Le professeur Evans avait semblé choquée par la réponse de mon voisin associable (Azaël) et de tout ceux allant dans la même direction morale que lui à propos d’un cobaye à qui l’on pourrait très bien faire boire de force la potion que l’on cherche à identifier. Ça s’était vu dans le regard de l’enseignante qu’elle n’était pas du tout d’accord et dans ses sourcils qui allaient bientôt dépasser son front tellement elle les haussait. Pourtant, aucun son ne sorti de sa bouche et elle attendit simplement les réponses des autres élèves – dont la mienne qui ne tarda pas à suivre.

« C'est vrai, il est possible de demander à quelqu'un de nous dire à quoi consiste la potion que l'on essaie de reconnaître, expliqua l’enseignante à la suite de mon intervention,  mais vous êtes dans mon cours pour justement devenir ces experts en potion. A la fin de votre cursus, vous êtes normalement capable de reconnaitre la plupart des potions. Au moins, les plus basiques.
– Oui… à la fin de notre cursus justement, mais là nous n’en sommes qu’au début. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’on connaisse déjà la réponse, sinon à quoi servirait le cours ?!»

J’avais parlé à voix basse. M’adressant d’avantage à Merry qu’au professeur Evans dont j’ignorais si mes mots arriveraient ou non jusqu’à elle. Puis ce fut au tour d’un Poufsouffle de s’exprimer et de lancer un débat dangereux : les préjugés entre les différentes maisons. D’après sa réponse, lui qui n’es qu’un Poufsouffle n’était pas d’accord pour utiliser un cobaye humain pour tester les potions inconnues. Il laissait donc place à l’interprétation comme quoi c’était le genre de réflexion typiquement Serpentard. Ce fut un sous-entendu qui ne plu pas du tout à l’enseignante qui répliqua d’une voix plus sévère qu’à l’ordinaire :

«Monsieur Hurtson, pourquoi cette remarque sur votre maison ? Je ne vois pas du tout en quoi cette remarque est pertinente par rapport à ce qui a été dis plus tôt. Ce n'est pas parce que vous êtes à Poufsouffle que vous ne pouvez pas avoir l'idée d'essayer une potion sur un être vivant. Il est possible qu'un jour, un Poufsouffle décide de tester une potion sur, comme la si bien dit Monsieur Liderick, un imbécile alors qu'un Serpentard trouvera cette méthode immorale. Comme il est possible qu'un Serdaigle ne soit pas si intelligent ou encore qu'il soit bien moins vantard que ce que l'on dit. Et, il est tout à fait probable qu'un Gryffondor soit lâche et n'assume pas de briser la vie des gens autour de lui.»

Le dénommé Hurtson, se fondit en excuse tout en fixant le sol, mais j’aurais su dire si c’était ou non qu’une façon de bien paraîtres. Chose certaine, il tenta de se justifier en disant qu’il n’avait jamais préciser que TOUS les Serpentard était méchant – «Y’en a qui le sont, par contre... Pas vrai Liderick ?!» lançais-je vers le Serpentard en arrière de moi (Azaël), un sourire narquois aux lèvres – ni que TOUS les Gryffondor était courageux. Au contraire, d’après ces dires, il avait plutôt voulu exprimer qu’il se fichait qu’on le mettre dans une case. Bref, c’était beaucoup de justification pour quelqu’un qui s’excusait.

L’enseignante était retournée s’installer derrière son bureau, jouant avec les différentes fioles qui s’y trouvaient, lorsqu’elle lança enfin la partie pratique du cours :

«Bien, pour la partie pratique, vous allez venir les uns après les autres à mon bureau et je vous donnerais une fiole au hasard. Je voulais, à la base, vous faire identifier ces potions avec le Révélasort de Scarpin mais... certains d'entre vous m'ont donné une idée. Ses lèvres s'étirent en un léger sourire en coin. Vous allez en tester une, la goûter. Et pour la fin du cours, vous me ferez un devoir sur la potion que vous avez bu en la décrivant. La description allant de sa couleur à ses effets.»

Quoi ?! Un air choqué avait laissé son emprunte sur mon visage. Après tout ce débat morale pour savoir si oui ou non il était prudent de gouter ou faire gouter un potion dont on ignore les effets, voilà qu’elle nous demandait – non, qu’elle nous imposait – de boire une potion qu’on ne connaissait absolument pas ?! L’idée que c’était une certaine forme de vengeance ou de punition de sa part, me traversa l’esprit. Mais après tout, elle n’allait certainement pas nous faire boire des liquides dangereux non plus… Quelle sorte de professeur serait-elle si elle empoisonnait volontairement ses propres élèves. Merry sembla partager ma pensée, car, déjà, elle s’était levé – déposant sa baguette sur sa table – et se rendit au bureau de l’enseignante pour y prendre sa potion. D’où j’étais, je cru même voir un petit sourire, l’air de supplier Mme. Evans d’être indulgente, traverser le visage de ma jumelle avant qu’elle ne revienne à sa place, prête à déguster sa potion.

«T’as vraiment confiance en cet exercice ?!» Avais-je chuchoté, indécis, à l’attention de la jeune Harper.

D’ailleurs, je n’étais pas le seul dans l’indécision de boire ou non une potion à l’aveuglette. Liderick, qui venait d’aller chercher une fiole à l’avant de la classe, l’avait maintenant déposé sur son bureau, sans y toucher. Le Poufsouffle de tout à l’heure (Alexander), venait également de faire savoir son hésitation :

«Madame, excusez-moi encore une fois mais le directeur et le Ministère approuvent-ils ces méthodes? Je veux dire, je ne suis pas sur que faire gouter des potions à des élèves soit bien légal.»

Après de longues secondes d’incertitude, à observer les réactions des autres, je fus finalement l’un des derniers à aller chercher ma potion et à revenir à ma place. Faisant sauter le bouchon de ma fiole, je me tournai vers le bureau qui me précédait.

«Allez Liderick ! Trinquons à l’amitié ! Ou à la rivalité si tu préfère…»

J’avais tout de même attendu la réaction de l’interpelé (Azaël) avant de porter la potion à mes lèvres.