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Une Ville Anglaise
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Madilyn Nebulo
Poufsouffle
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Re: Une Ville Anglaise
Madilyn Nebulo, le  Mer 13 Juin - 18:30

Y a de l'émerveillement dans tes yeux, et c'est si beau. C'est si beau parce que t'es comme une fleur effleurée par un rayon de soleil pour la première fois. Légère et fragile, irradiée par la splendeur grandiose. Tu te sens si gauche, ton physique maladroit, le sien l'est pas du tout, ses yeux qui aimantent les tiens, sa peau qui appelle tes caresses, ses courbes qui ondulent en une parfaite harmonie. Ses cheveux qui exhalent des fragrances toutes en fraîcheur, ta petite fleur bleue au milieu des longs fils de soie que tu sais doux rien qu'à les regarder. Que de lumière, que de douceur en un être, t'as jamais vu ça, t'as jamais vu une telle beauté, ressenti une telle beauté. T'es subjuguée par ce mélange, toutes ces petites choses si jolies qui forment... elle. Et le plus beau, c'est qu'elle a l'air subjuguée aussi, presque autant que toi. Toi, si humble, si moyenne. Tu te sens comme un bijou sans valeur illuminé par son écrin.

Elle boit, tu observes le liquide qui s'écoule avec fluidité dans sa gorge. Tout est parfait dans ses mouvements, elle est parfaite. Chaque geste, chaque broutille détient un petit quelque chose d'élégance, de beauté.  Alors, c'est ça...? Tu n'y crois plus. Ce moment. C'est là que tu te dis, que plus tard, tu sais très bien que tu te reprocheras de n'avoir pas fait ceci ou cela. Que tu te souviendras de cet instant comme d'un songe, irréel. Ton corps sur le même gazon qu'elle. La fleur que tu as mise dans ses cheveux. Son regard dans le tien. Cachées derrière un buisson. Toutes les deux. Y a tant de choses que tu aimerais lui offrir. Tant de choses impossibles, parce qu'elle aussi est insaisissable.

Sa confusion, troublée dans son regard, ses doigts qui effleurent la fleur aux pétales sans leurres. La perfection en contact avec la perfection. C'est joli. Tu souris timidement, encore un peu gênée de cette spontanéité fugitive. Et puis... elle rit. Un rire sans moquerie. On dirait l'eau joueuse d'une cascade, qui rebondit sur les roches claires. On dirait un enfant qui vient au monde et découvre la vie. On dirait le chant d'un oiseau, des cloches qui carillonnent. Elle se penche, et mon cœur s'affriole, mes sens s'exultent, comme le froissement des ailes d'un papillon. Ses lèvres. Sur ma joue. Imprimées sur ma peau. Si près, si près de ma bouche. Tes yeux grands ouverts, comme d'immenses fenêtres avec vue sur les siens. A l'intérieur de toi, ça pulse, si fort...

Merci, ehm… Je ne connais pas ton nom, au fait. Ce sourire. Ces doigts. Sur la fleur. Ta fleur. Moi c’est Moira. Tu avais l’air un peu perdue tout à l’heure, tu n’es pas d’ici, n’est-ce pas ? Il y a quelqu’un avec toi ? Cette voix. Tu secoues ta tête de droite à gauche en guise de réponse aux deux questions. Ouais, c'est vrai, t'es perdue. Mais qu'est-ce que tu t'en fous. Est-ce que tu as besoin d’aide ? Là, tu souris, et ton sourire malicieux s'accroît de seconde en seconde. Enfin, c’est pas que tu as l’air… juste, si jamais tu as besoin…

A ton tour de te pencher vers elle, et ton corps reprend son grand opéra exalté. Tu poses ton doigt sur ses lèvres. Chhhht... Tu souris. J'm'appelle Madilyn. C'est joli, Moira. Ton doigt est toujours posé sur sa bouche. T'inquiète pas, tu sais.

Et tes mains glissent sur ses joues pour encercler son visage, et déposer un timide petit baiser sur sa délicate bouche ourlée. Petits feux d'artifice, pétillant partout à l'intérieur de toi. Tu la regardes un instant? Et puis, fougueusement, repose tes lèvres sur les siennes pour l'embrasser avec passion. Grande explosion, c'est le bouquet grandiose. Tu la dévores, et tu l'aimes par les lèvres, langoureusement. C'est sauvage et doux à la fois. C'est parfait. Y a comme des déflagrations en toi, ça fait boum, bam de partout. Quelques mouvements de mâchoire. Tout est nouveau, tu dégustes chaque seconde avec curiosité. Quelques mouvements de mâchoires hasardés. Les yeux qui se rouvrent et s'amourachent entre quelques rangées de cils. Un sourire sans se séparer.

T'étais la fleur qui goûtais au soleil. Maintenant, tu le croques avec fougue.
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Re: Une Ville Anglaise
Invité, le  Jeu 9 Aoû - 14:49

Le RP se joue ici.
Avec Jade.
LA d'Azénor.

Le monstre est dans sa chambre. Il joue, enfin je crois. Faut dire qu'il a été plutôt discret ces dix dernières minutes. Et un enfant qui ne fait pas de bruit, c'est rarement bon signe. Malgré tout, je décide de ne pas monter vérifier. Parce que, premièrement, j'ai vraiment pas envie de me lever et que, deuxièmement, si vraiment Cole avait un problème, il aurait crier, comme tout les gamins. Du coup, je reste confortablement installé sur le canapé, mon livre sur l'Occlumancie entre les doigts et un verre de whisky posé sur la table en verre du salon.

Ce soir, Azénor et moi étions de sortie. Une petite soirée en amoureux, chose qui se fait rare ces derniers temps. Notamment à cause du monstre là haut, qui occupe la majorité de nos soirées et qu'il est compliqué de faire garder. Et comme il est impossible de laisser le petit livré à lui-même dans un si grand manoir, nous sommes obligé de rester en sa compagnie, et de limiter nos moments intimes à la chambre à coucher. Mais ce soir, c'est différent. Azénor m'a affirmé par courrier ce matin avoir trouvé quelqu'un pour s'occuper de Cole le temps d'une soirée. Le temps pour nous de profiter d'un repas en tête à tête. Je n'ai aucune idée à qui elle a bien pu réussir à vendre une soirée en compagnie de notre fils, mais je suis prêt à accueillir la personne. Pour ensuite foncer à Poudlard et rejoindre Azénor avant de filer vers ce restaurant français que nous adorons tant.

Et du coup, en attendant, je suis plongé dans la lecture de mon tout nouveau livre sur l'Occlumancie. Je ne me lasse jamais d'en découvrir un peu plus sur cet art magique, que je maîtrise depuis de très nombreuses années maintenant. Et dans l'optique de toujours améliorer ma maîtrise de l'Occlumancie, je passais mon temps à lire ou voyager dans mon esprit, à la recherche de failles que pourraient exploiter un legilimens confirmé. Ce livre parle justement des failles que l'on laisse dans notre esprit. Il est impossible de les faire disparaître, car une porte - même verrouillée - reste "ouvrable". Par contre, il faut réussir à camoufler les failles, de manière à éviter que le legilimens ne tombe dessus.

Quelqu'un tocque à la porte. Je sors la tête de mon livre et en marque la page. Je le dépose sur le canapé, à l'endroit même où se trouvait les fesses avant que je ne me lève. Curieux de savoir qui se cache derrière la porte, je me précipite vers la porte d'entrée. Je n'ouvre pas la porte tout de suite, je jette un œil dans le miroir et remet une mèche de cheveux en place. Après quelques secondes, histoire de quand même faire patienter un peu notre remplaçant(e) d'un soir, j'ouvre la porte. Un air sévère sur le visage. Fallait pas que la personne pense qu'elle pouvait venir ici et négliger la surveillance apportée à mon fils.

- Wilder ?

Alors que mes yeux se promènent sur le visage de la préfète, ils s'ouvrent grand, surpris de voir la jeune italienne sur le palier de ma porte. C'est à elle qu'Azénor avait décidé de confier la surveillance de notre enfant ? À dire vrai, je ne pouvais qu'être en accord avec ce choix. La préfète avait toujours fait preuve de responsabilité, et s'il y avait bien un étudiant en qui je pouvais avoir confiance, c'était bien elle. Je fais disparaître cet air surpris pour faire apparaître un sourire.

- Entre, je t'en prie.. D'un geste de la main, je l'invite à pénétrer à l'intérieur du manoir. Comment vas-tu ?

Je sais pertinemment que la réponse à cette question n'est pas très claire pour la jeune Poufsouffle. Il y a quelques jours, Azénor m'avait expliqué l'envie que ressentait Jade, celle de quitter Poudlard.
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Re: Une Ville Anglaise
Jade Wilder, le  Ven 10 Aoû - 3:23

Bordel, qu'est-ce qu'elle foutait là ? Il y avait quand même de quoi se poser la question. Vous voulez savoir pourquoi ? Deux choses.

D'abord, la raison. Du baby-sitting. Enfin d'après ce qu'on lui avait dit, du kid-sitting plutôt, l'enfant en question étant apparemment âgé d'une dizaine d'années. Rien de bien sorcier - ahah - après tout Jade avait toujours été douée avec les enfants, en avaient gardé des dizaines sans compter sa petite soeur, encore plus jeune que l'enfant qu'elle avait accepté de garder ce jour là. Autant dire qu'elle n'avait pas peur de passer du temps avec plus jeune qu'elle, surtout si ça pouvait rendre service. Le couac allait plutôt du côté de l'identité de l'enfant. Il n'était autre que le fils d'Azénor Philaester, la directrice adjointe de Poudlard. Et de Ian Benbow, son ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal. Comboooo. Non franchement, l'Italienne était un peu stressée. Bien la première fois pour un simple baby-sitting, surtout avec un enfant qui savait se débrouiller dans bien des domaines. Par rapport aux bébés ne sachant même pas marcher, il y avait de la marge. Mais le fait qu'il s'agisse de la progéniture de deux personnes que Jade admirait, c'était autre chose tout de suite. Bien plus important. Alors forcément, bien plus stressant.

