryffondor leva les yeux au ciel.. Non mais sérieusement ils étaient pas finis ceux là... Et l'autre baobab qui ne desserrait pas son emprise sur son épaule... Il prit une profonde inspiration avant de répondre:

- Ce que je viens faire ici, vieil ivrogne, n'est en aucun cas votre affaire... Quant à cet Agrippa dont vous parler, vous pensez vraiment que je passe mon temps à foncer dans les gens par simple plaisir de casser du vieux ? Puis, se tournant vers le branquignole qui ne le lâchait toujours pas Et Mer** à la fin, tu veux pas me lâcher toi? Histoire de me laisser le peu d'os que tu n'as pas déjà broyé ?

Bien au contraire, la main ressera son emprise... On pouvait s'y attendre après tout, mais bordel que ça faisait mal... Il avait quoi dans les doigts cet idiot, du métal ? Alors qu'il se concentrait sur sa propre personne, le Keats n'avait pas vu que le vieux sorcier avait ressorti sa baguette et s'apprêtait à lui lancer un sort sûrement pas agréable à recevoir...

HRP:

Tybalt n'arrivait pas encore à déterminer s'il avait le pire sens de l'orientation du monde, s'il était juste stupide ou s'il avait une forte tendance à aller au devant des ennuis. Sûrement un peu des trois pour réussir à ce que sa jolie promenade sur le lumineux chemin de Traverse se transforme en une errance peu rassurante dans l'allée des Embrumes.

La journée avait pourtant commencé normalement : un réveil difficile après une nuit à rêver de l'Inconnue qui hantait tous ses songes, une matinée ponctuée de tensions et conflits avec ses parents, un besoin d'air irrépressible en début d'après-midi qui l'avait poussé à sortir marché un peu. Ce jour-là, ses pas avaient décidé de le mener au centre de la vie magique à Londres plutôt que dans les rues moldues. Il avait alors arpenté la rue sorcière après avoir traversé le Chaudron Baveur. Cependant, à un moment, il avait dû tourner à droite au lieu de tourner à gauche -ou était-ce l'inverse- et il s'était retrouvé dans le quartier mal famé de l'allée des Embrumes.

Il ne cherchait pas les problèmes, donc il avait voulu faire demi-tour mais s'était encore plus perdu qu'avant entre les boutiques de magie noire et autres magasins peu recommandables pour un sorcier qui désirait juste une petite promenade tranquille.

Un peu plus loin, un petit attroupement s'était formé. Trop curieux pour son propre bien, l'ancien Gryffondor s'approcha donc pour voir ce qui se passait. Il aperçut alors un jeune homme qui devait avoir son âge plaqué contre un mur par un immense colosse. Un vieux sorcier le menaçait de sa baguette. Sans vraiment réfléchir aux conséquences, il sortit sa baguette et la pointa vers le groupe.

- #Expelliarmus ! s'écria-t-il.

Aussitôt, la baguette du sorcier tout décrépit s'envola et atterri dans la main libre du jeune homme.

- Bah dites-donc, plusieurs agresseurs contre une personne désarmée... Ça va vous ne prenez pas trop de risques ? railla-t-il avec ironie.

Bon, ce n'était probablement pas la meilleure idée qu'il ait eut dans sa vie puisque tous les gens présents tournèrent d'un seul geste la tête vers lui.

*Pas forcément très subtile comme entrée en matière* se fustigea-t-il mentalement.

Une partie des sorciers ne semblaient pas disposés à se battre, mais voulaient visiblement simplement admirer le spectacle. Ainsi, s'ils voulaient un spectacle, ils en auraient un !

- #Gonflus, prononça-t-il distinctement en direction de l'armoire à glace qui semblait avoir plus de muscle que de neurones.

Avec un regard d'horreur, le colosse regarda ses membres se gonfler et le sol s'éloigner de lui. Après un petit #Eolo Procella pour la forme, une bourrasque de vent emporta le ballon de baudruche vivant dans un hurlement d'appel à l'aide.  Le sortilège de gonflement ne durerait pas longtemps : le sorcier-volant s'écraserait probablement dans quelques secondes sur le chemin de Traverse, mais au moins il ne reviendrait pas. Après lui avoir adressé un signe de main en guise d'au revoir, le jeune homme se tourna vers le petit groupe dont plusieurs avaient toujours le nez tourné vers le ciel.

- Qui est le suivant ? proposa-t-il avec un sourire provocateur en s'avançant vers eux.

Quelques uns -les plus malins, sans aucun doute- prirent leurs jambes à leur cou tandis que d'autres sortirent leurs baguettes. Cependant, aucun n'osait lancer le premier sort et déclencher une bagarre générale. De son côté, Agrippa semblait littéralement bouillir de rage.

- Vous voyez, c'est pas vraiment cool de ne pas avoir de baguette pour se défendre, le nargua-t-il. Est-ce que ça va ? reprit-il à l'adresse du jeune homme de son âge.

