Les sombres ruelles de l'allée des Embrumes

L'Auror continua de savourer ses petites douceurs, une gomme de limace en coin de la bouche, tandis qu'il cherchait une baguette en réglisse dans le fond du sac. Il appréciait chaque bouchée des longues confiserie gélifiées, il en avait pas manger depuis un certain temps et ça lui faisait un bien fou. Le fait de partager ça avec une jeune étudiante de Poudlard était un peu surprenant mais il faisait son travail : Défendre ceux qui avait besoin d'aide...enfin, quand il le voulait bien...La jeune fille le remercia et lui posa une question qui l'amusa : Des journées plus calmes ? Oh oui, il y en avait...Les journées d'un ennui mortel, ça oui, c'était des journées calmes, assis à son bureau, rédigeant des rapports inutiles et faire de la paperasse administratif parce que le Bundimun domestique de Madame Painsec avait mordu un sorcier et qu'on avait fait appel à un Auror alors qu'il fallait s'adresser au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques...Ce genre de bourde lui refilait du travail supplémentaire sur le plan administratif, déjà qu'il en avait un peu plein le dos de taper des dossiers et des rapports, il fallait qu'il signale les erreurs de ceux qui faisaient appel à son service...Alors oui, des journées plus calmes, il en avait connu mais...franchement, il préférait plus d'actions...

- Suspendre un aggreseur enchaîné à un balcon par les pieds comme si c'était une décoration de Noël...ça peut vraiment se ranger dans la catégorie " Journées calmes " dans ma profession... dit-il en machouillant son bonbon et l'avalant quelques secondes plus tard.

- Non, parce que jouer les gratte-papiers, c'est vraiment pas ce que je préfère faire... dit-il en sortant une baguette magique en réglisse du sac et de la tendre à la jeune femme.

Il en sortit une autre qu'il commença à manger lorsque sa " protégée " lâcha une remarque qui fit tourner le regard d'Arcturus : C'est vrai que c'était pas vraiment l'image qu'on pouvait se faire d'un Auror : Un jeune homme aux allures ténébreuses qui mangent des sucreries, c'est vrai que c'est un tableau assez surréaliste mais dans le fond, quelle importance ? Arcturus faisait ce qu'il voulait et actuellement, il devait escorter cette jeune femme et lui redonner un peu de moral, il agissait comme il pensait bien faire. Il fût pris d'un éclat de rire et lança un sourire tendre à la victime, pour une fois qu'il était tendre, cela dit en passant...

- La dernière fois que j'en ai mangé, c'était il y a un peu plus de deux ans, quand j'ai quitté Poudlard pour la dernière fois à la fin de ma scolarité...Alors oui, j'ai un petit manque de sucre et je me suis dit que ce serait plus efficace que de vaines paroles réconfortantes, bien que cela s'ajoute en bonus si besoin est...

C'est vrai qu'il était pas vraiment doué pour remonter le moral mais au moins, il faisait preuve de bonne volonté et de gentilesse, ce qui était exceptionnellement rare...Il avait accompli la seule bonne action de l'année, là, fallait pas lui en demander trop non plus...Non, sérieusement, il faisait son travail et il faisait comme il estimait devoir le faire.

-Suspendre un aggreseur enchaîné à un balcon par les pieds comme si c'était une décoration de Noël...ça peut vraiment se ranger dans la catégorie " Journées calmes " dans ma profession...

Elle hocha la tête. Elle supposait qu'il avait dû connaître bien plus chargé comme programme dans sa profession.

- Non, parce que jouer les gratte-papiers, c'est vraiment pas ce que je préfère faire...

Il lui tendit une sucrerie, qu'elle prit en le remerciant d'un mouvement de tête. Elle commença à le manger en écoutant ce qu'il disait. La paperasse, sûrement la pire partie de n'importe quel métier. Pas étonnant qu'il n'aime pas ça. En général, lorsqu'on décidait de devenir Auror, c'était pour l'action et l'aventure, en recherche de sensations fortes. Mais c'était un élément indispensable de n'importe quel corps de métier, et il fallait faire avec.
A son grand soulagement, sa remarque sur les bonbons le fit rire et lui sourit gentiment. Elle lui rendit son sourire, amusée de voir qu'elle pouvait faire rire quelqu'un de plus âgé qu'elle.

-La dernière fois que j'en ai mangé, c'était il y a un peu plus de deux ans, quand j'ai quitté Poudlard pour la dernière fois à la fin de ma scolarité...Alors oui, j'ai un petit manque de sucre et je me suis dit que ce serait plus efficace que de vaines paroles réconfortantes, bien que cela s'ajoute en bonus si besoin est...

Elle sourit en coin. Elle non plus ne mangeait pas souvent de bonbons, malgré le nombre astronomique qui traînait à Poudlard entre les élèves. Elle secoua lentement la tête en souriant quand il parla de parole réconfortantes et de remèdes contre l'angoisse.

-Je pense aussi que c'est plus efficace.

Elle hésita et prit un nouveau bonbon après avoir terminé son réglisse.

-Et ne vous donnez pas cette peine. Ne vous infligez pas ça.

Elle faillit sourire de nouveau en imaginant l'homme lui dire que tout irait bien et qu'elle était en sécurité. Il n'avait pas l'air franchement à l'aise avec ce genre de discussion et elle ne l'était pas plus que lui. Elle continua de manger et indiqua le paquet.

-Merci pour ça aussi.

Elle regarda l'heure, affichée sur une horloge énorme dans la devanture de l'un des magasins et se tourna vers lui.

-Je suppose que vous allez devoir y aller.

Le temps filait à une vitesse ahurissante mais la question que lui posa l'étudiante ne fût pas pour le surprendre : Beaucoup de personnes pensaient que les Aurors n'avaient plus une minute à eux, et c'était le cas, mais il avait des jours de repos et celui-çi en était un, il avait juste fait preuve de bonté et de miséricorde...Bref, il avait juste fait ce pourquoi le Ministère lui versait un salaire tous les mois. Le paquet de confiserie se vidait peu à peu et Arcturus jeta un regard à l'horloge.

