Elhiya & Ulysse
© Never-Utopia

Ne pas vomir, ne pas vomir, ne pas vomir, ne pas vomir.  C’est compliqué de rester focalisé là-dessus lorsque l’on a littéralement notre estomac qui sort de notre ventre. Enfin je sais qu’il sort pas vraiment mais c’est quand même hyper réaliste, avec le sang et tout. Je vous jure que si je vomis, je la vise et elle n’a pas intérêt à dire quoi que ce soit.  Non sérieux c’est dégeu, indolore mais dégeu. Quand je pense que les saucisses sont fabriqué à base de ça… erk, plus jamais de knakis.

- T’es vraiment horrible. C’est immonde ce truc.

Mais la peste en plus elle ne s’arrête pas. Je ne sais pas trop ce qu’elle raconte, mais j’ai très bien entendu le dernier sort qu’elle a lancé. Et ça, ça me met dans la m*rde profonde.
Vous savez, je déteste perdre. Je suis un Gryffond, la défaite ne me connaît pas. Mais là j’avoue j’hésite. Vous voyez, la dernière fois qu’on m’a lancé ce sort ça a mal tourné. Oh pas mal tourné genre gentillet mignon. Plutôt genre un Obscuro qui se transforme en Opugno, sauf que les seuls « petits objets » qui étaient là étaient des billes. Alors du coup, perso je n’en sais rien mais il parait que ça fait grave mal.
D’un autre coté je ne la connais pas. Que mon sort tourne bien ou non je m’en fiche totalement. Après tout, c’est elle qui sera mal en point, pas moi. Quoi que ça pourrais me revenir en pleine face, je ne sais pas. Puis si elle va à l’infirmerie, je vais me faire taper sur les doigts. Mais si elle s’en sort indemne et qu’elle  va raconter aux autres vert de terre – AHAH JE DE MOT.- , et je me ferais tacler par tous ses potes plus les autres rouges et or. Hors de question. Tant pis si je dois perdre des points pour ça.

- Merdum Draconis.

Ah. Oui. D’accord. Ok. C’était pas exactement ça que je voulais mais tant pis. A la base j’étais parti sur un simple Mentum Confusem,  mais là vu l’odeur qui m’arrive aux narines, le suis sûr de m’être trompé.  Par chance, je n’avais pas visé sa tête en lançant le sort. Je lève les deux mains en signe de défense, parce que là je crois qu’elle va pêter un câble.

-Alors avant que tu dise quoi que ce soit, c’était absolument pas ce que je voulais, mais à cause de ton sort c’est sorti comme ça. En gros c’est de ta faute.

Non mais c’est vrai en plus, c’est totalement de sa faute. Avec son sort à deux francs ! Elle aurai mieux fait de me laisser tranquille. Puis de toutes façon c’est elle qui a lancé les hostilités, je vois même pas pourquoi je serai tenu pour responsable. Namého. Ohlala elle va tellement me tuer. Et elle va tellement avoir la honte. Oui j'avoue, même si j'ai peur de ce qu'il risque de se produire, ça me fais rire. Non parce qu'imaginez une fille typée poupée Barbie, hyper fière d'elle qui arrive devant vous et qui empeste la bouse de dragon. Sex appeal -2000. Ahlala, je sais pas si elle a un copain mais il devrai me remercier, grâce à moi sa copine ne risque pas de se faire draguer

Elhiya & Ulysse
© Never-Utopia

Machin, genre quelqu’un m’appelle machin.

J’avoue qu’il y avait de quoi être remontée mais quand même ! Là j’étais bloquée pour au moins la matinée. En plus ces cordes ne sont vraiment pas confortables. Heureusement qu’elle m’a lancée ça pendant que j’étais encore en tailleur.

Je fais reposer ma tête contre la pierre. Quelle matinée pourrie franchement. En plus comme pour me narguer, j’ai le hibou quasimodo qui me fixe. Je crois, je ne sais toujours pas s’il regarde dans ma direction ou non. Bon, en espérant que quelqu’un me trouve rapidement.

Quelques heures plus tard…

-Hey, réveille-toi !

Oulah, qui me parle ? Pourquoi ça sent mauvais ? Ah oui la volière. Oh tiens je peux bouger, qui est ma libératrice ? Oh dommage c’est un libérateur. Vraiment injuste, en plus il a l’air tout petit.

- Enfin ! Bien, debout maintenant. Franchement, il n’y a qu’un Gryffondor pour s’endormir comme ça, ligoté au milieu de la volaille.

Je haussais les sourcils d’étonnement. Il me voulait quoi ce gosse-là ? Il parle un peu comme l’autre blonde sauf que lui a une cravate bleue.

- Non mais…

- Pas de mais. Je ne comprends même pas comment un élève de ton âge peut se faire piéger si facilement, surtout avec ta baguette juste à côté de toi. J’ai fait ce que j’avais à faire, je vais à la bibliothèque, tu devrais en faire autant. Après tout, nous sommes là pour étudier.

Il relevât le menton et repartir de la tour pendant que j’étais complètement sonné. Sérieusement, deux demi-portions qui me narguent en une matinée. Autant vous dire qu’après ça je vais probablement entrer dans ma chambre et me mettre en P.L.S. le pire c’est qu’il a raison, ma baguette était juste à côté de moi. Je croyais qu’elle était tombée au loin mais pas du tout.
Et pour couronner le tout, en me penchant pour récupérer ma baguette j’aperçois quelque chose qui finis de m’achever.

Je n’ai toujours pas envoyé ma lettre.

[Fin du RP - Merci à toi "ptite teigne"]

Castielle s'était levée tôt aujourd'hui. Elle avait eu énormément de mal à sortir du lit, marmotte qu'elle était ! Mais s'était forcée à repousser les couvertures chaudes et douillettes.
La jeune fille voulait être tranquille pour l'envoi de son courrier et, généralement, le samedi matin il n'y a pas foule à la volière. Les yeux et la tête encore ensommeillés elle sortit de sa salle commune en emportant quelques biscuits pour hiboux dans ses poches. Castielle avait récemment fait l'acquisition d'une chouette épervière. Ses parents en avaient marre de recevoir des nouvelles par des hiboux  constamment différents et lui avaient donc demandé d'en avoir une fixe. Quitte à avoir un animal de compagnie elle aurait préféré un chat mais bon, une chouette c'était bien aussi. C'était nouveau, surtout, puisqu'elle n'avait jamais vraiment été proche des oiseaux en général. Par conséquent, ce premier essai d'envoi de lettre sera sans doute fastidieux. Mieux valait être seule pour ça, histoire de ne gêner personne et de ne pas se couvrir de ridicule devant tout le monde si jamais elle rencontrait des soucis avec sa chouette...

