Zoo Magique

LA de Arty

C'est lourd. Très lourd. Écrasée tous les jours, c'est qu'il gagne en force le petit homme. Moi aussi ceci-dit. Il prend soin de moi, il me muscle parfois, en courant ou en marchant. Il a beau être ingrat, je l'aime bien moi. C'est pas le cas de ma jumelle, elle l'aime pas elle, elle dit qu'il nous remercie pas, qu'il irait pas très loin sans nous. C'est vrai, elle a pas tord. Mais il nous lave et nourrit nos fibres. Ça me suffit perso.

Y a une autre paires de jambes a cote. Je les ai déjà vu il me semble. Mais j'arrive plus a savoir ou, c'etait il y a longtemps. Il n’empêchent qu'elle m'ont pas saluée lorsque j'ai fait se contracter le genou de mon propriétaire. Je les méprise du coup alors que Artemis s'extasie. Et le voici en train de sauter. J'ai bien envie de lui casser un ligament. Le soucis est toujours le même, j'aurais plus mal que lui. Alors je m'abstiens, j'attends qu'il ait fini. Et j'en ressors toute retournée. Enfin métaphoriquement, sinon vous pouvez être surs que le gamin hurlerait. J'lui ai fait le coup une fois, mais j'ai eu tellement mal qu'au final c'etait pas si drôle.

Je viens de comprendre pourquoi il a arrête de sauter le gamin. Si je m’arrête au niveau du bassin c'est pas pour rien. J'aime bien le muscle grand gluteal. Il aime bien les ragot et je comprends alors que notre propriétaire a envie d'uriner. J'en ai marre de ce gamin qui peut pas se tenir alors je prends la décision de m'engourdir brutalement pour l'immobiliser un instant, pour avoir droit a un peu de repose. J'vois les autres jambes se tourner vers mon adolescent alors qu'une voix s’élève plus haut.
Oh il est beau le dragon.
Eh M'sieur on peu t le caresser ?

Il sent un peu bizarre l'autre, il sent fort l'alcool, c'est un peu gênant. Mais bon, je suis pas supposer le sentir, je ne vais pas m'en plaindre. je vais juste attendre un peu pour rétablir la circulation et laisser Artemis se mouvoir.
Il n'est pas si reposant d’Être la jambe d'un poufsouffle.

Des enfants au Zoo
avec Isaac Aiken

Intrigué. Curiosité. Tu viens d'être piqué. Des mots sur un panneau. Un contrôleur avertissant du départ imminent. Tu ne prends pas le temps d'hésiter. Tu sautes dans le bus. Tu ne sais pas combien de temps tu vas mettre pour arriver. Tu ne le sais pas mais d'un autre côté, tu aimes les surprises. Les simples mots "Zoo Magique" et te voici parti.

La route plus courte que tu l'aurais imaginée. Enfant de nouveau. Excité de descendre. Tu as hâte de découvrir tous ces animaux des livres. Tu en avais bien vu quelques-uns en vrai. Mais tu laisses ton esprit vagabonder. Tu essayes de deviner quels animaux se cachent dans ce zoo. Tu t'empresses d'acheter ton ticket. L'enfant prenant le dessus sur l'adulte.

Marchant dans les allées. Tu n'as pas pris de plan. Voulant garder la surprise jusqu'au bout. Tu avances, innocent. Les émeraudes qui pétillent. T’arrêtant devant chaque enclos. Chaque cage. Détaillant chaque environnement. Chaque animal. Trouvant triste de voir certains sans amis à leurs côtés. Rigolant en voyant certains jouer.

Soudain, l'un attire ton attention. Tu t'arrêtes. Hypnotisé. Des oiseaux semblables au vif d'or tant convoité. Le joueur en toi est impressionné. Tu essayes de le suivre des yeux. Tu tentes de ne pas le perdre. Vitesse folle. Il vole libre. Tu sembles hors du temps. Tu ne le lâches plus. Tu souris, comme un enfant.

