Le contraste entre le silence qui régnait de le hall et l'agitation habituelle était sidérant. Pas un bruit ne brisait la quiétude qui régnait sur le lieu tandis que les trois membres de l'Odre du Phenix se préparaient à accomplir leur méfait. Quelle serait la réaction des employés du ministère le lendemain matin lorsqu'ils découvriraient l'acte de vandalisme perpétrés par des personnes considérées comme des terroristes ? Nul doute que Petrus Sudworth condamnerait ce geste et ordonnerait que l'organisation ancestrale soit traqué sans répis par les Aurors. Une telle décision serait évidemment bien inutile puisque le département de la justice magique était déjà entièrement acquis à la cause des Phenixs, qui parviendrait à les arrêter dans de telles conditions ? Les seules chasseurs de mages noirs n'étant pas alliés à la cause étaient de jeunes recrues qui ne pouvaient pas intervenir sans la présence d'un Auror titulaire. Le ministre de la magie allait sans doute également tenter de cacher l'acte de terrorisme mais il n'y parviendrait, un tel scénario avait déjà été envisagé et une solution avait déjà été trouvée par les stratège de l'Ordre. L'inscriptions qui allaient être gravée aujourd'hui serait hautement protégé par des sortilèges et le ministre seul ne pourrait pas les effacer ! Peut-être lui demanderait-il de l'aide mais Alexander ne mettrait cette fois-ci pas sa magie au service du politicien, il devrait se débrouiller seul. Le sorcier de l'est esquissa un sourire en songeant à la crise dont allait devoir se tirer Sudworth, en vérité ce dernier n'avait aucun moyen de faire taire le cri du Phenix. Ce n'était pas un simple cri qui retentirait dans la nuit ce soir là ! Ce serait un véritable hurlement, un hurlement vengeur qui allait raisonner pendant plusieurs semaines et qui mettrait en garde les éventuels ennemis de l'organisation. Les mangemorts avaient déjà récemment fait les frais des flammes vengeresses de l'organisation mais les autres mages noirs et autres radicalistes méritaient également d'être mis en garde. Pour ceux qui n'avaient rien contre l'ordre et pour leurs alliés ce serait un hurlement de ralliement, un hurlement d'espoir.

Une explosion à percer les tympans retentit à l'intérieur du ministère de la magie, faisant trembler les fondations même du ministère de la magie et explosant quelques verreries dans le grand hall du centre névralgique du pays. Le chasseur de mage noir jeta un coup d'oeil à l'oeuvre de Izsa et Altaïr et un grand sourire illumina son visage, les jeunes sorciers n'avaient pas raté leur travail ! La fontaine de la fraternité magique avait littéralement volé en morceau sous l’action consécutive des sortilèges des Phenixs et il n'en subsistait que des débris éparses. Alexander était bien content d'être débarassé de ce symbole chargé d'hypocrisie, non seulement il représentait une vision dépassé de la société magique mais en plus de cela cette édifice était incroyablement kitsch et hideux. Venir travailler tout les matins sans avoir à voir cette immondices dorée serait une bonne chose, une bonne manière de joindre l'utile à l'agréable. Combien de temps leur restait-il avant que quelqu'un n'intervienne ? Sans doute plusieurs minutes le temps que la dite personne traverse tout le chemin qu'elle avait à faire ! Le ministère était un véritable labyrinthe et on pouvait mettre plusieurs dizaines de minutes à aller d'un bout à l'autre ! Et puis d'ailleurs peut-être que personne n'aurait le courage de pointer le bout de son nez dans l'atrium, après tout qui avait envie de se retrouver nez à nez avec de dangereux terroristes ? Dans l'idée venir passer le bout de son nez dans le hall pour voir ce qui se passait pouvait bien signifier mourir dans d'atroces souffrances ! Evidemment Alexander était parfaitement incapable de tuer un innocent et n'était même pas convaincu de pouvoir tuer un mage noir de sang froid si d'avenir la situation de présentait. Un nouveau coup d'oeil en direction des jeunes gens appris au sorcier de l'est qu'Altaïr avait terminé son travail.

Nos larmes guérissent, nos flammes punissent .

Les lettres de flammes brillaient au dessus de l'ancienne fraternité magique, impossible de les louper ! Le pourfendeur de magie noir quitta quelques instants son post de guet pour rejoindre ses deux compagnons. Les trois Phenixs se consultèrent rapidement du regard avant de laisser un triple Salveo Maleficia Maxima pour obtenir une protection maximale. Il faudrait beaucoup de courage et de volonté pour que d'autres sorciers puissent faire disparaître ces inscriptions. Un rictus se dessina sur les lèvres d'Alexander tandis qu'il reprenait position, désormais il était temps pour Altaïr et Izsa de quitter les lieux du crime et de le laisser seul ici. L'Auror Scott allait être témoin de l'affreux acte de vandalisme perpétré par l'organisation terroriste appelée Ordre du Phenix. Izsa disparu sans un mot consciente du danger que représentait la situation.

-C'est pas le tout, mais je file, j'ai pas vraiment envie de m'faire choper. Happy New year !

Alexander esquissa un sourire tandis que son jeune ami disparaissait. La mission de ce soir avait prouvé qu'ils avaient bien fait de recruter Altaïr, et puis le Serdaigle apportait sa bonne humeur au sein de l'Ordre ! Question bonne humeur c'était pas Rurik qui allait faire quelque chose ! Désormais le sorcier de l'est était seul, il se rapprocha de l'ancienne sculpture, les sens du sorcier étaient aux aguets et il avait toujours sa baguette dégainée prêt à réagir à la moindre intrusion à l'intérieur du hall. Le plan initial était qu'il alerte le ministre de ce qu'il venait de produire mais une nouvelle idée avait germé pendant qu'il faisait le guet. Pourquoi ne pas faire venir cette fouineuse de Strugatsky ? Alexander détestait profondément cette femme mais pourquoi ne pas lui donner un os à ronger ? Il avait l'occasion de se servir d'elle sans même qu'elle ne se doute de la moindre chose. L'Auror effectua un premier Patronus incorporel qu'il envoya à la journaliste puis formula un Patronus corporel qu'il destina au ministre en personne. Désormais il n'y avait plus qu'à attendre en bon Auror incapable qu'il était.

Cela faisait des semaines que Petrus se battait contre lui-même. Quelque chose n'allait pas chez lui ou plutôt on lui avait fait quelque chose. Il avait mis du temps à s'en rendre compte, encore plus à trouver la force de se défendre. L'étreinte qu'il ressentait avait faibli, voyant une faille le Ministre de la Magie c'était engagé dans la bataille. Au fil des jours, il voyait l'étendu des dégâts sur le monde magique. Ce qu'il avait fait et surtout ce qu'il n'avait pas fait. Se tenant reclus dans son bureau, sourd aux plaintes des sorciers, Petrus avait continué son combat. Renata. C'était de sa faute si elle n'était plus de ce monde. Il aurait pu y faire quelque chose, à la place il avait juste esquissé un sourire lorsqu'il l'avait tenu la dernière fois dans ses bras. Sentant une vague de colère, le Ministère attrapa un vase et le lança à l'autre bout de son bureau. La colère. C'était un sentiment qui avait pris le dessus. On l'avait eu comme un bleu et s'il mettait la main sur la ou les personnes .... ça saignerait.