La Poufsouffle marchait vite, comme à son habitude, et profitait de son trajet pour se creuser la tête une fois de plus sur son sujet du moment : quel nom donné à cet oiseau ? Elle l'avait depuis deux jours déjà et n'avait pas du tout d'inspiration pour lui trouver un prénom. Pourtant il le fallait ! Déjà parce que c'était plus respectueux (*Je ne vais pas l’appeler La Chouette comme si j'étais Alexandre le bienheureux ?*) et aussi pour des raisons pratiques (*"Elle s'appelle comment ta chouette ?" "Oh je sais pas !" C'est pas sérieux ...*).

Les escaliers. Castielle soupira à la vue de toutes ces marches. Le sort avait décidé de la mettre à Poufsouffle, ce dont elle ne se plaignait pas le moins du monde, mais il fallait avouer que se trouver au niveau des sous-sols fait qu'elle doit sans cesse monter des centaines de marches par jour. À la longue c'était épuisant ! Et on ne parle même pas des escaliers en eux-même qui décident de changer de direction comme ça, d'un claquement de doigt, sans raison !
La sorcière commença son ascension.

Arrivée vers le milieu des marches, un rayon de soleil accrocha son regard. Les nuages s'étaient un peu écartés et la lumière se reflétait sur la surface lisse du lac. Castielle n'était pas une grande amoureuse de la nature. Elle aimait la regarder de temps en temps mais en général elle n'y fait pas attention et passer une journée entière entre quatre murs de pierre sans lumière naturelle ne la dérange pas le moins du monde. Elle est plutôt casanière comme fille, le grand air elle en profite avec parcimonie. Mais là, pour le coup, il fallait bien avouer que c'était beau comme spectacle !
Castielle s'arrêta un instant pour profiter de la vue. Elle remonta ses lunettes sur son nez. *On n'est pas à deux minutes près, de toute manière !*

RP avec Castielle Colt


Dellabea ouvrit les yeux, emmitouflée dans sa couette, elle fronça légèrement les sourcils et étira ses bras. Elle lâcha un soupir, épuisée par avance de la journée qui s'annonçait. Quasiment toutes les filles du dortoir étaient encore plongées dans les bras de Morphée. Elle se redressa dans son lit et frotta ses yeux avant de passer une main dans ses cheveux pour les démêler. Elle souleva brusquement sa couette comme si la motivation avait brusquement traversé son corps de part en part et elle se dirigea vers la salle d'eau pour se préparer. Oui, il fallait qu'elle soit parfaite. Elle avait été élevée comme ça. Chaque détail devait être inspecté, chaque emplacement de mèches de cheveux était calculé, le maquillage léger et aérien était naturel. Elle s'était coiffée d'une longue tresse qui descendait sur son épaule, laissant quelques cheveux encadrer délicatement son visage. Elle se décida sur sa tenue : une petite jupe jaune bouffante avec un débardeur blanc et un petit gilet bleu marine. Elle décida de porter un sautoir jaune. Rien de très prétentieux, c'était simple, c'était elle. L'apparence et le paraître avait une importance primordiale dans sa famille, il était hors de question de sortir de son dortoir les cheveux en bataille avec un vulgaire jogging sous le simple prétexte qu’elle était en week-end. Non.

Une fois toute cette préparation achevée, elle décida de se rendre à la volière. Elle arpenta lentement les escaliers, après tout elle n'était pas pressée, elle n'avait rien de prévu pour sa journée. Les marches ne la dérangeaient pas, cela maintenait un certain niveau de forme de les monter et les descendre à longueur de journée. Elle s'attardait parfois sur les tableaux, eux aussi aimaient avoir de la compagnie, un petit mot gentil d'un côté, un sourire de l'autre, Dellabea était appréciée des œuvres d'art qui ornaient les murs de Poudlard. Arrivée au pied de la volière, elle s'arrêta net et jeta un œil en l'air, elle esquissa un demi-sourire.

*Cela ne me semble pas insurmontable... C'est parti ! *

Elle entama l'ascension d'un pas décidé. Elle aimait beaucoup passer à la volière. Non pas pour lire son courrier. Elle ne s'attendait pas vraiment à en recevoir, entre sa mère qui n'aimait pas le monde magique et qui n'était pas vraiment le genre de mère à se soucier de sa fille, et son père moldu qui ne comprenait rien au système des hiboux... Elle n'avait que très peu de courrier. Ce qu'elle aimait dans cet endroit, c'était les chouettes, elle passait les voir régulièrement. Et les chouettes la connaissaient. Elle venait les caresser et leur parler. Dellabea n’était pourtant pas du genre solitaire, mais elle ressentait cet amour inconditionnel que dégageaient les animaux, un lien très spécial, sans conditions, sans jugement. Elle avait confiance en eux. Plus qu’en le genre humain tout du moins. Arrivée à mi-chemin, elle croisa une jeune femme qui admirait le paysage. Elle lui adressa un sourire poli. Elle haussa légèrement les sourcils, assez surprise de croiser quelqu'un à cette heure-ci de la matinée. Elle passa derrière elle et s'arrêta un instant. Puis elle s'accouda au muret de pierres, à environ un mètre de la jeune femme, en restant admirer le paysage. C'était un temps qu'elle affectionnait tout particulièrement. Un ciel partiellement nuageux qui laissait s'échapper quelques rayons de soleil. Le lac était si calme. Elle restait fixer le paysage sans détourner les yeux.

Tu as raison de te lever si tôt.
A cette heure-ci le paysage est unique.

Castielle entendit quelqu'un monter les marches et approcher. De bon matin, en voilà quelqu'un de courageux ! Son père lui sortait souvent cette phrase, quand il la réveillait très tôt pour raison X ou Y ; "Pas de repos pour les braves". Elle avait toujours trouvé ça ridicule. Comme si seuls les "braves" se ruinaient la santé. Et puis qui donnait les brevets de "bravitude", hein ? Non ce mot n'existe pas, mais la narratrice aime accentuer les choses en inventant des mots, donc ça passe ! Toujours est-il que quelqu'un arrivait mais la sorcière ne s'en soucia pas plus que ça. Elle continuait de regarder droit devant elle.
Peut-être que mère nature allait l'inspirer pour trouver un nom à l'une de ses enfants à plumes ?

