Le départ avait été sonné.

J’haussais les sourcils, un grand sourire d’enfant content s’affichant sur mon visage en entendant le mot aeroport. Mais avant ça Pré-Au-Lard et  Magicobus. Je ne l’ai pris que de rare fois quand je ne pouvais pas encore transplaner, et c’était très bien comme ça ! Pourquoi il veut faire ça ? Il veut nous tuer ? J’hésite presque à lui demander si je peux transplaner… Ce que je ne fais pas, à regret. J’aurais vraiment du. Non mais comprenez, même assis sur une chaise je suis pas stable, alors dans ce truc… Si y’avais pas eu Violet, j’aurais transplané en plein milieu du trajet.

Ah l’aéroport. Très bien, parfait, niquel. J’ai plein de bleue mais pas grave, j’oublie immédiatement leur présence en m’installant dans l’avion. Je prends d’autorité une place près du hublot, tant pis pour ceux qui voulaient y aller. Bon sauf si Violet le veut évidemment… L’avion décolle, certains ont l’air… stressé ? Frigorifié ? Pétrifiés ! Voilà pétrifiés, c’est le mot. Ce qui est drôle c’est que les sorciers sont pétrifiés de prendre l’avion, et les moldu nous regardent bizarrement avec nos pyjamas. Une vielle m’a fait une réflexion, comme quoi j’étais trop vieux pour porter ça dans le hall du coup j’ai eu une réaction de vieux. J’lui ai tiré la langue. Mais bon j’m’en fiche. Moi je préfère me concentrer sur ce qu’il se passe dehors. J’aime trop, j’ai l’impression que mon cœur s’envole en même temps que l’Avion. Voyage au-dessus des nuages, jusqu’à ce que ceux-ci disparaissent pour nous laisser quelques secondes admirer les points lumineux sur le sol.

- On dirais que le ciel est sur terre..

Un murmure juste échappé. Je sais que c’est stupide mais ces petits rassemblements de lumière font briller mes yeux. Plus rien n’existe autour mon esprit part explorer le ciel, mon regard perdu lorsqu’on traverse la mer. La mer ? On va en France du coup ? Trop bien !

Je frétille d’impatience jusqu’à la fin du voyage. Ma voisine doit vraiment en avoir marre. Mais pas grave, ça ajouté au soulagement de prendre un bus normal j’suis juste trop content. Je ne sais pas où j’suis mais j’suis content. On arrive devant une auberge, c’est trop bien ! Je regarde Violet.

- Mais c’est vraiment trop cool ici !

Retour au prof qui nous fait un discours d’arrivée. Il présente comment va se passer le voyage et je suis encore plus content. Jusqu’aux questions. Les autres me devancent pour répondre sur les trucs le plus évidents, mais j’ai un manche dans ma carte ! Ou l’inverse je sais plus. Surtout après le regard d’Azaël, non mais il s’est vu lui ? Bref, j’ai une mère historienne. Donc forcément, et y’a un truc que les historiens ont en commun.

- Sinon il existe chez les moldu la datation au carbone quatorze. Je sais pas vraiment comment ça marche mais par exemple si on trouve un corps un peu vieux, on peut savoir de quand date la mort grâce à ça.

Je ferme ma bouche en espérant pas avoir dit de bêtises. Autant cette méthode est pas du tout utilisée en enquêtes mais tant pis. Au moins j’aurais utilisé ce que ma maman m’a appris. J’hésite à tendre un miroir à Azaël pour qu’il comprenne le visage de l’imbécilité mais me ravise. Après tout j’suis là pour m’amu… heu travailler. Oui voilà travailler.

