Il y a une grande différence entre
lire une aventure et la vivre – PV Ethan

HRPG:

Les joues et le nez rougis par le vent hivernal qui soufflait à l’extérieur, j’étais plus que soulagé de regagner enfin la chaleur et le confort qui régnait dans la Salle Commune des lions. Assise devant l’âtre de la cheminée dans laquelle s’agitaient les flemmes ardentes d’un feu de foyer, je laissai mes membres congeler reprendre tranquillement de leur vigueur. L’extrémité de mes doigts avait toutefois commencé à me picoter douloureusement – rendant plus difficile chaque manœuvre pour délasser les attaches de mes protections. L’entrainement que nous avait fait subir Zoey n’avait certes pas été de tout repos. Brutal, physique et surtout interminable, notre nouveau capitaine de Quidditch était parvenu à cerner les points faibles de chacun d’entre nous et n’avait pas perdu une seule occasion pour nous obliger à surpasser nos limites tout au long de cet entraînement. Les membres de l’équipe avaient beau la détester pour le travail acharné qu’elle nous forçait à accomplir cinq jours par semaine, pourtant, nous savions tous qu’après la défaite qu’avait connue Gryffondor au dernier match, c’était primordial de se ressaisir et de corriger nos lacunes au plus vite... Higgs le faisait très bien d’ailleurs, quoiqu’à sa façon un peu brutale sur les bords.

Si Erin avait quitté le navire sans aucune explication et remis la barre à notre ex-préfète, cette dernière nous avait prouvé qu’elle était plus motivée que jamais à prendre en charge ces nouvelles fonctions. C’était une bonne chose pour nous... enfin, c’est ce que je tentais de me convaincre par tous les moyens. Disons simplement que c’était quelque peu difficile à admettre alors que je me retrouvais présentement couverte – de la tête aux pieds, d’ecchymose dût aux innombrables arrêts d’un Souaffle auquel les attaquants des Rouges et Ors n’avaient pas eu intérêt à ménager leur lancer. D’autant plus que je savais pertinemment que le pire restait à venir, demain matin, alors que je ferai inévitablement la découverte de muscles dont je ne soupçonnais même pas l’existence. C’était du moins ce que j’avais connu tout au long de la semaine et je me surprenais à chaque fois d’approfondir encore davantage les connaissances que j’avais de ma propre anatomie... Était-ce possible qu’il me reste encore aujourd’hui, des muscles inexploités? Poussant un soupir de lassitude, j’avais laissé de côté ce questionnement avant de me départir enfin de ma dernière protection jambière. Heureusement, j’allais pouvoir profiter d’une soirée tranquille passée devant un bon feu de foyer... du moins, c’est ce que je croyais avant de recevoir la visite inattendue d’un Hibou venant délivrer un message à mon attention.

Cette lettre – signé Ethan Wood, était une invitation pour une «aventure» dans la Bibliothèque, mais je n’étais pas du tout certaine de l’apparence qu’avait voulu donner le Préfet des Serdaigles à ce message. En fait, à mon sens et au risque de me méprendre sur ces intentions, ça ressemblait davantage à une invitation bidon à sortir avec lui qu’à une invitation à tout autre événement... Mais devais-je lui dire que je n’étais pas du tout intéressé? Je n’avais jamais été prête pour ce genre de relation qui dépassait le stade d’amitié pour la simple et bonne raison que j’étais incapable d’aimer quelqu’un sans craindre qu’il connaisse une fin similaire à celle de mes défunts parents. Il était hors de question que je me risque à revive un drame de ce genre et sans doute en faisais-je une obsession démesurée, mais c’était justement cette obsession qui m’obligeait à me tenir loin de mes sentiments. Je n’avais pas à imposer mes problèmes psychologiques à qui que ce soit et encore moins de les embarquer dans un combat qui n’avait toujours été que le mien. J’avais déjà tracé mon futur sans y laisser la moindre place à qui que ce soit d’autre que mon frère.