Depuis le début de l’année scolaire, je pensais pouvoir passer plein plein plein de temps avec Keith. Mais en vérité, il a toujours du travail. Il a pris plein d’options supplémentaires, fait des recherches tout seul, et c’est chouette hein, il est tellement intelligent… J’voudrais pas le déranger. Du coup, quand il a proposé qu’on aille passer la matinée au zoo magique, j’en étais tout fou.

Et puis, la semaine dernière, il a annulé, disant qu’on ferait ça ce week-end plutôt. J’étais un peu triste, mais il avait ses priorités… Sauf qu’hier, il a re-du annuler, parce qu’un parchemin de Potions lui prenait plus de temps qu’il le croyait. J’avais les boules, les mega-boules, mais je comptais pas attendre le jamais deux sans trois.

Alors ce matin, j’ai mis mes plus belles chaussettes, les rayées avec les couleurs de l’arc-en-ciel, et j’ai pris le Magicobus pour ce zoo dont il m’avait fait rêver. Après tout, je n’ai pas besoin de lui pour apprécier cette magie, hein ? Je peux me débrouiller sans lui, comme à Poudlard ? Il m’accompagne par la pensée, je crois. Enfin j’essaie de me rattacher à ça.

Seul mais pas désespéré, donc, je parcours l’entrée du zoo. Bientôt, un grand enclos extérieur attire mon attention. A l’intérieur, des chevaux de trait, très grands et très larges… avec des ailes. Des ailes quoi ! Les yeux ronds comme des soucoupes, je cours vers la protection de l’enclos, bousculant dans mon élan quelqu’un.

— Oh, pardon ! La vieille dame sourit. Elle semble pas s’offusquer de mon excitation. Plutôt la comprendre.
Ils restent un peu entre eux, ne paraissant pas trop faire cas de notre présence. Je les comprends. Sérieux, à choisir entre causer avec un cheval ailé et un gosse, qui choisit le gosse ?

Je finis par me détourner de l’enclos, en direction de ma prochaine rencontre. Je fais bien attention de pas bousculer le monsieur, cette fois, et me cale à sa gauche, en observant les oisillons rapides comme l’éclair. J’essaie de pas trop plisser les yeux, mais dès que je cille, je les perds de vue. Fasciné, je reste silencieux quelques minutes. Une petite pancarte attire mon attention, sur le côté. Y a le nom des personnes les ayant capturé.

— C’est une drôle d’idée, d’afficher le nom de chasseurs… Ou alors c’est que pour les vivets dorés, tellement ils vont vite ? Vous pensez que certains de ces sorciers faisaient du Quidditch ?

Tu les observes. Depuis le temps que tu fais du Quidditch tu n'en avais jamais vu en vrai. Cela te fait bizarre. Tu as presque l'impression qu'ils sont plus rapides qu'un vif d'or. Tu iras relire tes livres en rentrant tu le sais. En attendant regard toujours fixé et non figé ton observe ces animaux à la rapidité hors du commun.

Soudain une voix. Un enfant. Des questions. Tu souris. Tu aimes les questions. Tu adores cela. Tu en rafoles. Miam. Puis tu te détaches des animaux pour te concentrer sur le garçon. Tu hésites à te mettre à sa hauteur. Mais tu n'hésites pas longtemps. Juste histoire de ne pas te plier en deux pour lire la pancarte. Pretexte bien trouvé.

- Et bien, le nom des chasseurs est noté pour tous d'après ce que j'ai pu voir. Mais je pense que seuls des joueurs de Quidditch de talent ont pu réussir à les attraper. T'as vu comme ils vont vite? Impossible de les suivre. Aux attrapeurs je tire mon chapeau.

Dis tu en mimant une légère courbette. Un instant théâtrale. Puis un regard au public. Au jeune garçon. Tu remarques une absence. Une non présence. Tu te retournes alors vers lui. Une question. Une nouvelle. A toi de la...enfin de les poser.