Nuage ? *Non*
Un nom de fleur alors ? Rose ? Tulipe ? Lavande ? Aubépine ? Prime-vert ? Edelweiss ? *Non plus*
Un nom d'oiseau alors ? *Nan mais t'es débile ou quoi ?*
Ah, la petite voix narquoise dans sa tête était de retour... et comme à son habitude, elle n'avait pas tort. Appeler un oiseau par un autre nom d'oiseau c'était effectivement complètement débile. Mais elle était désespérée !
Un nom de planète, peut-être ? *Ah ça c'est déjà mieux !*

Elle tenait une idée qui lui plaisait bien, ce qui eut pour effet de colorer la montre de ses lunettes en une couleur assez joyeuse. Du jaune orangé. Pas très esthétique mais révélateur !

"Tu as raison de te lever si tôt. À cette heure-ci le paysage est unique."

Castielle sursauta. Elle ne faisait plus attention et croyait que la personne qui montait les escaliers l'avait déjà dépassée. La sorcière remonta ses lunettes sur son nez, le sursaut les ayant faite bouger et répondit le plus simplement du monde sans prendre le temps de réfléchir :
- Ah euh ouais.

*Bravo, on peut largement donner la note d'éloquence/10 !*
Elle se racla la gorge puis essaya de se rattraper :
- Oui c'est vrai que c'est beau...

Elle prit une minute pour regarder son interlocutrice matinale. On peut dire qu'elle était à l'image du paysage : rayonnante. Elle était tellement bien habillée que cela impressionna l'Américaine qui, pour gagner du temps mais surtout par flemme, ne s'était pas prise la tête ce matin et avait mis son uniforme comme n'importe quel jour. S'il y avait bien un sujet que passait royalement au-dessus de la tête de Castielle, c'était bien la mode. Sa méthode pour s'habiller ? Prendre le premier truc qui lui tombait sous la main. Si c'était correct au niveau des couleurs et des saisons (genre pas de pulls à col roulé d'hiver avec un short d'été en somme) elle l'enfilait sans se poser de questions.
Ce qui crée un (énième) paradoxe chez elle, puisqu'elle aime regarder comment les gens s'habillent. Elle adore les gens qui savent s'habiller parce que c'est toujours beau, quel que soit le style vestimentaire. Du coup elle ne peut pas s'empêcher de laisser échapper un commentaire :

- J'adore ta jupe ! Elle te va trop bien !

Balancer des compliments, comme ça, à des inconnues, c'était assez maladroit. Mais Castielle était une fille maladroite, donc on peut dire qu'une fois de plus elle avait été fidèle à elle-même.

RP avec Castielle Colt


Lorsque Dellabea eut fini sa phrase, elle vit du coin de l'oeil la jeune femme sursauter. Elle ne pu s'empêcher d'esquisser un sourire en coin, un brin amusé. C'est vrai qu'elle avait une démarche assez velouté, on pouvait presque la comparer à un chat... ou un ninja. Mais elle préférait les chats. Sa mère avait été très stricte dès son enfance. Ce petit sursaut chez son interlocutrice lui remémora quelques souvenirs. Elle se revit un instant avec sa mère qui lui donnait des cours de savoir-vivre et de prestance. A faire des allers et retours dans le salon avec un dictionnaire trônant au dessus de sa tête. Le dictionnaire ne devait pas tomber, et le bruit des pas ne devait pas se faire entendre. Sa mère avait toujours un avis bien tranché sur la question. Elle disait toujours qu'une dame devait être belle, droite, discrète et presque invisible. Une dame devait écouter et réfléchir, c'était de cette façon qu'elle pouvait tirer profit de chaque situation et surtout ne pas agir de façon trop spontanée : cela pouvait être mal perçu. Analyser chaque personne pour la connaitre... Dellabea en avait gardé quelques séquelles, mais c'est vrai que très souvent cela s'avérait utile.

Dellabea pouvait apercevoir la jeune femme du coin de l’œil. Elle lui lança quelques regards discrets, presque imperceptibles. La jeune femme repoussa ses lunettes sur le haut de son nez. Elle était habillée de son uniforme qui arborait de jolie teintes jaunes. Il s'agissait donc d'une Poufsouffle. Dellabea aimait son uniforme, mais le porter déjà toute la semaine... Il lui fallait un peu d'individualité au moins durant les weekends. Ne pas se faire remarquer et se faire remarquer en même temps, voilà bien un esprit tordu! La jeune sorcière répondit quasi-instantanément, semblant légèrement hésitante.

Ah euh ouais.

Dellabea laissa échapper un petit soupir amusé, toujours son sourire en coin si mystérieux dessiné au coin des lèvres. Il était très difficile de savoir à quoi elle pouvait bien penser. Comme on le lui avait appris, on apprend plus sur une personne en l'observant plutôt qu'en écoutant ce qu'elle dit. La gestuelle ne ment jamais. Dellabea, au travers de cette éducation, s'était construite un personnage de glace, sans grande émotion apparente. Paressant à la fois hautaine et douce. Tout un paradoxe que Dellabea adorait alimenter.
Elle entendit la sorcière se racler la gorge comme pour recommencer son entrée, comme si elle jouait un rôle qu'elle devait répéter.

Oui c'est vrai que c'est beau...

Dellabea fixait toujours l'horizon, sans tourner la tête vers son interlocutrice. Elle aimait bien laisser planer un certain mystère. Le soleil continuait de grimper dans le ciel, tout doucement bien évidemment, mais si l'on s'y attardait et qu'on plissait légèrement les yeux pour préciser son regard, on pouvait le voir monter petit à petit au travers des nuages.
La jeune sorcière ajouta :

J'adore ta jupe ! Elle te va trop bien !

Dellabea quitta le ciel des yeux un instant et tourna légèrement la tête vers l'autre élève. Elle ne pu s'empêcher de la regarder de haut en bas une nouvelle fois, de face cette fois. A y regarder de plus près elle semblait un peu négligée, mais après tout, à cette heure-ci le samedi matin, Dellabea aurait été étonnée de voir d'autres personnes aussi apprêtées qu'elle. Et pour dire vrai, de voir d'autres personnes tout court, elle était déjà bien assez surprise d'y croiser une seconde Poufsouffle. Elle baissa les yeux pour regarder sa petite jupe jaune bouffante, passa sa main dessus pour en caresser le tissu, comme pour se souvenir en quelle matière elle était faite. Elle adressa un sourire poli à sa camarade.

Je te remercie c'est gentil.
Elle est à l'image de notre maison.

Dellabea souria doucement et tendit une main bienveillante à la jeune femme afin de se présenter en bonne et due forme. C'était la moindre des politesses.