- Aujourd'hui, j'ai vraiment rien à faire...Je peux vous ramener chez vous, si vous voulez ? Dire que vous avez combattue un dangereux hors-la-loi, que vous avez rendue le monde sorcier plus sûr...ce genre de niaiseries qui rassurent les parents et pardonnent les enfants de leur offense...C'est un peu de la triche mais bon...Ou alors, je vous laisse ici, si vous voulez que je parte, parce que personnellement je n'ai rien à faire, j'ai simplement fait ce qui me semblait le plus adapté pour vous venir en aide...Je pense que maintenant, vous êtes en sécurité et que je n'ai plus grand-chose à faire par ici...

Il est vrai que le jeune Auror avait fini de protéger la jeune femme face à son agresseur et l'avait escortée sur le Chemin de Traverse...Ils avaient mangé quelques bonbons et Arcturus avait fait de son mieux pour lui remonter le moral après cette attaque...Qu'est-ce qui restait à faire ? Et bien, ça, c'était le genre de chose dont il avait cure à cet instant précis. Il était assis sur un banc, quelques bonbons dans un petit sac, le reste dans son ventre et celui de celle qu'il escorta, le temps passait, il s'en foutait...Sur le coup, il était en mode " Je fous rien et j'attends ".

- Aujourd'hui, j'ai vraiment rien à faire...Je peux vous ramener chez vous, si vous voulez ? Dire que vous avez combattue un dangereux hors-la-loi, que vous avez rendue le monde sorcier plus sûr...ce genre de niaiseries qui rassurent les parents et pardonnent les enfants de leur offense...C'est un peu de la triche mais bon...Ou alors, je vous laisse ici, si vous voulez que je parte, parce que personnellement je n'ai rien à faire, j'ai simplement fait ce qui me semblait le plus adapté pour vous venir en aide...Je pense que maintenant, vous êtes en sécurité et que je n'ai plus grand-chose à faire par ici...

Kate haussa un sourcil un peu plus en écoutant son discours, avant de sourire en coin en observant sa mise. Il avait l'air de s'ennuyer comme un rat mort et de ne rien attendre de sa journée. Elle secoua la tête en entendant sa proposition, un sourire moqueur, d'auto-dérision, aux lèvres.

-Non merci. C'est gentil, mais je ne vais pas me faire jeter des fleurs alors que je n'ai rien fait de spécial. Je pense que je vais vous laisser et rentrer seule...

Elle était venue par poudre de cheminette, et en jetant un regard à l'horloge, elle n'allait pas tarder à éveiller la suspicion de ses parents. Elle imaginait sans peine sa mère penser qu'elle avait fugué, avec un garçon rencontré à l'école. Elle faillit sourire en imaginant ce qu'elle dirait en sachant ce qu'elle avait fait et avec qui elle se trouvait. Elle ignorait totalement si cela lui plairait... ou pas. Mais cela n'avait aucune sorte d'importance, vu qu'elle ne le saurait jamais.

Elle jeta un oeil à l'Auror et retint un sourire en le voyant ainsi installé sur un banc, à savourer quelques sucreries. Elle se leva.

-Et je vois que vous êtes très occupé à profiter de votre temps de libre. Je vais donc vous laisser. Encore merci pour tout.

Elle sourit et après un dernier au revoir, elle s'éloigna, se rendant au premier point de libre pour rentrer chez elle.

Fin du RP pour moi

Sur ses traces ~

[RP avec Luia Luminos]

C'était la deuxième fois en l'espace de quelques jours seulement que le petit sorcier déambulait dans les rues du Chemin de Traverse. Cet immense passage peuplé de boutiques en tout genre. Des Halles Magiques à la Librairie en passant par l'Apothicaire de base. Le cœur économique du Royaume-Uni dans le monde magique. Et pour la première fois, Lïnwe n'était ni venu pour des fournitures scolaires, ni pour se balader au hasard sur les pavés. Il n'avait même pas tiqué devant la vitrine de Quidditch. Non. Aujourd'hui, il était pas là pour retourner dans l'Allée des Embrumes. Cette fois-ci, il se ferait plus discret. Une chance que la dernière fois, cette Faye l'avait sorti du trou à rats. Il voulait y retourner pour voir où s'était rendu son grand frère Tilendir. Qu'est-ce qu'il faisait là-dedans ? Sa curiosité le piquait à vif.

Arrivant devant un petit écriteau noirci par le temps et le lieu, il enfila sa capuche et serra sa baguette magique dans sa poche, prêt à l'emploi. C'est pas qu'à douze ans, il allait défoncer tout le monde. Mais mieux valait être sur ses gardes, au moins pour avoir la chance de s'échapper. Sans plus attendre, il s'enfonça dans l'Allée des Embrumes, réputée pour ne pas être très saine justement. Il passa devant un homme trapu, la peau presque nue à des endroits inédits de son crâne. Il portait un vieil apparat marron et il était pieds-nu. Le truc plus gênant encore, c'est qu'il parlait au mur. Murmurant des phrases inaudibles et tenant un rat mort dans sa main droite. Le jeune lion pressa le pas lorsqu'il passa juste à côté de lui. Il n'avait pas vraiment envie de discuter avec ce mendiant bizarroïde.

Il poursuivit sa marche dans la ruelle. Il allait bientôt débouler dans l'axe principal. L'irlandais rabaissa un peu plus encore son capuchon, une vieille femme poussait un chariot droit devant lui. Il l'esquiva au dernier moment en se plaquant contre le mur. Il murmura un juron dans sa langue natale avant de s'essuyer les mains sur son jean'. Les parois suintaient d'humidité. Elles pleuraient toutes leurs larmes dans cet endroit infâme. Comme prévu, il accosta la voie centrale. *Si mes souvenirs sont bons...* commença-t-il en effectuant un trois cent soixante degrés pour mieux observer l'environnement. Il s'arrêta net. A gauche, il y avait un grand bâtiment, plus grand et plus chic que toutes les habitations de l'allée. Il s'en approcha doucement pour y lire l'inscription : « L'Occamy Doré ». Qu'allait-il trouver là-bas ?