Il arrive parfois que des miracles surgissent de nulle part, et vous sauvent la mise alors que vous croyiez que tout était perdu. Le Keats, qui n'était pas croyant, savait tout de même reconnaître un miracle lorsque celui-ci se produisait, même si en l’occurrence, il prenait la forme d'une voix dont il ne pouvait distinguer le propriétaire, perdu derrière ces tas graisseux qu'étaient ses opposants, un "#Expelliarmus" jaillit  d'un endroit qu'il ne pouvait voir, faisant s'envoler la baguette du vieillard, qui regarda sa seule puissance se perdre dans la foule. "Tout de suite moins puissant le vieux... On se la ramène moins d'un coup, hein ?" pensa le jeune lion, ravi de récupérer ainsi un minimum de contenance. Il n'eut pas le temps d'exprimer sa joie à voix haute, car l’inconnu reprit:

- Bah dites-donc, plusieurs agresseurs contre une personne désarmée... Ça va vous ne prenez pas trop de risques ?

Sa voix laissait transparaître une ironie certaine, ce ne fut cependant pas ce qui retint l'attention du jeune homme, elle lui semblait... familière, le renvoyant à des souvenirs désormais lointains, sans qu'il parvienne à mettre le doigt sur qui en était le possesseur... Il aurait toujours le loisir de s'interroger à ce sujet, plus tard, si il se sortait de là. L'inconnu sembla s'apercevoir de l'immobilité du jeune homme, car il lança un nouveau sortilège contre la grosse brute... Bien que Leo n'en ait pas entendu la formule, il reconnut immédiatement ce que son sauveur avait lancé... Voilà que l'ex brute de la bande regardait avec effroi ses membres se gonfler, et le sol s'éloigner sous ses pieds.  Un coup de vent surgit de nulle part commença alors à l'emporter. Se massant l'épaule, Le Keats profita que l'attention générale se soit détacher de lui pour discrètement récupérer sa baguette. Une fois celle-ci bien en main, il se redressa un peu, tentant de paraître droit et récupérant ainsi une contenance qui lui avait échappée.  En effet, sa fierté s'était tout de même retrouvée grandement malmenée à se faire maîtriser de la sorte. Se faire désarmer aussi rapidement n'est pas quelque chose dont on se vante au quotidien... Et il y avait plutôt intérêt à ce que cela ne s'ébruite pas.

- Qui est le suivant ?

La voix de l'inconnu le tira de ses pensées, il se devait d'agir, mais que faire ? Avec une épaule à moitié disloquée, et une douleur lancinante, il n'était pas vraiment en mesure de réagir. Ou plutôt si, il lui fallait juste régler ce petit souci de clavicule. Alors que certaines des loques humaines, surement celles possédant un minimum de jugeote, prenaient leurs jambes à leurs cou, Le lion en profita pour s'auto administrer un #Brackium Emendo. Il sentit rapidement ses os se ressouder, puis la douleur s'atténuer. Il était fin prêt à participer à la mêlée. L'étranger reprit d'ailleurs la parole, s'adressant au vieillard alors que l'ancien rouge et or se dégageait de la foule:

- Vous voyez, c'est pas vraiment cool de ne pas avoir de baguette pour se défendre,puis, s'adressant directement au Keats, il demanda: Est-ce que ça va ?

Le lion hocha distraitement la tête sans pour autant lâcher l'hommedu regard. Tybalt Maitland. Il avait été secouru par un de ses anciens camarades de Poudlard, et pas n'importe lequel. Le Tybalt. Celui dont il s'était allègrement moqué pendant plusieurs années, celui qu'il avait rabaissé et humilié gratuitement à plusieurs reprises. Et voilà que ce dernier lui apportait une aide secourable au moment où il s'y attendait le moins ? Drôle de situation. Vraiment.

Secouant la tête et se forçant à reprendre ses esprits, le Keats lâcha un "Oui, ça va" à peine audible, certains sorciers armés leurs faisaient encore face, et il était grand temps de les pousser à déguerpir. Se plaçant aux côtés de l'ancien Gryffondor, Leo lança discrètement plusieurs #Malum Contigo, voilà qui leur assurait une certaine protection, leurs principaux ennemis étant désormais incapables de formuler un sortilège correct. Après avoir réfléchi un instant, il pointa sa baguette en direction du vieillard et murmura: "#Vampirello Fléau". L'effet fut celui escompté, de nombreuses chauves-souris vinrent se poser sur Agrippa, et commencèrent à s'attaquer de façon agressive au visage de ce dernier. Celui-ci, estimant que, par moment, il fallait savoir laisser son orgueil de côté, déguerpit sans demander son reste. Se tournant vers le petit groupe de téméraires qui restait, il demanda avec une politesse exagérée:

-Autre Chose ?

Vue la façon dont ils tournèrent les talons avant de s'éloigner d'un pas pressé, la réponse ne fut pas nécessaire. Reprenant son souffle, le jeune homme jeta un regard à son acolyte... Aucun doute n'était permis, c'était bien lui. Le Keats avait parfois repensé à lui au cours de ces dernières années, trouvant parfois honteuse la façon dont il l'avait traité. Le voir devant lui le plongeait dans une sorte de gène qu'il n'avait pas anticipée. Il lui devait néanmoins son salut, et lui adressa un léger sourire, crispé, mais c'était déjà ça:

- Merci Tybalt. Je te dois surement mon bras, il marqua une pause avant de reprendre en désignant la rue, Je propose qu'on s'éloigne d'ici si tu n'y vois pas d'inconvénients...