Dellabea Antoine.

La blonde lui tendit la main avec un sourire. Castielle s'empressa de lui rendre la pareille ! Peut-être un tout petit peu trop énergiquement d'ailleurs... Mais au moins elle ne lui écrasa pas les doigts ! C'était une des premières choses qu'elle avait essayé de contrôler quand elle était arrivée en Europe. Si il y avait bien deux choses qui trahissaient, et de loin, son origine ricaine c'était son accent (qu'elle parvenait depuis peu à adoucir suffisamment pour que ça ne se remarque presque plus) et ses poignées de main. Serrer la main de quelqu'un c'était le premier contact, en général, et le premier contact est primordial ! Si c'était trop faible, tu étais catégorisé parmi les mous et les passifs. Si tu serrais trop fort, on évitait de te chercher des noises. Résultat ? Des phalanges en fer et l'habitude de presser fort celles de l'autre personne.
En Europe les gens présentent leurs mains mais les serrent à peine. On a presque l'impression qu'il faut les effleurer comme si les gens étaient des poupées de chiffons ! C'était ridicule ! En plus d'être légèrement insultant aux yeux de Castielle. Elle était capable de mettre un homme de 100 kg au tapis en moins d'une minute mais on lui serrait la main comme si elle était une petite chose fragile sous prétexte que quoi ? Va savoir ce qui se passe dans la tête des Européens ? Elle qui avait le sang chaud et le goût de l'adversité, ça l'agaçait au plus au point.
Cependant, "à Rome, fait comme les Romains", n'est-ce pas ? Alors elle s'était forcée, jour après jour, à faire des poignées de main plus douces.

- Enchantée ! Moi c'est Castielle. Castielle Colt.

Dellabea ça sonne comme un nom de princesse et Antoine c'est français, non ? Les cours de français de Castielle remontaient à loin maintenant... Elle maîtrisait bien mieux le russe, vu qu'on le parle assez couramment chez elle. À part les phrases basiques, et encore, certainement mal prononcées, elle ne se rappelait pas grand chose. Elle aime assez l'apprentissage des langues pourtant, c'est juste qu'elle ne s'y ait jamais sérieusement attaqué. Et puis en Amérique, en deuxième langue, c'est plus l'espagnol qui est utile. Etudier le français, les gens le font plus pour se la raconter et faire les jolis-cœurs.

Sa camarade de maison souriait gentiment mais Castielle avait un peu peur que ce soit surtout parce qu'elle avait l'air d'une idiote. Elle avait sursauté, bafouillé et franchement si on les prenait en photo côte à côte on aurait pu croire à une adaptation moderne de "Le Prince et le Pauvre". Tout le monde sait que les premières impressions sont trompeuses, qu'il ne faut pas s'y fier, et blablabla ... n'empêche que la première image qu'on donne de nous reste la plus importante. Et on ne peut pas dire que celle que Castielle avait donnée d'elle-même n'était pas bien glorieuse !
Elle était un peu gênée, du coup. Et la gêne colora ses lunettes en rose-rouge pâle, en plus de lui faire dire une petite boutade qui se voulait humoristique :

- "Lève-tôt" est à rajouter à la liste des caractéristiques de la maison jaune et noir apparemment ! Aha !

RP avec Castielle Colt


La jeune femme s'empressa de lui serrer la main, un grand sourire aux lèvres. D'une façon peut-être un peu trop bourrue à son goût, elle qui préférait plutôt les poignées de main délicates. Elle semblait assez expressive, sans être réellement expansive. Dellabea continua de sourire poliment, comme si de rien n'était. Son interlocutrice se présenta à son tour.

Enchantée ! Moi c'est Castielle. Castielle Colt.

Colt? Comme les pistolets? Elle avait toujours eu un faible pour les noms de famille en rapport avec les armes. Ils avaient un certain panache à l'oreille. Et cela sonnait très américain. C'est vrai, les américains... les flingues... Cela fait un peu cliché lorsque l'on y réfléchit. Et Castielle? Ce prénom se rapprochait du nom de l'archange Cassiel, l'ange de la solitude et des larmes. Le choix du nom et du prénom ce cette jeune fille... l'association des deux laissait Dellabea dubitative. Un peu morose à l'assemblage?
Quant à son prénom, Dellabea était en réalité le diminutif de Della Béatrice. C'était le prénom de la femme du grand pianiste et interprète : Ray Charles. Son père l'adorait et voulait un prénom unique pour sa fille. Il aimait beaucoup l'appeler "Bee", c'était sa petite abeille. Et étrangement, l'abeille étant jaune et noire, la maison Poufsouffle lui était prédestinée dès sa naissance quand on y réfléchit.

Tout l'honneur est pour moi.

Dellabea lâcha la main de Castielle. Elle remarqua que ses lunettes changeaient de couleur. Elle n'avait jamais vu cela auparavant. Elle observa un instant. Il lui semblait bien qu'elles avaient changé de couleur un peu plus tôt dans leurs échanges, mais elle croyait avoir rêvé. Elles arboraient à cet instant une couleur rouge rosée. Mais quel était le facteur qui fait changer la couleur ? Dellabea souria légèrement et commença à méditer sur la question. C'était amusant, mais peut être un peu trop extravagant pour elle qui privilégiait plutôt le style bon chic bongenre. Elle fronça les sourcils : que cela pouvait-il bien signifier ?
Avant que Dellabea ne pu poser la question, la jeune femme se mit à parler.

"Lève-tôt" est à rajouter à la liste des caractéristiques de la maison jaune et noire apparemment! Aha

Dellabea souria légèrement. Deux élèves sur toute une maison sont levées aux aurores et l'on devrait généraliser cette qualité à tout Poufsouffle? Elle n'aimait pas trop être une pomme normale au milieu du panier, c'est vrai qu'elle aimait son individualité et se sentir spéciale. C'était dans son caractère, elle était sans doute un peu précieuse au fond. Dellabea haussa légèrement les épaules, et soupira gentiment.

Ne généralisons pas trop, je suis persuadée qu'à l'heure actuelle le reste du dortoir est encore dans les bras de Morphée.
Mais cela dit, je ne vois aucun représentant des autres maisons dans les parages donc peut-être y a-t-il une part de vérité.