Relisant une dernière fois la lettre d’Ethan, je finis par prendre une décision : j’allais me rendre à cette rencontre dans la Bibliothèque, mais pas pour participer à cette «aventure» auquel semblait faire allusion le Préfet. J’allais plutôt m’y rendre pour mettre les choses au clair avec lui, car il pouvait exister un lien d’amitié entre nous, mais jamais plus. Attendant donc que le soleil entame sa descente derrière l’horizon, j’avais récupéré ma baguette et mis le cap vers la réserve de la bibliothèque où je devais rejoindre le jeune homme. À cette heure, les couloirs semblaient déserts – tous abandonné par les nombreux élèves descendus prendre leur dernier repas de la journée dans la Grande Salle. J’avais donc le champ libre pour atteindre ma destination sans être dérangé. Toutefois, il restait encore la bibliothécaire à échapper à son regard sévère, car la Réserve était évidemment interdite sans autorisation signée d’un enseignant, et ce, même pour des Préfets. J’avais alors joué à l’élève studieuse venue feuilleter quelques manuels en vue de mes travaux et attendu que la bibliothécaire me tourne enfin le dos avant de franchir rapidement la porte du lieu proscrit. Refermant silencieusement le battant derrière moi, j’avais rejoint Ethan qui, de toute évidence, était arrivé avant moi.

Me tournant le dos et scrutant soucieusement la pénombre devant lui, le Serdaigle n’avait pas semblé remarquer ma présence – trop absorbé par je ne sais quoi.

- Alors Sherlock, on craint quelque chose ici? J’avais pris soin de m’approcher de lui sans faire le moindre bruit avant de lancer cette réplique sur un ton amusé.

Au final, et bien que j’eu profité de l’inattention du Serdaigle pour m’avancer discrètement dans son ombre, l’apparition subite que je fis à ses côtés n’eut pas l’impact que je m’étais imaginé – elle n’avait pas fait tressaillir le Préfet. Ethan s’était plutôt empressé de faire volte-face dans un calme où il paraissait presque rassuré de ma présence. Puis alors que son regard croisait le mien, je m’étais contenté de lui sourire non sans laisser entrevoir une subtile lueur brillant dans mes iris : à la fois amusé et déçus de ne pas l’avoir vu sursauter. *Tant pis, je me reprendrai bien une prochaine fois*, conclus-je pour moi-même dans un haussement d’épaules alors que le jeune homme devant moi entamait déjà ces salutations et me faisait part d’une imagination se jouant fort probablement de lui. Toutefois, la dernière plaisanterie qu’il lança me fit lever les yeux au ciel. Je ne pouvais tout simplement m’empêcher de l’interpréter comme étant une technique de drague – mais après la lettre qu’il m’avait envoyée un peu plus tôt dans la journée, j’aurais eu bien du mal à y voir une tout autre signification.

- À ta place – si je me trouve bel et bien dans ton rêve, je m’empresserais immédiatement de me réveiller avant que ma maladresse légendaire ne transforme le tout en cauchemar.

Si j’avais donné à ma réponse une allure amusée alors qu’un rire s’échappait de ma bouche, j’y avais également glissé dans mon regard un avertissement que j’espérais assez perceptible pour qu’Ethan comprenne le message sans que j’aie à être plus directe avec lui. Je ne souhaitais le vexer d’aucune manière, même si je savais que parfois, mettre les choses au clair éviterait bien des problèmes ainsi que des attentes trop grands. Je fus donc rassuré de voir qu’il changea rapidement de sujet pour entreprendre, plutôt, de parler travail. D’après ces dires, Ethan avait repéré un bouquin qui pouvait nous être utile à la recherche que l’on menait dans le cadre de nos fonctions Préfet. Je n’avais alors pu m’empêcher de froncer les sourcils de curiosité tandis que j’emboîtais le pas au Serdaigle qui me mena droit vers ce fameux livre à la couverture doré.

La reliure rigide du livre posé entre mes mains, j’eus à peine le temps de tourner ses pages jusqu’à la table des matières, qu’un râlement sinistre se fit entendre dans notre dos. C’était comme une plainte étouffée que l’on aurait difficilement laissé échapper – torturé et suppliant presque qu’on lui vienne en aide. Ça m’en donna la chair de poule alors que je tournais précipitamment le regard vers l’endroit où m’avait semblé provenir ce son. Il s’était pourtant dissipé aussi brusquement qu’il était survenu et j’en doutai même de l’avoir bel et bien entendu. Ce devait être que mon imagination. Toutefois, à mes côtés, Ethan avait déjà sorti sa baguette magique. Le jeune homme semblait prêt à se défendre contre un ennemi invisible. Ennemi qui, si ça se trouve, n’en était peut-être pas un. Je lui jetai un coup d’œil à la fois interrogateur et perplexe. Devais-je également sortir mon arme alors que tout semblait avoir repris son calme? On était dans la bibliothèque de Poudlard après tout... que pouvait-il y avoir de dangereux en ces lieux?

