C'est l'heure pour toi du dernier cours de la semaine. L'accumulation de cours se fait présente et tu n'as qu'une envie, être en week-end et en finir enfin. Tu n'es pas dans les meilleures dispositions possibles mais tu vas quand même essayer de donner le meilleur de toi. 16h00 sonne à l'horloge et tu décides de te rendre dans les sous-sols du château pour assister au cours de potions. La fraicheur présente entre les murs te fait du bien après l'écrasant chaleur extérieure. Tu pénètres donc dans le couloir et remarque que la porte est déjà ouverte. Tant mieux, tu espères que tu es le premier, rien que pour te faire bien voir par la professeur. Tu pénètres donc dans la salle et remarque que tu es effectivement bien le premier élève à se présenter. Tu lances un:

Bonjour Madame, il fait meilleur ici que dehors!

De son côté la prof te réponds d'un simple bonjour. Tant pis, elle doit en avoir marre elle aussi. Ayant l'embarras du choix pour ta place tu te mets au premier rang. Tu sors tes affaires de potions et attends l'arrivée des autres. De quoi le cours va-t-il traiter?

HRP: Je me place en B1.

Ce matin, Keira avait battu son record. Elle avait mis au moins deux heures à sortir de son lit, entre le moment où elle avait brusquement ouvert les yeux pour scruter la beauté du plafond et cet effort fatidique que de se redresser qui lui avait coûté beaucoup trop d'énergie pour s'assurer passer une bonne journée. Ce n'était pas la fatigue, pas plus que d'habitude. Elle était un peu triste de voir les gens aller et venir, elle qui avait toujours trouvé du réconfort dans sa petite routine. Elle s'était rendue compte qu'elle perdait un peu contact avec les gens qu'elle avait rencontrés il y a quelques années, et elle n'aimait pas ça. C'était certes une partie de la vie, mais ça mettait la verte et argent dans un état léthargique et larvaire.

En bref, elle avait vraiment la tête ailleurs. Elle regardait dans le vide, incapable de se concentrer sur quoique ce soit, avait mis du jus d'orange dans ses cornflakes ce matin, et était-ce utile de préciser que si je dis que les cours déjà passés avaient été très instructifs pour la belle, c'est de l'ironie ? Elle devait se rendre en potions à présent, ce qui avait toujours été sa matière favorite. Mais elle n'en avait pas envie. Elle n'était pas d'humeur. Alors elle traîna des pieds dans les couloirs, avançant d'un pas toujours plus lourd et fatigué. On aurait dit que la pauvre allait s’écrouler sous son propre poids.

Elle arriva dans la salle dans les premières, parcouru du regard ceux qui étaient déjà présents ; elle ne les connaissait pas. Tant mieux. Elle n'avait pas envie de faire la discussion, là. La préfète adressa un bonjour bref à la prof, puis s'assit dans un coin toute seule, consciente qu'elle devrait quand même partager sa paillasse au bout du compte ; mais pour le moment la tranquillité du fond la rassurait. C'était une chose étrange, pour elle, que de s'asseoir tout derrière dans un cours qu'elle appréciait. Avec un peu de chance, Evans ne la connaissait pas suffisamment pour s'en apercevoir. Et puis, elle allait faire un effort. Un dernier effort pour la journée.

Et puis là, elle remarqua Keats adossé dans un coin au fond. Sa présence était étrange. La brune se souvint alors de la scène dans la ruelle, fronça les sourcils et décida d'ignorer sa présence pour le moment. De toute façon, se tracasser pour quoique ce soit lui coûterait encore trop d'énergie pour être sûre de fonctionner jusqu'à la fin de cette interminable journée.

HRP : Place D4

Le dernier jour de sa première semaine touchait enfin à sa fin et Amara, qui n'avait plus l'habitude de voir ses journées rythmées par des cours, était fatiguée. Pendant une heure de pause, elle avait entreprit de faire une petite sieste, et de commencer à travailler pour la semaine qui suivait, car elle ne comptait pas passer son week-end dans les parchemins de devoirs. En fait, elle avait prévu tout le contraire : la jeune sorcière voulait dormir et admirer les astres danser. Et c'était tout.

