Cours N°4 => Les créatures éthérées

Apparemment, la définition d'Eva était plus pertinente que son exemple. Quelques regards se tournèrent vers la brunette, qui, selon sa bonne vieille habitude, piqua aussitôt un fard. Cela lui avait pourtant paru une bonne idée... dans le feu de l'action...

Les exemples se succédèrent ensuite, plus ou moins intéressantes. Mais la Serdaigle ne devait pas remporter la palme de la bêtise la plus colossale ce matin-là: une Gryffondor aux mines alanguies proposa les... sentiments, ce qui parut plus que curieux à la bonne majorité de la classe. Et cette façon qu'elle avait de regarder le professeur! très étrange... Ou peut-être pas. Enfin, de Maldor reprit la parole, leur proposant une liste exhaustive des créatures éthérées, qui ne représentaient finalement pas grand-monde. Une fois de plus, elle se demanda pourquoi avoir choisi ce sujet de cours, et surtout en DCFM où il lui paraissait vraiment hors-sujet. Elle nota cependant ses créatures, puis barra sa feuille d'un grand trait volontaire, la séparant en deux parties qu'elle légenda. Elle plaça ensuite, à droite les Patronus et à gauche les Esprits frappeurs (bien que peu méchants, leur sens de l'humour pouvait parfois aller très loin), les Epouvantards et surtout les Détraqueurs. Ne sachant trop que faire des fantômes, et n'ayant pas envie d'être partiale, elle les classa au milieu du trait. Ils répondaient tout aussi à la première catégorie qu'à la seconde.

Puis, elle reposa sa plume, écoutant d'une oreille distraite ses camarades apporter leurs propres éléments de réponse. Pour sa part, elle préféra s'absorber à nouveau dans la contemplation rêveuse de sa montre, constatant avec une pointe d'agacement que seul un quart du cours s'était écoulé.

Un gryffondor ajouta quelques informations suite à la réponse de Kyara, avant que les autres élèves ne prennent la parole. Plume en main, la brune notait les informations, même s'il n'y avait pas la correction du professeur, pour le moment tout semblait être bon et au pire, elle corrigerait en recopiant au propre ses cours. Heather prit alors la parole et posa une question qui intéressa Kyara.

Monsieur, on peut pas vraiment classer les fantômes ? Je veux dire que si le sorcier était quelqu'un de gentil, il le restera une fois devenu fantôme et de même pour les méchants. Mais comme il ne peuvent pas toucher les objets, ni même les attraper, il ne peuvent ni nous défendre ni nous attaquer?

C'était une bonne question, est ce que les morts changeaient quand ils étaient sous forme de fantôme. Une poufsouffle donna sa réponse en parlant des esprits frappeurs et Kyara était assez d'accord avec elle. Il n'y avait pas vraiment de catégorie. La brune répondit alors à la préfète.

- Je suis d'accord sur le fait que ça doit dépendre du contexte et aussi du fantôme, mais c'est pas possible d'être gentil toute ta vie, il y a des moments où tu es moins sympa, je pense qu'il en est de même avec les fantômes. De même pour les méchants comme tu dis, regarde le baron sanglant, il a bien tué une personne, mais quand tu arrives à parler avec lui, il est plutôt sympa. Du coup, ce n'est pas possible de faire une généralité pour eux je pense.

Peut-être le professeur allait-il nous apprendre enfin quelque chose d'utile aujourd'hui, comme semblait le penser Gabriel ; mais j'en doutais.

Fais attention Cathy, certains courant d'air peuvent te tuer. Enfin... Surtout si tu es en équilibre au sommet d'une tour, mais ça reste dangereux.

Grr. Je détestais qu'on m'appelle Cathy. J'avais plein d'autres surnoms, pour la plupart trouvés par ma petite sœur Sarah : Cat, Katiechou, Cata (celui-là était son préféré, allez savoir pourquoi),... Mais Cathy, rien à faire, je détestais.

Monsieur... Les sentiments ne pourraient-ils pas être considérés comme des créatures éthérées ? Je veux dire... Il y a des sentiments si forts qu'ils paraissent vivants. Mais ils sont impalpables... Ça pourrait correspondre non ? Je me doute que ce n'est pas à cela que vous pensiez, mais je n'ai pas d'autre idée.

Hein? Que... What? Les réflexions de l'une de mes condisciples me sortirent de ma morosité. Non mais qu'est-ce qu'elle racontait, elle avait une araignée au plafond ou quoi?