C'était cette porte-là.

Luia rentrait chez elle suite à son travail. Il était tard mais elle devait aller jusqu'à l'Allée des Embrumes (quelle idée d'avoir voulu habiter là-bas, vraiment...). Elle marchait donc dans les rues de Londres en direction du Chemin de Traverse. Il ne faisait pas encore nuit mais presque, aussi, sa tenue bizarre avec un badge et une robe ne choquait pas les rares passants.

Elle arriva sur le Chemin par le célèbre pub du Chaudron Baveur et regarda les derniers sorciers qui le peuplaient en cette belle fin de soirée et début de nuit. Elle en salua quelques-uns, des connaissances ou des amis, elle qui était si extravertie en plus d'être sérieuse. Une fois arrivée à l'intérieur et après avoir saluée quelques amis, elle sortit sa baguette et se dirigea vers l'Allée à la mauvaise réputation.

Une fois là-bas, elle passa à côté de la drôle de salle où tout le monde allait et venait. Elle ne savait pas ce que c'était mais du monde allait et venait par ici, surtout le soir. Ce soir-là, il y avait un jeune sorcier devant la porte. Un très jeune sorcier même, il n'avait pas plus de onze-douze ans.

Elle s'approcha de lui. Ne connaissait-il pas la réputation de ce lieu? Il y avait des gens bizarres partout, quand ce n'étaient pas des mages noirs présumés. Il y en avait même ce soir. La jeune Auror et sa baguette tranchaient avec tout ça. Mais tant pis... Une fois à la hauteur du jeune homme, elle chercha comment l'aborder, car, après tout, qui lui disait que ce n'était pas un enfant de "mauvaise famille"? Finalement, elle dit:

-Excuse-moi, que fais-tu ici si tard le soir? C'est un lieu dangereux.

Elle attendit sa réponse en espérant qu'il veuille se faire raccompagner chez lui. Sinon elle avait sa baguette pour se défendre et une formation derrière elle pour l'aider à le combattre. Et, s'il n'était pas issu d'une famille de sang Pur et qu'il ne voulait pas de son aide, elle essayerait de le convaincre de rentrer chez lui.

C'était cette porte-là. Son frère avait disparu derrière cette porte de bois. Il était bien assez grand pour se débrouiller tout seul par ici. Après tout, il avait sûrement ses raisons de venir. D'autant plus qu'il avait dix neuf ans. Lïnwe n'était pas là pour le surveiller et le sermonner, surtout qu'il était plutôt mal placé pour faire la morale. Il l'espionnait, à sa manière, voilà tout. Enfin, il s'intéressait plutôt au fait que son aîné traîne par ici. Il y avait quoi de plus dans l'Allée des Embrumes ? Un peu plus de brume. Un peu plus d'obscurité. Un peu plus de magie noire et un peu plus de folie et de gens bizarres. Mais après tout, c'était la mode dans le coin, d'être bizarre. Ou au contraire, c'était peut-être le Gryffondor qui était bizarre dans cet endroit tout à fait normal.

Quoi qu'il en soit, il avait plus de chance et plus d'opportunité ce coup-ci. La dernière fois, il s'était vite fait repérer et il n'avait pas pu en savoir plus. Et il pensait s'en sortir mieux encore en franchissant la porte mais avant qu'il puisse faire un pas en avant, une voix retentit derrière lui. Il s'arrêta net. « Excuse-moi, que fais-tu ici si tard le soir ? C'est un lieu dangereux. » C'était une voix féminine, presque mélodieuse mais qui ne trahissait aucune pensée, aucune émotion. Peu rassuré par l'inconnue il ne bougea pas et préféra lancer un « Et les nains, ça existe... ». Provocation humoristique peut-être. Sombre sarcasme peut-être aussi. Mais il gagnait du temps comme il le pouvait. Il toucha sa baguette dans les pans de sa cape, prêt à la brandir et se retourna pour voir celle qui venait de l'accoster.

Arrêt sur image quand il vit la petite étoile soigneusement attachée sur sa robe. Un auror, chien d'attaque du Ministre de la Magie. Il ne pouvait pas mieux tomber. Ou alors, il ne pouvait pas aussi mal tomber. A choisir. Elle était plus grande que lui, forcément, brune et l'air plutôt surpris de voir ce jeunot dans les parages à cette heure-là. Il regarda de nouveau l'enseigne d'un air coupable avant de la regarder dans les yeux. La sorcière pouvait être un usurpateur voleur d'enfant dans les rues de Londres. Il tenta d'oublier ses sombres pensées à tendance pessimiste. Fallait-il tout lui révéler ? Les aurors n'étaient-ils pas censés tout résoudre ? Ce n'était pourtant pas leur fort ces temps-ci avec toutes les attaques qui se passaient. En tout cas, il espérait qu'elle ne le traînerait pas en justice devant le Magenmagot pour ballade dans l'Allée des Embrumes à douze ans ou encore fait des blagues pas drôles à un auror. « Je... cherchais quelqu'un... Quelque part. » annonça-t-il enfin, fier d'avoir pu prononcer ces quelques mots.