Expirant profondément, Petrus alla jusqu'aux débris du vase et le reconstitua d'un coup de baguette avant de le remettre à sa place. Alors qu'il le posait sur son socle une lueur bleutée qu'il ne connaissait que trop bien attira son attention. Un patronus, généralement il n'emmenait pas les bonnes nouvelles ... Un étrange chat délivra un message confirmant les craintes du Ministre.

Bonsoir monsieur le ministre,

Vous ne reconnaissez peut-être pas mon Patronus je vais donc prendre la peine de me présenter. Je suis Alexander Scott du bureau des Aurors. J'étais au département de la justice magique dans nos quartiers lorsque j'ai entendu une grande explosion dans le ministère. Je me suis tout de suite précipité sur les lieux pour constater que la fontaine de la fraternité magique avait été vandalisée par une organisation terroriste. Ces derniers ont laissé un message, tout porte à croire que ce sont les Phenixs qui ont frappé... J'ai tenté de faire disparaître le message, en vain ! Ces malfrats ont bien fait leur travail et je n'y arriverai pas seul. Je reste sur place en attendant des renforts !

Une explosion ?! Ici ?! Et il n'avait rien entendu ?! Que faisait la sécurité bon sang ?! Sentant la colère revenir, Petrus ouvrit la porte de son bureau à voler. Léna, sa nouvelle assistante personnelle fit un bond de sa chaise en le voyant. Prenant sa plume et un bout de parchemin, elle dû courir pour rattraper son patron. Petrus l'aimait bien car elle était discrete et faisait son travail convenablement. De son côté, la jeune femme se garda bien de poser des questions, cela faisait des semaines que le Ministre jouait au fantôme, s'il sortait en trombe ce n'était pas pour faire au tour aux petits coins.

D'un pas rapide, ils prirent l'ascenseur et allèrent jusqu'à l'atrium. Alexander Scott n'avait pas dit de mensonges, la statue était effectivement en miettes et l'on pouvait voir une inscription flamboyante : Nos larmes guérissent, nos flammes punissent. Pathétique. Ils étaient tout simplement pathétiques. La colère monta encore d'un cran le temps qu'il rejoigne l'Auror qui attendait comme si de rien était. Il n'aurait pas pu réparer la statue au moins ?! Se tournant vers Léna, il lui adressa un petit signe de tête. Répondant de la même façon, la sorcière recula pour envoyer un patronus.

- Monsieur Scott. Quel message pathétique. Ils ne valent pas mieux que les Mangemorts, il va falloir prendre de nouvelles mesures... Pourquoi êtes-vous le seul parmi vos collègues à être sur les lieux ? Y a t-il d'autres témoins ? Comment sont-ils rentrés ?

Au moment où il posa ses questions, des employés du Ministère arrivèrent dans l'atrium. En voyant le Ministère de la Magie en personne, ils échangèrent quelques regards avant de se placer autour de la statue détruite. D'autres employés arrivèrent alors bousculant leurs collègues pour réparer les dégâts.

Déjà le ministère commençait à rentrer en ébullition, aujourd'hui le centre névralgique du pays se réveillerait plus tôt que d'habitude. Combien de temps faudrait-il pour que tout le ministère soit au courant ? Qui serait le premier à arriver ? Le ministre ? Ou bien cette vipère de Viviane E.Strugatsky ? Pour la réussite totale de la mission il fallait que la journaliste soit rapide, extrêmement rapide ! Le chasseur de mage noir commençait à bien connaître le ministre et il savait pertinemment que ce dernier ne laisserait pas le ministère de la magie se faire ridiculiser par une organisation criminelle. D'ailleurs Sudworth ne désirait sûrement qu'une chose, que son employé répare la statut avant que quiconque n'arrive pour étouffer l'affaire mais il n'en serait rien, plus l'édifice serait vu dans cet état et plus le message transmis par l'Ordre aurait de chance d'être entendu dans toute l'Angleterre, dans le monde entier même. Les mages noirs se croyaient en sécurité, la population magique croyait que les Phenixs étaient inoffensifs, ils auraient bientôt la preuve que c'était faux.  Une chose était cependant gênante, il était probable que la situation d'Alexander au sein du ministère de la magie soit fragilisée après cet incident. Petrus Sudworth n'accordait pas sa confiance facilement et nul doute qu'un tel incident allait discréditer le chasseur de mage noir à ses yeux ! Au fond peu importait au sorcier de l'est, fut un temps il avait envisagé une carrière au sein du ministère de la magie, il avait même songé pouvoir devenir Auror en chef mais il y avait finalement renoncé depuis un long moment. Combien de temps lui restait-il avant que ces collègues ou le ministre ne comprennent qu'il menait un double jeu ? Quelques semaines ? Quelques mois tout au plus... Peut-être le sorcier de l'est révélerait son double jeu de lui même afin de pouvoir délivrer un message à la communauté magique. Le russe serra sa baguette. En vérité il ne craignait pas Azkaban, quelques mois auparavant le Serdaigle s'était emménagé une porte de sortie au sein même de la prison la plus sécurisée de Grande Bretagne ainsi tout au plus il y passerait quelques jours.

Alexander tourna la tête en entendant des bruits de pas dans l'atrium, le ministre était déjà là flanqué de ce qui devait être une secrétaire ou une assistante. L'ancien Poufsouffle émergeait des ascenseurs magiques signe qu'il était présent au ministère lorsque l'attentat avait eu lieu.  Ainsi l'homme avait été trahis par l'un de ses Aurors alors même qu'il était au ministère de la magie... Quelle ironie. Devait-il se sentir coupable pour ce qu'il avait fait ? Malgré les nombreux mois qu'il avait passé chez les chasseurs de mage noir, Scott ne parvenait pas à savoir si il devait soutenir l'homme qui dirigeait le pays. Parfois il prenait de bonnes décision... Parfois elles étaient bien plus discutables mais personne ne semblait pouvoir les discuter. D'un simple coup d'oeil le membre de l'Ordre du Phenix pouvait voir que Petrus Sudworth était terriblement courroucé, comment aurait-il pu en être autrement ? Le ministère de la magie avait été attaqué en plein milieu de la nuit, la statut de l'atrium avait été totalement explosée alors même qu'il se trouvait au ministère et aucun des malfrats n'avait été capturé ? D'ailleurs ces derniers étaient sans doute loin à l'heure qu'il était ! Sans doute... Le pire c'était que le politicien n'était au courant que de la moitié des événements de la nuit puisque peu avant d'autres membres de l'Ordre dont l'une de ses Aurors avaient vandalisé la devanture de Gringott's en y affichant entre autre le cadavre à peu près frais d'un mage noir. Si Sudworth désirait demeurer ministre encore longtemps alors il allait devoir faire quelque chose pour reconquérir la confiance de son électorat. Scott détailla calmement le ministre, comme d'habitude il avait l'air exténué mais la colère semblait avoir chassé toute fatigue de ses gestes et il marchait d'un pas énergique. La suite des événements promettait d'être intéressante.    