L'inconnu signifia par un hochement de tête qu'il se sentait bien. Cependant, Tybalt doutait qu'il soit réellement en forme parce qu'il le dévisageait littéralement, le scrutait avec un air un peu perdu, comme s'il était en train de penser complètement à autre chose. Or, tout le monde sait qu'être dans la lune quand un tas de sorciers peu recommandables en a après vous n'est pas forcément une bonne idée. Alors qu'il allait lui demandait s'il ne s'était pas cogné la tête contre le mur, l'amnésique fut coupé par l'étranger qui sembla reprendre ses esprits et revenir parmi eux.

- Oui, ça va... pouvait-on lire sur ses lèvres.

Une fois à ses côtés, l'agressé lança des maléfices de Malchance visant à déstabiliser leurs ennemis et termina en beauté par un sortilège de  Chauve-furie destiné au vieil homme auquel Tybalt avait pris sa baguette. Ce dernier s'enfuit à toute jambe avec un nuage de petits mammifères volant agglutinés autour de son crâne.

- Autre Chose ? demanda-t-il d'un ton exagérément poli à ceux qui restait.

Sans demander leur reste, les derniers bagarreurs se dispersèrent rapidement. Le jeune homme laissa un sourire triomphant se dessiner sur ses lèvres : un groupe entier de sorcier venait de déguerpir face à deux jeunes gens inférieurs en âge et en nombre. Si ça ce n'était pas un coup d'éclat, il ne s'appelait plus Tybalt ! Il hésita entre leur lancer un dernier petit sortilège pendant qu'ils partaient -un truc drôle comme un maléfice du mouton ou un Tarentallegra, juste pour les ridiculiser un peu- mais il se ravisa : même s'ils s'en étaient pris à plusieurs contre une personne seule et sans défense, les attaquer de dos n'était clairement pas honnête. Autant ne pas se rabaisser à leur niveau !

Avec un sourire joueur, il se tourna vers son camarade de combat qui le regardait avec un sourire crispé. S'inquiétant pour son état physique -peut-être avait-il été blessé ?- l'amnésique s'apprêtait à lui proposer des soins, mais l'autre parla en premier.

- Merci Tybalt. Je te dois surement mon bras... Je propose qu'on s'éloigne d'ici si tu n'y vois pas d'inconvénients... reprit-il en montrant la rue.

Oh. Son prénom... Il était absolument certain de ne pas s'être présenté. D'accord il agissait souvent sans réfléchir, mais il n'était pas idiot au point de décliner son identité devant une horde de sorcier qui pourraient chercher à se venger. Tout du moins, il n'avait pas été suffisamment idiot aujourd'hui pour cela. Du coup, si l'autre connaissait son nom sans qu'il le lui ait dit il n'y avait que deux solutions possibles : il était legillimens ou alors ils se connaissaient déjà.

La première hypothèse paraissait malheureusement peu probable étant donné l'âge de l'inconnu-qui-ne-l'était-donc-certainement-pas-tant-que-ça.

Avec un regard à la fois gêné et méfiant, l'ancien Gryffondor dévisagea son compère pour tenter de se souvenir de lui. En effet, à bien y regarder, ce visage lui évoquait vaguement quelque chose de familier et cette voix lui rappelait lointainement quelque chose de connu. Peut-être s'étaient-ils côtoyés par le passé, avant que Tybalt ne sombre dans le coma et ne se réveille avec une douloureuse perte de mémoire.

Réalisant qu'il l'observait ainsi depuis une bonne minute sans rien dire, le jeune homme secoua la tête pour tenter de se remettre les idées en place et le suivit pour quitter ce lieu un peu trop dangereux.

- Euh... Pardon mais, est-ce qu'on se connait ? commença-t-il incertain tout en marchant.

Il ne voulait pas blesser son interlocuteur, mais lui faire croire qu'il se souvenait de lui alors qu'il en était incapable ne lui apporterait rien de bon. Il avait retenu la leçon avec Jasmine Vagneur et s'était promis que, à présent, il ne mentirait plus de la sorte.

- Je veux dire... Je sais que ça doit être absurde parce que toi tu sembles clairement me connaître mais... j'ai eu quelques... problèmes et du coup j'ai des... soucis de mémoire ces derniers temps, acheva-t-il difficilement en baissant les yeux.

Outre le fait d'avouer à quelqu'un de son passé qu'il ne se rappelait pas de lui, il y avait quelque chose d'autre qui le mettait inexplicablement mal à l'aise. C'était comme une méfiance naturelle, un mauvais pressentiment vis-à-vis de son camarade. Il y avait quelque chose qui clochait, mais il ne savait pas quoi. C'est pourquoi, il décida d'enterrer cette suspicion au fond de lui et de la justifier par un simple excès de paranoïa dû à l'adrénaline qui coulait à flot dans ses veines depuis son intervention dans la bagarre.

