{SS} Salle d'Entrainement n°1

Le sortilège de l'ancienne élève du cadet Aëndal devint un cluster, de plus en plus pesant dans sa tête.

Contre toute attente, aussi improbable que cela avait pu paraître, l'attaque désespérée porta ses fruits. La sifflement auquel Mateo commençait à ne plus tant résister cessa, laissant une étrange impression de vide dans sa tête.

- AGUAMENTI !

La réponse logique et efficace à l'attaque précédente. Les deux sortilèges se frappèrent de plein fouet, produisant un jeu de sons et de lumières assez impressionnants. D'un coup de baguette supplémentaire, le grand homme fit jaillir non plus une série de projectiles enflammés, mais un flot continu d'une matière qui avait l'apparence d'une lave très fluide, mais qui, lorsqu'il rencontrait le puissant jet d'eau, s'évaporait ou contournait ce dernier sur quelques centimètres sous la forme de petites flammes avant de s'éteindre.

Même si elle ne l'avait probablement jamais su, l'Incendio était sûrement le sortilège que son ancien professeur maîtrisait le mieux. Relativement confiant sur ce point, mais toujours à l'affut de la moindre contre-attaque, il se tenait droit, de profil, le bras tendu, la tête tournée vers le lieu de rencontre des deux éléments. L'expression sur son visage avait changé. Il n'était plus crispé. Contrastant avec son attaque, son regard était assez froid. Les lumières se reflétaient dans ses yeux.

En quelques secondes, le feu prit l'ascendant sur l'eau. Le lieu de contact des deux attaques se rapprocha de plus en plus de demoiselle Clark. Mateo commençait à peiner, le sortilège lancé à pleine puissance étant assez fatiguant. Il ne faiblit néanmoins pas, persuadé qu'elle le ferait avant lui. Tout à coup, la défense cessa, et le jet enflammé vint s'écraser contre le mur qui se trouvait derrière la jeune femme. Le cœur du Directeur de la Grande Maison d'Helga se resserra. Son bras trembla légèrement. Il retint sa respiration

La fumée noirâtre provoquée par le puissant Incendio se dissipa peu à peu. Lily apparut. Il expira lentement, rassuré. Sans plus attendre, il pointa sa baguette d'argent sur elle. Soudain, chose assez déstabilisante pour l'homme à la longue chevelure rouge bordeaux, une seconde demoiselle Clark, elle aussi cachée par cette masse ténébreuse à l'odeur de pierres brûlées, apparut, à plus ou moins un mètre de l'autre. Par réflexe, il pointa sa baguette sur cette nouvelle apparition. Les deux Lily avancèrent lentement vers lui. Il fit quelques pas en arrière, braquant tour à tour les deux jeunes femmes à tout point identiques.

- Vous êtes impressionnante ma chère.

Il avait un instant hésité parler au pluriel. Certes, il n'y avait qu'une Lily, mais ne parler qu'à elle en ne sachant à qui s'adresser était assez désagréable. Elles continuèrent d'avancer. La distance entre elles et lui n'était plus que d'une dizaine de mètres. Mateo se remit à reculer, à la même vitesse que ses ennemies avançaient.

- Je ne sais si cela était intentionnel, mais vous avez trouvé l'un de mes points faibles. Je ne crois pas au hasard, et je n'ai aucune confiance en la chance.

Le ton de sa voix avait changé. Les phrases étaient quelque peu saccadées. Ses yeux, ainsi que sa baguette, ne cessaient de passer de l'un à l'autre, de façon de plus en plus affolée. Il s'arrêta. A quelques centimètres derrière lui se trouvait la paroi de la salle. Il fallait agir... Il devait cibler une des deux demoiselles Clark, en espérant que celle-ci soit la bonne. Dans le cas contraire, il perdrait de duel.

- Stupéfix.

Il avait fait un geste vif du poignet, et avait visé celle qui se trouvait à droite. L'éclair rouge fila dans l'air encore chaud en direction de sa cible.

[HRPG] Pile, le sortilège atteint la vraie Lily Clark. Face, le clone est touché. [/HRPG]

Le membre 'Mateo Aëndal' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Pile ou Face' :
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E

t puis l’attente. L’attente de l’attaque, d’une quelconque action de Mateo Aëndal.

D’un coup d’œil, Lily aperçu son double, qui la regardait également, comme si il s’agissait d’un miroir. Pourtant, le clone était loin d’être une image. Elle semblait presque humaine, copiant à merveille les gestes, les expressions de sa créatrice. Cependant, au moindre sort, au moindre impact, le doux mirage se volatiliserai. Mais pour l’instant, il était impossible de savoir laquelle des deux Lily était la fausse. Pourvu que le jeune homme s’y laisse prendre…

- Vous êtes impressionnante ma chère. Je ne sais si cela était intentionnel, mais vous avez trouvé l'un de mes points faibles. Je ne crois pas au hasard, et je n'ai aucune confiance en la chance.

Les deux jeunes femmes esquissèrent le même sourire en coin. Pour la première fois, Mr.Aëndal hésitait.

Le clone et la sorcière continuaient imperceptiblement à avancer, tandis que Mateo reculait, de plus en plus proche du mur de pierre. Il devait agir vite.

Le dos du professeur heurta la surface froide de la façade. Le temps de réflexion, le court répit qu’il s’était octroyé, s’était écoulé. Il semblait toujours indécis cependant, ses yeux passant de l’une à l’autre des Lily, dans l’espoir peut-être de déceler un signe, un indice, qui lui permettrait de trancher, d’attaquer.

Les deux jeunes femmes se tenaient maintenant à moins de deux mètre de Mr.Aëndal. Le silence se faisait de plus en plus pesant, la concentration des deux partis atteignant son paroxysme.

L’homme leva enfin sa baguette, doucement, la pointant à l’exact milieu du cercle que décrivaient les deux clones. Avait-il choisit sa cible ? Les deux Lily soulevèrent légèrement leur baguette…

La baguette de Mateo fendit alors l’air, se pointant vers une des Lily.

-

Stupéfix.

Murmura-t-il simplement.

L’éclair rouge heurta Lily en pleine poitrine, son visage encore habité par une expression de franche surprise. Le clone disparu dans un volute de fumée noirâtre. La vrai Lily vacilla, et s’effondra de côté, sur le sol glacial, la Stupéfixion l’empêchant d’amortir sa chute. Sa baguette s’échappa de sa main entrouverte, sans force, et ricocha sur le sol avant de s’immobiliser à quelques mètres, simple morceau de bois inoffensif échoué sur la pierre blanche.

Inconsciente, blessée, la jeune fille, les yeux encore écarquillés, resta étendue sur le sol, telle une poupée brisée. Vaincue.

L'éclair rouge atteignit la Lily que Mateo avait choisi de viser. L'autre disparut en un petit nuage d'une étrange fumée. L'impact du sortilège déséquilibra la nouvelle recrue de l'Ordre du Phénix, qui tomba sur le côté, incapable de faire le moindre mouvement sous l'emprise du Stupefix. Le choc fut, à ce que l'on put entendre, assez violent.

D'un coup de baguette, l'homme à la longue chevelure couleur cinabre fit s'envoler vers lui celle de la jeune femme défaite. Il l'attrapa au vol, et la glissa précautionneusement dans sa poche. Il s'avança enfin vers demoiselle Clark, et s'accroupit à son niveau. Le diagnostique fut rapide : Évanouie, aucun membre fracturé. De gros picotements au réveil, par contre. Tout échec a un prix. Celui-ci, moindre, lui enseignerait beaucoup, Mateo en était convaincu.

- Enervatum.

Les muscles de la jeune femme toujours inconsciente se relâchèrent. Le cadet Aëndal prit soin de traiter les quelques blessures légères de demoiselle Clark à l'aide de sortilèges divers. Ce n'était évidemment qu'une ébauche de soins. La suite allait probablement se faire dans la salle de repos, où un certain nombre de végétaux aux propriétés médicinales avaient été disposés par ses soins.