- Monsieur Scott. Quel message pathétique. Ils ne valent pas mieux que les Mangemorts, il va falloir prendre de nouvelles mesures... Pourquoi êtes-vous le seul parmi vos collègues à être sur les lieux ? Y a t-il d'autres témoins ? Comment sont-ils rentrés ?

Ils ne valent pas mieux que les mangemorts... Si Alexander n'avait pas tenu à sa couverture alors sans doute aurait-il écrasé son poing en plein milieu de la face de son employeur et cela devant le bon nombre d'employés qui étaient en train de se réunir dans le hall du ministère. Pour qui se prenait-il exactement ? Il n'était pas foutu de défendre correctement la Grande Bretagne et il osait l'ouvrir. Si le Poufsouffle était encore en post aujourd'hui c'était sans doute uniquement à cause des sacrifices consentis par ses Aurors mais il était sans doute trop préoccupé par sa petite personne pour s'en rendre compte. Le dirigeant de la communauté magique passait ses journées enfermés dans son bureau et à l'évidence il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait à l'extérieur. L'ancien Serdaigle pris quelques secondes avant de répondre observant l'assistante du dirigeant qui envoyait un patronus. A qui ce message pouvait-il bien être destiné ? Qui le ministre pouvait-il bien prévenir lorsque le centre névralgique du pays était attaqué ? Il était peu probable que ce soit la presse après tout pourquoi voudrait-il que la presse soit au courant de son impuissance et de celle présumée de ces Aurors ?

Le pourfendeur de magie noire allait prendre la parole lorsque le bruit caractéristique d'un appareil photo le coupa dans son élan. Le sorcier de l'est tourna légèrement la tête pour se rendre compte que la cavalerie était arrivé, ce n'était pas Strugatsky mais peu importait, dans quelques heures il ferait la une d'un journal avec le ministre devant la statut explosée. C'était une véritable aubaine, non seulement le message de l'Ordre du Phenix serait largement diffusé dans toute la Grande Bretagne mais en plus de cela le fait d'être pris en photo avec le ministre allait balayé les éventuels soupçons qui auraient pu éventuellement peser sur lui. De toute façon il aurait fallu être un sacré enquêteur pour le soupçonner et pour trouver assez de preuves pour l'inculper.  

-Monsieur le Ministre, Monsieur le Ministre !  Véry Tasérum pour la Gazette du Sorcier ! Que s'est-il passé ? Savons-nous qui sont les coupables de se crime ? Est-ce que la population magique est en danger ? Avez-vous un message important à nous dire en ce qui concerne ces événements ? Pensez-vous qu'ils sont en relation avec les attentats qui ont eu lieu à Pré-Au-Lard il y a quelque temps de cela ?

Alexander leva les yeux au ciel, maintenant que la presse avait vu le message elle ne lui servait plus à rien... Pire elle allait probablement le gêner en noyant le ministre sous des centaines de question alors même qu'ils avaient des réponses sous les yeux. Qui sont les coupables de ce crime ? Y'avait-il réellement besoin de préciser alors même que des lettres de flamme brûlaient au dessus des vestiges fumants de la fraternité magique que des employés d'efforçaient de réparer ? Le sorcier de l'est se planta devant la journaliste pour l'effacer du champ de vision de son employeur tandis qu'il plantait son propre regard dans celui du ministre.

- Vous me demandez réellement pourquoi je suis le seul Auror sur les lieux ? C'est bien simple monsieur le ministre, chacun de mes collègues se trouve à un coin de la Grande Bretagne à surveiller chaque lieu à risque du pays. Evidemment nous pourrions être huit à protéger cette statut mais je suis peu convaincu de l'utilité d'une telle... Chose. Nous sommes en sous effectifs, nous ne pouvons pas veiller sur tout le pays et en même temps sur le ministère !   Alexander marqua une pause. Nous restons des êtres humains et nous avons aussi besoin de prendre du repos.

Petrus attendait une réponse de son employé et il voyait que ce dernier ne semblait pas des plus satisfaits. Ils étaient deux dans le même état d'esprit alors. Cependant, le Ministre avait un pouvoir de plus, celui de mettre au chômage d'un claquement de doigt l'Auror s'il se montrait désagréable avec lui. Petrus commençait à en avoir marre des employés se tournant les pouces, arrivant après la guerre et ne faisant rien de mieux que se plaindre après. Faire du ménage au sein des locaux allait finir pour être une priorité. Alors qu'il allait apprendre à Alexander qu'il n'avait pas toute la soirée pour attendre sa réponse une journaliste déboula. Il ne manquait plus que ça. Retenant un soupir d'exaspération, il la laissa poser ses questions d'une manière surexcitée.

- Monsieur le Ministre, Monsieur le Ministre !  Véry Tasérum pour la Gazette du Sorcier ! Que s'est-il passé ? Savons-nous qui sont les coupables de se crime ? Est-ce que la population magique est en danger ? Avez-vous un message important à nous dire en ce qui concerne ces événements ? Pensez-vous qu'ils sont en relation avec les attentats qui ont eu lieu à Pré-Au-Lard il y a quelque temps de cela ?

Des questions, toujours des questions et pas de réponses car les personnes concernées ne faisaient pas leur travail convenablement. Ne semblant pas apprécier l'arrivée de la journaliste, Alexander se plaça devant elle avant de répondre enfin aux interrogations de son supérieur.

- Vous me demandez réellement pourquoi je suis le seul Auror sur les lieux ? C'est bien simple monsieur le ministre, chacun de mes collègues se trouve à un coin de la Grande Bretagne à surveiller chaque lieu à risque du pays. Evidemment nous pourrions être huit à protéger cette statut mais je suis peu convaincu de l'utilité d'une telle... Chose. Nous sommes en sous effectifs, nous ne pouvons pas veiller sur tout le pays et en même temps sur le ministère ! Nous restons des êtres humains et nous avons aussi besoin de prendre du repos.
- J'en déduis donc qu'ils travaillent pendant que vous vous la coulez douce monsieur Scott ? Changer de ton avec moi et attention que je ne vous prenne pas au pied de la lettre. Si vous voulez du repos, vous pouvez démissionner, les délinquants n'attendent pas que vous vous soyez bien reposé avant d'attaquer. Le problème n'est pas la statue, mais qu'ils soient entrés dans le Ministère de la Magie comme si de rien était et que tout le monde soit arrivé après que le mal soit fait.