Dellabea s'accouda de nouveau au muret à côté d'elle et fixa l'horizon. Les nuages semblaient de plus en plus parsemés. Le soleil avait bien grimpé, c'était impressionnant à quelle vitesse la journée pouvait commencer. Poudlard allait peut être avoir une météo clémente pour la journée ? Elle tourna son visage vers Castielle et fronça de nouveau les sourcils. Cette dernière semblait gênée, ou bien un peu mal à l'aise peut-être. Dellabea se posa la question rapidement dans sa tête : avait-elle été rustre ? Ou bien trop intrusive avec elle ? Elle souhaitait néanmoins satisfaire sa curiosité.

Dis-moi, quel est le secret de tes lunettes ?
Je n'en avais jamais vu de telles auparavant.

Sa pointe d'humour avait eu pour effet de faire soupirer sa camarade de maison. Oups.
Castielle n'aimait pas trop non plus les généralités sur les maisons, elle en avait déjà fait les frais et ça ne lui avait pas plu. C'était assez perturbant, qu'ici à Poudlard les maisons soient aussi catégorisées alors qu'à Ilvermorny elle n'avait jamais eu ce sentiment de "distinction" par la couleur de l'uniforme. Mais la jeune sorcière était parfaitement consciente qu'on remarque plus facilement la paille dans l’œil du voisin que la poutre dans son propre œil, alors elle ne faisait pas trop de commentaires sur le sujet. De plus, elle avait eu l'occasion de rencontrer une Serpentard assez sympathique depuis peu, il y avait donc de l'espoir, tout était possible !

Ne souhaitant pas rajouter de l'huile sur un feu qu'elle avait malencontreusement allumé, elle préféra répondre à la question de Dellabea.
- Oh ! Oui elles sont assez rares à trouver, je les ai acheté lors de ma deuxième année à Ilvermorny. Les parents d'un gars de ma classe étaient artisans d'objets magiques en tous genres. Je leur ai demandé des lunettes spéciales et ils m'en ont fabriqué qui s'adaptent à mes humeurs et mes pensées. Castielle délogea ses lunettes de son nez, les tient par les branches et continua ses explications. La couleur reste un peu avant de s'atténuer - la monture s'assombrissait rapidement avant de devenir complètement noire - et le code couleur m'est totalement personnel - elle les remit en place et le noir laissa place à une sorte d'argenté discret. Au début je trouvais ça simplement rigolo mais depuis le temps je ne saurais plus m'en passer !

Elle termina son exposé avec un sourire. Castielle savait que pour la plupart des gens l'idée même d'exposer la nature de ses pensées semblait horrible. Qui aimerait que le monde entier sache que l'on a peur ou que l'on ment ? Sauf que personne ne le saurait, puisque le code couleur est tout à fait personnel. Si un jour le bleu clair signifie pour Castielle la peur alors ce sera le cas. Si le jour d'après le bleu clair signifie pour elle l'envie de manger une lasagne, alors ce sera le cas. La sorcière étant une grande angoissée, sujette aux crises existentielles et aux tourbillons d'introspections, elle avait énormément de mal à mettre des mots sur ses ressentis. Elle avait même du mal à reconnaître ses ressentis. Il y a des situations où elle serait bien incapable de dire si elle est impatiente ou apeurée, dans ces cas-là elle trouve une surface réfléchissante et les couleurs lui répondent. Apprendre à se connaître, oui, mais pas que ! Ce système lui permettait également de reconnaître le point de non-retour. Quand elle s'énerve, qu'elle s'apprête à se laisser envahir par le ressentiment et la rage, croiser son reflet est un bon moyen de sonner la tirette d'alarme. À ce moment-là, elle ne peut pas dire qu'elle ne savait pas. Elle s'est vue, elle était donc consciente de la limite qu'elle était sur le point de franchir. Advienne que pourra, elle sera tenue responsable de ses actes, pas d'excuses possibles !

Jusqu'à présent, ses lunettes ne s'étaient jamais trompées. Elles avaient toujours su retranscrire ses émotions correctement.

Dellabea était accoudée au muret de pierre et Castielle ne put s’empêcher de se dire une fois de plus qu'elle ressemblait à une princesse. L'apparence, le prénom, la façon de parler, le "Tout l'honneur est pour moi" (*Qui dit ce genre de chose ?*), ...
L'Américaine avait lu, évidemment, des articles et des livres qui en parlait mais il est vrai que jusqu'à présent elle n'avait jamais fait attention. Les Anglais sont, de base, assez pompeux dans leur manière d'être. Au début elle avait eu beaucoup de mal à ne pas en rire à chaque fois qu'elle croisait quelqu'un. Trop de manières, trop de grands mots anciens, trop de politesse pour pas grand chose. Ils avaient tous l'air princiers aux yeux d'une étrangère telle que Castielle. Mais Dellabea avait un petit truc en plus, impossible de mettre le doigt dessus exactement, qui faisait presque "Noble". Comme ceux des histoires ou des séries-télé.
*Les titres nobiliaires existent encore en Europe, même s'ils ne sont plus censés donner de privilèges, ils sont encore utilisés. Donc peut-être qu'elle en est une, qui sait ?*
Castielle l'imagina dans une robe de satin dans un manoir aux escaliers recouvert de tapis rouge. Elle collait assez bien à l'ambiance, en tout cas dans sa tête. En revanche elle s'abstient de s'imaginer elle dans le même contexte, au risque d'éclater de rire d'un coup et de passer pour une folle !

Un peu plus à l'aise, l'Américaine proposa le plus naturellement du monde :
- Tu veux les essayer ? Bon, tu ne verras sans doute rien à travers les verres correcteurs mais en les retirant vite tu verras quelle couleur elles avaient prise !
Puis elle rajouta précipitamment, comme pour rassurer sa camarade :
- Le code couleur s'adapte à la personne qui les porte. Donc pas d'inquiétude, je ne saurais pas ce qui se passe exactement dans ta tête. Paroles accompagnées d'un clin d’œil. Parce que les clins d’œil sont rassurants et signe de connivence, pas vrai ?

RP avec Castielle Colt
LA de Castielle accordé !


Oh ! Oui elles sont assez rares à trouver, je les ai acheté lors de ma deuxième année à Ilvermorny. Les parents d'un gars de ma classe étaient artisans d'objets magiques en tous genres. Je leur ai demandé des lunettes spéciales et ils m'en ont fabriqué qui s'adaptent à mes humeurs et mes pensées.
La couleur reste un peu avant de s'atténuer et le code couleur m'est totalement personnel.
Au début je trouvais ça simplement rigolo mais depuis le temps je ne saurais plus m'en passer !