Un bras au niveau de son dos, l'autre sous ses jambes, il souleva Lily. D'un pas lent, il la porta vers la sortie de la salle d'entrainement, encore chaude et enfumée suite à un duel bref mais intense.

Après sa dernière ronde de service à l'école de magie, Perceval avait prit le temps de lire son courrier et de se faire une raison. Il était accepté au sein de l'ordre du Phénix... Et la seule indication qu'il avait eut avait été de se rendre au Quartier Général de l'Ordre. Heureusement, un plan des lieux et l'adresse lui avait été remit ainsi que la manière de s'y introduire. Il a cape d'invisibilité qu'il n'avait plus utilisé depuis le temps qu'il avait été préfet des Serpentard et la rangea dans une poche intérieure de son grand manteau-cape noir. Vaut mieux prendre trop de précaution que pas assez pensa t-il.

Le jeune homme, faut le dire, était quelque peu anxieux, pour sa première visite dans le QG secret de l'Ordre... Surtout qu'il ne savait pas qui il allait rencontrer en ces lieux. Sorti du périmètre de sécurité anti-infiltration de Poudlard, il transplana non loin de l'adresse qu'il avait reçu et chercha "l'habitation" numéro 23. Bien évidemment, il ne vit ni ne trouva rien. C'est seulement quand il fut retrouvé le mot de passe qu'on lui avait communiqué qu'il vit la bâtisse sortir de son secret. Actarius ne perdit pas de temps et entra dans le batiment, suivant les indications et le plan qu'il avait sans jamais croiser personne.

Sa petite ballade dans ce lieu tout bonnement inconnu s'acheva lorsque le plan qu'il suivait, sur lequel il était représenté par un point noir, marqua qu'il était arrivé. Le sorcier se trouvait face à une porte close. Il avait pour indication d'y accéder et il se mit donc en marche de le faire, plein d'appréhension. Il ouvrit lentement la porte jusqu'à avoir vu sur une salle sans conteste faite pour s'entrainer... Spacieuse et équipée; sobre et bien éclairée... Il entra dans la pièce et referma la porte derrière lui. Le parchemin qui lui servait de plan frémit entre ses doigts et s'enflamma, se consumant jusqu'à n'être plus que cendres alors qu'il l'avait laissé tomber contre terre, sous l'effet de la surprise. La bêtise! Lui qui n'avait pas mémorisé le chemin qu'il avait suivit pour arriver à cette salle, il allait se retrouver prit au piège si jamais personne ne se présentait à lui... Enfin, espérons qu'il était bien dans le repère de l'ordre ou, fallait pas chercher, il était foutu!

*Tsss...*

Il natta ses cheveux noirs de jais en une longue et fine queue de cheval et se tint prêt à dégainer sa baguette pour se protéger...

Recroquevillée sur l'assise de sa fenêtre qu'elle avait généreusement rembourrée à l'aide de coussins et de couvertures, Eladora contemplait la rue d'un air pensif, avec la sensation jubilatoire de se savoir à l'abri de tous les regards. La voisine s'agitant encore dans sa cuisine, les rares passants sur le trottoir, ll'homme se brossant les dents dans sa salle de bain ; elle pouvait tous les voir sans exception, tout en n'étant vue de personne. La nuit était tombée depuis quelques heures, et tous les Phénix, mis à part elle, dormaient déjà. De son côté, elle s'enfilait café sur café, les paupières lourdes et l'esprit embrouillé. Elle aurait donné n'importe quoi pour pouvoir aller se coucher, tout en sachant très qu'il n'en était pas question. De toutes les manières, une fois que son détecteur de présence se déclencherait, elle serait aux aguets. En effet, la raison de sa fausse insomnie n'était autre que l'arrivée imminente de leur nouvelle recrue, Actarius. Dès lors qu'on lui avait annoncé qu'il avait été accepté dans les rangs des Phénix, elle avait accouru dans le bureau de Nathalie pour la supplier de la laisser l'entrainer. Ainsi, après avoir fermé la boutique, la jeune Eladora s'était rendue au QG pour y dîner en compagnie des autres Phénix, et une fois que tout le monde fut couché, la jeune femme s'attela à ne pas s'endormir, en attendant en bougonnant l'arrivée de son collègue. Rien que pour l'avoir fait attendre si longtemps, il risquait de s'en prendre plein la vue. Car il n'était pas question qu'il se repose, pas même un instant, à son arrivée.

Tout en riant intérieurement en repensant au petit scénario qu'elle avait imaginé pour l'entraînement d'Actarius, la jeune femme songea que le calme qui régnait sur le QG était presque anormal, trop pesant. Cette maison toujours si pleine de vie semblait comme morte, une fois la nuit tombée, et Eladora fut presque tentée d'aller vérifier si, justement, ses habitants ne l'étaient ps aussi. Pauvre idiote, il est presque une heure du matin, ils ne sont pas morts, ils sont juste censés, contrairement à toi. La jeune femme secoua la tête d'un air dépité, se moquant vaguement d'elle-même - pourquoi avoir tant insisté pour faire cet entraînement ? - avant de descendre d'une impulsion du rebord de sa fenêtre et de se diriger vers son armoire. Si elle ne passait pas énormément de temps dans cette chambre, il y restait toujours quelque chose d'elle-même, comme une présence ou une marque. Peu importait depuis combien de temps elle n'avait plus passé une nuit au QG de l'Ordre, cette chambre gardait toujours ce petit quelque chose de vivant, qui signalait à n'importe que cette pièce était occupée. Des photos qui s'animaient joyeusement recouvraient les murs ; des vêtements traînaient sur le bord du lit ou sur le dossier d'une chaise ; le parfum piquant et frais qu'elle laissait toujours dans son sillage était omniprésent, dans les draps, incrusté dans le papier-peint ou dans le placard. Un sourire illumina le visage de la jeune femme, tandis qu'elle songeait qu'il n'y avait guère qu'ici qu'elle se sentait réellement chez elle, entourée de personnes qui, au fur et à mesure, avaient fini par faire pleinement partie d'elle-même. Tandis que son appartement au-dessus de la boutique lui était trop impersonnel, les murs de la maison qu'elle partageait autrefois avec Louisanne semblait toujours répercuter les cris qui avaient peuplé leurs disputes et le claquement de la porte la dernière fois qu'elle avait passé le seuil de la demeure. Peut-être se sentirait un jour réellement chez elle, dans un maison qu'elle aurait, ne savait-on jamais, achetée avec Evan, mais pour l'instant, son seul home sweet home semblait être le 23, chemin de la Salamandre Grise. Chaque pièce embaumait l'odeur des cookies de Mione, de l'encens de l'une ou des cigarettes d'un autre ; presque à chaque fois qu'une réunion s'y déroulait, ou que tout simplement plusieurs Phénix s'y croisaient, il y régnait toujours une ambiance joviale, chaleureuse et détendue, quel que soit leurs problèmes actuels.

Après avoir retiré les vêtements relativement chics qu'elle avait porté lors de son service à la boutique, Eladora passa un vieux jean déchiré et, un débardeur noir et une chemise bleu claire bien trop grande pour elle qu'elle laissa ouverte et dont elle remonta les manches. Puis la jeune femme s'attacha les cheveux en une queue de cheval bien haute ; elle était fin prête à combattre, il ne manquait plus qu'Actarius. Quelques minutes plus tard, le détecteur de présence relié à la porte d'entrée émit quelques sons discrets et Eladora se rendit sans bruit à l'étage inférieur, sa baguette à la main. Là, elle aperçut la silhouette familière d'Actarius qui pénétrait, comme on le lui avait indiqué, dans la salle d'entraînement. Un léger picotement, signe d'une lente montée d'adrénaline, parcourut l'échine de la jeune femme ; elle avait terriblement hâte de mettre son petit plan à exécution. Elle y avait pensé si souvent depuis qu'on l'avait chargée de l'entraînement de son collègue... Un sourire amusé aux lèvres, Eladora le suivit dans la grande pièce spacieuse et ferma la porte derrière elle sans se faire remarquer par Actarius. En guise de bonjour, elle fit clignoter les lumières de la pièce d'un discret coup de baguette dans son dos, puis elle éclata de rire, avant d'aller rejoindre son collègue au centre de la pièce. Comme d'ordinaire, elle lui claqua deux bises affectueuses sur les joues, avec toutefois, cette fois-ci, une idée bien précise en tête. Il ne se méfierait sans doute pas d'elle . Personne ne se méfiait réellement de la gentille Eladora, le belle jeune femme amoureuse des animaux - comment aurait-on pu avoir peur d'une femme comme elle ? Et c'était justement là toute l'erreur de ses adversaires : elle était plus coriace et futée qu'il n'y paraissait.