Raison numéro deux. NON MAIS SÉRIEUSEMENT C'ÉTAIT QUOI CETTE MAISON ? Pouvait-on vraiment appeler ça une maison ? Un pas dans la propriété avait suffit à donner des sueurs froides à la jeune fille. Ah non, ça n'avait rien d'effrayant, bien au contraire même. Cet endroit était tout simplement à couper le souffle. D'origine modeste, très modeste, l'Italienne n'avait que rarement mis les pieds dans un endroit aussi beau. A plusieurs reprises, elle vérifia l'adresse, pratiquement certaine qu'elle s'était trompée. Mais non, ça semblait bien être le bon endroit.

Sans surprise, Jade prit le temps d'observer autour d'elle avant de s'approcher de la porte. De toute façon, elle avait pris de l'avance en prévision, justement par peur de ne pas trouver le lieu exact, mais comment manquer cet endroit ? Impossible. Cette avance était néanmoins nécessaire dans tous les cas, parce-que mine de rien c'était important pour elle. Ce n'était pas qu'un simple baby-sitting. On ne va pas se répéter sur l'arbre généalogique de la famille présente en ces lieux, mais surtout les enjeux qu'il y avait derrière ce petit boulot. Pour être honnête, Jade soupçonnait la directrice adjointe de lui avoir proposé cette soirée pour lui remonter le moral plus qu'autre chose. Après leur rendez-vous, la préfète n'avait toujours pas occulté ses doutes et son désir de fuite du monde magique était encore et toujours coincé dans sa tête. Il faut dire que certains professeurs avaient bien fait en sorte de lui enfoncer l'information dans le crâne, histoire qu'elle n'oublie pas à quel point elle pouvait se sentir incapable, magiquement parlant. Cela mis de côté, réussir au moins une soirée de baby-sitting n'était pas de refus pour son moral. Elle avait visé juste, la Gryffondor, si elle avait pensé de cette manière.

Alors, hors de question d'arriver en retard. Ni même de trop s'attarder sur l'endroit, si on la voyait elle serait morte de honte. Après tout, elle n'était pas chez elle. Humidifiant ses lèvres, l'Italienne s'avança enfin vers la porte, serrant la bandoulière de son sac comme si sa vie en dépendait. Ne pas montrer son stress, ne pas montrer son stress. Et frapper, doucement, contre la porte du manoir. L'attente ne fut pas très longue, mais dans la tête de la blondinette beaucoup plus que dans la réalité. Elle se demanda même, un peu prématurément, si il y avait quelqu'un. Ou même si, au final, elle ne s'était pas trompée de maison. Mais lorsque finalement la porte s'ouvrit, ce fut sur le visage de son ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal. Visage sévère d'ailleurs, qui fondit comme neige au soleil. Minute, est-ce qu'il savait que c'était elle qui venait ?

- Wilder ?

Ah, visiblement non. Surtout vu l'air surpris qui avait remplacé la sévérité. Lui-même occulté ensuite par un sourire. Chez l'Italienne aussi, un sourire était né, par politesse mais aussi par simple satisfaction de revoir son ancien professeur. Ses cours n'avaient pas toujours été des plus aisés pour elle, surtout vues ses médiocres capacités avec une baguette dans la main, néanmoins elle avait beaucoup appris. Et lui ne l'avait jamais rabaissée comme ce qu'elle subissait actuellement.

- Bonjour Monsieur...

Ben oui, elle restait quand même timide face à la situation. Difficile en plus, de se dire qu'elle avait en face d'elle non seulement son ancien professeur, mais aussi le père de l'enfant qu'elle allait garder. Deux responsabilités différentes, la seconde lui semblant alors plus sérieuse encore. Même si ils se connaissaient, elle n'avait pas envie de faire mauvaise impression. Et si la soirée se passait mal ? Oh mes aïeux, ne pas penser à ça ou elle allait faire un malaise.

- Entre, je t'en prie..

Jade ne se fit pas prier, entrant dans la maison en elle-même. Ses pupilles accrochèrent les lieux sans qu'elle ne puisse vraiment résister, l'endroit était aussi beau à l'intérieur qu'à l'extérieur. Difficile de ne pas être impressionnée face à un tel endroit. Décidément, cette soirée était placée sous le signe de la surprise. Revenant rapidement à la réalité, la blondinette tourna le regard pour tomber à nouveau sur Benbow, juste à temps pour la question qui fâche.

- Comment vas-tu ?

Le visage de l'Italienne devint presque blême en un instant. Retenir une grimace, histoire de ne pas s'afficher. Le but n'était pas de passer pour une dépressive alors qu'elle devait garder un enfant. Est-ce qu'il était au courant ? Probable. Ou pas. Tous les couples se parlent de leur travail après tout, enfin c'était ainsi qu'elle l'imaginait. Bien sûr certains échappaient à la règle, mais elle imaginait mal ces deux là se regarder dans le blanc des yeux durant les repas sans trouver aucun sujet de conversation. Cela dit, elle se voyait mal aborder le sujet également. Alors, elle fit de son mieux pour le contourner subtilement. Ou pas. La fuite n'est pas une maitrise facile.

- Ça va. Merci de me faire confiance pour garder votre fils...

Voilà, ça c'est bien. Enfin à peu près. Et sincère, totalement. La plupart des enfants qu'elle avait gardé étaient moldus, même Lizzie ne lui avait pas accordé sa confiance pour les siens. En même temps, elles étaient un peu... "en froid" pendant longtemps. Et puis la Poufsouffle devait avoir des personnes plus proches à qui confier ses gamins après tout.

- Et vous ? Votre départ de Poudlard m'a étonnée.

C'était sortit tout seul. Ce n'était pas impoli, si ? En tout cas, moins intrusif que de demander ce qu'il faisait à présent, bien qu'elle soit suffisamment curieuse pour se le demander sincèrement. Ce qui l'avait poussé à laisser tomber les cours de Défense contre les Forces du Mal. En même temps, avoir côtoyé les pires emmerdeurs du monde n'avait pas dû être chose facile. Elle-même avait bien faillit péter un câble à plusieurs reprises alors les professeurs... Un instant perdue dans ses pensées, et particulièrement dans ce qui l'avait poussée à vouloir partir, la jeune fille haussa les épaules.

- C'est... différent, les cours. Tous les cours.

C'était peut-être la phrase de trop. De toute façon, si il était déjà au courant, il ne serait pas étonné de ses paroles. Et si il ne l'était pas, elle n'aurait qu'à prétexter que c'était plus difficile, que les examens approchaient... le discours habituel quoi. Comme si le examens étaient sa préoccupation principale, elle qui ne pensait même pas achever sa sixième année.
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Re: Une Ville Anglaise
Invité, le  Dim 12 Aoû - 11:18

Je fronce les sourcils, attendant la réponse de mon ancienne élève, pas certain d'obtenir l'information convoitée si tôt dans la discutions. J'ai été jeune également, et je sais à quel point il est dur pour eux de se confier à un adulte, de baisser la garde quelques instants. Surtout face à moi. Faut dire que je ne suis pas un exemple, quand on parle d'aide aux personnes. Je ne me suis jamais donné comme mission, contrairement à Azénor, de venir en aide à tout les morveux en ayant besoin. Je n'apporte mon aide qu'à ceux qui, un jour, pourront peut-être m'apporter quelque chose. Mon temps, je l'investis, je ne l'offre pas. Et malgré ça, me voila coincé dans une tentative de soutien envers Jade Wilder.

Il est difficile de déterminer pourquoi, ce qui me donne envie de l'aider à avancer, sans rien attendre en retour. L'étudiante ne fait pas partie de l'élite de Poudlard, mais c'est une bosseuse. Je sais le reconnaître. Le travail, c'est beaucoup. Malheureusement pas assez sans le talent, sans "le don". Le possédait-elle, ce don ? J'en doutais, pour être sincère. Je l'avais observé attentivement au cours des années. Elle avait réussi à combler ses lacunes en faisant preuve de persévérance, d'abnégation. Malgré tout, combler les lacunes, ce n'était peut-être pas assez pour elle. En tout cas, c'était l'impression d'Azénor. Wilder veux abandonner la Magie, parce qu'elle n'estime pas être à niveau. Elle se sent médiocre, apparement.

J'essaie de la percer à jour, mais pour le moment elle ne laisse rien filtrer. Elle se contente de me répondre sobrement, avec politesse et révérence comme si j'étais encore et toujours son Professeur. Elle se déclare surprise par mon départ, ce qui m'arrache un sourire. Beaucoup l'ont été, il faut dire que je tenais là une place en or au sein du château. Derrière sa question, je pouvais saisir un élan de curiosité, l'envie peut-être d'en apprendre un peu plus sur les raisons de mon départ. Elle termine en mentionnant les cours.

Contrairement à mes habitudes, je tentais de conserver un air sympathique, m'éloignant au possible de mes traits sévères qui n'inspirait en rien confiance. Si je voulais que l'étudiante s'ouvre à moi, il me faudrait conserver une attitude positive.

