Lieux sombres de Godric's Hollow

Celui qui joue l'ignorant continue de m'agacer encore et encore. L'ambiance entre lui et moi est complètement glacial. On se croirait encore dehors. C'est comme s'il chercher à plomber l'ambiance entre lui et moi alors qu'il n'y a pas lieu d'en arriver là. On s'est donné rendez-vous pour faire des tatouages, pas pour se chamailler. On est adulte non ? Ou presque en tout cas. Le jeune sorcier semble chercher quelque chose dans son sac. Il est enfin décidé à se mettre au travail ? Il sort des croquis qu'il a probablement réalisés lui-même. Honnêtement, ils sont réussis. Même si je ne l'aime pas, je reconnais qu'il fait du bon travail. J'espère que ça sera pareille sur la peau. Je le vois même sourire à la vue d'un Phénix, mais je ne sais pas encore pourquoi. A mon avis, pour éviter tout problème, je vais devoir parler le moins possible. Comme ça, il pourra se comporter normalement.

- Tu le veux où ton machin ? Ton mec l’a voulu sur le dos, lui. Donc, toi, tu veux quel emplacement ?

Hm... Je n'avais pas encore vraiment décidé de l'endroit où je le voulais. J'y avais déjà pensé quand même, ce qui semble assez logique. Je ne vais pas lui dire de le faire où il veut, il serait capable de choisir les endroits où ça fait le plus mal. Comme si faire souffrir les gens était sa spécialité, que ce soit par son attitude ou par le geste. Je ne m'attendais pas à ce qu'il change de comportement depuis la rencontre avec Elly. Même à ce moment-là, il était bizarre. Je réfléchi à toute vitesse pour lui dire où je veux les tatouages. Je regarde vite fait les parties de mon corps avant de lui dire :

- Comme il y en a trois, j'en veux un sur l'épaule gauche, un sur l'avant-bras gauche et le dernier sur l'avant-bras droit. Comme la taille est sûrement différente, je te laisse juger lequel ira mieux à tel endroit. C'toi l'expert après tout.

Peut-être que si je flatte un peu son ego il sera de meilleure humeur. Puis, je suis sûr qu'il ne sera pas contre que je lui paye plus si mes tatouages sont réussis. Sinon, c'est un abruti de première classe. Pourtant, il n'a pas l'air comme ça, bien au contraire. J'suis sûr qu'il peut être sympa quand il veut. Je l'observe faire les 100 pas dans la salle où nous nous trouvons. Il s'ennuie déjà. Il n'a pas intérêt à bâcler le travail, sinon, je l'attaquerait au risque de perdre face à lui. J'ai hâte de voir le résultat pour montrer tout ça à mon copain. J'ai aussi hâte de voir les siens. D'ailleurs, on aurait pu les faire ensemble quand on y réfléchi. Mais nos emplois du temps respectifs ne le permettait pas je crois.

We create our own fate

Every human being is a puzzle of need.
You must become the missing piece.

La bonne blague avec lui, c’est qu’il ne manque pas d’air. Il a cette façon insupportable d’incarner tout ce que je déteste. Cette façon audacieuse de me tenir tête, je déteste ça, enfin… Surtout quand c’est démontrer avec une telle férocité. À petites doses, ça ne me dérange pas, mais quand il le fait de cette manière, trop insistante, j’implose littéralement. Je bouille de l’intérieur au point de vouloir lui rendre la monnaie de sa pièce. Et dans cette pièce, je me sens à l’étroit. Je me demande encore pourquoi j’ai accepté de venir, car j’aurais pu refuser de le tatouer. Je supposes que j’avais envie de voir à sa tête, s’il a déjà découvert que son p’tit copain est marqué comme un « animal destiné à l’abattoir ». Ce symbole de l’Ordre du Phénix, collé à sa nuque me fait bien rire. Je le vois mal parmi les Ombres, il se ferait manger tout cru, de toute manière. Je me dis qu’il n’a même pas l’ombre d’une prestance valable, pour être auprès d’eux. J’admets avoir été responsable de sa descente aux Enfers, je l’ai éloigné de moi pour ne pas l’avoir dans les pattes et je le livre à l’ennemi avec une telle ferveur que j’espère bien qu’il va se faire happer tout cru aussi. Qu’on me dit coupable, j’approuverais mon acte, parce qu’il le mérite. Et si ne personne ne fait rien, moi, je ne me suis pas gêné pour le faire. Puis, je repose mon regard sur le Gugusse dans la pièce. Lui aussi, je pourrais lui imposer ma façon de penser sur sa peau, le marquer comme une carte au trésor, le transformer en plan de la ville ou bien pire encore. Je pourrais faire ce que je veux de lui, puisqu’il est à ma merci. Je suis un prédateur et il n’est rien d’autres que ma proie. Enfin, tout ceci ne sont que mes pensées, pendant que je le laisse divaguer un peu. Je le laisse même miroiter un peu lorsqu’il me décrit les emplacements de ses tatouages. Il a le mérite de ne pas faire les choses à moitié, lui, au moins.

« Déshabille-toi, alors. Enfin, retire ton pull, j’ai pas envie d’voir des horreurs, ce soir... »

Dis-je en affichant un sourire en coin sur mes lèvres, avec un air de « manges-toi ça, c’est offert par la maison », sur les bords. Qu’importe comment il réagira, je compte bien lui montrer que je ne suis pas un cadeau quand j’n’apprécie pas la personne. Dire que je pourrais lui faire croire que je n’ai rien écouter, encore, mais la blague serait réchauffée. Alors, je me la joue autrement puisque je finis par attraper ma baguette tout en déposant les croquis à côté de moi. Les trois en question, puisque le symbole de l’ODP n’est pas sur cette feuille et que je ne compte même pas lui montrer non plus.

CODAGE PAR AMATIS

Plus je passe de temps avec le jeune homme, plus j'ai envie de lui faire voir que je ne me laisse pas marcher sur les pieds comme ça. S'il a réussi avec mon copain, ça ne marchera certainement pas avec moi. Je ne suis pas quelqu'un de très caractériel, à mon grand regret, mais suffisamment pour montrer que je n'aime pas me faire diriger comme un vulgaire pantin. J'espère qu'il l'aura comprit. Et s'il a l'audace de recommencer à être autoritaire avec moi, il comprendra vite que je sais exercer mes talents de sorciers. Certes, bien moins que lui. Je ne suis pas stupide après tout. Même s'il pense le contraire. C'est peut-être bête et paradoxal, mais son petit côté pénible ne me laisse pas si indifférent que ça. Mais je ne dois pas le montrer et j'espère qu'il ne se rend compte de rien. Enfin, c'est pas pour autant que je ferai tout pour rester près de lui. J'ai autre chose à faire et mon homme me manque quand même beaucoup.

- Déshabille-toi, alors. Enfin, retire ton pull, j’ai pas envie d’voir des horreurs, ce soir...

Je le vois afficher un sourire. Il m'agace, mais son humour noir me fait presque rire. On dirait qu'il a bouffé un clown avant de venir. Ou bien c'est sa façon d'être à chaque fois quand il n'aime pas quelqu'un. Ce n'est pas impossible après tout. J'espère qu'il fera du bon travail. Je ne saurai dire pourquoi, mais je sais qu'il ne fera rien de mal. J'en suis quasiment convaincu. Je retire alors mon pull et mon t-shirt. Au moins, il n'a que l'embarras du choix pour me tatouer. Je laisse apparaître un torse presque bien musclé, mais pas assez à mon goût. Poudlard devrait investir dans du matériel. Le Quidditch, c'est cool, mais c'est le seul sport qu'on peut faire ici... C'est un peu bête. Mais bon...

- Oulala, c'est drôle tout ça..., dis-je en essayant de garder mon sérieux. Même si tu ne m'aimes pas, parce que je le sais, tu n'es pas obligé d'être désagréable. Alors au lieu de faire le pitre, fais ton travail, comme ça tu seras vite débarrasser de moi. A moins que ce ne soit pas ce que tu souhaites. Mais j'en doute fortement.

J'affiche un sourire satisfait. Je sais qu'il ne peut pas me voir en peinture, autant qu'il hait mon copain. Le contexte n'est que marrant pour le coup. Sa réaction face à ce que je viens de dire promet d'être plutôt hilarante. Enfin, j'espère. Je dois presque le dégoûter de moi. Peut-être qu'il comprendra qu'être un minimum agréable avec autrui c'est pas mal non plus. Il n'y a pas lieu de s'en prendre à tout le monde ainsi.