La Volière

[RP avec Naomé Kafka]

La petite Serdy monta les marches de l'escalier menant à la Volière quatre à quatre, tout en prenant soin de ne pas être turbulente envers son précieux petit cadeau. Elle avait envoyé un hibou, plus précisément une chouette effraie qu'elle avait acheté, à Naomé pour lui signifier qu'elle lui avait trouvé quelque chose. Elle hésitait, elle ne savait pas si cela allait lui plaire mais elle le lui offrait quand même. Pour sa première amie à Poudlard. Elle avait encore le goût délicieux d'une Chocogrenouille qu'elle avait reçu sur ses papilles. Décidément, sa camarade de chambre avait visé juste car c'était sa friandise préférée ! Elle arriva à la Volière. La petite s'assit à terre les jambes croisées. Elle ne savait pas pourquoi elle lui avait donné comme lieu de rendez-vous cet endroit. Elle supposait que c'était le plus paisible. Car à son grand étonnement, ce n'était pas la Bibliothèque : la dernière fois qu'elle s'y était rendue, tout ne s'était pas passé aussi calmement qu'elle le pensait.
En tailleur, elle prit ce qu'elle tenait entre ses mains et le caressa. Une minuscule créature ronronnait dans ses bras. En vérité, la bestiole était un boursouflet que la première année avait acheté la fin de la semaine précédente au Chemin de Traverse, à la Boutique d'Animaux Magiques. Il avait une couleur violette pas énormément prononcée et des yeux bleus luisants d'une lueur amicale. Le peu de temps qu'elle avait passé avec lui avait montré qu'il aimait être caressé et sortait parfois sa longue langue râpeuse pour lécher son maître. Son poil était épais, soigné, lustré et l'animal était tout simplement magnifique. Après de courtes minutes à écouter le chant des oiseaux et les hululements des hiboux joyeux, des bruits de pas se firent entendre de l'escalier à gauche de Jessy. Elle tourna la tête en souriant. C'était Naomé. Avant qu'elle n'ait eu le temps de la rejoindre, la petite Serdy lança, contente de revoir son amie :

« Coucou Naomé ! Tu vas bien ? »

Immédiatement après avoir reçu le parchemin de son amie, Naomé se rendit à la Volière. Montant les escaliers quatre à quatre, elle sourit en se remémorant la gentil mot de la petite Serdaigle. Elle-même lui avait envoyé une Chocogrenouille en revenant d'Honeydukes, mais elle n'attendait rien en retour, et fut touchée par cette attention. Lorsqu'elle entra dans la pièce, Jessy était assise sur le sol, caressant un petit Boursouflet.
« Coucou Naomé ! Tu vas bien ? »
« Tout va très bien pour moi. Et toi ? »
Elle ne savait pas si elle énoncait réellement une vérité, ou bien si cela n'était que pour rassurer la première année. En effet, tout n'allait pas pour le mieux en ce moment, entre sa cheville qui ne désenflait pas depuis son aventure au lac, la désastreuse soirée moldue, ou encore le cours de potion dramatique. Aujourd'hui, tout semblait pourtant être calme, les hiboux hululaient et un faible soleil montait dans le ciel, bien que l'air soit encore frais.

« Tout va très bien pour moi. Et toi ? »

« Je vais bien aussi ! »

Son amie disait certaines choses mais peut-être en pensait-elle d'autres. A vrai dire, après ces derniers évènements... Naomé ne paraissait pas très heureuse quand elle croisait Badr le gamin de Serdaigle... A la Bibliothèque, au cours de Potions ou bien à la Soirée Moldue qu'avait organisé leur Maison... Mais tout c'était bien terminé, en général, non ? La petite Serdy sourit. Elle était heureuse de revoir son amie et se leva pour lui présenter le petit boursouflet qu'elle tenait. La créture violette ronronna et s'agita sous les carresses, visiblement heureuse.