LA Mutuel à pour tout le cours Elius & Eury

Un voyage, de plusieurs heures, avec un groupe d’élève, perspective qui ne m’enchantais guère. Je préférais nettement les zones cloitrées et confinées des salles de classe. Mes pas avaient suivi le mouvement, récupérant près de moi Elius, et son bazar, capturant sa main d’enfant pour qu’il ne s’égare pas pendant qu’il regardait le monde se colorer de couleurs inexistantes. Baigné dans l’insouciance du jeune âge, je lui enviais cette capacité complète à occulter ce qu’il se passait autour de lui. Le bruit, les vagues humaines, le changement de décor, de mode de transport, rien ne le décollait sa prunelle de son jouet, lui offrant un horizon plus féérique et lumineux qu’il ne l’était vraiment.

Complexe manœuvre que devoir lui signifier que des marches ou des escaliers se trouvait en travers de ce que ses pas foulaient. Fort heureusement nous avions réussi à rejoindre l’aéroport moldu sans encombre, malgré l’oubli de la besace du gamin dans le magicobus , me forçant à le confier à Eurydice du temps que je récupère ma tête et ses affaires... Halls gris, sièges en plastique, couloirs étriqués, tant de choses inutiles capables de devenir point de collision pour le brun et sa bulle multicolore. J’ignorais comment j’avais fait pour ne rien échapper en route, ni lui, ni nos sacs, mais d’un soupir de soulagement et de quelques consignes rapides, nous avions enfin pu nous assoir dans l’avion. La version un peu archaïque mais plus agréable de la poudre de cheminette. Enfin je l’espérais.

Tout ce que je connaissais de ce type de transport provenait des dire de Lucy, généralement toujours enthousiaste de ses voyages, pour ma part, j’hésitais un peu. Impossible d’occulter une vrille à l’estomac caractéristique des prémices de l’appréhension, je m’étais concentré sur le petit serpentard, espérant que ça puisse m’occuper l’esprit. A rester collé contre son kaléidoscope, il allait se priver de la vue du ciel s’offrant à lui. D’un léger mouvement de mon doigt, sa vision se trouva face au hublot alors que je l’invitais d’un chuchotis à regarder ce qui allait se passer.
Le trajet n’avait pas été long, juste de quoi me donner brièvement la nausée au décollage, de faire disparaitre le tarmac sous quelques nuages et enfin sous des ténèbres dépourvu d’étoiles, nourrissant l’ennui de mon petit voisin. Quelques caresses maternelles dans ses cheveux ébènes, lui assurant de quelques sourires que nous arriverions bientôt, l’enfant se laissait finalement porter par le temps qui passait trouvant de l’intérêt dans quelques discussions environnantes. Incapable de l’imiter, j’avais sorti un livre attendant que les secousses de l’atterrissage me retournent l’estomac et me force à reposer mon attention sur le gamin franchement pas assis correctement sur son siège.

Changement de décor, la France nous accueillait sous la même fraicheur que celle de Londres, nous offrant de nous entasser dans un bus tout simple, à la vitesse discutable. Le premier année installé sur un des sièges, j’avais rejoint ma brune qui m’avait gardé une place à côté d’elle, dos au gamin. J’ignorais de combien de temps était le trajet, ou encore de la vision que nous offrait les grandes baies vitrées, ayant fini par m’assoupir sous le ronronnement du moteur.  La présence d’Eurydice suffisait amplement à me rassurer quelques que fusse la situation, elle avait pris soin de m’assurer qu’elle gardait un œil sur le petit Vert, me forçant presque à un repos nécessaire et salvateur. Sa voix chaleureuse avait murmuré quelques mots, m’invitant finalement à un éveil obligatoire. Le regard ensommeillé, le sourire enfantin collé sur les lèvres, j’avais juste acquiescé d’un signe de tête, baillant sans vergogne avant de réveiller Elius à mon tour.

Continuer ce semblant de nuit m’aurait nettement plus inspirée que devoir rassembler mes idées. Refagoter le gosse, alors qu’il était capable de le faire lui-même, lui proposer ma main alors que de toute évidence nous étions déjà arrivé, et nous trainer tous les deux vers le reste du groupe, à côté d’Eurydice, sur qui je posais machinalement la tête sur l’épaule en observant les lieux.