- Bonsoir Actarius, et bienvenue ! J'imagine que tu dois être un peu étonné, mais... tu n'es pas au bout de tes surprises, acheva-t-elle en un murmure, son sourire s'évanouissant se faisant. C'était là que son plan commençait. Sur ce, comme si elle avait voulu l'étreindre pour lui souhaiter la bienvenue, elle glissa ses bras autour de ses épaules, dirigea sa main tenant sa baguette vers son dos et murmura : Réflexes, mon cher...

Eladora lui laissa le temps de réagir, elle pensa un "Convulso Crispo" et éclata de rire s'écartant précipitamment d'Actarius. Elle tournoya sur elle-même pour transplaner de l'autre côté de la pièce, avant de lui envoyer un second sort, "Gastronauseus", dans le dos. Oh bien sûr, c'était lâche, de le prendre ainsi par surprise. Mais pour le moment, elle jouait le rôle du méchant, et les Mangemorts se foutaient pas mal d'être lâches ou non, de respecter les règles ou non. Alors il fallait jouer fort, jouer pour de vrai... et elle aimait bien torturer un peu les nouvelles recrues, juste pour s'amuser et inverser les rôles. Riant toujours aux éclats, la jeune femme eut un regard flamboyant, puis, l'air de l'attirer du bout des doigts, elle fit signe à son collègue.

- Allez, Actarius, ce n'est pas grand-chose, montre-moi de quoi tu es capable.

Perceval attendait... attendait... Et attendait encore... Il se demandait s'il ne s'était pas planté, même s'il savait pertinemment bien qu'il était au bon endroit, ayant suivi à la lettre le regretté plan qu'on lui avait donné. Bien que n'étant pas de nature suspicieuse, il finit par dégainer sa Baguette par "excellence". Ca ne faisait même pas cinq minutes qu'il était arrivé et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se sentir en situation de faiblesse, même en se disant qu'il était dans le Quartier Général de l'Ordre du Phénix -enfin, cela, il restait encore à le confirmer.

Se tenant inébranlablement sur ses gardes, il entendit des pas se rapprocher petit-à-petit et serra aussitôt sa baguette entre ses doigts. Il resserra sa prise sur son bâton magique lorsque la poignée de la porte fut tournée et que cette dernière s'ouvrit, laissant passer une jeune homme qu'il ne connaissait que bien... Eladora! La gérante de la boutique d'Animaux Magiques à laquelle il travaillait... Il n'aurait jamais imaginé, et ne l'avait d'ailleurs point fait, qu'elle pourrait être membre d'une quelconque organisation secrète et encore moins de l'Ordre.

Bonsoir Eladora, siffla t-il en un presque-murmure tandis que ses lèvres s'étiraient en un mince sourire.

Bien évidemment, il alla à sa rencontre et lui rendit les bises qu'elle lui fit, comme ils en avaient l'habitude depuis peu. Il avait bien remarqué qu'elle avait sa baguette en main lorsqu'elle était entrée dans la pièce mais n'y avait pas prêté grande attention à cause de son étonnement premier. Toutefois, retombant sur ses réticences premières, il sursauta -mentalement parlant- et se demanda s'il n'avait pas tord de laisser une potentielle ennemie l'approcher ainsi. Sentant le souffle de la jeune demoiselle sur sa peau, parce que plutôt sinon trop proche de lui, sa raison défaillit lorsqu'il sentit le bout de sa baguette dans son dos et qu'elle parla de nouveau. Ni une, ni deux, jouant sur la force physique qu'il possédait, le jeune homme écarta vivement le bras de son adversaire. Même s'il avait eut le bon réflexe -modifiant de force la trajectoire du sortilège- il était bien conscient que ce n'était pas au bon moment. Il perçu bien le temps qu'elle laissa entre sa phrase pleins de sous-entendus et l'utilisation de son sortilège. Elle l'aurait eut par on ne sait qu'elle sortilège si elle l'avait vraiment voulu. Il était vraiment pitoyable...

Plonger dans ses élégantes réflexions, Actarius n'entendit pas même le bruit que son transplanage avait produit, qu'il se prit un autre sortilège arrivé dans son dos. Le jeune sorcier se trouva plié en quatre, entrain de rendre le repas qu'il avait prit avant de venir en ce lieu. Enfin, repas... Ce n'était que de l'eau et du lait. -Savoir qu'il devait se rendre à l'Ordre lui avait bouché l'appétit-. Quand il se fut calmé, il se releva et fit disparaître les traces désagréables que ce sortilège mesquin avait laissé puis lança un regard un brin désapprobateur à Eladora en lâchant un sourire quelque peu amer.

Non, ce n'est pas grand chose comme tu dis. Et je ne sais pas vraiment si tu es "la" Eladora que je connais, mais je vais pas y aller de main morte.

Il n'appréciait que moyennement de se faire prendre par surprise et encore moins de se faire prendre par derrière, mais il avait bien compris que la compassion n'était pas de mise dans cette pièce, ni toute autre démonstration d'affection. Se déplacement autour de la demoiselle sur une trajectoire circulaire imaginaire, il pointa sa baguette au pied de la jeune fille et fit jaillir un gros reptiles vénéneux à l'aide d'un Serpentsortia, lui ordonnant par la suite, en Fourchelang, de s'attaquer à elle. Il se doutait bien qu'il jouait l'une de ses cartes les plus précieuses en usant de son don de Fourchelang, mais il se fit une raison, se disant que sa en valait le coup. Tandis que le serpent l'occupait, il lança un Aguamenti en plein sur elle... Enfin, si elle ne l'évitait pas, elle serait bien trempée!

- Non, ce n'est pas grand chose comme tu dis. Et je ne sais pas vraiment si tu es "la" Eladora que je connais, mais je vais pas y aller de main morte.

Les deux jeunes gens se contemplaient dans un face à face silencieux, plein de tension et de questions. La jeune femme savourait la méfiance qu'elle devinait dans les yeux de celui qui, occasionnellement, serait son adversaire pour les minutes à venir. Elle avait semé le trouble dans son esprit dès son arrivée, et il n'était pas près de cesser de se poser des questions au sujet de celle qu'il avait en face d'elle - après tout personne ne pouvait actuellement lui garantir qu'il se trouvait au bon endroit, encore moins que la brunette était bien l'Eladora qu'il connaissait. La situation, cette manière de torturer l'esprit du jeune homme, avait quelque chose de particulièrement amusant, qui ne cessait de réjouir Eladora. L'adrénaline circulait déjà dans ses veines, l'emplissant d'une énergie inattendue pour l'heure tardive. Si son premier sortilège n'avait pas touché son adversaire, le second ne l'avait pas loupé, et Actarius se remettait maintenant d'une joyeuse crise de vomissement. Un peu sonné, il avait mit un certain temps à recouvrer ses esprits et à localiser la brunette, qui s'était dissimulée dans son dos, avant de riposter et d'attaquer à son tour. Il pointa sa baguette vers elle, murmura une formule suivit de quelques paroles en ce qui semblait être du Fourchelang. Tandis qu'un énorme serpent se dirigeait vers la jeune femme, Actarius prononça une autre formule, qu'Eladora put distinguer plus clairement que la précédente. Ignorant superbement mais dangereusement le charmant reptile qui rampait jusqu'à elle, elle pointa in extremis sa baguette sur les trombes d'eau que son adversaire lui avait envoyées et lança un "Glacio". L'eau se changea immédiatement en un énorme bloc de glace, et avant qu'il ne s'écrase sur elle, Eladora l'envoya sur Actarius à l'aide d'un sortilège d'Expulsion.