  Puis elle s'était promenée dans le parc, seule, comme à son habitude. Mais cette solitude ne la dérangeait pas tant que ça, en fait, Amara appréciait même cela. Seule, elle faisait et disait ce qu'elle voulait, et elle allait là où elle le souhaitait. Alors elle s'était confortablement installée contre un arbre et avait sorti son livre d'astronomie où elle notait tout ce qu'elle voyait comme événements. Ce matin-là, à l'aube, l'adolescente avait pu admirer Vénus qui rendait visite à la Lune.

  En rentrant du parc, la jeune sorcière repassa sa robe de Serdaigle, prépara ses affaires pour sa dernière heure de cours, et se mit en route vers sa salle de potions. En franchissant la porte, elle constata que la pièce était quasiment vide, excepté deux-trois élèves qui avaient déjà prit place. Amara salua sa professeure puis s'installa dans le fond de la salle (place C3). Alors, elle sortit, comme à son habitude, plume, encrier et parchemin, prête à démarrer le dernier cours de cette journée qui paraissait interminable. Encore une fois, en détaillant ses camarades, Amara ne reconnut personne et elle se demanda si un jour elle réussirait à mettre un nom sur tous ces visages.

Potion. Le cours qui stressait le plus Eléa. C'était son dernier cours de la semaine. Potion la stresse car elle n'a jamais été très douée pendant ces autres années à Poudlard. Non, elle n'est pas mauvaise mais elle n'excelle pas non plus dans ce domaine. Alors, pour arriver en cours elle prend son temps. Elle marche lentement, essayant de ne pas penser à tous ce qui pourrait mal se passer. Elle ne veut surtout pas arriver la première. Les dédales de couloirs sont presque vide, les cours ne vont pas tarder à commencer. Elle ferait peut être mieux quand même de se dépêcher un peu sinon elle ne va pas pouvoir choisir sa place. Elle marche donc un peu plus vite espérant trouver encore des places libres à son arrivée.

Voilà, c'est la porte, elle est grande ouverte. Il y a déjà pas mal de monde dans la salle. Elle se tourne vers le bureau du professeur et lance un petit "Bonjour Madame". Elle voit qu'il n'y a rien d'écrit au tableau. Bon. Ils ne vont donc pas savoir à l'avance l'intitulé du cours. Elle se tourne ensuite vers les élèves déjà présent. Deux Poufsouffles sont déjà dans la salle, ils font vite ceux là. Bizarrement pas à côté l'un de l'autre Elle salue d'un petit signe de la main Alexei. C'est le seul Pouffy qu'elle connait un peu. Présent, il y a aussi un Griffy qu'elle ne connait pas trop et une Serpy qu'elle a déjà peut-être croisé une ou deux fois en cours mais son nom, elle ne le connait pas. Quand elle voit Amara au milieu des élèves, déjà assise, la jeune fille pousse un long soupir de soulagement. Elle n'est donc pas la première Serdy. Ouf! En plus, la place est libre, elle va pouvoir s'assoir avec elle. Du moins, si elle le veut. Peut-être que ce cours ne vas pas être si mal que ça en fin de compte?

Elle se dirige donc vers Amara et lui demande, un brin d'espoir dans la voix:

-Je peux me mettre là ( place D3 ) ?
Elle attend donc, un peu anxieuse, la réponse de sa camarde. Tout en attendant, elle vérifie rapidement que son appareil auditif est bien à fond. C'est un cours, elle a l'obligation de l'allumer au max.

Les élèves entraient chacun leur tour dans la salle de cours et Amara désespérait de voir arriver un Serdaigle. A ce moment là, elle se rendit compte qu'il était temps pour elle de faire quelque chose pour s'intégrer. L'adolescente se promit d'y réfléchir. En attendant, tout ce qu'elle pouvait faire c'était participer aux cours et sympathiser avec ses voisins de classe. Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, la jeune fille entendit une voix familière :

"- Je peux me mettre là ?"