« Regarde, je t'ai trouvé ça à la Boutique d'Animaux Magiques du Chemin de Traverse ! »

Jessy s'y était rendue le week-end dernier pour acherter un cadeau à Naomé. Elle avait d'abbord hésité pour un lapin ou un furet qui étaient petits et tout aussi mignon, cependant, ces-derniers demandaient beaucoup d'attention. Elle avait donc opté pour un boursouf miniature, réconfortants et assez indépendants pour survenir à leurs besoins eux-mêmes. En vérité, le travail à Poudlard demandait du temps et les animaux aussi. Mais un bousouflet était parfait. Et la première année espéra qu'il allait plaire à sa camarade de chambre. Elle afficha un petit sourire et dit :

« Je ne lui ai pas donné de nom... Comment tu veux l'appeler ? »

« Regarde, je t'ai trouvé ça à la Boutique d'Animaux Magiques du Chemin de Traverse ! Je ne lui ai pas donné de nom... Comment tu veux l'appeler ? »
Naomé n'en crut pas ses yeux lorsque la jeune fille lui tendit le boursouflet. Ce dernier ronronnait doucement, ses yeux bleus brillant de douceur. La Serdaigle ne pouvait que fondre devant un tel animal, qui n'inspirait que gentillesse et amour. Elle avait toujours voulu un boursouflet, et celui de Bella lui semblait tellement adorable qu'elle avait pris la résolution de s'en offrir un dès que possible... Comment Jessy avait-elle deviné ?
"C'est... c'est pour moi ?"
Saisissant doucement la minuscule créature, elle la caressa du bout des doigts de peur de la blesser. Il était si petit... Et tellement mignon !
Prenant bien garde de ne pas lui faire de mal, elle enlaça sa camarade, ravie. Elle ne s'attendait vraiment pas à un tel cadeau, et ce dernier lui réchauffait le coeur, après une semaine si dure et ardue.
"Oh, merci Jessy ! Il est formidable !"
Elle réfléchit quelques instants au nom qu'elle pourrait attribuer au petit animal, et se décida rapidement pour un nom français, qui lui rappellerait son enfance, et ses débuts dans la Magie.
"Que penses-tu d'Etincelle ?"

« C'est... c'est pour moi ? Oh, merci Jessy ! Il est formidable ! »

Le cadeau sembla plaire à Naomé. Celle-ci saisit le Bousouflet délicatement et le caressa. Ils étaient tellement mignons ensembles ! Il ronronnait dans ses mains, demandant encore plus de caresses. Jessy fut ravie que cela lui plaise et lui sourit quand elle l'enlaça. Elle ne savait pas que cela toucherait autant sa camarade de chambre mais cela lui faisait plaisir. Elle-même avait reçut une Chocogrenouille de sa part et avait adoré son intention, d'autant plus que cette créature comestible était sa friandise préférée ! Naomé paraissait réfléchir au prénom qu'elle pourrait donner au petit animal et se décida rapidement.

« Que penses-tu d'Etincelle ? »

« Oh, oui ! C'est génial ! Ça rappelle la magie... »

En vérité, quand elle y pensait, ce nom rappelait vraiment la Magie. Et c'était tout simplement magnifique. Jessy, elle, n'avait jamais été douée pour trouver des prénom. Le Boursouf qu'elle s'était acheté s'était fait appelé Borie. Oui, elle trouvait cela mauvais et lui donnait donc souvent des surnoms comme Bor', Boring ou Boing... Et elle pensait que c'était déjà un peu mieux. D'ailleurs, elle ne se sentirait pas seule au dortoir s'il n'y avait ni Naomé ni Nassia car elle s'était aussi acheté ce Boursouf et une chouette effraie. Elle n'avait pas nommé cette-dernière et ne trouvait jamais le meilleur nom... Et peut-être qu'il n'en aurait jamais ? Mais elle fera en sorte de lui en trouver un, bientôt. Comme elle pensait à ses créatures, elle parla d'elles à son amie :

« Tu sais, je me suis aussi acheté un Boursouf et une chouette effraie. Ils sont mignons ! Mais ça fait beaucoup, hein ? Notre dortoir va être une véritable ménagerie ! »

La première année dit ces derniers mots en riant. Oui, en voyant tous ces animaux, elle ne résistait pas et les achetait. Au final, cela faisait six (chouette, boursouf, boursouflet, et les trois élèves) pour un seul dortoir ! Elle espérait seulement que Nassia et Naomé aimaient bien la compagnie des animaux...