Elle avait sans doute dû prendre une seconde de trop pour exécuter son sortilège, car, se faisant, l'énorme serpent s'était rapproché, et s'agitait maintenant un peu trop près d'elle. Elle fit volte-face, pour se retrouver face à face au reptile ; son regard s'accrocha immanquablement aux yeux émeraudes de la créature, et ce dixième de seconde d'inattention lui fut fatale. La bête pivota sur elle-même pour envoyer son énorme queue écailleuse dans sa direction, la projetant violemment à travers la pièce. Eladora vint s'écraser contre un mur, avant de tomber au sol dans un gémissement de douleur ; elle devait sans doute avoir une ou deux côtes en miettes, mais ce n'était pas le moment de faire sa précieuse. En percevant le sifflement du serpent qui s'approchait à nouveau d'elle, elle tâtonna le sol à l'aveuglette jusqu'à trouver sa baguette et à la pointer dans la direction d'où lui parvenait le sifflement en murmurant un "Sectumsempra". Elle n'attendit pas de voir si son sortilège avait fait son effet pour se relever, et essayer de se remettre un minimum en état : ce n'était vraiment pas le moment de flancher - après tout, le combat venait tout juste de commencer, et Actarius n'attendrait pas qu'elle soit soignée pour l'attaquer à nouveau. Ce n'était pas quelques os brisés qui allaient l'empêcher de torturer un peu son jeune ami, bien au contraire. S'aidant de ses bras pour s'appuyer au mur, elle se releva en haletant, luttant pour oublier la douleur que provoquaient ses blessures.

Ses cheveux collaient déjà à son visage en sueur et ses côtes lui faisaient affreusement mal, mais elle n'en avait vraiment pas fini avec lui. Quelques secondes seulement avait passé entre l'épisode du bloc de glace et maintenant, aussi Actarius se débattait-il toujours avec ce dernier. Restait à voir ce qu'il allait inventer pour s'en sortir.

[désolée, RP assez court, mais pas des masses de choses à dire.]

[ Le dernier rp datant de janvier, je me permets de poster pour débuter mon entrainement avec Jaren ^^]

La jeune femme se leva difficilement ce matin là. Elle avait passé une mauvaise nuit à cause de la pluie et de ses soucis. Céleste n’était toujours pas revenue, malgré la lettre qu’elle avait reçut quelques jours auparavant. Bref, elle avait mal dormi et alors qu’elle pensait pouvoir profiter de sa matinée, des bruits insistants de quelque chose claquant contre
la fenêtre se faisaient entendre depuis un moment déjà. Et bien qu’elle avait espéré que cela cesserait, elle s’était vite rendue compte que ça ne servirait à rien de se voiler la face. Autant se lever pour voir ce qu’il se passait. Elle mit donc ses jambes hors de son lit, se frotta les yeux encore à moitié fermés de sommeil avant de se diriger vers la fenêtre. Elle tira les rideaux et vit enfin la source de tout ce vacarme.

Un hibou Grand Duc frappait de son bec et avec insistance la pauvre fenêtre de la jeune femme. Elle soupira avant d’ouvrir la dite fenêtre et de laisser entrer le volatile. Celui-ci n’attendit pas une seconde de plus avant de s’engouffrer dans la pièce et de se poser sur
le bureau de la jeune femme en lui tendant une patte sur laquelle était accrochée une lettre cachetée de cire. Un pressentiment lui serrait le cœur, malgré tout, elle s’avança pour prendre la lettre et ainsi déchargé l’animal du poids de celle-ci. Le volatile en profita pour reprendre sa liberté et Alicia posa la lettre pour aller refermer sa fenêtre. Lorsqu’elle revint devant son bureau, elle ouvrit fébrilement la précieuse missive. Lorsqu’elle commença sa
lecture, plusieurs émotions traversèrent son visage : la joie, la curiosité, la fierté et enfin l’appréhension. La missive l’informait de son intégration à l’Ordre du Phénix et lui donnait les informations concernant son entraînement qui débuterait dans l’après-midi.

Elle eut alors la bonne idée de regarder son réveil. Celui-ci indiquait 11h20 et elle avait rendez-vous dans la salle d’entraînement du QG de l’Ordre à 14h précises. Lorsqu’elle eut enfin fini de lire, elle s’arrêta deux minutes et contempla la lettre. Puis elle attrapa sa baguette et fit léviter le bout de parchemin avant de lancer un ‘Incendio’ dessus. L’Ordre était une organisation secrète, donc pas la peine de laisser traîner une lettre, prouvant son appartenance (que c’était beau de se dire ça) à celle-ci, aux yeux de tous. Une fois le
parchemin brûlé, elle sourit et descendit à la cuisine.

Il lui fallait préparer le repas pour elle et pour les deux panthères dont elle s’occupait. Plusieurs minutes après et quelques steaks en moins, la jeune femme remonta à l’étage. Elle prit une bonne douche et s’habilla, pour une fois, avec un soin particulier. Elle mit un jean bleu, un débardeur blanc, un pull à col V bleu saphir et attacha ses cheveux en une
haute queue de cheval avant de mettre ses tennis. Autant être à l’aise et porter une tenue pratique. Elle se doutait bien que l’entraînement ne serait pas de tout repos. Un regard à son réveil lui indiqua qu’il était l’heure pour elle de partir. Elle attrapa son sac, donna une caresse aux deux panthères qui la suivaient bien sagement, pour une fois, ferma à clé la maison et transplana face au 23 chemin de la Salamandre Grise.

Soufflant pour tenter de se débarrasser du stress qui commençait à monter, la jeune femme entra dans la bâtisse. Elle regardait avec curiosité ce nouveau lieu qui lui tiendrait lieu de deuxième maison si elle avait bien compris. Comme il y avait un plan avec la lettre et
que la jeune femme l’avait mémorisé, elle se dirigea d’un pas sur vers le lieu de son prochain entraînement. Lorsqu’elle arriva dans la salle, elle ne vit personne. Elle se rendit alors compte qu’elle avait dix minutes d’avance. Soufflant à nouveau, elle se débarrassa de son manteau et de son sac et observa la pièce. Sobre, spacieuse et bien éclairée, elle était assez grande et adaptée pour des combats. Il ne manquait plus que son entraineur.

La patience ne faisait pas tellement partit des qualités de la jeune femme, aussi, elle se mit
à faire les cents pas dans la pièce, mais jamais sans tourner le dos à la porte. Elle n’était pas folle non plus. Elle espérait que l’entraineur ne tarderait plus trop et qu’il lui expliquerait un peu le mode de fonctionnement interne de l’Ordre avant de commencer. Plus les minutes s’écoulaient, plus elle commençait à sentir le stress monter. Et l’appréhension aussi. En tout
exactement allait consister l’entraînement ? Est-ce que ça se ferait comme les entrainements moldus ? A bien y réfléchir, sans doute pas. 14 h sonna.
Elle s’arrêta donc et se tourna vers la porte. L’entraineur ne devrait plus tarder maintenant.