Dellabea haussa les sourcils, un peu surprise et curieuse. Elle plissa les yeux pour inspecter un peu plus l'objet. C'était fascinant. Elle avait du mal à croire qu'une si banale paire de lunettes pouvait révéler un état d'esprit. Mais après tout, c'était de la magie alors pourquoi pas ?
Elle tilta légèrement lorsque Castielle mentionna son début de scolarité à Ilvermorny. Cela restait assez exceptionnel de changer d'établissement en cours d'apprentissage. Dellabea se posa mille et une questions, elle aimait bien se lancer des défis.

* Tiens donc, elle n'a pas effectué toute sa scolarité à Poudlard ? Pourquoi changer si brusquement d'école? Ilvermorny... c'est une école américaine si mes souvenirs sont bons... D'où sa poignée de main bourrue de tout à l'heure. Mon instinct ne me trompe jamais.*

Comment cela était-il arrivé ? Déménagement ? Exclusion ?
(Bien que venant d'une personne ayant été admise à Poufsouffle c'était peu probable).
Elle ou sa famille voulait peut-être fuir quelque chose ? Elle le découvrirai peut-être plus tard, sait-on jamais.
Dellabea eut un sourire satisfait, elle aimait bien s'apercevoir que l'idée qu'elle se faisait d'une personne s'avérait juste. Un sentiment de fierté, avec un brin d'orgueil au passage. Mais après tout, il n'y avait aucun mal à se féliciter soi-même.  

Tu veux les essayer ? Bon, tu ne verras sans doute rien à travers les verres correcteurs mais en les retirant vite tu verras quelle couleur elles avaient prise !

Dellabea fronça les sourcils. Elle qui se donnait tellement de mal pour cacher ses émotions et paraître impassible, c'était pire qu'un talon d'Achille que Castielle venait de lui proposer. Elle eut un léger mouvement de recul.

Je ne suis pas certaine...

Castielle rétorqua immédiatement, comme si elle venait de lire dans les pensées de la jeune Poufsouffle.

Le code couleur s'adapte à la personne qui les porte. Donc pas d'inquiétude, je ne saurais pas ce qui se passe exactement dans ta tête.


Dellabea senti un soulagement immédiat l'envahir. Si cela restait entre elle seule et ces lunettes, pourquoi pas ? L'idée lui plaisait. Elle sortie un mouchoir en soie de sa poche et tendis son autre main vers son interlocutrice avec un sourire en coin.

Voyons donc ces petites merveilles.

La jeune femme déposa la paire de lunettes dans la main de Dellabea. Cette dernière ne pu s'empêcher de frotter légèrement les monture munie de son mouchoir en soie. C'est vrai, elle était un peu maniaque, mais elle ne supportait pas l'idée que des peaux mortes ou des cheveux d'autres personnes la touche. C'était plus fort qu'elle. Elle leva les lunettes à hauteur d'yeux pour mieux les inspecter à la lumière puis afficha un sourire satisfait. Elle rangea le mouchoir dans sa poche et les porta à son visage. Elle passa les branches derrière ses oreilles en faisant très attention à ne pas défaire sa coiffure. Il ne faut pas l'oublier chaque mèche de cheveux était soigneusement positionnée, en déplacer une seule aurait été un sacrilège...
Elle laissa la paire de lunettes trôner sur son nez quelques instants, le temps que le changement se fasse puis elle les enleva pour regarder quelle couleurs elles avaient prises.

Elles sont bleues ciel.

Dellabea restait regarder cette couleur assez amusée. Dommage qu'elle ne sache pas exactement à quel code couleur cela correspondait. La couleur bleue lui faisait penser au contrôle, c'est une couleur si apaisante. Et seul le contrôle l'apaisait. Elle fini par tendre les lunettes à sa propriétaire avec un franc sourire. C'était si amusant.

C'est fascinant. Sans indiscrétion, dans ton propre code couleur, à quoi correspond le bleu ciel ?

Ravie de voir sa proposition acceptée par sa camarade jaune et noir, Castielle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas rire quand celle-ci utilisa un mouchoir en soie pour nettoyer ses lunettes avant de les enfiler. D'abord, qui a encore des mouchoirs en soie de nos jours ? Ça existait encore ces trucs-là ? Ceci dit, ce détail nourrit un peu plus le fantasme de Castielle concernant l'origine nobiliaire de Dellabea. Elle se mordit encore plus la lèvre en imaginant de quel titre elle pouvait bien être. Comtesse ? Duchesse ? Est-ce qu'elle se vexerait si elle l'appelait Princesse ? Même pour rire ? Mieux valait ne pas essayer pour le moment, elles se connaissaient à peine. Mais ça démangeait sérieusement Castielle !

Puis c'était amusant de voir les gens sans lunettes s'obstiner à nettoyer celles des autres. Des lunettes, c'est toujours sale. Toujours. Les verres en particulier. Tu les nettoies, tu sors cinquante secondes dehors pour aller chercher le courrier et paf! elles sont de nouveau dégueulasses. Alors forcément, comme les lunetteux les porte tous les jours, ils s'habituent à voir à travers des verres sales. Et ce n'est pas dérangeant au final puisque ça ne se remarque même plus. Le nettoyage c'est une fois de temps en temps, pour faire bien à un rendez-vous ou quand il a plu ou ce genre de chose !
Bref, Dellabea nettoyait ses lunettes et ça la faisait rire. Mais elle ne s'en plaignait pas le moins du monde ! Ce qui est fait par quelqu'un d'autre n'est plus à faire par soi-même, c'est pas ça l'expression ?

Quand Princesse (*nan mais j'aime bien, je vais le garder ce surnom ! Ou alors Lady ? C'es bien aussi, et puis c'est très anglais ~*) mit précautionneusement les lunettes sur son nez, Castielle se demanda à quel point elle voyait flou. Elle était hypermétrope et son œil gauche ne voyait quasiment rien tout seul. Au bout d'une heure sans verres il se mettait en veille à cause de l'épuisement. Du coup c'était son œil droit qui faisait tout le boulot et que se fatiguait très vite. C'est quand même fascinant de se dire que des gens arrivent à voir sans lunettes... genre tout est net et clair et les couleurs sont visibles sans aide extérieure... Quel luxe d'avoir des yeux fonctionnels !
D'ailleurs Dellabea devait voir tout flou avec ça sur le nez, heureusement qu'elle ne les porta pas longtemps, sinon elle risquait d'attraper un mal de crâne !

"Elles sont bleu ciel". dit-elle en les retirant Elle avait l'air de trouver ça particulièrement amusant alors forcément Castielle sourit elle aussi. C'est communicatif ces choses-là. "C'est fascinant. Sans indiscrétion, dans ton propre code couleur, à quoi correspond le bleu ciel ?"