« Oh, oui ! C'est génial ! Ça rappelle la magie... »
Naomé fut contente que ce nom plaise à son amie. Elle trouvait parfois des noms étranges à ses animaux... Observant le petit être ronronnant dans sa paume, elle l'interrogea mentalement.
*Et toi, ça te plait ?*
« Tu sais, je me suis aussi acheté un Boursouf et une chouette effraie. Ils sont mignons ! Mais ça fait beaucoup, hein ? Notre dortoir va être une véritable ménagerie ! »
"Oh, ne t'inquiètes pas pour cela... Ma mère tient une animalerie magique !" répondit-elle en souriant.
Elle espérait seulement que cela ne gênerait pas Nassia, bien que celle-ci adore généralement les animaux. Ils seraient effectivement bien nombreux dans le dortoir, mais, après tout, ce n'était pas dérangeant. Elle pensa qu'offrir un boursouflet à Nassia ne serait pas une mauvaise idée, et se promit de se rendre sur le Chemin de Traverse dès qu'elle aurait un peu de temps libre pour effectuer cet achat.
Elle était ravie de son nouveau petit compagnon, et remercia encore Jessy. La jeune fille était vraiment adorable, ce qui n'était pas le cas de tous les Serdaigles...
"Dis moi Jessy... Est-ce que tu aimes bien Badr ?"
Elle hésitait à lui confier son plan, mais décida d'abord de s'assurer de quelque chose, bien qu'elle sache que son amie ne la dénoncerait pas.

« Oh, ne t'inquiètes pas pour cela... Ma mère tient une animalerie magique ! »

Oh, une animalerie magique ! Génial ! Naomé devait avoir vécu en compagnie de nombreux animaux. La boutique de sa mère devait se trouver en France... Dans une ruelle qui ressemblerait au Chemin de Traverse. La première année replongea alors dans ses rêveries, en imaginant cette fois-ci une sorte de monde parallèle en France qui ressemblerait en tout point à la vie en Grande-Bretagne. Enfin, n'étant jamais allée en France, elle pouvait imaginer ce qu'elle voulait, ce n'était pas interdit. Naomé caressait Etincelle et remercia de nouveau Jessy. C'était bon signe, elle avait l'air de bien aimer le petit Boursouflet.

« Dis-moi Jessy... Est-ce que tu aimes bien Badr ? »

La petite Serdy ne savait même pas quoi répondre à cette question. Elle avait même réfléchi de longs moments pour le savoir. Mais elle penchait de deux côtés. Le garçon avait un caractère parfois insuportable et cela la mettait hors d'elle. Elle serait capable de lui faire payer... Mais une autre voix en elle lui soufflait que le première année ne le faisait pas exprès, et que tout ce qu'il avait fait était parti d'une bonne attention. Elle ne savait pas quoi en penser. Elle se souvint alors l'avoir croisé à la Boutique d'Animaux Magiques. Il ne l'avait pas vu mais la jeune fille l'avait entendu dire qu'il souhaitait acheter des lapins à Judas pour qu'elle le pardonne. En effet, ils s'étaient fâchés lors du cours de Potions. Jessy soupira en se disant que s'il devait apprendre à moins parler, elle n'aurait qu'à lui dire et il serait redevenu un garçon bien sympatique.

« Eh bien... Je ne sais ~~pas~~ plus. Il est bien gentil dans le fond mais il ne l'a pas très bien prouvé ces derniers jours. En fait, je l'aime bien mais ça dépend des jours. »

Elle, elle n'aurait pas posé la question à son amie. Après les regards noirs qu'elle lui avait jeté, il n'y avait pas de doute. Enfin, elle avait dit ce qu'elle pensé tout haut mais c'était assez compliqué en vérité. Elle avait dit ces derniers mots avec un petit sourire au lèvres. Elle n'avait pas l'habitude de dire que son affinité avec une personne dépendait du jour, mais cela représentait plutôt bien la situation cette fois-ci.

