Les équipes s'étaient lancés, chacune de leur côté, dans les dédales que tu leur soumettais. Tu observais la scène des airs, tentant toujours de ne pas trop t'attarder sur un groupe en particulier, afin de pouvoir agir plus rapidement si jamais une équipe rencontrait des difficultés particulières. Tu faisais d'ailleurs particulièrement attention à ne pas trop survoler la pièce centrale, afin de ne pas trop donner de point de repère aux étudiants qui lèveraient les yeux en quête d'un indice de ta part.

L'équipe de Sue, Jennifer, Sasha et Gabriel avait été la première à se démarquer, ton ancienne partenaire de Quidditch usant vraisemblablement du même sortilège que tu avais utilisé pour guider les gens en cours, le flambios, afin de retrouver son chemin. C'était très malin, et très arrogant d'une certaine façon. Tu ne doutais pas que la préfète connaissait la durée de dix minutes du fameux sortilège, ce qui signifiait que la Bleu et Bronze avait assez confiance en ses capacités, et celles de ses compagnons, pour croire qu'ils viendraient à bout du labyrinthe en moins de dix minutes. Un large sourire s'afficha sur ton visage alors que tu pouffais, tu la reconnaissais bien là.

-Sacré Sue, avais-tu murmuré pour toi-même.

Puis, le groupe numéro 4 s'était également démarqué en se séparant en deux petits groupes, quelque chose qui n'avait rien de surprenant. Depuis que tu avais élaboré cette partie pratique, tu te demandais si une équipe aurait l'audace de se séparer, et les étudiants les plus vieux avaient tout avantage à adopter pareille stratégie, comme ils étaient forcément plus indépendants les uns des autres. C'était d'ailleurs pourquoi c'était eux qui avaient hérité de ce que tu croyais être la section la plus ardue du labyrinthe, même si aucun de tes obstacles ne semblait leur barrer la route très longtemps.

C'était également le cas de l'équipe des plus jeunes, celle portant le numéro 1. À ta grande surprise, celle-ci s'était très rapidement organisée, suivant vraisemblablement le leadership de la demoiselle aux papillons de papier, Alice. Ils avaient en effet adopté la stratégie de longer le même mur, afin d'éviter de se perdre. C'était astucieux, considérant le fait qu'ils étaient dans un labyrinthe, d'autant plus que ce dernier ne permettait pas de tourner en rond, une information que les étudiants avaient pu décrypter lorsque tu leur avait révélé que les quatre sections du labyrinthe ne communiquaient qu'en son centre, là où ils devaient se rendre. La manoeuvre t'impressionna, et tu te surprenais à espérer qu'ils arrivent à dépasser les autres équipes, même s'ils étaient encore assez loin du but. Ce serait après tout une belle leçon d'humilité pour les étudiants plus âgés.

La dernière équipe à s'être lancé, celle de l'acrobate de service et de miss Fleury, performait moins bien que les autres, sans grande surprise. Par contre, chose à laquelle tu ne t'attendais pas, le Bleu et Bronze semblait mener le bal et ne semblait pas avoir eux de difficultés à venir à bout de leur premier obstacle. Il avait peut-être plus de Bleu et Bronze en lui qu'il n'y paraissait au premier regard.

Tu continuais de décrire des cercles au-dessus de la pièce, veillant à ce que personne ne se blesse lors d'une mauvaise tentative d'un Open Sesame, le sortilège qui t'avait fait légèrement hésiter pour cette partie pratique. Tu gardais également un oeil sur d'éventuels étudiants qui se déclareraient perdus, mais comme les couloirs ne tournaient jamais en rond, tu doutais que quiconque manque d'orientation à ce point.

Les choses commençaient à devenir intéressantes, alors que les équipes commençaient à s'approcher dangereusement de leur but. Elles ignoraient logiquement la progression des équipes rivales, et pourtant se donnaient à fond pour arriver en première place. De ta position surélevée, le spectacle qui s'offrait à toi était assez agréable à voir, non pas parce que des étudiants tombaient sur des culs-de-sac et devaient rebrousser chemin, mais parce que la grande majorité des équipes ne semblaient pas baisser les bras malgré la tâche à accomplir, ou les échecs essuyés. Tu pouvais également clairement voir des individus s'imposer en leader, et ça faisait toujours plaisir à voir; tu espérais avoir le plaisir de les revoir dans tes prochains cours.

