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Une nuit sur les Docks
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Dragomir Orton
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Re: Une nuit sur les Docks
Dragomir Orton, le  Sam 26 Aoû - 20:56

Craquement étrange. Quelques secondes plus tard, Dragomir se retrouva devant une magnifique jeune femme aux cheveux blond et aux yeux rieurs. Le garçon hoqueta suffoqué. Une animagus! Immédiatement il ressortit sa baguette, fébrile. Quel idiot mais quel idiot! Ça allais lui apprendre à marcher seul le soir dans un quartier sombre. Ils l'avaient retrouvé. Il ignorait comment mais c'était un fait. Ses deux bourreaux avaient retrouvés sa trace et l'un d'entre eux se tenait devant lui maintenant, pour terminer son travail. D'un certain coté Dragomir éprouvait du soulagement, après tout la mort apporte théoriquement le repos. Il se redressa, canne dans une main, baguette dans l'autre et regarda la femme d'un regard noir.

"Et bien nous y voilà. C'était vous n'est ce pas? C'était vous ce soir là? Avec votre taré de compagnon. Vous êtes venu terminer de jouer avec moi? "


Ô douce délivrance tu arrive enfin
Retire moi la douleur montre moi le chemin
Que les pensées obscures de mon esprits voilé
S'envole et disparaissent comme un orage d'été
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Re: Une nuit sur les Docks
Invité, le  Sam 26 Aoû - 22:04

Le visage de l’auror restait toujours auréolé d’un sourire, malgré les affirmations que le jeune homme semblait avoir contre elle. Elle hoche la tête de gauche à droite, plusieurs fois, afin qu’il comprenne, et histoire qu’il soit bien sûr qu’elle ne lui fera rien, elle lève les mains, comme si elle était prise au piège.

- Ecoute, je n’ai pas ma baguette magique là. Je ne sais pas de quoi tu parles, c’est la première fois que je te vois.

Si elle le voulait, nul doute qu’elle pouvait physiquement lui faire du mal, néanmoins le jeune homme semblait vraiment tracassé, comme si elle avait été sa plus grande ennemie. Elle s’assoit sur une caisse en bois, qui visiblement a décidé de supporter son poids. Le regard de la jeune femme se posa sur la mer, particulièrement agitée ce soir-là. Comme si tous les tourments de l’humanité venaient alimenter la houle.

- Oui, je suis animagus. Et toi, il t’est arrivé quoi avec ta patte folle ?
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Re: Une nuit sur les Docks
Dragomir Orton, le  Dim 27 Aoû - 14:11

Elle n'était pas armée et ne le connaissait pas. Dragomir abaissa sa baguette et s'adossa contre le mur en fermant les yeux.

-Pardonnez moi, murmura t'il. Les médecins appellent ça "syndrome du bourreau omniprésent". J'ai l’impression de constamment les revoir.
Le français rouvrit les yeux. La jeune femme se tenait assise sur une caisse à le regarder avec curiosité.
Ce qu'il lui était arrivé à sa patte folle? Dragomir sourit ironiquement. A force de le répéter, il commençait à en avoir marre.

-J'ai croisé la route de deux mangemorts. Je dérangeait, il s'ennuyait, j'ai servit de jouet tout simplement. Et lorsque j'ai été cassé, ils sont parti chercher d’autres jeux plus amusants.  Vous dites êtres une animagus? C'est fascinant! Voyez vous, je suis passionné par les animaux et la métamorphose. Et a présent... Je pense que quitter ce corps ne me ferait pas de mal de temps en temps... La tâche est ardue n'est ce pas?
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Re: Une nuit sur les Docks
Invité, le  Dim 27 Aoû - 14:50

Le garçon baissa son arme magique, visiblement rassuré par les propos de l’auror. Celle-ci le regarda faire avec un sourire, soulagée qu’il ait fait ce choix. Au fur et à mesure de son propos, l’auror se montra intéressée par ce qu’il disait. Il avait croisé deux mangemorts, voilà qui n’était pas habituel. De par sa fonction, Elly tâcha d’en savoir plus

- Deux mangemorts dis-tu ? Tu veux m’en dire plus ?

Elle laissa passer un instant, avant de répondre à son tour, les yeux perdus à la contemplation du paysage qu’offrait la mer agitée. Personne à l’horizon, ni bateau sur les vagues, ni âmes autours d’eux.

- Tu sais, si ta blessure ne guérie pas, il est probable qu’en tant qu’animagus, ton animal souffre des mêmes maux que toi. Donc si tu boites, il boitera peut-être. Et peut-être que cela sera ton signe distinctif ? Je ne sais pas … on ne sait jamais par avance.
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Re: Une nuit sur les Docks
Dragomir Orton, le  Dim 27 Aoû - 15:14

La jeune femme veut en savoir plus. En quoi cela la regarderait t’elle? Mais Dragomir n'en à cure. Ce n'est pas un mangemort, c'est le principal.

Et bien à vrai dire, j'ai été agressé au abord de Pré au Lard, sans aucune raison. Je dérangeait tout simplement. Il m’ont broyé le genou droit, fait entrer de l'eau dans les poumons et j'ai été laissé pour mort. L'infirmière ma trouvée, elle m'a rapatriée à St Mangouste. J'ai l'autorisation de sortir en vue de ma rééducation. Je doit réapprendre à marcher, avec ma canne bien sur.