HRP:

- Merci Tybalt. Je te dois surement mon bras... Je propose qu'on s'éloigne d'ici si tu n'y vois pas d'inconvénients...

La phrase, pourtant banale, laissa tomber sa chape de plomb sur les deux hommes. Tybalt s'était renfermé à la mention de son nom, adoptant dans un premier temps une moue songeuse avant qu'une lueur méfiante ne vienne poindre dans son regard. Cette soudaine prise de distance mis Leo plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà. Il était fortement probable que son ancien camarade de maison soit en train de regretter de lui être venu en aide. C'était légitime après tout, qui ne l'aurait pas regretter en découvrant le visage d'un ancien abruti fini ? Cependant, un élément perturbait le Keats, encore plus que le silence pesant. Il ne semblait pas y avoir de colère dans les yeux du gryffon, plutôt une sorte ... de gène. Se sachant dévisagé, le lion continua à marcher aux côtés de son compère en tentant de paraître détendu, ce qui en réalité n'était pas le cas.

Ils marchaient déjà depuis une bonne minute lorsque Maitland secoua la tête avant de reprendre la parole, Formulant d'une voix indécise  la dernière chose que Leo s'attendait à entendre:

- Euh... Pardon mais, est-ce qu'on se connait ?

Le Keats marqua un temps d'arrêt. Hein ? Comment ça ''Est-ce qu'on se connait "? Comment Tybalt aurait pu l'oublier ? Non pas qu'il ait la prétention de marquer les esprits... Mais il était tellement con à l'époque... Et tellement puéril aussi. C'était impossible qu'il ne le remette pas... Pas après le comportement qu'il avait eu avec lui. Soit son interlocuteur se foutait royalement de sa tête, et il allait payer cet affront, soit... Ce fut son camarade qui lui apporta lui même la réponse. La phrase sembla d'ailleurs difficile à sortir, comme si en parlait était quelque chose de peu agréable:

- Je veux dire... Je sais que ça doit être absurde parce que toi tu sembles clairement me connaître mais... j'ai eu quelques... problèmes et du coup j'ai des... soucis de mémoire ces derniers temps

Des soucis de mémoires ? Soit. Ceci expliquait cela. Mais visiblement, vu l'affaissement de la tête du jeune homme et le ton sur lequel il lâchait cela, c'était certainement plus que "des soucis de mémoire". Leo se garda de tout commentaire. Il devait donc se présenter alors, histoire que Tybalt puisse au moins savoir à qui il avait affaire. C'était étrange vraiment. Et... parfaitement rassurant, cette situation lui permettrait d'éviter une confrontation gênante. C'était lâche, certes, mais quitte à choisir, autant opter pour la facilité. Du moins pour l'instant.

-Bon... Soit. Je suis Leo Keats. On s'est connu à Poudlard, j'étais à Gryffondor avec toi.

Il n'avait pas menti, juste omis certains détails, c'était déjà ça.

Le jeune homme se bloqua un instant face à la première question de Tybalt. En même temps, c'était normal puisque la demande était idiote : il était évident qu'ils se connaissaient, au moins un peu, puisque l'autre connaissait son prénom et l'avait reconnu tout de suite. Son interlocuteur sembla tout d'abord hésiter sur la conduite à adopter, vacillant entre la colère et l'étonnement. Heureusement, ce fut la seconde émotion qui l'emporta lorsque l'amnésique balbutia une excuse peu crédible mais néanmoins sincère.

- Bon... Soit. Je suis Leo Keats, se présenta-t-il. On s'est connu à Poudlard, j'étais à Gryffondor avec toi.

Leo était visiblement sceptique face auxdits "soucis de mémoire", bien qu'il ait apparemment décidé de passer outre. Cette situation mettait Tybalt très mal à l'aise. Il détestait vraiment faire de la peine à ceux dont il ne se souvenait plus, mais aborder le sujet de son coma et de son amnésie était délicat. De plus, il ne se sentait pas particulièrement en confiance avec ce garçon, comme s'ils avaient plus de mauvais souvenirs en commun que de bons.

- Pour être honnête, j'ai plus que des petits trous de mémoire... En fait, je suis incapable de me souvenir de quoique ce soit qui s'est passé avant mon... mon séjour à Ste Mangouste. Du coup, je suis vraiment désolé... Est-ce qu'on était très proche ?

Le malaise était toujours présent mais commençait à faiblir face à la curiosité de Tybalt. Ils devaient avoir à peu près le même âge donc, s'ils avaient en plus été dans la même maison à Poudlard, Leo pourrait sûrement lui parler de son passé. Peut-être même que son ancien camarade pourrait lui apporter des réponses aux questions qu'il se posait !

- Qu'est-ce que tu avais fait pour énerver tous ces sorciers d'ailleurs ? demanda-t-il en souriant d'un air malicieux.

