Bien évidemment, le professeur n'avait pas passé sur le comportement de Yuze étant donné que ce dernier n'avait pas daigné bougé de sa chaise.

- Je sais que pour certain le sortilège que nous allons voir et basique et sans intérêt, mais sans connaître ce sortilège vous aurez du mal à appréhender les suivants qui deviendront de plus en plus complexe. Mettez vous en file indienne face à moi. Le sortilège en question est le sortilège du bouclier. Pour l'invoquer, il faut prononcer proTEgo, et faire ce mouvement avec votre baguette. A tur de rôle vous viendrez face à moi et je lancerai le sortilège stupefix, vous devrez alors vous protéger. Ne craignez rien, des coussins vont se placer derrière vous si vous ne réussissez pas votre sortilège. êtes vous prêt?

Après cette petite interruption à cause de la directrice, De Maldor décida de reprendre la suite de son cours. Ainsi après la partie théorique, les élèves allaient donc passer à la partie pratique et apparemment cela porterait sur les sorts basiques de défense plus particulièrement sur le charme du boucler. Les réponses à son petit questionnaire n'avait pas du être flamboyantes. La salle de cour s'adapta donc selon les désirs du professeur afin que tous puissent s'entraîner. Le but de l'exercice semblait assez simple. Un par un, les jeunes sorciers devaient arrêter un stupéfix grâce au bouclier. Tous se mirent donc à la file attendant leur tour.

Le premier a passé était un serdaigle. Comme à son habitude Nevada observa minutieusement ses gestes ainsi que son attitude, enfin ce n'était pas vraiment évident vu qu'elle était derrière. A force de tourner la tête et de se décaler un peu, elle pu remarquer son appréhension. D'ailleurs le fait qu'il crie presque son incantation le prouvait. Il recula un peu à cause de la force du sortilège. Heureusement qu'un gryffondor eut le réflexe de mettre sa main pour le retenir un peu. Puis ce fût au tour de se dernier.
La brune se trouvant juste après pu nettement mieux le scruter. Il paraissait un peu plus serein que le premier. Lui aussi recula à cause de la puissance du stupéfix et étant un peu trop proche, il percuta la verte et argent. Ne prêtant pas attention à ses excuses, elle s'avança et prit place en face du son pseudo adversaire.

En croisant son regard, des souvenirs lui revinrent instantanément en tête qui lui firent penser à ses cicatrices. Ce professeur ressemblait bien trop à d'autres hommes qu'elle avait fréquenté de trop près pour son propre bien. C'était facile de se laisser envahir par toutes ses émotions. La crainte, la douleur, l'humiliation, l'extase des moments qu'elle avait vécut. Sa main gauche toucha rapidement son pendentif tandis que la droite se resserrait autour de sa baguette. Jamais elle ne se laisserait envahir par tout ça. Nevada était toujours concentrée et elle savait parfaitement garder son sang froid. Au vue du mouvement de recul des deux élèves précédents, elle se rappela que le simple sortilège serait puissant. Ses pieds se déplacèrent inconsciemment de manière à avoir plus de stabilité.

Elle devait réagir au quart de tour. Dès que De Maldor eut prononcé son sortilège, Nevada prononça avec fermeté « Protego ». La bouclier se forma instantanément et le mince jet lumineux vient s'écraser dessus. La serpentard resta calme et concentrée jusqu'au bout afin de ne pas amoindrir son sortilège de protection, sans pour autant quitter des yeux on professeur. C'était un exercice certes, mais il pourrait très bien faire quelque chose de plus afin de juger réellement le niveau des élèves. Sait on jamais. Ses jambes fléchirent, son poids du corps partit en arrière mais elle ne recula pas. Elle s'y attendait trop pour se laisser surprendre. Quand se fût terminer, elle abaissa sa baguette et s'éloigna pour laisser place au suivant.

La surprise causée par la directrice passée, le professeur De Maldor leur demanda de prendre leur baguette. Apparemment ils allaient passer aux travaux pratiques. Allessia écouta attentivement les consignes du professeur. Les travaux pratiques et elle ne faisaient pas très bon ménage en général. Ils devaient s’entrainer au sortilège du bouclier, rien de bien méchant visiblement. Cependant, quand le professeur leur annonça qu’il allait les stupéfixer et qu’ils devaient se protéger de son sort, le visage d’Allessia perdit toutes couleurs. Elle allait se faire attaquer par son propre professeur… C’était horrible !