« Eh bien... Je ne sais pas plus. Il est bien gentil dans le fond mais il ne l'a pas très bien prouvé ces derniers jours. En fait, je l'aime bien mais ça dépend des jours. »
Donc, Naomé ne pouvait pas lui parler de ça. Il était vrai qu'après sa question, la première année s'attendait probablement à une suite, mais elle ne pouvait décemment pas lui faire part de son plan si elle aimait un tant soit peu Badr.
Elle se préoccupait peu de son fond, son agacement à la vue de sa perpétuelle arrogance prenant le dessus. Elle eut un certain éclair de lucidité en repensant au Mangemort, qui devait sûrement penser la même chose à son égart. Sauf qu'elle ne voulait pas tuer Badr...
Elle frissonna derechef en repensant aux mots de l'homme masqué : "Je te retrouverai. Je te tuerai.". Que devait-elle faire ? Elle serra sa lettre dans sa poche. Elle avait brûlé la précédente, qu'elle n'avait pas eu le temps d'envoyer à son père. Celle-ci était bien plus brève, et suffisamment vague pour ne pas être interceptée.
« Papa,
Le rouage a sauté du mécanisme. J'en sais trop sur tout ça et il m'a trouvé. Il reviendra. Que dois-je faire ?
N. »

Elle adressa un sourire légèrement forcé à Jessy, avant de caresser son boursouflet pour reprendre contenance.

Naomé ne répondit pas. Elle resta silencieuse et pensive. Décidément, elle ne parlait pas beaucoup. Jessy se demanda pourquoi elle lui avait parlé de Badr. Sa camarade de chambre n'avait pas l'air dans son assiette depuis ces derniers jours. Peut-être était-elle triste ? La première année ne savait pas quoi dire. Soudain, elle cru la voir frissonner. L'air était assez frais, comme c'était le matin, mais le soleil filtrait à travers les nuages et réchauffaient assez les alentours. Elle l'observa encore un instant sans rien dire. Naomé la regarda et lui fit un sourire avant de se remettre à carresser son boursouflet. Jessy laissa sa curiosité parler. La sixième année voudrait sans doute garder ses problèmes, si elle en avait, pour elle, mais son air sombre ne lui inspirait rien de bon.

« Naomé, ça va ? »

« Naomé, ça va ? »

La jeune fille s'empressa de sourire, malgré ses yeux restant sombres, et prit un air excessivement heureux.

« Bien sûr, tout va bien. Tout est pour le mieux. »

Détournant quelques instants le regard pour que sa jeune amie ne perçoive pas son trouble, elle en profita pour accrocher sa lettre à la patte d'un hibou Grand-Duc, lui murmurant de rejoindre son père au plus vite. Elle avait peur des conséquences de cet envoi, mais n'avait pas d'autres choix. Elle craignait particulièrement que son père la retire de Poudlard en sachant qu'elle n'était plus en sécurité ici. Mais il fallait qu'elle lui envoie cette lettre.

Revenant à son boursouflet, elle le caressa de nouveau, s'apaisant en même temps que le petit animal qui ronronnait. Le soleil était déjà haut dans le ciel, et les nuages se dissipaient peu à peu. Une belle journée. Elle se demandait ce qu'elle devait faire d'Etincelle lorsqu'elle était en cours.. Devait-elle le garder ou bien le laisser au dortoir ?

Penchée sur ces réflexions, elle ne remarqua pas tout de suite la lettre tombant à ses pieds.

« Bien sûr, tout va bien. Tout est pour le mieux. »

Naomé lui sourit dans une expression étrange. Elle pouvait donner l'impression d'être heureuse mais paradoxalement, son regard était sombre. Elle sortit alors une lettre qu'elle accrocha à la patte d'un grand hibou et lui murmura une adresse que la première année n'entendit pas. Evidemment, c'était logique qu'elle ne soit pas venue à la Volière les mains vides et en ait profité pour envoyer du courrier. Jessy ne se demanda pas à qui elle pouvait bien écrire car c'était privé, elle-même n'aimerait pas que quelqu'un se plonge dans ses correspondances.