  Amara releva la tête et reconnut Eléa, sa camarade Serdaigle à qui elle avait adressé la parole pour la première fois lors de son arrivée à Poudlard, dans la Salle Commune. Amara sourit puis poussa ses affaires qui traînaient sur toute la table.

"- Bien sûr, assieds-toi !" L'adolescente attendit que sa camarade prenne place pour se lancer. "Ça va depuis... la dernière fois ?"

  La jeune sorcière était hésitante et cela se percevait dans sa voix. Elle espérait cependant qu'Eléa ne le remarquerait pas, puis elle se rappela qu'elle avait déjà eu cette pensée lorsqu'elle l'avait abordée pour la première fois. Elle se souvint aussi qu'Eléa était malentendante lorsqu'elle remarqua ses appareils auditifs, mais ne laissa pas traîner son regard plus longtemps sur cela, de peur de la mettre mal à l'aise, voire de l'énerver, chose qui ne devait pas arriver puisqu'elle était, pour Amara, une des rares personnes qui s'apparentait à un ami.

"- Bien sûr, assieds-toi !"

Toute heureuse, Eléa prit place à côté de sa camarde alors que celle ci dégageait un peu ses affaires. Ouf, elle était sauvée. Elle n'allait pas être seule pour ce cours qu'elle redoutait tant. Elle allait sortir ces affaires quand Amara continua:

-"Ça va depuis... la dernière fois ?"

Tient, pourquoi sa camarde avait l'air soudain moins sûr d'elle même? Eléa fronça légèrement les sourcils mais décida de ne pas faire de remarque. Peut-être qu'Amara avait des difficultés à s’intégrer, il ne fallait pas la mettre plus mal-alaise qu'elle ne l'était déjà.

-Oui ça va, beaucoup de devoir en ce moment, c'est un peu stressant et toi ça va? Tu t'intègre bien?

La jeune fille essaya de lui faire un sourire qu'elle voulait plein de gentillesse. Elle ne voulait pas lui faire peur. Elle se doutait bien que cela devait être dur d'arriver en cours d'année dans une nouvelle école. En plus, les gens ici n'étaient pas toujours sympas et les professeurs pouvaient être assez dur. Comme pour chaque cours, elle sortie ses affaires de son sac: plume, encre, parchemins. Heureusement, elle avait tout. Elle compta le nombre de parchemin qui lui restait dans son sac....3. Bon, il fallait peut être qu'elle pense à aller en racheter quelque part. Elle savait qu'il lui en restait un peu dans sa valise mais pas de quoi bien continuer longtemps. Eléa poussa un petit soupir. Il fallait donc qu'elle sorte encore à Pré-Au-Lard. Peut être qu'elle pourrait demander à Nawel de venir avec elle? Non, ça allait paraitre vraiment bizarre si elle lui demandait ça. Dommage, elle avait envie de revoir la Pouffy. En plus, cette dernière ne semblait pas participer aux mêmes cours qu'elle. Dommage. Elles auraient put discuter de ça. Au moins, Eléa aurait eu une bonne idée de sujet. Bref, elle essaya de redescendre sur terre, sortir de ses pensées. Il ne fallait pas qu'elle soit en plus déconcentrer pour le cours.