Il ne voulait pas tout de suite agresser son interlocuteur en lui posant une foule de question, il préférait tout d'abord sympathiser et retrouver un certain naturel dans leur conversation. Pourtant, il ne se sentait toujours pas très calme auprès de lui, il faudrait qu'il creuse plus tard à ce sujet.

Il était certain que son interlocuteur avait plus que de simples ''soucis'' de mémoire, leur Septième année n'était pourtant pas si lointaine... Non pas que le Keats ait la prétention de marquer les esprits, mais les deux hommes avaient partagé une salle commune pendant plusieurs années consécutives, et encore, il arrivait qu'on ne remarque pas certains lions, trop discrets, mais les deux lions se connaissaient assurément. Si Leo avait espéré aider le lion à se détendre en se présentant, il fut pour le moins déçu, en effet, le malaise était de plus en plus palpable, et le silence gêné s'installait de plus en plus. Ne sachant trop se mettre, compte tenu de son comportement passé. Tybalt n'avait pas l'air en confiance non plus, c'en devenait embarrassant. Heureusement, ce dernier prit la parole:

- Pour être honnête, j'ai plus que des petits trous de mémoire... En fait, je suis incapable de me souvenir de quoique ce soit qui s'est passé avant mon... mon séjour à Ste Mangouste. Du coup, je suis vraiment désolé... Est-ce qu'on était très proche ?

Euh... Non, absolument pas, bien au contraire, mais Leo ne pouvait le dire, il n'arrivait pas à assumer, et l'amnésie de Tybalt, aussi pourrie que puisse paraître cette idée, lui permettait ici de fuir encore un peu ce poids du crétin d'adolescent qui l'avait été, et qui pesait toujours sur ses épaules, et ce en dépit des années. En attendant il était face à un être humain qui attendait une réponse. Une réponse qui ne voulait pas venir, et un être à qui il avait fait du mal. Il avait donc le choix, soit il jouait la carte de l’honnêteté, soit il fuyait. Encore une fois. Il n'était toujours pas décidé lorsqu'il prit la parole.

- Je ... Oui... Enfin Non, pas spécialement. Juste dans le même dortoir, et dans la même maison... Je veux dire, tu étais à Gryffondor, moi aussi, et on avait le même âge, mais non, on était pas particulièrement proche...

Ça n'était pas faux, mais c'était pas vrai non plus, juste suffisamment évasif pour ne pas s'engager, ni être trop précis et se griller. Le malaise semblait pourtant avoir diminuer, peut-être le fait de savoir qu'ils se connaissaient vraiment, et qu'ils avaient le même âge, avait aidé Maitland à se détendre.

- Qu'est-ce que tu avais fait pour énerver tous ces sorciers d'ailleurs ? demanda-t-il en souriant d'un air malicieux.

Si le ton du jeune homme semblait normal, le Keats ne put s'empêcher de sentir une sorte de réserve dans la voix du jeune homme, mais ne sachant si il devait mettre cela sur le compte de la méfiance de Tyblat envers un inconnu, il se garda de tout commentaire et lui répondit en souriant:

- J'ai eu le malheur d'en bousculer un... Et comme je suis pas du genre à la fermer, et visiblement lui non plus, c'est rapidement de venu tendu... Merci encore d'ailleurs.

Le Rouge et Or possédait également quelques questions à poser à l'amnésique, cependant, bien qu'il en garda la plupart pour lui même, l'une d'entre elle lui brulait les lèvres. Après avoir hésité quelques instants, il se décida à la poser:

- Tu ne te souviens vraiment de rien? Je veux dire, même pas une bribe insignifiante ? Et... Tu as une idée de qui tu étais avant ton accident ?

Hrp:

Leo semblait presque gêné par la question que Tybalt lui avait posée. Plus étrange encore, il semblait hésiter sur la réponse à donner. Pourtant, en apparence, il n'y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse : soit ils avaient été proches et c'était donc génial qu'ils se retrouvent comme ça par hasard, soit ils ne se connaissaient que vaguement et dans ce cas il suffisait de le dire. L'amnésique ne voyait pas trop quelle autre alternative il pouvait y avoir pour répondre à cette simple demande. Mais peut-être qu'ils avaient été des amis très proches et que sa perte de mémoire blessait son ancien camarade. C'était, aux yeux de Tybalt, la réponse la plus plausible. Pourtant, son interlocuteur semblait plus surpris, voire choqué, que triste.

- Je ... Oui... Enfin Non, pas spécialement. Juste dans le même dortoir, et dans la même maison... Je veux dire, tu étais à Gryffondor, moi aussi, et on avait le même âge, mais non, on était pas particulièrement proche...

Le jeune homme n'avait pas manqué les hésitations de son ancien camarade de maison, mais il décida de passer outre. L'autre pensait peut-être juste à autre chose, après tout il venait de se faire agresser quand même ! C'était dommage, s'ils avaient été dans la même année et dans la même maison, ils devaient avoir partagé le même dortoir pendant sept années. Ne pas avoir vraiment créé de lien pendant cette longue période était un peu étonnant.