Petrus avait fait de sorte de parler suffisamment bas pour que la journaliste ne l'entende pas. Il savait que les Auror étaient en sous-effectifs, cependant il ne pouvait pas procéder à des recrutements s'il n'y avait personne pour postuler et quand bien même, il fallait des personnes motivées. Inspirant profondément, le Ministre adressa un autre regard à l'Auror avant de reprendre.

- Je vais mettre tout cela sur le compte de la fatigue. Vous pouvez disposer si vous n'avez rien d'autre à faire, je pense qu'il y a à présent suffisamment de monde pour regler la situation.

Sans attendre une réponse de sa part, il le contourna pour rejoindre la journaliste. Il se devait quand même de lui fournir quelques réponses.

- Des individus se sont introduits dans le Ministère de la Magie pour saccager la fontaine de la fraternité. Nous pensons qu'il s'agit de l'Ordre du Phénix. En dégradant un édifice aussi symbolique, ils ont montré qu'ils ne valaient pas mieux que les Mangemorts. Ils seront donc considérés comme tels, des renégats semant la zizanie dans le monde Magique pour satisfaire leur petite personne. Il n'y a apparemment pas de rapport avec les derniers attentats, cependant nous recommandons à la communauté Magique de signaler toute personne suspecte.

Adressant un hochement de tête à la journaliste lui signifiant qu'il ne dirait rien d'autre, le Ministre s'éloigna pour rejoindre Léna. Il était temps de retourner à ses affaires, mais aussi de trouver qui l'avait manipulé et surtout, lui faire payer.

Comment décrire ce sentiment qui animait le chasseur de mage noir à cet instant ?  Le sorcier de l'est bouillait littéralement d'excitation devant la contrariété apparente du ministre de la magie. Cet homme était prévisible, incroyablement prévisible... Il n'allait sans doute pas tarder à lui dire qu'il était tout bonnement incompétent et allait annoncer à la population que l'Ordre du Phenix était une organisation criminelle de la pire espèce. Aux yeux de Petrus Sudworth les actes passées ne semblaient avoir aucune valeur, sa mémoire semblait être aussi courte que celle d'un poisson rouge. Oh évidemment ce soir là les Phenixs avaient montré leur flamme et ainsi fait la démonstration au monde de leur colère mais jamais ô grand jamais l'organisation ancestrale ne s'en était pris à des innocents. Toutefois le ministre voyait ce qu'il voulait voir et à la suite d’événements survenus un an plus tôt il était persuadé que l'Ordre était responsable des attentats de Londres. Comprenez bien on y avait tout de même trouvé des plumes de Phenix et l'Etincelle ! En outre les rares témoins sorciers étaient formels, ils avaient vu des sorciers portant des masques blancs perpétrés la mort et la destruction cette nuit là ! Aux yeux du politicien ces quelques éléments semblaient être des preuves irréfutables. Comment lui en vouloir ? Après tout l'actuel dirigeant de la communauté magique anglaise cherchait à dissimuler son incompétence  par de fausses avancées d’enquête. Une fois de plus il cacherait l'échec de sa politique par l'incompétence de ses employés mais les chiffres étaient là, en l'espace de quelque mois les Aurors étaient parvenus à arrêter deux mangemorts dont le Seigneur des Ténèbres, des chiffres qui pourtant ne semblaient pas peser bien lourd aux yeux de leur patron. Combien de vie Alexander avait-il sauvé depuis qu'il était rentré au ministère ? Combien de blessures avait-il récolté ? Combien de mage noir avait-il mis en échec ? De quelle reconnaissance avait-il bénéficié de la part du ministère de la magie ou de la communauté magique ?

Le sorcier de l'est soutenait le regard de l'ancien Poufsouffle tout en se demandant combien de temps ce dernier allait rester au pouvoir, combien de temps encore la population magique allait-elle laisser cette mascarade durer ? Personne n'approuvait la politique de Sudworth, personne n'y trouvait son compte et pourtant il demeurait au pouvoir.  Au début de sa carrière Alexander Scott avait apprécié le ministre de la magie mais bien vite son opinion avait changé en même temps que l'attitude de son patron. En vérité l'homme qu'il avait connu à son entrée au ministère avait disparu, pourquoi ? Comment ? Impossible à dire mais les personnes qui avaient vu le ministre ces dernières semaines pouvaient se compter sur les doigts d'une main. Peut-être n'avait-il pas supporté la mort de Harshing, peut-être était-il conscient qu'il ne pouvait rien faire pour empêcher la population d'empirer... Les mages noirs gagnaient en influence c'était une certitude et Sudworth ne pouvait pas l'ignorer, il était présent avec l'ancien Serdaigle lors de l'interrogatoire du Seigneur des Ténèbres.  Les paroles de Clyde Higgs résonnaient encore dans la tête d'Alexander alors comment le dirigeant de la communauté magique pouvait-il les ignorer ? Comment pouvait-il laisser la situation dégénérer à ce point ? Depuis quand datait sa dernière déclaration publique ? Même à la mort d'Harshing il n'avait fait aucun communiqué. Ce politicien jadis charismatique était devenu un véritable  fantôme.  

- J'en déduis donc qu'ils travaillent pendant que vous vous la coulez douce monsieur Scott ? Changer de ton avec moi et attention que je ne vous prenne pas au pied de la lettre. Si vous voulez du repos, vous pouvez démissionner, les délinquants n'attendent pas que vous vous soyez bien reposé avant d'attaquer. Le problème n'est pas la statue, mais qu'ils soient entrés dans le Ministère de la Magie comme si de rien était et que tout le monde soit arrivé après que le mal soit fait.  Je vais mettre tout cela sur le compte de la fatigue. Vous pouvez disposer si vous n'avez rien d'autre à faire, je pense qu'il y a à présent suffisamment de monde pour regler la situation.

Alexander serra les poings à s'en faire blanchir les articulations, le ministre pouvait bien le menacer de renvoie peu lui importait mais se permettre de remettre en cause son implication... Le corps du sorcier de l'est portait les stigmates de ses sacrifices pour le ministère de la magie, son esprit resterait sans doute marqué à jamais parce qu'il avait pu voir pendant ses missions, le politicien pouvait-il en dire autant ? Tranquillement et chaudement installé derrière son bureau il ne devait pas connaître ce genre de désagrément évidemment. Pour lui les mages noirs n'étaient tout au plus qu'une histoire pour faire frémir les enfants le soir, un groupe d'illuminé tout juste dangereux. Qu'est qui retenait le chasseur de mage noir d'envoyer son poing dans la figure de son employeur à cet instant ? Après tout   dire qu'il tenait encore à cet emploi était une exagération. Qu'est ce qui le retenait de tout balancer à la journaliste derrière le ministre ? De lui annoncer que le ministère était encore pourri à tout les étages. De lui dire que les Aurors étaient dépassés, incapable de faire face à la menace. De lui dire que Petrus était incapable. D'en donner pour preuve qu'il était lui même un Phenix et qu'il était pourtant Auror depuis des années. Ce n'était certainement pas la présence du ministre qui lui faisait peur, le sorcier de l'est ne craignait pas Azkaban, ses précautions étaient prises depuis longtemps. Le moment n'était tout simplement pas venu de révéler sa véritable identité au monde, Elenna ne lui pardonnerait jamais. D'ailleurs au fond de lui l'ancien Serdaigle sentait qu'il avait encore un rôle à jouer au ministère avant de définitivement coller son insigne dans la dentition parfaite de son patron.

Le sorcier de l'est se tira de ses pensées jetant avec délectation un coup d'oeil aux inscriptions de flamme qui brûlaient toujours malgré les efforts des employés. Ils allaient bien devoir s'escrimer avant de pouvoir les enlever ! Ses bureaucrates allaient au moins apprendre à se servir d'une baguette et à faire face à leur impuissance. Le sorcier de l'est se tourna vers la journaliste qui s'apprêtait sans doute à repartir ayant eu ce qu'elle voulait. Au moins ce soir là le sensationnel avait été au rendez vous ! Sans plus de formule de politesse le sorcier de l'est quitta le hall en lui adressant un dernier sourire. Alexander arracha son insigne d'Auror, la mission des Phenix ce soir était un franc succès mais le duelliste en garderait à coup sûr un gout amer.  

Nuit de Propagande
RP unique

Cette nuit, Arcturus allait remplir son rôle, les Mangemorts lui avaient confiés une mission et il savait que refuser ou manquer à sa parole signerait son arrêt de mort et mourir ne faisait pas vraiment partie des ambitions de l'ancien Serpentard. Ce soir, il allait passer la nuit à explorer la Grande-Bretagne, à grand renfort de transplanage afin de rependre la terreur, la crainte et l'angoisse à grand coup de propagande et d'affiches fournies par les Mangemorts. Il lui fallait faire preuve de la plus grande des méfiances et il s'était préparé en conséquence, il prit une des fioles de polynectar qu'il avait faites lui-même et prit un cheveu qu'il avait récupéré la veille sur un suspect lors d'une perquisition, il avait même pensé à s'acheter de nouveaux vêtements chez les moldus afin de que son identité ne soit dévoilée, il y avait peu de risques, étant donné qu'il agissait sous couvert de l’anonymat et de la nuit mais sait-on jamais. D'autant plus que le premier endroit qu'il comptait " décorer " n'était pas des plus faciles d'accès. Il avala le polynectar avec le cheveu, en gardant assez pour le reste de la nuit, et la métamorphose se fit. Il sentit sa peau gonfler et se tirer,  ses doigts qui craquaient et s'allongeait, ses cheveux se raccourcirent et changer de couleur, d'un noir de jais pour aller vers du blond platine et ses yeux marrons devenir bleus clairs. Il n'osa pas se regarder dans un miroir, préférant s'habiller avec les habits qu'il avait acheté, il prit un T-shirt noir surmonté d'une chemise blanche, d'une paire de baskets et d'un jean...Arcturus avait la nausée rien que d'imaginer les moldus porter ça...Il avait néanmoins penser à prendre un épais blouson et avec une capuche très serrée entourée de fausse fourrure synthétique pour dissimuler son visage au mieux. Une fois prêt comme il se devait, il transplana à Londres et se rendit au Ministère. Personne ne serait là à cette heure, ou du moins, là où il comptait se rendre. Il arriva dans l'immense hall et observa autour de lui...Personne...Pas un bruit, le calme le plus total...Arcturus connaissait bien le Ministère et ses secrets, il fallait que ce qu'il préparait soit le plus voyant possible, que tous sachent ce qui les attendaient. Il sortit un petit sac qui contenaient les affiches grâce à un sortilège d’Extension Indétectable et en prit une qu'il agrandit encore et encore à l'aide de plusieurs sortilèges d'agrandissements. La petite affiche était devenue une immense bannière qu'il fit léviter pour l'accrocher aux fenêtres des bureaux situées au dessus du hall, bien en évidence. Il l'ensorcela de deux sortilèges, il commença par un #Fitilla, histoire de rire si quelqu'un voulait la décrocher à main nues puis un #Kaleidem. Il termina par un #Aparecem Conditionalis " Demain à midi ". Une fois, sa tâche accomplie, il se reposa sur ses genoux quelques instants, se remettant de cet usage abusif de la magie et une fois, remis sur pied, il quitta le Ministère par là où il était venu. Il songeait à ce que les employés et visiteurs verraient apparaître en grand dans le hall du Ministère, le lendemain à l'heure du déjeuner.

Le Hall du Ministère était emplie de vie. On aurait dit des centaines de fourmis, s’affairant toutes dans un travail éternel. Sauf que le chaos qui régnait était bien loin de l'ordre millimétré régissant les lignes et files d'hexapodes. L'être humain était étrange, à vrai dire. Chacun avait sa propre volonté, du moins semblait-il, sa motivation, son sacro-saint libre arbitre.
Entre ses sorciers et ses sorcières, qui était là par passion ? S'épanouissant dans son travail, donnant un sens à ses allée et venue quotidienne. Qui était là par erreur, par égarement en voulant prendre un raccourci à la vie, alors qu'ils aspiraient à une autre destination ?

Parfois, Izsa aurait aimé être une fourmi. Se contenter de lire les signaux chimiques de ses congénères pour aller chercher de la nourriture, puis revenir chez elle en suivant une autoroute tout tracée. Les humains n'avaient pas plus de mérite que les insectes ; pourquoi la conscience de soi serait-elle une bénédiction ?
Sauf qu'Izsa n'était pas une fourmi. Elle acceptait d'être un être doué d'aspirations individuelles, et totalement dépourvue d'identité collective. Elle s'efforçait de suivre son chemin tortueux, inexploré, hostile, en se servant de ses principes comme d'une boussole.
Et parmi ses principes, l'équité, la compassion, la tolérance. Ce qui l'avait mené à l'Ordre du Phénix, le combat contre l’obscurantisme des Mangemorts, les missions... Une ombre passe sur son visage, faille passagère dans une armure d'apathie.

- Mr Hornby !

La silhouette tant cherchée finit par apparaitre. Il sortait de l’ascenseur, semblant se diriger vers la sortie. C'était sa chance !
Izsa peinait à croire ce qu'elle était en train de faire. Parler avec un ministre comme ça... Il avait beau être un homme, comme "tout le monde", il n'empêchait que le statut social avait tendance à créer un fossé. Allait-il la snober pour cela ? De ce qu'elle savait, l'homme était plutôt sympathique. Allez, oublie qu'il a le pouvoir de virer ton père et toute ta famille travaillant au Ministère si tu ne lui reviens pas. Les directeurs font caca comme tout le monde, les directeurs font caca comme tout le monde. Le genre de mantra qu'il fallait garder dans sa tête.

- Mr Hornby ! Elle s'était approchée, gardant entre eux l'espace socialement adapté pour une discussion informelle. C'était fou à quel point on assimilait ce genre de règles sans s'en rendre compte. Je ne vous dérange pas j'espère ? Sourire avenant, indiquant qu'elle allait le solliciter un certain temps.

Oui, elle n'allait pas tailler une bavette avec lui pour le plaisir de sortir de son cocon de chambre puant la transpi et mal éclairée. Les principes, les valeurs, tout ça...

De tous les secteurs du Ministère de la Magie, on pouvait facilement s'imaginer que le département des Jeux et Sports Magiques n'était pas forcément le plus rébarbatif de tous. Et pourtant la plupart des gens ne se rendaient pas compte de la masse de formalités administratives qui devaient être remplies chaque jour. Avec la Coupe de la Ligue qui approchait à grands pas c'était encore pire ces derniers temps. Les Frelons de Wimbourne avaient contesté la qualification des Canons de Chudley et Gregory en personne avait été appelé pour régler le problème. Lorsqu'il le pouvait il s'arrangeait pour déléguer le travail puisqu'en tant que directeur du département il avait souvent de nombreux imprévus mais il arrivait tout de même régulièrement que l'on fasse appel à lui.

Au milieu de tout ça, Hornby avait décidé de commencer un régime deux semaines plus tôt afin de perdre ses quelques kilos en trop mais il devait bien avouer que ce n'était pas vraiment son fort. Il cédait trop facilement aux tentations qui se révélaient être particulièrement nombreuses quand on vivait à Londres. Le problème du Quidditch n'était pas encore tout à fait réglé mais c'était en bonne voie et l'ancien Poufsouffle était confiant quant au respect des délais imposés par l'organisation d'un tel évènement. Lorsqu'il était président de l'Association de Bavboules du Royaume-Uni son travail était sans aucun doute beaucoup moins prenant mais ce serait mentir que de dire que ce n'était pas plus intéressant au quotidien. En cette fin de journée, Gregory sortait de l'un des ascenseurs du Ministère lorsqu'il fut interpellé.

- Mr Hornby !

Après avoir cherché du regard qui l'avait appelé parmi la foule de personnes qui se bousculaient dans le Hall, le directeur aperçut une jeune femme qui tentait de se frayer un chemin jusqu'à lui. A priori elle lui était inconnue, même s'il ne pouvait bien évidemment pas retenir tous les visages qu'il voyait passer tous les jours sur son lieu de travail. Pourtant, la sorcière en question semblait un peu trop jeune pour être une employée du Ministère puisqu'elle ne devait pas avoir la vingtaine. Intrigué, Hornby s'arrêta pour laisser à son interlocutrice le temps de s'approcher de lui.

- Je ne vous dérange pas j'espère ?

Il avait prévu de ne pas trop traîner avant de rentrer chez lui pour pouvoir se reposer un peu et retrouver son mari mais heureusement pour la jeune femme il avait prit large et avait le temps d'entendre ce qu'elle avait à lui dire. De plus, il était d'assez bonne humeur ce qui faisait qu'il ne se sentait pas vraiment de la rembarrer avant qu'elle ai pu s'exprimer. Et puis il essayait de deviner ce qu'elle pouvait bien avoir envie de lui dire, en espérant que ce n'était pas encore une supporter des Frelons de Wimbourne. Si c'était le cas il n'hésiterait pas à la renvoyer vers un de ses collègues puisqu'il avait déjà consacré suffisamment de son temps sur cette histoire.

- J'allais rentrer chez moi mais je peux prendre un peu de mon temps avant de partir, Miss... ?

Faites qu'il ne me rembarre pas... Faites qu'il ne me rembarre pas... Izsa ne savait pas vraiment à quel dieu elle adressait cette prière, comme à chaque fois qu'elle souhaitait quelque chose, mais elle avait rarement mis autant de ferveur dans son imploration. Dieu, Merlin, Morgane, Bélénos, Odin ou Saint Mouton Polydactyle, il devint l'autorité suprême lorsque l'homme s'arrêta, et lui dit :

- J'allais rentrer chez moi mais je peux prendre un peu de mon temps avant de partir, Miss... ?

Ô, Grand Mouton Polydactyle, puis-je ajouter une clause "que les gens se souviennent de moi" dans ma prière ? Non, vraiment, ça commençait à bien faire. Déjà qu'à la base, les péons ayant entendu parler du tournoi de duel l'oubliaient en quelques jours, alors maintenant même celui qui l'avait annoncé championne n'arrivait pas à se remémorer sa tête ? D’accord, il devait voir du monde par dizaine, et avoir cinquante milles noms à retenir, mais elle aurait quand même espéré en faire partie.

- Miss Hilswood. Izsa Hilswood. J'avais gagné la Coupe d'Angleterre de Duel.

Elle failli ajouter un "vous vous souvenez ? Mais elle aurait eu l'air un peu trop désespérée.

- Je viens vous rencontre parce que... Mode bullshit enclenché, largage du mytho dans trois...deux...un...Nous voudrions savoir si vous seriez libre pour commenter certains match lors de la prochaine saison de Quidditch à Poudlard. Pas tous, évidemment, vous devez être occupé, mais, allons chatouiller une corde sensible, après votre succès en temps que commentateur lors de la Coupe de Duel, nous (Nous qui ? elle n'en savait rien elle-même. Elle l'inventerait le temps voulu) pensons que cela ferait sensation de vous voir en ce rôle lors du tournoi de Quidditch.

N'empêche, elle y croyait tellement elle-même qu'elle aurait presque tenté de vraiment le convaincre de le faire. En louvoyant dans ses mensonges, parlant aux bonnes personnes au moment opportun, il y avait moyen. Genre en glissant l'idée aux capitaines des équipes en leur faisant croire que cela venait d'eux. La vérité pouvait très bien s'apparenter à un tissu de mensonge soigneusement cousu.
Pour l'instant, elle n'en espérait tout de même pas trop. Elle cherchait avant tout à être perçue comme sympathique, en jouant sans trop en faire sur son orgueil. L'homme avait fait dans l'entertainment lors de la Coupe. Izsa croyait percevoir en lui une personnalité à tendance flamboyante, sensible à la flatterie sur son travail. Sans exagéré trop, encore une fois, ou bien il allait comprendre qu'elle avait quelque chose derrière la tête.
Non, orienter la conversation vers d'autres sujets seraient fait dans un deuxième temps. Il ne fallait pas pressé les choses, rester naturelle en guettant juste le moment opportun. L'innocence ne pouvait être si dure à jouer.

La jeune femme devant lui se présenta sous le nom d'Izsa Hilswood et lui rappela qu'elle avait gagné la Coupe d'Angleterre de Duel. Sur le moment, Gregory prit quelques instants pour se remémorer l'évènement où il était d'ailleurs présent en tant que commentateur. En effet, maintenant qu'elle lui avait évoqué la chose il se rappelait bien d'elle, même si bien était un peu une façon de parler puisqu'au vu des nombreuses personnes qu'il voyait défiler tous les jours il n'était pas facile pour lui d'imprimer tous les visages dans sa mémoire. Cependant, les gagnants avaient l'avantage d'avoir suffisamment marqué la journée pour qu'il s'en rappelle à présent. Donc non, Miss Hilswood n'était pas là par rapport aux Frelons de Wimbourne ou du moins elle n'en donnait pas l'impression.

- Oui en effet ! Maintenant que vous le dîtes ça me revient, vous étiez très impressionnante ce jour-là !

La sorcière le complimenta ensuite sur ses talents de commentateur lors de la Coupe de Duel, ce qui ne manqua pas de flatter l'égo de Hornby. Après tout, ce genre de phrases faisaient toujours plaisir et il n'allait pas s'en plaindre. Son interlocutrice lui demanda alors s'il serait disponible pour commenter une partie des matchs de Quidditch de la prochaine saison à Poudlard. Le Quidditch n'avait jamais été son sport de prédilection, et cela se voyait d'ailleurs probablement à son physique. Évidemment, comme la grande majorité de la population magique, Gregory appréciait toujours de regarder un match dans le public, il s'agissait tout de même d'un sport sensationnel ! Pour ce qui était de commenter, il était moins sûr d'avoir les disponibilités nécessaires pour faire le déplacement jusqu'à Poudlard lors d'une journée de match. En effet, il avait tout de même un emploi du temps de directeur, ce qui s'approchait en grande partie de ministre et impliquait de nombreux rendez-vous et imprévus chaque jour.

- Hum, pourquoi pas, j'imagine que cela dépendra des dates, répondit-il. Mais si vous voulez parler de ça vous pourrez vous adresser à ma secrétaire. Vous aviez autre chose dont vous vouliez me parler ?

Le ton employé indiquait clairement que malgré son bon caractère, Gregory ne restait pas au Ministère simplement pour discuter avec une inconnue, aussi douée en duel soit-elle.

La jeune fille attendit sa réponse, guettant une opportunité de placer d'autres sujets.

- Hum, pourquoi pas, j'imagine que cela dépendra des dates, répondit-il. Mais si vous voulez parler de ça vous pourrez vous adresser à ma secrétaire. Vous aviez autre chose dont vous vouliez me parler ?

Ouais, j'ai autre chose : ça vous dirait de bosser pour l'Ordre du Phénix ? Nan, ça n'allait pas le faire. Ce n'était pas de ce genre d'ouverture dont elle avait besoin ; un tel sujet il fallait le glisser discrètement au détour d'une conversation, pas le faire rentrer dedans avec le tact d'un rhinocéros au galop.

- Je... Bullsh*t, bullsh*t, où est tu quand on a besoin de toi ?

Un brouahaha la coupa. Un peu comme si ses prières de tout à l'heure avait été parfaitement entendues par l'autorité suprême des cieux. L'opportunité allait venir de l'extérieur.
Au début, ce n'était pas grand chose. Quelques éclats de voix, des gestes affairés. Puis, se fut de pire en pire. Les cris devinrent plus forts, plus réguliers, jusqu'à ce que résonne une vraie cacophonie dans le hall. Presque de la panique, ou alors cela en était véritablement et Izsa avait revu ses standards à la baisse depuis ses diverses altercations avec les Mangemorts. Elle avait l'impression que tout restait assez contenu, la perte de contrôle n'arrivant pas.

- Qu'est-ce que...?

Elle jeta un regard entre l'inquiétude et la surprise au directeur du Département des Jeux Magiques. Il ne devait pas en savoir plus qu'elle, mais c'était un genre de supérieur hiérarchique, non ? On se tourne une certaine autorité quand on ne sait pas quoi faire, aussi absurde que cela puisse-t-être dans le contexte.

Que devait-elle faire ? Rester à ses côtés, pour le protéger en cas d'attaque ? Elle n'était certes pas Auror, mais elle restait légitime en position de garde du corps vu son passif de duelliste accompli (et membre de l'Ordre, mais ça personne ici n'était sensé le savoir). En même temps, son instinct de Phénix voulait qu'elle tire cela au clair. Quitte à se précipiter ? Foncer tête baissée n'était pas non plus son genre.

Finalement, elle opta pour un compromis. Elle resta en position près de l’éminent membre du Ministère, et attrapa par le coude un type qui passait juste à côté d'elle d'un pas précipité.

- Que se passe-t-il ?

L'homme était plus inquiet qu'affolé. Il lui répondit en courtes phrases claires.

- C'est l'entrée des employés. Elle a été piégé, il y a des blessés. Signé par un Mangemort.

Le cerveau de la jeune femme carburait à toute allure. Était-ce vraiment les Mangemorts ? Ou des plaisantins remontés contre le Ministère, qui étaient allés un peu loin et avaient usurpé la Marque des Ténèbres ? Dans le doute, la jeune femme sortit sa baguette. Elle ne la pointait nulle part, simplement elle voulait être prête à réagir en cas d'attaque.

- Nous ne devrions pas rester ici, dit-elle en s'adressant de nouveau à Hornby.

Enfin, surtout lui. Autant, elle, elle pouvait accueillir les masqués en grande pompe, autant elle doutait plus des capacité de l'ex-Président de l'Association de Bavboules du Royaume-Uni.  Il valait mieux le mettre en sécurité. Et si, par là, elle avait l'occasion de grappiller du temps de discussion avec lui, orientée Mangemorts et groupuscules, alors elle n'allait certainement pas cracher dessus.

La conversation n'avançait pas tant que ça et Gregory s'en voulait de devoir rembarrer son interlocutrice de cette manière mais il n'avait pas toute la soirée devant lui pour discuter de la pluie et du beau temps. Cependant, la jeune femme semblait avoir quelque chose à rajouter mais au vu de son hésitation, le directeur avait l'impression qu'elle ne savait pas bien comment formuler sa demande. Après tant d'années à des postes de hautes fonctions c'était normal qu'il ait appris à lire un peu au-delà de ce que les gens disaient réellement. Pourtant, leur discussion fut soudainement interrompue par un évènement pour le moins inattendu.

Un groupe de personnes au niveau de l'entrée du hall semblait faire beaucoup de bruit et s'excitaient par rapport à quelque chose que Hornby n'arrivait pas à distinguer. Petit à petit, un vent de panique gagna le reste de la foule si bien que le sorcier eu peur de se retrouver pris dans un mouvement de groupe incontrôlé. Par les temps qui courraient avec tous ces groupuscules qui se livraient un combat dont on ne voyait pas le bout au sein même de leur communauté, il n'était pas difficile d'imaginer le pire. Si jamais danger il y avait, l'avantage d'être accompagné d'une championne de duel pouvait se révéler utile, et après tout Gregory lui même se débrouillait plutôt pas mal avec sa baguette magique. Alors que Miss Hilswood interrogeait un employé qui passait par là, celui-ci les éclaira sur la situation.

- C'est l'entrée des employés. Elle a été piégé, il y a des blessés. Signé par un Mangemort.

Évidemment, encore eux. Ces derniers temps plus rien ne semblait les arrêter et certainement pas l'envie de provoquer le Ministère en semant la panique juste sous leur nez. Comment personne n'avait fait pour se rendre compte qu'un Mangemort s'était introduit à l'entrée des employés avant que l'on se retrouve avec des blessés ? S'il y avait bien un endroit dans le monde magique qui devait être synonyme de sécurité mis à part Poudlard c'était le Ministère de la Magie. Les Aurors y grouillaient tous les jours mais visiblement ils semblaient plus enclins à protéger d'autres zones de Londres, ce qui ne manquait pas d'énerver le sorcier.

- Nous ne devrions pas rester ici.

- Vous avez raison, on ferait mieux d'aller vers un endroit plus sûr.

Sur ces mots, Gregory tenta de se frayer un chemin vers la sortie la plus proche au milieu du bazar général tout en vérifiant que Miss Hilswood le suivait. Ce n'était pas qu'il tenait à laisser tout le monde en danger potentiel pendant qu'il prenait la fuite ou qu'il ne voulait pas porter secours aux blessés, mais il y avait sans nul doute des gens plus compétents que lui pour s'occuper de tout ça. En attendant, son objectif était de pouvoir rentrer chez lui en un seul morceau, et si possible que la jeune femme à côté de lui fasse de même.

L'homme avait beau occupé un haut poste dans le Ministère, il n'était par pour autant un bureaucrate impotent dès qu'il s'agissait de passer à l'action. A peine Izsa eut-elle finit sa phrase qu'il réagit, acquiesçant et partant immédiatement vers un lieu plus sûr. En fin de compte, ce fut la jeune femme qui fut à la traîne, puisqu'elle se mit en mouvement une seconde plus tard.

Après une ou deux foulées de course, elle se retrouva juste derrière Hornby. Ses sens étaient en alerte. Parmi les dizaines d'individus qui affluaient de tous les côtés, il y avait la possibilité d'y avoir un Mangemort. Ou plusieurs. Ou des alliés de l'Ordre Noir. Bref, le danger pouvait arriver vite, il n'était pas question de se laisser surprendre.

Petit à petit, à force de grandes enjambées, Izsa grappilla les centimètres qui la mire au niveau du cinquantenaire. Elle lâcha alors :

- J'arrive pas à croire que les Mangemort aient attaqué le Ministère en plein jour...

Il s'agissait surtout de tâter le terrain. Vérifier qu'elle ne s'apprêtait pas à mettre le pied sur une pente glissante de laquelle elle déboucherait avec la compagnie de détraqueurs à Azkaban.

- Ses ordures... Faut vraiment pas qu'ils tremblent des genoux, ceux qui les pourchassent.

Sous-sexte, suggestion, tout ça... Enfin, elle espérait qu'il ne verrait pas trop clair dans son jeu non plus. Juste qu'ils en viennent subtilement à l'évocation de l'Ordre. La sortie s'approchait par contre un peu vite, elle craignait que la discussion se termine avant d'avoir réellement commencer.

- Je passerai devant pour voir si la voie est libre, elle proposa, bien qu'il n'y avait pas de raison à la contredire.

Si les Mangemorts trainaient au niveau de la sortie, il valait mieux ne pas leur exposer une jolie cible. Izsa avait beau être intéressée, dans cet échange, elle n'allait pas forcer la persuasion de son interlocuteur à se ranger dans son camp en le trainant sur un champ de bataille...

Tout comme lui, la jeune femme à ses côtés semblait particulièrement énervée de voir que les Mangemorts avaient eu l'audace d'attaquer l'un des lieux les plus protégés du monde magique à une heure d'affluence. Ces mages noirs se permettaient décidément tout, et ils ne paraissaient visiblement pas le moins du monde impressionnés par la présence d'Aurors. En même temps, depuis qu'ils mettaient le bazar parmi la population, ce n'était pas comme s'ils avaient eu énormément de bâtons dans les roues, et certainement pas particulièrement de la part des employés du Ministères. Certes, le domaine de travail de Gregory était un peu lointain de la chasse aux mages noirs mais en tant que citoyen d'Angleterre il ne se sentait pas vraiment en sécurité au quotidien.

- Ses ordures... Faut vraiment pas qu'ils tremblent des genoux, ceux qui les pourchassent.

La miss Hilswood ne mâchait pas ses mots, signe qu'elle avait une opinion bien fondée sur les attaquants du Ministère. Avait-elle eu des différents avec les Mangemorts en personne ? Ou avait-elle été touchée indirectement ? Hornby n'avait pas la réponse mais cela n'aurait pas été étonnant. De nos jours après la multiplication des attaques, rares étaient ceux qui étaient complètement passé à côté et n'avait pas au moins une connaissance ayant assisté à ces attentats. Dans les paroles de la sorcière, on pouvait remarquer qu'elle complimentait les chasseurs de mages appartenant à l'Ordre Noir. On n'entendait pas souvent des paroles de ce genre envers les Aurors, à moins bien sûr qu'elle ne parle de l'autre groupuscule qui s'opposait également aux fauteurs de troubles. Sur ce point là, Gregory était plus sur la réserve. Sans porter de jugement, il n'était pas forcément certain que cet Ordre du Phénix soit aussi bénéfique qu'ils le laissaient entendre, après tout ils ne se privaient pas pour employer les grands moyens, parfois aux dépends de la population qu'ils protégeaient.

- Je ne vous le fais pas dire, la population magique a besoin de gens pour s'opposer à eux, répondit-il.

Son interlocutrice lui proposa de passer devant lui étant donné qu'ils s'approchaient à présent de la sortie et le directeur acquiesça. Ce n'était pas par manque de bravoure, mais il était une figure légèrement plus connue qu'elle et il préférait ne pas prendre le risque de tomber nez à nez devant des Mangemorts qui seraient bien trop contents de trouver un membre haut placé du Ministère.