Jaren se regarda dans la glace, l'oeil morne et une barbe de cinq jours lui mangeant le visage. Il n'était pourtant pas du genre à négliger son apparence, sauf durant la période où il avait fait une dépression, mais il avait sans cesse remit cela à plus tard. Il faut dire que ses recherches lui prennaient beaucoup de temps, et comme sa curiosité était du genre insatiable il avait un tas de recherches en cours dans de nombreux domaines plutôt variés. Ajoutez à ceci les tâches dont il devait s'acquitter pour l'ordre ainsi que sa vendetta personnelle contre les mangemorts et vous aboutissez rapidement à un emploi du temps ingérable. Aujourd'hui cependant il avait décidé de se raser, principallement parce que il avait passé la nuit à se gratter la barbe et la qualité de son sommeil s'en était retrouvé affectée. De plus il était censé entrainer une nouvelle recrue, une jeune femme, et l'ancien séducteur en lui rechignait à se présenter dans cet état de décrépitude. Il analysa son reflet une dernière fois, puis pointa sa baguette sur son visage. L'enchantement qu'il s'apprétait à utiliser, il le connaissait par coeur pour l'avoir utilisé au minimum une fois par semaine depuis plusieurs années. La toute première fois, il avait raté son coup et des soins magiques avaient même été nécessaires tant sa maladresse avait été grande. Depuis il avait grandi, mûri et avait acquis une maitrise extrémement précise des flux magiques. C'est pourquoi il lui suffit de passer sa baguette dans la barbe pour la raser au ras de la peau, en dosant si bien la puissance que sa peau n'eut aucune coupure, elle ne s'irrita même pas en réalité.

Une fois cela fait, il retourna dans sa chambre et sélectionna avec soin ses habits du jour. Son choix se porta sur un ensemble beige qu'il n'avait pas porté depuis des années. Il les enfila rapidement, constata qu'il rentrait toujours impeccablement dedans quoique légérement plus à l'étroit qu'autrefois étant donné qu'il avait prit du muscle depuis. Pas de quoi le rendre impressionnant, mais suffisament pour lui donner une certaine présence. Son allure aristocratique et son air sérieux achevaient de lui donner un certain charisme. Satisfait de son apparence, il sortit rapidement et dévala les escaliers pour descendre plusieurs étages, sa chambre étant situé à l'étage le plus élevé de le demeure de l'Ordre. Ce faisant il passa devant de nombreux tableaux et il se crispa légérement en passant près d'un portrait d'Octavia. La jeune femme aux long et fins cheveux d'un noir d'encre dormait paisiblement, elle ne remarqua donc pas le passage du sorcier. Ce dernier détourna le regard et pressa la pas, essayant de chasser de sa mémoire le souvenir de sa peau pâles et de ses lèvres. Heureusement pour lui qu'il n'avait pas vu ses yeux, sinon il en aurait été autrement plus troublé. Le temps avait beau passé, il n'était toujours pas prêt à faire face à son amour défunt et ce portrait le dérangeait car il ne s'agissait pas d'"elle", il le savait, mais cette chose magique possédait le caractère et les souvenirs de celle qu'il avait aimé. Il avait toujours soigneusement évité de parler à ce portrait, l'ignorant proprement, terrifié à l'idée de ce qui pourrait lui arriver. Il n'était pas sûr de pouvoir supporter le choc émotionnel, pas plus qu'il n'avait envie de connaitre l'avis de la femme sur l'homme qu'il était à présent devenu, si différent de celui qu'elle avait connu.

C'est donc dans un état plutôt troublé que Jaren fit irruption dans la salle d'entrainement. Le plafond était assez haut et les dimensions de la pièce tout à fait acceptable pour s'entrainer. Une douce lumière éclairait le tout, mais il était impossible de connaitre l'origine de cette lumière car il n'y avait aucune source lumineuse. La lueur semblait venir de partout et nulle par à la fois, mais pour un sorcier pure souche comme lui, ce genre de bizarrerie ne méritait même pas qu'on s'y attarde. Il trouva la pièce désespérement vide, excepté la présence d'une jeune femme planté au milieu de la salle. Jaren ne l'avait jamais vu, mais il supposa immédiatement qu'il s'agissait de la nouvelle recrue à entrainer. Aussitôt son esprit vif et acéré reprit le dessus sur ses émotions tourbillonantes, les cloisonnant dans un coin de son esprit afin de ne pas être importuné durant la séance. Il salua la femme d'un geste poli de la tête, puis d'un mouvement fluide et extrémement rapide, témoignant de sa grande expérience, il dégaina sa baguette et la pointa dans plusieurs directions en faisant de petits coups secs du poignet. A chacun de ses petits coups, un nouvel élément semblait surgir du néant pour prendre place dans la pièce. Très vite cette salle à l'allure sinistre et froide, sans identité, prit des airs de petit loft sympathique. Ici apparut un fauteil, là une étagére et plus loin un grand lit, bientôt caché à sa vue par un nouveau mur jaillissant du sol. Quelques secondes après la formation de ce dernier, une partie sembla fondre et changer de matière, pour finallement devenir une porte.
La pièce d'entrainement était devenu la réplique de l'habitation londonienne d'un sorcier moyen : salon, chambres, sale de bain, cuisine ... tout fût méticuleusement recréé. La reproduction était si fidéle qu'il y avait même des fenêtres aux murs, quand bien même la seule chose que l'on voyait au travers était de la terre. Le tout n'avait duré qu'une dizaine de seconde, Jaren se tourna alors vers Alicia Rogue.

- Bonjour mademoiselle Rogue. Je suis votre entraineur, Jaren Macgregor. La tâche du jour consistera en une simulation de combat en milieux civil cloisonné. Je jouerait le rôle du mangemort. Votre but initial n'est pas de me vaincre mais de me retenir suffisament longtemps pour que des renforts arrivent, mais rien ne vous empêche d'essayer de me mettre à terre. Sachez juste que ce sera extrémement difficile. Ha, et cela commence tout de suite !

Comme pour appuyer son propos, il agita de nouveau sa baguette et le bureau se mit à léviter, puis accéléra brutalement dans la direction d'Alicia avec l'intention évidente de la heurter violemment.

Spoiler:

Alicia porta instinctivement la main à sa baguette lorsque la porte s’ouvrit et qu’un homme doté d’un certain charisme fit son apparition. Il portait un ensemble beige qui lui allait assez bien, du moins du point de vue d’Alicia. Mais comme elle n’avait jamais prêtée attention à la mode, son avis n’était pas vraiment nécessaire, ni même correct. Elle répondit au salut de l’inconnu avant de se raidir en le voyant sortir sa baguette. Il n’allait qu’en même pas l’attaquer comme ça, sans préavis ? Apparemment non. Il fit plusieurs gestes avec sa baguette et la pièce changea. Des meubles, fauteuils, lit et mur apparurent. Bien que cet acte de magie soit impressionnant, la jeune femme n’en voyait pas l’utilité. A quoi cela servirait-il de recréer tout un appartement alors qu’ils devaient s’entraîner ?

Refusant de poser la question et surtout, ce disant que l’homme en face d’elle avait ses raisons, elle le laissa faire, silencieuse, mais prenait soin de toujours regarder les mouvements de baguette du phénix. Elle eut toutes les réponses aux questions qu’elle se posait lorsqu’il se présenta et lui expliqua ce qu’il se passerait dans l’après-midi. Avant qu’elle n’ait pût dire quoique ce soit, elle vit un bureau léviter puis venir rapidement vers elle. Sans attendre, Alicia sortit de la trajectoire du meuble et lança un ‘réducto’ informulé sur l’objet. Puis elle se tourna vers son entraîneur.

Elle était déterminée à gagner autant de temps que possible et aurait bien voulu le mettre à terre, juste pour apaiser son irritation. Elle se doutait bien que l’après-midi n’aurait rien d’agréable, mais qu’en même, il aurait pût être un peu moins… brusque dans sa manière de faire. Non ? Maugréant intérieurement, elle pointa sa baguette sur Jaren et lança un ‘stupéfix’ informulé.

-Terra Soluenta ! Lança t-elle, à voix haute cette fois.