De l’herbe.. on était où ? en pleine campagne ? auberge aux pierres apparente, petit parterre de fleur. Ca faisait très ancien et très chaleureux à la fois, pourtant pas très dépaysant, beaucoup de bed and breakfast avait ce genre de caractéristique également. Au loin, un grillon nocturne semblait chanté la sérénade à un congénère. Machinalement je cherchais la provenance du son, mes yeux glissant sur une foret verdoyante en contre-bas. Ca faisait vraiment vacances. Très agréable, il serait complexe de se croire en cours. Mais Mr. Lefebvre pris la parole commencant à poser des questions. Franchement à cette heure-ci la seule question aurait du être « voulez-vous aller dormir ? »..

Certains répondaient déjà aux questions de l’enseignant. Mal à la tête, ou flemme, trop de temps de trajet à mon gout, je me contentais d’écouter les réponses des autres, opinant de la tête à l’histoire de pouvoir retracer le dernier sort effectué par une baguette, ou aux traces de magies résiduelles. J’avais levé le nez à la remarque de ma Verte sur le mensonge, j’avais lu un truc dans un bouquin moldu, ah voilà détecteur de mensonge, le petit bleu venait de me couper l’herbe sur les pieds, et m’empêchais ma seule participation possible avec un cerveau ensommeillé. Quoi que si on retranscrivait l’appareil moldu en version sorcière ça se résumait à une potion.

«  Du coup, si on se dit que le détecteur de mensonge sert à rien, nous on a le véritaserum, efficace parait-il »

Après j’en savais rien, jamais testé..

Gonna take you for a ride on a big jet plane

Le cours commençait, enfin la sortie scolaire. Le prof débordait d’enthousiasme, Galway lui trouvait un coté attachant. Il mettait toujours un peu en doute sa capacité à gérer une classe, mais la suite le fit mentir, car le début du voyage se passa sans incident. Galway eut très peur quand il sut qu’ils allaient prendre l’avion, pas de l’avion lui-même, il l’avait déjà pris plusieurs fois pour se rendre de la petite île à la grande, et inversement. Mais du fait que 20 sorciers allaient voyager en avion, dont certains étaient très doué pour s’attirer des ennuis et avaient une méconnaissance inquiétante des règles de sécurité qu’il pouvait y avoir à bord.

Mais tout se passa bien, et il se détendit rapidement, profitant du voyage. Planer au dessus des nuages avait quelque chose d’apaisant, très différent du vol sur balai qui donnait vraiment la sensation de liberté que pouvaient avoir les oiseaux. Ce vol là était beaucoup plus calme, il aurait aimé pouvoir profité de la vue mais il n’était pas assis à la bonne place. Bien mieux que le Magicobus, certains trouvaient ce moyen de transport rigolo mais lui détestait être secoué dans tout les sens. Arrivé en France, lors de la dernière partie du voyage il commença à trouver le temps long et regretta de ne pas avoir amené des devoirs à faire ou quelque chose pour réviser.

Il ne put profiter de la vue qu’à la lueur des phares du bus et ils s’engouffraient peu à peu dans la campagne française qui ne manquait pas de charme du peu qu’il pouvait voir, il fallait l’admettre. Le climat et les paysages étaient très différents de ceux qu’ils avaient dans les îles britanniques. Ils arrivèrent finalement à destination et un petit chemin en pierre les mena vers un village avec des maisons faites de la même matière.

Il n’avait pas l’habitude de voir des murs aux pierres apparentes comme ici. En Irlande les maisons traditionnelles étaient bien en pierre, mais les murs étaient blanchis à la chaux. Et, un peu comme dans tout les pays développés, le ciment et les briques avaient pris le pas, la particularité de l’Irlande étant les façades très colorées de certaines maisons. Il trouvait ces maisons françaises plutôt jolies. L’une d’entre elles était l’auberge dans laquelle ils allaient loger, au moins pour la nuit.

Le professeur prit la parole, le cours semblait porter sur les différences entre sorciers et moldus et le premier thème abordé était celui des techniques d’enquête. Galway écouta ses camarades répondre aux questions posées par le professeur, préférant se concentrer la deuxième question, qui l’inspirait le plus.

