{SS} Salle d'Entraînement n°2

Parmi toutes les enseignes, il avait fallu qu'elle choisisse la plus criarde, la plus moche, la plus... rose ! Rurik se demandait si elle ne l'avait pas fait exprès, afin d'essayer de l'humilier. Le mettre en rogne dès le début, ah bah bravo. Si sa "formatrice" se retrouvait blessée, c'était entièrement de sa faute !

- Oui c'est ici.

Malheureusement... Il ne pouvait pas avoir affaire à quelqu'un d'autre ? Quelqu'un de plus compétent ? Ou du moins qui avait l'air compétent, car là, c'était difficile de... Stop ! Un sortilège qui fonçait déjà dans sa direction ! D'un mouvement de bras qui parut plus nonchalant que prévu, il dévia aisément l'attaque en activant son charme du Bouclier. Eh ! Mais c'était un coup en traître ça !... Puis Rurik se rappela de son statut de criminel psychopathe doublé d'une brute sanguinaire. Bon, d'accord, il laissait passer, pour cette fois !

- Okay donc tu es du genre toujours sur tes gardes ? C'est une bonne chose. Ulrik, c'est ça ? Pourquoi t'es là ?

Fronçant légèrement les sourcils, son ton grave et froid coupa sèchement le silence qui suivait le trio de questions :

« Rurik... Il me semble qu'être sur ses gardes est le minimum lorsqu'il s'agit de risquer sa vie. »

Oui, c'était évident, à quoi s'attendait-elle ? Jaugeant rapidement la chaise qu'elle lui avait désigné, il roula brièvement des yeux : oui, elle voulait s'amuser avec lui. Rira bien qui rira le dernier...

« C'est un autre interrogatoire ? Je suis venu ici pour montrer de quoi je suis capable afin de pouvoir enfin me rendre utile dans vos rangs, pas pour justifier ma présence toutes les cinq minutes. »

Son poing droit se serra autour de sa baguette magique : décidément, elle ne faisait rien pour qu'il se calme... Est-ce que cela faisait partie de leur plan, de l'énerver au point de lui faire péter les plombs afin de voir jusqu'où il pouvait aller ? Parce qu'il pouvait faire des dégâts, oui, beaucoup de dégâts !

Sauf que détruire l'organisation qu'il venait tout juste de rejoindre n'était sans doute pas la meilleure des choses à faire : il respectait leurs valeurs et voulait s'impliquer dans leurs actions. Ses différents statuts en Russie faisait de lui quelqu'un de naturellement autoritaire, apte à diriger, d'une poigne de fer...

... Il s'installa à contre-cœur sur le siège criard.

« J'espère juste ne plus avoir à le faire lorsque vous me considérerez pleinement comme l'un des vôtres. » grogna-t-il, un peu plus calmement.

Le loup-garou devait apprendre à laisser les choses couler, à savoir courbe l'échine de temps en temps, obéir à une hiérarchie dont il n'était pas au sommet. Hors de question d'être un molosse parfaitement dressé et duquel on pouvait abuser, cependant, il comprenait la nécessité de se plier à certaines choses, certaines décisions : il attendait le même comportement de ses sbires au sein de la mafia... Tant qu'on continuait à le traiter avec respect et que tout ceci continuait à coller à ses valeurs et motivations, il n'avait pas à montrer les crocs.

« Si je suis là, c'est parce que je veux participer à ce que vous faites, vos idéaux, vos combats... Je ne peux rien faire tout seul. »

A chaque fois qu'il essayait de s'expliquer, il avait du mal : certes, tout en l'Ordre du Phénix lui donnait envie de les rejoindre, de se battre à leur côté, mais il avait tellement de secrets... Les liens étaient difficiles à établir sans trop en dévoiler. Tôt ou tard, il devrait leur dire la vérité. Mais pas tout de suite, il n'était qu'un étranger pour l'instant, et Lilith ne suffirait pas... Il n'était même pas sûr qu'elle se range de son côté face à tous les autres.

« Mais surtout... Seul, j'ai peur de faire les choses de la mauvaise manière... »

Là, il n'y avait pas de soucis, sa sincérité était presque palpable derrière ce ton bestial, cet accent à couper au couteau, son apparence menaçante. Son ressenti était clair, il fallait juste éviter de dire qu'il avait l'habitude de faire les choses de la manière la plus atroce possible, à coup de meurtres, tortures, destructions... Pour les combats de l'Ordre, les choses étaient à aborder autrement. Mais si un jour les Phénix avaient besoin d'user de tels recours, il se ferait une joie de les déployer à un niveau redoutable.

« Ça ira ? demanda-t-il le plus poliment possible... Et vous êtes ? On ne m'a pas dit qui allait s'occuper de moi. »

Le ton de sa phrase ne laissait rien transparaître, mais par "s'occuper de lui", il entendait autre chose, pas forcément très réjouissant pour la femme qui lui faisait face. Croisant les bras, n'ayant rien d'autre à ajouter, il attendit, toujours prêt à réagir au moindre sortilège : après tout, c'était un test.

Sur son visage je lus que cela n'allait pas. "Rurik" me corrigea-t-il, laissant un temps, trois points de lassitude ou d'agacement. "Il me semble qu'être sur ses gardes est le minimum lorsqu'il s'agit de risquer sa vie." Un brin provocant, j'aimais ce trait de personnalité lorsqu'il n'appartenait pas à une personne qui faisait le double de mon poids. Malgré tout, il s'assit sans broncher sur la chaise que je lui désignais. Il ne cacha pas sa désapprobation pour autant. Que voulait-il que je lui dise, la décoration ne me plaisait pas non plus. Ce n'était pas censé nous plaire, c'était censé être réaliste. Le mauvais goût du salon de thé était criant de vérité. Apparemment il n'y avait pas que cela qui le dérangeait :

- C'est un autre interrogatoire ? Je suis venu ici pour montrer de quoi je suis capable afin de pouvoir enfin me rendre utile dans vos rangs, pas pour justifier ma présence toutes les cinq minutes.

Monsieur avait le sang chaud... et ça c'était une très mauvaise chose. De manière générale c'était dangereux pour l'Ordre du Phénix : vu les situations auxquelles nous étions confrontés, il était impératif de savoir garder la tête froide afin de ne pas agir sur un coup de tête. J'étais plutôt bien placée pour le savoir, il m'avait fallu des années pour façonner cet aspect-là de ma personnalité, l'adapter. Réagir à chaud c'était prendre des risques inutiles, pour soi comme pour les autres.

Cependant à ce moment-là je voyais des aspects négatifs plus immédiats. Je n'étais pas propriétaire du magasin de farces et attrapes de Pré-au-Lard pour rien. Je prenais un malin plaisir à taquiner autrui, qu'il me laisse voir une corde sensible et je viendrais la titiller jusqu'à la crise de nerf. Je ne savais pas m'arrêter. Je ne savais pas être raisonnable. Et puis après tout cela pourrait peut-être constituer la première leçon...

- J'espère juste ne plus avoir à le faire lorsque vous me considérerez pleinement comme l'un des vôtres.
Intéressant. Je pouvais continuer dans cette voie, jouer la fille méprisante qui ne le prendrait jamais pour un phénix. Le rejeter pour qu'il s'applique à prouver sa valeur, à gagner sa place. Pourtant j'étais incertaine : comment allait-il réagir ? Il pouvait tout aussi bien marcher que m'envoyer bouler. Je ne le connaissais pas, il m'était difficile de deviner la façon dont il allait le prendre. Si je suis là, c'est parce que je veux participer à ce que vous faites, vos idéaux, vos combats... Je ne peux rien faire tout seul. Pause. Hésitation ? Mais surtout... Seul, j'ai peur de faire les choses de la mauvaise manière...

Légère surprise d'entendre ce qui avait la sincérité d'un aveu. On aurait dit qu'il lui coûtait de me parler ainsi, comme il lui coûtait de venir là. Dans cette organisation, dans cette pièce, à s'asseoir sur une chaise rose et souffrir le comportement d'une jeune inconnue. Était-il déterminé ou en proie aux doutes ? Un "Ça ira ?" peu convainquant plus tard, il s'enquit de mon identité avant de croiser les bras dans une attitude résolue. Peut-être que si j'avais pris le temps, j'aurais eu mille interrogations en tête. Comment étais-je censée opérer etc. Mais je ne pris pas le temps.

- Aby', me présentai-je. Plus concis tu meurs. Vas-y doucement avec les "une fois que je serais des vôtres", on n'y est pas encore... Petit ton gentillet, entre la remarque condescendante et le conseil amical. Le bois de cerf toujours contre ma paume, discrètement. Si tu crois qu'en entrant à l'Ordre du Phénix tu vas échapper aux interrogatoires, tu te trompes. Alors habitue-toi à devoir justifier ta présence toutes les cinq minutes.

Mêlant un #Piertotum locomotor avec un #Plasticinum, j'enchantais la chaise de mon interlocuteur pour lui donner la ferme intention (et le pouvoir) de le détruire. Les arabesques de métal qui formaient le dossier se rapprochaient du cou de Rurik comme pour l'étrangler et la ferraille rose servant d'accoudoir se refermait sur ses poignets afin de l'immobiliser.