Reprenant ses esprits, la petite fille se mit en file indienne derrière les autres élèves. *ProTEgo* *ProTEgo* se disait intérieurement la petite Poufsouffle. Elle regarda les autres élèves passer. Ils semblaient plutôt bien s’en sortir. Elle analysa le comportement des deux premiers élèves, essayant de mémoriser le mouvement de baguette. Attendant son tour, elle essaya tant bien que mal de  faire apparaitre un bouclier devant elle mais rien ne se produisait, pas même une petite lumière, rien. Elle était plutôt mal barrée pour ce coup là.

Elle tentait de se rassurer en se disant qu’elle ne risquait rien, que le professeur leur avait assuré que des coussins viendraient se placer derrière eux si jamais ils ne réussissaient pas leur sortilège, mais ça ne l’aidait pas vraiment. Il ne restait plus qu’une personne devant elle. Elle réessaya de produire un bouclier, même un tout petit bouclier de rien du tout, histoire qu’elle soit un petit peu protégé, mais non, toujours rien. Elle vit Kyara se retirer pour lui laisser le champ libre.

Elle se retrouva face au professeur et sa redoutable baguette. Le cœur d’Allessia battait à deux cent à l’heure, elle s’avait qu’elle n’arriverait pas à stopper le sort. Elle avait presque l’impression de se rendre à la potence, sans d’autre choix que de subir ce qui l’attendait. Elle tenait fermement sa baguette prête, dans le mince espoir de pouvoir réussir son sort. Le professeur De Maldor sembla sentir son inquiétude car il lui fit un signe de tête pour lui annoncer qu’il allait tenter de la stupéfixer. Elle regarda sa baguette se lever et ses lèvres prononcer l’incantation. Tout se passa très vite. Une lumière rouge jaillit de la baguette du professeur et vint vers elle à une vitesse vertigineuse. Elle n’eut même pas le temps de réagir, de tenter de se protéger, qu’elle se sentit tomber dans un abysse totalement noir.

Elle se réveilla dans une sorte de matelas plutôt confortable et ouvrit les yeux. Durant quelque seconde, elle se demanda où elle était, puis tout lui revint en mémoire. Le sort, la lumière, le noir. Elle se redressa d’un coup, la tête lui tourna un peu et elle vit le professeur De Maldor agenouillé près d’elle. Il venait visiblement de la réanimer. Bon comme elle l’avait pressentit, cet exercice pratique avait été une catastrophe. Elle se remit péniblement debout, encore un peu sonnée par sa stupéfixion et partir s’assoir sur une chaise de la salle, ne se sentant pas la force de rester debout pour le reste du cours.

"Je sais que pour certain le sortilège que nous allons voir et basique et sans intérêt, mais sans connaître ce sortilège vous aurez du mal à appréhender les suivants qui deviendront de plus en plus complexe. Mettez vous en file indienne face à moi. Le sortilège en question est le sortilège du bouclier. Pour l'invoquer, il faut prononcer proTEgo, et faire ce mouvement avec votre baguette. A tour de rôle vous viendrez face à moi et je lancerai le sortilège stupefix, vous devrez alors vous protéger. Ne craignez rien, des coussins vont se placer derrière vous si vous ne réussissez pas votre sortilège. êtes vous prêt?"

Quoiiii ?! Il allait la stupéfixier ?! Oh non ! Si Maëlys échouait elle allait encore se donner la honte devant tous les élèves. Mais il ne fallait pas être pessimiste. Pourquoi elle n'y arriverait pas ? Elle avait, comme tout le monde dans cette classe, les capacités de réussir. Il fallait juste qu'elle se concentre et qu'elle croie en elle.

Bon elle avait le temps de se concentrer pendant que quelques personnes passaient mais au bout d'un moment ce fut à elle et la vue d'une élève qui n'avait pas réussi ne la rassura pas. La brunette se posa devant son professeur, la baguette levée. Elle attendait le moment fatidique avec impatience, elle voulait savoir si elle allait réussir !

Le professeur lança le sort et une étincelle sortit de sa baguette pour se diriger vers la Serdy. Elle régit au quart de tour et lança le sort de défense avec toute la volonté possible. Un bouclier transparent apparu devant elle mais elle sentit une douleur et ferma les yeux, étourdie. Elle n'avait pas réussi à se protéger totalement.

Tout à coup elle entendit quelqu'un commencer à prononcer le sort "Enervatum". Elle ouvrit alors les yeux pour montrer que le sort n'avait pas eut tout ses effets et tomba nez à nez avec son professeur. Elle se releva gênée.