Sans avertissement, Ethan m’agrippa le bras et m’entraina tout droit vers le lieu où s’était fait entendre la plainte. Il n’eut pourtant pas besoin de me tirer bien longtemps derrière lui pour que ma curiosité me pousse à lui emboîter le pas – délaissant le livre à la couverture doré. Cependant, on ne parcourra que quelques mètres avant de s’arrêter net en plein cœur de la réserve. Face à nous, l’un des tiroirs d’une vieille armoire poussiéreuse s’agitait rageusement dans ces rails. Comme si quelque chose à l’intérieur cherchait désespérément à s’en échapper. Le regard arrondi d’étonnement, je fixais le meuble dans une envie brulante de découvrir ce qu’il s’y cachait. La peur ne faisait étrangement pas partie de mes émotions à cet instant. Seule une irrésistible curiosité coulait dans mes veines, mais je sentis qu’à mes côtés, l’anxiété du Serdaigle montait en flèche. Sa baguette toujours pointée devant lui tremblait d’hésitation alors qu’il m’interrogeait du regard. Devions-nous ouvrir ce tiroir et faire face à l’inconnu? Certes que nous le devions, sans quoi jamais nous saurions ce que renfermait le meuble.

Un large sourire étirant mes lèvres alors que mon regard pétillait à la simple idée d’une nouvelle aventure, je sortis également ma baguette magique de son fourreau et m’approchai néanmoins prudemment de l’armoire. Je n’étais tout de même pas prête à me lancer tête baissée et sans protection face à un potentiel danger. Bien que j’étais toutefois convaincu que ma baguette brandie et celle d’Ethan derrière moi suffiraient amplement à nous protéger contre quoi que ce soit d’un peu trop dangereux. Ce fut donc dans cette pensée insouciante que je mis la main sur la poignée du tiroir – l’ouvrant sans hésitation aucune. Étrangement, le compartiment avait cessé de s’agiter dans tous les sens au moment même où mes doigts entraient en contact avec le métal froid de sa pognée. Il se contenta de glisser doucement sur ces rails en dévoilant à nos yeux tout son contenu : un ouvrage ancien à la couverture grandement usé et tâché. Je fronçai les sourcils d’incrédulité alors que j’extirpais ce grimoire poussiéreux de l’armoire dans lequel il se terrait. Était-ce vraiment cette chose – menaçant de s’effriter sous mes doigts, le responsable de toute l’agitation dont nous avions été témoin un peu plus tôt? Cherchant réponse à mon questionnement, je tournai délicatement la couverture du livre et le tin de façon à ce qu’Ethan puisse en lire le texte en même temps que je le ferais.

Si j’avais été des plus enthousiasme de découvrir le contenu de ce mystérieux et vieil ouvrage, la déception m’avait pourtant gagné rapidement alors que je tournais une à une ces innombrables pages vides. Ce n’était que de simple parchemin usé par les âges et sans la moindre trace d’écriture – rien qui ne sorte de l’ordinaire ou qui ne vaille vraiment la peine d’y accorder un peu de son temps. J’en vins à penser qu’il avait été absurde de croire, ne serait-ce qu’une seconde, à ce qu’une aventure palpitante puisse nous tomber dessus aussi facilement. Après tout, nous n’étions pas dans l’une de ces histoires attrayantes de héros et de méchants, ainsi, à quoi m’étais-je attendu? Malgré ma déception, mes doigts continuaient à feuilleter ce bouquin en gardant le peu d’espoir d’y trouver, peut-être encore, un mystère à élucider. Et c’est d’un simple geste pour me reprendre le livre des mains qu’Ethan vient promptement raviver cet espoir et ma curiosité. Rapprochant les pages de son visage et de ces traits pleinement concentrés, le Serdaigle mit enfin un terme à mon impatience grandissante alors qu’il récita un passage à voix haute :

- De ma douce voix tu entendras ma plainte, de mes mots d’or tu tomberas dénu, en m’enchantant tu assouviras ta crainte car c’est d’un coup de baguette que tu m’auras ému.

