Une horloge
Des moustaches du gousset d’argent qui s’agitent
Las, le temps passe.

La dernière fois qu’il s’était fait cette réflexion, le Serpentard était en train d’affronter Delorée en duel, l’aiglon qui avait le mal de terre.
Pas très glorieux tout ça.

Pensif, Asclépius observait, suivait la plume sur le parchemin, puis finit par soupirer.
Baguette en main, il lance un sort sur la mixture présente dans son chaudron ; #Compescit Potion d’Agilité Accrue.
Du sinople sur une tige de papier.

Satisfait, l’étudiant reposa sa précieuse en bois de pin, et ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en retour, répondant ainsi à celui de Miss Evans.

Réussir…
Avoir l’approbation de l’autorité présente…
C’était enfantin – il était un enfant – ça lui réchauffait le cœur. Un peu comme si l’essence d’un Calda était venu rythmer son tempo sanguin.
Y a pas à dire, c’était plaisant.

S’humectant les lèvres, l’étudiant préleva une fiole de sa potion. Voilà, le fuit de son travail… Comme c’était gratifiant. Une grappe qui perle sur le liège, se fond dans le verre.
D’un souffle et d’une rotation de poignet, l’aristocrate fit disparaître la mixture restante, avant de s’appliquer à récurer son chaudron.

Une fois la paillasse nettoyée, le tout scrupuleusement rangé, et le bien empoché, Asclépius hésita. Son regard clair passa successivement de Corwin à Riri, mais ses cordes vocales étaient paresseuses. Ou timides. Fait étrange et notable, si l’on considérait le fait que le Serpentard sifflait souvent avec délice, à l’encontre des félons.
La sangle du cartable de cuir sur l’épaule, le jeunot parut de nouveau hésitant, puis se morigéna pour si peu : qu’importe.

D’un pas leste, il gagna le bureau professoral, semblant presque présomptueux à l’idée de quitter la salle dans les premiers.
Qu’importe.

« - Au revoir Miss, merci pour ce cours. »

Après un dernier regard en direction de son professeur, l’Underlinden subrepticement, gagna le couloir en un mouvement de cape.
C’est qu’il fallait encore les monter, les marches jusqu’en Histoire de la Magie… Et avec son souffle erratique, une pause, ce n’était pas de trop.
Vivement le déjeuner, qu’il puisse souffler sur son potage.

J'avais raté, tant pis. Cela faisait partis de l'apprentissage, rater pour y arriver. Vivre pour mourir. Le cycle de l'apprentissage était lié au cycle de la vie. Ainsi vont les soucis. Alors je commence à nettoyer mon chaudron. Au même moment mon voisin se sent pas très bien. Alors je le surveille, manquerait plus qu'il meurt entre mes mains. La prof prend la parole et trouve plus judicieux d'envoyer quelqu'un qui est pas à coté et même pas préfet afin de l'accompagner. Cela aurait été plus logique que se soit quelqu'un de sa rangé comme Oxane ou Corwin. Ou bien moi même comme voisin directe. Mais cela aurait été encore plus normal que se soit Emily puisqu'elle est préfète. Décidément, je ne comprenait pas tout, envoyer une gamine qui cherchait juste à faire son intéressante et à perturber tout les cours. C'est comme payer quelqu'un pour vous avoir voler. Un roulement d’œil au moment ou Merry s'approche. « Pffff » puis voilà la suite. Pendant ce temps je continue de nettoyer mon chaudron, j'y vais à fond. La gamine rouge revient et la prof prend la parole.

Ici s'achève le cours, ici comment le jour. Je me dépêche de finir le nettoyage de ce chaudron qui m'a fait me tromper. Tant pis, j'y arriverais une autre fois, au prochain cours j'espère. Toute façon, je réussirais mes examens avec ou sans la potion. Rapidement je me lève, ne regarde personne, toute façon mon regard se vide de vie et d'envie. Je range mes affaires, remet ma cape de sorcier. Me voilà partis en saluant la prof d'un hochement de tête. Dehors je sais déjà ce que je vais faire. Comme à chaque fois en ce moment, je vais aller au pied d'un arbre m'isoler dans le parc. Là-bas je me sens bien, là-bas je m'y sens mieux. Là-bas j'y resterais même vieux. Trêve de rêve. J'avance d'un pas rapide vers ce parc et cet arbre.