"Le sort m'a un peu étourdie mais mon protégo a marché un minimum"

Elle était tout de même heureuse d'avoir réussi, même à moitié, le sortilège. La Serdy retourna s'asseoir, encore un peu étourdie par les événements.

Bon personne n'avait encore éclaté de rire, ni ne s'était ouvertement moqué d'elle. La nature optimiste de Cat reprenant le dessus sur l'évènement, celle-ci observa attentivement le professeur faire subir à tous les élèves le sortilège de Stupéfixion.

Elle, elle connaissait ce sort. Enfin, théoriquement du moins... Tout comme elle connaissait la théorie sur le Charme du Bouclier... Pour la première incantation, mince rayon de couleur rouge. Effets: immobilisation et évanouissement temporaire de la victime. Pour la seconde, prononcer le mot proTEgo, en insistant bien sur la seconde syllabe. Effets: création d'un bouclier translucide qui déviait les attaques mineures.

Maintenant, la partie pratique, c'était autre chose... Il lançait des sorts informulés aux plus âgés, ce qui augmentait le niveau de difficulté, car cela lui donnait une certaine avance psychologique sur son adversaire... En l'occurence la jeune rouge et or! Lorsque le prof se plaça face à elle, elle tendit sa baguette, puis se détendit légèrement, elle était super crispée es derniers temps! Et lorsqu'il lança un Stupéfix informulé, celui-ci frappa le "bouclier" qu'elle avait réussi à créer.

Facile, en fait... On recommence? songea-t-elle. Mais elle changea d'avis en voyant Allessia par terre. Elle ne courut pas vers elle, malgré son instinct de protection et son affection pour la jeune fille, mais elle nota mentalement qu'elle devrait lui parler à la fin des cours.

Conserver son sang-froid avait plus que son lot d’importance lorsque l’on faisait face à toute situation d’attaque comme de défense – j’avais beau être totalement convaincu de ma réponse, cela restait toutefois beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Mon regard fixé sur la plume d’oie que je tournais distraitement entre mes doigts, je l’observais sans véritablement la voir alors que je tentais de prévoir la réaction que j’aurais si, un jour, j’en venais à rencontrer les meurtriers de mes parents... Mais je n’arrivais tout simplement pas à m’imaginer gardant mon sang-froid face à ces montres que j’avais appris à détester plus que tout au monde. Les haïr avait été, pour moi, la seule façon que j’avais trouvée afin de continuer à avancer à la suite de cette tragédie. Ainsi, comment cela allait-il être possible de ne pas me laisser sombrer dans l’impulsivité? Déjà qu’à ce jour, je n'y arrivais tout simplement pas lorsque la situation avait un lien quelconque avec la mort de mes parents. Il suffisait de me remémorer un peu trop cette nuit d’horreur pour que je perde alors, tout contrôle de moi-même – tombant dans un gouffre ou mes plus sombres sentiments et obsessions prenaient les devants avec une identité qui leur était propre. Je n’arrivais pas encore à en saisir le sens, ni même à savoir s’il s’agissait d’un mode de défense que j’avais développé inconsciemment ou si ce n’était pas plutôt d’une malédiction, mais j’avais néanmoins l’étrange impression que cette défaillance psychologique avait sa raison d’être et que je la découvrirais tôt ou tard.

Totalement perdue dans mes pensées, je n’entendis pas le moins du monde M. De Maldor poursuivre son cours alors qu’il nous demandait d’exprimer quels traits de caractère nous définissaient le mieux lors des situations de défense ou d’attaque. Je n’eus pas non plus conscience des réponses que donnèrent mes camarades de classe et encore moins de l’arrivée de la directrice parmi nous. En fait, je n’émergeai enfin de mes songes que lorsque je fus entouré de la cacophonie que répandait le raclement de nombreuses chaises sur le plancher. Revenant peu à peu à la réalité, je m’empressai de lancer des regards interrogateurs sur les quelques élèves qui m’entouraient. Presque tous s’étaient déjà mis sur pieds alors que leurs iris se tournaient vers l’arrière de la classe. En en faisant tout autant, je ne mis que quelques secondes avant d’apercevoir la cause de cette soudaine agitation. Vêtu d’un tailleur noir tracé de fine ligne grise, Mme Harshing se tenait fièrement immobile et les bras croisé, près de l’entrée du cours. Elle venait visiblement de prendre la parole puisque son attitude laissait deviner qu’elle attendait la réponse de l’enseignant – chose qu’il ne tarda d’ailleurs pas à faire. Suivit ensuite l’intervention irréfléchie d’un Serpentard visiblement en quête d’opposition... Ayant obstinément refusé de se lever de chaise, le dénommé Yuze avait décidé de provoquer quelque peu la directrice. Cette attitude typiquement Serpentesque me fit à la fois sourire et lever les yeux au ciel. La compétition était rude entre les Gryffondors et ces Verts et Argents, alors si le jeune homme pouvait faire perdre un peu de points à sa maison, il ne m’en voyait que réjouie.

