Arcturus regarda une dernière fois le panneau d'affichage afin d'être sûr et certain que s’était le bon cours et que l'horaire était le bon. Il quitta la salle commune et prit la route de la salle de cours de sortilèges. Le trajet fût assez court, après tout, c'etait sa septième et dernière année à Poudlard, années qu'il allait regretter car il avait toujours vu la maison Serpentard comme une seconde famille, quelque soit les membres qui la fréquentent. Il était également un peu plus enthousiaste à l'idée de partir étant donné le foutu règlement quasi-carcéral du nouveau directeur de l'école. Arcturus n'avait jamais eu une grande considération pour les règles mais il les respectait parce qu'il le fallait et depuis que ce nouveau règlement lamentable de Môssieur Kholov, Directeur de Poudlard de son état, il se disait que c’était la seule chose positive à la fin de ses études.

Arcturus rejoignit donc la salle de cours et alla s'asseoir après avoir salué le professeur avec un mouvement de tête, il s'assit à son pupitre, sortit ses affaires et prit sa baguette en main. Etant visiblement le premier à arriver, il se dit qu'il avait un peu de temps devant lui. Il invoqua le Maléfice du Serpent.

- Serpensortia ! dit-il en faisant ainsi jaillir un long serpent noir de sa baguette.

Arcturus, ayant l'habitude des serpents étant donné quelques petits secrets de famille, ne fût pas impressionné et attrapa le serpent par la tête avant de serrer le poing pour lui faire perdre connaissance mais en voyant l'animal qui s’excitait au lieu de s’assommer sous la pression, il préféra le poser sur la table et lança un regard au professeur.

- Pas la peine de vous alarmer, j'ai l'habitude des serpents. dit-il avant de prendre la bête par la tête, une nouvelle fois et de la lui broyer en l’écrasant violemment sur la table.

Le serpent était encore en vie mais là, il était totalement inconscient. Arcturus pointa sa baguette sur lui et utilisa un autre sortilège.

- Gonflus !

Le serpent se mit alors a enfler et grossir puis alla s'envoler et se bloqua au plafond de la pièce, ce qui en faisait une charmante décoration, le jeune Serpentard estima qu'il avait assez joué et fit disparaître le serpent, qui explosa comme un pétard. Après ce rapide divertissement, Arcturus posa sa baguette sur le bureau et attendit. Il pensa alors au règlement et son risible " interdiction d'utiliser la magie en dehors des cours ". Arcturus était en cours donc ce qu'il venait de faire était légal, personne ne pourrait s'en plaindre. Il se frotta les yeux avant de se mettre dans une bonne position pour commencer à  travailler, si d'autres élèves arrivent bien sûr.

Un bout de temps qu'il n'y avait pas eu cours d'Enchantements. C'était dommage, il aimait bien les Enchantements et le prof était plutôt cool dans son genre. Peut-être pas aussi cool que Boccini ou que West mais déjà plus que Blanchet. D'un côté, ça existait un prof pire que Blanchet ? Peut-être... La rumeur disait que le prof d'Histoire de la Magie était une pointure dans la catégorie incompétent. Ebenezer ne pouvait pas témoigner, il avait toujours mis un point d'honneur à sécher les radotages sur fond de guerres de gobelins.

Il était à l'heure aujourd'hui, c'en était presque inquiétant. Personne dans la salle à part le prof et un mec qui faisait joujou avec un serpent. Le reptile avait la tête un peu esquichée et faisait le ballon de baudruche au plafond. Le brun aurait aimait les serpents, il aurait eu pitié de la bête, ou pas. La décoration plafonnière disparut bientôt et Ebenezer reporta son attention sur l'élève qui avait fait ça. Un idiot fini doublé d'un sadique, aucun doute là-dessus. La torture gratuite sans aucun but derrière, le serdaigle ne cautionnait pas. Après tout, le boursouflet, qui était malheureusement passé entre ses mains et celles de Lizzie, était décédé pour la science. L'ex-préfet avait même pu rayer de son carnet des "Vingt-mille trucs à faire avant de mourir" la mention "faire voler un boursouflet"... Sauf qu'il faisait la gueule à la poufsouffle maintenant, il n'avait pas besoin de se faire enfermer dans un placard pendant toute une journée pour sécher le cours de potion.