Qu’il se débrouille donc avec ça. Elle connaissait les effets du sort, mais ne l’avait encore jamais lancé. C’était donc une première pour elle, tout comme ce combat. Jusqu’à présent, le seul combat qu’elle avait eu, ça avait été un petit duel contre un ami de Serdaigle, durant un cours de Défense Contre les Forces du Mal. Rien de très dangereux donc. Mais aujourd’hui, elle se disait qu’elle risquait d’être blessée durant le duel. Jaren semblait jouer son rôle avec beaucoup de sérieux. Mais curieusement, elle n’avait pas peur de ce qu’il se passerait. Sans doute était-elle un peu entrain de disjoncter et de virer folle… Mais le fait de devoir se protéger la forçait à être plus attentive et craindre une chose qui n’était pas encore arrivée ne lui apporterait rien de bon, elle le savait. Alors elle préférait se concentrer sur le moment présent et se préparait à la riposte du phénix.

La jeune femme réagit rapidement et réduisit le meuble à la taille d'un dés, avant de contre-attaquer vivement. Son bras se détendit, vif comme un serpent, et à la grande surprise de Jaren elle lança un sortilège informulé, ce qui dénotait déja d'une certaine compétence. Mais le sorcier n'en était pas à son premier combat, et celui en cours n'était certainnement pas le plus difficile qu'il ait eut à livrer. D'un geste précis et sans aucune hésitation, il imprima un mouvement vertical ascendant à sa baguette ce qui matérialisa un mur de brique sur lequel le sortilège d'attaque adverse s'écrasa sans ménagement. Sous la puissance de l'impact, des éclats volérent dans tous les sens et de la poussière s'envola, rendant la vision trouble. Mais son adversaire ne semblait pas en avoir finit avec lui, et d'une voix claire elle prononça la formule suivante :

- Terra Soluenta !

Jaren connaissait bien ce sortilège pour avoir travaillé dessus lorsque il faisait partit du Laboratoire de Recherche Magique, aujourd'hui disparu, aussi savait-il parfaitement à quoi s'attendre. Le jeune homme passa en revue toutes ses options en une fraction de seconde : re-solidifier la terre, créer un pont, faire léviter un meuble et sauter dessus, inverser la gravité pour se placer sur le plafond et bien d'autres idées encore. Finallement il choisit une solution plus simple et se servit du mur de brique créé une seconde plus tôt, le faisant basculer vers lui au moment où le sol sous ses pieds commençait à essayer de l'engloutir. Il sauta sur ce pont de fortune, baguette pointé en avant. Le temps lui était compté car les briques commençaient déja à s'enfoncer dans le sol.
Alicia l'ayant attaqué avec un sortilège informulé, il décida de lui rendre la pareil et ses lèvres restérent parfaitement closes. Une lueur irradia du bout de sa baguette, puis une nuée de chauves-souris apparue et attaqua la jeune femme sans ménagement. Les petites bêtes allaient la frapper de leurs ailes, s'agripper à ses cheveux et, dans le pire des cas, la mordre. Rien de mortel mais suffisament pour déconcentrer quelqu'un.
Plutôt que d'ajouer un autre sortilège d'attaque, il décida d'enfoncer le clou avec des illusions et très vite la pièce fut emplie d'ombres mouvantes aux formes étranges, d'apparition fugitives et autes phénoménes détournant sans cesse l'attention des adversaires. Quand à lui-même, il se prépara au prochain assaut..

Spoiler:

Alicia vit avec stupéfaction un mur de brique s’élever de nulle part. Ce fut le mur qui prit le stupéfix informulé qu’elle avait lancé. Elle se reprit rapidement. Jamais elle n’aurait eu l’idée de bloquer ainsi un sort informulé, c’est vrai. Mais bon, elle était ici pour apprendre, alors elle garda l’idée précieusement dans un coin de sa tête, ça pourrait toujours lui servir.

Elle écarquilla les yeux de surprise (encore, ça commençait à devenir une habitude…) lorsqu’il utilisa son mur comme pont pour ne pas se faire engloutir par le sol. Puis il lança un sort de manière informulée et une nuée de chauves-souris apparut, droit vers elle. La jeune femme ne réagit pas assez rapidement cette fois-ci, car elle ne savait pas quoi faire. Dans sa tête, elle se passait la liste de tous les sorts qu’elle connaissait. Il y en avait certainement un qui pourrait l’aider à se sortir de ce mauvais pas. Alors que les premières chauves-souris commençaient à la frapper au visage avec leurs ailes, l’ex-Serpentard se souvint d’un sort lu dans un de ses livres de sortilèges.
Se protégeant le visage avec son bras gauche, elle leva sa baguette et lança dans un murmure ‘Metalo Scencio’.

Un filet de métal apparut au bout de a baguette de la jeune femme et celle-ci le lança sur les chauves-souris. Prises au piège, les petites bestioles se débattirent, resserrant ainsi la prise que le filet avait sur elles. Puis plus rien. Les chauves-souris ne bougèrent plus du tout. Elles avaient tellement bougés que le filet les avait coupés en deux. A la vue du massacre, Alicia fit une grimace de dégout. Avant de se rendre compte que des ombres étaient apparues tout autour d’elle.

Dès qu’elle posait son regard quelque part, elle voyait une ombre qui se faufilait près d’elle avant de disparaître. Méfiante, Alicia continuait cependant de regarder son adversaire, toujours perché sur son pont de brique. Les ombres la déconcentraient, mais apparemment, elles ne pouvaient rien lui faire. Aussi la jeune femme décida de contre attaquer. Et la première chose qu’elle allait faire, c’était de détruire le refuge de Jaren.

- Bombarda ! Lança t-elle en visant le pont, avant d’enchaîner en lançant un Incarcerem !

Si elle parvenait à l’immobiliser, elle aurait aussi un peu de temps pour trouver une stratégie, parce que là, elle faisait tout au feeling et ne faisait que riposter. Et puis, elle aurait bien voulu avoir le dessus aussi.

Le mur de brique avait donné un temps de répit à Jaren et il en avait profité pour faire le point sur la situation. Face à lui se trouvait une jeune femme inexpérimentée mais ayant jusqu'à présent eut de bons réflexes, ce qui signifiait que le sorcier n'allait pas avoir à retenir ses coups. Du moins, pas autant qu'il ne l'avait envisagé à la base. S'il y avait besoins d'une preuve pour confirmer les capacités d'Alicia, il suffisait de se remémorer le destin tragique des chauve-souris envoyées un peu plus tôt : elles avaient littéralement finies en bouillie, réduite en un tas indisctinct d'entrailles sanguinolentes par un filet en acier. Un sortilège à ne pas prendre à la légére, quand bien même on disposait de connaissances supérieures dans l'art du combat.

Debout, les jambes légérements écartées afin de stabiliser sa position sur le pont de fortune, Jaren attendait une action de la part de son adversaire. Ses yeux, d'un bleu insondable, ne cillérent pas une seconde en fixant avec intensité la jeune femme. Il n'y avait pas un seul mouvement, pas un seul geste qui échappait à l'attention du sorcier. Ce taux de concentration aurait épuisé un novice, mais pour un vieux baroudeur comme lui cela ne représentait qu'une formalité habituelle des duels. Anticiper, prévenir et analyser étaient bien souvent les clés de voute de ses victoires, même s'il devait admettre avoir parfois été obligé de remercier sa chance ou tout simplement un réflexe instinctif bienheureux. Et a force de combat, alors même qu'autrefois il ne jurait que par les capacités intellectuelles et la réflexion, il avait finit par acquérir un certain sens de l'improvisation, et il lui avait été forcé de reconnaitre que le mariage des deux méthodes donnait de bien meilleurs résultats. Mais pour l'heure, dans un duel d'entrainement avec une néophyte, il ne lui était pas nécessaire de recourir à l'ensemble de ses talents. Certes elle était douée, mais il lui manquait encore ce petit quelque chose, invisible et impalpable, que l'on ressent automatiquement en se trouvant face à un adversaire expérimenté. Cette petite pointe de peur et d'appréhension, ce léger sentiment de malaise mais également d'excitation face à un ennemi à sa mesure. Cela, la jeune femme ne le possédait pas encore, mais elle n'en restait pas moins une adversaire à ne pas trop sous-estimer.