- Ha, tu sais Jade, parfois on a besoin de renouveau, on a besoin de se lancer de nouveaux défis. Je pense sincèrement qu'il ne faut pas se contenter de ce qu'on a. Toujours souriant, j'ajoute quelques mots, histoire de combler sa curiosité. Je travaille au Ministère de la Magie, maintenant.

Rien de plus, en espérant que ce soit suffisant. J'impose un petit silence alors que je me dirige droit vers le salon, espérant être suivi de près par la préfète.

- J'espère que mon remplaçant sera capable de poursuivre ce que j'ai commencé.

À mon tour d'être curieux. J'ai entendu le nom de la personne occupant maintenant mon poste. Aidan Cray. Un inconnu, comme je l'étais lors de mon arrivée à Poudlard. Je l'ai déjà aperçu, à la tête de sanglier, il y travaillait en tant que gérant, pour Azénor. Je n'en savais que trop peu sur lui pour juger de ses qualités de pédagogue. Être en présence d'une étudiante, en contact direct avec lui, pourrait me permettre d'avoir une meilleure impression sur la personne.

-M'enfin, j'ai cru comprendre que tu ne profiterais pas très longtemps de ses conseils..

Je laisse ma phrase en suspend, faisant très clairement comprendre à l'étudiante que j'attends une réponse. Autant mettre les pies dans le plat directement. De toute façon, je n'avais pas vraiment le temps d'y aller avec des pincettes. L'heure de mon rendez-vous avec Azénor approchait à grands pas, ce qui me forçait à prendre le taureau par les cornes.
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Re: Une Ville Anglaise
Jade Wilder, le  Dim 12 Aoû - 17:22

LA de Ianounet accordé


Difficile de savoir ce que Jade souhaitait, à cet instant. A la fois, elle était contente de revoir son ancien professeur, comme à peu près tous ceux qui lui avaient appris de bonnes choses, qui avaient su faire grandir le peu de capacités qu'elle possédait. Et puis en même temps, elle n'était pas spécialement à l'aise, ayant surtout le sentiment de trahir ces personnes là. Elle avait fait perdre tellement de temps aux gens, tellement de mois où elle était persuadée de pouvoir atteindre ses objectifs. Alors sur le point de renoncer, tout ce temps perdu lui donnait de sérieux remords. Mais continuer, ne serait-ce pas perdre et faire perdre plus de temps encore ? Elle ne savait plus, perdue.

- Ha, tu sais Jade, parfois on a besoin de renouveau, on a besoin de se lancer de nouveaux défis. Je pense sincèrement qu'il ne faut pas se contenter de ce qu'on a. Je travaille au Ministère de la Magie, maintenant.

Ces paroles arrachèrent un petit sourire, plus sincère, à l'Italienne. C'était avec ce genre d'objectif qu'elle avait grandit, évolué. Son crédo encore et encore au fil des ans. Parce-que sans défi, ça n'avait pas le même intérêt et stagner n'était jamais bon. On est en droit de se demander pourquoi elle avait tant changé d'avis, d'objectifs. Pourquoi elle était prête à tout abandonner après avoir tant espéré. Ce n'était pas logique et pourtant, une explication était simple. Elle ne pouvait pas se contenter de ce qu'elle avait, ni voir plus loin, puisque ce qu'elle avait ne lui convenait déjà pas. Rien n'était allé correctement dans son sens, elle avait échoué.

En revanche, pour Benbow ça ne l'étonnait pas. Difficile de cerner son caractère, mais deviner qu'il était ambitieux n'était pas difficile en soi. Égoïstement, la blondinette aurait préféré qu'il reste professeur à Poudlard, pour le simple fait qu'elle avait un peu l'impression de progresser dans ses cours et ce, sans se faire laminer à la moindre erreur. Cela mis de côté, elle était heureuse de voir qu'il avait un travail plus haut placé. Le Ministère, ce n'était pas rien. En revanche, elle ne l'imaginait pas du tout Auror, allez savoir pourquoi. L'ancien professeur aurait pu tout à fait représenter l'autorité à ses yeux, mais... quelque chose ne collait pas. Non il avait surement un autre travail interne au Ministère, après tout il y en avait des dizaines là-bas. Pas pour rien qu'ils représentaient une grande part du travail dans le Monde magique.

- Au Ministère... Ça doit être passionnant.

Même si elle n'était pas d'accord avec bien des aspects de la justice magique, Jade ne pouvait que reconnaitre que cette entité en elle-même avait quelque chose d'imposant. Et les milliers de choses qui s'y déroulaient avaient de quoi attirer l'oeil. Ses penchants de justice ne s'étaient pas dirigés vers eux pour des raisons qui ne regardaient qu'elle, mais il y avait tout de même de quoi se poser des questions. Questions qu'elle ne poserait pas au Serpentard. Du moins, pas maintenant.

Sans surprise, elle suivit Benbow dans ce qui semblait être le salon de l'habitation. Qui devait faire trois fois la taille de l'appartement de son frère d'ailleurs, au moins. Loin d'oublier pourquoi elle était là, l'adolescente observa tout de même autour d'elle à la recherche d'une bouille enfantine. Hm, pas là. Il y avait un étage d'après ce qu'elle avait pu entrevoir, l'enfant devait être dans sa chambre ou quelque chose comme ça. Cela restait une source de stress, après tout elle ne le connaissait pas d'un iota et si ça se passait mal... STOP. Ah non hein, il ne fallait pas qu'elle se lance dans des idées aussi négatives. La plupart des enfants gardés auparavant lui étaient inconnus, en dehors de ceux sur qui elle avait veillé pour dépanner des amis. Pourquoi ce serait différent cette fois - en dehors du fait qu'il était le fils de deux sorciers respectés du monde magique et qu'il l'était lui aussi probablement - hein ? Voilà, alors pas de quoi s'en faire... n'est-ce pas ?

- J'espère que mon remplaçant sera capable de poursuivre ce que j'ai commencé.

Ah ! On dirait bien que la curiosité n'était pas valable que de son côté. C'était normal en même temps, comment ne pas l'être quand on parle de quelqu'un qui prend sa suite ? Même lorsqu'elle ne serait plus préfète, la blondinette serait sans doute curieuse de savoir qui la suivrait. Si elle pouvait - et voulait - garder le moindre contact avec le monde magique bien entendu. Bien sûr, elle n'allait pas rester muette à ce sujet après avoir eu ses propres réponses, mais que dire d'Aidan Cray ? Elle le connaissait encore très peu. L'esprit dans le vague quelques secondes, l'Italienne en profita pour poser ses affaires à l'endroit indiqué par l'ancien professeur. Et puis enfin, elle répondit.

- Je n'ai assisté qu'à quelques cours et apparemment la tempête a eu lieu avant que j'arrive. J'ai juste entendu des rumeurs par la suite, mais d'après ce que j'ai compris, il a un peu de mal à se faire respecter par certains élèves. Mais ses cours sont intéressants.

Elle n'ajouta pas "Moins que les vôtres" bien que l'envie y soit. D'une parce-que ça n'aurait pas été très poli pour le nouveau professeur qui donnait de bons cours et de deux parce-qu'elle avait le sentiment de mettre souvent Benbow sur un piédestal. Elle s'en était déjà rendu compte auparavant, mais ça ne l'étonnait pas. Il succédait à un professeur horrible, qu'elle avait haït du plus profond de son coeur et lui avait fait vivre un enfer. A cause de ce professeur, elle avait toujours une appréhension face à un nouveau. C'était automatique. Et puisqu'elle n'avait pas encore eu suffisamment de temps pour se faire une idée à propos du caractère de Cray...

- M'enfin, j'ai cru comprendre que tu ne profiterais pas très longtemps de ses conseils..

Bam. Avec autant de violence que la pierre qui venait de lui tomber sur l'estomac, le sourire de la blondinette s'éteignit sur son visage. Abawi, il était au courant. Elle s'y attendait plus ou moins, reprendre ses esprits ne fut donc pas si difficile. Savoir quoi répondre par contre, c'était une autre paire de manche. Le point positif, c'était qu'elle n'avait plus besoin de faire semblant.

- Je ne savais pas si vous étiez au courant... ou pas.

Déjà c'était un bon début, et après ? Elle se voyait mal mentir d'une quelconque façon, puisque dans tous les cas il savait et qu'en plus, elle n'oserait pas lui mentir. Si il y a bien un professeur pour qui elle avait estimé un respect sincère, c'était lui. Alors, elle enchaina.

- J'ai simplement réalisé... et accepté que je n'étais pas au niveau. Et que je ne le serais probablement jamais.

Et comme à chaque fois qu'elle avait été obligée de dire ça, l'estomac de la blondinette sembla se nouer douloureusement. C'était un véritable échec pour elle, difficile à réaliser et à reconnaitre. Pourtant elle avait finit par renoncer. Si Azénor ne l'avait pas rencontrée dans son bureau, probablement qu'elle aurait déjà fait ses valises et quitté l'école. Pourquoi ça n'était pas déjà le cas du coup ? Bonne question.

Elle qui avant était si douée avec les masques, ses doutes pouvaient littéralement se lire sur son visage. Doutes, craintes, incertitude. Un véritable méli-mélo de sentiments. Et malheureusement, rien d'agréable.
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Re: Une Ville Anglaise
Invité, le  Mer 15 Aoû - 13:14

J'écoute l'opinion de Jade sur mon successeur, elle n'a pas grand chose à dire sur Aidan Cray, si ce n'est qu'il manque, apparemment, d'autorité. Lorsqu'elle mentionne ce manquement, je ne peux empêcher un rictus. Il est vrai que, de nos jours, il faut savoir être ferme à Poudlard. Les élèves sont de moins en moins disciplinés, et être Professeur nécessite un talent pour les garder silencieux. J'ai toujours réussi à garder le calme dans mes cours, peut-être était-ce tout simplement grâce à de la peur, il fallait dire que j'avais marqué le coup dés mon premier cours, ou était-ce tout simplement mon charisme naturel. Allez savoir, hein. En tout cas, les premiers échos sur Cray ne semblent pas jouer en sa faveur. Laissons lui tout de même un peu de temps, prendre ses marques à Poudlard pouvait s'avérer long pour certains.