L'animagie était donc aussi triste que la réalités. Une porte se fermait... non attendez! Rien n'est jamais vraiment sur n'est ce pas? Un rai de lumière apparut. Même si l'animal boite qu'elle importance s'il peut voler.

-Si je considère madame qu'il existe environs cinq milles mammifères contre onze milles oiseaux et trente milles poissons avec un nombre considérablement plus important d'insectes, les chances que le moyen de locomotion de mon animagus soit la marche son considérablement réduites! Il y as un espoir! Dites moi! Comment devient t'on un animagus? Oh je sais que la question est vague mais j'ai besoin de me faire une idée.
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Re: Une nuit sur les Docks
Invité, le  Dim 27 Aoû - 15:34

Tous les sens de la jeune femme étaient en alerte. Un élève de Poudlard avait été agressé à Pré-au-Lard par des Mangemorts, laissé pour mort par ses derniers. Il avait été trouvé par l’infirmière de Poudlard et transporté à Ste Mangouste. Et à aucun moment, ni l’infirmière, ni les médecins de Ste Mangouste avait eu la présence d’esprit de prévenir les autorités ? Un enfant se fait agresser et personne ne réagit. Le sang de l’auror ne cesse de bouillir dans ses veines, animé par la rage de vengeance qui la prenait subitement. Elle répondit, toujours calmement et avec un sourire pour apaiser le jeune garçon :

- Tu te rappelles de quelque chose sur tes attaquants ? Je suis désolée pour toi et j’espère que tu vas t’en remettre rapidement.


Finalement, il continua à parler de l’animagie, sortant des chiffres qui fit sourire l’auror. Les données, les statistiques, tout cela volait en éclat lorsque l’on rencontrait son animal intérieur. Et il n’y avait rien d’autre que lui, tant pis pour le signe distinctif, tant pis pour les éventuels soucis physiques que l’on pouvait avoir en tant que bipèdes.

- Le processus pour devenir animagus est long, fastidieux. Mais il n’est pas impossible. Il te faudra une volonté de fer. Un moral à toute épreuve. Quant à l’animal … ce n’est pas toi qui le choisis, il est en toi. Tu le rencontreras aux détours des nombreuses introspections que tu feras pour te découvrir, pour prendre le recul nécessaire à la transformation.
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Re: Une nuit sur les Docks
Dragomir Orton, le  Dim 27 Aoû - 21:26


Si il se rappelait de quelque chose sur ses attaquants? Elle voulait rire? Se redressant et la fixant il dit!

Ils étaient dans le noir complet mais jamais au grand jamais je ne pourrait oublier leur voix ni leur rires... Jamais.

La jeune femme le mettait en garde. Son animal intérieur n'était pas toujours celui auquel on s'attendait. Mais Dragomir était sur de lui. Cela ne pouvait être que bénéfique. Se concentrer sur autre chose que sa blessure, rechercher son lui intérieur.

-Et pour vous? Comment cela s'est il passé? Vous vous attendiez à un renard des steppes? Ou bien aviez vous un autre animal en tête? Je ne veut surtout pas donner un coup de pied dans la fourmilière de votre intimité! Mais j'avoue que je suis plutôt curieux.

Une cloche sonna au loin. Neuf heure! déjà?

je suis désolé Madame. Cette conversation est de loin l'une des plus plaisant qu'il m’aie été donné d'entendre depuis ma convalescence. Pas question qu'il mentionne sa rencontre avec la Morrigan. Il le va sa baguette et le magicobus apparut devant eux, violet et fumant. Dragomir grimpa difficilement et salua la jeune femme d'un signa de la main.

A bientôt j'espère!
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Re: Une nuit sur les Docks
Invité, le  Dim 10 Sep - 1:52

Le garçon claudiquant lui répondit d’un air … las ? Visiblement, seuls les rires restaient présents dans sa tête. Comme une litanie revenant sans cesse à vos oreilles pour vous terroriser, pour vous faire plier l’échine, d’angoisse, de douleur, de torpeur. Elly ne comprenait que trop bien ce qu’il pouvait ressentir. Elle l’avait vécu … ce duel avec lui …

Elle sortit de sa torpeur lorsque le jeune garçon lui posa des questions sur son animagus. Elle aurait aimé lui répondre, néanmoins, l’inconnu qu’elle venait de rencontrer ne lui laissa guère le temps puisqu’il devait partir. Elle le regarda s’éloigner, appelant le magicobus et disparaitre dans le vacarme infernal propre au bus.

S’assurant que personne n’avait d’yeux sur elle, l’auror se retransforma, arborant à nouveau la silhouette du renard qu’elle chérissait tant désormais. Ainsi, elle se faufila dans toutes les ruelles afin de retrouver son cocon douillet.