Un chaudron explose presque dans la classe, mais Rachel, tellement dans ses pensés ne le remarque même pas. En fait, c’est la voix de Malicia, prononçant le sort, qui la fait réagir. Décidément, ça ne l’a réussit pas d’être aussi nostalgique, de s’en vouloir autant. Pourquoi elle s’en voulait d’ailleurs ? Elle n’avait rien fait, sauf partir. Sauf se protéger. Ce n’était que la faute de Malicia tout ça. C’était elle qui lui avait rappelé qu’elle n’était rien dans ce monde qu’une étrangère. Aussi étrangère qu’elle l’était dans l’autre monde. Seule dans l’univers, sans place définie, sans réel but ni utilité.

- Le temps est écoulé ! Je vous demande à tous de bien nettoyer votre chaudron. Comme convenu, ceux qui ont réussi peuvent prendre un échantillon. Ceux qui ont pris le fluide explosif et qui ont réussi leurs potions, je vous demanderais de faire attention et si j'apprends que l'un d'entre vous utilise ce fluide pour dégrader l'école et ses alentours, vous aurez à faire à moi. Si je vous permets de ramener des échantillons de potions, c'est parce que je sais qu'il est plus intéressant de réaliser une potion, avec à la fin la possibilité de récupérer le fruit de votre travail. Bien, maintenant que c'est dit, vous pouvez y aller.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle avait besoin de prendre l’air. Voir Kohane pourquoi pas. Juste de s’éloigner avant de craquer en public.

Départ de Rachel.

Triste, mélancolique. La joie n'était pas présente... Ces dernières minutes Chloris avait pensé à sa mère... C'était horrible, cette été elle devrait passer son temps avec sa famille. Surtout sa mère. Pourquoi c'était devenu si... Si différent ? Certes, ils en avaient tous eut besoin mais une chose était sûr. Séléné quant à elle, ne comprenait pas ce qu'il se passait. Hareka pensa à ses vacances. Et si elle plaquait tout pour rejoindre Arya ? Pourquoi pas en France ? S'enfuir. Fuguer. Loin de l'agitation. Dans l’Auvergne ou proche ! Il fallait qu'elles en parlent et se mettent d'accord. Se ressourcer. Se changer les idées. Penser à autre chose que ses problèmes. Il fallait absolument qu'elle revoie Chamelet au plus vite. Avant qu'il se passe quelque chose. Ou alors... Il fallait qu'elle parle à Alhena ! Vider son sac. Voir comment faire pour la récupérer. Sa protectrice. Elle ne voulait pas la perdre. La voix de Miss Evans brisa le silence.

- Le temps est écoulé ! Je vous demande à tous de bien nettoyer votre chaudron. Comme convenu, ceux qui ont réussi peuvent prendre un échantillon. Ceux qui ont pris le fluide explosif et qui ont réussi leurs potions, je vous demanderais de faire attention et si j'apprends que l'un d'entre vous utilise ce fluide pour dégrader l'école et ses alentours, vous aurez à faire à moi. Si je vous permets de ramener des échantillons de potions, c'est parce que je sais qu'il est plus intéressant de réaliser une potion, avec à la fin la possibilité de récupérer le fruit de votre travail. Bien, maintenant que c'est dit, vous pouvez y aller.

La blonde prit un petit flacon et le remplit de fluide explosif. Comme convenu, Rachel lui avait donné l'autorisation d'en prendre. Puis, elle nettoya son chaudron un peu distraitement. Son chaudron fut quand même propre et elle rangea ses affaires. Sac à l'épaule. Elle salua sa professeure et partit en direction de la tour des Gryffondors avec le projet d'aller voir Peverell. Peut-être pas tout de suite après. Elle allait y réfléchir.

[Départ de Chlo']

Les élèves quittèrent la salle les uns après les autres, tandis que Roch la mine des mauvais jours au visage, ranger ses affaires de classes dans son sac. C'était rare que le serpentard loupe une potion en cours. Qu'est qui avait foiré dans sa potion ?  Il avait suivi à la ligne près toutes les instructions. Essayant encore et encore de se remémorer chaque geste qu'il avait pu faire, il ne voyait pas ou ne voulait pas voir ses erreurs.  Quand il passa devant le bureau de son enseignante, il lui dit en revoir d'une voie nonchalante, sans même lever les yeux, comme si la honte l'empêchait de regarder l'adulte en face. Il allait passer le pas de la porte quand il se ravisa. Il ne pouvait pas partir sans savoir. Il fallait qu'il en soit le cœur net. Tournant les talons à la sortie, il s'approcha du bureau de Madame Evans d'un air décidé. Il ne voulait pas y penser mais ego en avait aussi pris un coup. Attendant que la professeur soit seule, il posa son sac sur le bureau et lui dit d'une voix douce mais direct.

« -Madame, m'autoriserez-vous s.v.p à prendre les ingrédients pour refaire la potion que j'ai loupée. Je n'aime pas partir sur un échec sans savoir pourquoi. Cela m'aiderait beaucoup. Ce n'est pour la note que je fais cela mais pour moi. Je vous demande même pas de le refaire maintenant, car je pense que vous avez aussi une vie privée après les cours, mais juste me donner les ingrédients qu'il me faut »

Roch espérait avoir été assez convaincant, pour pouvoir prendre au moins ce qu'il lui fallait. Il y était allé au culot, en espérant que cela fonctionne.

Une potion décevante. Simplement décevante, pas raté, pas bonne juste médiocre et inutilisable. Un entre-deux, la moyenne, le minimum.. Est-ce que cela me convenait, non, est-ce que je m'en contentais, oui. Un cours navrant. Une professeur qui n'avait pas envie, un cours lambda et sans surprise, des heures gâchées et irrattrapables. Voilà que je soufflais encore une fois sur le résultat de ma potion. Je ne pensais pas que mon résultat était dû au cours médiocre mais simplement que ma motivation à faire les choses bien était facilement influençable. La main sur le bord du chaudron, l'éponge dans l'autre, je grattais les derniers résidus accrochés. Une tâche longue et méticuleuse qui venait se rajouter à la liste des tâches longues et ennuyantes accomplies, mais obligatoires. Je soufflais une nouvelle fois, provocant un écho à l’intérieur du chaudron. Je manquais de me brûler à cause du métal encore tiède.  Les parchemins sous mes yeux ravivaient les élans de rage en moi, une formule et cinq ou six noms de potion d'attaque. Quel enrichissement. Un brain-storming se dessinait dans ma tête avec toutes les choses à accomplir avant de pouvoir décamper. Plus j’avançais dans mon rangement, plus je sentais l'air frai de dehors arriver à moi et un soulagement se frayer un chemin à travers les émotions négatives qui m'avaient envahi. Mon sac sur l'épaule, mon bureau propre et nettoyé, je quittais ma rangée pour passer une dernière fois devant le bureau de Miss Evans.

« Aurevoir Miss »

Rien de chaleureux n'était sortit de mes lèvres, mais être méprisante envers un cours ne signifiait pas être impolie et irrespectueuse envers le professeur. Un vert et argent s'était déjà adressée à elle, mais mes manières s’arrêtaient quand il s’agissait de déguerpir le plus vite possible. Je sortais du bureau et rejoignais la cour extérieure. J'aimais cet air frai qui sillonnait entre mes cheveux et effleurait gracieusement mon visage. L'air des cachots était trop oppressif à côté, les pauvres Serpentards, à vivre là dedans toute l'année, quelle tristesse...

[Départ d'Anna]

La potion de Keira ne semblait pas vraiment ratée... La couleur avait l'air plutôt bonne mais... Non. Il y avait un truc qui semblait clocher dans ce chaudron. La sorcière n'aurait pas accepté de boire cette mixture, il fallait l'avouer. Même si ça blessait sa fierté. Elle était censée être douée - que dire, même plutôt excellente en potions et elle n'était pas fichue de réaliser celle-ci. Ce n'était même pas faute d'avoir visé trop haut. La potion était largement dans ses capacités. Elle allait donc mettre ça sur le dos des instructions pas très claires du manuel. Oui, oui, quand même : ça manquait de précisions, pour une science aussi exacte et minutieuse que celle des potions.

Keira vida son chaudron en le nettoya en grognant. Le pire, c'est qu'elle allait devoir repartir avec son armure. Elle rangea toutes ses affaires doucement, préférant qu'une majorité d'élèves soient partis et que le couloir ne soit pas trop bondé : elle n'allait pas pouvoir passer très inaperçue. Une fois qu'elle eut traîné au maximum, elle se décida à se bouger. Elle n'allait pas coucher là. Elle porta l'armure dans les bras - c'était lourd, très lourd, très encombrant et bruyant comme de la vaisselle, et en plus elle ne pouvait plus rien voir, mais hors de question de revêtir la bête.

Elle se hâta donc et failli fracasser l'armure en pièces contre l'encadrement de la porte, mais réussit finalement à se faufiler hors de la salle. Elle s'éloigna un peu avant de juger bon de reposer l'armure. Elle ne se souvenait pas d'où elle l'avait prise exactement : ces couloirs se ressemblaient. Ici, ça ferait l'affaire, non ?