Le Professeur de Défense ne laissa évidemment pas sans sanction l’attitude irrespectueuse du Serpentard et finit par le convoquer après le cours pour discuter avec lui des conséquences de ses actes. Il enchaîna par la suite rapidement avec la matière et nous invita alors à tous sortir notre baguette magique. Un large sourire aux lèvres, je n’attendis pas qu’il le répète à deux fois avant de ranger précipitamment mes effets et d’empoigner mon arme. Si j’avais passé à côté d’une grande partie du cours – à voguer dans mon univers de pensées et de souvenirs, je n’avais heureusement rien manqué du meilleur : la Pratique. Ayant soudainement retrouvé un certain engouement pour le cours de M. De Maldor, je posais mon regard azur sur ce dernier dans un intérêt que je n’avais pas encore manifesté d’ici là. Je l’écoutai avec attention qui reprenait la parole :

- Je sais que pour certain le sortilège que nous allons voir et basique et sans intérêt, mais sans connaître ce sortilège vous aurez du mal à appréhender les suivants qui deviendront de plus en plus complexes. Mettez-vous en file indienne face à moi. Le sortilège en question est le sortilège du bouclier. Pour l'invoquer, il faut prononcer proTEgo, et faire ce mouvement avec votre baguette. À tour de rôle vous viendrez face à moi et je lancerai le sortilège stupefix, vous devrez alors vous protéger. Ne craignez rien, des coussins vont se placer derrière vous si vous ne réussissez pas votre sortilège. Êtes-vous prêt?

Le centre du local dégagé de toutes tables et chaises qui l’encombraient un peu trop, les élèves n’avaient alors pas tardé à y converger – formant graduellement un rang devant le Professeur qui se tenait déjà prêt à nous assaillir à tour de rôle de Stupéfix. Visiblement je n’étais pas la seule qui se montrait plutôt emballée par la période de pratique, car malgré mon empressement évident, je ne fus pourtant pas la première à venir prendre place dans cette file qui grandissait à vue d’œil. D’ailleurs, près de dix élèves y étaient déjà lorsque je m’installai derrière une Poufsouffle de 7e année. À peine quelques secondes d’attentes furent encore nécessaires avant que tous se soient placés et que le premier ouvre enfin la marche. Ce dernier – un Serdaigle du nom de Nathaniel, quoique visiblement nerveux, parvint sans trop de mal à bloquer le sortilège de M. De Maldor. Il ne fut que quelque peu déstabilisé par le choc du Stupéfix sur son bouclier, mais rien de bien dramatique. Suivit ensuite, Antoni qui, à son tour, ne s’en tira sans trop de difficulté. Pour l’en féliciter, je lui envoyai d’ailleurs un sourire ravi alors qu’il passait tout près de moi. Les autres élèves s'enchaînèrent rapidement, certains réussissant mieux que d'autres.

M’étant d’abord montrer amplement confiante de réussir cet exercice, voilà que je voyais cette confiance s’effriter un peu plus à chaque pas que je faisais. J’avais beau avoir effectué le Charme du Bouclier à de nombreuses reprises contre mon frère – ayant convaincu ce dernier, suite à la mort de nos parents, qu’il se devait de m’entraîner au combat s’il voulait éviter que les meurtriers reviennent sans que je sache me défendre, cette fois-ci ce serait cependant quelque peu différent. Tous les regards allaient être posés sur moi avec attention et j’avais peur de mal supporter la pression. Et si cette fois je n’y parvenais pas? Et si je me ridiculisais tout bonnement devant l’ensemble de la classe? Tentant tant bien que mal de reprendre sur moi, je me répétais inlassablement que j’allais y arriver et que ça ne pouvait être autrement, car je maitrisais déjà fort bien ce sort de protection. Je n’avais qu’à me concentrer comme je le faisais à chaque fois. Il n’y avait absolument aucune raison pour que ça ne marche pas... Mais ces paroles qui se voulaient encourageantes ne parvint toutefois pas à me calme totalement. Mon tour arriva beaucoup trop rapidement à mon goût alors que mon cœur battait la chamaille dans ma poitrine. La main moite empoignant fermement ma baguette, je tâchai néanmoins de prendre une position de défense : jambes légèrement fléchies, regard braqué sur l’adversaire et arme bien droit devant moi. Je pris de grandes inspirations alors que j’essayais de faire le vide dans mon esprit. Je devais concentrer toute mon attention sur l’enseignant me faisant face.