Journée ordinaire. Pas des plus trépidantes. Pas des plus ennuyeuse. Je suis un peu blasée, à vrai dire. J'entre dans les salles, pose mon derrière sur une chaise, déballe bon matériel. Bonjour et au revoir. Je pousse un petit soupir. Qu'est ce que j'ai déjà à 16h30 ? Ah ouais. Potion. Une matière que j'aime bien en fait, elle est pas déplaisante. Loin de là même. C'est plutôt intriguant, parfois c'est même plus que ça. Je ne sais pas expliquer mon attirance pour les potions. En revanche aujourd'hui, j'ai pas l'impression d'être au top. Aucun dragon ne grogne dans mon ventre, mon esprit est brumeux. Moins à l'écoute que d'habitude. Le brouhaha des couloirs est comme atténué, tout est dans le brouillard. Tête dans les nuages. On est Vendredi, c'est mon jour préféré. Bah, là aussi j'ai pas l'impression d'être enjouée comme je le suis d'habitude à l'approche du Week-End. Drôle de sensation. Je hausse les épaules, dans le couloir. On fera avec. J'ai un nouveau soupir. Allez, il faut se mettre en route là, un peu de motivation ça ne tue personne. Au contraire en fait ! Je me tapote la joue, histoire de me tenir éveillée. Ouais, j'ai pas beaucoup dormis la nuit dernière. Je sais pas pourquoi non plus, mais ça explique peut-être mon état. Glissant une mèche de cheveux derrière mon oreille droite, réajustant la broche rouge qui tient dans ma crinière de neige, je passe la porte, un sourire accroché au visage. J'observe l'assistance. Plusieurs élèves. Et... quoi ? C'est pas un élève ça. Je jette un regard à notre Dirlo, monsieur Keats en puissance. Qu'est ce qu'il fait ici ? Il est nostalgique ? Je tourne ma tête vers la professeure, lançant d'une voix qui se veux enjouée et agréable :

« Bonjour professeure ! »

Balayant la salle d'un nouveau regard à la fois blasé et intrigué, je repère une place au premier rang. Parfait, j'aime être au premier rang. Là sont les meilleures places. Celles où on est pas distraits par le vacarme des cancres. D'un air peut être un peu impérieux, je m'avance vers un bureau vide (C1). Deux rangées derrière, y'a deux Aigles déjà croisées à certains cours. Je bat des cils, la temps semble ralentit. Je me glisse entre le bureau et la chaise, laissant mon sac noir à ma gauche. Je l'ouvre, dépose sur le pupitre un long rouleau de parchemin vierge ainsi que ma plume favorite, noire aux extrémités dorées. Déposant ensuite ma baguette à ma droite ainsi que mon livre, je contemple mon oeuvre. Rangé, propre, parfait. Je redresse d'un cran ma plume, croise les doigts, main l'une sur l'autre et attend que le cours commence, sans un regard pour les autres.

"- Oui ça va, beaucoup de devoir en ce moment, c'est un peu stressant et toi ça va? Tu t'intègre bien?" demanda Eléa.

  La question qu'Amara redoutait le plus. Elle était habituée à recevoir des lettres de sa famille chez qui elle vivait depuis... l'événement... Toujours les mêmes questions : "Tu t'es fais des amis ? Tu t'intègres bien ? Pas trop stressant ce nouveau rythme de vie ?" et bien d'autres encore.
  Mais la jeune sorcière ne pouvait pas en vouloir à sa camarade, après tout, Eléa et elle ne se connaissait que depuis quelques semaines. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un peu honte. Amara était restée si longtemps à l'écart des autres, si longtemps dans sa solitude, qu'elle ne reconnaissait plus les codes sociaux et n'était plus capable de s'intégrer comme avant. Elle était torturée. Le mot était lâché : c'était une torture qu'Amara subissait et s'infligeait jours après jours et rien ne semblait pouvoir la sortir de cet enfer.
  Elle avait essayé pourtant, et rien n'y faisait : elle s'était faite soit rejetée, soit acceptée puis humiliée par les autres. Alors oui, Amara avait prit peur et avait tenté de fuir cette réalité qui lui faisait mal. Et alors qu'elle pensait être capable de recommencer, la jeune sorcière se rendait compte que le problème n'était probablement pas les autres, mais elle. Et ça, elle y pensait tout le temps, où qu'elle soit, quoi qu'elle fasse.

"- Stressant, c'est le mot." répondit Amara en souriant légèrement. "Concernant l'intégration... et bien, ce n'est pas facile, mais je vais y arriver."

  La sorcière sourit à sa camarade pour lui montrer qu'elle allait bien. Eléa n'avait sûrement pas besoin, ni envie de subir les discours ennuyants d'une sorcière torturée.

Garder un bon rythme au quotidien n'était pas toujours facile. Chacun avait ses préférences, sa façon de vivre et de voir les choses. Et puis, d'autres ne choisissaient pas réellement, Jade faisait partie de cette seconde catégorie.