J’avais continué de fixer le jeune homme d’un regard des plus perplexes alors que j’attendais impatiemment la suite de sa lecture – une suite ne vient pas. C’était tout?! Tout cet engouement inutile pour une simple petite phrase poétique qui ne voulait absolument rien dire à mon sens? Mes épaules tombèrent rapidement de déception alors que j’abandonnais toute idée de trouver quoi que ce soit d’intéressant dans ce vieux livre poussiéreux et sans aucune importance. Sans doute n’était-ce qu’un antique traité de poésie oublier dans l’armoire depuis belle lurette... Pourtant, je fus surprise de voir qu’Ethan ne sembla pas du tout de cet avis. Si, pour moi, la phrase qu’il avait récitée un plus tôt n’avait sonné aucune cloche dans mon esprit, le Préfet quant à lui paraissait en avoir compris son sens caché. C’est d’un coup de baguette magique porter sur le bouquin qu’Ethan me fit comprendre que je venais à l’instant de sous-estimer l’importance des mots, car l’enchantement lancé et voilà que l’ouvrage se mit à s’agiter de plus en plus frénétiquement entre les mains de son porteur.

Le livre lui échappant des mains, le sorcier ne perdit pas une seule seconde avant de m’agripper par le bras et de me tirer derrière un pupitre – sa rapidité de réaction nous permettant de nous abriter juste à temps pour fuir le cri horrible qui s’éleva alors dans notre dos. C’était une supplique similaire à celle qui s’était fait entendre avant que l’on mette la main sur cet infâme bouquin, mais cette fois d’une puissance telle à en faire frémir même les plus courageux d’entre nous. Je réalisais soudain que l’on avait peut-être commis une bien grave erreur en s’intéressant de la sorte à cette histoire qui ne m’inspirait maintenant plus rien qui vaille. Le sang glacé dans mes veines, j’osai à peine bouger lorsque le calme retomba enfin dans la réserve. Je ne pus pourtant m’empêcher de jeter qu’un bref coup d’œil par-dessus le pupitre et ce que j’y vis alors n’eut absolument rien pour me rassurer. À l’endroit même où nous nous étions tenu quelque instant plus tôt, ce dressait maintenant le fantôme d’une femme au visage à demi déformé par de profondes lacérations. Des lambeaux de peau pendant de son faciès, laissaient entrevoir une mâchoire aux dents pourris et pourtant, ce n’était pas ce qui attira davantage mon attention. C’était plutôt son regard mort à la lueur démente qui cherchait diaboliquement à retrouver ceux qui l’avaient libéré.

D’après l’aliénation qui se lisait avec beaucoup trop d’aisance sur les traits défigurés du spectre, jamais elle ne se contenterait que de nous remercier de l’avoir libérée. Non. Je ne doutais pas une seule seconde qu’elle n’aurait aucun remords à nous retourner également toute la malveillance qui la rongeait. Et quelle chance avions-nous contre un fantôme?! Elle était déjà morte et n’avait visiblement rien à perdre, alors que nous? C’était tout l’inverse. J’avais les membres engourdis par une peur sourde alors que mon corps refusait le moindre mouvement. J’étais même incapable de réfléchir à la solution qui nous permettrait peut-être d’échapper à cette situation précaire. Au final, ce fut Ethan qui parvint enfin à me sortir de ma léthargie alors qu’il me faisait part de son plan dans lequel je devais m’emparer du livre. De son côté, il s’assurerait de détourner l’attention du spectre. C’était un bon plan – ou du moins c’est ce que je tentais de me convaincre alors que je voyais le Serdaigle se mettre déjà à l’œuvre.

Inspirant profondément pour tenter de calmer les battements que je sentais frénétique dans ma poitrine, je pris quelques secondes avant de rassembler tout mon courage et de m’élancer tête baissée vers le vieil ouvrage qui reposait immobile au sol. Le bras tendu devant moi et le regard fixé sur mon objectif, j’eu tout juste le temps de sentir mes doigts frôler la couverture usée du livre avant qu’une force me projette violemment vers l’arrière. Le choc brutal de ma chute à quelques mètres plus loin, eut tôt fait de me couper le souffle et de m’étourdir un instant – le regard voilé par une multitude de points noirs. Lorsque je repris enfin mes esprits, c’est un rire dément qui résonnait à quelques pouces de mon oreille alors qu’une odeur de putréfaction emplissait mes narines en me donnant la nausée. Ç’avait été avec une vitesse inhumaine, que le spectre avait parcouru la distance nous séparant – se retrouvant maintenant à mes côtés.