- Pourquoi t'es là ?! m'écriais-je en me levant brutalement de mon propre siège. C'est à peine si je l'entendis tomber, focalisée que j'étais sur ma cible. La baguette pointé sur le russe, à la fois menace et défense.

Se justifier sans mentir, c'était difficile, en fait, il avait oublié comment on faisait. C'était un coup à se faire passer pour un imposteur. Pas de masque, pas de fausses causes, d'objectifs détournés... Comment faire pour être "soi-même" ? Il se posait presque une colle tout seul.

- Aby'

Aby ? Aby-quoi ? Probablement Abygael, mais bonjour la simplification abrutissante. Le pensait-elle aussi débile que ça ?

- Vas-y doucement avec les "une fois que je serais des vôtres", on n'y est pas encore... Si tu crois qu'en entrant à l'Ordre du Phénix tu vas échapper aux interrogatoires, tu te trompes. Alors habitue-toi à devoir justifier ta présence toutes les cinq minutes.

Gna-gna-gna, oui eh bien elle n'avait qu'à se fourrer le doigt dans l'œil jusqu'au coude en faisant un détour par l'estomac. Elle n'était pas seule au sein de l'Ordre, et le russe savait que certaines personnes pouvaient facilement être convaincues. De plus, s'il était sincère (pour une fois), cela devrait mieux se passer, non ?

Brusquement, sa chaise se mit à s'agiter sans raison... Peut-être que ça avait un lien quelconque avec le fait que la sorcière venait de brandir sa baguette dans sa direction ? Probable, en effet. Le métal criard serpenta avec agilité dans son dos pour remonter jusqu'au niveau de son cou, les accoudoirs s'accrochant à ses poignets. Ça lui rappelait de bons souvenirs, tout ça...

- Pourquoi t'es là ?!

Encore cette question ? Elle faisait exprès d'être aussi lourde, en fait ! Il fallait sûrement la calmer pour qu'elle soit un peu plus ouverte à ce qu'on lui disait. Calmer les gens, refroidir leurs ardeurs, les refroidir tout court... il savait faire ça !

Fronçant les sourcils, il arracha son poing droit de l'emprise de la chaise, s'entaillant le poignet lorsque l'acier céda sous sa forme. Sans attendre, il se redressa de toute sa hauteur, libérant son autre main grâce à celle qui était libre.

« Je vais pas me répéter, fallait écouter... » grogna-t-il.

Le dos de la chaise essayait toujours de l'étrangler, comme deux petits bras métalliques enserrant son cou : ça, il ne pouvait pas s'en défaire d'un mouvement brusque, l'objet tenait bon et était assez tenace. De plus, il devait paraître en difficulté face à celle qui "l'évaluait", pour la simple et bonne raison qu'elle pointait déjà sa baguette sur lui, et allait probablement s'en servir aussitôt qu'il se serait libéré.

L'acier l'étranglant de plus en plus, il posa un genou à terre et, profitant de cette position, pointa sa baguette en direction d'Abygael en informulant un Radicis Perfidum. De grosses racines épineuses jaillirent alors sous les pieds de la femme, envoyant valser les pavés qui constituaient le sol, et se ruèrent dans sa direction pour l'attraper et lui faire un gros câlin plein de promesses de blessures et lacérations en tous genres.

De son côté, le sorcier pointa sa baguette sur la chaise un peu trop collante.

« Reducto »

Le sortilège fut assez violent, réduisant l'objet à un tas de petits morceaux brisés inertes. Le choc avait engourdi le dos de Rurik, mais ce n'était pas le cadet de ses soucis. La sorcière allait soit s'en sortir, soit se faire déchiqueter par les racines tranchantes : dans tous les cas, le russe se devait d'être prêt à réagir, que ce soit pour arrêter son sortilège si elle n'arrivait pas à s'en défaire, soit pour se défendre si elle parvenait à se protéger. Tuer un de ses alliés serait assez embêtant...

...En fait, au diable tout ceci, elle faisait partie de l'Ordre du Phénix, elle avait probablement déjà vu pire. Attendant une ouverture parmi les racines tueuses, il informula un Hostium Halitus. Souhaitant vivement que cette petite peste s'en sorte, il fit quelques pas en arrière, afin d'avoir une vue dégagée et de pouvoir repérer facilement tout ce qui pouvait éventuellement lui foncer dessus : sortilèges, objets, ou femmes en furie... la pire des menaces possibles !

Il semblait que j'avais visé juste : mes paroles eurent effectivement le don de l'énerver. Mais le mérite ne me revenait pas tellement, c'était évident à deviner avec un type pareil... Être calme, relax, il connaissait pas. En tout cas ça ne figurait pas dans son vocabulaire du jour. Ses sourcils se froncèrent, accentuant son regard de tueur. Et un regard de tueur sur une masse pareille, c'était pas le genre de truc qui te mettait à l'aise. Et c'était encore plus flippant à froid comme ça que dans un combat en pleine nuit, où primo tu ne vois rien, secundo avec l'adrénaline tout va très vite et tu n'as pas le temps d'y penser.

Bref, on l'avait compris, Rurik était un homme imposant. C'était une chose de le savoir et c'en était une autre de le voir plier le fer comme s'il était aussi mou qu'une marque des ténèbres comestibles. " Je vais pas me répéter, fallait écouter... " qu'il disait, pas le moins du monde sûr de lui. Les yeux ronds je le regardais s'extirper de la chaise malgré le métal tranchant. La morsure du fer sur son bras ne l'arrêtait pas... Humhum. Normal, moi aussi je sais faire ça. Easy peasy.

J'étais sans voix, sinon j'aurais bien hurlé un "mais b***l d'où tu sors ?!" J'eus tout juste le réflexe d'informuler un #charme du bouclier pour me protéger du retour de bâton. Heureusement, la chaise faisait de la résistance. Je me doutais que ça n'allait pas suffire mais là tout de suite j'avais bien du mal à réfléchir efficacement. J'en avais vu des choses mais elles étaient... magiques quoi. Les bombardements, les flèches qui sortaient de nulle part, c'était normal : les sortilèges étaient étudiés pour ça. Par contre, faire ployer l'acier sans baguette c'était impensable !

En parlant de baguette, la sienne était pointée vers mes pieds et bientôt je sentis le terrain bouger... laissant apparaître des racines qui se jetèrent sur moi. L'impression de déjà-vu me faisait presque sourire. Ce coup-ci j'allais m'en sortir proprement, pas en tranchant dans le tas. #Acidileus ! et j'orientais ma baguette sur mes attaquantes végétales. Au même moment, je me prenais en plein fouet ce qui avait tout l'air du maléfice du souffle de l'ennemi. Grand classique qui ressortait à chaque fois, je ne pouvais pas ne pas le reconnaître. Mon sort de protection fit son office, atténuant grandement les effets du sort. Par contre ce n'était pas le cas pour les racines... Elles étaient définitivement détruites.

- Tu crois qu'essayer de me tuer ça suffira pour te faire une place ici ? demandais-je, d'un ton au moins aussi acide que mon précédent sortilège. Oh bravo, tu sais te battre ! Le sarcasme ne devait pas lui plaire donc je ne me gênais pas. J'étais absolument, délicieusement, détestable. J'aurais pu être examinatrice dans une autre vie. Les mangemorts aussi savent se battre. Des sorciers lambdas savent se battre. Cela ne prouve en rien que tu es un phénix... alors je répète, qu'est-ce que tu FOUS ICI ?

Un bref mouvement du poignet et un maléfice flagrant (#Fitilla) fusa sur son torse. Les dernières syllabes de mes paroles avaient été criées tandis que je lui présentais moi aussi un regard dur. Il voulait jouer à ça non ? A qui avait la plus grosse ? J'étais flippée oui très certainement mais je ne supportais pas son attitude sûre de lui. Presque hautaine. Il me mettait au défi, je le relevais. Je ne me liquéfierais pas sur place devant sa provoc' à deux noises.

Les hostilités avaient enfin démarré, et Rurik ne songeait qu'à une chose : faire ses preuves... Tuer ou pas sa future alliée, cela deviendrait un sujet d'inquiétude si elle se retrouvait dans une très mauvaise posture, pour l'instant, elle se débrouillait !

La voyant éliminer les racines tueuses avec une efficacité remarquable, le russe eut un rictus mauvais : elle semblait l'expérience d'une personne méritant sa place au sein de l'Ordre... Ce n'était pas à lui de la juger, plutôt l'inverse, mais ce genre de choses le rassura. Il avait bien fait de s'engager sur cette voie.

Son second sortilège fut également paré par la femme.

- Tu crois qu'essayer de me tuer ça suffira pour te faire une place ici ? Oh bravo, tu sais te battre ! Les mangemorts aussi savent se battre. Des sorciers lambdas savent se battre. Cela ne prouve en rien que tu es un phénix... alors je répète, qu'est-ce que tu FOUS ICI ?