Parvenant enfin à en oublier tous les élèves qui m’observaient sans bruit, un furtif éclat lilas traversa mes iris alors que j’étais complètement concentré sur le moindre mouvement de mon adversaire. Je me laissai envahir par cette essence particulière qui sommeillait en moi et qui n’attendait que l’occasion de se défendre ou d’attaquer – tâchant cependant de la freiner suffisamment pour éviter qu’elle s’emballe un peu trop. Lorsque la baguette du sorcier me faisant volteface, s’éleva enfin, je ne perdis pas un instant avant de raffermir ma prise sur la mienne et d’articuler un #ProTEgo presque trop calme pour l’état agité dans lequel je me trouvais peu de temps avant. Un écran invisible, dont seul l’air ondulant permettait de l’en discerner, se forma devant moi juste à temps pour freiner le jet de lumière rouge qui vient s’y écraser. Je senti le choc se répercuter jusque dans mon bras gauche – celui qui était armé de ma baguette, mais je ne cédai pas d’un pouce. J’avais eu l’habitude de bloquer les sortilèges plus puissants lancés par Lovïc et je ne pus retenir un sourire en coin alors que je réalisais n’avoir aucun mal à freiner ce Stupéfix. C’est avec un éclat de fierté illuminant mon visage, que je me détournai enfin du Professeur De Maldor pour retourner à l’arrière de la classe – aux côtés d’Antoni à qui j’offris aussitôt un large sourire enjoué.

Totalement perché dans un autre monde ou les paillettes étaient la plus belle chose du monde, Charli eut un peu de mal à comprendre ce qu'il se passait autour de lui. Si bien que lorsque Renata Harshing entra dans la salle, il ne s'en rendit même pas vraiment compte. Mais voyant le monde se lever, il fit de même, pensant un premier moment que le cours venait déjà de se finir. Mais non, il s'était bien planté mais il s'en fichait éperduemment en affichant un sourire béat. On aurait pu lui dire tout et n'importe quoi que cela n'aurait absolument eu aucune importance. Il voyait la vie en rose et ce n'était pas pret de changer, pas tout de suite en tout cas.

Blablabla. Le moment venu de se rasseoir, Charli suivit le mouvement une nouvelle fois. Il n'entendait même pas les autres parler, raconter leur vie comme De Maldor l'avait demandé. Le préfet ne pensait qu'à une chose, la licorne bleue qui gambadait paisiblement dans sa tête, s'arrêtant de temps à autre pour manger quelques stalagmites tout plein de paillettes. Un monde de fou.

Puis, Jagang annonça qu'on allait passer à la pratique, sur le protego. C'était un sort assez simple mais bon, c'était pas du tout ce que préférait Charli. Il avait mit quand même pas mal de temps à le maitriser parfaitement pour la simple et bonne raison que ce genre de sort, il ne les aimait pas. C'était trop pur et trop innofensif comme sortilège, ce qui plaisait au garçon, c'était les sorts d'attaques, les vrais, les durs, ceux qui font mal. Mais bon, de toute manière, fallait le faire.

A son tour, tout le monde passa pour aller riposter avec le bouclier, Charli attendant patiemment son tour. Quand ce fut au tour d'Axelle, quelque chose de drôle se passa. Enfin drôle, le mot exact était plutôt surprennant. Une légère douleur, un peu comme des picotemments se fit ressentir sur la main gauche du garçon, là où une légère cicatrice se dessinait. Ce n'était pas vraiment normal et cela eut pour conséquence de réveiller un peu le garçon de son monde de bisounours. C'était pas trop tôt.

Quand la préfète des serpy eut fini, ses yeux tombèrent directement dans ceux du garçon et exprimait une sorte de doute, elle l'interrogeait des yeux pour savoir si sur lui aussi il s'était passé quelque chose. D'un pas presque précipité, il alla la trouver, juste avant de se préparer à passer lui aussi. Il lui attrapa la main et la contempla. De loin, cet acte aurait pu paraitre bizarre mais il prenait tout son sens lorsqu'on connaissait la situation.