Par Merlin vous avez des numéros chez vous. Je sais pas ce qu'elle a mangé avant de venir ici mais faut qu'elle arrête ça lui réussit pas.

Je faillis éclater de rire en entendant la remarque du jeune homme à côté de Gabriel. En effet, les Gryffons étaient souvent de sacrés types, mais la petite brune venait de franchir un nouveau barreau de l'échelle de la folie.

Même moi je ne pensais pas que c'était possible, elle a pris quoi a ton avis lors de son déjeuner ?

N'ayant aucune réponse à cette question, je tentai de revenir au sujet pourtant bien moins intéressant du cours.

Mademoiselle Marathil et Mademoiselle Corrigan, merci d'échanger des informations personnelles à la fin de mon cours, à moins que les informations peuvent intéresser toute la classe. Sinon vous viendrez à la fin du cours.

Je me retournai illico et fusillai du regard ma sœur d'adoption. Si elle nous faisait perdre des points en cancanant avec l'autre folle, elle allait m'entendre! Parce qu'elle avait beau être ma Préfète, la rousse n'en restait pas moins également ma petite sœur.
Revenant une fois de plus au cours, je repris le train en marche et écoutai ce qui se disait autour de moi. Juste à temps pour entendre la voix de ma casse-pieds préférée...

Je suis d'accord sur le fait que ça doit dépendre du contexte et aussi du fantôme, mais c'est pas possible d'être gentil toute ta vie, il y a des moments où tu es moins sympa, je pense qu'il en est de même avec les fantômes. De même pour les méchants comme tu dis, regarde le Baron Sanglant, il a bien tué une personne, mais quand tu arrives à parler avec lui, il est plutôt sympa. Du coup, ce n'est pas possible de faire une généralité pour eux je pense.

Ah oui, carrément... Parce que Madâme parlait au Baron. Comme quoi, certains avaient du temps à perdre par ici...
Mais comme je n'avais strictement aucune idée intelligente à ajouter au débat, je me tus et attendis l'intervention professorale suivante.

Mon sentiment s'avérait exact. En effet, mon intervention - que l'on pouvait qualifier d'intempestive - fut suivie d'un silence, rapidement brisé par une vague de chuchotis dont je devinais aisément le sujet. Mais quelle idiote...
Mais ce qui me perturba le plus fut la réaction du professeur. Celui-ci ne me regarda même pas et continua son cours tranquillement, en m'engueulant au passage pour mes boulettes de papier. Pas un mot sur ma déclaration, pourtant remarquée au sein de la classe. Soucieux de protéger son image de professeur inatteignable peut-être ?
Rageuse de cette non-réaction qui me crevait le cœur, je me promis sur-le-champ de me venger. Après tout, si j'arrêtais là mes déclarations, Mr. De Maldor aurait gagné et me considérerait comme une faible. Et ça, c'était impensable.
J'attendais que le séduisant professeur reprenne son cours, afin de pouvoir trouver une occasion de placer un trait d'esprit de mon cru que le Mr. De Maldor ne pourrait manquer de remarquer. Mais au lieu de ça, il déclara d'un ton glacial :

- Mademoiselle Marathil et Mademoiselle Corrigan, merci d'échanger des informations personnelles à la fin de mon cours, à moins que les informations peuvent intéresser toute la classe. Sinon vous viendrez à la fin du cours.

Quoi ? Je manquais de m'étouffer. Ce cher professeur n'avait pas le cran de répondre sérieusement à mes avances, alors il m'engueulait pour ça ? Alors que j'entendais d'ici le reste de la classe cancaner à qui mieux mieux ? C'en était trop ! J'étais furieuse contre lui, contre moi et contre toute la salle. J'avais envie de m'enfuir d'ici, de sortir hurler dans le parc pour me défouler, et faire sortir toute cette colère rentrée que je sentais grandir en moi telle un feu brûlant de haine. Étrange mélange d'amour et de colère que j'éprouvais par ce mystérieux professeur que je connaissais finalement à peine.

Mais finalement le professeur reprit - enfin - le cours normal de son cours. J'écoutais attentivement, mais ses questions ne me permettaient pas de placer ma verve vengeresse. Je me désintéressais donc des réponses de mes camarades, et m'abîmait dans la contemplation de Jagang de Maldor, non sans remarquer au passage une Serpentarde qui me regardait bien étrangement...