- Mais dis moi mon grand tu es tout seul?

Puis avant qu'il n'ait eu le temps de répondre ton cerveau d'a fait qu'un tour. Une idée en tête. Tu espères juste qu'il ne te trouve pas bizarre.

- Si tu veux on peut faire le tour ensemble tu en penses quoi? C'est la première fois que je viens ici et toi?

L’homme se détourne de l’enclos pour m’examiner, et finit par clarifier la situation. Je l’observe. Une silhouette androgyne, un visage expressif, il m’inspire confiance. Et pourtant, ses mots me déroutent.

— Je vois… J’avais pas fait attention aux pancartes, avant. Je me laissais happer par le vivant. Mais du coup, si c’est le cas partout, j’comprends pas. Qu’est-ce qu’il y a de bien, à épingler leurs noms comme ça ? Ce ne sont que des braconniers…

Je soupire. Keith ne serait sans doute pas si regardant sur tout ceci, s’il était là. Il prendrait plutôt des notes sur les créatures présentes, leur comportement, des nuances de leur apparence que les plus grands experts en magizoologie avaient loupé.

— Je suis tout seul, oui. Enfin, je devais pas venir seul, mais finalement oui. C’est la première fois que je viens, et je crois que je m’attendais pas à ça. J’veux dire, c’est une chose, les réserves, c’est important pour la préservation des espèces. Mais le zoo ? Ils font vraiment ça pour sensibiliser les gens, ou juste pour se faire des sous ?

D’un regard triste, je contemple les vivets dorés. Je donnerais bien des choses pour pouvoir les libérer…

Des mots qui font réfléchir. Tu redescends d'un coup dans la réalité. Une chute brutale et sans appel. Mille et une question dans ton esprit. Le jeune petit vient fendre ta plateforme d'appui. Tu cherches à te stabiliser de nouveau. Mais ses paroles t'impactent. Tu ne vois pas les choses ainsi et pourtant la vérité devant tes yeux. Impossible de nier.

Tu te sens idiot et maladroit. Ton regard pétillant et innocent à une teinte plus sérieuse et triste. Tu ne contrôles pas tes sauts d'humeurs. Tu ne les as jamais contrôlé. Tu vis la vie à fond sans penser aux conséquences. Tu vis libre de toutes chaînes. Tu vis tes émotions sans les cacher sans les dissimuler. Tu vis en accord avec qui tu es dans le fond. Parfois tu te dis que tu devrais mettre plus de formes mais cela serait mettre un masque. Tu n'aimes pas les masques.

Alors, ici ton poing se serre. Tu n'as plus qu'une envie ouvrir une cage. Deux cages. Toutes les cages. Un zoo le petit a raison, les réserves protègent mieux. Tu n'as pas d'arguments. Tu n'en trouves pas. Tu ne luttes pas. Un animal émet un rugissement. Un appel? Tu ne parles pas animal. Tu te sens impuissant. Puis une idée...Mauvaise idée...Regard vers le plus jeune, vers la raison.

- Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'admire les personnes qui ont eu le courage et la détermination d'attraper ces animaux car cela n'a pas du être facile. L'idée de vouloir préserver les espèces est belle. Mais la manière... Je préfère me concentrer sur le positif vois-tu? Si nous commençons à pleurer les échecs quand aurons nous de l'énergie pour la victoire? Ma mère me le répétait souvent. L'avenir est dans nos mains. Nous ne pouvons pas changer le passé. Réjouissons nous que les vivets ne soient plus utilisés au Quidditch par exemple. Et puis un jour quelqu'un leur ouvrira la cage et nous pourrons les regarder s'envoler...

Tu t'es un peu perdu. Tu as dévié de ton axe. Emporté dans ton envolé. Emporté par ta rêverie. Tu vis dans tes rêves. Continue de rêver et vivre à coup de rêve.