Sa cicatrice était légèrement devenue rosée, tout comme celle du garçon qui d'ordinaire se trouvait être blanche et presque invisible. C'était vraiment étrange comme situation. Il y avait quelque chose de difficile à saisir, les deux préfets n'avaient strictement aucune idée dans quoi ils s'étaient embarqués en faisant ce pacte. Il n'y avait rien de normal. C'était presque comme si, dès que l'un se trouvait attaquer par un sortilège, l'autre était prévenu. Mais rien n'en était sur non plus. Il y avait bien trop d'interrogation la dessus, il fallait absolument qu'il s'occupe d'en trouver les réponses, et vite.

- C'pas normal. Va falloir qu'on voit c'que c'est qu'ce bordel.

Il lui avait dit ces quelques mots en chuchotant, ne voulant pas que les autres entendent ce qu'il se passait même si en écoutant, ils ne comprendrait rien. Charli avait toujours la main de la jeune fille dans la sienne, il la serra un peu, la caressant de son pouce discrètement et partit se mettre derrière Kaelie qui attendait son tour. Dans la sorte de file, Charli regardait toujours sa main. Il était comme absorbé, ne comprenant pas du tout ce qu'il s'était passé.

Son tour arriva enfin. Le garçon s'avança et dégaina sa baguette se mettant sur ses gardes afin de parer le sort que le professeur allait lui lancer. L'effet de surprise n'allait pas être présent vu que Charli savait déjà à quoi s'attendre, ce serait d'autant plus simple. Ce mettant en position, Jagang envoya son sort, droit vers le préfet des verts. Celui-ci n'eut aucun mal à faire jaillir de sa baguette le bouclier invisible et usa de toute sa concentration pour le faire tenir. Mais alors là, sa main gauche le dérangea encore, ça le démangeait et il n'avait d'autres solutions que de serrer son point et de fixer son 'adversaire' pour ne plus y penser et affaiblir son sort.

Une petite seconde plus tard, c'était terminé. Le bouclier avait vaincu et Charli pu retourner à sa place, se massant la main tout en ne comprenant pas ce qu'il s'était passé. Son regard se tourna une nouvelle fois vers Axelle, cherchant à comprendre quelque chose.

Une fois que tous les élèves furent passés, le professeur remit la salle en place. Allessia, assise sur une chaise se leva afin que celle-ci reprenne sa place habituelle. Le professeur De Maldor leur fit un petit compte rendu des performances des élèves avec le sortilège du bouclier. Il proposa même aux élèves qui avaient des difficultés d’utiliser la salle de classe pour s’entraîner avec le sortilège. Si cela pouvait l’aider à progresser, pourquoi pas.

Il s’adressa ensuite directement à Allessia et Maëlys. La petite Poufsouffle rougit légèrement mais hocha la tête pour montrer au professeur qu’elle avait comprit ce qu’il voulait leur dire. Il s’adresse ensuite à l’ensemble de la classe en leur parlant du prochain cours. Quand le professeur prononça « une autre paire de manche » Allessia fut prise d’une certaine appréhension. Elle ne connaissait pratiquement aucun sortilège de défense si ce n’est celui de désarmement et depuis cet après midi le sortilège du bouclier. Concernant le sortilège d’attaque c’était encore pire, elle n’en avait jamais lancé un seul.

Il fallait à tout prix qu’elle s’entraine à lancer des sorts de protections, il allait falloir qu’elle trouve quelqu’un qui voudrait bien l’aider à progresser. Le professeur retourna vers son bureau et fit apparaître au tableau une liste de lettres. La grille lui fit penser à un jeu auquel son grand père moldu jouait souvent. Elle sentit une pointe de joie quand le professeur leur annonça qu’ils allaient travailler sur les sortilèges présents dans la grille. Il fallait simplement qu’elle trouve les mots et ensuite qu’elle pratique les sorts. Elle avait un début de programme, c’était déjà bien.

Mr De Maldor annonça que le cours était terminé et elle commença à ranger ses affaires. Soudain elle entendit son nom et releva la tête. Apparemment il voulait la voir avec d’autres élèves. Elle n’avait pourtant rien fait de mal. Elle termina de ranger son sac et se dirigea timidement vers le professeur, se demandant ce qu’il voulait lui dire.