Luia venait de parler, elle avait dit au jeune sorcier que c'était un lieu dangereux après s'être excusé et avoir demandé ce qu'il faisait là si tard. Tout d'abord, il ne bougea pas et lança un:

« Et les nains, ça existe... »

Oui merci, la jeune femme le savait, pas besoin de le préciser via une blague ou autre. Luia se décida cependant à ne pas rire (côté extravertie) mais à rester sérieuse (côté sérieuse). Elle attendit donc que le jeune homme se retourne vers elle. Ce qu'il ne tarda pas à faire. Il s'arrêta net d'ailleurs en voyant qu'elle était Auror. Il regarda l'enseigne de ce lieu dont Luia supposait que c'était un lieu plein de gens malfamés (ils ne faisaient qu'aller et venir, surtout le soir). Puis il regarda Luia dans les yeux avant d'ajouter:

« Je... cherchais quelqu'un... Quelque part. »

Ah bon, comme si Luia n'aurait pas pu deviner ça seule... Bon, en même temps, elle lui avait demandé ce qu'il faisait là alors c'était logique qu'il réponde, même si la réponse paraissait évidente à la jeune femme. Elle mit sa baguette le long de son corps, histoire de dire qu'elle ne l'attaquerait pas de suite (mais plus tard si besoin), et répondit:

-Bien. Quelq'un, quelque part. Qui est donc ce quelqu'un pour qui tu te risques à venir ici si tard? Je veux dire, il doit bien y avoir une raison pour que tu le cherches dans ce lieu malfamé. Car, sinon, bah, il va falloir que je t'arrête mais, comme tu m'as l'air assez jeune, ça va être difficile. Autant être honnête avec moi, non?

« Je... cherchais quelqu'un... Quelque part. » Il n'avait pas pu faire plus cliché et plus c*n que ça. Un genre de Ce n'est pas ce que tu crois !... par exemple. Pour tout avouer, il avait déjà au assez de mal à sortir quelque chose, alors ces quelques mots lui suffisaient bien. A fortiori, il ne savait pas bien si le fait d'être accompagné par un auror était gratifiant ou pas. Serait-il un miroir à double tranchant ? Son taux de réflexion était tel qu'il n'arrivait plus à rien.

Il passa une main dans sa tignasse blonde avant de voir sortir deux siamois de l'Occamy Doré. C'était sûrement entrée libre. Après les siamois, il passerait inaperçu sans problèmes. Le fait est que la sorcière devant lui barrait la route, tant par la parole que par le physique. Elle abaissa sa baguette, signe distinctif du Je ne veux pas te faire de mal. En était-il rassuré pour autant ? Pas spécialement. La dame lui inspirait confiance, le problème était tout autre. Comment tout avouer ? La venue de l'auror le mettait mal à l'aise. Qu'allait-elle faire de lui ? « Bien. Quelq'un, quelque part. Qui est donc ce quelqu'un pour qui tu te risques à venir ici si tard? Je veux dire, il doit bien y avoir une raison pour que tu le cherches dans ce lieu malfamé. Car, sinon, bah, il va falloir que je t'arrête mais, comme tu m'as l'air assez jeune, ça va être difficile. Autant être honnête avec moi, non? » En fut-il rassuré pour autant ? Mieux, cette fois-ci. Bien qu'elle ne puisse tenir sa parole, il se décida à dire une partie de vérité :

« Et bien... Je n'ai pas vu qu'il était aussi tard, je cherchais l'endroit où une personne proche de moi s'est rendue la dernière fois ». Il n'allait certainement pas dévoiler l'identité de son frère. Comme il ne dévoilerait pas la sienne. Même si ce n'était pas toujours facile avec son aîné, ce n'était pas une raison pour le foutre dans la m*rde totale. Et ce n'était pas le genre du garçon de balancer, non plus. Il réfléchit un instant, après tout, peut-être qu'elle pouvait le renseigner sur le lieu ? Au moins ça ?
« Excusez-moi ? Vous savez ce qu'est l'Occamy Doré ? »

Luia venait d'abaisser sa baguette et de dire qu'elle pouvait l'aider. Elle avait dit que c'était déjà bien ce qu'il avait dit. Il avait demandé qui était ce quelqu'un pour qui il se risquait à venir ici très tard? Elle avait ajouté qu'il devait y avoir une raison pour qu'elle le cherche ici, dans ce lieu malfamé. Elle avait fini en disant qu'elle allait devoir l'arrêter mais que, vu son âge, ce serait difficile et qu'il fallait mieux être honnête avec elle. Le jeune homme répondit:

« Et bien... Je n'ai pas vu qu'il était aussi tard, je cherchais l'endroit où une personne proche de moi s'est rendue la dernière fois »

Bien, c'était mieux même si elle n'avait toujours pas l'identité du jeune homme ou de la personne recherchée. Elle se dit que ce jeune sorcier n'était peut-être pas si mauvais. En plus, elle habitait pas loin, elle pouvait peut-être l'aider. D'ailleurs, il lui demanda:

« Excusez-moi ? Vous savez ce qu'est l'Occamy Doré ? »

Pas vraiment mais elle voyait les gens y entrer et en sortir. Souvent le soir. Elle répondit:

-Pas vraiment. J'habite pas loin d'ici. (oui, il devait penser: "Une Auror sur le Chemin de Traverse? Bizarre."...) Et je vois souvent des gens y entrer, le soir surtout. C'est peut-être un bar ou un des autres lieux malfamés dont regorge cette Allée.

Après un rapide coup d’œil vers la grande enseigne il se concentra sur l'auror. Quel était donc cet endroit ? Était-ce une boutique de magie noire comme tout sorcier prétendait y être déjà entré dans l'Allée des Embrumes ? Celle-ci était réputée pour être la plus malfamée de Grande-Bretagne. Un marché noir, disait-on, tout ce qu'il y a de plus illégal et de malsain. Un trafic régulé par les malfrats du coin. Fallait-il croire à toutes ces rumeurs ? C'était ce qui inquiétait l'irlandais. Il n'acceptait pas vraiment le fait que son frère se promène ici. En tout cas, voir un auror hors service, ici, pouvait paraître totalement contradictoire et pourtant, il y en avait une qui se tenait jute devant le bambin ! Heureusement, elle ne semblait pas vouloir l'embarquer. Et cela pouvait aussi se comprendre d'un côté. Après une dure journée de labeur, remplie de stresse, qui plus est : au Ministère, ce n'était pas agréable tous les jours.