-Je ne pense pas que les moldus soient plus désavantagés que les sorciers lorsqu’il s’agit de résoudre une enquête. Certes les sorciers peuvent utiliser la magie pour résoudre les enquêtes, mais il ne faut pas oublier que les personnes sur lesquelles on enquête peuvent l’utiliser aussi. La legilimancie est très efficace, jusqu’à ce que l’on tombe sur quelqu’un qui maîtrise l’occlumancie. Et je suis sûr qu’il existe un moyen de contrer les effets du Veratiserum ou de la remontée des sortilèges. Mais l’inverse est vrai aussi, si les criminels arrivent à mettre au point une nouvelle technique totalement infaillible pour effacer les traces de leur crime, je pense qu’elle ne restera infaillible que pour un temps, plus ou moins long. Tout est une question d’équilibre. Chez les moldus c’est pareil, ils utilisent beaucoup les technologies, à la fois pour enquêter et pour commettre des crimes, communiquer, s’informer, espionner, voler de l’argent ou des informations. La fiabilité de l’enquête dépend du degrés de maîtrise de ces technologie par les deux camps. Ce qui serait plus intéressant, c’est si un moldu enquêtait sur un sorcier. Le sorcier aurait l’avantage je pense, mais c’est pas sûr du tout étant donné que la plupart connaissent très peu les technologies moldues qui pourraient donc s’avérer très efficaces contre eux.

L'homme avec un crapaud sur la tête avait résumé leurs idées, et leur enseignant avait conclut une amorce intrigante "
Le gong final achève la partie théorique. Vous avez entre vos mains les bases du cours. Mais rien de mieux que la pratique pour visualiser hum ?"
Ils étaient ensuite allés se coucher dans les lits blancs et moelleux que Kalén avait imaginé en arrivant et c'était avec plaisir qu'elle s'était effondrée dans ses draps pour une bonne nuit de sommeil.


Le lendemain matin, ce fut dur pour la petite blairelle d'émerger. Elle se retourna dans son lit, tentant d'échapper à la lumière du jour qui filtrait à travers les rideaux, mais ce fut vain.
Elle se leva alors en grommelant et tenta de trouver un uniforme propre dans son sac de cours. Elle ne savait pas si, dans ce cadre-là, ils avaient le droit de porter autre chose que les robes sombres de l'école. Mais peu lui importait, ces vêtements-ci lui convenaient parfaitement, et elle enfila sa robe à écusson jaune avec plaisir.
Elle alla ensuite petit déjeuner, puis remonta faire sa toilette. Heureusement que Mr Lefebvre leur avait donné rendez-vous à 10h, car le voyage l'avait épuisé, et elle avait apprécié pouvoir dormir un peu plus tard que d'habitude.

Lorsqu'elle fut fin prête, ses boucles brunes encore humides de sa douche tombant mollement sur ses épaules, elle descendit dans le séjour.
Leur enseignant était déjà là, attendant ses élèves. Lorsque tous - du moins c'est ce qu'elle pensait - furent arrivés, le professeur prit la parole et leur annonça la couleur du cours.

Kalén écouta attentivement, et prit même une plume et un parchemin pour noter toutes les informations de l'enquête qu'ils étaient sur le point de commencer. Elle était aux anges. Depuis qu'elle avait commencé à aider les Aurors, Kalén ne rêvait que d'une chose : enquêter pour leur compte. Et voilà que le cours d'Etude des Moldus lui offrait un entrainement parfait.

Lorsqu'elle eut tout écrit et réfléchit à la situation, elle leva la main et prit la parole.


"Je vais commencer par poser une question à Mme Delaure - elle se tourna vers Miss Shields et la sonda de son regard bleu. Pouvez-vous me dire ce que vous avez fait lorsque vous êtes montée à l'étage durant la soirée ?"

Elle se tourna ensuite vers son enseignant tout vêtu de rose, plongeant son regard dans ses yeux vairons, tentant de déceler le moindre signe qui la mettrait sur une piste quelconque.