Il ne l'écoutait qu'à moitié, cela faisait la deuxième fois qu'elle lui faisait le coup : parler pour le distraire, afin d'avoir une bonne ouverture d'attaque. Cela ne fonctionnerait pas deux fois, et l'imposant sorcier comptait bien faire en sorte que cela se retourne contre elle. Se concentrant, il attendit le moment propice pour dérouler son plan. Rurik était une cible facile, imposante, peu discrète, lorsqu'on l'attaquait, on avait une plus grande marge d'erreur. Cependant, même ceci, comme tout le reste, il pouvait s'en servir comme une arme.

Lorsqu'Aby pointa sa baguette dans sa direction et lança son sortilège, il fit mine de placer son bras gauche pour encaisser l'attaque, mais lorsqu'il fut complètement immobile, il informula un Commutatio Loco. Aussitôt, il fut transporté à la place de son adversaire, tandis qu'elle prenait sa place, face à son propre sortilège. Le russe n'avait pas que ça en tête, bien au contraire, chaque mouvement était calculé : aussitôt que ses pieds touchèrent le sol, il tourna sur lui même, transplanant aussitôt derrière sa cible. Réaliser un tel déplacement juste après le sortilège d’échange de position avait un avantage : son ancienne position en tête, il fut très facile de se situer et de transplaner en un instant.

Apparaissant derrière la Phénix, continuant tout simplement son mouvement, il étendit son bras gauche devant lui, sa main se refermant sur cette nuque bien chétive à son goût : cela avait le même effet qu'une arme pointée dans son dos, il pouvait la briser en une fraction de seconde.

« Les sorciers lambda ont tendance à ne pas être fiables, à changer de camp un peu trop facilement... Ce n'est pas mon cas. Et si je ne partageais pas vos idées, je ne pense pas que vous auriez pris le risque de m'amener jusqu'ici... »

Il fallait avouer qu'il avait songé à la tuer, lui briser la nuque, comme ça, aussi facilement que s'il s'agissait d'un enfant... C'était sa faute après tout : elle l'avait attaqué et engrainé... On ne s'amusait pas à piquer un ours à coup de bâton si l'on ne voulait pas se prendre un coup de patte capable d'arracher une tête d'un coup, non mais oh !

Grognant, sans savoir si elle s'était pris ou non son propre sortilège, il l'envoya brutalement en avant, visant une de ces abominations roses qui osaient s'approprier le nom de "chaises". Préférant attendre plutôt que de l'attaquer à nouveau (c'était préférable de faire durer le combat, ça l'amusait), il lança un Retro Temporalis Condicionalis en pointant son propre torse : cela permettrait de foncer dans le tas sans risquer quoi que ce soit, la condition de déclenchement étant bien évidemment l'approche d'un sortilège.

« Je réserve un sort particulier aux mangemorts. Pour ça, il n'y a pas de souci à se faire... Que je ne sois pas un phénix à tes yeux ne me pose pas de problèmes non plus. L'important, c'est que je puisse agir contre les nuisibles et les emmerdeurs... »

Sa voix se fondant en un grognement sur la fin, il fixa la femme, bien décider à la cogner jusqu'à ce qu'elle l'accepte parmi ses alliés : ce n'était pas la meilleur façon de faire, mais il était trop tard pour questionner ses idéaux : on lui avait révélé l'emplacement de leur QG, il avait découvert l'identité de quelques membres... Il ne leur voulait pas de mal, il voulait les aider...

... Sauf que pour lui, ce n'était pas évident à dire de manière claire et précise.

Et en un battement de cil, le sortilège frappa en plein fouet son... P*TAIN MON ! MON CORPS B*RDEL ! La douleur m'enflammait, aussi bien physiquement que mentalement. C'est que ça BRÛLAIT CES C*NNERIES. Je regardais autour de moi sans comprendre. Qu'est-ce qu'il avait foutu ? Est-ce que... Est-ce que je ressentais le mal à sa place ? C'était possible, ça ? Un genre d'échange d'âme peut-être... De la magie noire ?! Et puis m*rde, il n'avait utilisé aucune formule ! Mais p*tain c'était qui ce mec ? Bâti comme un monstre, aussi doué au corps à corps qu'en magie et surtout rompu aux sortilèges informulés les plus complexes. Je n'avais jamais rencontré personne avec autant d'atouts en combat, ni même tout simplement de sorcier qui maîtrisait autant son pouvoir que lui.

Bizarrement, ça ne m'avait pas manqué.

Je le sentais derrière moi, ses mains se refermant autour de mon cou. De quoi faire planer la menace sans la mettre à l'exécution. Cela ne m'inquiétait pas vraiment : après le maléfice cuisant que je venais de me prendre, l'appui de ces paluches contre ma nuque ne me faisait que dalle. Si ce n'était m'énerver au plus haut point... La souffrance appelait la rage.

- Les sorciers lambda ont tendance à ne pas être fiables, à changer de camp un peu trop facilement... Ce n'est pas mon cas. Et si je ne partageais pas vos idées, je ne pense pas que vous auriez pris le risque de m'amener jusqu'ici...

C'était très bien qu'il mettait ça sur le tapis ! Parce qu'en réalité, je ne comprenais vraiment pas pourquoi on avait pris le risque de l'amener jusqu'ici. Et sauf son respect, le mot "fiable" n'était pas le premier qui m'était venu à l'esprit en le voyant entrer dans la salle. Pas plus à ce moment là que maintenant qu'il était à deux doigts de m'étrangler. Non franchement, ça lui allait bien de parler de fiabilité...

Jugeant qu'il ne lui était pas d'une très grande utilité de me garder là dans ses bras puisque de toute façon il ne pouvait pas abréger mes jours, le "novice" (hahaha[...]ha) me jeta sans cérémonie sur l'une des chaises de la terrasse. Il voulait prendre de la distance ? Pourquoi pas après tout... Tandis qu'il était occupé à m'expliquer je ne savais trop quoi, je lançais un #Gonflus informulé sur mon siège. A peine avait-il terminé sa phrase, dont le contenu m'échappait je dois dire, que je m'élevais dans les airs.

Je regrettais de ne pas avoir amené mon balai, cela m'apparaissait désormais comme le meilleur moyen de contrer ce fléau. Alterner les attaques fulgurantes et les replis immédiats était probablement la stratégie qui m'offrait le plus de chances de survie. Un peu comme on aurait fait avec un dragon... Malheureusement pas de balai sous la main et je ne pouvais pas non plus l'amener par un sortilège d'attraction, sa trajectoire aurait été stoppée par les protections magiques de la salle. Je devrais donc me contenter de mon objet volant non identifié.

Ne nous voilons pas la face, je n'avais aucune chance de remporter ce duel. Je l'avais su dès que sa sale tronche de mafioso était entrée dans mon champ de vision. Par contre j'avais de bonnes probabilités de réchapper de là en un seul morceau fonctionnel : des fois que je doutais de sa bonne volonté à me garder vivante, il venait de me prouver qu'il évitait de trop m'amocher en me propulsant loin de lui alors qu'il aurait pu me faire sacrément bobo. J'allais donc exploiter le filon...

Après avoir orienté la trajectoire de la chaise, je me laissais tomber lourdement sur le mastodonte. Et désormais, alea jacta est. Je me démenais comme une furie, donnant coup de pieds dans les côtes, coups de poings sur la tête, tentant de l'étrangler moi aussi... Pas de quartier. Je visais à peu près tout ce qui était à portée et faisait preuve d'une remarquable créativité pour trouer ou meurtrir ce qui se présentait. Et mes dents se refermèrent sur une de ses oreilles, prêtes à tirer d'un coup sec...

La femme s'était écrasée comme une poupée de chiffon sur la chaise qu'il avait visé, et s'éleva lentement dans les airs avec... Euh... Ce n'était pas très sympa pour les lois de la physique, ça ! C'était pas ça qui était censé se passer ! La combattante devait avoir lancé un sortilège sur le siège, au vu des proportions qu'il avait pris... Une chaise en fer ne devenait pas un ballon dirigeable aussi facilement. C'est qu'elle était douée, tout de même. Le russe ne voyait pas trop comment cela était censé éradiquer les Mangemorts, mais SOIT !

Que faire... Un sortilège explosif pour en finir avec son moyen de transport de fortune ? Non, il n'avait pas envie de s'élancer pour la rattraper... Un sortilège d'ascension pour aller la chercher par la peau du cou ? L'atterrissage pouvait être contrôlé, mais Rurik n'appréciait guère quand ses pieds quittaient le sol... Comme disaient certains de ses sbires, il avait davantage le rôle d'un char d'assaut, et les tanks, ça ne vole pas.

« Eh ! Reviens ici... J'ai pas besoin d'une formation dans l'art de la fuite... » grogna-t-il.

Elle ne devait pas l'entendre, passant au dessus de lui... Bon, c'était décidé, il allait la faire tomber, un petit Aresto Momentum suffirait à amortir la chute (pas totalement, elle risquait de se faire un peu mal, mais rien de grave, donc c'était tout bénef' pour le sorcier !). Alors qu'il pointa sa baguette en visant la chaise, il vit la sorcière glisser intentionnellement pour se jeter sur lui.