Isaac s’en veut. Il sent qu’il n’aurait pas dû dire ça. Le Monsieur est triste, d’un coup d’un seul. Il n’aime pas quand les gens sont tristes. Il aime encore moins quand c’est sa faute à lui. Il ramasse ses pensées, il en fait des châteaux de sable, ou des châteaux de carte.

Isaac ne sait pas trop. Mais il sent que c’est à la fois très grand et très fragile. Une beauté gracile. Isaac se méfie toujours de celles-ci. Ou plus exactement, de leur entourage. Il sait que leur entourage n’attend qu’une chose, les voir tomber. Car quand on fait des tests d’équilibre, on peut pas s’empêcher d’espérer autant qu’on craint la chute.

Finalement, le Monsieur retrouve ses mots. Il parle, il essaie de faire des étoiles avec ses dents, de mettre du positif là où Isaac ne voyait que des eaux troubles et gênantes. L’explication de l’adulte lui convient. Il hoche la tête.

— Vous avez raison. En plus, c’est fatigant de pleurer. Je suis sûr que c’est pour ça que mon frère ne pleure jamais ; cela lui prendrait du temps de révision ! Il garde toute son énergie pour travailler, il est très fort. Moi j’arrive pas trop à travailler aussi longtemps. Enfin, je préfère jouer quoi. Jouer demande moins d’énergie, parce que comme c’est plaisant, bah on le sent moins. Comme on sent moins passer le temps. Vous êtes d’accord ?

Et voilà, la magie des enfants, la discussion fait un bond de côté, mais c’est plutôt bon dans la poitrine, de penser au bonheur, aux jeux un peu moins risqués que les constructions de sable et de carte. On peut jouer à la balle, on peut inventer des histoires, y a tant et tant de possibilités qui ne nécessitent pas d’attendre que quelque chose se casse. La maman de l’inconnu, elle aussi, elle avait bien raison.

Rêver. Tu aimes bien. Tu t'y perds souvent pour oublier le mauvais temps. Tu oublis aussi de temps en temps que ta sœur est distante. Tu oublis qu'elle a besoin de temps. Tu n'es pas comme elle. Elle n'est pas comme toi. La manière d'annoncer la nouvelle n'est pas la même. Tu as eu ta mère mais elle n'a eu que toi. Bientôt elle verra ta, enfin sa, plutôt votre mère. Tu as peur. Peur qu'elle ait mal. Qu'elles aient mal. Tu veux les protéger. Mais le le reflet ne se laisse pas attraper. Tu l'admires d'une manière. Tu ne sais pas quoi en penser. Alors tu rêves à un monde meilleur. Tu rêves jusqu'à ce que les mots de l'enfant arrive à tes oreilles.

Tu l'écoutes. Il a bien raison. Il faut jouer. Son frère est décrit comme tu pourrais décrire ta sœur avec le peu d'informations que tu connais. Peut-être que l'enfant la connait. Il est peut-être à l'école de Poudlard qui sait. Tu espères en secret. Tu hésites à poser la question. Tu te retiens. Puis tu te laisses aller à une réponse.

- Je suis totalement d'accord mon ami. De mon côté, j'aime jouer, de la musique principalement et au Quidditch. J'adore voltiger. Quand tu es dans les airs sur ton balai, plus rien de peut t'atteindre ou t’arrêter. C'est tout simplement magique. Au fait, je suis désolé, je parle, nous parlons et je me suis pas présenté. Moi c'est Max et si tu es à Poudlard tu as peut-être déjà croisé ma soeur. Et toi tu t'appelles comment?

Le monsieur se raconte, et dans son portrait s'esquisse l'image d'une âme joueuse — sur le plan artistique comme sportif. Très impressionné, Isaac l'écoute. De la voltige ? Genre de la danse sur un balai ? Ça doit être si beau !