"Et vous Mr Ganier, pouvez-vous m'expliquer la raison de votre dispute avec Mme Costa ?"

Kalén jubilait. Rien n'aurait pu lui faire plus plaisir qu'un exercice de ce genre. Mais elle ne laissa rien paraitre de son excitation et se prêta au jeu, affichant un air impassible, la plume à la main.

Castielle s'était endormie comme une souche. Le voyage avait été épuisant ! En les heures de transports et ses efforts pour rassurer Osvald, elle était complètement éreintée. Dès que sa tête avait touché l'oreiller elle s'était laissée emporter au pays du sommeil sans rêves, sans même s'être changée avant.
Le réveil fut difficile. Elle éprouvait des engourdissements dans tout ses membres et avait la bouche pâteuse. Castielle entra dans la salle de bain au moment où une brune en ressortait et elle se prélassa un moment sous le jet d'eau chaude qu'elle refroidissait petit à petit. Avant elle avait l'habitude des douches froides, maintenant elle avait plus de mal, à croire que le luxe du château l'avait ramollie !

À 10h, le ventre plein et la mine totalement réveillée elle écouta les consignes du professeur. Franchement, on aurait dû parier sur le sujet du cours, "Cluedo grandeur nature" n'aurait même pas figuré sur sa liste des possibilités envisageables ! L'Américaine trouva ça très amusant mais un rapide coup d’œil circulaire sur l'assemblée refroidit son enthousiasme : ils étaient nombreux. Ça allait parler fort, se marcher dessus, et tout le tralala. En plus en comptant l'esprit de compétition de certain, ça prévoyait des journées et des nuits paisibles !

La brune qu'elle avait aperçue ce matin prit la parole en première. Elle était tellement prise au jeu que Castiell ne put s'empêcher de sourire un peu en la regardant poser ses questions, les yeux pétillants. Questions classiques, mais il faut bien commencer quelque part. Le  garçon qui lui emboîta le pas dans cette mise en scène d’interrogatoire, lui, posa des questions plus subtiles et plus précises.

- Et sinon quelqu'un peut nous dire si la statue était assurée, et à combien ?
Les escroqueries à l'assurance sur des objets de valeur comme ça sont plus courants qu'on ne le pense. Elle aurait bien posé une seconde question, plus traditionnelle, histoire de revenir sur les sentiers battus après en être sortie si brusquement d'entrée de jeu, mais elle préféra observer et laisser ça aux autres.

hrp : Théo:

LA d'Elhiya

L'heure était tardive et les réponses s'enchaînaient docilement. Pourquoi fallait-il s'attarder sur les moldus ? Eurydice oubliait parfois le cours qu'elle suivait, observant plus en détail le professeur et ses acolytes, leurs comportements. Cela se révélait une montagne de richesse, d'attitudes peut être étranges mais si fascinantes ainsi que des petites mimiques qui n'appartenaient qu'à eux.

Après la fastidieuse partie théorique, il fallut traîner sa carcasse jusqu'à l'étage où joyeusement Monsieur Lefebvre avait décidé de les rassembler en portée de chiots dans la même chambre avec des couchettes ça et là. Eurydice bien évidemment n'avait pas pu fermer l’œil de la nuit, par peur de se mettre à hurler à cause de ses cauchemars. Il y avait bien trop de monde pour qu'elle s'abaisse à l'humiliation la plus certaine. Elle s'était installée près du lit d'Elhiya par réflexe et avait murmuré un « Bonne nuit Elia' » d'une voix douce. Elle espérait que la blondinette s'endorme facilement. Elle avait déjà prévu que Morphée veillerait sur ses rêves à défaut de s'unir aux siens.
La britannique aurait voulu lui subtiliser une seule goutte de sa fraîcheur au milieu de la tempête de ses tourments. Elle avait alors soupiré tout en caressant une dernière fois, assez discrètement les cheveux de la blonde.