Le professeur venait de poser une question à la classe, il attendit les réponses de ses élèves, cependant quelques uns se permirent de faire des remarques sur les réponses d'autres élèves. Jagang ajouta alors :

- Je vous prie s'il vous plait de vous concentrer sur le cours. Et même si un ou une élève donne une réponse erronée, je ne blâmerais personne pour ça. Je préfère largement que les élèves participent et admettent leur erreur afin de les comprendre pour les prochaines fois que de ne rien faire à part acte de présence. Certes Mademoiselle Marathil a donné une réponse hors sujet par rapport à la question, mais au moins elle a cherché à donner une réponse originale qui ne figure dans aucun livre. Nous en reviendrons dans un prochain cours ce que Mademoiselle Marathil a ajouté.

Il lui fit un clin d’œil afin qu'elle se retrouve pas vexé par les remarques de ses camarades. Il est toujours difficile de se sentir exclu des autres. Il faut qu'elle continue dans cette voie même si les autres sont contre. C'est de cette façon qu'on avance dans la vie.

Les réponses fusèrent, quelques créatures réussir à entrer dans les catégories, mais le piège qu'avait tendu le professeur leur fit perdre les moyens. Jagang dit alors :

- Bon je suis d'accord pour les détraqueurs et les épouvantards, ils font bien parti de la catégorie d'attaque. Ils ne cherchent nullement à défendre. Pour le patronus, il fait partie de la catégorie de défense. Il sert à nous protéger des détraqueurs, il n'attaquera jamais de lui même, seul le sorcier qui le contrôle peut lui dire d'attaquer, mais il repoussera seulement les détraqueurs, il ne pourra pas s'en prendre à autrui.

Il inspira et ajouta :

- Vous vous focaliser trop sur le contexte dans cette situation. Ce que je veux dire, c'est qu'un esprit farceur fait parti de la catégorie attaque. Mettez vous à la place des mages noirs lors de la fameuse attaque de Poudlard. Peeves les a attaqué, par contre il ne pourra pas vous défendre avec son corps. Et pour ce qui est des fantômes, je ne suis pas d'accord avec vous.

Il revint au tableau et positionna les fantômes dans la catégorie attaque. Puis il se retourna vers ses élèves et exposa sa vision :

- Alors je vais vous montrer qu'un fantôme peut attaquer. Je ne parle pas d'attaque physique, mais d'attaque morale. Je suis dans une maison, et là un fantôme me harcèle jour et nuit, il me chuchote des mots des histoires, etc... Au final, il va ruiner ma capacité de réflexion, il va me mettre à bout et il aura gagné. Lancer un sortilège quand on dort et très difficile. Je dirai que les fantômes sont les créatures éthérées les plus difficile à affronter. Certes leur attaque est longue, mais au final si on ne peut s'en débarraser, ils gagnent. J'espère que je me suis bien fait comprendre.

Il observa la foule d'élève et demanda maintenant :

- Bon, la seule chose qui est là pour nous défendre contre les détraqueurs est le patronus. Qui s'est produire un patronus corporel?

Le professeur donna des réponses, rectifia des dires et encouragea Marathil en précisant au reste de la classe qu'il ne fallait pas se moquer...Ce qui était clair pour Kimberly c'était que sa réponse n'était pas si fausse et cela la confortait dans l'idée qu'elle pourrait peut-être avec encore un peu plus d'efforts, réussir ses ASPICS pour l'année suivante. Quand le professeur demanda à la classe si quelqu'un savait produire un Patronus corporel, notre jeune élève pâlit. La seule chose qu'elle avait réussie à faire pour ce sortilège, c'était de faire sortir un petit nuage blanchâtre et pas du tout beau à voir.
Comment se faisait-il qu'elle n'y arrivait pas ? Posant sa plume, elle prit sa baguette et la regarda avec tendresse, n'y avait-il pas de beaux souvenirs dans sa mémoire ? Les bons moments passés avec son frère Damien pourraient assurément faire un bon "boost" pour un patronus... Cette fois ci, son attention grandit, elle voulait essayer pour voir, même si elle n'y était jamais arrivée, aujourd'hui elle voulait se lancer le défi de réussir, et, au pire des cas, si elle n'y arrivait pas, elle aurait au moins essayer !
Son frère lui avait appris à avoir confiance en elle, et depuis ce jour notre jeune sorcière avait acquis de l'assurance et du self-control. Il était parfois difficile pour elle de ne pas éclater comme à son habitude, mais, le calme et la sérénité régnait dans son esprit grâce aux conseils avisés de son frère aîné.

*Vas-y essaye, qui ne tente rien, ne sera jamais Merlin.*

Timidement, la brune leva la main et attendit que le professeur lui donne la parole, et là, elle dit :
-Moi, Monsieur, si vous voulez bien, je peux le faire.
S'il acceptait, ce serai la première fois qu'elle en ferait un, comme ça, au pif ! Ma sa détermination et sa motivation était à leur apogée, il ne fallait pas baisser les bras maintenant. Après tout, c'était une sorcière de Gryffondor et chez les lions on ne se débine pas devant un défi!

*Pourvu que j'y arrive ! Je le peux !*

Se disait-elle.

Plusieurs élèves continuèrent de répondre à la question du professeur. Kyara, notamment, appuya le point de vue de Heather, sauf qu'elle avait un léger désaccord sur son exemple. Même si l'Irlandaise avait utilisé celui du gentil et du méchant, il était évident, pour elle, qu'on ne pouvait être complètement l'un ou l'autre. Même Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom avait dû avoir ses moments de gentillesse. Sans doute très rares, certes, mais présents quand même.

Le professeur intervint ensuite pour donner la correction, la verte et argent, une plume à la main, était prête à noter. La première partie de sa réponse n'était pas très utile puisqu'il demanda à ses élèves de ne pas se moquer de Marathil pour avoir sortit la bêtise du siècle et qu'ils allaient étudier cela dans un prochain cours. Génial. L'enseignant ponctua ses paroles d'un coup d’œil vers la Gryffondor. La Serpentard regarda la scène avec une indifférence totale, ne se sentant pas le moins du monde visée par la remarquer de Maldor. Ensuite, il continua son cours. La brune inscrivit donc attaque en face de "détraqueurs" et "épouvantards", puis défense en face de "patronus". Ensuite, vint les esprits farceurs, eux aussi dans la case "attaque". Alors que la Préfète était tentée de ne mettre les fantômes dans aucune des deux catégories, le professeur revint au tableau et les plaça dans attaque. Il donna ensuite une explication. Pour Heather, son résonnement était un peu tiré par les cheveux mais il devait sans doute avoir raison, après tout, c'était son cours.

La question à laquelle la Sixième année s'était attendue depuis qu'elle avait vu les mots patronus et détraqueurs apparaître fut finalement posée. Il était tout à fait légitime de la part de l'enseignant de demander qui savait créer un patronus. La brune espérait qu'il ne s'agissait que d'une question à visée informative et qu'il n'allait pas demander à tout le monde de tester devant lui. La dernière expérience de la Serpentard, lors d'un récent cours de Warren, c'était soldée par un échec. Ne pas réussir quelque chose était suffisamment humiliant pour la verte et argent qui, n'ayant pas réessayé depuis, ne voulait attirer tout les regards sur elle alors qu'elle était presque sûr qu'elle raterait à nouveau.

Elle ne fut néanmoins pas étonnée qu'une Gryffondor se propose. C'était dans leur nature de se donner inutilement en spectacle. D'ailleurs, Heather remarqua que la rouge et or ne semblait pas si sûr d'elle que ça. Elle avait dû se lancer le défi de réussir pour montrer qu'elle était la meilleure. Cependant, si elle n'avait jamais essayé avant, elle allait comprendre la difficulté d'un tel sortilège, et rater devant toute une classe était assez humiliant. L'Irlandaise posa son coude sur la table, soutenant sa tête avec sa main et attendant la suite du cours.

William sentit son cousin lui rendre sa tape et répliqua aussitôt par un léger coup de poing sur l'épaule, inutile d'y mettre la moindre force le but n'était pas que l'un d'eux fasse mal à l'autre. Le Gryffondor se montra entièrement d'accord avec le Serpentard au sujet de sa condisciple et l'air exaspéré qu'avait affiché Holmes en entendant les paroles de la gamine rouge et or montra qu'elle était d'accord avec eux.

*Pauvre gosse, première parole de la journée et elle devient la risée de la classe... Si j'étais du genre sadique je trouverais ça drôle... Bon, si j'en crois le rictus incontrôlable que je dois être en train d'afficher, je dois visiblement être du genre sadique.*

Les réponses se succédaient et Will commençait sérieusement à se désintéresser du cours, la théorie l'ennuyait décidément plus qu'il ne le pensait. Le professeur finit par reprendre les rennes de son cours et venir à la rescousse de la jeune lionne, sommant la classe de se concentrer sur le cours et non sur les réponses inexacte de certains de leurs camarades...

*Foutaises...*

La suite fut légèrement plus intéressante, une petit discours sur la dangerosité des fantômes et les moyens de s'en protéger. Le serpent se redressa sur sa chaise, enfin totalement attentif. Voilà des choses qu'il ignorait et sa soif d'apprendre serait donc peut-être étanché pour le reste de la journée. Mais De Maldor changea bien vite de sujet pour revenir aux détraqueurs et aux patronus, demandant qui était capable d'en produire. Will soupira légèrement, il avait espérer apprendre un nouveau sort, pas une revue des compétence même si le patronus était évidemment des plus utile. Le jeune homme avait apprit récemment à en produire, notamment pour pouvoir s'en servir de messager mais également et surtout par curiosité, s'étant toujours demandé de quoi le sien aurait l'air.

Une Gryffondor se proposa mais sa voix était légèrement hésitante, première fois ? Ou peut-être avait-elle des difficultés et souhaitait s'entraîner ? C'était une bonne idée même si le vert et argent doutait que leur professeur ait le temps de les faire tous passer afin qu'ils le maîtrisent d'ici la fin du cours, c'était simplement impossible. Lui-même avait mis des semaines avant d'y parvenir et encore, il ne l'avait jamais fait face à des Détraqueurs, pas même face à un épouvantard qui aurait pris cette apparence.

*C'est une bonne idée d'entraînement ça d'ailleurs... Gaby pourrait m'y aider puisque c'est cette forme que prend son épouvantard.*

Toutefois l'ennui menaçait de s'installer de nouveau chez le serpent s'il n'agissait pas rapidement. Le jeune homme ferma alors les yeux tout en s'emparant de sa baguette sans toutefois la brandir, il ne souhaitait pas attirer l'attention pour le moment. Fouillant dans ses souvenirs à la recherche de cette sensation, pas une simple gaietés mais un moment de pure joie, de véritable bonheur. Visiblement la victoire de sa maison lors de la coupe des quatre maisons ou de la coupe de Quidditch ne suffirait pas.

*Non... Ah, oui ça c'est bien mieux...*

S'en même s'en rendre compte, William s'était mis à sourire. Le Serpentard ouvrit les yeux et leva sa baguette, il était temps de se donner en spectacle.

"Spero Patronum !"

Un corbeau argenté s'envola aussitôt, faisant le tour de la salle avant de se poser sur le dessus du tableau noir durant un instant, déployant de nouveau ses ailes pour s'envoler vers son maître la seconde d'après. Le Patronus se volatilisa alors qu'il atteignait la main du serpent, il n'était pas resté plus de dix secondes et pourtant le jeune homme était essoufflé, Will avait oublié que se sort était si coûteux.

L'ambition de Lightstorm fût vite balayée par un élève de serpentard qui lança la formule et fit apparaître un corbeau argenté devant les yeux ronds de la gryffondor. Non, en effet, il valait mieux ne pas tenter le coup et s'abstenir pour ne pas devenir la risée de la classe comme sa condisciple Marathil...
*Oui c'est ça, il vaut mieux t'abstenir de te donner en spectacle, surtout si c'est pour rater ton coup*
Baissant la tête, elle fixa son parchemin, puis lança un regard à son frère et décida de rebrousser chemin.
-Finalement , Monsieur, je crois que, que, non en fait, désolée...
Balbutiant et essayant de contenir sa gêne, Kimberly espérait avec foi, que son professeur aurait compris. Malgré sa bonne volonté, elle voyait bien, sur le visage de son camarade de classe, que le sortilège demandait beaucoup d'efforts et de concentration. Ce n'est donc pas en quelques minutes que Lightstorm réussirait à faire un patronus corporel comme lui.
Tout ce qu'elle arrivait à faire c'était un filament blafard qui s'effaçait et disparaissait en quelques secondes. Essayant de prendre contenance, elle se mit à griffonner sur son parchemin et mettait tous ses espoirs dans le fait que personne ne lui demande d'essayer ou même, que personne ne lui parle jusqu'à la fin du cours. Les joues rosies de honte et la tête touchant presque la table, elle attendait que l'heure passe au plus vite.

Jagang poursuivait son cours, répondant aux questions, ajoutant des informations. Kyara prenait tout en note lorsque le professeur demanda à ses élèves s'ils arrivaient à faire un patronus corporel. La brune savait en faire un depuis longtemps. Elle avait eu du mal pour y arriver, mais c'était compris dans la formation de phénix. Ils se servaient souvent des patronus pour faire passer des messages et même si Kyara n'était plus dans l'ordre, elle savait toujours en faire, ce n'était pas si dur quand savait comment s'y prendre. Plus on s'y entraînait et plus il était simple d'y arriver.

La serpentard resta d'abord silencieuse curieuse de voir combien d'élèves en étaient capables. Une gryffondor leva alors la main et proposa de faire une démonstration. William, un serpentard n'attendit pas l'autorisation de Jagang et se lança faisant apparaître un corbeau qui resta quelques secondes avant de s'effacer. La gryffondor en voyant cela fit subitement rebrousse chemin. Au moins elle avait le mérite de savoir retourner à sa place quand elle le devait. Levant la main, Kyara prit alors la parole à son tour.

- J'y arrive aussi.

Ce fut ses seuls mots, elle n'avait pas envie de se la jouer comme le West en faisant une démonstration. En outre, elle ne voulait pas montrer son phénix sans avoir une bonne raison, comme la demande du professeur. Le phénix ne représentait pas l'Ordre, mais le fait que malgré toutes les épreuves qu'elle avait enduré : les combats, la mort, les blessures, elle avait toujours réussi à s'en remettre. Son phénix représentait sa détermination.

Bon je suis d'accord pour les Détraqueurs et les Epouvantards, ils font bien partie de la catégorie d'attaque. Ils ne cherchent nullement à défendre. Pour le patronus, il fait partie de la catégorie de défense. Il sert à nous protéger des Détraqueurs, il n'attaquera jamais de lui même, seul le sorcier qui le contrôle peut lui dire d'attaquer, mais il repoussera seulement les Détraqueurs, il ne pourra pas s'en prendre à autrui.

Je me mis à noter ce que le Professeur racontait. On ne savait jamais, cela pourrait peut-être un jour se révéler utile... Mais j'en doutais. Honnêtement, moi, quand une créature m'attaquait, je ne réfléchissais pas trois heures à la catégorie d'esprits à laquelle elle appartenait ou pas. Il n'y avait pour moi que deux catégories: les créatures simples, dont je pouvais m'occuper seule, et les dangereuses, pour lesquelles l'appel à un ami était l'option recommandée.

Je vais vous montrer qu'un Fantôme peut attaquer. Je ne parle pas d'attaque physique, mais d'attaque morale. Je suis dans une maison, et là un Fantôme me harcèle jour et nuit, il me chuchote des mots des histoires, etc... Au final, il va ruiner ma capacité de réflexion, il va me mettre à bout et il aura gagné. Lancer un sortilège quand on dort est très difficile. Je dirai que les Fantômes sont les créatures éthérées les plus difficile à affronter. Certes leur attaque est longue, mais au final si on ne peut s'en débarrasser, ils gagnent. J'espère que je me suis bien fait comprendre.

Tout à coup, je ne voyais plus Nick-Quasi-Sans-Tête de la même façon. Même si je ne voyais pas ce qui pourrait le pousser à me torturer de la sorte... Je ne comptais pas lui en donner un jour l'occasion!

Bon, la seule chose qui est là pour nous défendre contre les Détraqueurs est le Patronus. Qui sait produire un Patronus corporel?

What? Minute papillon... On n'était pas en train de parler des Fantômes? Qu'est-ce qu'il nous faisait là, De Maldor?

Une Gryffie se proposa pour réaliser le sortilège, puis West le vert le lança. Un corbeau se mit à voleter dans la classe, avant de venir se poser sur la main du lanceur et de s'éteindre. Il avait tenu à peu près une dizaines de secondes, ce qui n'était pas si mal pour un Patronus corporel. Néanmoins, j'étais capable de bien mieux. Depuis mon lamentable échec au cours de Warren (et en partie grâce aux conseils de cette folle), je m'étais améliorée de manière spectaculaire et je parvenais maintenant à produire un Patronus presque parfait.

Lightstorm (je ne parvenais pas à retrouver son prénom) se dégonfla, affirmant qu'elle était incapable de renouveler l'exploit de William. Puis Blanchet déclara qu'elle en était capable, sans pour autant le prouver. Ne voulant pas être en reste, mais sans pour autant faire surgir mon renard argenté, j'affirmai d'un ton nonchalant:

Je peux le faire aussi.

Je me demandais si c'était également le cas de ma petite sœur, chose qui m' aurait étonnée. Elle n'était qu'en cinquième, et le Patronus était une magie difficile à maîtriser... Mais à quoi ressemblerait l'expression animale du souvenir le plus heureux de ma jeune frangine? J'étais bien avide de le savoir.