Jade à mes côtés, nous poursuivons la conversation, abordant maintenant la partie la plus sensible de la discutions, les envies de départ de la jeune Poufsouffle. À dire vrai, je ne l'ai jamais perçue comme une lâche, une personne prête à abandonner à la première difficulté, c'est pourquoi sa réaction ne me paraît pas cohérente, en tout cas avec l'idée que j'avais de la préfète. Malgré tout, on ne connait que trop peu ses élèves, et leur façon de penser.

En écoutant le raisonnement de Jade, ce qui la pousse réellement à vouloir s'exclure du monde magique, je ressens un peu de déception. Il est vrai que ses capacités magiques ne sont peut-être pas à la hauteur des plus grands de sa génération, malgré tout elle restait une sorcière de niveau convenable. Peut-être ne marquera t-elle pas l'histoire de notre monde, ça n'empêche qu'elle peut toujours lui être utile. Il est vrai que je suis du genre à prôner l'excellence, et à rejeter la médiocrité, ou même le banal. Je conviens tout de même que notre monde a besoin de ces sorciers et sorcières moyens, de ceux qui ne changeront pas le cours de notre histoire, mais qui l'aideront à avancer sur le bon chemin. Le monde ne peut être composé que de l'élite, car elle n'est pas suffisante. L'élite ne se suffit pas.

Mon regard se fait plus pesant sur la jeune Poufsouffle. Je ne souhaite pas lui mentir, je ne souhaite pas lui parler d'une sorcière qu'elle n'est pas, et ne sera peut-être jamais. Il est temps pour elle de parler avec un sorcier qui ne lui mentira pas, en ce moment Jade n'a pas besoin de quelqu'un de gentil, elle a besoin d'aide.

- Jade, tu n'es peut-être pas au niveau des meilleurs, c'est vrai, mais tu es à niveau. Tu n'es pas faible. Certes, tu dois compenser en travaillant, là où d'autres obtiennent peut-être de meilleurs résultats en se contentant du strict minimum. Mais ce n'est pas une raison pour abandonner.

J'essaie de ne pas utiliser un ton moralisateur. Je m'adresse à Jade comme je le ferai à un adulte. Je lui donne mon opinion, sans jamais la prendre de haut. Je pense que c'est important, pour éviter qu'elle ne se braque.

- Tu as une chance inimaginable, celle de faire partie de notre monde. Tu es une sorcière, Jade. Peux-tu vraiment imaginer ta vie loin de tout ça, loin de ce qui fait que tu es toi ! Ton niveau n'a pas d'importance, tu fais partie de notre monde, tu y mérites ta place. Si tu n'abandonnes pas. Je t'ai vue à mes cours, tu faisais de ton mieux, tu te donnais à fond, et tu t'en es toujours bien sortie. Tu es consciente de ne pas être la future Dumbledore, et c'est très bien. Le monde n'est pas composé que de potentiel ministre, nous avons besoin de tout le monde. Tu trouveras ta place, Jade.  

Je m'écarte de l'étudiante, me préparant à terminer mon monologue. Je ne fais que très rarement ce genre de discours, pour les personnes qui le méritent. Et j'estime que la jeune préfète le mérite. Non pas parce que c'est une sorcière de grands talents, loin de là, mais parce que c'est une battante, une travailleuse.

D'un ton beaucoup plus sévère j'ajoute.

- Abandonner est réservé aux lâches. Es-tu une lâche, Wilder ? Je fronce les sourcils. Si la réponse est oui, alors tu peux quitter notre monde, car effectivement nous n'avons pas besoin de toi.
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Re: Une Ville Anglaise
Jade Wilder, le  Dim 2 Sep - 21:24

Perdue. Jade était totalement perdue, incapable de savoir ce qui était bon ou pas. Ce qu'elle devait faire finalement. Continuer à lutter en encaissant les échecs comme elle l'avait toujours fait et être éternellement insatisfaite d'elle-même ? Ou tout laisser tomber et chercher une voie qui lui échapperait moins, qu'elle pourrait contrôler... en portant le poids d'un abandon qu'elle aurait tant de mal à tolérer. La réponse pouvait semblait si simple, mais pas à ses yeux. Pas avec tout ce qu'il s'était produit, tout ce qu'elle avait perdu, à commencer par le temps. En sixième année, elle avait le sentiment d'avoir un niveau bien moindre. Alors qu'est-ce qui n'allait pas, que faire dans cette situation ?

L'Italienne n'était pas sûre que ce soit une bonne idée de parler de tout cela à son ancien professeur. Par fierté bien sûr, mais aussi parce-qu'elle avait obtenu de bons, voire de très bons résultats à ses cours parfois. Rares étaient les fois où elle s'était plantée en beauté, à son grand étonnement, lors des cours de Défense contre les Forces du Mal. Forcément cela rendait ses doutes moins pesants, mais elle avait les pages suivantes de l'histoire. Les soirées où elle s'entrainait et échouait encore et encore. Des heures de révisions et d'essais ne menant qu'à des réussites passables ou même inexistantes. La question était là, pourquoi réussir pour mieux échouer à l'essai suivant ? Pourquoi ce soi-disant don fluctuait comme des vagues colériques lors d'une tempête ? Elle ne comprenait pas, n'arrivait pas à stabiliser la marée et se retrouvait à passer de la fierté à la déception en un claquement de doigts.

Et cette fois, non, elle n'était pas fière. Abandonner n'était pas dans ses habitudes et pourtant cette idée semblait la plus éloquente face à la situation. Alors pourquoi ça lui pesait autant sur l'estomac...

- Jade, tu n'es peut-être pas au niveau des meilleurs, c'est vrai, mais tu es à niveau. Tu n'es pas faible. Certes, tu dois compenser en travaillant, là où d'autres obtiennent peut-être de meilleurs résultats en se contentant du strict minimum. Mais ce n'est pas une raison pour abandonner.

Cette fois, l'Italienne releva son regard vers celui du Serpentard. Pour une fois, on lui parlait d'égal à égal, ça faisait du bien. Pour autant, ce n'était pas son travail supplémentaire qui la dérangeait, bien au contraire, elle avait toujours aimé travailler, plus encore en voyant que ça lui apportait les résultats escomptés. Contrairement à beaucoup d'élèves, les cours ne l'avaient jamais ennuyée, découvrir de nouvelles choses lui semblait toujours passionnant. C'était travailler sans résultat qui la minait. Néanmoins elle resta silencieuse.

- Tu as une chance inimaginable, celle de faire partie de notre monde. Tu es une sorcière, Jade. Peux-tu vraiment imaginer ta vie loin de tout ça, loin de ce qui fait que tu es toi ! Ton niveau n'a pas d'importance, tu fais partie de notre monde, tu y mérites ta place. Si tu n'abandonnes pas. Je t'ai vue à mes cours, tu faisais de ton mieux, tu te donnais à fond, et tu t'en es toujours bien sortie. Tu es consciente de ne pas être la future Dumbledore, et c'est très bien. Le monde n'est pas composé que de potentiel ministre, nous avons besoin de tout le monde. Tu trouveras ta place, Jade.

Les pensées de l'Italienne fusaient à une telle vitesse qu'elle en avait presque mal à la tête. Il touchait exactement les bons points, ceux qui lui avaient permis de s'accrocher jusqu'alors, pendant tout ce temps, même dans les pires moments. Découvrir qu'elle avait ce don avait été une des plus belles nouvelles de sa vie, tout un monde à découvrir, à explorer, qui n'attendait qu'elle pour ouvrir ses portes. C'était tout simplement magique alors. Et au début, elle pensait qu'elle n'était nulle que parce-qu'elle débutait. Tout ce temps où la magie n'était qu'un jeu. Et puis elle avait grandit, comprit, les choses avaient changé. Bien entendu, elle savait qu'elle pouvait découvrir bon nombres de choses, qu'elle ne savait pas tout et que la magie restait fabuleuse à ses yeux, n'ayant jamais perdu sa vision enfantine dans ce sens là. Mais ce qu'elle faisait elle semblait bloqué, comme si elle n'arrivait pas à franchir des barrières qu'elle était même incapable d'identifier.

Elle avait besoin de réussites, besoin d'avancer, qu'il y ait des obstacles n'importait pas mais se retrouver face à une montagne infranchissable avait finit par la décourager. Alors entendre que pour son ancien professeur, elle travaillait bien, fut semblable à un poids qu'on enlève de sa poitrine. Il en restait beaucoup, beaucoup trop, mais chaque chose avait son importance et ce qu'il venait de dire était plus qu'important à ses yeux.

Pourquoi n'était-elle pas capable de tels progrès au quotidien ? Et pourquoi pas dans les autres cours ? De Lanxorre lui avait dit clairement qu'elle était une incapable et ce n'était pas la première. Bien sûr il était évident que la professeure d'Enchantements l'avait dans sa ligne de mire, allez savoir pourquoi, mais si elle n'était pas la première, c'est qu'il devait y avoir une part de vérité non ? Mais entre croire Benbow et croire De Lanxorre, le choix était vite fait. L'un lui avait apporté progrès et confiance, l'autre ne faisait que la rabaisser et l'humilier. Le doute persistait cependant, quelque chose la bloquait et elle ne savait pas quoi. Se contenter du minimum ? Ce n'était pas son genre. Elle ne voulait pas être la plus douée du monde magique, loin d'en être à ce stade, mais juste être la hauteur et pas à la traine.