Dans sa tête, moins elle dormait, mieux c'était. Gain de temps peut-être, pour réviser et s'entraine. Fuite des cauchemars plus certainement, histoire de ne plus retrouver ces images qui ne cessaient de s'infiltrer dans son inconscience nocturne. D'ailleurs, ses cauchemars avaient été légèrement modifiés au fil des mois, appuyant un peu plus sur cette peur perpétuelle de l'abandon plutôt qu'autre chose. Le clown avait-il pris des vacances ? Tant mieux, il fallait en profiter le temps que cela pouvait durer, parce-que.. ça ne durait jamais bien longtemps.

Malheureusement, même en ayant retrouvé depuis quelques jours un sommeil à peu près correct, Jade avait du mal à tenir le rythme des cours. Elle était plus motivée que jamais, arrivait plus ou moins à concilier sa vie étudiante avec tout le reste, mais son enquête prenait aussi beaucoup de place. En semaine, elle ne pouvait quasiment rien faire, ça avait un côté frustrant. Alors, la blondinette passait ses week-ends loin du château, de plus en plus éloignée de cette fille qu'elle était il y a encore quelques mois. A croire que sa vie ne tournait plus qu'autour de ça à présent: le retrouver. Tirer un trait définitif au passé qui l'avait détruite. Mais ensuite ? Quel avenir, sans ce but ? Ça lui faisait presque peur, puisqu'elle avait bien du mal à se voir un avenir concret dans le monde de la sorcellerie. Et chez les moldus, elle n'avait rien. Question diplômes, s'entend. Serait-elle condamnée à laver des assiettes ou faire le ménage pour le restant de l'éternité ? Pas que cette tâche ne lui plaisait pas, mais son esprit aux notes ambitieuses aurait tendance à se retrouver légèrement frustré. Alors l'avenir, pour le moment, mieux valait peut-être ne pas y penser.

De quoi se concentrer sur le présent donc. Un présent où elle se sentait obligée d'exceller partout. Cela lui apportait une satisfaction personnelle qu'elle ne saurait nommer. Être préfète, une des meilleures élèves à chaque cours et faire partie de l'Élite, voilà ce qui lui plaisait. Ça semblait sans doute très superficiel comme ça hein ? Mais non, pensez ce que vous voulez, l'Italienne ne recherchait pas la popularité. En étant préfète, elle avait la possibilité de veiller sur ces élèves qu'elle affectionnait tant, sans pouvoir le montrer réellement, se cachant derrière un rôle façade. Se sentir utile, voilà tout. Et pour ce qui est de l'élite et de ses bonnes notes à répétition.. c'était tout ce qu'elle avait toujours voulu. Faire partie des meilleurs, pas pour s'en vanter, pas pour les apparences, mais pour elle. C'était le seul domaine où l'adolescente pensait à elle - presque - uniquement. Pouvoir atteindre un minimum ses objectifs était plus que satisfaisant, mais ça n'était pas parfait. Voilà ce qui n'allait pas. Plus le temps passait et plus le perfectionnisme de la blondinette s'aggravait. C'était limite si elle ne devait pas tout classer, tout organiser, pour se sentir bien.

Le dernier cours de la journée était une nouvelle occasion de palier à ce besoin perpétuel de perfection. En effet, les potions étaient un vrai défi pour Jade. Elle n'était pas particulièrement douée, avait toujours une crainte de tout rater et bizarrement, c'est comme si le hasard s'acharnait sur elle. Ses potions n'étaient que rarement réussies et il fallait espérer que cette fois défierait l'habitude.

Enfin arrivée, la blondinette entra dans la pièce des cachots réservée habituellement aux cours de Potions. Il y avait déjà du monde, pas beaucoup encore, normal elle était un peu en avance. La professeure, à sa place comme d'habitude à qui Jade sourit sincèrement.

- Bonjour professeure !