- Fin du RP -

:kiss:
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Re: Une nuit sur les Docks
Kohane W. Underlinden, le  Mer 4 Oct - 19:47


   
   
RP avec Asclépius
LA de Pius


Habituelle nuit. Elles sont toutes à peu près pareil. Quand je ne dors pas. Je trouve autre chose à faire. Il m'arrive de rêver au fond d'une pièce sans nom. Mais souvent, je sors. Quelque part. Allez savoir où. Y'a juste des rues, un trottoir, des gens aussi nocturnes que moi. Des gens que je ne regarde d'ailleurs pas. En règle général. Je sais juste que je les croise. Eux non plus, ne me voient pas. Nous sommes seulement des masses présentes dans un même espace à un moment donné. Anonymes. Rien de plus. Rien de moins.
Et cette nuit, c'est encore pareil.
Quitter les lieux d'attache, se défaire des points d'ancrage. Avoir fui l'Allemagne, ne pas vouloir rester sur Pré-au-lard. Et au grès des divagations de l'esprit, le transplanage a finalement opté : Londres. Retour aux origines.
Prendre soin de ne prévenir personne de sa présence ici.
Seulement se faufiler, ombre parmi ombres de nuit. Et marcher. Se poser aussi un peu, parfois. Dans un recoin sombre. Où personne ne peut y faire attention. Attendre. Observer. Grappiller. Un peu de sommeil. Pour mieux repartir.
La nuit est un moment spécial pour ceux qui la vivent. Impression que le monde entier nous appartient. Il n'y a qu'à ouvrir les bras. Le saisir. Le croquer.
C'est magique.

Plongée dans le noir, un coin des docks. J'sais pas vraiment si c'est le même que la dernière fois. Quand je suis tombée sur la somnambule surgie dans la brume. Ca se pourrait... comme ça ne se pourrait pas. Puis dans le fond, ça n'a pas d'importance.
J'suis posée, c'est tout.
Posée, en silence, à regarder. La nuit qui s'amenuise. Elle se fait un peu clair, avance lentement dans son cycle éternel. Combien de fois l'ai-je déjà vue, dans sa douce course ? Tout le temps, j'ai l'impression d'en revenir à la première fois. Jamais pareil que la veille, les jours précédents, les mois précédents. Toujours un renouveau, subtil élément pour venir briser la monotonie du cycle.
Et là, on dirait que cet élément c'est une silhouette.
Solitaire.
Discrète.
Qui semble vouloir autant que moi se fondre dans les dernières ombres. Echapper au soleil qui met en lumière et révèle.
Le ciel blanchit et l'ombre avance sur les docks. De mon coin, planquée, j'observe, plisse les yeux, sens ma bouche se courber en légère moue. La silhouette ne m'est pas étrangère. Du coup, j'y prête davantage attention. Me demande même ce qui le mène sur les docks, si tôt le matin. Ou si tard la nuit. Tout dépend du point de vue.
Il s'éloigne. J'hésite à hausser les épaules et rester assise.
Ou me lever. Le rattraper. Savoir ce qui le mène ici. Pourquoi à cette heure. Pourquoi vouloir se couler dans les ombres restantes.
Finalement, comme très souvent, c'est la curiosité qui l'emporte. Voilà un trait de caractère qui ne changera jamais chez moi.

Je bondis presque. Hors de mon coin aménagé. Quelques pas rapides. Ne pas chercher forcément à lui attraper le bras, le forcer à s'arrêter. Je laisse une certaine distance. Et me contente d'interpeller :

-Eh ! Toi !

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Re: Une nuit sur les Docks
Invité, le  Ven 6 Oct - 1:51


Départ au tout petit matin. Un matin timide, presque prude sous sa figure barbouillé de noir. Parfois un nuage ou deux dans des tons grisâtres, un peu plus palot, qui ne rendait pas la figure plus vivace. C’était un petit matin encore frêle, encore jeune, à peine sorti de son cocon nocturne. Encore dans sa bulle, dans sa coquille. Juste une mince fissure, pas encore prêt d’en sortir. Pas comme la figure qui marchait à grandes enjambées sur les dalles de pierres, ses talons claquant contre la matière basse de la ville. Sa haute stature et ses longues jambes lui permettaient d’adopter un rythme de marche vif. Ce qui lui donnait un air pressé. Mais elle était pressée, cette figure qui s’évaporait à chaque pas dans la fumée. Pressée d’atteindre un but, tandis que la poussée verticale et inextricable qu’il ne cessait de fuir (ô, Ironie !), depuis la fin de sa Septième année refaisait surface. Ce profond désir au cœur des tripes d’une fuite en avant. De dégager sa Furor interne pour en faire un outil de marche. Oublier que cette cheville défectueuse brûle à chaque pas sous l’effort. Elle n’est pas bien grosse, cette figure : plutôt maladivement maigre. Et dans le reflet de la Lune qui se mourait, son visage creusé avait presque une lueur un peu malsaine.
De la fièvre. Voilà ce qui l’habitait. De cette même fièvre qui l’avait poussée à sortir de son lit d’internat, il y a de cela trois années. Fin de Septième année, toujours, Académie de Poudlard. Là, au fond d’une grotte où la Vie venait parfois expirer sous la forme de ses avatars, il avait de nouveau rencontré la Mort, avait dansé avec elle, et avais compris. Il était sorti un bref instant de ses rêveries du monde et avait compris. Compris qu’il devait laisser une partie de soi derrière lui pour avancer. Ce qu’il avait fait. Transformer sa jumelle boisée de pin en arme tranchante, il s’amputa de l’index droit. En un coup. En une douleur si libératrice, qu’il en ressentait parfois de doux et terribles frissons en y repensant.

