La potion de force avait un goût atroce et Rilla ne put s'empêcher de grimacer après l'avoir bu.
- Argh! Quelle horreur ce truc! marmonna-t-elle dégoutée.

Elle se remettait tout juste de son émotion lorsque son professeur de potion expliqua ce qu'elle attendait des élèves. La serdaigle jeta alors un coup d'oeil pensif vers les tatamis, et lorsqu'elle releva les yeux, son regard rencontra celui amusé d'Aloys. Un sourire étira les lèvres de Rilla alors qu'elle acceptait la proposition tacite de son ami. Le cours prenait une tournure amusante, elle avait à présent hâte d'en découdre avec le serpentard. Tous deux allèrent prendre place, face à face, sur les tatamis.

- Prête Rilla ? lui demanda-t-il, il semblait hésitant à se battre contre elle, et cela amusa beaucoup la jeune fille.
- Prête! répondit elle en hochant la tête. Le gagnant imposera un gage au perdant, ajouta-t-elle un éclat de malice brillant dans le bleu de ses yeux.

Aloys s'avança alors vers elle, et c'est à ce moment là qu'elle réalisa vraiment qu'elle allait devoir se battre avec lui ou plus exactement devoir le toucher. Un trouble, qu'elle ne s'expliqua pas, la gagna soudain, et elle pria intérieurement pour qu'il ne colore pas ses joues.

Loin de se douter de son agitation intérieur, le serpentard lui demanda avec humour:
- Tu ne vas quand même pas frapper ton professeur hein Rilla?

Rilla se servit de la perche qu'il lui tendait pour chasser de son esprit les pensées qui la gênaient, et lui répondit sur le même ton.
- Je crains que si cher professeur, et je m'excuse dès à présent pour la rouste que je vais te mettre.

C'est sur ces petites plaisanteries que le duel commença.


2/ Rilla, après une légère hésitation et les mains légèrement tremblantes, parvient à saisir Aloys aux épaules, puis le tire en avant tandis que de la jambe elle lui fait un croche-pied assez brutal. Le jeune homme déstabilisé, bascule sur le sol, où Rilla le maintient immobilisé de longues secondes. Un sourire triomphant au lèvres, elle savoure sa victoire.

3/ Alors qu'un "jeu de mains" a débuté entre les deux amis. Rilla réussit, sans vraiment le vouloir, à donner une gifle à Aloys. Ce dernier accentue alors la protection de son visage, et la serdaigle, entrevoyant une ouverture, en profite pour lui donner un coup de genoux dans le bas ventre. Le serpentard tombe sur les genoux, plié en deux. Il a le souffle coupé. Rilla a gagné, mais inquiète, elle se précipite vers lui pour s'assurer qu'il va bien.

Exercice avec Mérédith

Mélusine s’approche du bureau et but une gorgée de la potion réussie d’une serdy. Visiblement, l’exercice avait été tellement dur que seule cette élève avait réussi. Même la rouquine, qui pourtant avait été minutieuse, ce qui n’était pas dans ses habitudes, avait raté l’exercice, par deux fois. L’art des potions était plus complexe qu’il n’en avait l’air.

Une fois la gorgée avalée, la fillette s’attendait à une réaction comme dans la bd qu’elle avait lu. Un genre de feux d’artifices où elle planerait et où elle sentirait quelque chose, mais rien. Hormis ce goût infâme de sueur et cette odeur qui l’obligea à avaler le liquide en se bouchant le nez. La potion d’Obélix et Astérix avaient sûrement meilleur goût parce qu’ils n’affichaient pas l’expression que Mélusine avait actuellement. Elle tirait la langue et son visage était crispé de dégoût.
Le gars qui avait inventé cette potion aurait dû la goûter avant de la faire breveter.