Le lendemain matin, la brune vit l'aurore poindre avec ces lueurs roses. Elle essaya de s'enrouler dans ses draps. Ses orteils s'agitaient pour se réchauffer. Elle était glacée, sûrement à cause du manque de sommeil. La journée allait être très longue. L'Anglaise étouffa un bâillement et s'étira comme un chat, cambrant son dos vers l'avant. Elle était réduite à l'état de petite boule sur l'oreiller, ses cheveux tout ébouriffés sur l'oreiller.  

Il était l'heure d'y aller. Elle se devait d'être pimpante (ou presque) et investie. Le décor était parfait.
Tout en se levant, elle prit des vitamines de son sac. Pas sûre que cela soit d'une aide phénoménal mais il suffit d'y croire non ? Elle ne voulait pas sombrer dans un petit coma avant la fin de la journée.

Monsieur lapin déroula le nœud de l'intrigue auxquels les charmants élèves allaient participer. Ses épaules étaient légèrement tendus mais elle s'intima de ne pas bouger, de ne pas montrer sa fatigue et son irritation. La trame portée sur un vol. C'était l'un des délits les plus communs dans le monde moldu. Cela pullulait aux informations télévisées et dans les journaux. Elle trottina vers sa première cible. Elle finit par se diriger par le plus évident pour l'évincer plus facilement :

« Bonjour, Mr Feyr, j'aimerais vous poser deux petites questions concernant l'affaire. Que collectionnez-vous comme type d'objets ?

saviez-vous que madame Costa avait une statue de jade en sa possession ? » ajouta t-elle après une pause pour lui laisser le temps de réfléchir.
Allait-il mentir ?

Je restais bouchée bée devant l'exubérance de Mr Lefebvre ; un "YATAAAA" plus tard, nous étions en route. J'attrapais la main d'Ulysse dans la mienne, contact rassurant pour sauter le genre de pas que je n'aimais pas trop sauter... Direction Pré-Au-Lard pour prendre le Magicobus. C'était pas dans mes habitudes, mais au moins je savais à quoi m'attendre, pas comme d'autres visiblement !
Je me cramponnais au bras de mon Lion quand ça secouait trop... ce qui revient à dire : durant toute la durée du trajet. Souriant parfois en apercevant certaines têtes déconcertées...

L'étape suivante était un peu plus obscure, et je ne reconnaissais pas tout de suite les lieux. Ça ressemblait à une gare, mais rien n'indiquait la présence de train... C'est en apercevant des brochures et affiches que je comprenais où nous étions ; un aéroport. On allait... prendre l'avion ?! Grande première pour moi et l'appréhension montait encore d'un cran. J'observais les inconnus passer, les attroupements se faire, des gens partaient, d'autres arrivaient. L'attente était longue ; faiblesse du système moldu, tout parait prendre un temps fou de leur côté. Enregistrement des passagers, attente, enregistrement des bagages, attente, passer les étapes de sécurité, attente, et au moment de l'embarquement : attente... Le temps de bien cogiter en somme. Et c'est ce que je faisais. J'étais fébrile en montant, les uns derrière les autres. C'était beaucoup plus petit que dans mon imagination et ce n'était pas pour me rassurer. Mes doigts serrais la main d'Ulysse. Nos places étaient attribuées et par chance, je me retrouvais à côté de ce dernier !

Tout le monde était installé et l'attente revenait me tordre l'estomac... Des femmes en uniforme passaient entre les sièges, puis elles firent démonstration des conduites à tenir en cas de problème. Je devenais livide. Par chance, j'avais ma baguette avec moi, et je me faisais mon propre scénario à base de protego et de transplanage histoire de me rassurer. Une fois fait, un grondement sourd indiqua que l'appareil était bel et bien prêt à décoller. Voler sur un balai, c'est une chose, dans une boite bourrée de technologie moldue, s'en est un autre... Qui a décidé que ça fonctionnait d'ailleurs ?! La magie, c'est concret, les sorts existent et ils fonctionnent toujours de la même façon une fois qu'on sait en user ; action=réaction. Comment faire confiance à une machine ?! Les choses physiques sont soumises à des facteurs extérieurs qu'on ne contrôle pas. C'était terrifiant...