D'ailleurs, une étudiante qui avait attiré ton attention depuis sa proposition de sortilège assez particulière, Riley, semblait plus déterminé que quiconque à sortir première de cette épreuve, courant à toute vitesse dans les couloirs du labyrinthe après s'être heurté à un cul-de-sac. Sa détermination n'allait cependant pas la sauver, car alors que cette dernière brisait la serrure de l'avant-dernière porte séparant son équipe de la fameuse salle des coffres, l'équipe numéro trois faisait son entrée dans cette dernière pièce, et Jennifer donnait la victoire à son équipe en ouvrant le coffre de son équipe.

Un bruyant "pop" sonore s'était fait entendre, alors que le mécanisme interne du coffre était vaincu par le sortilège. Le couvercle du coffre en question avait alors pivoté, laissant s'échapper du coffre une gerbe de lumière verte, qui s'était élevé vers le plafond. Il s'agissait d'un Periculium Condicionalis que tu avais apposé sur chaque coffre afin d'avoir un signal visuel pour t'assurer de ne pas rater l'ouverture du premier coffre.

Tu avais hoché légèrement la tête de gauche à droite, en signe d'une légère désapprobation, alors qu'un sourire s'affichait de nouveau sur ton visage. L'équipe de Sue venait de terminer première. Tu aurais vraiment désiré que ceux de l'équipe numéro un y arrivent avant les autres, mais le destin avait fait en sorte que tu devrais attendre à un prochain cours pour voir pareil exploit. Ils s'étaient tout de même bien débrouillés jusqu'à présent, les plus jeunes.

Tu avais donc rejoint la pièce centrale, y atterrissant temporairement afin de valider la première place des vainqueurs, et de leur remettre leur prix en échange de ce qui se trouvait dans le coffre : un gallion que tu avais quelque peu métamorphosé pour que celui-ci reflète davantage la matière de ton cours; deux baguettes entrecroisées d'un côté, et le numéro du coffre de l'autre. La pièce de monnaie était surtout présente afin de ne pas leur laisser découvrir un coffre complètement vide lors de leur complétion de la partie pratique. Les prix se trouvaient dans ton sac extra-dimentionnel. Il s'agissait de Canifs magiques que tu avais fait venir de chef Barjow & Beurk. Tu étais persuadé que la directrice de l'école n'aurait pas apprécié que tu donnes à quatre de tes étudiants des instruments capables de déverrouiller n'importe quelle serrure ou de défaire n'importe quel noeud, mais tu faisais bien ce que tu voulais de tes cours, et si ça pouvait motiver les étudiants à participer, c'était un bien faible prix, d'autant plus qu'il ne s'agissait pas d'objets interdits à la vente aux mineurs.

-Toutes mes félicitations, vous avez vaincu avec brio ce labyrinthe, avais-tu dis à l'endroit des membres de la troisième équipe, alors qu'une porte à ta droite était réduit violemment en morceaux, révélant les membres de la quatrième équipe qui talonnait de peu les vainqueurs. Si vous voulez bien me remettre le contenu du coffre, vous vous méritez tous un Canif Magique pour avoir été la première équipe à compléter cette partie pratique.

Un second "pop" sonore également accompagné d'une gerbe de couleur verte t'indiquait que Riley avait réussi son sort, et que le coffre numéro quatre venait d'être ouvert à son tour. Tu t'étais alors retourné vers les ainés de la classe avant de les féliciter pour leur effort : "Il s'en est fallu de peu! Félicitations pour votre seconde place, vous avez pratiquement fait un sans faute, c'est excellent, encore quelques instants et je vais vous libérer, profitez-en pour vous reposer un peu." Tu avais dit tout cela alors que d'une main tu cherchais dans ton sac les fameux prix à décerner. Après avoir retrouvé leur trace du bout des doigts, tu en avais sorti un, le tendant à la première personne de l'équipe numéro trois qui voudrait bien le prendre.

-Votre prix, vous l'avez mérité. Paroles accompagnées d'un bref regard pour la préfète de ta maison. Il faudrait qu'un jour elle ne termine pas première dans quelque chose, parce qu'à force, sa tête n'allait plus passer dans les cadres de porte. Tu pouffais intérieurement, affichant un sourire amusé.