Son pas s’accélérait. Il garda son écharpe bien serrée autour de son cou. Sa longue cape épousait ses mouvements et semblait prête à résister à toutes les intempéries. C’est une cape de voyage. Pas vraiment neuve, vu qu’il s’habillait de souvenirs perdus dans le grenier. Mais elle est propre, ne sent plus la poussière, et est tout à fait opérationnelle. Outre cette cape, cette écharpe, ces gants bruns, ces chaussures à talons, il a tout d’un voyageur. D’ailleurs, il en sera bientôt un : il a un bateau, à prendre, au jour nouveau-né. Tenant à peine sur ses jambes potelées. Il a un bateau à prendre, pour quérir la Vérité.

Mais en chemin, il s’arrête. Voici la première embûche. Il n’a pas trop tardé, à quitter le domicile maritale qu’il occupait depuis (très) peu avec sa (pas si) tendre épouse. De toute façon, leur mariage n’était qu’un contrat d’affaire afin d’alimenter une Machine rouillée. Bien trop imposantes pour des épaules comme les leur. Des épaules idéalistes.

Il s’arrête, ayant reconnu cette voix. Sa fièvre le guidait, lui disait quoi faire. Il sait qu’il reprendra sa route, de toute façon, malgré cet arrêt. Malgré cette embûche qui n’en était pas une car il reconnut Kohane, sa femme contractuelle.
Une sorte de boule vint se placer dans sa poitrine. Mais visage était recouvert de cette fine pellicule de sueur propre aux malades. Il avait chaud. Brûlait. Il lui fallait continuer sa Fuite en avant. Et l’air du soir n’avait pu le refroidir dans son entreprise.

En prenant la parole, la figure sort des ombres : « - Tu ne dors pas ? »
Asclépius prend la fuite comme elle vient ; solitaire.
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Re: Une nuit sur les Docks
Kohane W. Underlinden, le  Ven 6 Oct - 18:22



La silhouette interrompt son avancée. Et je sais que je ne me suis pas trompée. Raison de plus pour l'attraper au vol, mots en guise de filet à papillons. Parce que cela m'étonne de le croiser ici, à cette heure. En fait, cela m'étonne toujours quand je croise quelqu'un dans mes déambulations nocturnes. Mais lui plus que n'importe qui. J'sais pas pourquoi. Quand je sors, quand mes pas claquent sur le trottoir avalé par la nuit, quand je cours solitaire les rues désertes sous le ciel lourd et sombre, j'ai toujours le sentiment d'être seule. La seule. Observer la ville endormie. Ecouter le fleuve se traîner dans le plus parfait silence. Etre unique à regarder ce spectacle.
Vivre la nuit donne le sentiment d'être à côté des autres, à côté du rythme des autres.
On retrouve le calme tant désiré entre deux habitations éteintes. On entendrait presque la respiration calme, plongée dans le sommeil, des habitants. Qui ne se doute pas de ce qui se déplace tout près de chez eux alors qu'ils sont terrés sous leur couette, tranquilles, endormis.
J'aime ces moments.
Où je crois presque pouvoir regarder le tableau en m'en extrayant complètement. Parce que je ne me mets pas dans le même mouvement que les sujets : eux dorment, moi je reste éveillée.
Alors quand il m'arrive de croiser quelques autres ombres qui marchent, qui chassent le sommeil, qui observent, elles aussi, la ville assoupie, je ressens toujours le même sentiment étrange.
Ne plus être seule.
Ne plus être la seule.
Elément de différenciation qui, finalement, ne différencie pas tant que ça. D'autres font la même chose.
Je cale mes pas dans les leurs. Pour essayer de comprendre leur présence ici. Comprendre pourquoi ils cherchent la nuit, pourquoi ils galopent au petit matin, pourquoi eux aussi, ils parcourent la ville sans mouvement. Et peut-être qu'à travers eux, je cherche mes propres raisons. Pourquoi moi-même suis-je là, à cet instant précis ? Les insomniaques tuent leur temps en travaillant à un bureau, en lisant un bon livre, en rédigeant divers parchemins sur moult sujets. Ou en déambulant chez eux, perdre leurs pas dans leurs couloirs et à l'intérieur même de leurs pièces.
Moi pas.
J'affronte le froid, j'affronte le nocturne, j'affronte les dalles de béton et le macadam des rues pour sourire aux étoiles -quand elles sont là- ou observer le ciel noir.
Pourquoi un tel choix ? Plutôt que de se traîner au chaud dans un salon ?
En vérité, je ne sais pas trop.
Alors en regardant les autres marchant, en cherchant leurs raisons, je me dis que, peut-être, je me comprendrai.



Et ce soir -ou ce matin- ce sont les raisons d'Asclépius que je cherche à comprendre. Je regarde sa tenue. Son écharpe. Sa cape. Lui, au moins, c'est sûr, il faisait pas une crise de somnambulisme comme la fille que j'ai croisée la dernière fois. A moins de ne dormir avec une cape et une écharpe mais je n'y crois pas. Il était en robe de chambre, le soir où on a décidé de se fiancer -et où, accessoirement, j'étais venue chercher du philtre de paix après quelques malheureux événements que je n'ai toujours pas oubliés. C'est plus confortable une robe de chambre qu'une cape pour le soir. Donc. Conclusion. Je ne le dérange pas en pleine crise de somnambulisme. En plus, il paraît qu'il faut pas réveiller les somnambules. Enfin... j'sais pas trop. La fille de la dernière fois, elle n'en est pas morte.
Distance de sécurité. Je plisse le front, véritablement intriguée. Mes yeux cherchent à distinguer ses traits dans la lumière vacillante de l'aube. Tandis qu'il se contente d'une question.
Tu ne dors pas?
Si je dormais, je ne serais pas là. En train de l'apostropher. Logique implacable.