Heureusement, à côté de moi, le Rouge et Or était enthousiaste, chassant sans le vouloir mes pensées envahissantes. Une poussée plaqua mon dos au siège et je nous sentis partir à la verticale. Je devais me retenir franchement pour ne pas agir. Pour quoi d'ailleurs ? Transplaner d'un avion moldu ? Respirer. Je devais juste respirer.

Une fois l'appareil stabilisé, la sensation -enfin, l'absence de sensation en fait- n'étais pas désagréable. Je regardais les autres élèves autour et lançait un petit sourire à Lorelaï. Elle semblait... émue.

«On dirais que le ciel est sur terre..», à ces mots de mon Gryffon, je me penche pour apercevoir l'obscurité au dehors, de vagues lueurs sous nos pieds... C'était assez magique en effet. Je pose ma tête sur son épaule et il dépose un baiser dans mes cheveux. Je ferme les yeux et pose ma main sur la sienne. Finalement j'aime bien ce moyen de transport, c'est agréable d'avoir un peu de temps devant soi.

Un peu de temps avant l’atterrissage ; secousses encore plus forte qu'au décollage, pensée irrationnelle qu'on pourrait tomber... Le contact avec le sol est brutal et certaines personnes poussent un gémissement impressionné. Tout se calme, tout va bien et les gens... applaudissent ?! Bon, soit, suivons le mouvement. Je lance un regard interloqué à Ulysse alors que je tapes dans mes mains, sans enthousiasme. C'était la première fois que ce moldu conduisait un avion ? C'est si rare que ça se passe si bien ?! Par Merlin, le retour va être coton...

Sortie de l'avion, les jambes engourdies et un creux dans l'estomac. Direction le bus, moldu cette fois ! Comme toujours, attendre pour récupérer ses bagages, attendre pour monter dans le véhicule, et prendre la route... Toute cette place aux tergiversations et hésitations, comment font les moldus pour ne pas tous être des anxieux chronique ?! Ou alors, peut-être le sont-ils... Les paysages défilent, peu de verdure, des rochers, des étendues de vigne rouge. C'est très beau, vraiment différent de ce que je connais. Il faudrait que je pense à croquer tout ça... La flore a l'air si particulière !

Arrivée de nuit, devant une superbe bâtisse de pierres claires, au milieu de la campagne. L'excitation du Gryffon est contagieuse et je lui rend son regard ;
«C'est carrément trop cool !!», j'affiche un grand sourire en récupérant mon sac et en suivant la file qui entre dans l'auberge. L'intérieur est typique, chaleureux, ça sent comme dans un endroit qui vit. J'ai presque l'impression d'être chez Maman et Papa, c'est réconfortant. Et je ne suis pas la seule à être heureuse d'être là visiblement ; notre professeur avait gardé son exaltation du début à la fin, et encore maintenant. Il présenta sa classe -nous- aux trois têtes plus ou moins connues qui étaient déjà sur les lieux. Tout le monde pris place autour d'une table, et ce dernier sur... les genoux d'un autre adulte. Bon, soit...

La question posée portait sur les enquêtes criminelles chez les moldus. J'étais larguée et me contentait d'écouter les différentes participations et les réponses des professeurs. Des souvenirs de discussions avec ma sœur remontaient, mais j'étais trop peu sûre de moi pour oser tenter ma chance... Beaucoup d'entre nous ont l'air rincés. La retombée de l'excitation doit y être pour quelque chose, et je fais partie de ceux là. La conclusion donnée, nous étions invités à rejoindre nos chambres, séparées, évidemment... J'embrassais rapidement, non sans un soupir et un petit air désolé, mon Lion.
Ça faisait un bout de temps que je n'étais pas tombée de sommeil si rapidement...