« Pas vraiment. J'habite pas loin d'ici. Et je vois souvent des gens y entrer, le soir surtout. C'est peut-être un bar ou un des autres lieux malfamés dont regorge cette Allée. » dit-elle. La sorcière ne lui en disait pas davantage. C'était pas gagné... surtout si il devait repartir après l'altercation. *Pourquoi dois-je toujours me faire chopper !* se lamenta-t-il intérieurement. Il opta pour la première hypothèse émise par la femme. Celle qui semblait être la plus rassurante aussi : le bar. Il irait se renseigner sur l'Occamy Doré auprès d'autres sorciers, c'est certain. Restait à savoir ce qui se tramait derrière la porte, mais pour que se soit situé dans cette zone... tout n'était pas si blanc.

« D'accord, hmm...merci. » répliqua-t-il avant qu'un silence gênant ne s'installe entre les deux sorciers. « Du coup, je vais y aller. » ajouta-t-il en espérant que le chasseur de mage noir ne le retienne pas plus longtemps.

Luia venait de dire qu'elle ne savait pas vraiment ce qu'était le lieu. Elle avait dit habité pas loin et voir souvent des gens y entrer, surtout le soir. Elle avait fini en disant que c'était peut-être un bar ou un des autres lieux malfamés dont regorgeait la fameuse Allée. Le jeune homme sembla déçu. En même temps, il devait sûrement vouloir en savoir un peu plus sur le lieu et les gens qui le fréquentait... Il répondit:

« D'accord, hmm...merci. »

Bien, il ne voulait pas en savoir plus désormais. Tant mieux. Un silence s'installa entre les deux. Durant un moment, personne ne parla. Mais, au bout d'un moment, le jeune homme ajouta:

« Du coup, je vais y aller. »

Bien. Luia n'avait qu'une chose à dire en plus: faire attention. Elle allait même sûrement rester quelques temps dans le coin, histoire de voir ce que faisait le jeune sorcier ici. Elle répondit:

-Oui, va-y. J'ai juste un conseil à te donner: sois prudent et fais-bien attention à toi.

Elle commença à partir et se posta dans un coin, non loin de là. Elle savait que le jeune homme ne le voyait pas... Enfin elle l'espérait. Elle voulait juste s'assurer qu'il ne fasse pas de bêtises, surtout dans un lieu de cette Allée...

« Oui, va-y. J'ai juste un conseil à te donner: sois prudent et fais-bien attention à toi » lui répondit l'auror avant de partir. Était-ce si facile que cela ? Le garçon resta sur place quelques secondes, sans bouger, surpris par le départ impulsif de la sorcière. Elle le laissait tranquille, c'était bien sympa de sa part. Elle aurait pu intervenir sans aucun état d'âme vu sa situation d'auror. D'une part, il en était rassuré, il pourrait peut-être y voir quelque chose derrière la porte. D'autre part, il n'était plus bien en sécurité sans la brune à ses côtés. Il rabaissa sa capuche avant de se retourner vers l'enseigne.

Il hésita un instant avant d'avancer de quelques pas lents en sa direction. Il n'y avait qu'une porte coincée entre un pan de mur. Elle se fondait un peu moins dans le décor que les autres boutiques. Pas de vitrine brisée. Pas de toiles d'araignée. Il n'était plus qu'à trois mètres de l'entrée. Tout à coup, la porte s'ouvrit à la volée, laissant un homme et une femme sortir en rigolant et en zigzagant dans la rue. Le garçon sursauta devant eux mais ils ne firent pas attention. Un grincement significatif indiqua au Gryffondor qu'il restait un jour entre la porte et l'encadrement. Il se dépêcha de jeter un coup d’œil. Il dût s'habituer quelques instants à l'obscurité qui régnait dans le couloir. Un long couloir qui s'étendait sur quelques mètres. Peut-être dix. Avant de déboucher dans une salle pleine de couleur et de lumière. En tendant l'oreille, il entendit de la musique et des éclats de rires. Sûrement un genre de cabaret ou de bar, mal fréquenté ou pas, le sang-mêlé était un peu plus rassuré. Ce n'était pas étonnant de la part de son grand frère de le voir dans un bar avec des amis. Il espérait seulement qu'il n'ait rien fait d'illégal mais après tout, il était bien plus conformiste que le lionceau.

« Pousse-toi de là le gobelin ! » lâcha un gros sorcier au ton bourru avant d'entrer dans l'Occamy. Son capuchon retomba derrière son dos, il était moins une ! Il se releva et le remit sur sa tête avant de repartir en direction du Chemin de Traverse. En fait, il remarqua que les murs de la ruelle qui séparait les deux allées correspondaient à la largeur du chic cabaret. Et en arrivant de l'autre côté, il se hâta d'appeler le Magicobus en agitant sa baguette. Il rentrerait plus vite qu'en co-transplanage. Une fois à l'intérieur du bus impérial violet, il sourit un instant. Il pourrait même raconter aux autres qu'il avait rencontré un auror.

[Fin du RP pour moi]
Merci pour ta réactivité et tes réponses rapides ! Ce fut un plaisir de RP avec toi.

PV Amnesius et des Mangemorts.

Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire à cette heure-ci dans un lieu aussi malfamé que l'Allée des Embrumes ? Lui-même ne saurait le dire. D'une démarche nébuleuse, Altaïr arpentait le Chemin de Traverse lorsqu'il avait fini par bifurquer vers ces petites ruelles qui lui collaient la chair de poule, et qu'il tâchait d'éviter au maximum comme s'il s'agissait d'un quartier de lépreux. Nul n'ignorait que la magie noire rôdait et tentait tantôt de corrompre quiconque s'aventurait en ces lieux ou tantôt d'arracher aux inconscients leur dernier souffle. Ce n'était pas cette vision très restrictive et clichée qui répugnait l'ancien Serdaigle, mais plutôt l'atmosphère qui y régnait. Bien évidemment, se trouver dans cette allée n'impliquait pas forcément de se détourner du chemin de la pureté ou de signer son arrêt de mort, mais il jugeait inconcevable de demeurer insensible face l'air chargé de tension et danger qui occupait tout l'espace. L'obscurité opaque qui couronnait les toits des plus hauts bâtiments ne faisait qu'accentuer cette sensation de malaise, et l'impression d'être complètement à découvert était renforcée par la solitude funèbre qui cherchait à le submerger à tout moment. Heureusement, il pouvait compter sur sa baguette, dont le poids se faisait plus insistant dans la manche de son pull, comme si elle cherchait à susciter l'attention du jeune homme. Ou à le réprimander pour son inconscience, au choix.