Et est-ce qu'il fait de la musique avec son balai aussi ? Genre il met des cordes, et quand il tombe il les fait tourner, comme une harpe ? Son imagination débordante commence à s'activer, et bientôt l'intervenant est visualisé dans toutes sortes de démonstrations invraisemblables.

— Vous êtes impressionnant monsieur Max ! Vous avez déjà envisagé de faire du cirque, pour partager votre goût de la musique et du balai ?

Ah, et y avait d'autres questions aussi. Trop d'informations à la fois, le petit se perd un peu, il finit par oublier le plus important… Se rembobinant la scène, il s'aperçoit rapidement de son oubli, et le rectifie avec un poil de fébrilité.

— Y a une madame Max qui vous ressemble à Poudlard, oui. Elle est garde-chasse, mais je la connais pas très bien.
Oh, et moi c'est Isaac !

Musique et balai? Tu essayes de t'imaginer la scène. Toi qui aime jouer, tu te plais à faire valser ton esprit dans une ronde imaginaire. Débout sur un balai faisant des figures dans les airs. Tu as les yeux qui pétillent rien que d'imaginer la scène. Cela doit être absolument génial. Et sur l'instant tu n'as qu'une envie: essayer. Essayer de faire de nouvelles figures. Essayer de danser avec ton balai. Essayer de voler en rythme.

Tu continues de l'écouter mais ton esprit est déjà ailleurs. Tu l'entends avec une moitié et tu rêves de l'autre. L'adulte a l'intérieur de toi est aux abonnés absent. Seul l'enfant domine. Il domine toujours. Même le jour de l'accident il dominait. Mais après il a disparu quelques temps avant de revenir. Il t'aide. Il t'anime. Il te fait vivre et l'adulte a appris à le laisser s'exprimer comme aujourd'hui où tu ne bloques plus trop tes pensées.

- Tu sais qu'elle a pleins d'animaux et ils sont libres. Et puis ses deux petits loups adorent jouer. Je les ai rencontré, des vrais boules d'énergie, je suis sûr qu'ils te plairaient.

Puis tu fais une petite courbette

- Ravi de te rencontrer Isaac, lorsque j'organiserais mon premier ballet sur balai, je t'inviterais pour sûr! Cela ne peut que être hibou comme dirait les moldus...

Tu marques une pause pour te gratter la tête tu as un doute sur l'expression. Tu t’emmêles un peu les pinceaux parfois.

- A moins que cela ne soit chouette, je ne sais plus... Et toi Isaac qu'aimes tu? Qu'est ce qui te fait rêver?

Et là, Monsieur Max balance une information super étonnante.
— Waaaah ta soeur a des bébés loups ? Tu crois que moi aussi, je pourrais les rencontrer ?
Non parce que ça, ça fait sacrément rêver. J’ai jamais vu un loup, moi, et encore moins un louveteau. Mais j’aime beaucoup les chiens, et je crois que ça se ressemble un peu. Même que certains se transforment parfois en humain, et ça c’est presque aussi chouette que l’animagie je trouve.

Tout intrigué, je sautille donc devant la courbette de mon interlocuteur. Il a une façon d’être guilleret en permanence, moi ça me fait du bien. Je sais pas vous.
— Ballet sur balais ! C’est tellement joli comme nom… J’ai l’impression d’avoir déjà entendu ça, d’ailleurs. Peut-être à Poudlard ?
Vu que je vais nulle part ailleurs, ça paraîtrait pas incohérent en tout cas…
— Je crois qu’on dit chouette et pas hibou, dans ce contexte. Enfin c’est ce que mon papa dit, et il est moldu. Après, il dit aussi des bêtises parfois. Au fait, je vous appelle Monsieur... Mais vous êtes bien un monsieur ?