Il salua le prof d'un signe de tête poli avant de se réfugier dans le fond de la classe, côté fenêtre et loin du tortionnaire de reptile. Bon, il n'avait plus qu'à patienter jusqu'à ce que les autres arrivent maintenant. Avec un peu de chance, il n'y aurait ni Bennet, ni Shake, ni McSoul, ni... La liste s'allongeait de jour en jour. En attendant, il observa Riu à la dérobée. Le professeur avait été absent longtemps, avant même que Kholov arrive au pouvoir. Kidnapping? Voyage d'affaire au fin fond de l'Amazonie? Mauvaise chute de balais? Affaire à creuser.

Aujourd'hui, Aileen avait son premier cours d'enchantement. Elle était assez pressée de commencer, n'ayant jamais eut l'occasion d'en faire. Elle ne connaissait que quelques sortilèges très basiques, rien de bien folichon, et elle ne pouvait à présent plus s'exercer librement à cause du nouveau règlement. "Pas de magie en dehors des cours", est-ce que cela concernait aussi les directives données par les professeurs ? S'ils donnaient comme devoirs de s'exercer au sort, ce serait impossible n'est-ce pas ? Bah, qui vivra verra comme on dit. Aileen n'était pas du genre à se plaindre sur leur nouveau directeur ou sur le règlement.

Elle n'avait même pas connu la première directrice, alors pour comparer... Et puis, les règles étaient les règles, elles étaient établies pour une bonne raison - bon, Aileen cherchait encore l'utilité d'interdire les rassemblements de plus de trois élèves mais il y en avait sûrement une - et tout le monde se devait de les suivre, point. Perdue dans ses pensées, elle réalisa qu'elle venait d'arriver devant la salle de cours. Elle resserra légèrement sa cravate, lissa sa jupe et entra dans la salle. Deux élèves étaient déjà là, un Serdaigle et un Serpentard qui s'amusait avec un serpent. Aileen grimaça. Elle n'était pas fan des serpents. Elle se tourna vers le professeur et lui sourit.

- Bonjour monsieur !

Elle alla s'asseoir à l'une des tables du premier rang, par habitude - elle s'asseyait toujours au premier rang. Elle vit du coin de l'œil le Serpentard éclater la tête du serpent contre son pupitre, et ne pût s'empêcher de frissonner, prise de pitié pour la pauvre bête. Elle se contenta donc de regarder son pupitre à elle, et sortit parchemin, plume et encrier, en attendant que le cours commence.

Assis dans la salle commune des serdaigles, Leister consulta rapidement son horaire pour connaître son emploi du temps et savoir quel cours il devait suivre, en ce jour. C'est avec un peu de surprise qu'il vit qu'il avait cours d'enchantements. « Ca fait un moment tiens que je n'ai pas eu ce cours » dit-il tout haut pour accepter un peu mieux l'information. Il se demandait ce qui s'était passé pour qu'une pause aussi longue ait eu lieu mais sa curiosité se dissipa quand il vit des personnes se disputer un paquet de bonbons affreusement délicieux.

Après s'être gavé comme jamais, il était temps d'aller rejoindre les autres élèves probablement déjà en cours. Il se saisit de ses manuels de cours et de ses affaires de classe pour paraître studieux et commença à se diriger vers le lieu de torture. Tout en marchant, il se questionna... Allait-il faire le mariole ou resterait-il sage comme un agneau bien dans son coin ? Ces derniers jours, le minot s'était calmé et était un peu plus sociable. * La fatigue ne me réussit pas * pensa-t-il tout en avançant. D'un côté, il avait réellement apprécié le dernier cours de l'ancien poufsouffle et se demandait si ça valait réellement la peine d'être un trouble fête dans ce genre de cas ?