Alors pourquoi continuer de s'enfoncer encore et encore ? À l'origine, il avait juste cherché à s'assurer que la campagne de propagande des masqués n'avait pas refait des siennes sur le Chemin de Traverse, mais il lui avait paru inutile de jeter un coup d’œil dans ce sanctuaire de magie noire. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il n'était toujours pas prêt à retrouver le calme accablant de l'appartement de son cousin, et que cette rue, si inquiétante fût-elle, lui paraissait bien plus riche que sa pauvre chambre moldue : il pouvait ressentir cette particule magique qui vagabondait sur les murs, et Dieu savait à quel point cette sensation lui était précieuse ces derniers temps. Maintenant qu'il avait perdu le sens de l'orientation, l'imprudent se contentait de poursuivre sa funèbre ballade, et se laissait guider par ses jambes. À toujours continuer tout droit, il finirait bien par retrouver la chaleur bien plus accueillante du Chemin de Traverse, ou alors il devrait se résoudre à transplaner. Mais la violence d'un tel voyage avait le don de puiser son énergie, de mettre du désordre dans ses pensées déjà si préoccupées, et surtout de lui donner la nausée. Tant qu'il pouvait s'en priver, il se sentait bien mieux.

Puis, alors qu'il franchissait un croisement, les obscures silhouettes surgirent dans son champ de vision. Elles étaient regroupées autour d'un coin encore plus sombre que la nuit, et seuls leurs souffles survenaient aux tympans d'Altaïr. La curiosité plaqua le jeune homme derrière un mur, le dissimulant ainsi à leur vue, mais lui permettant tout de même de jeter un coup d’œil dès qu'elles avaient le dos tourné. La Lune n'illuminait que les baguettes qu'ils brandissaient à bout de bras, jusqu'à ce que quelques rayons rebelles s'attardèrent sur les masques qu'ils exhibaient - ces masques qui inspiraient peur, crainte, inquiétude, voire même adoration depuis bien trop longtemps déjà. Les battements de cœur du sorcier s'affolèrent, et pendant un instant il resta complètement pétrifié. Une petite voix rieuse résonnait dans sa tête, et lui soufflait au plus profond de son âme : « On ne récolte que ce que l'on sème. » Il aurait dû transplaner à la seconde où il avait posé un pied dans ce chemin, mais il avait préféré provoquer le destin juste pour une question de confort. Maintenant qu'il tenait une chance de capturer deux mages noirs, il ne pouvait plus faire machine arrière, mais il ne pouvait entreprendre une telle entreprise seul. Ainsi, reprenant vivement ses esprits, le Phénix extirpa de la poche de son pantalon le Gallion d'urgence de l'Ordre et l'activa à l'aide de son unique support : sa baguette magique. Malheureusement, à peine eût-il le temps d'envoyer le message à ses frères d'armes que la pièce lui glissa des mains et chuta dans un bruit métallique sur les dalles de l'allée. Le fracas parut assourdissant dans le calme angoissant de cette ruelle, et le tintement sembla interminable. Comme si même cette insignifiante pièce raillait son manque de prudence, et la fougue de la jeunesse.

Pv Altaïr,, Amnesius & 67.
LA (de et à) 67 accordé.

T’as la langue torve et l’ire rampante. Tes pensées filent à flot. Principalement marqué espar les thèmes de la solitude, de la paisibilité, de la simplicité à la limite de la trivialité (glaise, mouches, rat). Même si l’on parle de se déshabituer, le point central est de ni rechercher ni rejeter, de considérer les choses avec une morne passivité. Réapprendre à flotter. Quit caring, you fool! Ça bouge parfois beaucoup ; se brouille, s’embourbe, s’enlise, marre de corps, t’y fous de la lumière, à quoi servent les cadavres que l’on ne saurait voir, faut la jouer Charal, réapprendre à aimer la viande, la chair, la mort, à commencer par la nôtre. Tu veux mourir, dans ta tête, juste une fois, et renaître, te remodeler, mieux.

Plus acerbe, plus vivace, plus flèche. T’as toujours été tortueuse, mais tu commences à craindre de t’y perdre. Faute de changer le monde, commencer par s’attaquer à la meuf dans le miroir, pas le reflet de 43, pas le fantôme de la salle, non, toi. Te reprendre, refaire, un remix, rebondir comme un phénix. Un vrai, vous savez, les créatures MAGIQUES, pas les p’tits égarés qui croient que le secret magique vaut la peine d’y laisser leur vie. Se battre pour mieux s’enterrer. Des vies gâchées. Parfois, tu te demandais s’ils n’avaient pas un sentiment de culpabilité quant à leur seule existence. S’ils n’avaient l’espoir qu’un autre spermatozoïde se soit frayé son chemin. Puis chacun sait que c’était jamais le plus fort qui passait, non, y avait l’effort du groupe et ensuite le petit ramassis qui l’emportait, mais dans leur cas, c’était vraiment le petit dernier qui passait, un vilain petit canard, version sans espoir, qui fécondait leur esprit d’une absence brutale de neurones. Bref.