Je récupère mes loupes en répondant :
- Mmh ça dépend, disons qu'en règle générale ça à un rapport avec le voyage, l'aventure, le rêve ou alors avec la peur. Mais pas la peur-stress, plutôt la peur comme l'angoisse. Et puis parfois ça veut dire complètement autre chose, ça dépend vraiment de l'état d'esprit dans lequel je suis et du rapport que j'ai avec cette couleur à l'instant où elle apparaît.

Elle repoussa la monture sur l'arête de son nez en rigolant :
- Mais pour toi j'espère que ça signifie autre chose sinon ça voudrait dire que soit je suis très ennuyeuse soit je te fais un peu peur ahaha !

RP avec Castielle Colt


Mmh ça dépend, disons qu'en règle générale ça à un rapport avec le voyage, l'aventure, le rêve ou alors avec la peur. Mais pas la peur-stress, plutôt la peur comme l'angoisse. Et puis parfois ça veut dire complètement autre chose, ça dépend vraiment de l'état d'esprit dans lequel je suis et du rapport que j'ai avec cette couleur à l'instant où elle apparaît.

Dellabea resta songeuse un instant. Oui, ce que cette couleur lui inspirait c'était le contrôle, la sécurité. Cela devait être ça, ça ne pouvait être rien d'autre. Après tout elle gardait le contrôle en toute circonstance et elle avait l'impression, à cet instant précis, d'avoir le contrôle total sur l'échange qui était en train de se dérouler entre les jeunes femmes. Castielle reprit ses lunettes et les reposa sur son nez. C'est vrai que sans lunettes, ce n'était plus la même fille. Elles lui allaient bien.
En y repensant, c'est vrai qu'elle avait une vision déplorable, cela ne devait pas être facile tous les jours. Dellabea se félicita de ne pas avoir ce genre de problèmes. Les lunettes ne lui iraient pas au quotidien, ce ne serait plus... elle. Son interlocutrice interrompu son cheminement de réflexion par une légère boutade.

Mais pour toi j'espère que ça signifie autre chose sinon ça voudrait dire que soit je suis très ennuyeuse soit je te fais un peu peur ahaha !


* Ce sont en général des réflexions de personnes qui sont peu sûres d'elles. Faire passer une pensée véritable par l'ironie, c'est un classique. Peut-être un peu fragile en profondeur... On verra bien la suite.*

Dellabea souria poliment comme pour la rassurer. Non Dellabea s'ennuyait rarement lorsqu'elle apprenait à connaitre quelqu'un, à vrai dire c'était son jeu préféré. Il n'y a rien de plus exaltant que de creuser en discutant avec une personne, surtout lors des premiers échanges. Ce sont les premières heures les plus révélatrices. Et Dellabea le prenait comme un challenge, se faire tout d'abord une opinion avec la première impression, celle que l'on a au bout des quelques premières secondes. Puis confirmer ou non cette première impression avec la suite des événements. Et elle aimait se féliciter lorsqu'elle se rendait compte qu'elle avait raison sur une personne. Cela développait toujours plus son sens de l'observation si aiguisé. Elle prit soin de répondre de façon très tranchée à sa camarade de maison, en évitant bien sûr de révéler ce que la couleur bleu ciel signifiait pour elle.


N'ai crainte. Si je m'ennuyais, je ne me serai pas attardée ici.

Elle aimait bien garder une certaine pointe de mystère. C'était son truc à elle. Comme sa mère le lui avait si souvent répéter, une dame parle très peu, mais elle écoute tout. Il ne faut jamais trop en dire, rester mesurée et ne jamais dévoiler ses faiblesses. Dellabea adorait appliquer ces règles, elle trouvait que ça lui donnait un certain genre. Comme tout un chacun elle souhaitait être quelqu'un d'unique et c'était décidément ce qu'elle s'appliquait à faire.
Elle leva les yeux vers le haut des escaliers. Elle entendait, de façon assez lointaine, le hululement des chouettes, comme si elles attendaient patiemment que l'on vienne les visiter. Elle tourna de nouveau son visage vers sa camarade avec un léger sourire laissant entrevoir une partie de sa dentition.

Bien que ces escaliers soient charmants... Ne voudrais-tu pas monter jusqu'à la volière?

Deuxième tentative d'humour, deuxième échec. Castielle n'était vraiment pas douée à ce petit jeu, elle le savait mais va savoir pourquoi elle s'obstinait à essayer. Au final, quand elle y pense, elle n'avait encore jamais fait rire quelqu'un depuis qu'elle était arrivée en Angleterre. Les buveurs de thé sont assez exigeants en humour... ou alors c'était juste que la narratrice aimait la mettre dans des situations embarrassantes, va savoir !

La toute première fois, avec Rewynia, ses maigres efforts en plaisanteries n'avaient fait qu'énerver la petite. Et cette histoire s'étaient très mal finie. Dialogues de sourd et clef de bras. En plein milieu d'une librairie. Castielle s'en voulait un peu d'avoir perdu son sang-froid aussi rapidement mais elle ne s'en voulait pas d'avoir donné une correction à quelqu'un tenant un discours aussi haineux que celui que Rewynia lui avait servi !
La fois d'après c'était avec la petite Gryffondor, Aria. Elle n'avait pas réussi à la faire rire non plus mais bon, là c'était le contexte qui ne s'y prêtait pas vraiment. Et puis elle faisait de l'humour surtout pour la distraire et ne pas avouer qu'elle les avaient complètement paumées dans les sous-sols des cachots...
Ensuite en cours de botanique, mieux valait ne pas y penser... et le cours de Défense ! Alors, là ! Catastrophe intégrale !
Non, décidément, elle devrait arrêter de s'essayer aux taquineries, ça se termine toujours mal.

La Lady lui sourit, néanmoins Castielle avait plus l'impression d'un sourire de politesse qu'autre chose. Un peu comme le sourire qu'on fait aux enfants quand ils te montrent un de leurs dessins. C'est moche mais c'est plein de bonne volonté, alors tu souris et tu dis merci parce que tu sais que c'est important pour le mioche et que t'es bien élevée.

Bien élevée. Oui, c'était ça. Dellabea devait avoir eu le genre d'éducation qu'on voit dans les films d'ado mielleux. Avec des cours particuliers de valse et de broderie, sans doute. Castielle se demanda si la blonde savait danser aussi élégamment qu'elle savait parler. Si un jour elle avait l'occasion, elle lui demanderait !