Préférant ne pas approfondir ce sujet qui mettait visiblement Leo mal à l'aise, l'amnésique tenta une diversion.

- J'ai eu le malheur d'en bousculer un... Et comme je suis pas du genre à la fermer, et visiblement lui non plus, c'est rapidement devenu tendu... Merci encore d'ailleurs.

Tybalt ne savait pas trop d'où lui venait ce sentiment, mais cette situation ne l'étonnait absolument pas. C'était comme s'il savait au fond de lui que l'autre avait un sacré caractère et ne se laissait pas marcher sur les pieds. D'ailleurs, même lorsqu'il était plaqué contre le mur, Leo n'avait pas l'air prêt à s'excuser.

- Ahah, mais de rien, rigola-t-il en s’imaginant la scène qu'on venait de lui raconter.

Son interlocuteur le fixait, comme s'il mourrait d'envie de lui dire quelque chose sans oser. Il allait lui dire qu'il pouvait parler librement, mais l'autre se décida plus vite.

- Tu ne te souviens vraiment de rien? Je veux dire, même pas une bribe insignifiante ? Et... Tu as une idée de qui tu étais avant ton accident ?

Ah. L'éternelle question. Le "tu te souviens vraiment de rien", qui dissimulait souvent un "même pas de moi ?" plus ou moins subtil. Tybalt ne savait pas trop si cette fois-ci le sous-entendu était également présent, mais ce genre de demande lui faisait toujours de la peine. Qu'était-il censé lui répondre ? "Non, je ne me souviens absolument pas de toi !". Clairement, ce n'était pas la meilleure réponse qui soit. En plus, sans savoir pourquoi, il n'appréciait pas beaucoup le jeune homme -ou plutôt il n'appréciait pas trop le sentiment d'insécurité permanente qu'il ressentait en sa présence. C'était comme s'il se sentait en danger rien que parce que l'autre était là. Cette crainte était absolument irrationnelle et le mettait d'autant plus mal à l'aise que l'autre était gentil avec lui depuis tout à l'heure.

Peut-être que s'il se concentrait à nouveau, il se souviendrait de quelque chose ?

- Non, désolé... répondit-il après un instant à fouiller en vain dans sa mémoire. Parfois je fais des rêves et j'ai l'impression que c'est comme une part de mon passé, mais d'après mes parents ça n'a aucun fondement réel. Quant à qui j'étais : Tybalt Maitland, ancien Gryffondor. A part ça, ma mère dit que j'étais discret et obéissant, mais puisque j'ai volé un bateau il y a à peine une semaine, je ne suis pas sûre qu'elle soit vraiment au courant de qui j'étais !

Le jeune homme rigola en repensant à son excursion en mer avec Jasmine, mais déchanta vite en réalisant que, en effet, sa propre mère ne le connaissait absolument pas.

- Mais peut-être que toi tu pourrais m'en dire plus, non ? Tu dois bien avoir deux ou trois anecdotes à mon sujet ! Même si elles ne sont pas positives, j'aimerais beaucoup les entendre. Est-ce que j'avais des amis ? Des ennemis ?

HRPG:

Sa question avait de nouveau laissé place à un silence gênant. Il est vrai que cette dernière devait revenir régulièrement pour le jeune homme, c'était normal à vrai dire, apprendre l'amnésie de quelqu'un n'était pas quelque chose de courant, et soulevait forcément diverses questions. Or si le Keats avait posé celle-ci, c'était d'avantage afin de se rassurer et de cerner ce qu'il pouvait, ou non, révéler sans trahir la véritable nature de leurs rapports passés.

Heureusement, Tybalt finit par reprendre la parole, même si ce fut d'un ton plus pesant que précédemment. Leo prit alors conscience que le sujet était sensible, et se promit ne pas revenir dessus délibérément:

- Non, désolé...Parfois je fais des rêves et j'ai l'impression que c'est comme une part de mon passé, mais d'après mes parents ça n'a aucun fondement réel. Quant à qui j'étais : Tybalt Maitland, ancien Gryffondor. A part ça, ma mère dit que j'étais discret et obéissant, mais puisque j'ai volé un bateau il y a à peine une semaine, je ne suis pas sûre qu'elle soit vraiment au courant de qui j'étais !


Obéissant et discret ? Pas que le Keats s'en souvienne... Mais là n'était pas la question. Le peu d'empathie qui lui restait s'eveilla en lui, et il ne put s'empêcher de ressentir une forme de compassion pour son ancien souffre douleur. Quelle angoisse cela devait être que de se réveiller sans aucun souvenirs, sans aucune idée de qui nous sommes. Les confrontations avec les connaissances de sa vie antérieure devaient sûrement être pour lui provocatrices de douleurs. Ne sachant trop où se mettre, le lion ne dit rien. Ce fut de nouveau Maitland qui brisa le silence:

- Mais peut-être que toi tu pourrais m'en dire plus, non ? Tu dois bien avoir deux ou trois anecdotes à mon sujet ! Même si elles ne sont pas positives, j'aimerais beaucoup les entendre. Est-ce que j'avais des amis ? Des ennemis ?

Mer**, Mer** et re-Mer**, voilà qu'en plus il voulait des anecdotes. Chouette... Leo allait encore devoir broder avec les bribes qui lui revenaient.
Petit plongeon dans la mémoire, écartées les pensées parasites, balayés les souvenirs à éviter... Rien, il ne lui restait rien hormis une petite histoire qui avait fait jaser fut un temps...

- Euh... Si j'ai peut-être quelque chose... Je me souviens que tu avais une furieuse tendance à te bagarrer avec une Serdaigle... Mais son nom ne me revient pas... Je ne me souviens plus non plus si j'ai un jour connu les raisons de vos querelles, mais je peux t'assurer que, même si tu étais doué pour les éviter, tu es souvent passé à deux doigts de la retenue.

Il marqua une pause, cherchant autre chose à raconter, en vain, il faut dire que ce n'etaient pas les éléments de la vie étudiante de son interlocuteur qui l'avait le plus marqué qui étaient évoqués ici...

- Mais comme je te l'ai dit, nous n'étions pas très proches, et je ne suis sûrement pas la personne la mieux placée pour te parler de ce genre de choses... Si tu avais des amis ? Certainement... Mais je ne peux pas t'aider pour les retrouver. Quant à tes ennemis... On en a tous .

Ces derniers temps, Mikaël passait de plus en plus de temps à la forge de la salle sur demande. Il préparait un gros truc, une grosse machine. Le problème c'est que ces machins là ça a besoin de plus que des petits sorts que le quatrième année pouvait fournir, et n'ayant pas hérité de la magie de ses ancêtres gobelins, il lui fallait une source de magie. Aussi est-ce que, dans toute son idiotie et sa candeur, il s'est dit que l'allée des embrumes était le meilleur endroit pour trouver la solution.

C'est ainsi que le jeune sepentard s'aventura dans la rue parallèle du chemin de traverse.... Bon, il était habillé assez simplement, pantalon noir, chemise blanche et bien sur une robe de sorcier parmi le tout.... Mais on ne se refait pas (enfin si, y à des sorts contre ça, mais c'est à dire qu'il arborait ses attributs gobelins avec trop de fierté pour s'intéresser aux glamours) et les rares personnes se baladant dans la rue se retournaient mécaniquement sur lui, comme si un aimant se baladait dans un champ de boussoles. Soudain, alors qu'il avançait, il s’abattit violemment au sol et il sentit une force agripper sa cheville et le tirer quelque part. Il sortit immédiatement sa baguette et cria un Lashlabask qui fus, bien sur, sans effet puisqu'il était tracté par un sort et non par un être ou un objet. Griffant frénétiquement le sol de pierre pour ralentir son rampement vers une petite ruelle perpendiculaire à la rue, il se ressaisit assez pour cracher un finite incantem sur sa jambe, mais qui ricocha simplement, la magie utilisée étant visiblement bien plus grande que sa propre magie. Il continua ainsi à griffer frénétiquement les pavés avant de se retrouver finalement dans la ruelle sombre ou l'attendaient plusieurs silhouettes qui utilisaient visiblement des sorts spéciaux pour ne pas être reconnaissables. Une voix jaillit alors, sombre et visiblement déformée par un quelconque sort.

Alors quoi ? Les gobelins sont de sortie ? On t'a jamais appris que le chemin des embrumes c'est pas fait pour les monstres ? Endoloris !

Les yeux de l'adolescent s'écarquillèrent comme ceux d'un hibou, mais il eu le temps de rouler sur le côté pour éviter l’impardonnable, et très vite s'instaura un jeu où ses bourreaux lui lançaient des sorts pires les uns que les autres et lui fuyait comme il pouvait, la cheville toujours comme retenue par une chaîne. Bien sur, au passage il appelait au secours de sa voix fluette et grinçante, mais bizarrement personne ne vint. Commençant franchement à être épuisé, il s'écroula totalement au sol.

S'il vous plait.... Arrêtez....

Les trois sorciers se regardèrent un instant puis se retournèrent vers l'enfant. Il ne pouvait distinguer leurs visages mais un mauvais pressentiment montait.

Tu as raison.... On va en finir.... T'as jamais eu envie d'avoir une taille normale ? On va t'aider...

Et soudain, le chef visible du groupe lui donna un grand coup de pied, le propulsant quelques mètres en avant. Les deux autres prononcèrent ensemble un wingardium leviosa et le firent lentement s'élever dans les airs avant de.... faire diverger leurs baguettes, commençants à doucement l'écarteler. Il avait déjà connu de sacrées douleur, mais ça, et de s'imaginer ce qui allait venir dans peu de temps.... Ces hommes voulaient définitivement le tuer.... Mikaël se mit alors à crier de toutes ses forces, se lâchant complètement, pleurant et implorant.