Sa camarade de chambre se remit à caresser Etincelle le boursouflet, les yeux dans le vague. Des rayons de soleil commençaient à éclairer la pièce et la fin de matinée approchait à grands pas. Jessy soupira un instant tandis qu'un courant d'air la rafraichissait avant d'entendre un frottement de papier. Elle observa les alentours et remarqua un parchemin qui venait de tomber aux pieds de Naomé. Celle-ci n'avait apparamment rien vu. Jessy s'approcha donc et entreprit de le lui remettre.

« Je crois que tu as fait tomber quelque chose... »

[Hrpg : Désolée pour le retard, ma Jessy, mais je suis un peu sur tous les fronts, en ce moment... ]

« Je crois que tu as fait tomber quelque chose... »

Baissant les yeux, la jeune fille aperçut alors ce que sa camarade venait de remarquer, et se pencha pour le ramasser.
Soudain, alors que ses doigts effleuraient le parchemin, celui-ci devint rouge vif, et Naomé le lâcha hâtivement.

« Oh, Merlin, non... »

Soudain, le sceau fermant la lettre sauta, et cette dernière explosa. Une puissante voix masculine en sortit, son rugissement rebondissant contre les murs de la Volière.

Une beuglante.

Au moins son père avait-il eu l'astuce de camoufler cette dernière avec un sortilège, sans quoi la jeune fille l'aurait probablement jetée dans un coin avant de prendre ses jambes à son cou.

La lettre voletait autour de Naomé, qui se protégeait vainement le visage de ses bras pour échapper aux percées du parchemin, dont la voix semblait plus puissante et menaçante que jamais.
La jeune fille, acculée contre le mur glacé, regardait son amie avec terreur. Jamais elle n'avait reçu de beuglante, mais elle se rappelait de l'une des filles de son dortoir à Beauxbâtons, Anna, qui s'était fait mordre le nez par la beuglante de sa tante, et ne voulait pas en faire à son tour l'expérience...

« NAOME ! Je croyais t'avoir prévenue de ne pas fréquenter cette fille ! Alors que signifie le regard haineux de Charles Daaé, et cet avertissement trouvé à mon bureau ?!
Ne me dis pas que toi et sa filles êtes AMIES ??! Naomé, si à cause de toi, je ne peux pas accomplir la mission que m'a confié l'Ordre, tu retournes à Beauxbâtons immédiatement !
Est-ce que Loup ne signifie plus rien à tes yeux ?!
Tu me déçois beaucoup.

Ton père. »

Cette violente réprimande terminée, la lettre se consuma au milieu de flammes rouges, en un dernier mugissement de fureur.

Naomé, méfiante, découvrit son visage et avança de quelques pas, essuyant les larmes qui lui montaient aux yeux. Pourquoi tout le monde s'acharnait-il ainsi contre elle ? N'avait-elle pas droit, comme les autres, aux erreurs ?

[HRPG : c'est pas grave ^^]

Naomé regarda auprès d'elle et vit le parchemin. Elle le saisit mais, au grand étonnement des deux Serdy, le papier devint d'un rouge vif. La sixième année le lâcha donc et observa le cachet s'ouvrir afin que la lettre se déplie d'elle-même.

« Oh, Merlin, non... »

Elle s'envola ensuite et tournoya autour de Naomé qui se réfugia le visage dans ses mains. Pendant ce temps, une voix puissante, masculine, s'éleva et résonna dans la Volière. La grande Serdaigle jetait des regards apeurés à son amie tout en écoutant ces paroles :

« NAOME ! Je croyais t'avoir prévenue de ne pas fréquenter cette fille ! Alors que signifie le regard haineux de Charles Daaé, et cet avertissement trouvé à mon bureau ?!
Ne me dis pas que toi et sa filles êtes AMIES ??! Naomé, si à cause de toi, je ne peux pas accomplir la mission que m'a confié l'Ordre, tu retournes à Beauxbâtons immédiatement !
Est-ce que Loup ne signifie plus rien à tes yeux ?!
Tu me déçois beaucoup.

Ton père. »

La lettre se tut ensuite, s'éloigna de peu et finit par s'enflammer puis disparaître en un dernier hurlement. La colère ne s'était pas dissipée et résonnait encore en cet étrange silence qui s'installait lentement dans la pièce.

Oui, cette lettre était une Beuglante. Jessy n'en avait jamais vraiment vu mais savait ce que c'était. Et à son avis, Naomé avait une certaine chance qu'elle ne soit pas arrivée dans la Grande Salle ou dans la Salle Commune des Serdaigles. La Volière, elle, était pure et calme. Et il n'y avait personne mise à part la petite Jessy. Qui n'allait pas se passer de commentaire, même si Naomé semblait incroyablement triste. Des larmes apparaissaient à ses yeux, mais elle s'empressait de les essuyer.

Jessy s'approcha avec un sourire amical et lui frotta le dos en un geste qui se voulait réconfortant. Elle se demanda si cela valait le coup de lui redemander si elle allait bien, car de toute évidence, elle n'avait pas envie de lui dire. Il y avait quelques minutes, elle lui avait demandé et son amie lui avait répondu que tout allait pour le mieux. Mais d'après cette scène, cela semblait à vérifier... Elle se dit qu'elle n'avait rien à perdre après tout.

« Naomé, tu n'as peut-être pas envie de me dire ce qu'il se passe, je comprendrais bien, mais si tu risques de quitter Poudlard pour ça, eh bien ça me regarde un petit peu, non ? Mais bon, c'est peut-être quelque chose que je ne peux pas comprendre car je suis trop petite, ou alors c'est personnel ? Si tu veux te confier, je peux t'aider ; mais si tu préfères ne pas m'en parler, c'est pas grave. Tu trouveras bien quelqu'un. Surtout que je risque de ne pas tout comprendre... Enfin, après, c'est toi qui vois. Mais tu sais que tu fais parfois des têtes d'enterrement ? Ça ne m'inspire rien de bon. Tu ferais mieux de parler à qulqu'un si tu as des problèmes. Poudlard est une grande famille... Il y a Nassia, et tout ceux à qui tu fais confiance qui sont là pour t'écouter ! »

Bon, c'était parti dans tous les sens, ce qu'avait dit Jessy, car elle parlait, elle parlait, et elle changeait d'idée en cours de route ; mais là, elle devait avoir dit d'une traite ce qu'elle pensait depuis plus d'une semaine. Oui, car cette semaine-là, elle avait surprit Naomé avec des visages sombres, et elle avait mintes fois eu envie d'aller luidemander ce qui n'allait pas.

Dire qu'aujourd'hui elle avait pû lui demander, elle lui avait répondu que tout allait pour le mieux. Mais cette Beuglante, que Jessy n'a pas entièrement comprise, était la preuve qu'il y avait quelque chose. Et Naomé n'était vraiment pas obligée de lui dire,mais son amie pensait qu'il vallait mieux pour elle qu'elle en parle.

[Re-HRPG : j'ai racourci mon RP car j'avais un bug :3 ]

« Naomé, tu n'as peut-être pas envie de me dire ce qu'il se passe, je comprendrais bien, mais si tu risques de quitter Poudlard pour ça, eh bien ça me regarde un petit peu, non ? Mais bon, c'est peut-être quelque chose que je ne peux pas comprendre car je suis trop petite, ou alors c'est personnel ? Si tu veux te confier, je peux t'aider ; mais si tu préfères ne pas m'en parler, c'est pas grave. Tu trouveras bien quelqu'un. Surtout que je risque de ne pas tout comprendre... Enfin, après, c'est toi qui vois. Mais tu sais que tu fais parfois des têtes d'enterrement ? Ça ne m'inspire rien de bon. Tu ferais mieux de parler à quelqu'un si tu as des problèmes. Poudlard est une grande famille... Il y a Nassia, et tout ceux à qui tu fais confiance qui sont là pour t'écouter ! »

Le discours de son amie la sortit de sa torpeur. Jessy n’avait pas du tout compris les raisons de son silence, qu’elle croyait liées à son jeune âge…

« Je… Ce n’est pas que je ne te fasse pas confiance Jessy. C’est simplement que, cette fois, je joue très gros dans cette histoire. Je joue ma vie, en fait. »

Prononcer ces mots à voix haute, pour la première fois depuis que le père de Catherine la menaçait, renforça le sentiment d’insécurité qui régnait en elle, et son corps trembla plus fort qu’il ne le faisait auparavant.

« Je sais que je peux compter sur toi, et sur Nassia, mais … »

Soudain terrorisée à l’idée qu’il puisse être là, à les écouter, invisible autour d’elles, lui fit taire la fin de sa phrase.
Parcourant la petite pièce circulaire, elle prononça alors la formule qu’elle utilisait à présent bien trop souvent à son goût : « Assurdiato »
Dès qu’elle fut certaine de ne pas être écoutée, elle finit alors sa phrase.

« … mais certaines personnes veulent ma mort. »

Elle qui ne voulait pas inquiéter ses amis, c’était raté. Encore une phrase comme celle là et Jessy croirait sûrement que quelqu’un lui avait jeté un sortilège de Confusion, ou bien même qu'elle avait perdu la raison.
Se tournant de nouveau vers elle, Naomé continua.

« Ecoute. Tu te rappelles, de ce jour, dans le dortoir, où Alhys nous avait surprises alors que je te racontais mon duel ? Eh bien, cette fille qui m’avait provoquée… est la fille d’un Mangemort que mon père recherche depuis quelques années déjà, pour le compte de l’Ordre mais aussi à cause d’une sombre affaire de famille. »

La jeune fille s’interrompit, hésitant à parler de Loup, mais se ravisa. Il valait sans doute mieux s’en tenir au minimum pour le moment.

« Mon père m’avait défendu de la voir, mais j’ai désobéi… et maintenant… »

Ecartant les pans de sa cape, Naomé souleva légèrement son chemisier pour permettre à Jessy d’apercevoir ses côtes, marbrées d’ecchymoses depuis sa chute en plein vol.

« Il m’a prévenue. S’il me retrouve, il me tuera. »

Ses derniers mots étaient prononcés d’une voix plate et monocorde, dernier signe de sa tentative pour masquer sa peur.

« Je… Ce n’est pas que je ne te fasse pas confiance Jessy. C’est simplement que, cette fois, je joue très gros dans cette histoire. Je joue ma vie, en fait. »

Bon, au moins Jessy était rassurée : Naomé lui faisait confiance. Seulement, elle l'inquiétait en ajoutant qu'elle jouait sa vie cette fois-ci. Naomé n'avait pas l'air de vivre une vie simple, facile et à peu près calme comme la première année. Elle doutait de pouvoir tout comprendre aujourd'hui...

« Je sais que je peux compter sur toi, et sur Nassia, mais... Assurdiato. ...mais certaines personnes veulent ma mort. »

Naomé tremblait. Ceci expliquait cela. Ses visages sombres qu'elle affichait parfois étaient dûs à des problèmes... Des problèmes qui mettent en jeu sa vie ? Jessy ne savait pas ce que cela faisait, mis à part l'infâme tristesse qu'elle pouvait ressentir. Son amie avait décidé de lui parler alors elle écouterait, même si elle ne comprenait pas tout.

La sixième année semblait hésiter à parler. Et à en juger par le sortilège qu'elle venait d'utiliser, elle craignait que quelqu'un d'autre ne les surprenne. Elle jetait des regards alentours puis s'était remise à parler. Elle devait être un peu plus rassurée.

« Ecoute. Tu te rappelles, de ce jour, dans le dortoir, où Alhys nous avait surprises alors que je te racontais mon duel ? Eh bien, cette fille qui m’avait provoquée… est la fille d’un Mangemort que mon père recherche depuis quelques années déjà, pour le compte de l’Ordre mais aussi à cause d’une sombre affaire de famille. »

Lorsque Naomé lui demanda si elle se souvenait de leur conversation au dortoir, Jessy acquiesça. Bien sûr qu'elle s'en souvenait. C'était là où elle a commencé à se douter que des choses n'allaient pas du côté de son amie. Elle lui avait raconté des mésaventures avec une Serpentard et lui avait rajouté que c'était une fille de Mangemort.