« Bordel... mais... »

Un coup de pied dans la mâchoire le coupa dans sa phrase... Ça, sans faire trop mal c'était tout de même suffisant pour l'énerver. Des poings furieux s'approchèrent de lui tandis que la folie s'empara de la femme, qui avait décidé de troquer la magie contre la violence pure et dure... C'en était presque émouvant, si seulement ce n'était pas tourné vers lui. Grognant de nouveau, il porta son bras gauche en bouclier pour se protéger des coups, car elle n'y allait pas de main morte, il avait beau être capable d'encaisser un bon nombre de choses, mieux valait éviter les mauvais coups.

Le problème, c'est qu'elle était collée à lui... et ça c'était problématique, car ça l'empêchait de la cogner proprement d'un seul coup. Il n'avait vraiment pas l'habitude d'être aussi proche d'une femme, en plus !

« Rah mais... Saloperie !... Dégage ! »

Alors qu'il tentait de l'assommer pour avoir la paix, il vit son visage se rapprocher du sien par le côté, et ouvrant la bouche, pas pour l'embrasser, non, mais plutôt pour mettre les "crocs" en avant. Ah non ! On lui avait déjà fait le coup, pas question ! D'un mouvement de poignet, il dirigea sa baguette vers sa propre oreille au moment où les dents de la femme s'y accrochèrent.

« Duro ! »

Il perdit aussitôt toute sensation à cet endroit, une légère douleur s'y répandit, ainsi qu'un poids un peu plus conséquent que d'habitude (non pas que sa tête était légère d'habitude...). Les dents de sa "formatrice" s'y percutèrent avec un bruit assez désagréable à entendre, qu'il ne perçut donc que de l'autre oreille, ne sachant pas si elle s'était brisé les quenottes ou pas... D'ailleurs, il n'allait pas perdre du temps à vérifier : lorsqu'elle se retira légèrement, il y envoya son poing libre et la gratifia d'une belle droite magistrale, lui faisant bien goûter à sa force physique ! Elle l'avait cherché...

Un bruit sourd signifiant qu'Aby faisait une galipette non contrôlée au sol donna le temps à Rurik de se retourner pour bien lui faire face, la face latérale de sa tête transformée en pierre : c'était sans doute stupide comme choix... Les gens ne savaient jamais comment annuler correctement les effets de ce sort, et certains cas étaient parfois graves ou permanents... Mais le médicomage ne s'en souciait pas, il savait parfaitement comment lancer ce sort et remédier à ses effets... Passant sa baguette sur le côté de sa face sans quitter la femme des yeux, lui montrant bien qu'il n'était pas un incapable, il s'avança à nouveau vers elle, lentement, plutôt menaçant (pour changer, quoi).

« J'aurais dû le faire aussi sur mon poing, tiens... »

Pas question de lui laisser le temps de se relever, elle allait regretter de s'être approché un peu trop près de lui. D'un mouvement rageur et brutal, il lui asséna un violent coup de pied dans le ventre, ne se souciant aucunement de l'image "tabassage de rue" que cela pouvait donner : c'était toujours efficace, pourquoi s'en priver ?

« Bravo la mentalité, si t'es aussi pressée de crever, suffit de demander, pas la peine d'essayer de faire semblant de vouloir mener une guerre contre ces saloperies de mangemorts... Moi aussi j'pourrais te demander la même chose, hein ? Qu'est ce que TU fous ici ? »

La regardant dans les yeux après lui avoir fait rouler de manière à voir son visage, il souleva son pied, son énorme chaussure faite pour écraser des têtes... C'était bien tentant... Il pouvait dire aux autres qu'elle avait abusé, qu'elle était devenue folle ? Que c'était une mangemorte depuis le début et qu'elle avait voulu le tuer ?... C'était pas trop cohérent en fait... Il n'allait pas tuer une alliée...

« En fait je m'en fous pour l'instant ... »

Il déporta son pied pour le placer une fois de plus au niveau du ventre de sa future alliée, faisant un mouvement vers le haut pour lui écarter les bras et la mettre comme il faut sur le dos.

« J'espère juste avoir une réponse lorsque l'on combattra ensemble. »

Il s'agenouilla et pointa sa baguette sur elle, se servant de ses sortilèges de médicomagie pour apaiser ses douleurs et entamer la guérison de ses blessures. Pourquoi ne pas lui montrer une meilleure facette ? C'était la seule qui arrivait le mieux à retranscrire sa volonté d'aider : il avait beau être malsain et un brin dur avec ses patients, il avait une véritable envie de les guérir, ce n'était pas un mensonge destiné à cacher sa nature de meurtrier... Il tuait parfois, mais il sauvait dans d'autres cas... Il n'était pas toujours très pertinent dans sa tête, mais il espérait que cela fasse au moins une bonne chose en lui.

N'ayant pas complètement remis sur pied Abygaël, mais suffisamment pour qu'elle se sente déjà mieux, il s'arrêta et se laissa tomber en position assise. Le combat l'avait fatigué, bien évidemment, la guérir avait également coûté en énergie... Et même si l'imposant sorcier était fier de sa force et de son endurance, il a avait le droit d'être un peu fatigué de temps en temps. Cela lui prouvait aussi que la sorcière était une bonne combattante : il l'aimait bien en fin de compte !

Bien évidemment, il ne la quitta pas des yeux : si elle osait l'attaquer, il lui exploserait le crâne contre le sol... L'assommant ou la tuant, ça, il n'en aurait probablement plus rien à faire.

« J'ai passé le test ou on prévoit une autre séance ? » rajouta-t-il d'un ton sombre qui se voulait détendu mais qui, en pratique, se trouva être vachement flippant.

Je faillis me casser une dent lorsque ma proie prit la consistance de la roche. Surprise, je n'eus pas le temps de réagir avant qu'un poing monstrueux ne s'abatte sur moi. Et la douleur monta instantanément, fulgurante. J'émis probablement un bruit étouffé, je n'en avais pas vraiment conscience. Juste. Ce... AWOARDFAZGYDJZEFDETDG, cette sensation qui me lançait atrocement, comme si ma tête s'était faite explosée. A la réflexion, oubliez le comme.

Ajoutez à cela qu'avec le turbo-poing que je m'étais prise, Rurik m'avait comme qui dirait envoyée valser par terre. Tomber en grand fatras sur un sol pavé, on s'en doutait, ce n'était pas agréable. Je sentais tant de petits morceaux de chair et d'os se rappeler à mon bon souvenir. La souffrance commençait à altérer ma respiration et j'avais du mal à voir une issue. A réfléchir à comment riposter. Bah, j'avais pas fait ça en réfléchissant quoi qu'il en soit... Je l'avais fait pour exploser. En sachant très bien les conséquences que je devrais payer, même si à ce moment où j'étais en train de passer à la caisse je regrettais d'avoir eu les yeux plus gros que le ventre.

Ventre. Kof. Un pied envoyé en plein dedans, qui me coupait en pleine inspiration. Toussant, crachant, je cherchais désespérément de l'air. Mon cerveau était trop préoccupé par sa survie pour me laisser entendre ce qu'il se passait autour. Quand enfin je réussis à capter de l'air, en quelques brèves secondes qui me parurent fort longues, je me sentais propulsée au beau milieu d'une conversation que je ne comprenais pas.

- Moi aussi j'pourrais te demander la même chose, hein ? Qu'est ce que TU fous ici ?

Pour toute réponse je crachais cette chose inconnue dans ma bouche. Une dent tomba au sol. Ah, pas tant inconnue que ça. Je voulais me poser tranquillement, dans une position qui ne décuplerait pas mes souffrances par dix. Il devait bien y avoir un moyen d'agencer mon corps pour que ce soit un peu, un tout petit peu moins pire ?

"Qu'est-ce que tu fous ici" avait-il dit, j'en étais sûre. Je l'avais donc énervé hein ? Je lui avais bien tapé sur les nerfs. Cette pensée me fit grandement plaisir. Petite victoire mais victoire tout de même. Je souris, provocante. Même si dans mon état je n'étais aucunement sûre de la mesure dans laquelle mon visage parvenait à prendre les expressions que je voulais.

Il me fit rouler comme une botte de foin des champs près desquels j'avais grandi. Je n'arrivais pas à voir dans ses yeux s'il identifiais mon sourire comme tel ou comme une grimace lambda provoquée par la douleur. Il plaça son pied au-dessus de ma tête comme pour la réduire en bouillie. Et pendant un bref instant j'eus ce terrible doute. De ne pas savoir si j'avais bien fait de parier sur ma vie. Et cette pourtant brève idée de la mort, de ne pas savoir si j'allais survivre à la seconde qui suivait, était si forte qu'elle surpassa la douleur. Instantanément elle occupa les moindres parcelles de mon cerveau et lorsque l'ombre de Rurik se retira, je sentis l'idée dégonfler, partir rapidement mais régulièrement. Toujours oppressante.

- En fait je m'en fous pour l'instant ...

De quoi... De me tuer ? De connaître le pourquoi de ma présence dans l'Ordre ? me demandais-je vaguement. Je n'avais pas l'énergie de réellement vouloir des réponses. La question ne faisait que me frôler l'esprit, comme une brève distraction à d'autres préoccupations. A savoir : essayer de bouger sans avoir envie de gueuler. J'y allais doucement mais sûrement, travaillant la précision de mes mouvements pour ne pas solliciter inutilement un membre. Parce que solliciter un membre ça voulait dire aïe très fort. Ce qui se manifestait par un genre de grognement haineux.