Ce qu'elle fichait dans l'allée des embrumes ? Bonne question. Peut-être qu'elle avait besoin de se ressourcer vers ses ténèbres. Vers un monde qui la comprenait parfaitement. Quelque chose de plus satanique, qui se rapprochait de sa propre éthique. Elle erra quelques instants, fumant une clope ici et là. Elle n'avait pas vraiment de jugement sur cet endroit dit dangereux. Pour elle, elle ne jouait aucunement avec le feu. Elle était assise sur un rebord, voyait tous les fous autours d'elle. Certains parler aux murs, d'autres riaient à se tuer. Elles les connaissaient assez bien, elle faisait partis d'eux. Elle était une marginale, une invisible de la société sans l'être...

Elle se remit à marcher, allumant de nouveau une clope et avalant une pilule. Un léger sourire sur les lèvres, elle arriva à un endroit où ils se passaient un truc bizarre. Trois sorciers autours d'une... créature ? Oh non, un demi-gobelin ou un nain. Elle voyait pas très bien. Elle se mit à rire, se demandant à quel jeu cruel ils jouaient. Elle s'approcha légèrement et entendit un des hommes dirent :

- Tu as raison.... On va en finir.... T'as jamais eu envie d'avoir une taille normale ? On va t'aider...

Bizarrement elle trouvait ça moins drôle. La suite des événements ne lui plu guère plus. C'était quoi cette torture bizarre, et c'était qui eux ? Ils n'étaient pas des habitués de l'allée des embrumes. Elle se racla la gorge, l'un d'eux se tourna vers elle. Étrangement il pâlît, elle était si connue quand ça dans le quartier ? Pourtant elle ne venait pas tant que ça en y repensant.

- Alors ? On s'amuse sur plus petit que soit ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? C'est très lâche tout ça...

Voix macabrement menaçante. Sourire cruelle. Baguette qui picote. Yeux qui pétillent. Si, ça y est elle se rappelait de ces trois gamins. Elle leur avait réglé leur compte comme il se doit. Mais elle était clémente, elle leur avait laisser la vie sauve -et puis tuer ici c'était quand même risquer, un auror pouvait toujours trainer pas loin.

- Miss Peverell, que... Vous voulez qu'on vous laisse n'est-ce pas ?

Lèche-botte, elle avait envie de lui cracher au visage. Elle le vit reposer la gamin au sol assez brutalement. Il était en pleurs, pauvre gamin. Il avait du vraiment passer un sale quart d'heure.

- Dégagez ou je me venge sur vous. Ma baguette me démange douloureusement depuis quelques temps.

Ils n'eut leur en fallut que quelques secondes pour déguerpir. Sourire carnassier. Elle regardait toujours le gamin au sol. Appuyée sur le côté à un mur, elle jouait avec sa baguette. Avait-il peur ? Certainement, elle était une folle trainant dans l'allée des embrumes. Y avait de quoi.
Elle s'approcha doucement de l'enfant, s'abaissa à son hauteur et murmura d'une voix suave :

- Alors petit, comment c'est ton nom ?

HRPG:

Mickaël retomba ainsi à terre, et son premier réflexe fut bien sur de se prostrer histoire de laisser s'évacuer les derniers restes de pleurs et de stress..... sans parler du fait qu'il avait l'air d'avoir troqué Charybde contre Scylla.... Finalement à peu près remis, il se rappela qu'il était face à un danger pire encore et, surtout, qu'il avait mal. Aussi est-ce qu'il se redressa doucement, s'adossant à un mur de pierre faisant visiblement fit de la crasse (on est plus à ça près). Récupérant doucement ses esprits, il commença à déployer la panoplie de sorts habituels histoire de se sécher de sa sueur et ses larmes, se rendre présentable, et placer un ou deux sorts curatifs du genre Episkey (parce que ces idiots lui avaient quand même fait s'écorcher les mains et lui avaient déplacé quelques côtes....) Alors qu'il était en plein rafistolage, il scrutait d'un œil qui se serait voulu menaçant la mystérieuse inconnue. Enfin, qui se serait voulu menaçant, car en fait il avait un regard presque apeuré, appréhendant visiblement ce que cette miss Peverell allait lui faire. Finalement, elle se pencha sur lui, et il ne put s'empêcher de reculer un peu la tète.

Alors petit, comment c'est ton nom ?

Mikaël entrouvrit les lèvres pour répondre, mais aucun son ne voulu sortir. Non, il n'osait pas parler. Il prit son temps pour bien respirer et, finalement, sentant sa gorge desserrée, il parla enfin.

Mikaël, Miss. Je..... Suis censé vous craindre ou vous remercier ?

la question était un peu bête mais elle résumait bien l'état d'esprit de Mikaël dans l'état présent. Mais après tout il avait failli y passer et là il était en position de faiblesse, dans l'allée des embrumes, devant une femme qui avait visiblement l'air plus dangereuse que la moyenne des êtres féminins.... Il remarqua alors que ses lunettes étaient tombées à terre (ce qui expliquait pourquoi il ne voyait pas plus loin qu'elle) et profita de cette raison somme toute légitime pour se relever et échapper à la présence de la jeune femme. Il chercha un peu et, finalement, se résigna et utilisa un accio avant de se retrouver avec une poignée de verre pilé dans la main.....

Tssss..... Abrutis..... Réparo....