Elles s'étaient excusées entre elles et depuis étaient amies. C'était un sacré problème déjà si son père recherchait le Mangemort, père de Catherine. Cela faisait donc un petit dilemme pour Naomé, surement le début de tous ses problèmes. Elle n'avait pas de chance... Dire que Jessy vivait une petite vie tranquille tandis que certaines personnes voulaient la mort de son amie ! Naomé continua :

« Mon père m’avait défendu de la voir, mais j’ai désobéi... et maintenant... Il m’a prévenue. S’il me retrouve, il me tuera. »

Jessy ne savait pas quoi dire à son amie. Elle pourrait lui dire de ne plus voir son amie, ce qui serait horrible, mais pour son bien... Ou alors, lui dire que ce n'est pas grave, qu'elle peut la voir mais qu'elle risque sa vie. Non, elle ne pouvait pas se prononcer sur une telle affaire.

Au moins, elle le saura, et cela ferait peut-être du bien à Naomé d'en avoir parlé. Mais... Tout cela voulait-il dire qu'elle allait forcément mourir s'ils la trouvaient ou avait-elle une autre solution ? Fallait-il qu'elle aille à Beauxbâtons, comme l'a dit la Beuglante ? Etait-ce la seule solution ?... Jessy leva timidement les yeux vers la française. Elle ne savait pas quoi dire, et ne voulait pas lui demander trop d'explications, car elle n'avait pas vraiment tout compris.

« Ça veut dire... Que ton père veut que tu arrêtes de voir Catherine ? Il veut que tu retournes à Beauxbâtons ? Tu comptes faire quoi ? »

Elle savait que son amie courrait des risques, mais ne savait pas ce qu'elle comptait faire pour y remédier. Voulait-elle faire comme s'il n'y avait rien ? Non, elle n'allait pas faire ça quand même... Ou alors allait-elle partir pour son école en France ? Non ! Jessy était contre, ne voulait pas que cela arrive. Allait-elle cessez de voir la Serpentard ? Ou était-ce trop tard ?

Tout ce genre de questions tournait dans la tête de Jessy, pour finalement savoir la décision de Naomé. Elle avait l'air triste chaque jour, il fallait faire quelque chose. Elle retint son souffle en attendant une réponse.

« Ça veut dire... Que ton père veut que tu arrêtes de voir Catherine ? Il veut que tu retournes à Beauxbâtons ? Tu comptes faire quoi ? »

Naomé se tourna, quelque peu perplexe, vers sa petite camarade qui était visiblement paniquée, et aussi un peu perdue.

La jeune fille eut une pensée silencieuse pour Emile, le frère de Catherine, qui n’avait eu pour seul crime que d’aimer une Sang-de-Bourbe. Quel genre de monstre pourrait tuer son fils pour cette seule raison ? Son propre père avait été renié par sa famille a son entrée à Poudlard, mais jamais on ne l’avait blessé physiquement pour cet acte !

Enfin, elle répondit d’une voix qu’elle voulait calme et apaisante :

« Ah… Je crois que je n’ai pas été assez claire quand à un point important. Le père de Catherine ne s’embarrasse pas beaucoup des liens familiaux quand il s’agit des traîtres à leur sang, et je ne suis pas la seule de nous deux à risquer gros dans cette affaire… Nous allons donc effectivement nous éviter pendant quelques temps. »

Elle se rappela douloureusement le regard glacial de son amie, et fit une courte pause, espérant que Jessy ne serait pas trop affolée par cette déclaration. Elle-même avait été très choquée par les aveux de Catherine et les propos de son mangemort de père, mais voulait éviter à tout prix que Jessy s’en mêle.
Deux personnes risquant leurs vies, c’était déjà beaucoup trop.

« Je ne retournerai pas à Beauxbâtons, et mon père le sait très bien. Je ne serai pas plus en sécurité là-bas que je ne le suis ici, et au moins, au Château, nous apprenons à nous défendre… »