Arrivé devant la porte, il rentra pour prendre place. Fidèle à ses habitudes , il se dirigea vers le fond de la classe où il prit place non loin d'Ebenezer. Il ne dit bonjour à personne... ses vieux démons revenant au grand galop. Non... finalement non. Il serait désagréable aujourd'hui ! Il eut un sourire malicieux rien qu'à cette idée. Il salua toutefois le suédois pour signale sa présence d'un « Bonjour m'sieur » et visualisa qui était déjà présent dans la classe. Un serpentard qu'il ne connaissait pas et une poufsouffle, encore pure, qui devait certainement être en première année étaient les seuls autres présents.

Mathéo revenait de la Grande Salle, lorsqu'il se rendit compte qu'il avait un cour d'enchantements qu'il l'attendait. C'était un cours qu'il attendait avec impatience qu'il l'en a faillit l'oublier. Bref, il se rendit tranquillement vers la salle de classe. Les couloirs étaient assez déserte, enfin, c'est toujours l'impression qu'il a. Il franchit la porte et vit qu'il était loin d'être en retard. Il y avait déjà cinq élèves qui étaient déjà présent. Il salua le professeur, s'installa tranquillement à une table et regarda un peu ce qui s'y passait autour. Il vit son préfet. Et le dénommée Arcturus. "Oh non" se dit-il. "Ne me dit pas qu'on va faire cours avec ce Serpentard ?" Il y a peu, ils s'étaient rencontrés devant la salle sur demande. Celui-ci était avec un groupe de jeunes Serpentard et c'était mis à cinq contre lui pour avoir insulter un jeune Serpentard plus tôt. En tout cas, il fût sauver par son préfet qui a fait son boulot. Il n'y avait rien à redire la-dessus. Bref, maintenant, Mathéo était à moitié stressé. Même si son préfet était présent, ce Arcturus ne va surtout pas en rester à ce qui s'est passé et ça il le sait...

Isabella était assise sur le rebord de la fenêtre de l'une des tours du mur Est et un soleil timide et  légèrement voilé -l'astre royal relégué au rang de jeune mariée, somme toute- noyait le vaste paysage dans une lumière laiteuse propice à la rêverie. Une jambe repliée sous son menton, l'autre dans le vide, elle contemplait le parc du château, une partie de la forêt interdite et, au loin, des collines de plus en plus indistinctes.
La rumeur de centaines de pas foulant les dalles de pierre et se répercutant le long des couloirs du château la tira de sa rêverie. La pause de midi avait du prendre fin... Elle arracha son regard au paysage, ramena ses jambes à l'intérieur de la tour et sauta lestement de la fenêtre où elle était perchée. Elle cligna des yeux, car par contraste avec le ciel d'un bleu-blanc éclatant, la pièce semblait sombre et peuplée des cercles lumineux encore imprimés sur ses rétines.
Cour d'enchantements, donc.
Une matière qu'elle avait toujours bien aimé, sans plus. Une foule de rumeurs courait sur le prof, sur son absence inexpliquée, sur une aventure avec... Mais elle ne croyait pas à ces histoires que les filles colportaient dans les toilettes en rafraîchissant leur mine d'un coup de rouge à lèvres - elle avait d'ailleurs bien du mal à comprendre que personne n'ait jamais inventé le moindre sortilège pour faire tenir le maquillage 24 heures, vu que c'était apparemment la préoccupation principale de la plupart de ses homologues féminines.
Cour d'enchantements, donc.
Elle se faufila dans un couloir déjà bondé et se joignit au flux des élèves. Ses pas la guidèrent vers la salle de Riu, une vieille habitude lui fit tourner la tête vers un tableau accroché sur le mur à quelques mètres de la porte. Il l'avait toujours intriguée. Elle jeta un regard dans la salle de classe par l'entrebâillement de la porte. Moins de dix élèves s'y trouvaient, éparpillés à différentes tables. Elle se composa un sourire et entra -elle avait toujours détesté frapper aux portes.