Arrêter de s’échapper dans les autres. Admettre tes fautes, te repeindre. Première image : un village. Souvenirs d’enfance. Bataille d’eau ensoleillée ; oranges de Noël gâchées ; et les cris féminins, partout, tout le temps. Comme s’ils avaient élu domicile en ta tête quand ils avaient ragequit leur vie. Un village, comme une langueur ; moins le sentiment d’une amorphie que d’une inertie. Inertie atone, sans saveur ni odeur ou couleur. Exception faite du citron, signe de ce même effacement, gommage du réel. Presque désinfectant. Toute mouvance est errance hasardeuse, mécanique. L’évocation du jaune, souvent méliorative et énergique, concerne ici des « lambeaux d’affiches ». Le climat est au gris, à la pluie, au froid. Nulle grâce dans les actions, de description du beau : même allumer une cigarette révèle le symptôme d’une maladresse.

Non.

En quoi ça te ressemblait ? Tu étais l’errance, la vagabonde, oui ; mais certainement pas la langueur ou l’arrêt. Le mouvement toujours te transcendait, souvent dans l’erreur, mais était ta marque. Presque autant que celle qui te ceignait amoureusement le bras. Jamais tu ne regretterais ce choix, quoiqu’il eut pu paraître à certains que l’engagement était chez toi déroutant. Au fond, qui savait ? Les masques t’ayant reconnue étaient moins nombreux que tu le songeais. Y avait bien un type, mais lui, tu savais pas d’où il l’avait appris. Enfin t’avais un doute, mais les doutes menaient à l’errance, aux voix, et y en avait assez comme ça. Comme aurait dit l’Araignée, « que faisait-il donc pour qu’il faille l’assassiner ? - il posait des questions. »

Shhh. Assez parlé de toi ? Oui, non, peut-être. T’aimais bien parler de toi, tout de même. T’étais assez le bordel pour que les mots te servent. Tu n’étais pourtant vouée à toujours l’être ; les dompteurs de félins ne manquaient guère chez les masqués, et ce soir c’était le Rouge qui se chargeait de ton cas. Il avait parlé d’une mission, sentiment de retour en arrière ; mais quand il s’agissait de caracoler dans la nuit et d’épouser une impression de Sens, tu accourais. Même s’il fallait compter les pavés. Non, sérieusement, c’était ça le titre de base. En temps normal, tu l’aurais sans doute envoyé paître. Mais tu étais éprise d’une envie d’apprendre, comprendre. Et puis ça pouvait être un nom de code. Il te manquait des rouages dans les rouages.

Alors quoi ? Autant, c’était compter les pavés séparant les affiches. Analyser la pertinence des partisans. Vous écriez contre les trop nombreuses retouches d’affiches. Parce que la tienne, on s’était amusé à réécrire dessus, pis ensuite à l’arracher. Ok le mannequin était pas mal, mais nul corps ne valait le secret. Pas même mort. Quoique. Les étoiles étaient belles non ? Sans doute les mieux conservées. Tu pensais à tous ces gens ne rêvant que de ça. Être des étoiles. Marquer le temps, attirer le regard, la reconnaissance. Toi, tu ne te couvrais d’illusion ; quelques hommes se faisaient étoiles filantes, mais nulle prospérité n’était éternelle, à moins d’être couverte de tant de mensonges et artifices qu’on l’eut pu prendre pour une construction moldue. Un navion, c’est ça qu’ils disent non ? Bref.

Un CRAC déchira la rue, et tu te rendis à l’allée des Embrumes. Il arriverait bientôt. Chercher les affiches. Forcément, il fallait que tu tombes sur celle-là. Mais quelle maison de c*ns ! C’était pas possible ! En transparence, tu reconnaissais le You Join Or You Die, la chute du masque, mais en plein dessus, une bombe jaunâtre, des phénix & blaireau. Alliance malfaisante. Retenir toute envie de repasser dessus, parce que bon, le but était pas d’être trop bruyants ce soir. Enfin en principe. T’avais rien compris t’façon. Tu comptais, donc, les pavés. Il arrivait quand, Six Sept ? Non mais d’une affiche à l’autre, y avait trop de chemin, pour la distance fallait compter entre les points. T’étais trop c*n ! Trouver la seconde avant de compter. Mais garder le coin de rue en tête.

Repartir, au détour des ruelles. C’tait quand même bizarre que les partisans passent ici, quand les utilisateurs de l’allée n’étaient les plus friands du Ministère et autres c*nneries. Un bruit. A l’angle. Transplanage ? T’étais pas seule. Vérifier que la combinaison ne trahit nulle particularité corporelle, même les plus récentes, surtout les plus récentes. Approcher. C’est 67. Awesome. Mine presque enjouée, presque sincère ; les lèvres qui s’étirent gardent une nuance carnivore. Et c'était pas juste un effet de l'air avide que la baguette dressée pouvait d'ordinaire te conférer.
- Outre les comptes de pavés, quel est le programme nocturne ?

Bruit. Encore. Juste après. Comme si l'heure avait été fixée pour la petite sauterie. Mais ça peut pas être 67, du coup. Ni un transplanage, en soit ; c'était plutôt métallique, en fait. Réflexe - des sous ? Ne pas attendre l'avis de ton chef de projet. Filer, à l'instinct, la truffe inspirée. C'était bien des sous. Mieux qu'une pelote de laine, enfin je crois. #Accio monnaie. Pis un pied aussi. Voire deux, les jambes avec, le buste, vous avez compris. Debrooks. Nice. It's been a while, babe.

Rien ne dit
Dans le chant de la cigale
Qu’elle est près de sa fin.

Amnesius Croupton avait toujours eu un idéal assez bon enfant qui lui avait fait faire le choix de consacrer sa vie à la protection des sorciers et de tous ceux qui ressemblent physiquement aux sorciers, c'est à dire les Moldus. C'est pour cette raison qu'il était devenu Auror dès que son âge le lui permit et il fit pour cela de très longues études particulièrement ennuyeuses. Mais comme il le disait lui-même : « C'est pour le bonne cause. » Il parvint enfin à réaliser son objectif et plia sa formation assez rapidement attendant de savoir s'il serait titularisé ou, au contraire, remercié comme la plupart de ceux qui faisaient cet apprentissage sans en avoir les compétences requises ni même la moitié de ingéniosité et de l'esprit de déduction dont devait faire preuve un bon chasseur de mages noirs. Tous ces filtres aux fins espaces n'avaient pourtant pas empêché certaines personnes inadaptées de parvenir à la profession ce qui laissait une chance à Amnesius de garder son emploi malgré sa médiocrité apparente et une fainéantise non dissimulée quoi que particulièrement sournoise. Parmi ces personnes qui atteigne un haut statut dans la profession sans que cela ne soit un bien pour celle ci, on pouvait compter Alexander Scott et ce, pour une toute autre raison que celle de son inaptitude. Alexander au contraire avait été un Auror plus que compétant et un sorcier particulièrement respectable. Et c'est malgré les nombreuses hypotyposes de ses aventures, que le sorcier de l'est appartenait à un groupe totalement antinomique aux volontés et à l'essence même du Ministère et des Aurors à en juger par le discours de ces derniers. L'Ordre du Phénix était en effet de plus en plus activement recherché par les traqueurs pour des faits d'armes apparemment répréhensibles par la loi. C'est là que Amnesius Croupton rentrait en jeu. Quittant le Ministère de la magie, Alexander avait proposé au jeune blanc bec de le remplacer en tant qu'agent double au sein de cette société secrète et du bureau des Aurors ce qu'il avait accepté pour des raisons idéologiques et personnelles. C'est ainsi qu'il se retrouvait enrôlé dans une étrange aventure, le cul entre deux ~~Sombrals~~... ~~Sombraux~~... Hypogriffes.

(Même pour moi c'est lourd de résumer tout ça).

Un soir alors que le soleil s'était couché depuis quelques heures, sans doute très épuisé de sa journée de course folle, Amnesius, en ce qui le concernait n'avait absolument pas bougé du quartier général de l'Ordre du Phénix, il était donc particulièrement nerveux et tournait en rond dans sa nouvelle maison absolument et désespérément vide pour l'heure. En effet, tous les autres membres tournaient à droite, à gauche marquant l'avancement de la trame comme une pendule d'argent qui nous attend. Les ongles rongées dans la crainte de ne plus revoir l'un de ses nouveaux alliés, Amnesius lisait et faisait les cents pas, ennuyé de ce qu'aucune mission n'avait nécessité une intervention de sa part. Soudain, quelque chose chauffa dans sa poche, brunissant en un cercle le tissu de sa veste. Touchant par réflexe le métal brûlant de son Gallion personnel, il se rendit compte que celui ci ne demandait qu'à sortir de son manteau pour être admiré. Il avait pris la couleur de celui d'Altaïr, un membre de l'Ordre du Phénix qui le dominait de très loin en matière d combat. Mais cela, le garçonnet n'en avait pas conscience. Quoi qu'il en soit, cette personne semblait avoir besoin de son aide. Amnesius qui n'avait absolument rien fait de la journée fut ravi de transplaner dans l'Allée des Embrumes. Mauvaise idée, le môme n'apprécia guère la sensation de distorsion de son corps dans un étroit tunnel. Arrivant sur les lieux, il ne pu s'empêcher un haut le cœur pour résister à la nausée qui l'envahissait. Mais celle ci était peut-être due à le vue de deux personnages sombres, masqués. Leurs pensées étaient aussi translucides que leur costume n'était opaque. Au diapason de leur allégeance assumée. Ces deux personnages pourtant ne faisaient pas taches dans le décor. Effectivement les ruelles sombres couvert de suies et les pavés cachant dessous sans aucun doute mille et unes immondices de la même couleur ne laissaient planer le doute que sur la présence d'Altaïr en ces lieux. Que faisait il dans ce lugubre endroit si ce n'était pour poursuivre les deux Mangemorts qui lui faisaient face. L'un d'eux une femme à en juger par sa silhouette pourtant rendue étrangement androgyne aux yeux du sorcier semblait avoir jeté son dévolu sur la Gallion magique à l'origine de cet appel. Amnesius qui n'avait pas pris la peine de changer de visage puisqu'il était Auror après tout, lança lui aussi un Accio en direction de la pièce d'or. Celle ci se retrouva un court instant à flotter en l'air tiraillée entre deux forces invisibles, puis le sorcier rompis le charme. Avec un peu de chance, le demoiselle devrait lutter contre la monnaie changée en projectile comme si elle avait été tenu par un élastique en tension qui lâche d'un seul côté. Cela permettrait sans doute de gagner quelques secondes pour l'empêcher de protéger son compagnon de jeu. Cette couardise avait également l'avantage de mettre la sorcière dans une situation assez ridicule qui fit lâcher un sourire à Amnesius au moment où il l'imagina. Celui ci risqua un regard en direction de son propre allié et tourna sa baguette tendue depuis longtemps devant lui en direction du second Mangemorts. Celui ci semblait parfaitement dans son élément au cœur de cette sombre scène. Les ombres chinoises sur les murs que la Lune envoyait depuis son corps montrait en revanche la triangularité de ses traits confondus avec l'ombre de la rue sur le personnage original. Son masque était d'une couleur peu commune pour un sinistre mage des ténèbres mais cette couleur était aussi indéfinissable que l'identité de celui qu'elle protégeait. Hostium Halitus Multiplicare. Aussitôt qu'il eu prononcé la formule, trois ondes de choc assez puissantes sortirent de la baguette de l'Auror dont deux se dirigèrent vers l'homme, l'une vers son flanc gauche, l'autre vers son flanc droit tandis que la troisième, tout aussi excentrée se dirigeait vers la femme en noir. Puis comme on le lui avait appris, Amnesius joua d'un Protego pour faire bonne mesure. Il se tourna vers son coéquipier et lui demanda d'un ton aussi enjoué qu'excité : « Besoin d'aide ? »