-Je ne dors jamais. Enfin... presque. Je somnolais un peu. Quand je t'ai vu.

Je ne dors pas. Pas vraiment. Mais je somnole parce qu'il faut bien ça pour vivre. Et ça, je peux le faire n'importe où. En cours, quand j'étais encore élève. Maintenant, c'est dans le lieu qui s'accorde
le mieux avec mon humeur. Parfois c'est derrière le bar des Trois Balais. Parfois dans un coin caché d'un espace public. Parfois au fond d'une chambre -faut bien que mon lit serve de temps en temps en plus j'aime bien celui que j'ai aménagé à Pré-au-lard, je trouve dommage qu'il ne puisse pas rendre service de temps en temps.

-Toi non plus, tu ne dors pas. Qu'est-ce que tu fiches ici ? A cette heure ?

Je fais un pas dans sa direction.
Un autre.
Me décale légèrement pour être complètement face à lui.
Combler la distance, plisser les yeux, froncer les sourcils -dévisager.

-C'est la lumière faiblarde du jour ou tu as vraiment mauvaise mine ?

Façon de dire : vu la tête que tu as, tu aurais sans doute mieux à faire que gambader sur les docks.

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Re: Une nuit sur les Docks
Invité, le  Ven 6 Oct - 20:06

Mood

Un rire, qui semblait un peu comme un sifflement perdu. Etrange de trouver une douce sonorité à ce son si proche de ce que pourrait produire un animal aux yeux fendus. C’était peut-être un problème de gorge. Ou un problème d’identité. C’était assez flou, assez coton. Mais il laissait tressauter son rire dans l’air frais des docks. C’était familier. Il affichait souvent un sourire. Un peu éperdu, mais un sourire tout de même.
Et puis, c’était ironique. La voici qui le dévisageait, remarquait son air. Mais et le sien ? Le pli sur le front, le creux sur les joues, les poches sous les yeux, comme des paupières noires après l’œil. Peut-être, tout simplement, mettait-elle sa tête à l’envers, et que ce n’était que du maquillage.

Mais il se rappela que Kohane était Vrai. Franche. Forte. C’était une partie de la définition qu’il lui accordait. Elle ne portait que peu de maquillage pour masquer ses défauts physiques, elle. Lui, c’était différent. Il avait découvert l’année dernière l’artifice du maquillage et, désormais, aimait s’en appliquer. Comme un masque de cosmétique, ça le rassurait, lui permettait d’avoir une pellicule de sécurité entre le monde et lui.

Il esquissa un vague sourire, ne cherche ni à combler la distance, ni à l’augmenter. Il semblait détaché, impassible des tourments du monde. Comme un courant chaud. Mais, c’était un fait, il lui semblait avoir les nerfs en feu. Et ce serait le cas, tant qu’il ne se serait pas trouvé au plein cœur de sa Fuite.

« - Tu peux parler. Toi aussi tu as la tête de ceux dont on égorge l'esprit. Un vague sourcil auparavant en sommeil, qui se lève. A croire que les piques est leur seul moyen de communication. J’ai de la fièvre, et un bateau à prendre. »

Tant de logique.
De toute façon, il ne mentait pas. Ce n’était donc pas bien difficile d’obtenir une réponse de sa part. Sauf lorsqu’il ne voulait pas parler, ce qui arrivait la plupart du temps. Spontanément, il n’irait pas partager son quotidien. Par contre, partager des banalités, aucun problème. L’on pouvait être tout à fait taciturne sur son existence et expansif sur n’importe quel autre sujet, ce n’était pas ça qui manquait.
Et là, il parlait, sans s’attarder. Des phrases courtes, contraires à son ordinaire. Comme pour signifier de façon verbale qu’elle était une embûche. Qu’il était occupé dans son chemin fiévreux, et que ce pic ne durerait pas. Comme la flamme d’une bougie.
Parfumée, la bougie.
Des senteurs d’une nuit agonisante.
Kohane W. Underlinden
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Re: Une nuit sur les Docks
Kohane W. Underlinden, le  Ven 6 Oct - 21:19



Première réponse par le son qui n'est pas mot. Juste un rire. Qui se répercute sur les docks peu à peu dévoilés par le matin grandissant.
Sourire planant. Sonore. Et pas de mot.
Je ne réagis pas. Juste le regarder, avec son sourire flottant. Je croise les bras sur ma poitrine. Parce que, mine de rien, fait frais. En même temps. C'est Londres. Et c'est la fin de la nuit, alors que le soleil n'a même pas encore pu se lever. Du coup. Pas étonnant à ce qu'il fasse froid. J'ai l'habitude. C'est pour ça que j'aime m'enrouler dans de gros pulls parfois trop grands. Le genre de vêtements dans lequel on flotte. Mais tellement confortables pour se pelotonner, se lover, se recroqueviller en des lieux improvisés pour rêvasser ou somnoler. Comme cette nuit.
Il a l'air de trouver amusante -ou ironique- ma remarque sur sa sale mine. Pourtant, y'a rien d'amusant là-dedans. Il a vraiment pas l'air bien ; je vois pas en quoi ça arrache un sourire. Et puis, dans le fond, j'm'en fiche un peu. Il est assez grand pour se prendre en main tout seul. Et s'il veut déambuler sur les docks avec sa tête de mort-vivant au risque de tomber dans la flotte après un malencontreux dérapage, bah c'est son problème.
A cette pensée, rapide coup d'oeil au ciel qui s'éclaircit et à l'eau qui continue sa route, calme et tranquille.
En plus, il n'aurait même pas les étoiles de l'eau pour l'accueillir. Elles ont décidé qu'il était l'heure pour elles de s'évaporer en attendant la nuit suivante.

Enfin, les mots. Une réponse. Un peu acerbe. La pique toujours bien lancée.
Je lui adresse un regard agacé.
Qu'est-ce que j'ai, moi ? J'ai pas l'air d'un fantôme, au moins. J'suis pas en plus mauvais état que d'habitude. J'suis juste... bah comme tout le temps, quoi. Ni plus ni moins. Je serais même presque tentée de dire que je suis bien. Enfin, j'étais bien. Toute seule dans mon coin. Jusqu'à ce que je remarque sa silhouette. Et que ma foutue curiosité m'ait poussée à sortir de ma tanière pour venir interroger la présence incongrue.
Donc non, je ne suis pas de ceux dont on égorge l'esprit. Pas ce soir. Pas cette nuit.
Je suis juste de ces enfants de nuit qui aiment retrouver leur mère. Avec les sœurs étoiles. Pour un ballet sans fin.
Mais il ne me laisse pas répliquer ; déjà, il enchaîne.
Et alors là.
Je crois que ça me cloue sur place. Peut-être même que ma bouche s'entrouvre légèrement d'un oh muet.
Je me demande s'il me raconte des bêtises histoire de dire quelque chose. Mais ce n'est pas le genre. Puis il a l'air vraiment pressé. De partir. Aller quelque part. Vers son bateau, je suppose.
Sauf -parce qu'il y a toujours un sauf- qu'il est tombé sur moi. Et donc bien mal tombé. Parce que je ne vais pas encore le lâcher.
Mes bras croisés contre ma poitrine se crispent un peu. Les poings aussi. Lèvres pincées. Je continue de le dévisager.

-Alors premièrement, contrairement à toi, moi, je vais très bien ce soir. J'ai pas la tête d'une fraîchement déterrée.

Voilà qui est dit.
Et posé.
Petit soupir d'agacement.

-Ensuite, c'est quoi, cette histoire ? Comment ça, t'as un bateau à prendre ? Comment ça, tu t'en vas ?

Quand on prend un bateau, généralement, c'est qu'on compte aller assez loin. Un départ pour de nouveaux horizons. Pour une nouvelle vie.
Mais comment ça se fait que lui, il s'en aille, hein ?
Il compte quand même pas m'abandonner face aux autres ? Parce que je veux bien me battre, me dire que je suis forte, serrer les dents et encaisser les coups. La famille et tout ce qui en découle, ça n'a strictement rien à voir. Les combats de rue, les coups pris, rendus, le sang et les larmes refoulées, je connais tout ça. Je m'y complais presque. Mais faire face aux entités familiales... ça, j'sais pas faire. Je me sens tellement petite et démunie face à elles. J'peux pas rester seule !
Nouveau glissement du pas sur le sol pour se rapprocher davantage.
Et l'index vient doucement tapoter le front de l'autre.

-En plus, avec ta fièvre, t'iras pas bien loin. Tu vas avoir le mal de mer et finir par passer par-dessus bord sans même t'en rendre compte.

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Re: Une nuit sur les Docks
Invité, le  Sam 14 Oct - 15:27


Ça sentait le pourri sur les docks. Et les senteurs collées aux narines, ces atomes indélicats, le froid, la fièvre, le vent, la rencontre, le fait de prendre conscience que l’objectif n’était pas gagné (encore), tout cela… En une vague, il eut le cœur renversé. Mis de côté. Mal de mer, mal du voyage alors qu’on n’était pas encore parti. De toute façon, c’était la faute de Kohane, toujours ; Et il le lui fit bien remarquer en adoptant un regard plus dur sous ses épais sourcils, son grand nez et ses lèvres pincés. Il pouvait se montrer imposant, avec sa taille d’épouvantail et sa tenue de croque-mort. Il avait la taille haute, les idées tout autant. Après, pour la corpulence et l’aspect physique, il ne faisait pas le poids face à un coup de vent. Mais qu’importe, Kohane n’était ni Zéphyr ni Borée et seule l’aurore était attendue en cette nuit qui semblait s’étirer comme un souffle.

D’un geste peut-être un peu trop brusque, il lui tapa sur la main pour briser le contact physique. Il avait ce dégoût purement physique du contact, et ça ne s’était pas arrangé. Surtout pas avec elle et son « smack » forcé entre deux poêles. Tout ça pour le faire taire en plus.
De nouveau, il avait le cœur et l’estomac retourné, la bille bien installé au creux de ses cordes vocales, comme une nouvelle façon d’huilée la mécanique.

« - Evidemment que tu n’as pas la tête d’une franchement déterrée, étant donné que ça fait déjà plusieurs années qu’on t’a extraite de la boue et du sommeil. »

Voilà, ça, c’était gratuit, mais ça faisait du bien. Un peu.
De toute façon, elle l’avait cherché : pourquoi interrompre les gens qui marchent ? C’est déjà suffisamment difficile de le faire tout seul alors en plus si on était interrompu…

« - Et c’est pas vraiment « comment » qu’il faut poser actuellement. Parce que « comment ça ? », eh bien avec mes jambes jusqu’à l’embarcadère, jusqu’au bateau, jusqu’en Egypte. Haussement sec des épaules. Si ça te tenait véritablement à cœur, tu aurais demandé « pourquoi ». Alors ne fait pas semblant de te sentir concernée. »

Ses lèvres se pincèrent de nouveau, mais moins pour paraître intimidant que pour restreindre cette bille acide qui lui pourrissait les entrailles. Soit c’était à évacuer ainsi, soit en passant effectivement par-dessus le pont à la moindre vaguelette.

« - On ne part définitivement qu’au moment de la mort. »

Oui, c’était une façon de s’excuser. Comme quoi, il était capable de faire des efforts.
Kohane W. Underlinden
Kohane W. Underlinden
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Étude des moldus

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Occlumens


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Re: Une nuit sur les Docks
Kohane W. Underlinden, le  Lun 16 Oct - 19:08



Une moue vexée sur les lèvres, j'envisage sérieusement l'option étranglement que je me suis refusé de mettre à exécution la dernière fois que j'y ai pensé -c'est-à-dire lors de l'élection de Miss&Mister 3B. En même temps, ce jour-là, y'avait trop de monde, trop de témoins potentiels, c'était beaucoup trop dangereux. Mais en ce tout jeune matin, nous sommes seuls sur les docks. Pas d'yeux pour regarder, observer, de bouche pour parler, raconter. Ca pourrait être discret. Rapide. Et lester un corps avant de le faire rouler dans l'eau, c'est si simple.
Bon, le seul souci dans tout ça, c'est qu'après, moi, je saurais plus trop quoi faire. Je me sens pas de taille seule à affronter les entités familiales. Le monde, sans souci. Mais la famille, c'est une autre pair de manche. Puis on été censés avoir conclu un genre de pacte pour la liberté. Etre alliés face à l'adversité. Tout ça tout ça.
Du coup, je suppose que je ne suis pas censée l'étrangler sur place. Que ça se fait pas, même s'il n'y a pas de témoins. Puis que je vais le regretter. Quelque chose comme ça.
Alors je prends sur moi. Face à son regard dur-pas-content et ses piques gratuites. Je crois que je devrais prendre des cours de zen chez des Moldus. Ca m'aiderait grandement.
Merlin. Pourquoi a-t-il fallu que la silhouette intrigante ce soit lui ?
Je n'aurais pas pu tomber sur quelqu'un d'autre ?
Je retiens un soupir -et une pulsion d'étranglement- alors qu'il poursuit, jouant sur les mots, entre le comment et le pourquoi. Actuellement, je me demande pourquoi je n'ai pas une poêle sous la main pour l'assommer un bon coup. Frapper un peu plus fort qu'avec Elias et Peter -parce que eux n'ont eu droit qu'à une bosse, rien de plus. C'est ce qui m'apparaît comme la bonne alternative entre le meurtre regrettable et la prise de tête qui pointe le bout de son nez.

Je me force à respirer calmement. Grande bouffée d'air. Mais les docks ne sont pas l'endroit privilégié pour un air pur. C'est plutôt une odeur de pourri qui monte -mais qu'est-ce que je fiche ici, à m'attarder au petit matin ?
Question rhétorique, évidemment.
Parce qu'en vrai, elle ne se pose même pas. Je sais bien qu'en dépit de nombreux arguments, je ne bougerai pas d'un centimètre, trop têtue, trop bornée, trop agaçante, trop inquiète peut-être aussi.
L'inquiétude de ne plus savoir comment rebâtir et reformer son monde ou encore de voir partir ceux sur lesquels on a cru pouvoir s'appuyer. Les épaules qui deviennent instables et le monde bancal encore plus fragilisé.
Y'a longtemps, j'avais cru pouvoir vaincre mes démons avec Leo puis ensuite, ça a été m'appuyer sur Rachel pour continuer d'avancer. Et, chacun à leur manière, ils sont partis. Un peu de leur faute, un peu de la mienne, j'sais plus vraiment dans quel sens ça s'est fait. Mais je les ai senti s'envoler l'un après l'autre. J'ai tremblé, j'ai eu peur, j'ai trébuché.
Quand les piliers construits avec Rachel ont commencé à se fissurer, quand des choses ont commencé à se briser entre nous, y'a eu Asclépius.
Et maintenant, c'est lui qui s'apprête à partir ?!



Un soupir agacé -une pointe d'angoisse au fond de la gorge.
Les doigts appuyés sur le front, comme pour calmer un mal de tête. Je ferme les yeux quelques secondes, pour reprendre contenance.
Les images de Leo et Rachel qui se superposent. Le début de la peur panique. Qu'il faut savoir calmer et maîtriser.
Lorsque je rouvre les yeux pour fixer la grande silhouette de croque-mort face à moi, le cœur s'est calmé et l'angoisse a diminué.

-Tu me gonfles, tu sais ça ?