Vint ensuite la pratique, ou le testage de potion. La fillette était excitée à l’idée de voir à quel point sa force était décuplée. Peut-être qu’elle pouvait désormais soulever les tables de la classe, ou porter la prof sur ses épaules. Cependant, le test constituait, non pas à faire des pompes avec madame Lecomte sur le dos, mais plutôt à donner une roustre à un autre élève. Jusque là, l’idée l’enchantait énormément. Le seul hic, c’est que l’adversaire avait lui aussi bu de la potion. Mais où était l’intérêt, dans ce cas, de se battre si les deux avaient bu de la potion. C’était vraiment pas drôle finalement. La prof aurait du rester sur le « taper un autre élève ».

Mélusine se posa dans un endroit, un peu n’importe où, pendant que les autres se mettaient en groupe. Tout le monde semblait bien se connaître ou osait demandé. La rouquine regarda un moment ce petit manège et fut étonnée de voir certains garçons se mettre avec des filles. Elle haussa un sourcil, depuis quand les mecs cognaient les damoiselles ? Ou alors... Oh et puis zut, les plans cul des grands, c’était pas son affaire. Et puis Mérédith vint lui proposer un combat. C’était la préfète de Gryffondor, aïe. Elle risquait d’être une nouvelle fois punie si elle faisait perdre des dents à la jeune fille, on rigole pas avec les préfètes... Quoique celle-ci avait l’air plutôt sympa. Et puis, la jeune fille le lui avait demandé, c’était qu’elle était d’accord pour en découdre avec la petite.

Avec un sourire en coin et un regard espiègle, Mélusine sonna le début du combat :

-J’espère que tu aimes la poussière.

Mais à peine eut-elle prononcé ces mots que la préfète lui sauta dessus. La petite bascula en arrière, surprise. Elle n’allait pas rester bloqué ainsi, non, la fillette se battrait, après tout, elles étaient là pour ça.

2- Mélusine ramena ses jambes sous Mérédith et la poussa, mais avec sa nouvelle force, la jeune préfète fut propulsé sur le côté. La fillette eut donc tout le loisir de se jeter sur sa partenaire, pour la plaquer au sol.

4-La petite rouquine chatouilla la préfète sur les côtes, et l’affaiblissant, elle put la retourner comme un cow-boy retourne la vachette qu’il a capturé. Les mains et les jambes de Mérédith, qui soit dit en passant, n’a rien d’un bovin, se retrouvèrent bloquées, Mélusine les agrippant avec sa toute nouvelle force, afin d’empêcher son adversaire de bouger.

Mélusine avait été ravie de ce petit moment de défouloir. Elle espérait n’avoir pas trop fait mal à Mérédith avec son coup de pied. La petite essayait, tant bien que mal, de rester sur sa partenaire, et faire en sorte qu’elle ne se retourne pas, restant bloqué au sol. Ce n’était pas facile car la grande avait plus de force que sa cadette qui tentait de ruser pour avoir l’ascendant. Heureusement, madame Lecomte ne tarda pas à mettre fin au jeu, et la petite gryffy se releva tant bien que mal, un énorme sourire aux lèvres. Elle avait gagné, et ceux contre une plus grande qu’elle. Fallait pas sous-estimer les plus petits. Néanmoins, ça avait été juste, Mérédith se défendait bien.
La fillette lui tendit sa main pour l’aider à se relever et s’inquiéta tout de même :

-J’espère que je ne t’ai pas trop fait mal. Je voulais pas te faire mal en tout cas.

Bien sûr qu’elle avait voulu gagné le combat, mais pas en faisant mal à Mérédith. Malgré tous les bons sentiments de la petite, elle était tout de même très contente d’avoir gagné. Ces années aux côtés des garçons du village avaient fini par payer.
Une fois sa partenaire relevée, Mélusine nota les devoirs. Aaah, un cours sans devoir à la fin était trop rare, hélas. Elle nota aussi, dans son agenda, le devoir à faire. Parce que sinon, la petite avait tendance à oublier de les faire.