Oui oui, elle était de bonne humeur. Il fallait bien des jours de bonne humeur tout de même, de toute façon l'Italienne était devenue légèrement cyclothymique. Ça faisait peur à Jake d'ailleurs, Jade devenant totalement imprévisible, elle passait du rire aux larmes en un quart de seconde. Tant que la bonne humeur durait, il fallait en profiter. Jetant un léger coup d'oeil à la salle, l'adolescente mordilla sa lèvre. Bon, va pour l'avant. Il y avait un pouffy à la rangée de gauche qu'elle savait plutôt sympa. Elle ne lui avait jamais trop parlé réellement mais.. c'était l'occasion, nan ? Une présence au fond de la classe stoppa néanmoins la marche de Jade vers la place visée. Leo Keats.. Que faisait-il là ? Peut-être qu'Evans avait besoin de lui pour le déroulement du cours ? Quoi qu'il en soit, un léger sourire s'infiltra sur les lèvres de la blonde. Elle l'aimait bien ce gryffy, il était assez.. différent, sans qu'elle ne réussisse à mettre de véritable qualificatif sur la présence qu'il dégageait. Seule chose à retenir: elle l'aimait bien.

- Bonjour..

A mi-chemin entre sincérité et timidité, ce simple mot était bien adressé au directeur de Gryffondor. Bah ouais, pourquoi l'aurait-elle ignoré ? Simple politesse. Bref. Retournant son attention vers la table, sa cible initiale, Jade alla poser son sac sur la chaise à côté d'Alexander Hurtson, un pouffy qu'elle n'avait fait qu'entrevoir à quelques reprises. Attentive à tout, la préfète avait mémorisé quelques détails à son propos et d'après ce qu'elle savait, aucune raison d'éviter le jaune.

- Tu attends quelqu'un ou..?


HRPG: Place A1 donc !

Vendredi, plus longtemps à tenir avant d'être en week end. Enfin tranquille, libéré des cours. Azaël n'en pouvait tout simplement plus d'être enfermé dans le château. Il avait envie de bouger, de se retrouver seul avec lui-même. Et à Poudlard, rien n'était plus compliqué. Que ce soit dans les couloirs, le dortoir, le parc ou les cours, il y avait toujours quelqu'un autour de lui. Ca en devenait fatiguant. Pourtant, lorsqu'il se promenait des heures dans Londres, entouré par la foule, ça le dérangeait moins. Peut être parce que contrairement aux étudiants du château, les Moldus ne venaient pas lui adresser la parole pour rien.

Finalement, ce n'était pas tant la solitude qu'il recherchait, simplement ce besoin viscéral qu'on lui foute la paix, de pouvoir faire ce qu'il voulait quand il le voulait. Sans respecter d'horaires. Voire même sans respecter les règlements ou la loi. Après tout, tant qu'il ne se faisait pas prendre y'avait pas de problème. Dans tous les cas, à Poudlard, il ne se sentait pas libre. Bien au contraire. Etouffé, pris au piège. Suivre les cours la journée, dormir la nuit. Ce n'était pas ce qu'il voulait faire. Il hésitait d'ailleurs toujours à partir. Sa tante ne s'en porterait que mieux, et personne ne viendrait lui demander de comptes. Ce serait comme s'il n'avait jamais existé. Recommencer ailleurs, loin de tous ceux qui ne courraient qu'après une petite vie ordinaire et bien rangée. Loin de ceux qui lui donnaient envie de vomir chaque fois qu'il les voyait, chaque fois qu'ils parlaient.

Mais non, il était toujours là. Parce qu'il faut avoir un diplôme pour trouver un boulot. Et qu'il faut un boulot pour avoir de l'argent. Et qu'il faut de l'argent pour pouvoir s'amuser et faire ce qu'on veut. Triste morale. Il devait se forcer à faire quelque chose qu'il haïssait pour pouvoir faire ce qu'il voulait. Alors que voler l'argent des autres était si simple… Il poussa un soupir. Sac sur l'épaule, cravate desserrée autour du cou, il se dirigea vers les cachots. Son dernier cours était un cours de potions. Il détestait cette matière. Il ne voyait aucun intérêt à coller des bout de plantes et de créatures mortes dans un chaudron pour les y faire tourner. Il était d'ailleurs plutôt mauvais. Confondre une poudre avec une autre ne lui faisait ni chaud ni froid. Peut être même que ce qu'il préférait dans les potions c'était de voir à quel point il parvenait à la rater. Tout un art.

C'était donc en traînant des pieds qu'il entra dans la salle de classe. Il salua brièvement la prof et se dirigea aussitôt vers le fond de la salle. Un type était adossé au mur. Le proprio des Trois Balais. Accessoirement Directeur de Gryffondor. Il s'était retrouvé dans ses cuisines après avoir essayer de tirer son porte feuille à son serveur. Et il lui avait offert un coup à boire, ce qui le plaçait dans la catégorie des personnes qu'il ne méprisait pas totalement. Il passa devant lui en lui adressant un léger sourire débordant d'arrogance, avant d'aller s'asseoir sans un mot au fond de la classe. Il sortit un parchemin, une plume, un encrier et son manuel de potions. Il faisait tout de même en sorte qu'aucun des professeurs ne puisse lui reprocher quoi que ce soit. Tactique qui s'avérait souvent payante. Rien de mieux que de faire le strict minimum pour qu'on lui foute la paix. Il l'avait vite compris, et vite mis en pratique.

[HRP : place A4]

Vendredi après-midi. 16h15. D'habitude, les cours à cette heure-là sont une torture. Car, évidemment, tout le monde ne pense qu'à une chose : le week-end ! Mais moi, bizarrement, je suis contente de m'y rendre. Car c'est mon cours préféré : Potions. Il est l'heure d'y aller, je ne veux pas être en retard. Il commence à 16h30. Un sourire aux lèvres, je me déplace dans le château. Je vais de mieux en mieux. Je suis de moins en moins dans la lune. Je fais un peu moins de cauchemars qu'avant. Alors j'ai le droit de sourire.

J'arrive tranquillement, en avance, devant la salle. La porte étant ouverte, j'entre d'un pas assez sûr de moi si on le compare à mon habitude de ces derniers mois. Un sourire à Miss Evans. Une salutation. Je peux maintenant observer. D'abord le bureau. Il s'y trouve un bon nombre de petites fioles qui semblent assez différentes les unes des autres. J'ai hâte de savoir ce que nous travaillerons aujourd'hui.

Je regarde ensuite la salle, plutôt banale, puis ses occupants. La seule personne que je connais vraiment bien est assise tout devant, à côté d'un autre élève. C'est Jade, ma grande-sœur de cœur. Je lui adresse un beau sourire qui devrait lui faire plaisir étant donné qu'elle n'a pas du me voir souvent comme ça ces temps-ci et j'avance. Une Gryffondor que je ne connais pas est assis au premier rang. Je réfléchis. D'habitude c'est la que je me met mais elle attend sans doute quelqu'un. Même si elle semble plus jeune que moi...

Je m'avance alors vers le rang derrière elle, libre. Puis soudain, je vois un homme au fond. Vraisemblablement, il s'agit du Directeur des Gryffondor, Léo Keats. Que fait-il là ? Alors que je l'observe, mes yeux s'écarquillent de terreur et mon sang se glace. Cette silhouette... Un homme. Et si...? Non. Non non non. Je ne peux pas porter des accusations pareilles, même dans ma tête. Et puis, s'il est Directeur de Gryffondor, c'est qu'il est digne de confiance. Non. Il ne peut pas être Lui. Il ne peut pas être l'homme masqué, le tueur.

Doucement, je respire et m'avance vers la place que j'ai choisi. Je m'y assied, sans un regard de plus vers l'arrière. Mon rythme cardiaque se calme et je sors tranquillement mes affaires. Toutefois, une pointe de doute et de peur reste bloquée dans mon esprit. Le rire sadique du tueur résonne dans ma tête. J'ai perdu mon sourire. Serais-ce lui ? Serais-ce celui qui hante mes nuits depuis des mois ?

Place dans la salle: