Allez, Allez ouste !

Du balai, l'oiseau ! Vas-y, voles.
Violaine ne cessait de pousser le hibou de l'école du doigt. Il faut dire que c'était le plus paresseux qui restait, tous les autres volatiles étaient déjà en mission. Pendant qu'elle attachait son message à l'aide d'une petite lanière de cuir, il avait calé sa tête sous son aille et s'était assoupi en respirant profondément. Ça ne serait pas une mince affaire que de le faire décoller : après ça, elle recevra surement une médaille pour "service rendu à l'école" c'était indéniable !
Non pas que sa lettre était d'une importance capitale, il ne s'agissait que d'une banale commande de livres. Bien sûr, elle serait assez contrarié de voir son bon d'achat se perdre en route, après tout elle n'avait qu'à faire comme tout le monde : se bouger jusqu'au Chemin de Traverse et aller acheter ses fournitures elle-même. Mais depuis sa nomination au poste de Préfète, la rousse était assez débordée et s'était découverte une flemme plus tenace qu'elle ne l'aurait cru. Alors, elle faisait sa Diva et demandait à se faire livrer.

D'un autre côté, ça lui faisait un peu de courrier. Car on ne peut pas dire qu'elle en reçoive souvent, des lettres. Personne ne lui écrivait, ou alors assez rarement de manière ponctuelle. Elle n'entretenait pas de correspondance régulière, les seuls amis qu'elle avait se trouvaient tous à Poudlard. A quoi bon gaspiller du papier quand on pouvait se croiser au détour d'un couloir ?
De sa famille Moldue elle n'avait gardé aucun contact et avait coupé les ponts. Quand à ses camarades de là-bas...elle ne savait tout bonnement pas ce qu'ils étaient devenus. Pourtant, il y en avait bien deux ou trois avec qui elle s'entendait particulièrement bien, notamment Damien, un garçon de deux ans plus vieux qu'elle. Depuis son placement en orphelinat, après la tragédie qu'il avait vécu (Violaine s'en souvenait très bien, le jour où il était venu lui annoncer son départ) , elle ne l'avait plus jamais revu...

Sortant subitement de sa rêverie éveillée, la jeune femme poussa une énième fois le rapace vers le bord de la fenêtre. Celui-ci consenti enfin à ouvrir ses yeux en forme de soucoupe et lui lança un regard réprobateur avant de s’envoler paresseusement. Il fit une chute de plusieurs mètres avant de remonter progressivement et s'en aller droit devant.

Hé ! Attends, je t'ai même pas dit où tu devais aller ! cria la préfète.  
Quel boulet cet oiseau ! Aucune chance que son parchemin arrive à destination après ça ! Mince, elle qui voulait faire illusion au petit-déjeuner lors de l'arrivée quotidienne des animaux à plumes...

Passablement contrariée, elle tourna les talons et descendit les escaliers en colimaçon, le nez dans une page du Chicaneur qui traînait là, elle lança un -"Salut" machinal à la silhouette qui lui faisait face et s'arrêta brusquement quelques marches en dessous.
Et si c'était un professeur ? On ne lance pas des "coucou" comme ça au personnel de l'école !

Se retournant vivement, elle vérifia l'identité de l'inconnu.

-Ah ! Pardon Damien, je n'avais pas fait attention !
C'était bien là, l'un des avantage d'être préfète : connaître absolument tout le monde, enfin...les personnes de sa maison en tout cas. Pliant la page du Chicaneur "Les Bav'boules sont-elles nocives pour nos amis les êtres de l'eau ?", Violaine lui accorda un franc sourire. Elle ne connaissait pas très bien le garçon en face d'elle mais elle l'avait toujours trouvé très gentil, le peu qu'ils avaient parlé ensemble. Il était en septième année, et devait passer ses ASPICS en juin. Une lourde charge de travail, qu'elle était bien loin d'envier.