Penchant la tête sur le côté, j’examine le sosie de Madame la Garde-Chasse. Il a un chapeau à sonnettes. Pas visible, mais dans la tête. Quand il pense, il est ailleurs, il est très loin de nous • trop loin de nous ? est-ce grave d’être loin de nous ? • et d’un coup, son interlocuteur arrive à taper sur la sonnette du chapeau et poum, retour à la réalité. Brutal. Et brutale aussi ; au fond les deux accords sont à propos.

Il m’interroge, d’un coup, avec une question que j’avais pas vue venir.
— Moi ? J’aime tout en fait, enfin j’aime surtout apprendre des trucs nouveaux, genre des devinettes par exemple ! Mais ce qui me fait vraiment rêver, c’est les gens heureux. Et de rendre des gens heureux.

Une demande...Tu réfléchis un instant avant que les mots ne filent...

- Je pense que si tu lui demandes, elle te les présentera avec plaisir. Par contre entre nous, Laurel est un peu peureux, tu le reconnaîtras il a une oreille qui tombe un peu.

Tu tiques un peu sur quelques mots. Est ce des pensées qui te sont adressées ou simplement des mots envolés un peu trop rapidement? Tu souris. Un petit sourire sans prêter plus que cela attention aux quelques paroles te concentrant sur les suivantes. Et quelles suivantes...

- Du ballet sur balais? A Poudlard? Dommage que je ne sois plus élève... Même si l’entraîneur m'a demandé de rester calme, je trouverais l’expérience juste génial. Je vois d'ici les pirouettes et prouesses de voltige... Cela donne tellement envie.

C'est alors que le petit donne une nouvelle information intéressante. Une information marrante. Une information que tu n'oublieras pas avant un moment. Un nouveau mot dans ton vocabulaire. Un mot de plus. Un mot qui sonne bien pour dire ce qu'il veut dire sans dire ce qu'il veut dire en premier.

- Chouette, c'est chouette comme mot chouette. Cela sonne plus chouette que hibou. Tu dois avoir raison. Merci Isaac! Et oui je suis bien un monsieur même si je porte le même prénom que ma sœur.

Enfin Max est ton nom. Mais Max est le surnom de ta sœur. Drôle de chose qu'elle n'aime pas qu'on l'appelle par son prénom complet. Tu avais pu le remarquer quand ta mère l'a fait à plusieurs reprise et que ton reflet l'avait reprise. Elle avait ce quelque chose dans le regard. Ce quelque chose à mi chemin entre la peur et la colère. Ce quelque chose d'ancré en elle. Comme si ce prénom faisait remonter une partie sombre. Comme si ce prénom se raccrochait à une partie noire. Tu aimerais pouvoir l'aider. Tu aimerais pouvoir qu'elle se sente bien de nouveau avec ce prénom. Mais tu ne sais pas comment faire tu ne sais pas comment...

Le petit vient de reprendre la parole. De belles paroles. De magnifiques paroles. Tu les sens raisonner. Tu sens quelques notes arriver...Tu chantonnes mais tu te reprends rapidement avant que les paroles, encore des paroles, avant que les paroles ne viennent. Tu les remplaces et les camoufles dans les mots.

- Rendre les gens heureux, c'est vraiment beau. C'est un beau métier. Je te souhaite d'y accéder et de jamais abandonner. Et puis comme un animal moldu dirait: Hakuna Matata. Ils ont vraiment des chouettes idées avec les images animés...

L’enfant essaie d’écouter ce discours, plutôt aimable et convenu.
— Super !
C’est dit sans enthousiasme : la parlotte commence à l’ennuyer. Il croit entendre la voix qui revient dans ses cauchemars, ces derniers temps. Un monde qui n’aurait plus de goût. Il a cette voix off qui prend le relai du discours de son interlocuteur.

Ça dit : Bienvenue donc chez Platitude. Pourquoi Platitude ? Parce qu'ici on part du principe qu'un plat c'est non seulement un plat, mais aussi une attitude. Vous connaissez les quatre saveurs de la cuisine occidentale : le sucré, le salé, l'amer et l'acide. En Asie, et notamment en Chine, on répertorie un cinquième goût : le neutre, ou si vous préférez : le « fade ». Eh bien c'est exclusivement à celui-là que notre restaurant est consacré.

La voix de son interlocuteur finit par couper au couteau la voix de son esprit, et il se redresse sur le qui-vive.
— Oui c’est grave cool les dessins animés !

Et la voix de reprendre : Du coup, votre sens gustatif se trouve non pas sur-excité mais sous-excité, et du fait de cette absence d'affect, il se lave des excès de sapidité auxquels il a été trop longtemps soumis, et apprend à discerner quelque chose derrière le rien. On diffuse des silences qui ont été enregistrés dans des sites naturels du monde entier. Là, par exemple, ce que vous entendez, enfin ce que vous n'entendez pas, c'est un silence qui est celui du Parc naturel de Skaftafell en Islande.

Il se sent partir, et essaie de garder pied. L’équilibre est instable, mais il balbutie :
— Hakuna Matata ? J’ai jamais entendu ça, c’est dans quelle langue, ça veut dire quoi ?
Fade, fade — il ne veut pas d'un monde fade. Il lui faut des pirouettes, de l'énergie et des rêves ; le regard ailleurs, il examine le prochain enclos auquel il pourra rendre visite en compagnie de Max, son nouvel ami imaginaire.

RP avec Finrod, Rachel, Ellana et Osvald
+ tous les gens qui auront envie de participer

Imaginez : on est au vingt-deuxième siècle, une époque où à peu prêt tout le monde est au courant que les animaux sont des êtres doués de sensations et sentiments. Tout le monde sait également que les animaux sauvages ne sont pas fait pour rester en cage. Et là, quelqu'un vous dit : "eh, tu sais quoi ? Va braconner, c'est légal. Tu peux aller n'importe où, peu importe, il faut juste que tu ramènes une créature. Tu l'as ? Bon, bien, voici ta prime, nous on va la mettre en cage."

Incroyable, non ? Ouais, mais le pire dans l'histoire, c'était que c'était pas la première fois. Izsa, à l'époque de la première chasse, était une ado mal dégrossie, pas franchement brillante cérébralement parlant. Elle avait participé, puis avait découvert avec horreur que des êtres à l'intelligence humaine avaient également été victimes de ses actes. Un centaure, rien que ça.
Puis, elle avait réalisé à quel point il était inhumain de retirer leur liberté à des animaux, peu importe leur degré d'intelligence, alors qui'ils n'avaient jamais rien demandé à personne. Elle s'était dit "bon, c'était une terrible erreur, mais c'était la dernière, promis".

Le truc, c'était que le zoo ré-ouvrait ses portes aux braconniers. Que eux, ils n'avaient pas appris de leurs erreurs.

Il fallait faire quelque chose. Se contenter de regarder sans agir, c'était bon pour les lâches ou les désillusionnés. Izsa, elle, était membre du Phénix, alors elle en savait un rayon sur le fait de mener des combats qu'elle imaginait mal gagner. Qui de mieux qu'elle et sa comparse de toujours (ou presque) pour mener un tel combat ? Oui, Rachel était là, elle aussi. Sa capitaine de Quidditch et complice devant l'éternel. Toujours là pour sortir les pancartes et gueuler un coup.

Mais, incroyablement, il n'y avait pas qu'elles deux ! Qui avait dit que les sorciers n'avaient aucune conscience politique ? Ils formaient un petit groupe, un peu hétéroclite, mais armés d'une tonne de bonnes intentions. Après, c'était pas vraiment leur plus grande arme : le mieux, dans l'histoire, c'était l'un d'entre eux. Ni plus ni moins que le Directeur du Département du Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques. Ils allaient devoir écouter un peu leurs revendications !

Izsa leva sa baguette et lança : Erigo ! Devant l'entrée du zoo, une grande banderole s'éleva dans les airs, maintenu par deux poteaux aux extrémités. Dessus était inscrit en majuscules :

POUR LA CAUSE ANIMALE, DITES NON A LA CHASSE !

Quand j'avais appris la nouvelle, j'ai eu envie de pleurer. C'était juste horrible... Malgré moi j'imaginais des scènes de chasse plus cruelles les unes que les autres, tout ça pour finir sa vie entre des barreaux, dans des espaces minuscules et constamment plongé dans le bruit des visiteurs. Peu importe toutes les bonnes intentions des gens, mettre un animal dans un zoo, c'est le condamné à perpétuité sans que le moindre crime soit commis.
Pendant les premiers jours j'ai eu la gorge serrée, on entendait les gens s'extasier dans les rues de telle ou telle capture. Oh regardez cette personne au poste si prestigieux qui participe à la chasse, c'est tellement classe ! Moi je ne vois pas ce qu'il y a de glorieux à s'en prendre à un être sans défense. Parce que oui, malgré la dangerosité de certaines, la plupart de ces créatures ne peuvent pas faire grand-chose contre les humains armés de magie.
Le pire fut au boulot, les gens demandant si les ingrédients étaient frais, puisque la chasse était ouverte. Dans quel genre de monde on vit...

Alors quand j'ai entendu l'appel pour se dresser contre cette injustice sans nom, je n'ai pas hésité longtemps.
Tant pis pour les projets et les obligations du jour, ça c'était bien plus important que tout le reste !
Le seul bémol étant que je n'ai pas la moindre idée de comment se gère un mouvement pareil. Est-ce qu'on doit crier des slogans qui riment ? Ou bien entamer une marche dans la ville ? Comment ça fonctionne ?
Je vois une dame du Ministère lever haut la banderole. Quelque part je suis vraiment rassuré de savoir que le Ministère se préoccupe de cette histoire ! C'est vraiment encourageant et ils font un peu office de figure d'autorité. Surtout monsieur Elensar, qui clairement est le plus à sa place dans le groupe. Quand je me rappelle de son intervention à Poudlard, je ne donne pas cher de la peau de l'employé du zoo qui lui fera face.

Aux curieux qui passent par là, je tente d'expliquer pourquoi on est là. Qui sait, peut-être que certains nous rejoindront ? En tout cas, je ne sais pas ce qu'on fera si les participants de la chasse venaient à débarquer.
Les animaux ne sont pas faits pour vivre en cage, au même titre que les humains. Ça paraît pourtant si évident à mes yeux.

Je ne sais pas trop pourquoi mais j'étais venue jusqu'ici, la gorge serrée. Enfermer des bêtes, non mais vraiment ?! Ces animaux n'ont pas mérité leur enfermement et dire qu'on se croit plus intelligent qu'eux. Je pousse un soupire, tout cela m'exaspérait en fait. Si on enfermait les sorciers à leur tour dans des cages, je ne suis pas sûre qu'ils en seraient ravis. Et nous étions soit disant dans un monde évolué ? Bin bravo ! Belle mentalité ! Comme chez les moldus, je n'ai jamais pu concevoir les animaux dans les cirques... Pour cela que je n'ai jamais voulue aller à ce genre de spectacle d'ailleurs. Si on pouvait appeler ça ainsi.

Désespérée en voyant tous ces gens autour de ces pauvres bêtes, une voix de femme parvient alors jusqu'à mes oreilles retenant toute mon attention. Une femme semblant être du Ministère dresser une grande banderole où je peux lire l'inscription. A cette vision, un léger sourire à mes lèvres. Enfin une personne un peu plus intelligente que les autres semblait elle aussi plus sensible que la moyenne. Et, moi non plus. Je n'ai pas hésité à rejoindre le mouvement.

Les animaux n'existent pas pour être en cage ni pour être chassés d'ailleurs...