- B'jour ! lança-t-elle avec bonne humeur, autant pour le prof -vrai qu'il était pas mal- que pour ses camarades. Leister McKinley, la star du moment puisque l'école ne bruissait plus que de l'enthousiasme que suscitait la fête secrète qu'il avait organisée pour son anniversaire, était assis à côté d'une autre serdaigle qu'elle avait déjà aperçu - est-ce qu'elle ne traînait pas avec Dylan ? Elle ne la restituait pas. Mathéo Angur, qui l'avait éliminée dés la première manche de la coupe de duel à sa plus grande honte, était assis pas loin. Le préfet de Poufsouffle, Delaube, était là aussi, ainsi qu'un Lestrange dont elle n'avait jamais essayé de savoir s'il était son cousin ou l'arrière petit fils de la grande tante de la soeur par alliance de la nièce de sa mère. Il avait bizarrement fini à Serdaigle... Mais elle-même, qui était aussi de la famille, n'avait-elle pas failli esquiver les bancs de Salazar ? Elle ne connaissait pas les autres élèves. Le seul uniforme vert et argent s'amusait avec un serpent et bien qu'elle n'ait rien contre les reptiles, il ne faisait pas envie.

Après une seconde d'hésitation, elle s'approcha de Mathéo. Certes, il l'avait battue en duel et elle ne le lui pardonnerait jamais, mais le combat s'était révélé être une bonne expérience malgré tout... Et rien ne plaisait plus à Isabella que la difficulté. En plus, il n'avait pas été particulièrement fair-play, et aussi hors-norme que cela puisse paraître, cela l'avait fait remonter dans l'estime de la blonde. Elle ne supportait pas les fausses politesses, et le jaune et noir avait su rester sympathique sans hypocrisie.

- Hey! Je peux m'asseoir ? et, baissant la voix et avec un sourire amical, elle ajouta : Et si tu dis non, quelqu'un m'a appris récemment un joli sortilège qui pourrait faire perdre quelque points à poufsouffle pendant ce cours... Tu vois, si tu étais un peu trop... Malchanceux...

Elle faisait référence au sort de malum contigo qui lui avait valu de perdre leur affrontement. Un clin d'oeil rassurant ponctua ces mots : les gens avaient tendance à prendre tout au premier degré venant de la bouche de quelqu'un qui portait le nom tristement célèbre de Bellatrix, or elle n'avait pas le moins du monde l'intention de s'en prendre à Mathéo. Pas cette fois.

Cela faisait un moment qu'Ashton n'avait plus eut cours d'Enchantements. En effet, le professeur avait fait, semblait-il, un séjour à l’hôpital de Sainte-Mangouste, les raisons restant confidentielles. Du côté des élèves les rumeurs étaient allées bon train. Une dépression suite au décès d'Harshing ? Une mauvaise chute en balai pendant un entraînement de Quidditch ? Un "Cinquante Nuances de Blanchet" qui aurait mal tourné ? Le mystère était toujours entier. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, Liam Riu était de retour à Poudlard. Quoique, du point de vue d'Ashton ce n'était clairement pas le professeur le plus relou du château.

On était en début d'après-midi, le déjeuner venait de se terminer dans la Grande Salle. Le Gryffondor s'était bien appliqué à prendre double ration de tout, c'était un peu la base. Il quitta la table des Lions puis se dirigea vers la salle de classe. Alors qu'il montait les escaliers, le sang-mêlé se demandait ce que pourrait bien leur préparer le professeur. Ce dernier avait en général des méthodes plutôt originales et qui ne devraient pas beaucoup plaire à Kholov. Il faudrait donc, soit être discret, soit faire des cours plus sécuritaires. Ashton savait, par exemple qu'un cours sur les sortilèges du mauvais élèves passait difficilement pour une formation de sorciers d'élite comme le voulait le nouveau directeur.

Il arriva devant la salle de classe et rentra en saluant Riu. Quelques élèves étaient déjà présent : Ebenezer, Leister, Morgan, et tout un tas d'inconnus. Bon, il allait faire un effort et cohabiter avec un spécimen Pouffy cette fois-ci. Ashton décida de s'installer à côté du préfet des Jaunes et Noirs.

Lilith avait démarré une folle journée de cours. Non, c'était faux. Une journée de cours n'était jamais folle. Certes, elle aimait apprendre, mais ces derniers temps elle avait surtout envie de sortir, de se battre, de voler... Bref, de tout sauf de rester assise sur une chaise à écouter un prof à peine plus âgé qu'eux parler et donner des leçons.
Bon, le cours avec Riu vers lequel la rouge et or se dirigeait après le repas serait surement un peu plus mouvementé. Elle aimait les enchantements parce que le professeur, surement un ancien fauteurs de troubles, trouvait toujours une idée pour leur faire apprendre tout en mettant le maximum de bazar dans le chateau. Avec le nouveau directeur, les méthodes ne seraient sans doute pas très appréciées... D'ailleurs, Lilith s'était demandée si la longue absence du professeur n'était pas la conséquence d'un renvoi sans sommation... Il s'avérait que ce n'était pas le cas, et tant mieux.
Elle arriva devant la salle tout en suçotant un noyau de prune. Lilith salua le professeur avec un grand sourire:

" B'jour professeur. Ca fait plaisir d'vous revoir! "

Puis la préfète jeta un oeil du coté des bureaux. Déjà pas mal d'élèves s'étaient installés... Mais la place qu'elle convoitait à coté du Serdaigle, était prise d'assault par une jeune fille de sa maison, Eléna Gilbert.

-Salut j'espère que cette place est libre. J'suis Eléna ravi de te rencontrer.

Bon, c'était le moment de se servir de son insigne de préfète à bon escient. D'aucun dirait que la jeune fille ferait là un abus de pouvoir, mais pour Lilith c'était dans l'ordre des choses. Elle avait du pouvoir, oui, mais aussi des responsabilités. Alors autant profiter!
Elle s'approcha de la brune en vitesse et la regarda de toute sa hauteur. Eléna étant assise, Lilith n'avait aucun mal à la toiser, mettant en valeur l'insigne de préfète qui brillait sur sa poitrine.

- Hey Eléna! Tu es mignonne, mais Ebounet me gardait la place. Donc tu prends tes affaires et tu files te mettre ailleurs.

La préfète ne s'était pas défaite de son grand sourire, mais ce dernier prenait un aspect hypocrite lorsque l'on entendait le ton autoritaire de Lilith.
Si elle ne voulait pas dégager, elle le lui demanderait moins gentiment. Préfète ou pas, elle avait des envies de bagarre et tant pis pour ceux qui décidaient de se mettre au travers de son chemin.

Sept ans entre ses murs oppressants et froids. Sept ans, murée dans ce brouhaha de conventionnalisme et de vanité. Sept ans passés à fuir les inconséquents élèves qui le peuplaient. Sept ans d’école buissonnière plus ou moins intelligemment menée. Tout prendrait fin bientôt. Enfin, elle rejoindrait un univers tout aussi hypocrite mais source de bien plus d’informations : le Chaudron Baveur. Elle y passerait ses journées, épierait les moindres conversations, complèterait ses carnets. Deviendrait assez informée pour éviter de devenir une arme lancée là où son coeur ne portait pas. Mais surtout... Surtout elle ne risquerait plus de croiser le regard hantant de Mary. Personne ne savait, à Poudlard, pas même Lestrange du fait de leur dispute. Enfin, il abusait un peu, c’était pas grand chose de lui donner un cours de nécromancie, s’il avait été moins égoïste, elle n’aurait jamais eu besoin de le ligoter et de l’enfermer. Pis si West lui avait pas filé l’Elixir d’Euphorie, elle se serait sans le moindre doute présentée plus tôt pour le libérer. C’était pas sa faute, fallait qu’il assume ses responsabilités, elle était déjà vachement sympa de pas l’avoir balancé pour deux infractions de catégorie 1 et une de catégorie 2. Pis ça va quoi, un peu de cire dans la gueule, c’est rien. Il était vraiment trop susceptible ce type.

Soyons francs : elle rejetait totalement sa désorientation sur lui. C’était bien le seul en qui elle avait, sinon eu confiance, assez partagé de complicité pour croire qu’il saurait la divertir en proposant quelque fraude. A présent, l’ego de l’aiglon la rendait folle, et elle avait sérieusement envisagé de glisser quelque poison dans son jus de citrouille le matin même. Par défaut de présence dégoulinante d’idées farfelues, il lui occupait l’esprit en écopant toutes ses rancoeurs. Mais de temps à autres, une autre pensée l’effleurait. La crainte de tomber sur Mary, qui ne risquait pas d’aller en cours cette semaine. Elle l’avait entraperçue la veille, en larmes, en direction de la salle commune des Serdaigle. Elle avait fui. Fui ce regard bien trop ressemblant. Ses pas l'avaient menée en cours d'enchantements. Paraît que c’était l'enseignement qu’elle « avait », après le repas qu’elle n’avait pas mangé, fuguant à la place dans la Forêt Interdite. Elle n’avait aucune idée de la gueule du prof, ça faisait sept ans qu’elle séchait cette matière. En entrant, donc, elle fut plus que surprise de croire reconnaitre en ses traits un chasseur-mannequin/Narcisse-gerbeur croisé par le passé. Non, c’n’était pas possible, le mec avait utilisé un banal Aguamenti contre un crabe de feu, il pouvait pas être prof d'Enchantements. Pis dans ses souvenirs qu’une insolation des Îles Fidji ne suffisait à expliquer, il était bien plus canon. Pur hasard, sans doute. Bref, on s’en tape, c’est un prof quoi.

Plus qu’à le snober et s’ass- et boursouf. Par Merlin, pourquoi fallait-il que Lestrange se soit ramené ce jour-là ? Bennet garda un visage inexpressif, hors de question de le laisser s’alimenter de sa rage et son trouble. Lilith voulait s'asseoir avec lui, peu surprenant, m’enfin... Quel gâchis. Pis que faisait Parker avec Delabruti ? Y avait donc aucune compagnie décente dans le coin ? Un Serpyllère dont la gueule lui tapait déjà sur les nerfs, une lèche de première année au taquet, Gilbert qui était trop bavarde, McKinley affairé avec un.e septième année de sa maison, un jaunâtre stressé assis près d’une verdâtre futile... Où était Izsa ? Elle au moins, elle saurait lancer un truc tordu qui l’amuserait. La dernière fois, elles n’avaient finalement pas fait gerber Delabruti pour révéler la présence des Sombrals, mais peut-être que cette fois-ci elles trouveraient le moyen de le faire sombrer tout en foutant le waï... Quoique non, l’ex-préfète avait l’air de supporter le chieur. Pis t'façon, elle était pas là.

Depuis l’autre histoire à deux noises, il devenait officiel qu’il n’y avait qu’en elle qu’elle pouvait avoir confiance. Enfin en la part d’elle qui ne laissait pas trainer du matos. Oubliez, elle avait plus rien. Mais après, c’est cool d’avoir rien à perdre, on peut alors tout faire, non ? S’armant de son sourire cynique qui pour une fois n’était pas tout à fait sincère, la préfète attendit le début du cours.

Izsa avait oublié. Oublié qu'elle avait cours d'Enchantement, et oui. Quelle élève indigne ! Et dire que cela avait été préfète de sa maison... Enfin, ne cherchez pas : il y avait une excellente raison à son oubli. En effet : elle était tellement habituée à avoir u trou dans son emploi du temps à ce moment là qu'elle avait oublié que Riu reprenait ces cours^ce jour-ci. En même temps, après tant d'absence, qui ne serait pas perturbé ?

Tous les autres... comprit-elle en entrant dans la classe. Elle salua le professeur avec un sourire, elle était contente de son retour, tout de même ! Elle remarqua alors la place libre bénite, juste à côté de Lizzie. Elle lui aurait garder une place ? Ça c'était une amie qui gérait !
Elle vit d'ailleurs que leur petit groupe était bien réuni, en joyeux lurons qu'ils étaient. Le professeur se rendait-il compte qu'il avait laisser entrer dans sa classe une bombe à retardement ? A vrai dire, vu les derniers cours qu'il leur avait dispensé, ce n'était pas plus mal. Si cette fois encore le sujet "comment mettre le dawa au maximum ?", il allait être ravi.

- C'est cool que tu sois là cette fois, Lizzie. Il manquait que ton brillant cerveau la dernière fois...

Première règle quand on parle à Isa : ne pas prendre ses paroles au pied de la lettre. Elle était contente de la voir, d'accord, mais il ne fallait pas exagérer...