En Amérique, sur la liste "Fantasmes sur les Européens", il y en avait plusieurs que Castielle avait déjà constaté qu'ils étaient entièrement faux. Du style : les Français sont tous charmants et mangent de la baguette tout le temps ou les Anglais ne jurent que par le thé. Mais il y en avait encore beaucoup d'autres, sur cette liste, qu'elle n'avait pas encore réussi à confirmer ou infirmer. Le fait que les Européens soient de très bons danseurs (de valse, notamment) en faisait partie. Jusqu'à présent elle n'avait d'ailleurs jamais vu personne danser tout court. Dans l'enceinte du château en pleine période scolaire, ça paraît normal, mais elle était curieuse et avait hâte de voir ce qu'il en était !

Sa camarade lui propose de monter à la volière. Castielle hoche la tête.
- Ah oui bien sûr ! Mieux vaut en profiter avant que d'autres élèves arrivent, on sera plus au calme.

C'est bien beau de discuter, elle appréciait la compagnie de sa Lady anglaise, mais le temps filait à une vitesse ! Si elle s'était levée si tôt c'était pour être tranquille et prendre son temps avec sa nouvelle chouette. D'ici une heure ou deux, les élèves allaient affluer et les allers et venues à la volière seraient nombreuses. Normal, on était samedi. Si on voulait avoir la paix le reste du weekend autant envoyer un petit mot à papa-maman maintenant, comme ça c'était fait.

*Ma nouvelle chouette... j'espère qu'elle sera coopérative quand même...*
Sans la moindre expérience en matière de volatile, Castielle était un peu inquiète. Elle adore les animaux mais quand on ne sait pas comment s'y prendre, bah on ne sait pas comment s'y prendre. Elle allait essayer de faire comme si c'était une chouette de l'école. Après tout elle venait de l'animalerie magique, ce n'était pas une chouette sauvage attrapée dans la nature et revendue sur le marché comme un simple canari !

Castielle amorça le mouvement vers l'entrée de la volière. Elle tâta ses poches avant de dire à Dellabea avec un clin d'oeil :
- J'ai plein de biscuits pour chouette, si t'en veux hésites pas hein !
Elle en avait plein les poches. Beaucoup trop pour un seul zozio ! Autant en faire profiter tout le monde.

RP avec Castielle Colt
LA de Castielle accordé !

Ah oui bien sûr ! Mieux vaut en profiter avant que d'autres élèves arrivent, on sera plus au calme.

C'est certain, une fois que toutes les maisons seront éveillées, la volière sera bondée. C'était le rendez-vous obligatoire le samedi, il y avait beaucoup de courrier qui transitait ce jour-là. Dellabea souria en hochant la tête. Elle avait très envie de grimper et de retrouver ses chouettes. Enfin... les chouettes de l'école évidemment, mais elle venait les voir si souvent qu'on aurait pu croire qu'elles lui appartenaient. Elle avait une certaine attirance pour les animaux, que cela soit dans le monde des moldus comme dans le monde magique. C'était une relation à part. Elle avait appris à les dompter au fur et à mesure et même avec des animaux qu'elle ne connaissait pas, il se passait toujours une certaine alchimie, une fascination réciproque. Comme si elle les comprenait et qu'ils la comprenaient.

Sa camarade commença l'ascension et Dellabea lui emboîta le pas. Cette fille était tout de même étrange, ou bien étais-ce Dellabea qui l'était ? Elle n'en était pas certaine. Elle se demandait quel âge elle pouvait bien avoir... Pour deviner les âges elle avait un peu plus de difficultés.

* Hum... Je ne suis pas certaine. Au vu de son attitude légèrement immature et peu sûre d'elle, de sa démarche, sa façon de s'exprimer... J'aurai tablé sur les 14 / 15 ans peut-être. J'en saurai sûrement d'avantage au fil de la conversation. *

Elle grimpa tout en admirant une dernière fois la vue sous cet angle. Le soleil avait encore gagner de l'altitude. Les nuages se dispersaient toujours plus. A cette allure là, le ciel serai complètement bleu d'ici à cet après-midi. Castielle commença à toucher ses poches comme pour en analyser le contenu, ou vérifier qu'elle n'a rien oublié.

J'ai plein de biscuits pour chouette, si t'en veux hésites pas hein !

Dellabea adressa un sourire à sa camarade tout en continuant de grimper les escaliers.

Je n'y manquerai pas.

Les biscuits pour animaux, ce n'était pas vraiment son truc. Elle n'en avais jamais utilisé et ne le ferai sûrement jamais. Elle n'aimait pas trop l'idée d’appâter un animal avec de la nourriture. Pour elle, soit l'animal était assez en confiance pour venir seul, soit il ne l'est pas et dans ce cas... on le laisse tranquille. Du moins, c'était sa façon de faire. Dans sa maison moldue en province elle avait un petit chien. Un teckel. C'était sa joie de vivre, son amour de petit toutou. Vivant sous le toit de Madame Antoine, la mère de Dellabea, il était soumis au même régime totalitaire. La nourriture était strictement graduée et distribuée le matin à la première heure. Tout était réglé au millimètre. Le midi il avait ensuite le droit à une friandise pour combattre le tartre de sa dentition. Et hors de question évidemment de lui donner des extras. Il a donc fallu le dresser sans l'aide des friandises. Et au final, il ne s'en portais pas plus mal, il valait mieux être comme cela plutôt que de terminer comme ces chiens obèses dont les maîtres n'ont pas su prendre soin...

Elles arrivèrent toutes deux à l'entrée de la volière. Dellabea posa sa main sur l'arche qui servait d'entrée. La pierre était fraîche et douce. C'était agréable. Lorsqu'elles firent leur apparition au pied de cette arche, les chouettes eurent toutes un mouvement collectif. Elles se mirent à quitter leurs perchoirs, à voler à droite puis à gauche, comme surprises de voir quelqu'un de si bonne heure. Les hululements se sont fait légèrement plus intenses durant les premières secondes de leur apparition. Puis toute cette pression retomba, chacun se posa sur son perchoir et sa calma doucement. Dellabea passa alors doucement la porte, il ne fallait pas les stresser. Elle s'approcha doucement de l'une d'entre elles, la plus proche et approcha sa main. La chouette se rapprocha également, se déplaçant en crabe sur son perchoir et vint frotter sa tête au doigt de Dellabea. En retour, la Poufsouffle frotta légèrement ses doigts sur le haut du crâne du volatile. Elle souria doucement, la chouette semblait apprécier. Elle fermait doucement les yeux.
Dellabea tourna la tête vers sa camarade.

As-tu ta chouette personnelle ?