Rurik ne me laissa pas le temps (qui aurait été probablement très long) de me tirer de là seule et me retourna comme une crêpe. Avec son pied. Qu'avait-il en tête ? Me soigner apparemment. Alors là. Je me tins muette, méfiante tandis qu'il opérait ses sortilèges. La baguette toujours à portée de main, des fois qu'elle me servirait à quelque chose. Bien qu'après ce qu'il venait de se passer, je savais exactement où j'en étais à ce propos... Contre ce mec ni magie ni pieds-poings. La fuite, y a que ça de vrai.

Il semblait en avoir terminé, je ressentais les vertues bienfaitrices de ses enchantements tandis qu'il s'asseyait à même le sol. Je testais quelques mouvements et me redressais à demi, vérifiant mon état. Tout semblait d'aplomb, la douleur s'était allégée, je pouvais bouger à peu près tout sans problème. P*tain de m*rde, jurais-je à voix basse pour essayer de faire bouger ma mâchoire qui avait salement pris. Cela picotait mais c'était tolérable. Toujours plus que le goût du sang et la sensation désagréable qu'il laissait derrière son passage.

- J'ai passé le test ou on prévoit une autre séance ?

Haha, il se croyait drôle. Avec sa voix de tueur en série.

- Une formation complète, t'as trop morflé. La pointe d'humour, pour peu qu'il la remarque derrière mon intonation grave, c'était pour esquisser un merci, rapport aux soins qu'il m'avait administré. Même si je ne me sentais toujours pas en confiance en sa présence... et ça ça allait prendre du temps.

{FIN}

Entrainement : Jasmine & Izsa
J'te pique ton LA pour le début Wink

L'été était installé sur Londres, cependant il en fallait plus pour que les nuages s'avouent vaincu. Une couverture grise plafonnait la ville alors qu'Izsa sortit d'Ollivander's. Elle avait travaillé toute la matinée, le reste de sa journée était donc libre. Enfin...libre, c'était vite dit. Aujourd'hui, elle devait emmener leur toute nouvelle recrue au QG.

Elle regarda sa vieille montre mécanique, constatant qu'elle avait tout juste une minute pour rejoindre le Chaudron Baveur. Elle se pressa donc vers ce passage entre deux mondes, espérant ne pas faire poireauter Jasmine trop longtemps.
Évidemment, elle arriva un peu en retard. La Serdaigle était déjà arrivée au point de rendez-vous, et elle lui manifesta sa présence d'un geste amical de la main.

- Allons-y, lui dit-elle. Si ça ne te dérange pas, nous prendrons les transports moldus.

La jeune fille avait beau avoir son permis de transplanage, elle aimait bien déambuler dans les rues sans utiliser son pouvoir pour poper où bon lui semblait. En plus, pour une première visite il était bien plus instructif de passer par le côté moldu. Jasmine pourrait ainsi situer la demeure plus facilement, et saurait y transplaner plus facilement les prochaines fois.

Elles empruntèrent la bouche de métro la plus proche, et le voyage commença. Izsa était plutôt à l'aise avec la blonde. Elle la connaissait - certes pas en détails - de Poudlard, et lui reconnaissait un esprit vif et intelligent. A vrai dire, elle y était pour quelque chose, si la préfète avait été recrutée. Elle l'avait remarqué en cours d’Étude des Moldus lorsqu'elle avait défendu les moldus bec et ongles. Izsa profita donc de ce lieu où leur conversations se noyaient parmi des milliers d'autres pour poser quelques question à l'apprentie Phénix.

- Tu as déjà rencontré des Mangemorts ? Commença-t-elle doucement. Une fois la réponse donnée, elle continua : Et tu as de l'expérience dans les combats ?

La Phénix préférait savoir cela avant de lui tataner la face à coup de baguette magique. Sans être une foudre de guerre, la jeune fille était une des meilleures duelliste de sa génération. Et c'était pas elle qui se l'auto-proclamait, elle était officiellement championne de Duel - junior - d'Angleterre ! Alors que l'autre côté, elle était à peu près certaine de ne pas y avoir vu Jasmine. Elle n'avait sûrement pas beaucoup d'expérience, à moins qu'elle camoufle très bien son jeu.

Elles retrouvèrent l'air libre un peu plus tard, dans un quartier huppé de Londres. Les pavillons s'étalaient le long d'une allée, l'un d'entre eux était le quartier général mais Jasmine ne pouvait le voir. La Serpentard regarda à droite, à gauche, aucun moldu à l'horizon. Elle pu donc sortir un morceau de papier froisser, sur lequel était inscrit "21, Eagle Place" d'une belle écriture ronde. Elenna le lui avait donner pour la Serdaigle, qu'elle soit elle aussi dans le secret du sortilège de Fidelitas.

Maintenant que le pavillon devait être apparu aux yeux de Jasmine, elles pouvaient rentrer. Izsa ne s'attarda pas dans les différentes salles, préférant commencer l'entrainement au plus vite. Elle aurait largement le temps de faire la visite de la propriété un autre jour.
Elle guida alors la jeune fille en direction du sous-sol, et lui demanda d'attendre une minute à l'extérieur pendant qu'elle pénétrait la salle d'entrainement. Il lui fallu à peine trente secondes pour moduler la salle selon sa volonté. Les murs froids disparurent laissant place à un lieu tout à fait atypique. Des arbres immenses apparurent aux tronc bien plus imposants que ceux de la forêt interdite. Un petit brouillard se leva, emplissant la pièce d'une humidité vivifiante.

De tous les lieux qu'Izsa aurai pu faire apparaitre, son esprit c'était évidemment tourné vers le parc de Redwood. Un sentiment de plénitude la saisissait au milieu de la forêt d'arbres centenaires, de séquoia géants.

{SS} Salle d'Entraînement n°2 - Page 12 Redwoo10

Elle allait appeler Jasmine pour lui dire d'entrer, quand elle se rappela que si elle était à Serpentard, c'était pas pour faire dans le caritatif. Elle avait l'occasion de faire un petit coup en traitre, alors elle n'allait pas se priver. Rien de méchant ; juste de quoi prendre de l'avance dans le combat qui s'ensuivrait.
#Illusionis lança-t-elle calmement. Un kagebunshin apparut alors, et elle lui commanda de se cacher derrière un arbre non loin de là. Ensuite, elle prononça un #Seismus Condicionalis qui ne s'enclencherait que lorsqu'elle prononcerait le mot... le mot... Euh... "Patate"

Une fois cela fait, elle appela son "apprentie" :

- C'est bon, tu peux entrer. Elle se plaça en garde, et lui dit d'un air à peu près innocent : A toi l'honneur.

Son fidèle sac suspendu à son épaule et sa baguette cachée dans sa manche, comme toujours, Jasmine était plantée devant le Chaudron Baveur. Certains passants lui jetaient parfois des coups d'oeil intrigués qu'elle ignorait royalement. Elle devait en effet avoir une drôle d'allure...

C'était les vacances, et même si la blondinette était une lève-tôt de nature, elle n'avait pas réussi à être fidèle à ses habitudes ce matin-là. Malgré le fait qu'elle avait ouvert les yeux aux premières lueurs matinales filtrant par les rideaux de sa petite chambre, elle n'avait pas bougé. Elle était restée immobile dans son lit, les yeux rivés au plafond. En somme, elle avait passé la matinée à ressasser les mêmes pensées, encore et encore...

Avait-elle bien fait d'accepter la proposition qui lui avait été faite quelques jours plus tôt ? Elle voulait participer à l’éradication des mages noirs, venger ces vies qui avaient été ôtées injustement. Elle savait qu'elle avait la motivation et la volonté nécessaires. Ses convictions étaient inchangées. Cependant, avait-elle eu raison de s'engager dans une vie remplie de risques, où la mort pouvait l'attendre à chaque coin de rue ? Ces questions ne faisaient que la tourmenter. Pourtant, elle savait bien que cette torture mentale était inutile ; sa décision avait été réfléchie, et elle ne reviendrait pas dessus. Elle avait conscience que sa vie ne serait plus jamais la même, qu'elle pouvait mourir prématurément. Mais n'était-ce pas le cas de tout le monde ?
On lui offrait une chance d'agir pour ce qui lui tenait à cœur. Elle devait faire en sorte de prouver qu'elle pouvait être à la hauteur des espérances des Phénix.

Lorsqu'elle avait finalement émergé, elle avait paniqué en voyant l'heure. Elle avait dévoré une pomme et un biscuit en moins de deux, avait sauté sous la douche, pris les vêtements laissant le plus de liberté de mouvement, avait attaché ses cheveux, attrapé son sac et quitté la maison en trombe. Elle avait couru jusqu'au point de rendez-vous, avant de constater qu'elle avait oublié quelque chose...
Tout en soupirant nerveusement, elle passa une main distraite sur sa tempe gauche. Dans sa précipitation, elle avait complètement oublié de lancer le sortilège habituel afin de cacher cette cicatrice qu'elle ne supportait pas.

Ses yeux se posèrent finalement sur la silhouette féminine qui venait vers elle. Izsa lui adressa un signe de la main en s'arrêtant à sa hauteur. La blondinette répondit par un sourire avant que la Serpentard ne prenne la parole ;

- Allons-y, lui dit-elle. Si ça ne te dérange pas, nous prendrons les transports moldus.

Jasmine n'émit aucune opposition ; quand elle n'était pas à Poudlard, les transports moldus étaient ce qu'elle utilisait la quasi-totalité du temps.
Les deux jeunes femmes se mirent donc en route pour rejoindre le métro. La Bleue et Bronze avait été soulagée de savoir que c'était Izsa qui allait s'occuper de son entrainement. Ainsi, elle allait faire ses premiers pas dans leur quartier général avec quelqu'un de familier à ses côtés. Quelqu'un qui allait devoir tester ses capacités en lui envoyant des sortilèges en pleine face également, mais ça c'était secondaire.

- Tu as déjà rencontré des Mangemorts ?

Jasmine secoua la tête pour se sortir de ses pensées, tournant la tête vers son interlocutrice.

- Non, répondit-elle après quelques secondes. Non, jamais.

Enfin, de sa connaissance en tout cas. Étant donné que le château lui-même abritait des membres de l'Ordre du Phénix, il devait en être de même pour des Mangemorts. Peut-être en avait-elle déjà croisés dans les couloirs, dans la Salle Commune, les dortoirs... Peut-être que certains d'entre eux étaient ses amis...

- Et tu as de l'expérience dans les combats ? reprit l'ancienne préfète.

Jasmine eut un petit sourire amusé en attendant la question. Elle n'était pas trop nulle en duels, même s'ils ne se faisaient que très rares. De son côté, la brune avait été déclarée championne de Duel d'Angleterre. Inutile de préciser que la blonde appréhendait tout de même le face à face.

- Certainement pas autant que toi, mais il m'est souvent arrivé de participer à des duels non-officiels... Dans la Salle Commune par exemple.

Le dernier en date avait d'ailleurs eu lieu au beau milieu des petits aigles terrifiés. Ils n'étaient pas restés bien longtemps à contempler le spectacle, vu qu'Ebenezer et elle avaient bien failli mettre le feu à la pièce...

Une fois sorties des souterrains du métro, les deux filles se retrouvèrent dans un quartier loin d'être miteux, contenant une belle allée de pavillons. Izsa n'avançait plus, et la préfète attendit sagement les explications. Où était donc le QG de l'Ordre ?
Elle eut la réponse quelques instants plus tard. La Verte et Argent sortit un simple morceau de papier pour le tendre à Jasmine. 21, Eagle Place. Voilà ce qui y était noté. Ne comprenant pas vraiment, la blondinette haussa un sourcil en relevant la tête... et vit un nouveau pavillon apparaitre parmi les autres, comme s'il était là depuis le début et qu'elle avait seulement été trop distraite pour le remarquer. Elle sourit en contemplant la façade qui s'ajustait avec les autres, formant le bâtiment qui était le Quartier Général sans aucun doute.

L'endroit paraissait grand, composé de nombreuses pièces. Seulement, elles ne prirent pas le temps de les visiter. L'entrainement avant tout, le reste attendrait. Une fois à destination -au sous-sol-, Jasmine patienta à l'extérieur pendant que sa future rivale entrait dans la pièce. Elle fit glisser sa baguette entre ses doigts, se préparant mentalement au combat qui allait suivre. Non seulement elle allait avoir à faire à la championne de duels, mais en plus celle-ci était une Serpentard. Aucun doute qu'elle allait devoir se méfier de la ruse de son assaillante.

Quand elle put entrer, elle demeura quelques secondes immobile, scrutant les immenses arbres qui peuplaient le lieu. C'était magnifique, et ce décor offrait de nombreuses possibilités pour un duel. De quoi faire marcher son imagination.
Elle se positionna convenablement sans quitter Izsa du regard. Son petit air innocent ne lui disait rien qui vaille.

- A toi l'honneur.

Bien. Un #Conjonctivis fut immédiatement envoyé. Sans prendre le temps de savoir si oui ou non son sortilège avait atteint sa cible, Jasmine s'éloigna tout en murmurant un #Promptus Nebulae pour pouvoir filer en douce. Une fois planquée derrière un arbre, elle s'occupa de lancer un #Atshum Draconis dans un rayon d'environ cinq mètres autour d'elle. Cela retarderait un minimum la Verte et Argent, le temps qu'elle trouve une meilleure stratégie.

Évidemment, ce n'était pas parce qu'Izsa avait invité son adversaire à attaquer en première qu'elle comptait se laisser toucher sans rien faire. Elle était parfaitement sur ses gardes, et il ne lui fallu qu'une fraction de seconde pour envoyer le sort ricocher dans les arbres d'un Protego informulé.
Pour le coup, ses divers combats l'avaient bien entrainé niveau réactivité. Le timing dans un combat, c'était primordial de le maitriser.

La jeune fille resta parfaitement stoïque après ce première assaut. Elle se la pétait un peu, en fait, telle une héroïne de western, parfaitement calme malgré le duel qui commençait. Elle laissa donc Jasmine se mettre à couvert, et l'observa sans rien faire lorsqu'elle lançait son sort créant un brouillard.
Cette brume ne dépareillait pas du tout dans le paysage : Redwood dans le brouillard, c'était la lune forestière d'Endor, ni plus ni moins.

Izsa sourit, comprenant bien la stratégie de son adversaire, tant elle l'avait utilisé elle-même. Toutes deux étaient des jeunes filles de faible constitution, ayant tout à perdre dans un affrontement direct. Jasmine avait donc fait le choix le plus intelligente face à un adversaire plus fort qu'elle : se mettre à couvert, et surtout ne pas se faire repérer. Restait à voir comment elle s'y prendrait pour la mettre à mal, afin de prendre l'avantage.
De son côté, la Serpentard expérimentait une toute nouvelle situation de combat : elle était la dominante, celle qui était sensée mener le combat. Habituellement, du haut de ses 17 ans, cent soixante cinq centimètres et cinquante trois kilos, ses adversaires avaient toujours été plus "puissants" qu'elle. Elle n'était pas vraiment dans son élément : cette fois-ci elle allait être le traqueur et non la proie.

Tout d'abord : y voir quelque chose dans cette purée de poix. Plutôt qu'un Occulo Cati, elle se décida pour un Visione Sua. C'était un peu étrange de voir ainsi les ondes du son et non celle de la lumière, il fallait un petit temps d'adaptation, cependant elle se souvenait avoir géré une partie de son combat contre Morgan grâce à se sort précis. Et puis, pas sûr qu'un chat puisse vraiment voir à travers cet épais nuage. Le son par contre, il n'était absolument pas affecté.

Cependant, malgré cela elle ne pu voir clairement la position de la Serdaigle. Elle voyait une lumière diffuse et tamisé provenant d'un groupe d'arbre pas très loin, et supposa qu'elle se trouvait dans les environs. Que faire ? Cherchant toujours comment se compliquer la vie au maximum, elle élabora un plan quelque peu alambiqué.
Le plus discrètement possible, elle lança un Aranea Telam Multiplicare non loin de sa supposée cible. Avec un sifflement, les trois toiles - de taille un peu réduite étant donné que ce sort métamagique n'était pas aisé à maitrisé - s'accrochèrent entre des arbres. Elles formaient ainsi un piège latent, invisible ou presque, n'attendant qu'une mouche blonde à bloquer dans leurs filets. Mais comment faire tomber Jasmine dedans ?

Vous ne suivez rien ou quoi ? C'était évident ! Il fallait le mot magique ! Izsa s'approcha d'un arbre et y appuya sa main afin de rester stable, et prononça : "Patate". C'était d'un sérieux qui frôlait le ridicule. Qui aurait cru qu'un mot aussi inoffensif pourrait déclencher un telle attaque ?
Il fallait dire qu'elle n'était pas peu fière pour le coup : sa stratégie était bien rodée. Si elle parvenait à secouer Jasmine suffisamment, elle tomberait nez à nez avec une jolie toile toute collante. Et là, il n'y aurait plus qu'à la cueillir ! C'était grisant de se prendre ainsi pour une Acromentule. Et alors que la terre se tremblait d'une violente secousse, Izsa se délectait de son instant de gloire.

Le brouillard était dense, mais le parc était immense. Jasmine eut donc largement possibilité de s'en éloigner pour que la zone brouillée soit entre Izsa et elle. Ainsi, elle n'eut pas besoin d'un sort pour y voir plus clair, puisqu'elle se trouvait désormais dans une zone dégagée. Tout en surveillant ses arrières, la blondinette s'approcha d'un groupe d'arbres, cherchant toujours la meilleure stratégie à établir. Ce qui était certain, c'était qu'elle n'irait pas attaquer son adversaire de front. Même si ses connaissances en sortilèges étaient plutôt importantes, elle n'avait pas le gabarit pour mener le combat. Il lui fallait être maligne.

La jeune femme tourna vivement la tête à sa droite en entendant une sorte de sifflement. Elle s'apprêtait à informuler un Potego, soupçonnant un sort venant de l'ancienne préfète. Mais ce ne devait pas être le cas, puisque le bruit se stoppa, comme s'il avait atteint sa cible... qui n'était donc pas Jasmine puisque celle-ci se trouvait toujours indemne et ne constatait aucun changement chez elle. Reprenant sa route ainsi que son souffle, elle resserra son emprise autour de son arme.

Alors que son bouquin de sorts défilait dans son esprit, la préfète fut surprise par une secousse émanant du sol. Par réflexe, elle s'accrocha à l'arbre le plus proche pour éviter de tomber au sol. En revanche, ce à quoi elle ne s'attendait pas, c'était que sa main gauche ne puisse plus quitter l'arbre. En effet, plusieurs toiles d'araignées étaient fixées entre les arbres, empêchant la Bleue et Bronze de se déplacer. Heureusement qu'elle n'était pas complètement tombée dedans, elle aurait eu un mal fou à se dégager. Sa baguette toujours placée dans sa main droite, Jasmine restait sur ses gardes. Izsa ne devait pas être bien loin vu qu'un piège venait d'être posé là. Maudissant la matière visqueuse qui persistait à garder ses doigts en otage alors qu'elle tirait dessus, elle pointa sa baguette sur les fils. Après un #Diffindo prononcé distinctement, les toiles furent découpées, permettant à la Poursuiveuse de se tirer de là. Elle grimaça de dégoût en essayant par tous les moyens d'ôter le plus de toile possible, mais c'était bien trop collant pour que sa main demeure toute propre. Elle dut se résoudre à abandonner et s'échappa, ne souhaitant pas se faire attaquer par derrière pour une histoire de toile d'araignée. Elle se stoppa en plein élan en voyant une silhouette non loin, se dirigeant sûrement dans sa directement. Elle chuchota un #Illusionis et profita de l'illusion qu'une nouvelle Jasmine se tenait là pour courir dans la direction inverse.

Elle fit le tour de la zone de brouillard en marchant à coté de la brume. Son pas était rapide et elle atteignit bientôt l'endroit où la Serpentard se tenait. Elle se plaça derrière un arbre en scrutant le dos de son assaillante. Seules sa main droite ainsi que sa baguette dépassaient du tronc. Après avoir informulé un #Metalo scencio, elle se plaqua entièrement à l'arbre en attendant de voir si le sort avait atteint sa cible pour agir en conséquences.

HRPG : Désolée, c'est court... Je me rattraperai ! =)

Désolée pour le retard, j'ai vraiment du mal à reprendre le RP avec la rentrée

Prendre en compte tous les éléments d'un combat afin d'optimiser au maximum ses capacité, ce n'était pas vraiment évident, quoiqu'il en paraisse. Peu importait le plan, la préparation ; les duels de sorciers n'étaient pas des parties d'échecs. Placer ses pions, peaufiner sa stratégie, mettre l'autre échec et mat.... non, cela ne se passait pas ainsi dans la réalité. L'adversaire était un être humain, aussi débrouillard, inattendu et stupide que pouvaient être ces êtres.

Alors que sur le papier, son plan lui avait paru parfaitement génial, il n'avait en réalité pas été du tout effectif. Le bruit puissant du tremblement de terre l'avait totalement éblouit, et les mouvements de Jasmine lui avaient semblé aussi invisible que si elle avait regarder le soleil en face.
Le constat était sans appel : Izsa était tout sauf à son optimal lorsqu'elle traquait l'adversaire. Elle n'était pas faite pour ça : la Serpy était bien meilleure pour manigancer des coups bas. Elle ne devait donc pas passez à l'attaque ; pas tout de suite.

Elle baissa donc sa baguette, confiante. La contre-attaque n'allait certainement pas tarder, et elle préférait ne pas se fatiguer. La Serdaigle allait venir d'elle-même, selon toute logique. Il n'y avait qu'à l'attendre pour la cueillir. Son sort de vision du son allait se dissiper de lui-même, pendant ce temps là.

En voyant la silhouette du doppelgänger de la blondinette, elle n'eut pour réaction que de relever légèrement le bout de sa baguette. Elle n'attaqua pas, suivant simplement des yeux le double, pensant que l'attaque viendrait de là. Si bien que lorsque le filet de métal se referma durement sur elle, elle ne s'y attendait absolument pas.
Elle fut déséquilibrée sur le côté, et failli se ramasser par terre. Son regard se tourna d'un seul coup vers l'endroit dont venait l'attaque, et remarqua aussitôt la véritable Jasmine.
Finalement, malgré le filet métallique qui gênait ses mouvements, tout ce passait comme prévu. La douleur était poignante, cependant Izsa parvenait à passer outre tant elle était heureuse de voir la Serdaigle tomber ainsi dans la gueule du serpent.

Exteo Sattiga, s'exclama-t-elle en pointant sa baguette à travers les mailles. Et sans plus attendre, elle enchaina : Dispersio sur Jasmine sur le piège de métal.
Ce genre de combinaison, c'était typiquement le genre de chose qui ne s'apprenait qu'après une certaine expérience de combat. Cependant, là où d'autres personnes auraient enchainer les sorts dans l'autre sens ; espérant que le piège empêche l'adversaire d'éviter les projectiles mortels, Izsa elle tablait sur une autre idée : les flèches étaient des armes incroyablement menaçantes. le simple fait de les voir fuser vers soit focalisait totalement l'attention dessus.
Et ce moment de latence était donc le moment parfait pour immobiliser son adversaire.

Et là, il n'y avait plus qu'à appliquer un coup de grâce : Electrocorpus.

Bon, et ben pour le coup Izsa avait décider de ne plus ménager sa jeune adversaire inexpérimentée. Elle enchainait des sorts d'attaques directs avec une précision chirurgicale. Tous ce qu'elle voulait, c'était asphyxier la jeune fille, la faire plier sous cette déferlante de magie. Cela pouvait sembler irréfléchis : elle n'avait pas préparer de sorts de défense, se concentrant uniquement sur l'attaque. En plus, cela risquait de la fatiguer extrêmement vite, et elle ne disposait pas d'une grande endurance.
Cependant, c'était ce qui lui semblait la meilleure chose à faire : tant qu'elle tenait son adversaire sous la main, elle n'allait pas lui laisser l'opportunité de s'enfuir. Et elle espérait que son manque d'expérience joue en sa défaveur, et qu'elle perde ses moyens face à de telles attaques répétées. Même si au fond d'elle, Izsa espérait que jasine n'allait pas se laisser submergée. Tout simplement parce que sinon, la préfète ne serait jamais de taille à faire face aux Mangemorts.

Le dos plaqué au gros tronc de l’arbre, Jasmine contemplait ses phalanges qui blanchissaient sous la pression exercée sur sa baguette. Sauf que ce n’était pas du tout le moment pour constater qu’elle mettait trop de force dans ce geste, étant donné qu’elle était en plein duel. Se ressaisissant quelques instants plus tard, la préfète risqua un œil derrière elle pour être au courant de l’avancée du combat.

Izsa avait été momentanément déséquilibrée. La blondinette la vit flancher sous le poids du filet de métal. Son sort avait atteint sa cible. Parfait. Profitant de l’occasion, Jasmine sortit de sa cachette et fit deux pas sur la gauche, baguette pointée en direction de son adversaire. Elle réalisa au même moment qu’elle aurait sûrement dû réfléchir avant d’agir, puisqu’elle n’avait aucune idée du prochain sort qu’elle lancerait. Son moment d’hésitation joua immédiatement en sa défaveur. Trois flèches fonçaient vers elle à une allure impressionnante. Suivant son instinct, elle plongea sur le côté pour éviter que les projectiles ne lui transpercent les yeux. Leur sifflement caractéristique se fit entendre juste au dessus de sa tête au moment de sa chute.

- Aïe !

Et elle se réceptionna mal. Très mal. Ses genoux percutèrent le sol et son poignet plia sous son corps dans un craquement ne présageant rien de bon. La jeune femme serra les dents tout en se disant qu’elle se l’était simplement tordu. Puis, elle s’apprêtait à se relever pour contre-attaquer mais quelque chose vint brusquement enserrer ses muscles. Sa première réaction fut de tenter de s’en débarrasser en tirant sur les liens de métal. Mais ceux-ci ne firent que se resserrer, bloquant toujours plus ses mouvements. La respiration haletante, elle s’immobilisa et subit la décharge électrique sans résister. Ses muscles se crispèrent mais elle parvint finalement à récupérer sa baguette qui avait glissé non loin de sa main. Ses doigts se refermèrent brutalement dessus et elle gémit un #Lashlabask entre ses dents. Quelques étincelles firent leur apparition et le filet métallique s’amollit, lui permettant ainsi de se libérer de son emprise. D’un geste rapide, elle se remit sur ses jambes, la douleur encore présente rendant son mouvement moins fluide qu’elle ne l’aurait voulu.

Izsa n’allait pas tarder à recommencer un enchainement de sortilèges. La Bleue et Bronze s’étonnait d’ailleurs qu’elle ne l’ait pas encore fait. Réfléchissant à toute vitesse, elle songea à transplaner un peu plus loin pour avoir le temps de reprendre son souffle et réfléchir à une nouvelle stratégie. Sauf qu’elle n’était pas sûre de posséder l’énergie nécessaire à un transplanage correct et n’avait pas vraiment envie de risquer une désartibulation. Il lui fallait trouver autre chose, et vite.

N’ayant pas d’autres solution et souhaitant gagner le plus de temps possible, Jasmine lança un #Terorim sur Izsa tout en marchant à reculons. Elle y allait un peu fort, mais l’ancienne préfète l’avait tout de même électrocutée donc bon… Et puis, il fallait absolument qu’elle se sorte de là. Elle n’eut pas le temps de voir comment la Verte et Argent réagissait au sortilège –et si celui-ci l’avait atteinte– puisqu’une autre idée fit son chemin jusqu’à son cerveau. Elle informula un #Ragnarok et plaça le mur invisible entre la brune et elle. Ainsi, si Izsa n’était pas retardée par le maléfice, elle le serait au moins par cette barrière qui renverrait les sorts à leur destinataire. Ne s’attardant pas plus longtemps, la blondinette fit demi-tour et trottina le plus loin possible, désireuse de mettre pas mal de distance entre elles afin de lui laisser le temps de réguler son souffle. Elle zigzagua entre les immenses arbres en cherchant une solution pour gagner le combat. La douleur irradiant de chaque partie de son corps se faisait moins violente et elle sentait l'énergie refluer. Néanmoins, son poignet gauche paraissait encore fragile et elle se demandait si elle ne s'était pas fait une vilaine entorse. Quoi qu'il en soit, elle n'avait pas le temps de procéder à un examen médical. La seule solution était de le ménager un maximum.
Elle s’était fait prendre à son propre piège en attaquant Izsa de front. Désormais, elle devrait se montrer plus rusée et se servir des attaques de son assaillante pour espérer la vaincre.

Désolée, entre ma dernière semaine très chargée et mon week-end malade, je n'ai pas pu répondre avant :/

Une fois sa série de sort lancée, la Phénix s'arrêta dans son élan, baguette levée toujours pointant l'apprentie. Les dégâts qu'elle venait de lui infliger étaient réels, et plutôt important. La décharge électrique ne l'avais pas laisser indemne, pas plus que sa chute contre le sol.
Une certaine forme de pitié retenait donc le bras d'Izsa. Elle ne s'appelait pas Rurik ; elle ne tirait aucune forme de plaisir à faire souffrir l'autre. Surtout qu'elle n'était pas là pour détruire Jasmine, mais pour la former.

Cependant, il semblait qu'elle avait sous-estimer son adversaire. Elle avait cru que les dernières attaques l'avaient séchées, mais c'était loin d'être le cas : tel un personnage de shônen n'abandonnant jamais au nom du courage et des petits oiseaux, la blonde se libéra du filet et contre attaqua.

Izsa vit le sort fuser vers elle, et sans réfléchir un instant à sa nature, elle lança le passe-partout Protego ! Il fallait dire qu'elle s'attendait à une attaque frontale simple, si bien qu'elle n'eut que le temps de réaliser son erreur quand son bouclier se brisa. Son souffle fut brutalement coupé, et ses yeux s'agrandirent sous la stupéfaction.
Qu'est-ce que...? Un fourmillement bloqua ses membres, et en baissant les yeux elle se rendit compte qu'elle tremblait. Sa main droite ne tenait plus aussi fermement sa baguette, et sa vision son brouillait, sans raison.

Heureusement, la panique ne la submergea pas entièrement. Le sort avait du perdre en puissance face à son bouclier. Elle parvint à reprendre son calme, mais entre tant Jasmine s'était encore fait la malle.
Cette fois-ci, elle en avait assez. Elle n'avait pas envie d'aller à sa recherche, pas envie de se fatiguer. A un moment, il fallait affronter son adversaire, et cesser de se défiler : les Mangemorts ne le pardonneraient pas, si la vie de civils étaient menacés.
Il fallait que la Serdaigle montre qu'elle savait faire autre chose que des attaques éclairs suivis de fuites toutes aussi éclair.

- Très bien ! lança la brune de sa voix la plus puissante possible. Tu as des ressources, mais c'est tout ce que tu as dans le ventre ?! Je change les règles ! Ouais, elle faisait c'qu'elle voulait, c'tait elle la chef quand même. J'ai un foulard dans mon dos, et tu as trois minutes pour me le prendre.

Sur ce, Izsa déchira le bas de son tee-shirt et l'enchanta d'un Protego Totallum, le rendant de ce fait insensible aux sorts d'attractions. Elle le glissa ensuite dans son pantalon à la manière des enfants moldus pour s'en faire une sorte de queue.
L'exercice avait peut-être l'air stupide, mais s'approcher ainsi d'un adversaire n'était pas aisé. Les combats de sorcier se faisaient à environ dix mètres entre les concurrents, pour casser cette distance il ne fallait pas avoir froid aux yeux. A moins de.... Anthemius Vocania
Ouais, se faire voir sur un transplanage dans le dos, ça aurait été bête. A présent, Jasmine ne pouvait pas se défiler ; Izsa était sur ses gardes, le combat était loin d'être fini.

Aucun souci, j'espère que tu t'es bien rétablie ! =)

Il ne fallait surtout pas qu’elle laisse Izsa la mettre hors d’état de nuire. Si elle ne réfléchissait pas à la meilleure manière de remporter ce duel ou abandonnait trop vite sous le coup de la fatigue –ou de la douleur dans son poignet à chaque mouvement– les Phénix estimeraient qu’elle n’était pas apte à rejoindre leurs rangs. Et elle voulait réussir. Maintenant qu’elle avait l’occasion de prouver qu’elle voulait faire partie de cet Ordre, il n’était pas question qu’elle se laisse aller.

Estimant être assez éloignée de la Verte et Argent, Jasmine s’arrêta, et, dans un soupir, s’appuya à un gros arbre à sa gauche. Elle avait appris nombre de sorts et de techniques en cours. Elle avait des connaissances poussées en sortilèges. Alors pourquoi ne parvenait-elle pas à trouver une stratégie à exploiter ? Certes, elle évitait d’être trop exposée à son adversaire en fuyant, mais ce n’était pas la meilleure manière de parvenir à l’issue du combat sans trop de dégâts. Non seulement elle se fatiguait à courir partout, mais en plus elle ne faisait pas avancer les choses, puisqu’elle ne savait même pas si ses attaques avaient atteint la brune. Néanmoins, elle savait parfaitement qu’elle ne pouvait pas non plus se jeter dans la bataille, baguette en main, et réfléchir ensuite. Izsa aurait le temps de la tuer trois fois si c’était le cas.

- Très bien ! cria l’ancienne préfète, arrachant un sursaut à la Bleue et Bronze. Tu as des ressources, mais c'est tout ce que tu as dans le ventre ?! Je change les règles !

Changer les règles, comment ça ? Désormais aux aguets, la blondinette s’était redressée, ses yeux parcourant les environs dans l’attente de voir son adversaire débarquer.

- J'ai un foulard dans mon dos, et tu as trois minutes pour me le prendre.

Franchement, si elle n’avait pas été là pour faire ses preuves, la blondinette aurait ri volontiers. Ce qui proposait la jeune femme n’était-il pas un jeu moldu ? Il lui semblait y avoir déjà joué lorsqu’elle était encore une enfant. Même si cela paraissait être une pratique manquant de sérieux pour un duel, il fallait avouer que c’était une bonne technique pour la forcer à aller de l’avant. Et elle avait raison ; se planquer était parfois la meilleure chose à faire, mais tant qu’elle le pouvait, elle devait continuer à se battre.

Rebroussant chemin pour retourner auprès de la Serpentard, Jasmine murmura un #Ferula pour pouvoir placer une attelle sur son bras. Elle le replia ainsi contre elle afin que son poignet soit un minimum maintenu. La douleur s’amenuisa légèrement et elle accéléra le pas. Après tout, trois minutes, c’était peu.

Une fois de retour sur le lieu où elle avait laissé Izsa –qui n’avait pas bougé d’ailleurs– la blondinette resta en retrait, toujours à l’abri des arbres. A moins d’avoir des lasers à la place des yeux, la brune ne pourrait pas la voir de suite. En jetant un regard en dehors de sa cachette, elle put aisément repérer le foulard qui dépassait de son pantalon. Concentrant sa magie comme elle le faisait chaque fois qu’elle renouvelait l’expérience, la Bleue et Bronze s’apprêtait à transplaner, mais fut brusquement coupée dans son élan. Quelque chose la bloquait. Elle ne parvenait pas à se téléporter. Bon, changement de tactique. Reprenant place derrière le tronc, elle prit soin de ne laisser dépasser que sa main droite, celle qui tenait la baguette. Sans un bruit, elle informula un #Conjonctivis en direction d’Izsa, suivi d’un #Expelliarmus. Sans attendre, elle courut jusqu’à un autre arbre, avant de se décider à entrer dans le périmètre autour de son assaillante. Elle avait son dos en ligne de mire, il lui suffisait de courir vers elle et de prendre le foulard en espérant qu’elle soit trop occupée à se débarrasser du sortilège pour remarquer son arrivée.