Le réveil fut assez déstabilisant, de ceux dont on s'attend à se réveiller dans son lit habituel et... non. Le rendez-vous était donné pour 10h, largement le temps de se préparer tranquillement et de prendre un bon petit déjeuner. J'avais observé Ulysse dévorer littéralement le sien, avec un sourire attendrit. Ou niais.
Encore un regard vers ma collègue bleue (Lorelaï), qui avait fait de drôles de sons durant la nuit. Pas de quoi déranger mon sommeil, mais cette fille devait avoir de ces choses dans la tête...

Une fois tous réunis, Mr Lefebvre leur donna la consigne de l'exercice suivant. Il fallait résoudre une énigme grandeur nature... L'idée de devoir aller parler aux différents faux protagonistes ne m'enchantait pas plus que ça mais je prenais une grande inspiration et je suivais le mouvement. Je me tournait vers le grand et mince, qui avait été le siège de notre prof la veille au soir, déjà interrogé par le petit orvet (Elius) ;
«Hum, Mr Reeves, combien de temps êtes vous rester dehors pour fumer ?», me tournant ensuite vers la vraie fausse Mme Delaure ; «Et vous, Mme Delaure, en plus de vos liens avec Mr Garnier, quels sont ceux que vous avez avec la victime du vol..?», je les observais, les yeux plissés, prête à noter... Je me prenais finalement plus au jeu que ce que j'aurais imaginé.


(Désolée pour le retard :/, j'espère que je n'ai pas fais de boulettes niveau cohérence. LA Ulysse et Lorelaï ! )

Une nuit, débutée du un baiser.

Vous dire que dormir a été chose aisée serait vous mentir car… Non j’déconne, j’suis tombé comme une masse. J’suis passé de debout, à allongé, et d’allongé au mode comas. Heureusement que j’étais déjà en pyjamas. Du coup quand je me suis levé j’me sentais bien.  

Une bonne douche, préparation et je m’habillais en décontracté le temps de prendre le déjeuner. Pourquoi ? Parce que je suis tellement doué que j’pourrais m’en reverser de partout, bref, j’évite de gâcher une tenue correcte quoi. Bon au final, rien de renversé et j’avais même le temps d’aller me mettre un sweat et un pantalon noire avant de redescendre pour le début du cours.

Un bonjour à violet lorsque je viens l'embrasser, le tout accompagné d’un sourire. Pas le temps de faire plus les cours commençait. Une situation, une enquête. Génial !

J’écoute les informations, mais une manquait. Une énorme information manquait. Une information qu’il allait falloir que je contourne le plus subtilement possible. Les suspects, ce sont des moldu, ou des sorciers ? Non parce que ça change tout. Bon. Bon. Bon.

Je regarde les uns et les autres partir interroger les gens, sur des questions plus ou moins subtile. Plus ou moins logique aussi. J’écoutais particulièrement la réponse de Mr Feyr à la Serpentarde très, très, très proche d’Elhiya. Puis je constate que les soupçons se tournent plus vers Mme Delaure et Mr Garnier. Logique en même temps, le truc est présenté pour.

Mais ça me chafouine quand même. Si Mme Delaure est montée à l’étage, et si elle est la voleuse, alors elle a procédé de manière moldu. Enfin je pense.

- Mme Delaure, si je vais fouiller maintenant dans votre chambre, est-ce que j’y trouverais des gants ?

Ok à priorit ma question n’a pas trop de sens m’enfin. Je fais ce que peux hein. Du coup je me tourne vers notre fumeur en herbe. Je part du principe qu’on ne sait pas s’ils sont moldu ou pas.

- Mr Reeves, votre cigarette était-elle la seule baguette que vous aviez sur vous lorsque vous êtes partis fumer ?

Oui. La subtilité. Magnifique, génial vraiment. Mais bon normalement un Moldu devrais penser à un truc genre de l’herbe ou quoi. Ou juste me prendre pour un fou. Un sorcier comprendra. Je crois. Ou pas. On s’en fiche. Le tout est de savoir s’il n’a pas lancé un Wingardium Leviosa ou un Accio, depuis dehors.