Remarquant un léger sourire sur le visage du Gryffondor, elle lança :

-Tu as un bien grand sourire pour une heure si matinale, dis-moi....tu vas bien ?

Peu de gens se levaient aussi tôt et si ils le faisaient, ils restaient en général entre amis à traînasser dans la Salle commune, bâillant à demi. Bon c'est vrai, elle baillait à demi aussi, mais elle préférait envoyer son courrier de bonne heure pour que personne ne se rende compte de sa mascarade. Peut-être Damien en faisait-il autant ?

C'était un secret qu'elle devait éclaircir....

Et ce ne fut évidemment qu'une question de temps avant que cette personne n'arrive. Au premier abord, je n'avais absolument aucune idée de qui cela pouvait bien être... les seules indications que je pouvais avoir, c'était qu'il s'agissait d'une fille et... c'était tout... cette dernière me lança un "Salut !" sans même prendre la peine de m'observer, le visage enfoui dans ce que j'identifiais rapidement comme étant un exemplaire du Chicaneur. Cette vision me fit sourire intérieurement, mais comme je pouvais m'y attendre, d'après ce que je pouvais attendre, cette personne s'était arrêtée. Constatant ceci, je me retournais alors au même moment qu'elle, l'observant également. À présent, c'était bien plus facile de mettre un nom sur ce visage. Il s'agissait de Violaine, la préfète de Gryffondor, maison à laquelle j'appartenais et dont j'étais particulièrement fier d'ailleurs. Je ne connaissais pas plus que cela cette fille qui se trouvait être plus jeune que moi, mais je me souviens que, lors des rares fois où j'avais parlé avec elle, je l'avais trouvé fort sympathique et chaleureuse. Cette dernière s'excusa rapidement afin de s'excuser en mentionnant qu'elle n'avait pas fait exprès. Personnellement, je ne la comprenais que trop bien, moi qui avais la fâcheuse habitude de me perdre dans mes pensées et de ne pas accorder la moindre attention à ce qui pouvait se dérouler autour de moi lors de ces moments-là... mais je n'y pouvais rien, après tout, ce n'était pas de ma faute si j'aimais particulièrement m'isoler dans mes pensées ! Rapidement, j'hoche la tête en signe de négation tout en affichant un sourire amical à la jeune femme pour ensuite lui dire d'un ton chaleureux.


« DAMIEN EALES »  
T'en fait pas, ce n'est rien Violaine.


Violaine, Violaine... étrangement, ce prénom m'avait l'air... familier... mais je ne savais pas dire pourquoi ni comment... Ce pourrait-il qu'il s'agisse là du prénom d'un membre féminin de ma famille qui venait soudainement de me revenir ? Non, cela ne collait absolument pas... bien que mon traumatisme avais pu me faire oublier certains souvenirs, ceux qui concernaient mes parents me semblaient intactes. Si l'un des deux avait donc pu me parler de ma famille aussi bien maternelle que paternelle - étant donné que je ne connaissais que mes grands-parents du côté moldu - à coup sûr, je m'en serais souvenu. Mais soudainement, un flash me revient... comme si des bribes de souvenirs tentaient de remonter à la surface... je me voyais une nouvelle fois en étant plus jeune... bien avant la mort de mes parents... me trouvant en face d'une petite fille dont je n'entends nullement les dires... je n'arrive pas à distinguer quoi que ce soit et le visage de cette petite fille me semble terriblement flou... tentant de me concentrer du mieux que je le peu, j'essaie de faire revenir un maximum de détails lié à ce souvenir, mais cela semble être peine perdue... à présent, me voici de retour dans les escaliers menant à la Volière. Combien de temps s'est-il écouler ? Je n'en sais absolument rien, mais à en voir la Gryffondor, tout s'était déroulé en moins de quelques secondes et elle n'avait donc absolument rien remarquer... ce "flashback" bien que très rapide, venait néanmoins de me donner une information cruciale à présent... je savais précisément où j'avais entendu le nom "Violaine"... il s'agissait tout simplement du prénom de cette petite fille que j'avais oublié... une amie d'enfance, peut-être même ma première véritable amie ce qui expliquerais le fait que mon subconscient tient tant à me le rappeler. Je m'apprêtais à ne plus penser à ça, lorsque soudainement, une question me vient à l'esprit... et si... cette Violaine se trouvait être celle qui, en ce moment même, était pile devant moi ? ... Non, c'était totalement absurde ! Celle que je connaissais était une moldue après tout... toutes les personnes que j'ai connus, en dehors de Poudlard du moins, étaient des moldus vu que j'ai toujours vécu parmi eux. Du coup, cela ne pouvait définitivement pas être elle. Sans même m'en rendre compte, un sourire s'était affiché sur mon visage tant cette idée me semblait stupide. Mais apparemment, la jeune femme avait remarquée ceci et n'avait pas manquée de me demander si je vais bien. Ce à quoi je répondis en me précipitant.


« DAMIEN EALES »  
Oh, c'est juste que pendant un moment... euh... non, oublie, ce n'est rien de bien passionnant.


Ma phrase avait été prononcé sur un ton amical afin de ne pas me montrer trop "sec", néanmoins, j'avais peut-être mal choisis mes mots et je venais sans doute d'éveiller des soupçons me concernant... bah... au pire, elle allait me prendre pour un fou ou bien que je n'avais pas assez dormis... rien de bien grave donc ! C'est alors que je me rendis compte d'une chose... la lettre qui était présente dans ma poche ne l'était plus... celle que je devais envoyer à l'orphelinat afin qu'ils se chargent de la transmettre à l'un de mes amis avait tout bonnement disparus de ma poche... elle avait sûrement glissée lors de mon ascension des escaliers... à ce moment-là, je ressentis une terrible envie de frapper la paume de ma main contre mon front, mais je préférais garder mon sang froid et chercher ce courrier que j'avais perdu. Jetant un rapide coup d’œil derrière moi, je ne voyais absolument rien. Haussant un sourcil, commençant à être assez contrarier par cette situation, je me retournais en direction de Violaine... après tout, la lettre pouvait simplement être proche d'elle sans qu'elle ne l'aie remarquée. Si ce n'était pas le cas, j'étais prêt à descendre entièrement les escaliers.


« DAMIEN EALES »  
Apparemment, la lettre que je devais envoyer a glissée de ma poche... tu veux bien m'aider en regardant si elle n'est pas auprès de toi s'il te plait ?


Non pas que j'avais la flemme de regarder moi-même, c'est juste que je n'allais pas venir à cet endroit et la poussée pour regarder si oui ou non, cette fichue lettre se trouvait là.

En y réfléchissant bien, je ne m'étais pas vraiment montrer convainquant lorsque j'ai prétexter qu'il s'agissait de quelque chose sans intérêt... c'était même très probable que la curiosité de la préfète ai été réveillée par cette phrase... je savais bien que je n'aurais pas du répondre avec hâte, moi qui, d'habitude, était très habile pour faire comme si de rien n'était, je venais de me faire avoir avec une facilité déconcertante. Néanmoins, même si elle souhaitait savoir ce que je faisais ici ou encore savoir à quoi je pensais lors de mon "absence", elle pouvait toujours essayer ! Elle risquait même de s'en lancer assez rapidement d'ailleurs, vu que je n'étais pas du genre à tout dévoiler, comme ça. Et je ne m'étais pas trompé puisque la jeune fille ne tarda pas à répliquer que tout la passionnait, prouvant ceci en me montrant l'article qu'elle lisait dans le Chicaneur. Laissant échapper un léger rire, j'observais Violaine avec un léger sourire aux coins des lèvres.


« DAMIEN EALES »  
Hé, c'est super intéressant les Bavboules d'abord !