- Tu croyais vraiment qu’après avoir passé plus d’une décennie enfermée dans ce livre, je te laisserais si facilement m’y renvoyer? Tu n’as même pas idée de toutes les atrocités auquel j’ai eu le temps d’imaginer pour m’amuser une fois de nouveau libre. Des atrocités dont, crois-moi, ça va me faire grand plaisir de tester sur l’enfant que tu es.

Redressé sur mes coudes, le fantôme me surplombait de toute sa hauteur et déversait dans ces dernières paroles, un mélange à la fois de haine profonde et d’amusement sadique. Je pouvais lire dans son regard mort, tout le plaisir qu’elle prenait à s’abreuver de ma peur grandissante et je savais que si je ne trouvais pas rapidement une issue, je ne lui survivrais pas bien longtemps. L’adrénaline coulant à flot dans mes veines, j’avais les pensées qui se bousculaient à une vitesse folle dans mon crâne. J’étais encore bien trop prêt du livre pour qu’Ethan ait la moindre chance de l’atteindre sans risquer d’attirer l’attention du spectre – or il était essentiel que l’ennemi ne sache rien sur la présence du Serdaigle. Elle devait croire que j’étais sa seule menace présente en ce lieu pour qu’elle consente enfin à relâcher quelque peu sa surveillance du bouquin. Je savais donc ce que j’avais à faire : l’entrainer le plus loin possible d’Ethan et du livre en espérant que le Préfet saurait quoi faire ensuite...

- Pourtant sans moi tu serais encore prisonnière de ces pages. Pris-je la parole pour tenter de gagner un peu de temps alors que je me traînais doucement sur le sol. Crois-tu vraiment que je t’en aurais fait sortir avec l’intention de t’y renvoyer sans aucune proposition à te faire?

Tâchant tout de même de garder une certaine distance entre moi et le spectre, je continuais de reculer en me glissant sur le sol – entraînant tranquillement, mais surement, mon rival à l’écart.

- Je n’ai que faire de tes propositions, car tu n’as plus rien qui puisse m’intéresser. Tu m’as déjà offert les seules choses que je convoitais : la liberté et le plaisir!

Elle n’eut pas fini sa phrase qu’une douleur insoutenable me traversa la poitrine et m’arracha un cri.

HRP:

J’avais l’impression qu’un millier de lames invisibles ne cessaient de s’enfoncer encore et encore plus profondément dans ma chair – rendant la douleur insoutenable. Recroquevillé sur le sol de la réserve, j’avais totalement perdu la notion du temps. Cela faisait-il seulement quelques secondes que la douleur m’entrainait avec elle dans son gouffre obscur ou n’y étais-je pas plutôt prisonnière depuis des minutes entières? Je n’aurais su le dire, mais au bout d’un certain temps mon mutisme prit soudainement fin aussi rapidement qu’il était survenu et le voile de souffrance qui avait assombri mon regard se dissipa. Bien qu’ayant retrouvé la vue, mon esprit quant à lui, restait toutefois embrouillé par les vestiges de la douleur et je mis encore un instant à saisir le spectacle qui se déroulait devant mes yeux. Me tournant le dos, Ethan s’était jeté entre moi et le fantôme. Que faisait-il?! C’était le livre qu’il aurait dût s’emparer plutôt que de perdre son temps à voler à mon secourt! À quoi avait valu ma souffrance si nous n’en étions pas plus avancés?

- Qu’est-ce que tu fais?! Lui avais-je jeté sur un ton de reproche entre mes dents tenues serrés par la frustration de la situation.

Ethan n’avais toutefois pu entendre ma question, car cette dernière se perdit dans le «Sprero Patronum» qu’il écria. Dès lors, une lueur argentée commença à s’échapper de la baguette magique du Serdaigle tandis qu’elle prenait rapidement la forme d’un majestueux tigre blanc. À la vue de ce Patronus aux griffes acérées qui fonçait droit sur lui, une expression horrifier traversa le faciès mutilé du spectre alors que de mon côté, la réactivité d’Ethan m’en restai complètement figé de surprise. Dans le feu de l’action et du danger, jamais l’idée d’invoquer un Patronus n’avait traversé mon esprit et pourtant, nous en avions traité en cours : le sortilège du Patronum permettait de garder un fantôme à distance. Comment avais-je pu négliger une information aussi importante? Je n’eus toutefois pas le temps de me le reprocher plus longtemps que mon camarade d’aventure – quoiqu’en ce moment ce fût plutôt le terme de «cauchemar» qui qualifiait davantage la situation, me sortit de mon immobilité :

- Kaëlie ! Vite, attrape le livre et suis les instructions...

J’avais déjà cessé de l’écouter et ne perdis pas une seconde de plus pour foncé aussi vite que mes jambes me le permettaient, vers le vieil ouvrage responsable de tous nos ennuis – s’il avait cru pouvoir m’échapper celui-là! Cependant, il fallait croire que le Fantôme ne l’entendait pas de la sorte. À peine atteignais-je le Livre, qu’une horrible plainte de douleur s’éleva dans mon dos. Un simple coup d’œil en arrière me permit de voir que l’ennemi s’était relevé et s’en prenait désormais à Ethan. Laissant un juron s’échapper d’entre mes dents, je m’empressai de freiner ma course pour me concentrer plutôt sur le souvenir le plus heureux que j’aille – fermant un instant les paupières afin de tenter d’oublier la situation précaire dans laquelle nous nous trouvions et laisser tout mon être s’imprégner de ce souvenir. Fin prête ainsi que baguette brandie au bout de mon bras, ce fut à mon tour de laisser entendre un #Spero Patronum. Cette même lueur argentée qui s’était auparavant écoulée de l’arme du Serdaigle s’écoulait maintenant de ma propre arme. Ce ne fut néanmoins pas en un tigre qu’elle se changea, mais en un splendide faucon qui s’empressa de piquer du bec vers l’assaillant de mon ami. En deux battements d’ailes, mon patronus atteignit sa cible et la mit qu’un trop bref instant hors d’état de nuire. J’espérais que ce serait suffisant pour permettre à Ethan de souffler et de contre-attaquer à son tour, mais je ne m’attardai pas plus longtemps pour le découvrir.

Déjà, je reportai mon attention sur le livre et sa couverture usée par les âges. Feuilletant rapidement ces pages jaunies, j’espérais de tout cœur y trouver rapidement une inscription qui me permettrait de renfermer le spectre. Mais ces pages restaient nombreuses et obstinément vides de tout manuscrit. Je craignais réellement de prendre un temps fou à trouver enfin ce que je cherchais alors que j’avais pleinement conscience que très peu de temps s’étendait devant moi. Je devais trouver ces quelques mots et vite! Lorsqu’enfin une fine écriture apparue au bas d’une de ces pages, je passai bien prêt de laisser un cri de joie s’échapper d’entre mes lèvres, mais me retins d’extrêmes justesses. D’ailleurs, l’enthousiasme venait à peine de me gagner, que déjà elle commençait à s’effriter. J’avais beau lire l’écrit encore et encore, pourtant je n’arrivais toujours pas à en saisir le moindre sens et je sentais la panique me gagner au même rythme qu’un mal de tête horrible.

- «De ma voix tranchante tu goûteras les tourments, de mes mots rouges tu y liras tout espoir, d’un simple touché tu gagneras ton salue, car c’est entre ces pages que repose mon châtiment.» Qu'est-ce que tout ça veut dire Ethan? Qu’est-ce que je dois faire?!

Ma voix se teinta d’une panique grandissante alors que mon regard restait bloqué sur ces quelques mots au bas de la page. Je n’avais aucune idée de ce qui se passait derrière moi et n’avais même pas eu la décence d’y jeter un coup d’œil – Ethan avait-il repris le contrôle ou se trouvait-il toujours en bien piètre posture?

RP avec Kylie Hoechlin

Alicia s’avança lentement vers la bibliothèque. Elle voulait s’introduire dans la réserve, discrètement et sans cape d’invisibilité. La mission était donc périlleuse pour la jeune fille !

Il faisait nuit noire et aucun signe de vie à l’horizon. La Pouffy devait s’y rendre avec une amie de la maison Serdaigle qui la rejoindrait plus tard. A deux on fait plus de bruits ! Elle arriva devant l’entrée de la réserve.  Était-elle fermée ? C’est vrai qu’elle n’avait pas pensé à se procurer les clés. Elle pria intérieurement pour que l’accès ne soit pas verrouillé. Alicia posait sa main sur la poignée. « Ouf, elle est ouverte » se dit-elle soulagée. Elle ouvrit lentement la porte pour éviter de faire du bruit, mais il s’avérait que celle-ci en avait décidé autrement. La résistante porte en bois grinçait malgré les précautions prises. Alicia murmura un juron et referma l’accès après y être entrée. « Comme ça si quelqu’un arrive je l’entendrai ».

Elle s’avançait lentement mais dans le noir pas pratique ! La blondinette avait heureusement pensé à apporter une lampe qu’elle alluma aussitôt. La réserve était poussiéreuse et sentait le renfermé. Mais l’endroit était cependant parfait pour trouver la perle rare. Alicia commença à parcourir du regard les étagères, sans savoir où chercher. Tout ce qu’elle savait sur l’enquête était qu’elle s’était déroulée à Londres. Kylie connaissait beaucoup plus de choses sur l’évènement en question, elle aurait dû s’informer avant ! La Pouffy décida donc d’attendre son amie pour poursuivre les recherches en espérant qu’elle arrive bientôt !

Alicia décida donc de feuilleter quelques ouvrages. ce qui ne l’ai déplus pas. En effet la jeune fille adorait lire.

Après de nombreux livres parcourus, elle entendit un grincement : celui de la porte ! Transportée dans un autre univers grâce aux livres elle n’avait pas vu le temps passer ! Elle éteignit instinctivement la lampe qui était placée parterre à côté d’elle et se releva. Elle essaya de trouver une issue. Bien sûr elle n’en vit aucune. Alicia entendit les pas se rapprocher de plus en plus. La Pouffy retient sa respiration…

HRPG:

À peine eu-je prononcé mes dernières paroles qu’Ethan avait lourdement atterris à mes côtés – m’agrippant par le poignet et m’entrainant rapidement à l’abri derrière un bureau non loin de là. Le suivant sans protester et aussi promptement que je le pouvais, la vivacité avec laquelle il avait réagi m’avait pourtant ébranlé alors qu’une multitude de scénarios se formait instantanément dans mon esprit. J’ignorais totalement si ce repli vers ce pupitre résultait des questionnements que j’avais soulevés sur l’énigme du bouquin où s’il n’était pas plutôt motivé par une éventuelle attaque du Fantôme qu’on laissait derrière nous, mais je préférais de loin me préparer au pire. Je devais d’ailleurs admettre n’avoir aucun mal à m’imaginer cette horrible femme défigurer nous foudroyer à nouveau d’un de ces ignobles sortilèges de torture qu’elle maîtrisait si bien et cette simple pensé permettait de me propulser vers l’avant sans un seul regard à l’arrière qui aurait pu m’éclairer sur la situation – mais également me ralentir. J’avais finalement attendu d’avoir le dos collé sur le meuble qui nous servait de protection et les bras solidement refermés sur le Livre que je serais avec force sur ma poitrine tambouriner par un cœur battant la chamaille, avant de me permettre qu’un bien bref coup d’œil à l’arrière.

L’esprit se tenait là, à quelque pied seulement de nous et pourtant, elle voltigeait dans tous les sens sans trop savoir ou donner la tête. Mon rapide coup d’œil s’était finalement prolongé alors que je dévisageais l’ennemi qui me semblait étrangement déboussolé et perdu. On avait dû lui filer sous le nez au moment où elle s’y attendait le moins et une tonne de questions se bousculait maintenant dans mon crâne : combien de temps prendrait-elle avant de reprendre ses esprits? Qu’arrivera-t-il quand elle nous mettra de nouveau la main dessus? Qu’avais-je donc manqué de l’affrontement entre Ethan et elle pour que la situation tourne à présent en notre faveur? Tous ces questionnements m’en avaient fait oublier le livre dont ma prise s’était doucement relâchée, mais mes pensées revinrent subitement sur lui lorsque je sentis une force me l’arracher des mains. Tournant précipitamment mes iris azure sur le Préfet à mes côtés, je fus soulager de voir que c’était lui et non pas une menace quelconque qui avait pris procession de l’objet de magie noire qui se montrait être notre seule chance d’échapper à ce cauchemar. Ethan avait pris le temps de relire attentivement le court manuscrit de la page avant de lever un regard désespérer vers moi. Mon estomac s’était douloureusement noué en l’entendant ensuite soupirer – qu’avait-il lu de ci menaçant?

- Je pense savoir ce que signifie cette phrase... S'il te plaît Kaëlie, je ne te demanderai rien, sauf de ne pas t'inquiéter pour ce qui va se passer trop tard, à ces mots chuchoté j’avais déjà commencé à m’inquiéter, et de faire un Patronus dès que tu vois que le fantôme reprend ses esprits.

- Attend Ethan, qu’est-ce que...

Je n’eus pourtant pas le temps de finir ma phrase que déjà le jeune homme m’avait tourné le dos pour s’entailler le bout de l’index avec une page du manuscrit. N’osant même plus bouger, je n’arrivai qu’à le dévisager de stupéfaction alors que j’oubliais complètement la tâche pourtant simple qu’il m’avait donnée de surveiller le fantôme menaçant de reprendre ces esprits d’une seconde à l’autre. C’est après avoir laissé une goutte de sang couler sur la page jaunie du livre qu’Ethan se redressa enfin et, qu’au même moment, un cri de fureur s’éleva de l’autre côté du pupitre – me faisant immanquablement sursauter. Le fantôme, elle s’était ressaisie et ne tarderais pas à déchaîner toute sa rage sur nous.

- Où êtes-vous bandés d'effrontés ? Vous avez osé mettre en doute mon pouvoir et m'avoir à un petit jeu puéril tel que l'utilisation d'un Patronus ?! Je ne donnerai pas chair de votre peau quand j'aurai mis la main sur vos petites têtes de.. Aaah! Mais vous êtes là mes agneaux. Craignez-la..!

Mais le Serdaigle s’était levé avant même que le spectre ait achevé sa menace et avait brandi le livre droit devant lui. Ne sachant pas trop ce qu’il voulait en faire, j’avais tout de même décidé de lui faire pleinement confiance et m’étais également redressé à ces côtés. La baguette parée à toute éventualité et davantage prête à laisser échapper un Patronus, mon regard ne quitta pas une seule seconde l’ennemi qui nous faisait face. Puis, sans crier gare, celui-ci laissa échapper une plainte teintée à la fois de fureur et de frayeur avant de se voir littéralement aspirer par le livre qui se referma en un claquement sec entre les doigts du Préfet. Fixant l’objet avec stupeur, je craignais qu’il ne s’agisse que d’une ruse et que son locataire en ressorte aussi soudainement qu’il en était entré... Mais tout resta parfaitement immobile – hormis le jeune homme qui se laissa glisser le long du pupitre alors que j’en faisais tout autant. Plongeant mon regard dans celui d’Ethan, je l’écoutai souffler de soulagement et me rappeler de ne plus jamais le laisser m’entrainer dans ces quêtes d’aventure.

Le silence retombé dans la Réserve fut de courte durée alors que de petits coups de talon résonnèrent entre les rayons : quelqu’un approchait. Sans attendre, j’avais emboité le pas du Serdaigle qui nous mena vers la sortie – juste à temps d’ailleurs pour éviter de croiser la Bibliothécaire qui s’amenait en sens inverse. Caché derrière une étagère de livre, on observa silencieusement la gardienne des lieux qui entrait dans la réserve en poussant un cri de surprise rapidement mêlé à de la fureur. J’avais alors du pincé mes lèvres pour m’empêcher d’éclater de rire et avait foncé aux pas de course vers les couloirs du château. Le risque de se faire prendre par la Bibliothécaire s’était montré tellement plus bénin après avoir risqué beaucoup plus dans l’affrontement avec le Fantôme, que je ne pouvais qu’en ressentir de l’hilarité. C’est le pas léger et un large sourire sur le visage, qu’accompagné par Ethan, je me rendis au pied de l’escalier menant au 7e étage. Sentant le jeune homme s’arrêter, j’en avais fait tout autant et avais plongé mon regard dans le sien alors qu’il me souhaitait une bonne nuit.

- Promis, lui avais-je répondu en chuchotant, si le Fantôme revient, je fonce chercher mon Serdaigle en manque de sensation forte pour lui quêter un peu de son sang «magique»! Puis, après un rire amusé, je m’étais étiré pour enlacer le jeune homme et avais repris sur un ton plus sérieux : je suis moi aussi heureuse d’avoir vécu cette aventure avec toi, Ethan – même si ça aurait pu très mal se finir pour nous. Et puis, fais gaffe à toi en retournant dans ton dortoir, ils ont accru la surveillance des couloirs depuis l’annonce du retour des Mangemorts.

Dans un dernier sourire au Préfet, j’avais tourné les talons et rejoins le tableau de la Grosse Dame qui rechigna de s’être fait réveiller au beau milieu de la nuit.

[Fin du RP]