- Abandonner est réservé aux lâches. Es-tu une lâche, Wilder ? Si la réponse est oui, alors tu peux quitter notre monde, car effectivement nous n'avons pas besoin de toi.

A son tour, Jade fronça les sourcils, ses muscles se tendant immédiatement et répondant du tac au tac.

- Je n'suis pas lâche !

Pour le coup, son ton était beaucoup trop brusque. Ce n'était pas réellement voulu, seulement elle détestait cette idée. C'était tout ce qui allait à l'encontre de ce qu'on lui avait enseigné, loin de ses valeurs et de ce qu'elle voulait. Inspirant doucement en fermant les yeux, elle ne les rouvrit qu'en ayant retrouvé contenance et une voix plus calme malgré ses doutes intérieurs.

- Je ne suis pas lâche. Je refuse de l'être, ce n'est pas ce qu'on m'a appris. J'pensais juste...

Faire une pause. Les mots qui devaient arriver étaient amers.

- C'est peut-être orgueilleux, mais je pensais... faire mieux que ça. Être meilleure que ça. Au moins être au bon niveau et pas un boulet qui traine derrière les autres. Je demande pas à être exceptionnelle, juste normale.

On y venait. Elle était en colère contre elle-même. Déçue de ne pas comprendre, de ne pas parvenir à ce qu'elle souhaitait pourtant incroyablement fort, ce pour quoi elle travaillait avant tant de sérieux, quitte à passer pour une véritable intello. Ça n'avait pas d'importance, si seulement ça marchait !

- Mon travail n'apporte jamais les mêmes résultats... A vos cours, j'avais l'impression de progresser. Je réussissais ce que je voulais, travailler dur pour ça ne m'a jamais fait peur et je suis... vraiment heureuse que vous l'ayez vu. Que ça ait payé. Mais c'est pas comme ça pour tout. Je me doute qu'on peut être plus doué dans une matière qu'une autre mais de là à ce qu'on me dise que je ne devrais même pas avoir une baguette entre les mains... Je sais pas, quelque chose cloche chez moi ?

Loin des lamentations, Jade releva à nouveau son regard vers l'ancien professeur. Elle était sérieuse, essayait de comprendre, d'expliquer sans trouver une réponse elle-même. Qu'elle soit moins douée était une chose, mais que son niveau soit aussi instable était rageant.

- Ça fait des années que je la cherche, ma place... C'est pas juste une lubie, une envie débile qui me prendrait comme ça. Je me dis juste... Et si ça ne s'arrêtait jamais ? Si je restais toujours bloquée au même stade ? J'ai l'impression que quelque chose me bloque et je ne sais pas quoi. Je voudrais comprendre pourquoi je n'arrive pas à faire mieux.

Soupir, regard dans le vide cette fois-ci.

- Pour pouvoir faire mieux.
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Re: Une Ville Anglaise
Shae L. Keats, le  Jeu 1 Nov - 17:23

Pv Kohane
autorisation de Jade pour poster


Trois années à se couper du monde, pour préservation des petites mains qui repeignaient les murs de mille poussières. Et la main un peu plus grande que l'on a pas pu laisser seule.
Survivante d'une époque révolue que le masque s'était plu à construire. Vestige d'une épopée.
Mais tu étais revenue, d'entre les monts, sans prévenir.
Réinvestir les lieux, les habitations à l'abandon, rapprocher les enfants d'un monde que l'on a cru un jour, et que l'on croit encore en secret, sur le point de changer. Il y a ici les gens dont tu ne veux les priver, les marraines, les parrains, et la mère de l'un d'eux.
Parce qu'aucun d'eux n'avait à payer tes écarts passés.

Alors de retour à Londres d'abord, la crèche, toujours vide désormais, sans n'avoir prévenu personne encore, parce que le sujet était compliqué à aborder. Anna avait suivi, en âge de vivre son existence, mais un attachement particulier pour celle que tu avais pourtant presque ignorée avant la disparition des autres.
La vie avait peu à peu repris son cours, les promenades dominicales dans les allées de villes toutes différentes les unes des autres. Cet après-midi pluvieux vous ayant menés, toi et tes petits monstres qui grandissaient à tout allure, dans l'allée principale d'Oxford. Enzo approchait des six ans, lorsque Timothy venait de fêter ses cinq ans. Tu prenais un plaisir dissimulé à voir leur personnalité se construire petit-à-petit, profitant des instants qui filent.

Cet après-midi là, Timothy s'était pris de passion pour la vitrine d'une brocante qui offrait en vitrine nombre de jouets d'une autre époque. Tu ne tenais cependant pas à l'en éloigner, la devanture de la boutique vous offrant un abri appréciable contre la bruine automnale de ce comté.

Alors tu les observes, souriant doucement, ne remarquant pas Tim qui observe la rue. Tu ne vois que trop tard ce sourire qui illumine son visage alors qu'il se précipite vers quelqu'un, tentant de le rattraper, tu ne te soucies pas de savoir de qui il s'agit. Et c'est pourtant le passé qui toque à tes pupilles lorsque tu les relèves sous l'averse.
 


Dernière édition par Shae L. Keats le Mar 25 Déc - 12:43, édité 1 fois
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Re: Une Ville Anglaise
Kohane W. Underlinden, le  Jeu 1 Nov - 19:13


       

Il y a, dans ces rues, l'odeur d'un passé que j'ai enfoui sous le tapis, désireuse de tout oublier.
Il y a, dans ce regard, la sensation doucereuse d'un futur que je n'ai pas. Que je n'aurai peut-être jamais. Ce regard innocent posé sur le moi, le sourire sans dent qui s'étire sur le visage rond ou poupin de l'enfant dans le landau. Il rit en me fixant. Comme si je l'amusais. Et je ne peux pas détacher mes yeux de sa figure rebondie, aux traits délicats, à la vitalité si forte comparée à moi qui suis devenue si terne.
La mère finit de payer au moment où un homme et un autre enfant, plus âgé, tenant sur ses deux pattes, la rejoignent. La famille quitte tranquillement le petit restaurant après un au revoir au personnel. Je les suis du regard un court instant. Ils sont un tableau traditionnel de stabilité et train-train quotidien. A cet instant, c'est ce à quoi j'aspire le plus. Vouloir cesser de courir et de battre. Enfin, se poser. Avoir le droit de sourire, de rêver un futur et, surtout, d'être heureuse.
Fut un temps où j'ai cru que ça aurait pu être possible. Je m'étais prise à imaginer que je pouvais avoir une stabilité pour me tenir.
A présent, je n'y crois plus.
J'ai déjà du mal à croire tout court.
Prémices de l'Espoir qui glisse et quitte peu à peu le foyer.
J'attends, mais bientôt, je n'attendrai plus. Et peut-être que je glisserai moi aussi, comme l'Espoir, petit à petit, en dehors de ce monde.
J'en ai marre de lutter.
Marre de devoir sourire alors que je veux pleurer et d'en vouloir au gens d'être heureux alors que je suis en train de tomber.

-Vous venez pour régler ?

La voix fluette et douce de la jeune femme me ramène sur terre. Je hoche la tête, elle fait des trucs sur son écran -ah, les Moldus et la technologie!- annonce le prix, je règle en liquide, sors du restaurant.
Je suis venue ici pour voir ma cousine. Qui est toujours très prise, surtout en ce moment, jamais trop de temps à consacrer en dehors du boulot et de sa famille. Mais un petit créneau entre midi et deux, oui, oui, elle est sur Oxford, elle a des rendez-vous là-bas, d'accord, on peut manger ensemble dans un p'tit truc sympa.
J'aime les moments passés avec Sarah. Ca me fait oublier. Ca me rassure.

En passant le seuil, je remarque qu'il bruine et qu'il fait froid. Je n'ai pas pensé à embarquer un parapluie. Et utiliser ma baguette ici n'est sans doute pas la méthode bienvenue.
Dans un soupir, je me résigne et me fait à l'idée que je vais revenir sans doute un peu trempée. Finalement, ça ne me dérange pas tant que ça. La pluie ne m'a jamais beaucoup dérangée.
Je pourrais partir.
Transplaner.
Mais
Je ne le fais pas.
Au contraire, je commence à marcher au hasard, dans les rues, sous le ciel gris et la légère averse d'automne.

Il y a, dans ces rues, l'odeur d'un passé que j'ai enfoui sous le tapis, désireuse de tout oublier.

Des années et des années en arrière. Sous les dernières neiges printanières. Le corps sans vie d'une femme à la gorge tranchée, au regard vide. Les flocons s'entremêlant à ses cheveux.
C'est si loin.
Une éternité s'est écoulée, depuis.
Des millions de vie.
J'essaie, tant bien que mal, chaque jour, de balayer le passé. Virer ces petits grains de poussière qui font mal. Et malgré tous mes efforts. Je n'y arrive jamais complètement.

Sous la pluie, dans la rue tranquille, je perçois une présence. J'entends ses pas qui claquent le sol et se rapprochent et je me demande qui court ainsi et pourquoi -la lapin en retard serait-il de retour?- et le bruit est plus proche encore et je finis par me retourner, sait-on jamais, et c'est un visage
un visage
qui comptait parmi les grains de poussière que je ne me suis jamais résolue à balayer
parce que ce visage
était important, pour moi,
il a changé, il a grandi, il s'est transformé,
mais il y a ces yeux, que j'ai longtemps observés,
ce front, que j'ai plusieurs fois embrassé,
ces joues, que j'aimais caresser pour le rendormir au milieu de la nuit, lorsque lui et son frère se mettaient à pleurer et que, d'un commun accord, il était décidé que cette fois, c'était à mon tour d'aller voir, Asclépius ayant déjà assuré sa part la fois précédente.

Je me fige en voyant l'enfant approcher.
Tim
Un nom si doux, si beau, qui résonne à mes oreilles comme une des plus belles promesses.
Je cligne des paupières, n'osant y croire. C'est peut-être juste un enfant qui lui ressemble. Ou alors c'est une hallucination. Je n'ai pas l'habitude d'en avoir. Mais ça ne m'étonnerait pas non plus. A force de journées sans fin, de nuits blanches et d'une sale habitude à ne pas pouvoir se passer de philtres de paix... viendra forcément le jour où tout se déconnectera, là-haut. Parfois, l'espoir si fou de revoir les absents est tellement fort que, pendant une fraction de seconde, j'ai l'impression qu'ils sont là, je les entends, dans un bruissement de vent. Combien de fois il m'est arrivé de me figer, de retour chez moi, croyant entendre des bruits de pas, attendant, sans jamais vouloir m'avouer que cela est vain, le retour d'Asclépius ? Mais jusque là, tout a été auditif. Je n'ai jamais prétendu voir un-e disparu-e.
Et là
C'est un enfant du passé qui se précipite vers moi.
Immobile, incapable de bouger, de remuer, de parler, je le regarde venir, haut comme trois pommes, le sourire éclairant merveilleusement son visage. Peut-être qu'il parle, peut-être qu'il rit, je n'entends qu'un bourdonnement sourd et l'écho des battements de mon propre cœur. Tandis que les petites mains de l'enfant se referment sur mes doigts. Contact physique qui paraît bien réel pour une hallucination.
Au fond de moi, je bouillonne d'envie de le prendre dans mes bras. Le soulever de terre, le porter, le câliner, sentir à quel point il a changé, sentir sous mes doigts son petit corps qui a grandi depuis la dernière fois, depuis qu'on l'a gardé, lui et son frère, à Thermidor.
Tout se mélange, tout explose dans mon esprit.
J'ai les pupilles rivées sur le petit être qui me sourit.
J'ai le cœur qui bat à tout rompre.
J'ai la tête qui tourne et le monde tourbillonne autour de moi.
Je ne sais plus si c'est vrai. Si c'est faux. Rêve ou réalité ? Suis-je donc en train de dormir les yeux ouverts, dans une rue d'Oxford ?

-Que... qu'est-ce que... tu fais là ?

C'est la seule phrase qui me vient. D'un ton hébété.
Alors que j'aimerais lui dire aussi que je suis heureuse de le voir. Que je ne réalise pas, pas encore. Que je ne l'ai jamais oublié, qu'il m'a manqué et que j'ai envie de le prendre dans mes bras.
Toute absorbée sur l'enfant, les sens déconnectés et les idées en vrac, je ne vois pas les deux autres présences. Je ne pense même pas au fait que Tim n'est forcément pas seul, ici.
La porte du passé vient de se rouvrir.
Avec elle, l'ouragan qui fait irruption.
Balayant les certitudes, bousculant les pierres fragiles, faisant de nouveau entrer des images qu'on croyait ne plus jamais revoir.

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Re: Une Ville Anglaise
Shae L. Keats, le  Ven 2 Nov - 0:55

J'aurais dû m'en douter, ça ne pouvait pas être si simple, ça ne l'est jamais. J'avais abandonné ma politique de l'autruche entre deux disparitions, mais n'avait pas l'idée de prendre l'initiative de la prise de contact.
Mais l'enfance épargne la conscience des éventuels malaise.
Alors Tim n'a pas réfléchi, il a vu sa marraine et ses petites jambes l'ont porté sans se poser la moindre question. Trois ans pour un enfant ça veut rien dire du tout. Mais j'ai comme l'impression que pour toi, ça ne va pas être la même chose. Les explications ne viennent jamais plus tard, et je m'attends à ce que tu me les demandes maintenant. Mais je souris surtout.
Parce que ça fait longtemps.
Un peu trop.

Evidemment, tu lui demandes, à lui, au chiard, avant de t'apercevoir que je suis là. C'est peut-être plus simple ainsi, au moins c'est lui qui te répond. Avec ses mots d'enfants emprunts d'innocence. Maman elle veut m'offrir un cadeau. J'hoche la tête, souriant devant la douceur du gamin. Il aura au moins essayé de me convaincre.
Mais le boulot a pas encore commencé, faudra attendre encore un peu.
Alors je lui ébouriffe les cheveux. Puis je te regarde.
T'as pas tant changé, on s'attendrait à ce que le monde soit bien plus différent,
Mais au final, tout reste toujours pareil.
Les gens évolue dans un cercle sans fin, un seul pied et en dehors et tout s'effondre.
Mais Tim et Enzo sont mes deux pieds hors des clous.
L'effondrement perpétuel du connu, la découverte de la parentalité, l'angoisse permanente des cataclysmes invisibles.
J'ai appris à surveiller du coin de l’œil une voiture ou un chien qui apparaît à une centaine de mètres.
L'angoisse qu'il peut leur arriver absolument n'importe quoi avant leur majorité.
La peur de les voir partir les pieds devant avant d'être moi-même tombée.

Je suis sortie du cercle, mais au prix d'avoir peur que le reflet que je trouverai dans tes mots ne corresponde plus. J'ai peur de ne plus convenir. Que les relations s'effritent par la force du changement.
Alors que dire d'autre que Je suis contente de te voir simplissime ? J'en sais trop rien, mais j'attire les monstre à l'abri déjà. J'aime les gosses, pas les morveux.
On est revenus y a un mois, j'voulais rapprocher Enzo de sa mère.
non pas qu'elle ne l'ai pas vu, mais le temps se faisait long.
La distance pénible.
et Tim de sa marraine.
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Re: Une Ville Anglaise
Kohane W. Underlinden, le  Ven 2 Nov - 18:28


La réponse fuse, pleine d'innocence et de spontanéité. Ca m'arrache un sourire empli de tendresse. Devant ce petit bonhomme qui ne se pose pas de question, répond à mon interrogation de la manière la plus simple et la plus évidente qui soit. Réalise-t-il que cela fait un bon bout de temps qu'on ne s'est pas vus ? Que je ne m'attendais pas à le revoir un jour, ce filleul si peu connu, tant aimé, si vite disparu ?
Sans doute pas.
Les enfants vivent au jour le jour.
Ils ne regardent pas en arrière. Ne se projettent pas en avant.
Ancrés dans un présent qui nous échappe, à nous, les adultes sans cesse pressés, sans cesse en mouvement.
Les enfants sont là, à cet instant t. Ils prennent les choses telles qu'elles viennent. Et savent sourire de tout ça.

La main qui ébouriffe les cheveux du gamin détache mon regard de son doux visage candide. Et les yeux se relèvent, grimpent le long du bras, l'épaule, le cou.
Le regard.
Ton regard.
Que je n'ai pas oublié, à l'instar des enfants. Mais que je ne m'attendais pas non plus à revoir un jour.
Tes pupilles, qui me semblent si calmes. Comme si les doutes, les démons, les obscurités d'autrefois avaient été balayées par ce temps dans le lointain.
Je reste sans bouger, à te regarder.
Surprise.
Encore plus qu'en voyant Tim.
Parce que je n'osais pas espérer recroiser ta route un jour.
Et pourtant. Tu es là. Avec les enfants. Comme si rien n'avait changé.
Une phrase, qui m'atteint de plein fouet, me touche, mais je suis incapable de répondre. Quelques pas sous la pluie, le tableau se met à bouger d'un seul mouvement, pour se mettre à l'abri. Et tu continue, quelques mots d'explication ; comment te sens-tu, à cet instant-là, face au passé qui t'arrive en pleine face, sans prévenir ? Moi, je suis perdue. Et en même temps, au fond de moi, une étincelle de bonheur.
Mon attention se reporte de nouveau sur l'enfant lorsque tu parles de lui. Tim. Sa marraine. Je croise son regard, j'ai le cœur qui bat et la certitude, de plus en plus grande, que ce n'est ni un rêve, ni une hallucination.
Juste une étrange réalité.
Un fait que je n'attendais pas. Que je n'attendais plus.
Tu es là.
Les enfants sont là.
Les souvenirs aussi.

-Moi aussi, je suis contente de vous voir.

La vérité qui parvient enfin à traverser le seuil des lèvres. Un ton doux. Sans jugement ni reproche. Je n'ai rien à te reprocher. Bien sûr, ça m'a fait mal. Te voir t'éloigner, t'en aller, emportant avec toi Tim, le filleul auquel je m'étais attachée, que je voulais aimer mais que je n'ai pas eu le temps d'aimer autant que je l'avais rêvé. Traînant également dans ton sillage son frère, pour qui je m'étais aussi prise d'affection, après son mois passé à Thermidor, lorsque tu ne pouvais plus assurer.
J'ai eu mal, peut-être même que sur le coup,je t'en ai voulu.
Nous laisser seuls, Lïnwe et moi, dans un bar trop grand et trop vide.
Mais avec le temps, les reproches se sont tus. Il n'y avait plus que l'absence, la mélancolie nostalgique lorsque je pensais à toi, le manque de votre présence qui avait fini par faire partie de mon quotidien.

-Et...

Les mots ne viennent pas.
Je sais pas comment te parler. Leur parler.
Je sais pas comment exprimer tout ce qui se bouscule en moi. Alors je me raccroche aux enfants. Comme s'ils pouvaient être un intermédiaire entre nous. En tout cas pour commencer. Parce que le début est maladroit. Difficile.

-Vous êtes contents d'être revenus ?

Un sourire pour Tim. Pour Enzo.
Leur poser la question.
Mais te la demander également indirectement.

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Re: Une Ville Anglaise
Shae L. Keats, le  Mer 7 Nov - 0:06

C'est fou comme tout se répète. Presque rien à l'écart et le départ qui surgit à l'angle.
Refaire connaissance, la même gêne des conversations premières. J'pensais qu'on avait passé ce cap là. On l'avait fait d'ailleurs, on arrivait même à rire parfois. Les Trois Balais et les cinq benêts, c'était comme la maison. L'odeur chaleureuse, les déconnades, et les silences une fois les autres partis.
Mais y avait presque un équilibre là-bas.

Maintenant on recommence, on se questionne. Tu me diras ce que tu as fait du bar, des changements d'employés, je te dirai que j'suis retournée ramper auprès d'Ashton pour un poste, quelque chose. J'ai ravalé ma fierté, et j'ai fait ce que les autres parviennent à faire. On sera fiers, sans le dire, d'avoir su rebondir.
Mais ce sont toujours les mêmes étapes qui se dessinent, et ça me lasse. J'voulais partir, mais j'aurais aimé vous emmenez avec moi.
Pour pas avoir l'impression d'être chacun en équilibre sur l'un des deux pôles.

Mais bons, les petites mains roides, elles ont toujours une poudre anti-malaise qu'elle disperse à coups de mots. Partie de moi que je ne peux plus laisser à l'écart. J'ai changé, ils sont priorité, ils sont un tout.  
J'ai lâché du leste pour ne pas trouer les yeux, les nuits d'absences.
J'prends plus le risque de les quitter.  

Tourne les violons, j'supporte plus le mélodramatique, les non-dits, les mots ravalés. Les conventions banales, on est au dessus de ça, depuis le temps. T'es plus, t'es pas une connaissance qu'on salue, dont on tire quelques nouvelles pour les répandre ensuite.
On ne l'a jamais été je crois.

Alors tu poses tes mots, et je souris, ta voix, ta douceur, tout m'avait manqué. Jusqu'aux questions qui contourne les forteresses des bienveillances. Alors ça touche.

Les enfants sont contents, ils retrouvent les visages connus que les souvenirs garderont précieusement.
Je me fais à l'idée. C'était peut-être pas la meilleure, mais leur brillance n'a jamais été prouvée. LEs conséquences de l'avant tomberont, les explications viendront, plus tard. Mais je suis contente.
Parce que te voir, c'est un peu comme rentrer à la maison.

J'ai sous-estimé je crois, l'importance des autres. Pour moi, pour eux. Alors je veux nous offrir ça, donner une chance d'être entourés. J'veux pas que mes enfants grandissent en miroir, j'veux qu'on les bouscule, qu'ils trouvent eux mêmes ce qu'il leur faut pour avancer, mon regard vissé sur leurs épaules.
Mais toi, je sais que tu les y aideras, entre deux réconforts, et quelques jeux d'enfants.
merci pour thermidor  
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Re: Une Ville Anglaise
Kohane W. Underlinden, le  Sam 8 Déc - 23:48


Il y a ton sourire.
Ton sourire qui m'avait manqué.
Que j'ai soudainement envie de prendre à pleine main pour le croquer. Ou l'étreindre. Ou l'embrasser. Un sourire qui réchauffe le cœur, de la même façon que les grands yeux de tes enfants radoucissent l'âme parfois aigrie.
Et tu réponds, pour eux, d'abord. Ils sont contents. Les enfants, à leur âge, sont souvent contents. Ils partent, ils reviennent, ils s'adaptent, ils savent trouver, partout où ils vont, les pointes de lumière et de positivisme. Il n'y a pas de bon, pas de mauvais, seulement des situations, l'on apprend à vivre avec, l'on finit par les aimer. J'envie cette capacité à être heureux partout, tant qu'on reste entre de bonnes mains -et avec toi, malgré tout ce que tu as pu faire par le passé, malgré comment t'as, plusieurs fois, failli fo*tre ta propre vie en l'air, je n'ai jamais douté qu'ils seraient heureux.

Je te souris en retour, emplie d'une douceur nostalgique, lorsque tu parles de comme rentrer à la maison.
Rappel que nous sommes l'un-e le passé de l'autre, en quelque sorte. Loin, si loin dans les années. Tu as été un de mes premiers contacts social à Poudlard. Les premiers émois, le premier amour, et tout ce qui a suivi. Expérience unique, sentiment de se retrouver face à tout ce que j'ai traversé lorsque tu es là. Sentiment, aussi, de retrouver tout ce qui m'a construite, ces choses auxquelles je m'accroche et qui font partie intégrante de moi.
Tu fais partie de moi.
Quand c'était difficile, j'ai voulu le nier. Comme si je voulais nier t'avoir connu.
Mais à présent, plus rien de tout cela.
Je suis simplement heureuse, heureuse à exploser, que tu sois là. Enfin. De retour. Heureuse que tu reviennes avec les enfants dans ton sillage. Parce qu'à l'instar de toi, ils font désormais, eux aussi, partie de mon histoire. Des êtres auxquels on s'attache, qu'on aime tendrement, qu'on aimerait pouvoir accompagner, sur toute leur ligne de vie.

Merci pour thermidor  

Tes mots résonnent
Font appel
Echo
Aux souvenirs
De ce mois, si lointain, tu n'étais pas là, incapacité à t'occuper de Tim, d'Enzo, ils étaient petits, minuscules, ils ont échoué à Thermidor.
Un mois
Loin de toi
Je crois qu'ils en ont un peu souffert, ils ont pleuré, ils t'ont appelé-e, il paraît qu'ils sont venus te rendre visite, parfois -Asclépius devait les y emmener.

Les images crépitent, en flash souvenirs.
Leur arrivée au chalet. Comment ils se sont creusé leur trou, entre peluches et animaux. Les repas, parfois agités par leur énergie débordante. Les pleurs au milieu de la nuit, les jeux au grand air, les soirées -rares- tranquilles.
Je me rappelle
Les avoir longuement regardés
Lorsqu'ils jouaient entre eux
Ou qu'ils dormaient
Ou qu'ils gambadaient dehors, étroitement surveillés, histoire que rien ne puisse leur arriver
Je me rappelle ce sentiment, m'être attachée
Ce n'était pas mes enfants et pourtant -presque comme s'ils l'étaient
Après tout, nous étions leur quotidien : du matin au soir, du soir au matin, entre les repas, les couches à changer, les berceuses, les cauchemars qu'il fallait calmer...
Avec eux, j'ai vu des enfants à Thermidor. Et je me suis dit que peut-être, être mère, c'est une belle chose.

Mais lorsqu'ils étaient là,
Asclépius aussi, était là.
Et maintenant, plus rien n'est pareil. Thermidor, tel que c'était avec Tim et Enzo, n'est plus le Thermidor d'aujourd'hui. Tout y est si vide. Si froid.

Les souvenirs affluent, refluent
Et une larme roule sans que je m'en aperçoive
Une larme qui déborde du coin de l'oeil, glisse sur la joue, bientôt suivie d'une autre
-où sont donc passés ces images heureuses d'autrefois ?

Je fais un pas vers toi, brise la distance de sécurité, prise dans mes émotions-souvenirs, la tristesse d'avoir perdu tant, tiraillée par la joie de t'avoir retrouvé-e,
Je brise la distance de sécurité et t'étreins doucement.
Dans une vague de bonheur mêlé de larmes.

-Thermidor, c'était chouette, je prononce dans un murmure, en resserrant ma prise autour de ton corps. De très beaux souvenirs. Qui ont imprégné le chalet. A jamais.

Je me tais un court instant, pose ma joue contre ton épaule.

-Les choses ont tellement changé, depuis.

Et je ne sais pas par où commencer.

Shae L. Keats
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Re: Une Ville Anglaise
Shae L. Keats, le  Mer 26 Déc - 17:09

Si tu savais combien.
Combien de fois là-bas. Nuits blanches à contempler le prafond, bercée par leur respiration. Combien de fois le sable de ma mémoire
à esquisser les contours de ton visage
de qui tu es.
Si tu savais combien
tu m'as manqué.

J'pensais pas me reposer autant sur l'autre. J'suis pas habituée à les sentir si proche, à les savoir tenant. J'donne sans arrêt des miettes de moi sans décrire le précis. Sans décrire le profond. Il faudrait je sais, il faudrait parler, délié, laisser la mémoire couler. Les mots passeraient. Les mots continueraient. La plaie s'ouvrirait une fois pour toute.
Parler des mots.
Des clefs jumelles.
Parler des responsabilités
incombées trop tôt.

Et surtout parler de lui, de son ombre qui plâne sur tout ce qui m'effleure. Comment comprendre qu'on ne mérite pas les pierres quand on nous a habituée au jet de roches.
Parler parler parler
et pourtant rien ne sortira jamais.
Le seul a avoir su
n'a que quelques os pour se repaître.
Le corps-combustible offert en patûre au déni.

J'vis de cendres, j'bâtis une nouvelle existence sur du vide, sans constance. Toujours se contenter du rien alors que j'voudrais leur offrir le tout. J'me perds dans le vide en préoccupation fultiles, j'ai toujours été ains. J'ai vu l'ombre sur tes yeux tu sais, à l'évocation de la villa-lumière.
J'suis pas dupe, Ashton m'a dit
J'vais pas pleurer la perte d'un homme qui a tenté maintes fois de me tuer.
Mais je sais qu'il t'importait, alors il m'importera aussi.

J'crois que si tu ne l'avais pas fait, j'aurais pris l'initiative.
La rareté de la proximité.
J'suis un peu surprise je t'avoue.
J'ai pas l'habitude de laisser quiconque d'autre que Enzo et Tim
s'approcher.
Et pourtant je rends l'étreinte, d'abord maladroite.
Puis de plus en plus forte.
Y a comme une chaleur à se laisser aller, j'entends ta voix et ma main se perd dans tes cheveux. Ton odeur, ta chaleur, j'sais pas comment j'ai fait tu sais, si loin, si longtemps.
J'sais pas ce qu'il s'est passé pour que je prenne une décision aussi radicale. Celle de ne laisser personne nous retrouver. Absence de confiance personnelle plus que pour les autres il me semble.

C'est étrange la pudeur.

J'comprends pas le besoin de ne dire les choses qu'à demi-mots. On devrait crier à la gueule des autres tout ce qu'on a leur dire, leur confier inquiétude, manque et besoin. Et pourtant les mots ne sortent pas, ils se transforment en absence et en regards. Ils se coincent et s'entassent jusque la réserve déborde, que les mots sortent trop vite, blessent, écorchent et courent à la perte de soi.
Et pourtant j'ai bien senti.


Quelle conne, j'suis au courant tu sais. Asclepius a disparu en même temps que moi,
J'vais pas le pleurer,
mais j'comprends pas qu'on puisse disparaître ainsi, sans laisser de traces
si ce n'est par choix comme je l'ai fait.
J'voulais protéger les gosses de moi
d'eux.
Des fantômes qui me traquaient sans cesse.

Je suis là. J'partirai plus.
Tim et Enzo non plus

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Re: Une Ville Anglaise
Kohane W. Underlinden, le  Dim 27 Jan - 22:48


Tes bras se referment sur moi. Partage d'étreinte et je me blottis doucement dans ces bras si longuement attendus.
Mes mains se nouent dans ton dos, et j'ai terriblement besoin de ce contact physique. Pour me prouver que tu es bien là, c'est toi, pour de vrai. Tu n'es pas fantôme, ni hallucination. Tu es de chair et d'os. Et tu es revenu-e. Tu es là. Une vérité inestimable.
Je sens ta main se perdre dans mes cheveux et j'ai envie que tout s'arrête à cet instant. Que le temps cesse de couler et que nous restions ainsi figé-es. Dans cette étreinte, c'est des années et des années d'histoire qui font la paix. C'est des miettes d'amour de jeunesse, d'amertume et de larmes, de méfiance, de tendresse, d'affection dissimulée, de rancoeur, de réconciliation. Des années de cheminement ensemble, plus ou moins côte à côte. Nous étions ami-es, amour, ennemi-es, nous étions tout et tu es tout à cet instant-là. Un univers à toi tout-e seul-e, univers que j'avais presque oublié après ton départ.
Tu sais, on a fait au mieux, Lïnwe et moi.
On s'est pris, main dans la main, pour continuer d'avancer, ne serait-ce que pour les Trois Balais. On s'est battus pour garder la tête haute. Il était là pour moi, j'étais là pour lui.
Ca a été compliqué.
Ca a été dur.
S'habituer à l'absence et au silence. A la non-présence des enfants.
Un peu, on a réussi à passer outre. A reformer une nouvelle équipe.
Mais maintenant, alors que je te sens contre moi, je me rends compte
A quel point tu as pu me manquer.
A quel point tu m'as maqué.

Tes mots sont rassurants.
Une caresse après une dure épreuve. Un réconfort après en avoir tant bavé. La promesse d'une stabilité, d'un retour vrai.
Stable, toi, je ne sais pas si tu l'as déjà été.
Mais présent-e, oui. Tu l'as toujours été. Jusqu'à ce mauvais jour.
Tu as toujours été là, même lorsque c'était tendu entre nous. J'ai mis longtemps à l'accepter et même l'apprécier, mais tu avais toujours un œil sur moi, lorsque tu étais aux Trois Balais. Comme je veillais sur toi de loin. Mais ça, on ne se le disait pas. Il fallait que ça reste discret parce qu'officiellement, on ne s'entendait plus.
Etait-ce hypocrite, cette rancoeur ?
Je ne pense pas ; je t'en voulais vraiment, très sincèrement. Je t'en voulais d'avoir dû te quitter alors que je t'aimais, je t'en voulais de ne pas avoir réussi à faire tenir la chose, je t'en voulais d'être si faible face à tes ombres, de t'être laissé-e bouffer par elles et d'avoir pris une vie humaine.
Tout en même temps, j'aurais voulu te protéger, en secret, veiller sur toi comme tu veillais sur moi. On a continué, ainsi.
Tu étais une présence à laquelle j'avais fini par m'habituer.
Puis à la fin
T'es devenue une absence.

Je respire ton odeur, la chaleur de ton corps, le contact de ton épiderme.
On va recommencer quelque chose, dis ? Le passé, tout est derrière. Voilà longtemps qu'on a arrêté de faire semblant -peut-être depuis le masque dans la cabane hurlante. Et si on repartait sur du vrai ?

-Je te crois, je prononce alors.

Puis je desserre un peu mon étreinte et me recule.
Pour te voir.
Tu as changé. Et pas tant que ça en même temps. Je t'aurais reconnu-e entre mille.

-Et maintenant ? C'est quoi, notre présent ?

Mon regard tombe, se détache de ton visage et observe nos pieds. Puis le petit être, les deux petits êtres, à tes côtés.

-On est quoi, maintenant ?

Je suis la marraine d'un de tes fils. C'est plutôt simple, ça. Pour les enfants, tout est très simple, de toutes les façons.
Mais toi
Et moi
On est quoi, maintenant ?
Face à face, à se regarder.
Je porte une main à ta joue, dans un geste tendre.

-Tu m'as manqué, tu sais.

Plus que je ne le dis. Plus que je ne saurais le dire.
Il y a eu tant de gouffre dans ma vie d'un seul mouvement. Et tu était un de ces gouffres. Dans lesquels j'ai eu si peur de tomber pour ne jamais réémerger.

-J'veux plus être seule. Jamais.

Ma voix finit par trembler sur ces mots. Cette peur qui me retourne chaque fois qu'elle se rappelle à moi.
La peur de l'abandon, perdre ses piliers, douloureuse expérience trop souvent vécue.

Soleya McLaughlin
Soleya McLaughlin
Serdaigle (DC)
Serdaigle (DC)
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Re: Une Ville Anglaise
Soleya McLaughlin, le  Lun 18 Mar - 12:49


Dis-moi ce que tu vois

Ft.
Alkanor Naoui


Sans réponse depuis près de deux mois, je pique le sujet

Ma lettre pour Alkanor avait dû arriver à bon port lorsque je vis ma chouette taper au carreau de mon dortoir. Un petit Miamhibou pour la récompenser et la boule de plume retournait sur son perchoir pour y faire un petit somme. En ce samedi matin, le soleil brillait à travers les carreaux. Une source légèrement chaude dans les dortoirs, annonçant un printemps qui voulait pointer le bout de son nez. C’était une journée parfaite pour partir en escapade dans une forêt, sans craindre l’arrivée d’un orage soudain. Allongé sur mon lit, tout habillait, tandis que mes camarades étaient descendus prendre leur petit-déjeuner, Baghera, mon nouveau lapin fraîchement acheté à la BAM, posé sur mon torse, je pensais à tout ce que je pourrais montrer à ma nouvelle amie. Je n’avais pas pour habitude d’emmener des personnes dans mes repères secrets. Cependant, Alkanor semblait avoir la même vision du monde. Nous personnifions la nature et, parfois, réduisions à de simples objets le genre humain. Une bien triste conclusion, mais cela nous permettait de voir les choses d’une manière positive.

Lorsque l’après-midi sonna, je me décidai à laisser tomber le devoir que j’étais en train de faire. Il était presque terminé et cette pause, je la méritai amplement. J’avais demandé à la jeune sorcière de me rejoindre aux grilles de l’école. J’ignorais si elle se doutait qu’elle allait transplaner, pour la première fois peut-être. Je ne comptais pas l’emmener bien loin. Nous resterions dans le pays, loin des sorciers, loin de la population en général juste nous, nos yeux pour observer et notre esprit pour rêver. Je voulais lui montrer que le monde réel pouvait avoir une beauté similaire à celle que l’on peut trouver dans les livres. Il suffisait juste de savoir la chercher.

Une veste noire sur les épaules et l’écharpe de ma maison autour du cou, j’étais prêt à partir pour cette petite excursion. Je ne le faisais pas uniquement pour lui faire découvrir cette partie de mon univers, je le faisais aussi pour moi, pour me changer les idées. Pour oublier que ma sœur était dans ce lit d’hôpital, sans bouger, sans se rendre compte que le temps avançait. Sans elle. Je pensais à cela chaque fois que j’entendais le son de l’aiguille de l’horloge. Il résonnait dans ma tête et me rappelait que chaque seconde était perdue pour elle. Je secouai la tête pour chasser cela de mon esprit. Je voulais rester positif aujourd’hui. Je me dirigeai alors vers la sortie, puis une fois dans le parc, je laissai le soleil caresser ma peau de sa douce chaleur. L’herbe était humide, mais des élèves y étaient tout de même installés. Un léger souffle de vent et les arbres s’agitaient doucement, se balancer en un rythme irrégulier. Arrivé au niveau des grilles, j’attendis patiemment l’arrivée de ma nouvelle amie.
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