Il aurait été possible à Jaren de prendre l'initiative de l'offensive, mais il préférait laisser son opposante se déchainer sur lui. D'une part il évaluerait plus efficacement ses capacités d'attaque, deuxièmement il espérait bien trouver une faille dans ses actions et en profiter pour lui porter un coup. Mieux vaut un coup unique qui touche sa cible plutôt qu'un millier de tirs manqués, comme la plus élémentaire des logiques pouvait en attester. Finallement il perçut un mouvement dans le bras de son adversaire, à la base tout juste un infime tressaillement des muscles de son bras mais pour Jaren ce minuscule signal suffit pour passer à l'action. D'un mouvement vif il leva sa propre baguette, pratiquement en même temps que son opposante, et exécuta la seule chose logique à faire dans la situation où l'on ne sait pas ce que prévois l'adversaire, et où l'esquive se trouve être difficile.

- Bombarda !
- Protégo !
- Incarcerem !
- Hein ?

Le protégo de Jaren se manifesta sous la forme d'une sphére bleutée englobant le sorcier et ses environs immédiats, sphére crépitante d'énergie magique au point d'apporter une nouvelle luminosité à la pièce. Et c'est sur cette barrière que le premier maléfice de son adversaire s'écrasa dans un déchainement de puissance magique à faire pâlir un élève de Poudlard. Ici, on ne jouait plus, c'était l'heure de s'entrainer à la dure. Le tir d'un rouge sombre heurta la défense magique qui s'était étendue sur une portion du pont de survie de Jaren, puis son effet se déclencha contre le charme protecteur ce qui produisit une détonation à la puissance exceptionnelle. Sous l'impact le bouclier magique reflua en arrière et vira au rouge, signe que la défense de Jaren avait été mise à mal par cette attaque, cependant elle tint bon et ne rompit pas sous le choc quand bien même ce dernier fit trembler le sol de la pièce. Le sorcier ne l'aurait pas juré, mais il était à peu prés certain que cette secousse avait été ressentie jusque dans les étages supérieurs de la maison. Là-haut on avait peut-être eut l'impression d'un petit séisme, mais ce n'était pas vraiment le moment de s'attarder sur ce genre de pensée. L'explosion avait certes été contenue par le charme de Jaren, mais cela ne l'empécha pas d'atteindre les parties du pont qui ne bénéficiaient pas de la protection de l'enchanteur. Les briqués éclatérent en mille morceaux, lesquels furent projetés avec plus ou moins de force à travers la pièce, leurs tailles oscillant entre celle d'un grain de sable et d'un gros livre.

Le second sortilège d'Alicia s'écrasa également sur la défense déja mal en point, et la perça en un clin d'oeil. En toute sincérité, Jaren n'avait tout simplement pas prévu de recevoir deux attaques consécutives de la part d'une débutante, et il n'avait pas créé de protection suffisament puissante. De ce côté-ci, il avait été bel et bien prit au dépourvu, mais il en fallait bien plus pour l'atteindre. Les réflexes optimisés par l'expérience et démultipliés par l'adrénalines courant à présent dans ses veines, il sût mettre à profit l'unique seconde de protection que son bouclier chétif lui avait accordé contre la deuxième attaque. A une vitesse surprenante il parvint à se baisser et le maléfice d'Alicia passa au-dessus de sa tête en sifflant, si proche qu'il sentit ses cheveux bouger sous le déplacement d'air. Puis, toujours pressé par l'urgence de la situation, il agit à moitié par instinct. Et Jaren était un enchanteur, un excellent enchanteur de surcroit, aussi son premier réflexes ne se manifesta pas sous la forme d'une attaque directe mais par l'animation des objets de la pièce.
Un tapis prit vie et tenta de s'enrouler autour des jambes d'Alicia, et les rideaux s'en prirent à ses bras pour l'immobiliser tandis que deux tabourets se jettaient contre elle afin de la heurter violement. Parallélement une table vint léviter devant Jaren, renversée sur le côté, afin de lui procurer une protection substantielle en cas de riposte rapide.

Le sorcier profita de cette courte période de répit pour s'échapper de son point de brique, en évitant bien évidemment de mettre les pieds dans le sable mouvant, puis alla se placer dans un autre coin de la pièce, baguette à la main et sourire aux lèvres.

Alicia eut une moue de déception lorsque Jaren invoqua son bouclier de protection. Il était vraiment difficile de l’atteindre et elle commença tout simplement à désespérer. Et à fatiguer aussi. Elle n’avait peut-être pas beaucoup changé de place, mais le fait de devoir se concentrer autant pour parer les attaques tout en à toucher l’adversaire lui coûtait beaucoup d’énergie. De même que de lancer ses sorts. Elle y mettait beaucoup d’énergie et cela se vit notamment lorsque son bombarda toucha le bouclier. La puissance de l’explosion fut phénoménale et tout ce qui se trouvait sur le chemin du sort fut promptement détruit. Elle eut aussi la satisfaction de voir le bouclier bleuté de son adversaire devenir rouge. Avec un peu de chance, il disparaitrait lorsque son autre sort arriverait sur Jaren. Et c‘est ce qu’elle crut lorsqu’effectivement, la protection céda.

Cependant sa joie fut de très courte durée. Sans qu’elle ne comprenne vraiment comment, il réussit à se baisser à temps et parvint ainsi à éviter le sort. Et animer des objets par la même occasion.

C’est ainsi qu’elle se retrouva à lutter contre un tapis et des rideaux très collants. Mais avant tout, il lui fallait se débarrasser des deux tabourets qui filaient vers elle à vive allure. Reprenant la même technique qu’au début de l’entraînement, elle lança un ‘Réducto’ sur les tabourets qui devinrent minuscules. Il lui restait donc le problème de ses pots de colle.
Pour éviter les rideaux, elle se décala un peu sur le côté et réussit ainsi à se mettre hors de portée. Le tapis, lui par contre, la suivit et réussit à l’immobiliser. Alicia ne parvint pas à garder son équilibre et tomba sur les fesses.

La situation n’était plus autant à son avantage. Elle était à terre et n’avait même pas d’idée pour se défaire de l’étreinte de ce satané tapis. Puis ça lui revint en tête. Le sort du fouet enflammé. Utile et très dangereux dans sa situation. Mais elle n’avait pas trop le choix, il fallait qu’elle se libère du tapis.

- Fustigeaflamma. Murmura t-elle.

Un mince filet de feu sortit de sa baguette. La jeune femme l’éloigna vivement d’elle et de son ami le tapis. Elle voulait simplement brûler un peu la carpette. Et pour ça, elle devrait faire preuve de prudence et de délicatesse.
Elle avança doucement sa baguette vers le tapis, faisant ainsi avancer le fouet. Lorsque celui-ci entra en contact avec le tapis, elle le laissa deux minutes dessus, le temps qu’il soit légèrement brûlé. Sauf qu’elle n’avait pas prévu que le feu serait aussi intense. Et donc la flamme réduisit totalement en cendre la partie du tapis sur lequel Alicia l’avait mit. Et il brûla au passage la jambe droite de la jeune femme.

Celle-ci fit cesser aussitôt son sort, tout en grimaçant de douleur. En jetant un coup d’œil, elle vit que sa brûlure n’était pas trop grave, aussi elle prit juste le temps de relever son jean jusqu’au niveau du genou, pour ne pas que le tissu autour frotte dessus lorsqu’elle marcherait. Puis elle se força à se relever. Elle avait mal certes, mais elle tenait à continuer ce qu’elle avait commencé.