J'ai l'impression de retrouver la même attitude qu'a Alhena face à moi. Mais j'suis sûre que je suis moins ch*ante ! C'est Merlin pas possible de gaver autant les gens de mots. Puis en plus il y arrive même en étant malade... C'est pas humain !

-J'en ai rien à faire de savoir qu'on ne part définitivement qu'au moment de la mort -ce qui, d'ailleurs, n'est pas vrai pour moi, les morts continuent de me hanter c'en est hyper flippant. Mais toutes façons, j'm'en fiche de ça... puis... qu'est-ce que tu vas foutre en Egypte ? Non, en fait, c'est pas ça le plus important...

Je m'emmêle les pinceaux.
Y'aurait trop de choses à dire.
Trop de raisons pour lesquelles tempêter.
Les phrases se bousculent dans tous les sens.
Je serais tentée de le saisir par le col et le secouer pour simplement laisser passer la vague d'agacement, d'énervement -de peur.

-Le plus important ce que t'as...

Le reste s'éteint subitement au fond de la gorge.
Et l'angoisse tout à l'heure évaporée frappe de nouveau à la porte.
Y'a eu Leo. Puis Rachel. Il y a eu un monde différent à chaque fois. Toujours vacillant, jamais consolidé. Et toujours détruit quand ils ont disparu.
Et maintenant, il y a Asclépius.

-C'est que t'as pas l'droit de me laisser toute seule dans ce monde de fous-furieux, m*rde !

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Re: Une nuit sur les Docks
Invité, le  Mer 18 Oct - 1:02


Il aurait bien roulé des yeux, à entendre Kohane. Qui s’agaçait, d’ailleurs. Il n’était pas empathique, fort loin de là. Mais peut-être avait-il sentit des vibrations. De l’énervement, de l’agacement. Les prémices d’une attaque ?
Ça avait fini par sortir. Ah, mais si lui pouvait gonfler suffisamment… Au moins il deviendrait ballon (en forme de cœur, cela va de soi), et pourrait ainsi s’envoler au gré des vents et des intempéries… Ce serait bien, d’être aussi peu tangible que l’air, de n’être qu’une âme flottante… Peut-être qu’ainsi il atteindrait son idéal d’ataraxie.

Mais, une boule dans la gorge et une autre au pied le font retomber sur les dalles des docks (métaphoriquement, bien entendu. Sinon, sa haute silhouette ne s’est pas froissée d’un pli).
Cette raison, c’est Kohane. Qui d’autre ?

Ses questions. Ce… Sentiment, peut-être ? Appréhension. Il ne saurait trop l’expliquer. Son expression faciale semble se détendre. Il est toujours fiévreux, mais plus calme, moins emballé. Plus fatigué. C’est retombé d’un coup avec cette demande, qu’il ne penserait pas entendre.
Ne me laisse pas seule.

C’était à lui, que ses mots sont adressés. A lui. Pourquoi ? Pourquoi ? Avait-il a ce point été important dans sa vie à elle ? Avait-elle besoin de lui ? Mais pourquoi lui disait-elle cela maintenant ? Comme ça ? Il n’est pas un monstre d’amabilité, et voici que sa faiblesse éclate. Pourquoi ?
Elle lui fait confiance ?

Il ne sent pas une larme rouler sur sa joue. Trop de fièvre, ça obstrue les perceptions sensibles. Pas plus mal, ça lui permet de marcher, d’avancer, ne plus avoir mal, pouvoir penser à autre chose.
Et, également, se tenir debout, là, dans ce froid du matin. De cette tâche rouge/rose qui commence à pleurer entre deux nuages.

Ou alors, est-ce seulement lui qui pleure ?
Il ne sait même pas pourquoi…
Il sait très bien pourquoi.

La déchirure de l’abandon.
Trop souvent expérimentée : angoisses et traumatismes pour son cœur.

Pour cette raison, qu’il ne peut qu’écouter Kohane, en face, qui formule des mots similaires à ses peines.
Tout est flou, tout est brume, tout est chaleur de coton…

« - Mais… Si, c’est important, l’Egypte. Là-bas, les gens parlent aux serpents, ils savent probablement d’où ça vient. Je parle aux serpents, et chez moi, je ne sais pas d’où ça vient. Je suis un étranger chez moi. Partager un sang ne veut rien dire, je ne sais rien sur moi. J’ai besoin d’apprendre à me connaître, d’étreindre ma Furor… »

Un léger soupire, de justification, essuyer une autre larme solitaire.
Puis, regarder, droit dans les yeux. Qu’importe s’ils sont brillants de l’humidification récente, il faut que ses pensées passent. Et c’est un moyen comme un autre de montrer sa sincérité.

« - Je ne te laisserai jamais. J’ai promis. Nous sommes alliés, nous sommes amis. Je ne veux pas t’abandonner, je ne vais pas le faire. Je pars, mais je reviens. Dès que tu en as besoin, je transplane. »

Les mots s’écoulent tout seul. Aussi naturellement que l’aube qui trace son chemin dans le sillage de la nuit. Des mots qu’il ne pensait pas prononcer un jour, car il n’aurait jamais pensé avoir assez d’importance dans l’existence de quelqu’un pour laisser derrière lui un sentiment d’abandon. De traîtrise, même, peut-être.
Et c’était quelque chose qu’il ne voulait pas. Qu’il ne ferait pas.

Parce qu’il y tient, à cet hippopotame de la rhétorique.
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