Sur cette petite pointe d'humour, j'observais Violaine qui m'adressa un sourire qui, étrangement, me semblait familier... J'avais l'impression que cela me rappelait quelque chose sans savoir exactement quoi... bah... ça ne devais pas être bien important ! D'autant plus que je fut rapidement raccroché à la réalité par la perte de ma lettre, comment avais-je fait pour la perdre d'ailleurs ? Elle se trouvait pourtant soigneusement dans la poche intérieur de ma veste, au même endroit que ma baguette qui, elle, pour le coup, était bel et bien présente. Mais bon... j'avais autre chose qu'à faire qu'un monologue interne concernant une lettre au final. Poliment, je demanda donc à Violaine si elle souhaitait m'aider à retrouver ce que j'avais perdu et cette dernière accepta en révélant par la même occasion quelque chose qui ne m'avait pas échapper... elle était donc d'origine Moldu ? C'était aussi mon cas... enfin... j'étais un sang mêlé, mais j'avais toujours vécu dans un quartier Moldu, que ce soit avec mes parents ou encore à l'orphelinat. Voyant celle-ci rougir en ayant dévoilé ceci, je décida de rapidement la mettre à l'aise.


« DAMIEN EALES »  
Je vois qu'on a donc, en quelque sorte, un point commun ! Je vis dans un quartier Moldu depuis que je suis né. Les parents de mon père sont d'ailleurs des Moldus.


Je n'avais aucuns problèmes à dévoiler ainsi mes origines, étant très fier d'être lié aux Moldus et de connaitre aussi bien ce monde-là que le monde des sorciers ce qui, parfois, pouvait s'avérer être très utile dans la vie de tout les jours, même pour un sorcier comme moi. Violaine localisa alors ma lettre en bas des escaliers. Affichant un sourire à cette bonne nouvelle, je m'apprêta à sortir ma baguette afin de faire revenir cette lettre à l'aide d'un sortilège d'Attraction... mais Violaine descendit alors les escaliers, me laissant seul, ma baguette en main et l'air idiot. Haussant les épaules, je rangea donc à nouveau ma baguette dans la poche interne de ma veste tandis que Violaine arriva, ma lettre entre ses mains. J'étais heureux de constater que je ne l'avais pas perdu ailleurs, je n'avais vraiment pas envie de parcourir le château à la recherche de cette lettre. La Gryffondor me rendit alors ce que je cherchais et tout en la remerciant, mon regard analysa son visage... il y avait quelque chose qui clochais dans le sourire qu'elle affichait... comme s'il n'était pas véritable... observant la lettre, je remarqua alors ce qui clochais... elle avait sans doute lue l'adresse sans le vouloir puisqu'elle me l'avait tendue du côté où celle-ci était visible. Puisqu'à présent, elle savait parfaitement à qui cette lettre était adressé, je n'avais absolument aucune raison de faire comme si de rien n'était, ce serais totalement ridicule après tout. Ainsi donc, sur un ton parfaitement naturel, je m'apprêtais à lui en dire plus.


« DAMIEN EALES »  
T'en fais pas, je n'ai absolument rien à cacher concernant cette lettre. C'est simplement une lettre que je souhaitais envoyer à l'orphelinat où je me trouve depuis l'âge de neuf ans, rien de bien mystérieux en somme.


J'avais pris l'habitude de totalement banaliser ma situation, ne cachant plus du tout le fait que je résidait dans un orphelinat et assumant totalement ce qui s'était produit avec mes parents et c'était d'ailleurs ceci qui me donnait la force d'avancer, la force nécessaire pour poursuivre mes études avec brio dans le but d'un jour décrocher un potentiel poste d'Auror si j'y parvenais. Tout en tournant la lettre entre mes mains, j'observais une fois de plus le visage de Violaine... une fois de plus, cet étrange impression de familiarité me revient en tête, ce qui était très déroutant au final... comment pouvait-elle m'être familière alors que je ne lui avait parler que quelque fois ? Je n'en avais absolument aucunes idées...

Plus le temps avançait, plus les réactions de Violaine me semblaient... étranges... je ne savais pas vraiment pourquoi ni comment, mais j'avais cette sensation qu'elle tentais de percevoir quelque chose chez moi pour une raison qui m'était totalement obscure. Cette dernière me proposa de m'asseoir avec elle afin de discuter et n'attendis même pas ma réponse pour s'installer sur une marche de l'escalier afin d'être plus à l'aise pour parler... avait-elle quelque chose à m'annoncer ? Quelque chose à me demander ? Dans tout les cas... pourquoi ? Et cette étrange sensation de familiarité qui n'avait de cesse de revenir encore et toujours sans que je n'en comprennes le sens. J'avais beau analyser la situation, je ne pouvais pas trouver quelque chose de logique ou de rationnel là-dedans. Alors, certes, son prénom était Violaine, tout comme le prénom de cette fille dont je tentais en vain de me rappeler de l'existence, mais... ça ne pouvait pas être elle ! Les choses n'étaient pas aussi simples que cela voyons ! Comme par hasard, au moment où je me souviens enfin de son prénom, je la croiserais là où je me rendais ? Non, c'était bien trop gros pour être vrai... chassant tout ceci de mon esprit, je m'installa donc finalement à ses côtés sans ajouter quoi que ce soit, fixant simplement un point imaginaire en face de moi, essayant de faire le tri dans ma tête pour tenir une conversation sans plonger dans le doute toutes les secondes. La voix de la préfète se fit entendre à nouveau, tournant la tête vers elle, je fut légèrement surpris par sa question, même si je préférais mettre ça sur le compte de la curiosité plus qu'autre choses. Cependant, les mots semblaient avoir du mal à sortir de ma bouche, cela ne me gênait absolument pas de lui dire, mais... je n'avais aucune idée de ce qui m'en empêchait sur le moment... Elle rajoute alors qu'elle ne m'obligeait nullement à dire tout cela et que je pouvais tout aussi bien ne rien dire... non, ce n'est pas ce que je souhaitais... lui en parler ne me coutait absolument rien et puis... cela permettrait enfin de chasser le doute que j'avais, ce doute que je savais totalement irrationnel, mais que je ne pouvais pas sortir de ma tête.


« DAMIEN EALES »  
Non, ça ne me poses absolument aucuns problèmes.


De toutes façon, j'avais l'habitude à présent de raconter cette histoire puisque, dernièrement, j'avais mis plusieurs personnes au courant, du coup, une fois de plus ou une fois de moins, je n'en étais plus à cela prêt. Néanmoins, je réfléchis tout de même à la façon dont je tournerais tout cela, raconter mon histoire tout en faisant bref sans éclipser des détails qui s'avèreraient importants... et surtout... pour dissiper le doute une bonne fois pour toutes, je devais glisser toutes les informations cruciales dont je me souvenais... comme ça, si par miracle, il s'agissait bien d'elle, de cette amie que j'avais perdu de vue et dont je ne m'étais rappeler que très récemment, cette fille qui semblait être si importante pour moi que même le traumatisme que j'avais vécu n'avait pas réussi à me faire totalement oublier... s'il s'agissait bien d'elle, elle ne pourrait que réagir à tout cela... d'ailleurs... en partant dans l'hypothèse où c'était bel et bien la préfète... pourquoi ne me reconnaissait-elle pas ? Un signe de plus prouvant que ce n'était pas cette Violaine sans doute.... mais bon... je pris donc finalement la parole, prêt à répondre à ces questions.


« DAMIEN EALES »  
Avant de me retrouver à l'orphelinat, je vivais avec ma famille, exactement dans la même ville... Barnsbury.


Barnsbury était l'une des rares choses dont je me souvenais, peut-être parce que je ne pouvais pas oublier cette ville dans laquelle j'avais grandis depuis mon plus tendre âge, où j'avais connu l'amour de mes parents et où tout s'était d'ailleurs terminé bien plus vite que je ne l'aurais voulu... Ce lieu était à la fois un endroit qui m'évoquait la joie, mais aussi la douleur... un endroit qui restera à jamais graver dans mon cœur pour tout les évènements qui s'étaient dérouler là-bas. Mais une fois de plus, je laissait mes pensées prendre le dessus en oubliant totalement le but premier de cette conversation : dire à Violaine ce qu'elle voulait entendre. Je me ressaisit donc, prêt à poursuivre ce discours qui parlerait de la partie la plus délicate... le décès de mes parents et de mon frère ainé...


« DAMIEN EALES »  
Si je me suis retrouvé à l'orphelinat, c'est tout simplement parce que ma famille s'est faite tuée, un soir, en se rendant chez un "ami"... mon père, ma mère, mon grand frère... aucun n'a été épargné ce soir-là. Par "chance" je n'étais pas avec eux ce soir-là et j'ai échapper à tout cela. Cependant...


Tout ceci n'avait pas été sans conséquence sur moi, j'en avais grandement souffert à un peu que mon mental n'en était pas sortis indemne et qu'il avait fallu des années pour que je me reconstruise convenablement et encore... même si à présent, j'étais quelqu'un de tout à fait normal, ayant une vie des plus banales, mon passé s'avérait toujours être une véritable énigme pour moi, une énigme que je n'arriverais peut-être jamais à percer... cette pensées me faisait froid dans le dos d'ailleurs... pour me changer les idées, je décida donc de raconter la suite à la Gryffondor.


« DAMIEN EALES »  
Cet évènement n'a pas été sans effet sur moi. Durant plusieurs années, je me suis renfermé sur moi-même pour finalement me reconstruire du mieux que je le pouvais par moi-même et... cette nouvelle fut un choc si violent pour moi que ma mémoire n'en resta pas intacte. J'ai tout bonnement oublier mon passé, me remémorant simplement de ces moments partagé avec mon frère, ma mère, mon père et... je me souviens aussi d'une petite fille... mais mis à part son prénom, je n'ai absolument aucunes informations la concernant... je sais juste que mon esprit, mon cerveau ou que sais-je encore à protéger son souvenir, ne l'effaçant pas totalement de ma mémoire.

Voilà, je venais de raconter tout ce que je savais à Violaine. A présent, mon regard se tourna vers elle... s'il s'agissait bien d'elle... si cette Violaine s’avérait être la bonne... je n'allais pas tarder à le savoir. Sans que je ne sache pourquoi, même en étant conscient que les chances que la fille que je cherchais se trouvait en réalité devant moi étaient infimes, voir inexistantes, un faible espoir souhaitait qu'il s'agisse bien d'elle, que mon amie d'enfance se trouvait assise à mes côtés en ce moment même...

Mon récit venait d'être terminé, j'avais dit tout ce que je jugeais utile à dire, désormais, seul les évènements qui allaient suivre pouvaient m'affirmer s'il s'agissait bien de ma Violaine ou non... une partie de moi voulait absolument le savoir tandis qu'une autre, bien plus craintive, avait peur de se rendre compte que je faisais fausse route et qu'il était possible que jamais je ne parviennes à la retrouvée ce qui, rien que d'y penser, m'attristait profondément... maintenant que je me souvenais de cette meilleure amie perdue de vue depuis de si longues années, je ne voulais pas renoncer au fait de la retrouver un jour ou l'autre. C'est alors que je sortis de mes pensées suite à la réaction de la préfète, cette dernière s'étant levée d'un bond pour se poster devant moi... cette réaction... se pourrait-il que... non... non... je ne devais pas tirer de conclusion trop hâtivement, ma déception ne risquais que d'être plus grande si jamais il s'avérait que je faisait fausse route... et puis... non... c'était bien trop facile de la retrouvée ainsi, totalement par hasard, juste après m'être souvenu d'elle... ça n'avais absolument aucuns sens ni aucunes logiques ! Mais... la vie n'était-elle pas quelque chose d'imprévisible en soit ? Était-ce si dur à croire que le hasard pouvait parfois bien faire les choses ? ... Je ne savais plus ce que je devais croire... totalement perdu, j'étais perdu entre l'optimisme et le pessimisme, ne sachant plus du tout quoi penser de tout cela. Mais soudainement, les doutes s'envolèrent au loin... tout ceci n'avait subitement plus aucune importances pour moi lorsque Violaine commença à effectuer plusieurs gestes. Je me laissais totalement guider par elle tout en ressentant une certaine impression de déjà vu... comme si j'avais pu prévoir à l'avance tout ce qu'elle allait faire et comme si mon corps s'était déplacer instinctivement avec elle... les yeux écarquiller, j'observais Violaine tout en ouvrant la bouche sans qu'aucun son n'en sorte... C'est alors que je m’envolai au loin, là où je pensais ne plus jamais me retrouver... dans des souvenirs qui étaient enfuis dans mon cerveau depuis bien trop longtemps et qui venaient soudainement de ressurgir. Je me voyais m'échapper de chez moi malgré le fait que mes parents m'avaient punis ce jour-là, tout ça pour rejoindre cette fille dont je m'étais lié d'une profonde amitié, je nous voyais ensuite courir du plus vite que l'on pouvais, courser par mon frère qui tentais en vain de me rattraper pour me ramener à la maison, je me voyais aussi effectuer un peu de magie, essayant de stimuler les pouvoirs que je ressentait chez mon ami, sentant qu'au fond d'elle, elle était comme moi. 


D'autres souvenirs défilaient devant moi, certains passaient si vites que je n'avais même pas le temps de comprendre quoi que ce soit. Finalement, tout ceci se calma et je vis une seule chose... quelque chose qui s'avéra être la pièce maitresse de ce puzzle, mettant fin à toutes les interrogations que je pouvais avoir. Je me vis plus jeune, accompagné une fois de plus par la Violaine que j'ai connu durant mon enfance, reproduisant avec exactitude les gestes qu'avait fait la préfète... ce qui avait déclencher cette avalanche de souvenirs... je voyais à présent le visage de la préfète ainsi que celui de mon amie d'enfance se superposer pour finalement ne former qu'une seule et même personne... la vérité venait donc d'éclater à présent... plus aucun doutes possibles, mon cerveau et mes souvenirs ne pouvaient pas me tromper... il s'agissait bien de cette Violaine ! C'était bel et bien elle ! Revenant à la réalité, je ne fis même pas attention au fait que ma tête était douloureuse après tout ce qui s'était produit et je me leva d'un bond, tout comme la jeune fille avant moi, si rapidement que je faillis en perdre l'équilibre et m'écraser de tout mon long dans les escaliers. Fixant Violaine dans les yeux, c'est alors qu'un large sourire s'afficha sur mes lèvres, ce genre de sourire qui n'était que très rarement présent sur mon visage contrairement à l'époque où mes parents étaient encore en vie. Ressentant une vague de chaleur parcourant tout mon corps causée par la joie que je pouvais sentir en ce moment même, je ne perdis pas de temps et serra Violaine dans mes bras, ne pouvant plus rester bêtement face à elle en l'observant.


« DAMIEN EALES »  
Content de te retrouver, Vio' !


Mes souvenirs la concernant revenaient petit à petit là où les autres souvenirs de mon enfances ne semblaient pas ressurgir, mais ça n'avais aucunes importances pour moi sur le moment, je me fichais royalement de ce que j'avais pu oublier d'autres ! J'étais bien trop heureux d'avoir "retrouvé" mon ami d'enfance pour me préoccuper du reste, d'autant plus que je n'avais peut-être pas envie que certains souvenirs ressurgissent. Si je pouvais me contenter des bons moments que j'avais vécu et oublier à tout jamais ce qui s'avérait être bien moins joyeux, je ne m'en plaindrais pas du tout !


« DAMIEN EALES »  
Et dire que durant toutes ces années, on se trouvait dans la même école, dans la même maison... qu'on s'est déjà croiser à plusieurs reprises et que nous n'avons absolument rien remarquer.


En y pensant, j'avais l'impression d'être un profond idiot... pourquoi est-ce que ces souvenirs n'avaient resurgit que maintenant ? Pourquoi n'étaient-ils pas revenus la première fois que j'ai croisé Violaine ici, à Poudlard ? Mais bon, ce n'était pas le moment de me lamenter sur tout ceci, le principal était qu'à présent, je m'en souvenais. Relâchant finalement mon amie, je continuais de l'observer et me rendit compte qu'elle n'avait pas vraiment changer depuis toutes ces années, je retrouvais les traits de cette fille qui était de deux ans ma cadette, celle avec qui j'avais passer la majorité de mon enfance et avec qui j'avais partager tant de bon moments... j'avais l'impression de n'avoir jamais oublier tout ceci, une sensation à la fois étrange et agréable.


« DAMIEN EALES »  
Je penses que ma lettre va attendre un peu. On a tellement de choses à se dire toi à moi, tellement de choses à rattraper et... et... je ne sais même pas par quoi commencer !


Rangeant la lettre qui se trouvais toujours dans l'une de mes mains à l'intérieur de la poche de ma veste, j'observais Violaine, souhaitant à présent rester auprès d'elle maintenant que je l'avais finalement retrouver. En tout cas, ces retrouvailles inattendues avaient réveiller quelque chose en moi... comme si, l'espace d'un instant, le petit garçon que j'étais surgissait à nouveau, remplaçant ce jeune homme bien plus calme et parfois même distant que j'étais devenu.

Alexandre avait pour habitude d'écrire à ses proches tout les samedis matin. C'était devenu plus qu'une habitude d'ailleurs, même plus qu'un rituel : c'était pour lui tout simplement obligatoire. En effet, c'était pour lui l'occasion de raconter sa semaine de cours à Poudlard, parler des choses du monde extérieur et de sa famille.

Le jeune homme n'avait pas de chouette pour envoyer ses courriers. Il devait donc se rendre à la volière pour en choisir un de l'école et transmettre ses lettres. Il se rendit donc à la volière. Après avoir envoyer sa lettre, il décida de redescendre à la salle commune pour se remettre dans ses révisions.

Alors qu'il descendait les escaliers, une personne le heurta violemment (emplifié par l'effet de la vitesse). L'escalier menant à la volière étant en colimaçon, Alexandre n'avait rien vu venir.
Avant même que le jeune homme puisse dire quelque chose, une voix de jeune femme l'agressa en lui expliquant qu'il aurait du faire attention, en remettant en cause également l'éducation de ses parents.

Il vit, alors que la demoiselle reprenait son souffle, que celle-ci était à Serpentard comme lui. Pourtant le fait qu'elle se soit énervé n'avait pas plu au jeune homme d'ordinaire plus timide et solitaire.

Cependant il décida de lui répondre sans hausser la voix mais son non plus se laisser intimider par la jeune fille.

-"Oh, désolé si j'ai déranger madame !" dit-il d"une façon plutôt moqueuse.
-"Quand à l'éducation que mes parents m'ont donnés, je ne sais pas qui tu es, mais tu ne peux te permettre de la remettre en cause. Surtout quand on  est soi-même la fautive !"

Il aimé être sérieux et pôli quand quelqu'un s'énervé contre lui. Car pour une famille comme la sienne (avec des valeurs précises etc..) s'énerver est un signe de faiblesse.

Alexandre attendit alors ce que la jeune Serpentard réponde.