Lorsqu’enfin elle fut complètement debout, elle chercha Jaren du regard, celui-ci n’étant plus sur son perchoir. Elle le trouva debout, un peu plus loin, la baguette à la main et un sourire collé sur son visage. Elle avait envie de lui faire une vacherie qui lui ferait perdre ce satané sourire. Mais que faire contre quelqu’un qui était aussi expérimenté que lui ? Il avait déjà évité son sable mouvant, sa bombe et ses deux autres sortilèges.

Et si… Et si elle faisait juste en sorte qu’il doive se déplacer sans cesse. Après tout, le but de l’entraînement était bien de le retenir le plus longtemps possible pour que ses alliés à elle puissent la rejoindre, non ? Un fin sourire naquit sur les lèvres d’Alicia. Elle avait une idée, un petit truc qui lui permettrait de le faire bouger de nouveau.

- ABYSSUM APPA ! Hurla t-elle en direction de son entraîneur.

Une faille se fit sur le sol et partit en direction du sorcier. Plus elle avançait, plus la faille s’étendait. Elle avait vraiment hâte de voir ce qu’il ferait cette fois. Car malgré tout, elle avait appris quelques petits trucs qui lui seraient certainement utiles plus tard.

Jaren aurait pû attaquer Alicia alors qu'elle se débattait avec les objets magiques. Il aurait pût pousser son avantage et la submerger d'attaques diverses et variées, jusqu'à ce qu'elle abandonne ou perde le combat. Oui, il aurait pût et l'aurait surement fait dans un combat contre un véritable ennemi. Mais pas aujourd'hui, pas dans ces conditions avec une Phénix débutante, même si elle s'en sortait bien mieux qu'il ne l'avait espéré. Les yeux bleus du Grand Enchanteur de l'Ordre ne quittérent pas une seule seconde la jeune femme, détaillant chacune de ses actions avec intérêt. La façon dont elle réagissait, les sorts qu'elle utilisait, la rapidité de ses mouvements, son endurance à la fatigue, sa capacité à s'adapter ... Tous ces détails étaient ensuite rangés dans un coin de son esprit en vue d'une analyse qu'il ne manquerait pas de faire après le combat. Un sourire étira les lèvres de l'homme lorsque son apprentie du jour utilisa le sortilège " Fustigeaflamma" connu aussi sous le nom du "Fouet de feu éternel". Un sortilège qu'il avait lui-même créé lorsque il travaillait au Laboratoire de Magie, organisme de recherche indépendant du gouvernement aujourd'hui fermé. La seule solution pour continuer de faire des recherches officielles aurait été de rejoindre les Langues de Plomb, mais Jaren avait rejeté cette éventualité presque aussitôt qu'elle lui était venue : il n'était tout simplement pas dans sa nature d'accepter de se soumettre à une quelconque entité supérieure. Point barre.

Le tapis brûla rapidement sous l'effet du fouet de flamme, un peu trop rapidement même puisque Alicia se brûla également la jambe. Cela ne sembla toutefois pas être suffisant pour la mettre hors-combat car elle se releva avec une combativité admirable après avoir relevé son jean pour éviter d'ajouter une douleur inutile par frottement sur sa blessure. Jaren attendit tranquillement qu'elle le repére à nouveau, puis il se prépara à l'assaut suivant. Ses muscles se crispérent légérement en prévison d'une esquive ou pour encaisser un choc, ses doigts serrérent plus fort sa baguette et l'adrénaline afflua de nouveau dans son corps, quoique dans des mesures moins importantes que précédemment. Dans son esprit il passa en revue une liste de contre-sort polyvalents susceptibles de lui être bientôt utiles, puis il plissa les yeux en observant Alicia. Que pouvait-elle donc lui réserver comme attaque ?

- ABYSSUM APPA ! Hurla son adversaire en pointant la baguette vers la sol.

Une fissure, d'abord minuscule et innofensive, fit son apparition sur le sol. Puis dans un grondement des plus inquiétant, cette fissure s'allongea vers Jaren à une vitesse étonnante et elle s'élargissait au fur et à mesure qu'elle avançait. Jaren connaissait ce maléfice mais aucune des protections qu'il avait envisagé n'était adapté à ce type d'attaque. Sauter sur le côté ne le sauverait pas d'avantage au vu de la taille que la faille allait bientôt atteindre. Déja la table du salon et les chaises avaient été englouties par le trou béant, et le reste du mobilier n'allait pas tarder à y passer. Finallement une idée se matérialisa dans la tête de Jaren, comme un rayon lumineux perçant les ténébres obscures. Au même moment, la crevasse l'atteignit et le sol se déroba sous ses pieds. L'Enchanteur eut tout juste le temps de contempler cet abîme infini, ce trou de noirceur sans fond, puis il chuta. Sans un cri et un étrange sourire au lèvre.

Il devait être tombé de quelques mètres, et avoir donc échappé à la vue d'Alicia depuis peu, lorsque il détendit son bras vers le plafond qu'il voyait encore. Cette fois sa baguette ne chauffa pas mais sembla au contraire geler dans sa main, puis un fil jaillit du bout de sa baguette et fila droit vers le plafond. Le fil était étrange, semblable à de la fumée mais sans en être réellement. Ni tout à fait matériel, ni tout à fait immatériel, une création comme seule la magie pouvait en fournir. La lumière jouait de façon étrange dans cette matiére, renvoyant à certains endroit et moment des éclats lumineux, sombre partout ailleurs. Lorsque ce "fil" arriva près du plafond, moins d'une seconde plus tard, il se divisa en trois autres fils. Ceux-ci semblaient différents et se terminaient par des sortes de crochets d'un noir extrémement profond et il n'y avait aucun doute que ces crochets étaient matériels même si leur composition demeurerait un mystére pour l'éternité. Les crochets entrérent dans le plafond comme dans du beurre, puis assurérent leur prise. La corde de fumée se tendit brusquement et la chute de Jaren s'interrompit. Sa main était toujours serrée autour de sa baguette, mais la même étrange matiére avait entouré sa main de façon à ce que la baguette ne puisse en aucun cas lui glisser des doigts.

A présent Jaren était suspendu dans le vide par cet étrange grappin, heureux que cette corde de fumée présente une certaine élasticité de façon à ce que son bras n'ai pas été arraché au moment où elle s'était tendue. Puis sur une simple impulsion mentale du sorcier, la corde se contracta et se retracta et en l'espace d'un clin d'oeil Jaren fut de nouveau dans la pièce, suspendu à un métres du plafond, le trou en-dessous de lui. Il ne perdit pas de temps à rester comme ça, cible facile pour son adversaire, et il se balança rapidement. Lorsque il eu prit suffisament d'élan, la corde, le grapin et la gangue qui enserrait sa main disparurent soudainement, se transformant en volutes de fumée qui flottérent un instant dans l'air avant de disparaitre, retournant au néant dont il était issu. Jaren pour sa part, emporté par son élan, atterit plus loin, sur la terre ferme quoique un peu trop proche de la faille à son goût. Puis il se tourna vers Alicia qui se trouvait de l'autre côté du trou et rangea la baguette.

- Ce sera tout pour aujourd'hui. Félicitation, vous êtes reçue. Déclara-t-il avec un calme olympien compte tenu de l'expérience qu'il venait de vivre.

Le fait qu'il aurait pût mourir lui effleura l'esprit, mais il avait frôlé bien trop souvent la mort pour en être affecté réellement. Il salua la jeune femme, puis monta les marches après un dernier geste de baguette qui referma la faille dans un grondement de tonerre. Cet entrainement l'avait tout de même fatigué et ouvert l'appétit, aussi décida-t-il de se diriger vers la cuisine pour s'improviser un petit repas. Juste avant de franchir la porte relia la salle d'entrainement au reste de la maison il se retourna vers Alicia.

- Ne vous occupez pas de ranger, tout disparaitra d'ici quelques minutes.

Déja, les murs créés plus tôt commençaient à s'effriter et à disparaitre. Jaren franchit la porte.

Spoiler: