AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal

Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: Grande-Bretagne
Page 36 sur 41
Triste balade, tristes pensées...
Aller à la page : Précédent  1 ... 19 ... 35, 36, 37 ... 41  Suivant
Sloan Wentz
Serpentard
Serpentard

Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Sloan Wentz, le  Mar 4 Mar - 15:12

[Rp avec Akize T. Xiraz, et peut-être Luia Luminos]

Ce qu'elle fichait ici ? Honnêtement, elle ne le savait pas vraiment. Elle venait de quitter la demeure d'Alexie et leur rencontre ne s'était à vrai dire pas bien passée du tout. Pire, même : On pouvait plus ou moins dire qu'elles n'étaient plus amies. Maria aurait pu essayer de se rattraper, de dire qu'elle s'en voulait, mais s'aurait été un mensonge. Elle avait beau adorer la brune de tout son coeur, son caractère détestable avait pris le dessus. On ne la trahissait pas de cette façon. Certes, elle aurait peut-être dû se montrer un peu compatissante d'autant plus qu'Alexie ne faisait que reproduire ce qu'elle-même avait déjà fait plusieurs mois auparavant mais égoïstement, la blonde aurait voulu garder sa meilleure amie auprès d'elle pour toujours et c'est cet amour qui avait gâché le lien qui les unissait.

C'est pourquoi la gérante ne pouvait s'empêcher d'éprouver une indicible tristesse en arpentant sans but aucun les rues de la grande Bretagne, ne sachant que faire ni où aller. Le soleil commençant progressivement à se coucher il aurait été bien venu qu'elle rentre chez elle et qu'elle oublie cette fichue histoire mais quelque chose en elle s'était brisé et c'est au fil de ses pas pressés qu'elle réalisa à quel point elle était seule au monde désormais. Alexie lui manquait déjà bon sang...Elle aurait tant aimé passer outre son incommensurable orgueil et courir jusqu'au manoir pour s'excuser, encore et encore, et déverser toutes les larmes de son corps...

C'est seulement lorsque la pluie commença de tomber que la blonde s'autorisa enfin à laisser ses pleurs dévaler ses joues blanches comme la mort et se mêler avec la pluie. Elle avait froid, mais elle aimait ça. Elle voulait inconsciemment que toute cette eau froide la réveille, la sorte de sa torpeur. Elle se mit à tourner en rond à travers les rues, ses lèvres devenant bleues et ses membres commençant petit à petit à trembler de façon incontrôlable. Elle errait, un air hagard collé au visage, telle une âme en peine.

Elle ne savait pas précisément depuis combien de temps ce petit manège perdurait, mais cela faisait au moins une bonne demi heure quand elle percuta un homme. La jeune femme allait se mettre à parler froidement, l'accusant, mais elle se figea de stupeur en voyant ce que l'inconnu fixait.
Antoni Londubat
Antoni Londubat
Gryffondor
Gryffondor
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Permis de Transplanage



Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Antoni Londubat, le  Jeu 6 Mar - 14:52

{Post unique - Autorisation de Maria pour poster.}

Dans la nuit noire, le bruit des pas pressés d'une silhouette à peine visible résonnait dans le silence. Malgré la clarté de ses vêtements élimés, la lumière bleutée des réverbères n'accrochait pas à son costume et l'étrange personnage continuait son ascension vers les collines du village. De longues minutes durant, il arpentait le village et balayait les rues vides de son regard perçant. Ses pupilles se promenaient sur les murs, à la recherche d'une affiche quelconque qu'un être indésirable aurait fixé. Visiblement, il n'y avait rien. Il aurait pourtant juré que Godric's Hollow n'échappera pas à cette propagande.

Il resta là, au milieu de la place. On pouvait alors apercevoir l'insigne étoilée qui brillait sur sa poitrine et qui semblait être d'une valeur symbolique à ses yeux, tant elle avait été astiquée. On devinait tout de suite le motif de sa présence. Décidément, les Mangemorts jouissaient d'une discrétion hallucinante.

Antoni Londubat se remit en marche. Ses yeux, soulignés d'importantes cernes, semblaient crouler sous la fatigue et ses doigts zinzolins étaient crispés sur sa baguette, prêt à être braqué sur quiconque qui lui semblerait louche...
Invité
Anonymous
Invité

Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Invité, le  Sam 8 Mar - 21:40

HRPG:

Bientôt au paradis... ou aux enfers.

(Droit au libre arbitre)

Il était content de son action, oui cela faisait plus de trois mois qu'il n'était pas retourné à Poudlard. Pourtant, le monde là-bas le manquait, mais s'éloigner lui faisait du bien. Il avait acheté une habitation donc ça va il n'était pas à la rue, et il n'y avait que ça qu'il comptait au moment là pour lui. Mais, il s'ennuyait tout le temps, avant il y avait les Trois Balais mais il a lâchement et volontairement abandonné cet établissement, encore heureux qu'il y avait une gérante pour s'en occuper. D'ailleurs, il voulait tous les jours avoir des nouvelles de sa propriété aussi là-bas, mais cela arrivait guère. À vrai dire, il était sûr que les Trois Balais étaient bien entretenus.

Mais celle qui lui manquait le plus c'était Luia, car c'est la seule personne dans sa famille avec qui il avait encore contact. Les autres personnes, il s'en fichait en fait. Sa famille n'avait jamais été très sympathiques, ni attachant. Elle recherchait son demi-frère d'après quelques sources mais c'était tous les jours des échecs... Et c'est fort dommage, c'est vrai qu'Akize aurait voulu voir sa demie-soeur et l'aurait accepté si elle l'aurait vue. D'ailleurs, c'était tout ce qui lui manquait là où il habitait. Mais il n'essayait de pas y penser, mais c'est vrai que dans l'ennui on pense toujours à ce qu'on ne veut pas. Et ça lui était sûrement arrivé.

Mais aujourd'hui il avait eu envie de sortir et d'aller en Grande-Bretagne. Ce pays qui l'avait tellement marqué durant son enfance, que ce soit ou il avait revu son ancien ami Jake et qu'il s'était fait morde ou alors quand il avait essayer de rencontrer sa cousine qui n'est jamais venue, Maria Vladescu. D'ailleurs il ne l'avait jamais vu. Et ça aussi il regrettait beaucoup.

Arrivé là-bas, il fut poussé par une femme. Il décida de s'amuser avec elle, malgré qu'elle n'aie pas l'air très commode.

- Pourquoi tu m'as poussé ? Tu as cru que j'étais ton chien ou quoi ? Non mais t'as vu ta tête en plus !

Ses paroles faisaient gamin, mais il voulait jouer. Cependant, il n'aurait pas dût.
Invité
Anonymous
Invité

Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Invité, le  Jeu 13 Nov - 15:25


______________
No escape for me.
Rp Unique.


Il y avait comme une ombre au tableau.
Il ne me suffirait juste que de quelques secondes. Bien avant d'ouvrir les yeux. Du temps pour me souvenir. Je sentais le picotement du gravier sur ma joue, la poussière sur mon visage. Je sentais les quelques brins d'herbes éparses, du bout de mes doigts engourdis. Je sentais l'air saturé de sel, la houle calmée qui faisait danser mes cheveux. Un picotement sauvage me brûlait les paupières, que je ne pouvais désormais plus laisser closes. Je pris sur moi et j'observais le monde, désolée de ce que je pouvais y voir.
Un ciel gris soutenu, lourd de menaces, ondulait au-dessus de moi et j'eu de la peine, lui qui était la fenêtre omniprésente de nos deux univers. Peut-être que jamais plus, il ne retrouverai sa couleur azur d'autrefois. Que cela nous serve de leçon.
Lentement, j'esquissais un mouvement pour me redresser et un raclement attira mon attention alors que la bouteille qui gisait à mes pieds chutait, inexorablement, vers le bord de la falaise où je me tenais. Puis elle sombra dans les profondeurs de l'océan, après un dernier élan héroïque pour se raccrocher à la roche blanchâtre qui l'a vu se précipiter dans le vide.
Je me recroquevillais sur moi-même, essayant vainement de ne pas m'associer à cette sordide image. Celle d'un au secours incompris, inaudible et aussi rapide qu'un battement de cœur. Et si tout cela devait se passer ainsi ? Un frisson me parcouru et je regardais les vagues se fracasser les unes contre les autres, en contrebas.

D'aucuns diront que je venais de commettre une grave erreur, que ma décision était irréfléchie et stupide. Mais je n'étais pas de leur avis. Bien au contraire, j'estimais avoir été assez patiente et mon seul regret était de ne pas l'avoir fait plus tôt. Non, Poudlard ne me manquerait pas.
Pourtant, j'y avais passé les moments les plus heureux de ma vie, des moments entourés de mes amis, des moments pleins de magie. Mais le contrepoids était trop fort, ces souvenirs appartenaient au passé et ce serait douce folie que d'espérer en connaître de semblables maintenant. Pas après ces images cadavériques qui ornaient les murs, ces masques sombres qui hantaient les esprits, ces regards méfiants qui planaient bien bas au dessous de la voûte magique du château. L'air y était glacé, mais les aveugles qu'ils étaient faisaient mine de ne rien voir. Les jours défilaient, toujours les mêmes depuis des semaines, des années. Rien ne devait troubler la petite monotonie tranquille de l'école. Colère, déception, crainte...je n'arrivais même pas à déterminer avec certitude quel était le sentiment impérieux qui s'était emparé de moi. Sans doute tout cela à la fois. Je les avais laissé croître, essayant dans un premier temps de les faire taire, de les oublier. Mais comment aurais-je pu faire, alors que chaque chose, chaque pierre engendrait un tel désordre émotionnel ?  Je livrais un combat perdu d'avance, un combat contre moi-même qui aurait fini par me ronger et m'anéantir. Cette fois j'étais seule, quel paradoxe. Moi qui avais toujours cherché une épaule sur laquelle pleurer, un visage auquel sourire. Ma fuite n'en avait été que plus facile, les remords viendraient plus tard. S'ils venaient. Depuis assez longtemps je traînais ce projet pour laisser ma lâcheté vaincre une journée de plus.
J'eus l'opportunité d'agir lorsque le célèbre train écarlate venait à quai. Tous déjà se pressaient à ses portes, espérant trouver une place de choix pour admirer le trajet qui les ramènerait à l'académie, où la sécurité et la confiance s'étaient consumées depuis longtemps.  Je les observais, un à un et je vis naître en moi un furieux désir de les secouer, de leur rappeler les funestes événements qui avaient eu lieu l'année précédente, sur ces mêmes pavés. A l'abri de ces mêmes rejets de fumée provenant de la machinerie. Mais qui étais-je pour décider à leur place ? Qui étais-je pour chasser leurs chimères ? Je leur tournais le dos, à tous ces ignares. Ces sots qui s'acharnaient sur des sortilèges inadéquats en pensant accomplir des prouesses. Ce n'était pas des épouvantards en manque d'activité qui avaient attaqué le Poudlard-Express. Ce n'étaient pas non plus des épouvantards qui avaient décimé des familles en juin dernier. Amusez-vous donc ! Mais sachez que je ne suis plus des vôtres. J'ai abandonné la partie.
Et de ma forteresse de rancœur, je considérais vos pâles figures embarquer vers cette étendue d'incertitude qui vous attendait de nouveau.

Une larme roula sur ma joue, bientôt imitée par ces nues au-dessus de moi qui, elles aussi, criaient leur détresse à qui savait la voir. Cette fois encore, je me contenterai de regarder, sans bouger. Le clapotis des gouttelettes frappant la mer se fit plus insistant, bientôt les bateaux rentreraient au port. Leurs occupants regagneraient la terre ferme, leurs foyers, leurs familles. Et moi, qui m'attendait ?  Je regardais la petite chaumière, là-bas, en haut de la colline. J'avais cru à tort, y voir mon bercail, mon oasis. Et pourtant, sa porte était restée hermétiquement sourde à mes espoirs, aveugle à ma détresse. Elle ne m'attendait pas si tôt, le moment n'était pas venu. La Magie qui imprégnait les lieux la tenait toujours hors de mon atteinte, pour une année encore. Toutes ces heures où contrainte, je devrais me noyer inlassablement dans ces marrées tumultueuses avant de moi aussi, fouler de mes pieds, cette terre ferme et rassurante que j'avais si longtemps attendu.
Un sanglot ébranla ma poitrine et grelottant, je me couchais les genoux repliés, sur cette patrie dont j'étais exilée. Les bourrasques me frôlaient les unes après les autres, ignorant la cuirasse à broderies rouges et or qui m'enveloppait. Tremblante, je dégrafais l'insigne gravé d'un petit 'P' aux angles ronds qui autrefois avait tant d'importance et que j'arborais avec fierté. Je le serrais dans mon poing et ruisselante, je fermais les yeux.

Et parmi les hurlements de l'orage, je soufflais un Happy Birthday, Violaine que j’emprisonnais lui aussi dans le creux de mes mains.


________________
Fin.
Ariana Hastings
Ariana Hastings
Serdaigle
Serdaigle
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Ariana Hastings, le  Lun 17 Nov - 0:09

RP avec Seth McSoul


La maison rayonnait sous les décorations de Noël et la bonne odeur du pain d'épices tout juste sorti du four parvenait jusqu'aux narines d'Ariana. Habituellement, ce moment de l'année était le favori de la jeune fille. Mais cette fois-ci, elle n'avait pas le cœur à célébrer. Assise sur le bord de la fenêtre dans sa petite chambre du premier étage, elle gardait un œil sur la rue tout en jouant distraitement avec Fluffy, son petit boursouflet rose. Dans sa cage posée sur le bureau, Cinnamon, la petite chouette chevêche, piaillait joyeusement en essayant d'attraper le petit ours en peluche posé non loin d'elle. Dehors, les flocons de neige devenaient de plus en plus gros. Ariana jeta un dernier regard sur la rue avant de se lever en poussant un long soupir. Avec Fluffy sur son épaule, elle s'apprêtait à rejoindre sa famille dans la cuisine quand un bruit venant de l'extérieur la fit sursauter. Elle revint en vitesse vers la fenêtre. La rue était toujours vide, le bruit venait apparemment de chez Mme Cooper qui, désormais, se battait avec ses volets au rez-de-chaussée de la maison d'en face. Ariana poussa un nouveau soupir. La boule qui grandissait dans son ventre depuis son retour de Poudlard ne désemplissait pas. Elle n'avait toujours pas réussi à parler à ses parents et Seth n'allait pas tarder à arriver. Peut-être que ça serait plus facile quand il serait là. Son grand frère…

- Ariana !

La voix d'Emily résonna dans le couloir. La blondinette caressa Fluffy du bout des doigts puis sortit de sa chambre et descendit dans la cuisine. Malia et Kira étaient déjà en train de déguster leurs parts de pain d'épices, rigolant ensemble. Ariana s'assit en face d'elles. Elle ne se sentait pas d'humeur à rire. Fluffy sauta de son épaule sur la table. Ariana laissa son regard vadrouiller entre lui et le morceau de pain d'épices qu'elle n'avait pas encore touché. Seth n'allait sûrement plus tarder maintenant. Comment est-ce que sa mère allait réagir en apprenant la vérité ? Et son père ? Son père était probablement ce qui l'inquiétait le plus… Le rire clair et soudain de Kira sortit Ariana de ses pensées. Elle se leva doucement et se dirigea vers le salon. William était assit dans son fauteuil favori, lisant le journal. La jeune fille vint s'asseoir en face de lui. Peut-être devait-elle commencer à lui parler dès maintenant ? Elle s'éclaircit la gorge. William leva les yeux de son journal et lui adressa un petit sourire comme pour dire « Je t'écoute. ». Ariana hésita quelques instants, puis lui rendit son sourire et détourna son regard vers la cheminée dans laquelle brûlait un feu vif et puissant. Elle ne se sentait pas le courage de dire quoi que ce soit. Elle attendrait Seth.

C'est à ce moment précis que la sonnette retentit. La jeune fille se leva d'un bond et se précipita vers la porte d'entrée. Elle posa sa main sur la poignée seulement quelques instants avant qu'Emily n'arrive derrière elle.
Invité
Anonymous
Invité

Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Invité, le  Sam 22 Nov - 16:58

Noël arrivait, mais l'ambiance fêtarde à laquelle Seth était habitué depuis son enfance n'était malheureusement pas présente cette année. En effet, dès son retour chez lui, le Poufsouffle avait tenté de parler de Gordon McSoul à ses parents, et il n'en avait résulté qu'une dispute enragée entre tous les membres de la famille. Le garçon avait voulu retirer des informations sur son père près de sa mère, mais celle-ci avait strictement refusé d'en parler. Si bien qu'au bout de quelques jours durant lesquels le préfet obstiné ne fit qu'insister sur le sujet, elle finit par entrer dans une rage folle.

Jean-Eugène, quant à lui, était impartial. Il comprenait Seth sur son besoin d'en apprendre plus, mais soutenait également sa femme de ne pas vouloir faire resurgir si subitement son passé. Malheureusement, lorsque la dispute éclata, tous deux le forcèrent à prendre parti, et il fut bien obligé de se ranger du côté d'Amber.

Heureusement pour Seth, Elliot, ainsi que ses deux jeunes filles, séjournaient chez eux durant la première semaine des vacances. Et lorsque le préfet, bien qu'il se refusât d'abord de lui parler d'Ariana, avoua à son demi-frère sa décision de mener de nouvelles recherches sur leur père, Elliot le soutint immédiatement et lui vint en aide lorsque la dispute éclata.

Ainsi, l'ambiance ne tarda pas à s'assombrir parmi tous ces nombreux secrets. À présent, comme s'il s'agissait d'une affaire policière où tout le monde est suspect, chaque membre de la famille semblait cacher quelque chose d'obscur et d'inavouable. Amber savait des choses sur Gordon qu'elle ne souhaitait partager. Seth savait que son père avait refondé une famille à Manchester, mais ne souhaitait en parler à personne tant qu'il ne s'en était pas assuré. Et, bien qu'ils n'eurent strictement rien demandé à personne, Seth eut un jour l'impression que son frère et son beau-père semblaient vouloir eux aussi dissimuler quelque chose sous leur masque bienveillant. Comme si plus personne ne pouvait se comporter comme un être sain d'esprit dans la maison, plus aucun d'eux ne se sentait à l'abri d'une nouvelle crise de rage.

Enfin, le grand jour finit par arriver. La neige tombait à flots sur les toits et les routes de Londres, et Seth, de bon matin, quitta la maison en emportant avec lui sa baguette magique et quelques objets qu'il jugeait utiles pour son voyage. Le garçon s'isola dans une petite ruelle sombre de la ville, puis, s'assurant que personne ne l'observait, commença à tourner sur lui-même en pensant à sa destination et se retrouva entraîné dans un grand néant, un vide plein de tortures et de souffrances. Lorsque le transplanage fut achevé, le préfet rouvrit les yeux et constata qu'il était bel et bien arrivé à destination : autour de lui s'étendait la ville de Manchester, où sa vie s'apprêtait à prendre un nouveau tournant.

Seth ressortit un petit bout de papier de sa poche : il y était inscrit une adresse, celle laissée par sa demi-soeur Ariana, celle où il pourrait enfin rencontrer son père.

Le rendez-vous était fixé à 16h, mais le garçon avait préféré monter un autre plan personnel, afin de s'assurer que rien n'échapperait à sa vigilance - et, par "rien", il comprenait surtout son père. Car Seth ne connaissait pas vraiment Ariana, mais ce qu'il avait retenu d'elle, c'est qu'elle semblait se montrer très timide et jamais très sûre d'elle. Ainsi, lorsqu'elle avait assuré au garçon qu'elle parlerait à son père de cette histoire, le préfet s'était permis d'en douter. Il avait donc préféré, tout en tenant compte des indications de la petite fille, créer un plan qui lui permettrait de parler à Gordon/William tout en évitant de le faire fuir, et de faire fuir toute sa belle famille.

Après des heures de recherche, Seth arriva enfin devant la maison des Hastings. Aussi ordinaire que celle à l'intérieur de laquelle il avait grandi, ils ne semblaient pas plus riches que la famille Delafourche-Crossman-McSoul. Cela rassurait le garçon de savoir que son père n'avait tout de même pas trop pris la grosse tête de se savoir si désirable par les femmes si facilement manipulables.

C'est là que son plan commençait. Pendant la majeure partie de la journée, tout en guettant l'heure, Seth espionna la vie quotidienne de la famille, observant leurs habitudes, leur manière d'exister, le caractère de chacun des membres de la famille. Lorsqu'il la regardait à travers la fenêtre, le préfet trouva qu'Ariana avait l'air songeuse, perplexe. Bien sûr, aujourd'hui, elle aussi allait devoir changer de vie... En tout cas, elle n'était pas aussi gentille et rayonnante que lorsqu'elle l'avait rencontré aux Trois Balais.

Kira, la petite sœur d'Ariana, était en effet aussi intelligente qu'elle l'avait décrite. Brillante, rayonnante, sa culture, moldue comme sorcière, était incroyablement étendue. Seth avait rarement vu ça auparavant... La deuxième petite soeur d'Ariana, Malia, était quant à elle toute mignonne, toute jolie, mais semblait également très rusée et joueuse pour son âge. Durant la journée, elle s'amusa au moins quatre fois à faire pousser les cheveux de Kira, et deux fois ceux d'Ariana. Leur père, William, se chargea à chaque fois de réparer ses bêtises.

William Hastings... Gordon McSoul... Il était là, juste devant ses yeux, bel et bien présent cette fois-ci, pas comme dans ses rêves. Et il semblait joyeux en cette période de Noël, heureux de se trouver avec ses filles, avec sa femme, avec sa famille... Mais non, ce n'était pas sa seule famille... Quelque part en Angleterre, d'autres enfants, d'autres femmes attendaient son retour, attendaient ses excuses. Tous voulaient qu'ils les rendent heureux, pourtant, c'était cette famille précisément qu'il avait choisie. Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée. Peut-être avait-elle quelque chose que les autres n'avaient pas...

Quoiqu'il en soit, Seth n'avait plus aucun doute désormais : cet homme était bel et bien son père. Il l'avait ressenti dès la première fois où il l'avait vu vers le milieu de la matinée, et il savait à présent que s'il retirait cette fenêtre à travers laquelle il l'observait, et s'il commençait à lui parler, cette sensation se ferait encore plus intense. Et Seth espionna ses faits et gestes durant toute la journée, se concentrant plus sur lui que sur les autres membres de la famille. Ariana ne lui avait pas parlé...

En plus d'espionner la maison des Hastings, Seth se permit également d'observer et d'interroger tout le voisinage pour s'assurer que son plan fonctionne. Lorsque sa montre sonna 15h30, le garçon sortit de son sac une perruque blonde, ainsi que des lentilles optiques bleues, des boîtes de maquillage et quelques accessoires plus ou moins utiles. Cela faisait plus de 15 ans qu'il n'avait pas revu son père, mais ce-dernier ne devait absolument pas le reconnaître, c'est pourquoi il valait mieux que Seth change d'apparence. Et si jamais Ariana disait un mot de travers, son plan serait fichu...

16h sonna enfin. Seth, désormais transformé en bel homme blond aux yeux bleus vêtu de vêtements aussi sobres qu'efficaces et coiffé d'une barbe naissante très charmante - et tout ceci sans même faire usage de Polynectar, au cas où son père savait comment déjouer ce sort -, se tenait debout devant la porte d'entrée de la maison, droit et bien tenu. Il entendit des bruits de pas précipités se diriger vers lui, et la porte s'ouvrit brusquement sur une Ariana inquiète, et sa mère souriante.

- Bonjour, dit Seth. Permettez-moi de me présenter : je m'appelle David Cooper, je suis le neveu de Mme Cooper, de la maison d'en face. Je fais simplement le tour du voisinage pour annoncer aux habitants du quartier que j'habiterai désormais avec ma tante pour quelques semaines, le temps de trouver un endroit plus stable où résider. J'espère que nous nous entendrons bien entre nouveaux voisins, même si ma présence ici n'est que temporaire !

Et il prononça ces mots avec son sourire le plus bienveillant, sincère, aimable, même si rien de tout cela n'était vrai. Si, quelques années plus tôt, on avait dit à Seth qu'il devrait mentir et se déguiser pour s'infiltrer dans une maison inconnue, il n'y aurait pas cru une seule seconde. Pourtant, il se trouvait bien là à présent, et il réalisa qu'il prenait presque du plaisir à se prendre à ce petit jeu. Il prenait du plaisir à mentir, pour son bien et pour le bien de tous ses frères et sœurs gardés dans l'ignorance...


Dernière édition par Seth McSoul le Dim 21 Déc - 14:42, édité 1 fois
Ariana Hastings
Ariana Hastings
Serdaigle
Serdaigle
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Ariana Hastings, le  Mar 2 Déc - 19:33

Ariana ouvrit la porte à la volée. Son geste s'arrêta net quand elle vit qui se tenait devant elle : un homme blond avec une petite barbe naissante et des yeux bleu intense. Ce n'était pas Seth ! La jeune fille resta bouche bée en écoutant le discours de l'inconnu.

- Bonjour. Permettez-moi de me présenter : je m'appelle David Cooper, je suis le neveu de Mme Cooper, de la maison d'en face. Je fais simplement le tour du voisinage pour annoncer aux habitants du quartier que j'habiterai désormais avec ma tante pour quelques semaines, le temps de trouver un endroit plus stable où résider. J'espère que nous nous entendrons bien entre nouveaux voisins, même si ma présence ici n'est que temporaire !

Le neveu de Mme Cooper ? La jeune fille était presque déçue par une explication aussi simple et rationnelle, elle avait cru pendant un instant que Seth avait eu l'idée farfelue de se déguiser… Elle laissa donc le dénommé David et sa mère discuter poliment et retourna s'asseoir dans le salon, écoutant la conversation d'une oreille. Emily, fidèle à son éternelle gentillesse, proposa au nouveau venu une tasse de thé ainsi qu'une part de son délicieux pain d'épices. David s'installa donc dans le salon, sur le canapé rouge faisant face à la cheminée, à égale distance entre Ariana et William. Ce dernier leva les yeux de son journal et salua poliment le jeune homme qu'Ariana continuait d'observer attentivement. Toute cette histoire lui paressait étrange. Elle n'avait jamais entendu parler de David Cooper, la vieille Mme Cooper avait toujours été très solitaire, et cet individu arrivait pile au moment où Seth devait faire son apparition. D'ailleurs où était-il celui-là ? Avait-il renoncé à l'idée de rencontrer son père ?

- Ariana !

La voix d'Emily lui parvint soudain, sèche et claire, et la jeune fille se rendit compte qu'elle était en train de fixer intensément David depuis plusieurs bonnes minutes. Elle se leva précipitamment et alla rejoindre sa mère dans la cuisine. Au passage, elle jeta un coup d’œil furtif à la fenêtre. Toujours aucun signe de Seth. C'était tout de même étrange, la dernière fois que les deux jeunes sorciers s'étaient parlé, le Poufsouffle avait l'air bien déterminé à rencontrer son géniteur…

La blondinette aida distraitement sa mère à disposer des tasses sur un plateau puis revint dans le salon. C'est alors que la vérité la frappa. La façon dont David était assit, sa taille, sa stature, c'était Seth ! La jeune Serdaigle posa le plateau un peu trop violemment sur la table basse et s'installa sur l'un des poufs posés devant la cheminée afin de faire face à son frère. Il était maintenant clair dans son esprit que David était bien Seth, mais pourquoi ce déguisement ? Ne voulait-il pas se présenter à William ? N'était-ce pas là la raison de sa présence à Manchester ? La jeune fille replongea dans ses pensées lorsqu'Emily commença à interroger « le neveu de Mme Cooper » sur son âge, ses études, son métier, ses parents, la raison de sa venue ici...
Invité
Anonymous
Invité

Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Invité, le  Sam 27 Déc - 16:20

Apparemment, Ariana n'était pas parvenue immédiatement à faire le lien entre Seth et cet étrange David Cooper qui lui faisait face. Elle le regarda d'un air déçu, ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer, et retourna à l'intérieur de la maison. Le jeune homme resta donc quelques secondes en compagnie de la mère de famille, la dénommée Emily. Ils échangèrent quelques paroles de politesse, faillirent engager la discussion bateau des nouveaux voisins. Mais Seth n'était pas là pour parler de sa "tante" ou de la beauté du quartier, et il dut  interpréter ses phrases de manière à forcer subtilement la femme à le faire entrer dans sa demeure.

Finalement, son plan fonctionna et Emily fit installer Seth dans le salon où se trouvaient déjà Ariana et son père. William Hastings, Gordon McSoul... Seth ne savait pas vraiment comment il devait le nommer, mais ce dont il était sûr, c'est qu'il s'agissait bien là de l'homme qu'il cherchait. La mère proposa au Poufsouffle une tasse de thé ainsi qu'une part de pain d'épice. Le garçon accepta volontiers - si un tournant décisif de son existence devait se jouer ici, autant en profiter pour abuser de l'hospitalité de cette charmante famille.

Seth prit place sur le canapé, à égale distance des deux êtres qui avaient pris un malin plaisir, aussi involontaire fut-il, à bouleverser sa vie : son père et sa demi-sœur.

À ce moment là, l'ex-préfet crut qu'il allait s'évanouir tellement le stress qui envahit son esprit fut intense. Il vit William Hastings lever la tête de son journal et jeter un coup d’œil en sa direction. Son geste fut aussi rapide qu'indifférent, mais Seth le perçut de manière lente, comme si sa réaction allait décider de son avenir, de ce qui allait se passer durant le restant de ses jours. Et soudain, après avoir observé son fils méconnaissable durant une fraction de seconde qui parut une éternité aux yeux du Poufsouffle, l'homme ne fit que le saluer avec un "Bonjour" ordinaire, un minuscule sourire de politesse et une voix qui montrait qu'il ne se doutait de rien.

Ariana, quant à elle, ne cessait de fixer le jeune homme d'un air perplexe. Elle non plus n'avait pas encore deviné l'identité de cet inconnu qui prétendait être son nouveau voisin. Ce n'était pas si mal : au moins, elle ne risquait pas de faire échouer son plan. En revanche, si elle continuait à le regarder comme ça avec une telle insistance, Seth se retrouverait rapidement dans l'embarras.

Le garçon avait-il commis une erreur dans son arrivée qu'il avait pourtant jugé plutôt réussie ? Après tout, les Hastings connaissaient beaucoup mieux la vieille Mme Cooper que lui, et si jamais ils commençaient à douter de la véracité de ses propos, Seth aurait sans doute du mal à se rattraper...

C'est alors que la voix d'Emily retentit depuis la cuisine, appelant Ariana pour l'aider dans son travail. La jeune fille quitta la pièce, laissant l'invité de la maison seul avec son père. Heureusement, ils n'eurent pas le temps de prononcer un mot puisque Ariana revint presque instantanément en compagnie de sa mère, un plateau dans les mains. Alors qu'elle s'apprêtait à le poser sur la table basse à côté du canapé, elle jeta un nouveau coup d’œil à Seth et ses yeux s'écarquillèrent tout à coup, comme si elle s'était retrouvée frappée d'une révélation. Avait-elle enfin deviné l'identité de David Cooper ? Quelques secondes plus tard, elle gardait toujours son air surpris et s'installa sur un pouf près de la cheminée.

C'est alors qu'Emily, curieuse, commença à poser à Seth toutes sortes de questions sur sa vie de tous les jours - ou, du moins, sur la vie de David.

- Quel âge avec-vous, David ? demanda-t-elle sur un ton aimable.

- J'ai 20 ans, répondit Seth avec un grand sourire. Je viens tout juste d'abandonner mes dernières études à Londres, où je vivais chez mes parents, et je viens d'entrer dans une nouvelle université, ici à Manchester. Je galère un peu à trouver assez d'argent pour m'acheter un appartement, mais ça ne devrait pas tarder !

- Eh bien, cela doit être difficile de quitter la maison familiale pour aller vivre en dehors de la capitale... Quelles études faites-vous, exactement ?

- Des études de commerce. Bien sûr, il y a énormément d'universités à Londres, mais un ami m'a parlé d'une en particulier à Manchester et, après avoir jeté un coup d’œil à son site Internet, j'ai trouvé qu'elle correspondait parfaitement à mes attentes.

- J'espère que vous apprécierez l'ambiance de la ville ! Et ce sont donc vos parents qui vous ont proposé de partir vivre chez Mme Cooper ?

- C'est cela, en effet. Ma tante a toujours été très solitaire et distante vis-à-vis de ses frères et sœurs, mais lorsqu'il s'agit de faire plaisir à ses neveux, elle peut se montrer très accueillante !

Et ils continuèrent à discuter ainsi pendant un temps interminable. Seth finit presque par s'ennuyer, à force d'inventer des réponses aussi simples que rapides. Il hésita à engager une conversation avec son père pour enfin entrer dans le vif du sujet, mais se résigna en se disant que, si la situation tournait mal, le stress ne tarderait pas à le tuer et Ariana ne pourrait alors rien faire pour l'aider. Toutefois, ce fut au bout d'un bon quart d'heure que, lassé des paroles de sa femme et de son invité, William Hastings décida de rejoindre la discussion...
Ariana Hastings
Ariana Hastings
Serdaigle
Serdaigle
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Ariana Hastings, le  Lun 26 Jan - 16:22

Seth répondit naturellement à toutes les questions d'Emily, comme s'il avait vraiment bien préparé son rôle. David Cooper avait donc 20 ans, venait de Londres et continuait ses études de commerce à Manchester. La jeune fille se dit qu'elle aurait eu du mal à trouver un scénario plus moldu que celui-là ! Elle dissimula un très léger sourire mais laissa la conversation continuer. Au bout de plusieurs longues minutes d'un dialogue à deux voix plus que banal, William se décida enfin à intervenir. Ariana retint son souffle. Son père avait-il deviné la supercherie ? Non, ce n'était pas possible.

- J'ai vécu à Londres dans ma jeunesse, dit-il d'une voix lente.

La jeune fille se retourna brusquement vers son père. Il n'avait jamais mentionné ça ! A part Poudlard, il ne parlait jamais de sa jeunesse ! Mais, étrangement, Emily ne parut pas aussi surprise que sa fille. William avait-il parlé de sa vie londonienne avec elle ? Était-il possible qu'elle soit au courant pour l'ancienne vie de son mari ? Ariana réfléchit à toute vitesse. Non, la douce Emily Hastings ne devait certainement pas savoir. Elle était si maternelle que si elle savait, elle aurait forcement voulu rencontrer les enfants de son mari. N'est-ce pas ?

- Londres est une ville passionnante, continua nonchalamment Willliam. Mais elle était trop active, trop bruyante, trop peuplée pour moi.

Ariana attendait anxieusement le moment où son père avouerait qu'il avait abandonné sa femme et ses enfants dans cette ville « trop » pour lui et qu'il était même allé jusqu'à changer d'identité pour disparaître dans le quartier résidentiel de Manchester.

- J'ai donc décidé de m'éloigner un peu de la capitale. Et heureusement, sinon je n'aurais jamais rencontré l'amour de ma vie, ma merveilleuse femme, et je n'aurais jamais eu mes trois parfaites petites filles.

William et Emily s'échangèrent un tendre sourire. Sa mère ne savait pas pour Seth, Gordon et le passé de William, Ariana en était certaine maintenant. Son père avait seulement du lui raconter la petite histoire qu'il venait de révéler, pas plus. La jeune  Serdaigle jeta un regard inquiet vers son frère. Ce que venait de dire son père devait sûrement le bouleverser, il parlait de sa vie à Londres tellement naturellement tout en omettant cette énorme partie qu'était Seth, son frère et sa mère.

- De quel quartier vienne vos parents David ? ajouta William, son sourire toujours scotché sur ses lèvres.

Ariana avait toujours admiré son père, mais depuis qu'elle avait rencontré Seth, elle ne le voyait plus pareil, et aujourd'hui ce nouveau point de vue s'accompagnait d'un dégoût grandissant.
Invité
Anonymous
Invité

Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Invité, le  Mer 11 Fév - 15:48

- J'ai vécu à Londres dans ma jeunesse.

L'avantage d'être Sang-Mêlé, c'est qu'on connaissait autant les traditions moldues que les sorcières, et la faculté d'adaptation dans l'un de ces deux univers était donc très aisée. Ainsi, Seth n'avait eu aucun mal jusqu'ici à se faire passer pour le plus exemplaire des moldus... Jusqu'à ce que son père décide de se mêler à la discussion. Oh, alors il avait vécu à Londres ? Très intéressant ! Et qu'avait-il donc fait dans cette somptueuse capitale ?

- Londres est une ville passionnante, continua l'homme sur un ton des plus naturels. Mais elle était trop active, trop bruyante, trop peuplée pour moi.

C'est ta famille qui est trop peuplée, se dit Seth. Mais il ne devait pas intervenir. Pas maintenant. C'était trop tôt... Ou alors... Ou alors il n'osait pas, tout simplement. Quoiqu'il en soit, ce n'était définitivement pas le bon moment.

- J'ai donc décidé de m'éloigner un peu de la capitale. Et heureusement, sinon je n'aurais jamais rencontré l'amour de ma vie, ma merveilleuse femme, et je n'aurais jamais eu mes trois parfaites petites filles.

...

...

... L'enfoiré.

Seth posa sa main sur sa cuisse droite. Il ressentait les contours de sa baguette, sous son jean. C'est bon, il avait pensé à l'apporter...

Il sentait qu'il devait réagir. "Oh, c'est vrai, vos filles sont mignonnes, elles ont l'air très gentilles... Sûrement pas autant que vos fils, n'est-ce pas ?" Ou alors : "Bien sûr, je comprends, Londres était trop peuplée, votre disparition ne serait sûrement pas trop remarquée ?"

Pourtant, il ne dit rien. Pas un mot. Il restait muet, essayant le mieux possible de garder son calme. Il sentait ses yeux vaciller, trembler. Cependant, ces-derniers restaient plongés dans ceux de son interlocuteur. Son regard le trahissait-il ? William Hastings avait-il deviné qui se trouvait en face de lui ? Sans doute s'amusait-il à tourner autour du pot, alors qu'il avait reconnu son fils dès que Seth avait pénétré dans son antre... Le garçon se sentait pris au piège, comme paralysé. Il n'était plus le chasseur, mais la proie. Ressaisis-toi, bordel... Ressaisis-toi...

- De quel quartier viennent vos parents, David ? demanda alors l'homme, souriant.

Seth réfléchit. S'il avouait la vérité, tout allait se jouer maintenant, et il n'était pas certain d'être prêt pour cela. Dans ce cas, il devrait mentir. Mais pour combien de temps ? S'il prenait ce risque, il n'oserait jamais entrer dans le vif du sujet.

Il devait choisir.

Avouer, ou mentir... Avouer, ou mentir... Son père s'était-il retrouvé pris au piège dans ce même dilemme, durant toute sa vie ? D'ailleurs, sa femme actuelle était-elle au courant de son passé ? Non, sûrement pas.

Avouer, ou mentir...

Ne réfléchis pas trop longtemps, Seth... Ou alors tu te trahiras tout seul...

Avouer, ou mentir...

- Southwark, dit-il enfin. Ils viennent de Southwark.

- Oh, Southwark ? répéta William. J'ai aussi vécu là-bas dans ma jeunesse, avant de déménager à Hurlingham. Dites-moi, êtes-vous déjà allé au Théâtre du Globe ?

- Une fois, oui, répondit Seth. Ils avaient reconstitué une pièce de Shakespeare.

- Ah oui ? Vous aimez Shakespeare ?

- Moi, pas vraiment. Ma mère en raffole.

- Quelle pièce avez-vous vue ? Antoine et Cléopâtre ? Hamlet ?

- Le Marchand de Venise. Je ne suis pas là pour la plaindre, mais il est vrai que ma mère n'a pas toujours eu la vie facile et, lorsqu'elle a l'occasion d'assister à des comédies plutôt qu'à des tragédies, elle a l'habitude de ne pas les rejeter.

L'adolescent esquissa un petit sourire forcé. William, lui, rigola à pleines dents. Ils y étaient presque...

- Voulez-vous boire autre chose ? intervint soudain Emily Hastings. Ou manger, peut-être ?

Elle, apparemment, elle n'était pas fan de Shakespeare.

- Oh, répondit Seth, je ne voudrais pas abuser de votre hospitalité.

- Ne vous inquiétez surtout pas, répliqua la mère de famille. J'ai préparé beaucoup trop de biscuits pour le dîner, alors nous serions ravis de vous en offrir quelques-uns !

- Eh bien... Merci beaucoup, dans ce cas, dit le garçon en souriant.

Un sourire sincère, cette fois. Pauvre femme, et pauvres filles... Si elles savaient qui était ce monstre...

Alors qu'Emily se rendait dans la cuisine, William Hastings se leva à son tour et vint l'accompagner.

- Excusez-moi, je reviens tout de suite, dit-il.

Mais enfin, qu'allait-il faire là-bas ? Ils n'avaient pas terminé de parler !

Toutefois, Seth réalisa que c'était l'occasion parfaite. Il se retrouvait désormais seul avec Ariana, et il allait pouvoir s'assurer qu'elle ne gâcherait pas tout son plan.

- Ariana... murmura-t-il. Tu sais qui je suis, pas vrai ?

Il ne prit même pas le temps d'attendre sa réponse. Il voyait à ses yeux qu'elle avait compris.

- Ecoute... Il faut absolument que ton père avoue tout par lui-même... Si je lui force trop la main, il va réussir à prendre l'avantage et à me rejeter toute la culpabilité de ses actes... Enfin, en fait, je ne sais pas vraiment moi-même comment il réussirait à faire ça, mais vu à quel point il a l'air intelligent, je préfère ne pas prendre de risques. Tu comprends ? Alors, si tu pouvais m'aider, comme par exemple en me disant ses faiblesses, ou un truc du genre...
Ariana Hastings
Ariana Hastings
Serdaigle
Serdaigle
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Ariana Hastings, le  Lun 23 Mar - 1:42

- De quel quartier viennent vos parents, David ?

Quand William posa la question, Ariana se tourna vers Seth, guettant sa réaction. Le jeune homme semblait tendu et mis quelque temps à répondre.

- Southwark, dit-il enfin. Ils viennent de Southwark.

La jeune fille laissa ses yeux balader entre les deux hommes, observant la conversation comme on regarde un match de tennis.

- Oh, Southwark ? J'ai aussi vécu là-bas dans ma jeunesse, avant de déménager à Hurlingham. Dites-moi, êtes-vous déjà allé au Théâtre du Globe ?

- Une fois, oui. Ils avaient reconstitué une pièce de Shakespeare.

- Ah oui ? Vous aimez Shakespeare ?

- Moi, pas vraiment. Ma mère en raffole.

- Quelle pièce avez-vous vue ? Antoine et Cléopâtre ? Hamlet ?

- Le Marchand de Venise. Je ne suis pas là pour la plaindre, mais il est vrai que ma mère n'a pas toujours eu la vie facile et, lorsqu'elle a l'occasion d'assister à des comédies plutôt qu'à des tragédies, elle a l'habitude de ne pas les rejeter.

Alors que Seth mentionnait sa mère, Ariana le regarda avec inquiétude. Mais le jeune homme esquissa un sourire. Il se contenait tellement facilement, la jeune fille était impressionnée. Emily se leva à ce moment-là.

- Voulez-vous boire autre chose ? Ou manger, peut-être ?

Seth accepta et les deux échangèrent quelques politesses. La mère de la jeune fille s'éloigna alors dans la cuisine, suivit par son mari. Une fois seuls, le jeune homme se tourna vers sa sœur.

- Ariana... murmura-t-il. Tu sais qui je suis, pas vrai ?

La blondinette acquiesça. Bien sûr qu'elle l'avait reconnu. Le garçon continua.

- Écoute... Il faut absolument que ton père avoue tout par lui-même... Si je lui force trop la main, il va réussir à prendre l'avantage et à me rejeter toute la culpabilité de ses actes... Enfin, en fait, je ne sais pas vraiment moi-même comment il réussirait à faire ça, mais vu à quel point il a l'air intelligent, je préfère ne pas prendre de risques. Tu comprends ? Alors, si tu pouvais m'aider, comme par exemple en me disant ses faiblesses, ou un truc du genre...

Ariana réfléchit. Les faiblesses de son père ? Elle n'en connaissait qu'une seule. Elle se leva brusquement.

- Je reviens.

Elle jeta un coup d’œil dans la cuisine. Ses parents étaient en train de discuter à voix basse. Elle monta quatre à quatre les marches menant à l'étage. Kira et Malia jouaient tranquillement dans la chambre de la plus jeune. Ariana s'approcha de Kira et s'accroupit à ses côtés afin de lui murmurer quelques mots à l'oreille. La petite fille lança à sa sœur aînée l'un de ces sourires plein de malice dont elle avait le secret et se leva. Ariana attrapa Malia et les trois filles redescendirent dans le salon. Emily et William n'étaient pas encore revenus de la cuisine. Kira se laissa tomber sur le canapé, adressant cette fois-ci son sourire à son nouveau frère (bien qu'elle ne sache pas exactement qui était ce garçon). Ariana reprit sa place face à lui, Malia sur ses genoux. Quand leurs parents revinrent de la cuisine, les filles étaient prêtes. Une fois tout le monde installé, Kira détacha son regard de Seth/David pour le tourner vers William.

- J'aimerais bien avoir un frère, s'exclama-t-elle joyeusement.

Emily laissa échapper un petit rire tandis que William regardait sa fille avec un air surpris.

- Ça ne te va pas d'avoir des sœurs ?

- Si. Mais j'aimerais bien avoir un frère.

S'il y avait bien une chose sur laquelle Ariana pouvait compter, c'était la détermination de Kira. Il avait suffit de lui demander d'affronter leur père avec cette déclaration pour qu'elle joue son rôle jusqu'au bout. Mais il faudrait plus que cette simple petite phrase pour faire craquer la carapace de William Hastings/Gordon McSoul/qu'importe-sa-véritable-identité.

- C'est vrai que ça serait bien. Tu n'as jamais voulu avoir de fils ? demanda la jeune Serdaigle à son père.

William déglutit péniblement.

HRPG:


Dernière édition par Ariana Hastings le Jeu 25 Juin - 14:35, édité 1 fois
Laurae Syverell
Laurae Syverell
Poufsouffle
Poufsouffle
Année à Poudlard : Aucune année renseignée

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Permis de Transplanage


Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Laurae Syverell, le  Jeu 11 Juin - 12:29

[pas de réponse de plus d'un mois, je me permet donc de poster ^^]


RP UNIQUE
Les ténèbres dans les yeux






C'était pas bon de se balader sur les quais de Londres ce soir là. Pas plus que de fredonner un chant marin dans ce froid étrange pour la saison. La Syverell voulait simplement prendre l'air après son énième entrainement de sport. Étrangement, ça calmait son asthme. Étrangement, ce froid glacial pour la saison, qui aurait été définit comme des lames découpant les bronches à chaque respiration, était pour elle une délivrance peu commune. Elle respirait enfin. L'été venait, et avec lui cette chaleur insupportable et étouffante. Pour elle, la destination était déjà envisagée... L'Australie. Pays ou les rires et les retrouvailles seraient aussi agréable que la poussière et la chaleur seraient une torture. Mais ça, non, elle n'avait rien dit dessus. Ni même sur sa maladie qui se faisait de plus en plus ample. Laurae se battait. 

Un craquement derrière elle. La silhouette qui la suivait silencieusement depuis tout à l'heure avait du ne pas faire attention à un morceau de verre d'une quelconque bouteille, brisé par un buveur passé par là plus tôt. La brune soupira. Elle détestait les fauteurs de troubles. Et ce n'était pas le moment, ni le lieu, ou une forme humanoïde suivait quelqu'un pour lui demander une gentille flamme qui voulait bien lui bousiller le peu de poumons qui reste d'un coup de tabac brûlé. Non, cette silhouette voulait surement autre chose, une autre flamme. Le bruit des pas de la jeune femme fit silence. Le ciel du soir semblait orage, et se reflétait sur le calme de la Tamise. La jeune femme glissa une main droite sous son avant bras gauche, empoignant une baguette de cyprès camouflée par sa veste. Les pas derrière elle se fit plus rapides. Et une douleur aiguë sur son bras gauche la fit tituber en arrière. L'alcool fort se fit sentir, et un sourire jaunâtre apparut dans la nuit. 

- Et toi ? Tu m'a l'air bien mignonne... ça te dirait pas de me soulager un peu? 

Encore un de ses agresseurs du soir. Si ils recevaient de l'argent pour chaque viol, ils payeraient sans problème leurs cotions. La jeune femme ne dit rien, et tenta juste de l'observer, tout en essayant de se dégager. Malgré l’abominable odeur d'alcool, l'homme semblait tout a fait sain d'esprit. Ses yeux pétillaient d'un désir flamboyant, que Laurae ne voulait pas servir. Elle frissonna à l'idée de ce que l'homme pouvait lui faire, mais garda la tête bien froide. Son silence déplaisait à l'homme qui commença à lui arracher les cheveux pour l'abaisser à la  hauteur de sa taille. Les larmes aux yeux Laurae ne bougeait toujours pas, sauf pour tenter de se débattre. Mais la force de l'inconnu semblait être supérieur aux bras pourtant musclés de la Blairelle. 

- Lassez-moi, Monsieur. 

Le regard de la Blairelle se fit pénétrant. L’émeraude et l'or, mélangés, semblaient lancer des éclairs de fureur, mais le calme de son visage devait exciter la silhouette qui empoigna les membres plus fort. L'irlandaise serra les dents. Les larmes coulaient. Le gars riait. Et d'une puissance ! Il jubilait devant l'effroi de la Syverell.

- Lâchez moi !

L'esprit de la Blairelle tournait en rond, au même rythme de ses gestes qui allaient en tout sens pour se dégager. Un bras derrière le dos tenu par l'homme, les cheveux dans son autre main... Il essayait vivement de la plaquer face contre mur, ou terre. 

- Laisse toi faire ça va aller vite. 

Le ton répugnant qu'il prenait, le sourire qu'il abordait, les gestes qu'ils faisait. Tout n’était que répugnance et horreur pour l'irlandaise. La colère montait au fur et à mesure que l'homme s'approchait de son but. Les dents plus resserrés, les yeux ouverts lançaient des éclair vers l’avant, que l'homme ne pouvait voir. C'en était finit, il devait arrêter de jouer avec son corps comme d'un pantin... Le pantin, c'était lui. Les ténèbres envahir peu à peu les pensées noires de la Syverell. D'un geste vif, elle s'empara de sa baguette, informula un #Numen arma qui la transforma en poignard.
- Vous allez le regretter. 
Elle ferme les yeux. L'homme n'était qu'à un doigt de son but. D'un coup de hanche elle se retourna et enfonça la lame dans la jugulaire de l'homme, qui avait les yeux grand ouvert. Quelque chose tomba sur le sol, mais Laurae ne quitta pas des yeux la forme du visage et les yeux de l'agresseur. Elle avait tué. Et elle sentait sous ses doigts le liquide chaud qui glissait le long de sa peau, imbibant sa manche de veste d'une sombre tâche. Elle reprit les mots de l'homme, comme un jugement avant de l'envoyer en enfer. 

- Laisse toi aller, ça ira vite. 

La vie de l'homme semblait le quitter, son regard se fit plus terne, pour enfin ne voir que les ténèbres de la mort. Retirant le poignard d'un coup sec, Laurae laissa le corps retomber dans un bruit sourd. Sachant ce qu'elle avait fait, et reprenant peu à peu ses esprit, le dégout que la Syverell avait de l'homme et d'elle même se fit sentir dans le creux de l'estomac qui remonta jusqu'à ses lèvres. Un immonde haut-le-cœur élança le corps de la sorcière qui vomit près du corps de celui qu'elle avait tué. Son regard longea le corps inerte de l'agresseur, devenue la victime... . Une forme sombre, longue et fine gisait à ses côtés. Ce qui était tombé de la manche de l'homme. Elle tandis la main. Une baguette. C'était donc un sorcier.

Se relevant, elle brisa l'objet trouvé et le balança dans l'eau. Puis, rendant l'aspect à sa baguette, nettoya les plaies de l'homme et les referma pour que les moldus croient à une crise cardiaque, le sang et les glaires de dégoûts présent sur le sol, la baguette et sur la veste. Puis d'un dernier regard transplana. Elle avait tué, et, malgré son dégoût envers elle même, il n'y avait aucun regret. Sauf celui peut être, de n'avoir pu raisonner le sorcier.
Invité
Anonymous
Invité

Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Invité, le  Ven 3 Juil - 14:09

On reprend notre ancien RP avec Ariana !

Seth attendit une réponse de sa demi-soeur pendant un temps qui lui parut une éternité. Elle avait buggé, ou quoi ? Mais voilà qu'au bout d'une minute de réflexion, elle se leva si brusquement que le garçon sursauta. Alors qu'il s'attendait à une réponse héroïque, magique et véritablement utile, elle se contenta alors d'un simple :

- Je reviens.

... Et quitta la pièce précipitamment, montant les marches de l'escalier qui menait sans doute à sa chambre. Seth demeura perplexe. Qu'était-elle partie faire, et comment pouvait-elle le laisser tomber maintenant ? Dans à peine une minute, ses parents allaient sans doute revenir de la cuisine et il allait de nouveau devoir improviser une réalité alternative et invraisemblable, celle où il aurait hérité des gênes de sa mère, ne serait pas devenu sorcier et serait parti en école de commerce.

Qu'allait-il inventer, cette fois ? Le nom de sa mère, de son école, de toutes les personnes qu'il avait fréquentées durant sa scolarité afin que leurs noms fassent purement moldus ? Mais voilà qu'Ariana réapparut presque aussi vite qu'elle était partie, mais cette fois en compagnie de ses deux soeurs qui, si Seth avait bien retenu leurs prénoms, se nommaient Kira et Malia. Ses soeurs... Elles étaient aussi ses demi-soeurs, d'ailleurs. Rien qu'à cette idée, Seth eut presque un nouveau choc ; le même, en moins intense, que celui qu'il avait eu en apprenant qu'Ariana et lui avaient le même sang. Et il vit soudain Kira lui adresser un immense sourire. Ariana lui avait-elle révélé la vérité ? Non, non, surtout pas, elle n'aurait pas du faire ça... Kira n'était qu'une gamine, elle risquait de tout révéler à son père...

Les parents Hastings (et McSoul) revinrent de la cuisine et s'installèrent sur le canapé. À peine furent-ils assis que Kira se tourna vers William-Gordon.

- J'aimerais bien avoir un frère ! s'exclama-t-elle alors.

NON !!! Mais enfin, qu'est-ce que... Seth détourna vivement son regard vers les deux parents. Emily émit un petit rire, W-G ne sembla pas trop perturbé. Qu'est-ce qu'Ariana avait fait pour que... Enfin bref, il n'était pas non plus trop cramé.

- Ça ne te va pas d'avoir des sœurs ? répliqua W-G.

Enfoiré, pensa Seth.

- Si. Mais j'aimerais bien avoir un frère.

Finalement, elles ont l'air assez malines, mes demi-sœurs... Tant qu'elle n'allait pas trop loin, Kira était plutôt bien partie. Le Poufsouffle ignorait ce qu'Ariana lui avait dit exactement, mais ça ne semblait pas l'avoir trop perturbée.

- C'est vrai que ça serait bien. Tu n'as jamais voulu avoir de fils ?

Pas mal... Finalement, peut-être que la vie inventée s'arrêtait là. Le garçon vit W-G déglutir péniblement. Enfin, ils entraient dans le vif du sujet. Mais Seth était-il vraiment prêt ? Il n'avait appris la nouvelle qu'il y a quelques mois... Etait-ce le bon moment ?

Ne te dégonfle maintenant, on y est presque, se dit-il. Il ne devait dire que quelques mots. Mais il hésitait. Un dilemme atroce naquit en lui. Qu'allait répondre son père ? Méritait-il un tel jugement ? Il ne savait pas... Il réalisa que finalement, tout le plan qu'il avait préparé pour en arriver là ne lui avait servi qu'à retarder le moment de la révélation. Il n'était plus sûr de rien, comme si toute sa vie allait éclater maintenant. En avait-il vraiment besoin ? Non, absolument pas. Sa vie était très bien avant cette rencontre aux Trois Balais, il n'avait qu'à faire comme si rien ne s'était jamais passé...

Mais c'était plus fort que lui. Il devait tout savoir. Il devait connaître le pourquoi du comment de ce secret si longtemps caché. Alors, sans même attendre une réponse de Gordon McSoul, Seth se lança :

- Si elles te disent ça, c'est parce que tu es mon père.

Le silence déjà présent dans la salle devint alors lourd, pesant. Seth n'osa pas regarder tous les membres de cette heureuse famille en face et baissa rapidement les yeux. Il venait de détruire sa vie, celle de Gordon McSoul et celle de toute la famille Hastings. Il ne savait pas réellement s'il avait fait ça par curiosité ou par pure vengeance. Dans tous les cas, cet acte qu'il venait de commettre était monstrueux. Il leva lentement le regard vers ses soeurs, principalement vers les deux petites qui n'étaient au courant de rien. Malia ne semblait pas comprendre, alors que Kira resta la bouche ouverte, comme choquée. Il observa cette-dernière pendant quelques secondes encore, dans l'espoir que sa réaction soit différente. Mais elle était beaucoup trop mature pour une enfant de son âge et semblait déjà avoir tout assimilé dans son esprit - même si elle semblait être une petite fille optimiste, elle ne pouvait pas réagir joyeusement à cette révélation.

Emily Hastings le regarda longuement puis se tourna vers son mari. Était-elle au courant ?

- ... William ? prononça-t-elle tout simplement.

Seth ne savait pas si ce que cet appel signifiait. Était-ce un "William, explique-moi tout" ou un "William, explique-leur tout" ?

Pour finir, le garçon regarda son père. Il le fixa droit dans les yeux, attendant une quelconque réponse de sa part. Et voilà que Gordon McSoul répondit :

- ... Je sais.
Ariana Hastings
Ariana Hastings
Serdaigle
Serdaigle
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Pas encore disponible

Spécialité(s) : Aucune spécialité enregistrée actuellement.


Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Ariana Hastings, le  Dim 12 Juil - 18:48

Ariana regarda son père déglutir péniblement devant la question de Kira. D'un regard en coin, elle essaya également d'apercevoir la réaction de Seth. Ce dernier paraissait très partagé. Non, il n'allait pas baisser les bras maintenant tout de même ? Le temps paru s'étirer. Inlassablement. Infiniment. La jeune Serdaigle regardait son père, regardait son frère. Devait-elle intervenir ? Enfin, Seth parla, brisant le silence de ses paroles si inattendues.

- Si elles te disent ça, c'est parce que tu es mon père.

Le silence revint à une vitesse fulgurante. Ariana regarda ses sœurs. Malia ne semblait pas comprendre ce qu'il se passait, en même temps elle n'avait que trois ans. Kira, elle, était bouche bée. Ariana tenta de lui lancer un petit sourire d'excuse. J'allais te le dire, promis. Puis elle se tourna vers sa mère. Celle-ci regardait Seth avec de grands yeux. Son visage faisait tellement peine à voir, Ariana aurait voulu pouvoir se lever et la serrer dans ses bras, mais son corps était comme coincé sur place, elle ne pouvait plus bouger, attendant seulement que quelque chose se passe, que quelqu'un parle. Cette fois, ce fut Emily qui brisa le silence. Douce, gentille maman Emily.

- ... William ?

A cet instant précis, Ariana comprit. Elle comprit que la relation établie entre ses parents n'était pas si solide qu'elle en avait l'air et qu'à ce moment-là, à cette seconde, le château de carte venait de s'écrouler. Le mariage parfait de William et Emily Hastings n'existait plus, et ne renaîtrait probablement jamais. Et enfin, enfin, William ouvrit la bouche.

- ... Je sais.

Ariana laissa échapper une bouffée d'air qu'elle n'avait pas réalisé retenir. Malia, au bord des larmes, s'agrippa désespérément à sa mère, sentant la tension ambiante sans vraiment la comprendre. Kira accrocha son regard à celui de sa sœur aînée (Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?). Seth resta figé, le regard toujours fixé sur son père. William semblait vouloir éviter tous les regards tournés vers lui. Et Emily se leva, refermant son étreinte autour de sa plus jeune fille. Sans un mot, elle abandonna le salon, attrapa son manteau et celui de Malia, et sortit dans le froid hivernal sans se retourner. Quand la porte claqua, Kira et Ariana échangèrent un nouveau regard. La Bleue et Bronze n'était pas inquiète, elle savait qu'Emily reviendrait, jamais elle n'abandonnerait ses filles. Son mari peut-être, mais ses filles non. Kira semblait partager le même avis, et acquiesça doucement avant de poser sa petite main sur celle de Seth.

- Papa, tenta Ariana. Peut-être… peut-être que tu veux parler seul avec Seth pendant quelques minutes.

William réagit au quart de tour.

- Seth ?

Zut. Le père regarda sa fille.

- C'est toi qui l'a fait venir ici ?

Ariana baissa les yeux. C'est vrai qu'à un moment, cela avait parut une bonne idée, mais maintenant elle n'en était plus très sûre…

- A quoi est-ce que tu pensais Ariana ? s'écria soudain William, se levant d'un bond. Faire venir cet étranger dans ma maison ?  M'avouant soudainement qu'il est mon fils ? Devant ta mère ? Tu as vu dans quel état tu l'as mise ?

La jeune Serdaigle n'avait jamais vu son père si énervé. Mais elle n'avait curieusement pas peur. Elle se leva elle aussi, levant la voix à son tour.

- Cet "étranger" comme tu dis est ton fils ! Et tu l'as abandonné ! Et ce n'est pas ma faute si Maman est fâchée, c'est toi qui a menti ! Pendant des années !

Elle attrapa soudainement la main de sa petite sœur, la tirant derrière elle hors du salon...

- Allez viens Kira !

… et laissant Seth seul face à William Hastings/Gordon McSoul.
Devon Starck
Devon Starck
Poufsouffle
Poufsouffle
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Médicomagie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage


Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Devon Starck, le  Jeu 3 Sep - 21:34

[HRPG : Chronologiquement, ce RP se déroule après le RP de mort du père d'Azphel, qui lui-même se passe plusieurs jours après l'enterrement de l'oncle de Valentina, RP à venir ce mois-ci.]

Post unique. RP de mort de la mère d'Azphel.



Adieu, passé.
Chronologie 5.

* * *


La colline étoilée.
Londres.
07h05.

Vivifiant, l'air frais matinal venait se poser en caresses sur le visage tiraillé d'Azphel. Il n'avait pas dormi depuis quarante-quatre heures et les bouteilles d'alcools parsemant sa terrasse attestaient de ses tourments intérieurs. La cigarette qu'il tenait ente son index et son pouce disparut dans l'herbe quand il la propulsa sans force. Elle termina de se mourir lentement en une fumée soupirante.
¤ ¤ ¤Sur la table, la lettre de sa mère criait encore devant ses yeux lourds de fatigue son chagrin d'avoir perdu l'homme de sa vie, son envie de le voir à l'enterrement, de le revoir tout court. Le regard émeraude d'Azphel avait passé la nuit à détailler le parchemin, ses encornures, les boucles chaloupées des lettres, les hésitations larmoyantes dans les mots difficiles, sans ressentir ne serait-ce qu'un début de compassion pour celle qui l'avait mis au monde.

¤ ¤ ¤Azphel tremblait. Car elle le reverrait enfin aujourd'hui. Il imaginait la réaction de Nelly, s'effondrant surement sur ses jambes en voyant le retour du fils prodigue à la maison. Cette pensée le révulsait, le plongeait dans une haine et une envie de souffrance chronique, à laquelle il ne voyait qu'une fin résolument noire.
¤ ¤ ¤Quand le soleil fut levé assez haut pour réchauffer le sorcier, il se leva, tituba légèrement et se raccrocha à la table maladroitement. Sa tête tournait. Son bras droit le lançait mais s'était arrêté de saigner, pour le moment... Il en restait des traces de sang séchées sur le blanc de la table et sur le papier, jusque sur ses vêtements souillés.
Il prit sa baguette et l'apposa sur la lettre qui s'embrasa, baignant le visage du mage noir d'une lueur orange et d'un sourire macabre. Les derniers mots de sa mère mouraient eux aussi.
La flamme s'embrase et ne laisse derrière elle que des cendres de larmes.

* * *

Funérailles du père d'Azphel.
Liverpool.
14h.

¤ ¤ I ¤ ¤ Azphel Darius Lamar, de son nom complet, attendit la résonnance apocalyptique des cloches de l'édifice anglican qui berça de notes  funèbres la rue Hope, imprégnant chaque personne présente sur le parvis de la cathédrale d'un froid manteau de tristesse. Les quatorze coups martelèrent la circulation de silence, imprégnèrent tremblements et larmes dans l'assemblée mortifiée, décomposèrent les visages en statues livides.
Les véhicules s'étaient arrêtés à la demande de l'évêque présent, coupant leur moteur tumultueux en signe de respect. Avant l'ode des cloches, seuls quelques oiseaux avaient défié le silence mortuaire qui rendait hommage à David Lamar.

¤ ¤ ¤Dans la rue, une fiole de verre glissa de la main d'Azphel et se brisa au fond de la bouche d'égout sous ses pieds. Le Polynectar faisait maintenant effet depuis trente-cinq minutes et il avait jugé bon d'ingérer la fin de son flacon avant de pénétrer dans le temple néogothique. Le cortège entama sa procession à la suite du cercueil noir cerclé d'argent qui s'engouffrait dans la cathédrale, en chemin pour la dernière demeure d'un sorcier respecté, voire vénéré.
Le mage noir avait cessé de compter les personnes s'amassant pour la cérémonie une fois arrivé à deux-cent. Il estimait qu'ils devaient être plus du double ; sorciers de très haut rang, haut placées, membres du Ministère de la magie, Mangemorts peut-être, et quantité de moldus aux fonctions importantes, suffisamment utiles pour apporter de leur prétendu pouvoir à la famille Lamar.
Azphel les haïssait tous.

¤ ¤ E ¤ ¤ Laissant tomber un couteau couvert de sang dans la poubelle à côté de lui il regarda la bouteille de Jack Daniels entamée deux heures plus tôt qui gisait lamentablement, vide. Il s'avança en direction du parvis d'un pas chancelant qu'il s'efforça de redresser, serra fort contre lui son bras droit douloureux, adressant un regard souriant aux gouttes de sang qui s'en écoulaient, et se fondit dans la masse de costumes noirs, une simple ombre parmi tant d'autres.
¤ ¤ ¤Les mines étaient basses et silencieuses, entassées, parfois graves et sanglotées, quelque fois souriantes, souvent peinées. David Lamar avait eu cette force de fédérer autour de son charisme nombre de personnalités de tous horizons, influentes pour la grande majorité, résolument partisanes de la magie noire dans leur globalité. Azphel avait hérité de lui sa force, bien que l'exemple prôné à l'adolescence avait perdu tout magnétisme sur le sorcier depuis la mort de sa soeur Cyrielle.

¤ ¤ ¤Les sorciers qui s'entassaient sur des bancs frigorifiés en adressant leurs regards lointains au cercueil ignoraient, pour la plupart, tout des circonstances de la mort de la soeur d'Azphel et des remous qu'elle avait provoquée dans la famille.
Elle avait conduit le mage noir à la rupture avec son propre sang et paradoxalement engendré le monstre assoiffé de pouvoir qu'il était devenu, le Mangemort sans scrupules qui avait tué, le lycan sanguinaire qui s'était déchaîné impunément. En cela Nelly et David avaient réussi leur éducation, forçant Azphel à se parfaire malgré lui dans la seule magie noire, à s'en servir en tant qu'arme pour l'expression de sa colère et de son ressentiment.
Cyrielle aurait pleuré ce qu'il était devenu, il le savait. Les quatre cents personnes présentes dans la cathédrale l'auraient au contraire adulé pour ce qu'il était.

Mais le chemin de regrets et de rancoeur qui l'avait conduit jusqu'ici prenait fin aujourd'hui.
Les larmes d'Azphel ne tomberaient pas, refoulées par l'excédant d'alcool dans ses veines.

¤ ¤ N ¤ ¤ Éreinté, il s'était laissé traîner dans les dernières positions, sous le couvert d'une apparence relativement différente de son ordinaire - un moldu blond aux yeux bleus quelque peu joufflu - ne pénétrant que plus de dix minutes après le cercueil dans l'immense bâtiment qui s'étirait sur près de cent mètres. Il releva la manche de son manteau et plongea son avant-bras entier dans le bénitier à l'entrée, regardant avec fascination l'eau se tinter immédiatement en tons pourpres, révélant sur le bras du sorcier des coupures profondes commencées la veille et ravivées le midi. Il s'essuya sur le pan de sa veste et referma sa manche sur sa main. Elle le piquait gravement.

¤ ¤ ¤La douleur lui convenait, elle était raisonnable, égale à sa meurtrissure intérieure, égale à ce qu'il avait ressenti en apprenant la mort de Cyrielle. C'était sa manière à lui d'extérioriser cette haine profonde qui l'avait habité depuis sa disparition, d'exprimer enfin l'aversion qu'il ressentait pour ses parents pleinement responsables, pour leurs mensonges éhontés, leur mascarade à visage découvert au nom de la famille, de la réputation des Lamar.

¤ ¤ N ¤ ¤ Négligeant de feindre une peine qu'il ne ressentait pas pour son père, il s'adossa à un imposant pilier sculpté au cœur de la nef, dévisageant les visages des fantômes endeuillés rassemblés là. Il en connaissait très peu et les têtes qui évoquaient en lui des souvenirs de sa famille n'étaient que des reflets sans noms surgit du passé, des dessins grossiers à déchirer sans regrets. Les quatre cents personnes tenaient sans mal dans la cathédrale, mais déplaçaient un bruit certain, un mélange divin  de murmures et de sanglots apaisant.
Azphel n'avait pas encore vu sa mère, mais la devinait effondrée tout là-bas au devant, près des carreaux marbrés et de la boîte de pin qui contenait son mari, tout proche de s'écrouler ; oui, c'était la seule pensée qui ne le faisait pas souffrir.

¤ ¤ ¤L'évêque entama son discours religieux, pompeux, et plusieurs sorciers levèrent leur baguette pour envoyer des boules de lumière blanches dans les hauteurs de la cathédrale. Aucun bruit de surprise, aucune peur. Les moldus présents savaient bien qui on enterrait. La mâchoire d'Azphel se contracta, rendre hommage de la sorte à un monstre le mettait hors de lui. Il manqua de glisser sur le côté et de tomber, aussi se ressaisit-il en empoignant rageusement son bras droit, déclenchant la réouverture immédiate de ses plaies, accompagnées par une plainte souffrante que ses voisins proches interprétèrent comme de la peine pour le défunt. Ses dents grincèrent.
Le sang descendait dans sa main, le long de ses doigts, puis tombait en gouttes éparses sur la pierre.

¤ ¤ E ¤ ¤ Titubant légèrement, les jambes tremblantes, il passa dans l'allée latérale pour redonner de la vigueur à ses membres amorphes, se rapprochant par la même occasion des premières rangées ou s'entassaient les vestiges les plus pourris de sa famille, tous ceux qui participaient aux réunions de magie noire et avait été les témoins de la mort de sa sœur. Il s'arrêta au milieu du transept, posant son regard indifférent sur le cercueil noir ébène et les lambeaux de sa famille rassemblés autour. Ses oncles adorateurs de torture étaient là. Il se rappelait d'eux, leur démence lors des réunions familiales, leur plaisir à utiliser le Doloris. Ses cousins avaient bien changés et paraissaient abattus, les visages déconfits par la mort de leur père spirituel. Voir sa famille se dépérir de la sorte emplissait Azphel d'un plaisir sadique, mais réel.

¤ ¤ ¤Il chercha Nelly jusqu'à la trouver du regard. Des frissons de satisfaction le parcoururent en la découvrant toute de noir vêtue, la peau crémeuse et décharnée, les lèvres violettes grelottantes, en train de se déraciner de ses forces, de se perdre dans un chagrin palpable qui risquait d'exploser d'un moment à l'autre, les mains jointes, vainement focalisée de son attention sur la loquacité du prêtre comme si ses mots croyants ramèneraient sa pourriture de mari d'entre les morts.
¤ ¤ ¤Ses yeux se cachaient derrière un voile en dentelles, mais les larmes atteignaient son menton, puis s'écrasaient sur le sol dans un silence endeuillé. Sa mère souffrait, vraiment, pour une fois. Elle avait donc un cœur. Azphel sourit.

¤ ¤ F ¤ ¤ Il resta à observer les membres de sa famille qui paradaient dans ce concours de tragédie, se délectant de leurs performances convaincantes. La cérémonie dura un peu plus d'une heure. Quand l'évêque invita l'assistance à bénir le cercueil, sa mère s'effondra sur le coffin noir, se vidant de toutes ses larmes et de cris décomposés qui résonnèrent tragiquement dans toute la nef. Elle tomba pitoyablement sur le sol, rapidement secourue par l'évêque et son frère dont Azphel n'avait de souvenir que son visage à la forme carré et ses yeux renfoncés, une personne dure et butée.

¤ ¤ ¤Le mage noir quitta la cathédrale sans se retourner, la procession serait longue et ennuyeuse, il avait à faire. Le Polynectar ne durerait plus longtemps et il ne voulait pas être vu. Son paternel allait pourrir dans le cimetière à l'arrière de l'édifice, selon des volontés qui échappaient à Azphel et en totale contradiction avec l'image de grandeur qui l'avait caractérisé. Il aurait surement une pierre tombale éloquente, bien plus grosse que ses voisins de chambrée, peut-être même une place rien qu'à lui, dans un coin de jardin aménagé où son égocentrisme pourrait se complaire par delà la mort.

* * *

Manoir des Lamar.
Liverpool.
16h.

¤ ¤ I ¤ ¤ Naviguant dans les rues de la ville avec un souvenir presque photographique des lieux, Azphel reprit de sa démarche incertaine le chemin de son manoir natal, prestigieuse demeure familiale vieille de trois cents ans, bâtisse en briques à la taille colossale sur laquelle grimpaient des lierres audacieux, posée au cœur d'une propriété large comme trois terrains de football.
¤ ¤ ¤À l'heure qu'il était, son paternel devait être définitivement un souvenir, laissé en pâture au temps qui le rongerait inévitablement de son emprise. Du sang gouttait toujours de la main droite du sorcier, il veillait à maintenir sa douleur en éveil par pressions régulières. Quelques fois, il se sentait mal, blême et pris de vertiges et il devait faire des pauses pour ne pas vaciller sur ses jambes flageolantes.

¤ ¤ ¤Il retrouva de ses forces en arrivant dans le quartier huppé de Liverpool qui l'avait vu grandir. Il redressa sa capuche sur sa tête et sortit sa baguette alors qu'il remontait l'allée menant à la demeure, se présentant en profane devant les grilles de fer forgé noires et leurs pointes et poignées en or, un "L" massif à l'exubérance révoltante centré sur chacune d'elles. Il les regarda longuement, figé par les horribles souvenirs qui remontaient à la surface, comme autant de poignards guettant ses faux-pas pour venir se planter dans sa chair. Il agita sa baguette pour révéler les protections en place. Elles n'avaient visiblement pas bougé.

- Salazard, ode de magie noire, honore de ta présence les Lamar, récita-t-il mélodieusement.

¤ ¤ N ¤ ¤ Après quelques secondes, la grille émit une complainte glacée, proche d'un râle de Détraqueur, et se désintégra en une forme ombreuse mouvante. Azphel passa à travers sans appréhension. Derrière lui, elles se solidifièrent de nouveau, imperturbables.
Le mage noir remonta l'allée en formulant un #Révélio et ouvrit la porte d'entrée sans difficulté. La réputation de mages noirs confirmés des Lamar les avaient toujours entachés de cette naïveté infantile ; il suffisait de connaître la formule pour ouvrir le portail et le reste de la maison vous offrait ses plus noirs secrets.

¤ ¤ ¤Azphel franchit le vestibule et pénétra dans le salon avec la sensation étrange de visiter un endroit familier pour la première fois. Les murs étaient toujours garnis de portraits démesurés de tous les membres de la famille, à la différence près qu'il n'y en avait plus qu'un d'Azphel, relativement petit en comparaison des autres, et que toute trace de sa sœur avait disparu ici. La table en chêne massif longue de dix mètres n'avait pas bougée, tout comme les tapis verts émeraude aux contours or qui garnissaient toutes les pièces du rez-de-chaussée. En revanche, sur toute la longueur du mur reposait un impressionnant vivarium qui avait, de mémoire, remplacé quelques vieux meubles datés sans intérêt. La prison de verre contenait un bassin d'eau imposant et surtout un serpent géant de couleur cuivré, des anneaux et tâches noires sur le corps, qui paraissait plongé dans un sommeil de plomb. Le sorcier s'en approcha, mi craintif, mi émerveillé, et lu la petite fiche collée dans l'angle de la paroi : Anaconda constrictor, 8,2 mètres de long, 210 kilos, originaire du Venezuela.

¤ ¤ I ¤ ¤ Figé devant l'animal qui ne bougeait pas, Azphel sortit de sa torpeur. il fit demi tour et rejoignit la cuisine où l'impression de familiarité se ressentait davantage. Il franchit une porte supplémentaire et arriva dans une cave fraîche où des étagères par dizaines entreposaient des alcools moldus et sorciers venus des quatre coins du globe, glanés lors de voyages ou reçus en offrande en guise de flatterie. Il ouvrit une bouteille de vodka polonaise et releva la manche droite de son manteau sur sa main rouge sang. Il tendit son avant-bras et y versa la moitié de la bouteille sur ses coupures, hurlant un cri de douleur fantasmé qui transperça le silence du manoir.

¤ ¤ ¤Il porta la bouteille à ses lèvres, bascula la tête en arrière et la vida d'un quart sans s'arrêter. Quand il la lâcha, il en recracha une bonne partie sur le sol en soufflant fortement. Il resta un moment les coudes sur les genoux, épuisé par un souffle court et haché, les membres tétanisés. Il s'adossa à une étagère et referma la bouteille qu'il remit à sa place. Il tourna sur lui-même jusqu'à trouver le casier où son père rangeait les whiskies. Il prit un dix-huit ans d'âge d'origine moldue et quitta la pièce en refermant soigneusement derrière lui.

¤ ¤ L ¤ ¤ Outrageusement blessé, intérieurement, il chancelait dans les couloirs de la maison avec une nostalgie morose, corrosive. Les lieux empestaient la magie noire, les souvenirs délétères, la mort de Cyrielle, les réunions de sa foutue famille sectaire, ce qu'il était devenu...
¤ ¤ ¤Qu'était-il devenu au juste ? Un mage noir ? Un monstre totalement dépourvu d'humanité ? Etait-il vraiment aimé par quelqu'un ? Est-ce que Valentina changeait quoi que ce soit à sa nature, sa monstruosité, au fait qu'il était un assassin en liberté, une bombe à retardement proche de sombrer, prêt à tout détruire autour de lui ? Il se plaisait de croire que oui, sans penser la mériter un seul instant.

¤ ¤ ¤Il ôta son manteau qu'il lâcha pitoyablement et s'assit à même le sol dans le hall d'entrée, méditant ses pensées rendues floues et confuses par le manque de sommeil et la profusion d'alcools. Il déboucha le Glenfiddich 18 ans d'âge et porta son arôme boisé à ses lèvres déjà anesthésiées. Il essuya son bras droit sur sa jambe, épongeant les gouttes de sang régulières et contempla, sans pensées distinctes, la marque des ténèbres tatouée sur son bras gauche.

¤ ¤ ' ¤ ¤ Rêveur, ses paupières se firent lourdes et douloureuses, alcoolisées. Le feulement caractéristique de la grille le réveilla en sursaut, quelqu'un arrivait au manoir. il se redressa avec une vivacité nouvelle, évaporant temporairement le whisky de son organisme au profit de l'adrénaline. Il regarda à travers un carreau pour voir une quinzaine de personnes, vêtues de noir de la tête aux pieds, qui remontaient l'allée dans la direction du manoir, sa mère en tête, aussi frêle qu'à l'enterrement, affublée du rôle de la personne sur qui tout s'est abattu.

¤ ¤ I ¤ ¤ Emportant alcool et veste dans ses mains, il gravit rapidement les marches qui le menaient aux couloirs multiples de l'étage. Il se dirigea machinalement vers la chambre qu'il avait occupée pendant seize ans et se raidit quand il tourna la poignée, la porte s'entrouvrant sur une pièce qui n'avait pas bougée d'un iota. Son lit était impeccablement fait et les draps semblaient être les mêmes que seize ans plus tôt, la pièce exhalait des souvenirs enfouis depuis longtemps... Des photos de camarades de Serpentard et de membres de sa famille qu'il adulait alors se mouvaient paresseusement dans des cadres sans poussières. Des posters de joueurs de Quidditch étaient affichés aux murs, des livres d'écoles soigneusement alignés sur un bureau acheté à prix d'or. Le tout sans aucune trace de saleté, d'une propreté rigide.

¤ ¤ ¤Il n'entra pas dans la pièce, paralysé,  et la referma prudemment alors que la porte d'entrée s'ouvrait au rez-de-chaussée, libérant des éclats de voix prononcés qui lui évoquait  plus ou moins quelque chose. Il mit la main sur la poignée adjacente, la pièce qu'il savait être la chambre de sa sœur. Son cœur battait fortement, il savait qu'il devait se poser et ne plus faire de bruits. Il entra sans se retourner et ferma derrière lui. Lorsqu'il fit face au cœur de la pièce plongée dans l'obscurité, son cœur s'arrêta, ses glandes lacrymales l'étouffèrent, sa gorge se contracta en un nœud brûlant. Il n'y avait plus rien ici à part le vieux lit de Cyrielle qui se mourait sous une couche affligeante de poussière tassée, au milieu d'un bric-à-brac d'objets dépéris.

¤ ¤ N ¤ ¤ Vociférant intérieurement, il s'avança dans la pièce qui servait maintenant de débarras. Les vieux bibelots, les armoires cassées, les cartons défoncés, avaient remplacé les peluches de l'enfance de sa sœur et les posters de joueurs sexy affichés au mur. Hormis le lit qui servait sans conteste de support plus que de souvenir, toutes traces de l'existence de Cyrielle avaient été méticuleusement supprimées de la maison.
¤ ¤ ¤Les yeux larmoyants, le mage noir abandonna son manteau sur un carton, en extirpa sa cape d'invisibilité et sa baguette et se laissa tomber le moins lourdement possible sur le parquet. Il ôta le bouchon du Glen', s'adossa mollement contre le lit et para ses épaules de sa cape, devenant lui aussi un vestige, un morceau du passé totalement oublié de tous. Là, ses larmes coulèrent pour la première fois depuis des semaines, pas pour son père qu'il avait tué, ni sa mère qui le retrouverait bientôt, pour sa sœur Cyrielle, seule membre de sa famille qu'il avait aimée.

¤ ¤ ¤Les larmes salées s'écoulèrent longuement, plus paisibles que les discussions au salon, à la fois bruyantes et inaudibles, agressives. En vérité, Azphel se foutait de savoir qui était en bas. Il attendrait qu'il n'y ait plus aucun bruit, alors, sa mère retrouverait son fils chéri ; alors, les dernières parts d'humanité en lui sombreraient dans la folie, dans la seule issue qu'il avait entrevue depuis seize ans à leur tissu de mensonges grossier.
¤ ¤ ¤Azphel n'avait rien de bon en lui, il en avait la certitude. Tina n'était peut-être qu'un hasard, une façade, une erreur. Assurément ce qui lui était arrivé de mieux depuis longtemps, mais possiblement une illusion qui ne durerait pas. Le mage noir se convainquait, non sans prendre de bonnes gorgées de whisky, qu'il n'était rien d'autre qu'un homme perdu qui méritait tout, sauf l'amour de Valentina.
Ces pensées poignantes l'accompagnèrent jusqu'au silence.
Le Polynectar cessa de faire effet avant que la nuit ne tombe.

* * *

Manoir des Lamar.
Liverpool.
05h11.

¤ ¤ F ¤ ¤ Épuisé, le corps divaguant sous les soubresauts produits par l'alcool, Azphel jouait avec la bouteille vide sur le parquet quand la porte d'entrée de la maison s'ouvrit pour la douzième fois de la nuit. Au fil des heures, les conversations s'étaient faites murmures, et les murmures de vagues chuchotements éteints. Il aurait pu user de sa baguette pour épier tout ce qui c'était dit en bas, mais il avait préféré se meurtrir dans ses pensées, méditer sa haine en s'enivrant, ce qu'il méritait ou non, en ouvrant ses plaies avec un plaisir de masochiste. Il devait souffrir, il en était convaincu, c'était le seul moyen de ne plus avoir mal à l'âme.
Il attendit dans l'ombre, dévêtit sa cape d'invisibilité et jugea de son niveau élevé d'alcoolémie qu'il définit finalement comme "acceptable", bien qu'il aurait surement été rangé dans la catégorie "d'incroyable" par une personne normalement constituée.

¤ ¤ ¤Les jambes lourdes, il se leva dans l'ancienne chambre de sa sœur, les manches de sa chemise relevées aux coudes, sa baguette enserrée dans sa main imbibée de sang. Les coupures suintaient lentement mais surement, sa baguette glissait entre ses doigts, mais ça n'avait pas réellement d'importance.
¤ ¤ ¤Il récupéra cape et manteau et ouvrit la porte avant de s'engouffrer dans le couloir, prenant la direction des escaliers qu'il descendit précautionneusement. Dans le hall, l'ambiance était mortuaire, appropriée. Un bruit de bouchon résonna dans le salon et Azphel s'immobilisa sur le seuil de la porte, en voyant pour la première fois sa mère depuis seize ans, sans rien sur le visage, dos à lui, ouvrant une bouteille de vin rouge. Elle s'assit péniblement sur sa chaise et se servit un verre à pied dans lequel elle trempa timidement ses lèvres.
Azphel se rendit compte qu'il ne ressentait absolument rien  de bon pour elle, pas d'amour, pas même de gratitude, juste une haine complète à calmer instamment.

- Bonsoir maman, dit-il dans son dos, d'une voix qu'il voulait neutre.
Le verre qu'elle tenait éclata dans sa main et le vin se répandit sur la table. Tremblante de tous ses membres, elle se tourna vers lui, le visage stupéfait.
- Az... Azphel ? dit-elle d'une voix où l'étonnement et la panique s'exprimait de concert, se levant difficilement.
Azphel se tenait là en effet, dans l'embrasure de la porte, sa chemise blanche légèrement crasseuse, la manche droite couverte de sang jusqu'à l'épaule, son bras fraîchement scarifié tenant sa baguette d'où le sang perlait, l'autre révélant sa marque des ténèbres mutilée.
Quand Nelly se leva, ses dents claquaient si fort qu'Azphel pensa qu'on pouvait les entendre à l'extérieur de la maison.
- Tu es là mon chéri, dit-elle d'une voix qu'elle se forçait d'assurer, ses yeux ne parvenant pas à le fixer correctement.

¤ ¤ I ¤ ¤ Réprimant un sourire, Azphel ne manifesta aucune émotion, bien qu'il aurait voulu rire aux éclats.
Sans qu'il ne s'y attende, Nelly se précipita sur lui et l'enlaça de ses bras. Il la sentait qui tremblait, de peur, de joie, de sentiments contradictoires qu'elle ne réussissait pas à dissimuler. Il remerciait le ciel de ne pas avoir hérité tant de faiblesses.
Elle éclata en sanglots contre son torse et la mâchoire d'Azphel se contracta, il avait envie de la repousser violemment, mais il voulait savourer ce moment alors il passa ses bras autour d'elle sans réellement la serrer contre lui.  

- Tu es venu, Dieu merci tu es venu...
Sa voix était brisée, mais sincèrement soulagée.
- Mon fils tu es là, je suis si contente..

Les larmes de sa mère l'irritaient, il n'était plus son fils depuis longtemps. Il l'empoigna par les épaules et l'écarta de lui. Le visage d'Azphel était dénué d'expression. Ses yeux verts, inquisiteurs, scrutaient chacune des réactions de faiblesse de sa mère.
- Assis-toi s'il te plaît, il faut qu'on parle, intima-t-il avec autorité, alors qu'il la tirait vers la chaise en bout de table avec force.

¤ ¤ N ¤ ¤ Léthargique, elle se laissa faire, son regard embué cherchant à comprendre son fils, sa bouche ouverte pour dire des mots qui ne venaient pas. Elle mit la main par mégarde sur les bris de verre sur la table, mais Azphel ignora sa réaction. Il prit la bouteille de vin rouge et s'empara d'un verre qu'il leva à la lumière du plafonnier. Il n'avait pas servi.
Il se dirigea à l'autre bout de la table, s'emparant d'un couteau et d'un plateau de fromages, ainsi que de morceaux de pains.
- Que t'est t-il arrivé? demanda Nelly. Pourquoi es-tu couvert de sang ?
¤ ¤ ¤Azphel ne répondit pas et s'assit face à elle, les dix mètres de la longue table les séparant. Il posa calmement sa baguette dans sa direction et la regarda avec une indifférence hostile. Il se servit un verre, le leva pour en admirer la robe et le porta à ses lèvres pour en boire une gorgée, avant de se lécher les lèvres lentement, fermant les yeux ; le vin était succulent. Il but le verre d'un trait et se resservit, son regard alternant entre sa mère mortifiée et le vivarium. L'anaconda s'était réveillé et se déplaçait lentement dans sa prison.
- Mon chéri, tu étais là, à l'enterrement ? Sa voix se tua en bout de phrase, ce qu'Azphel  apprécia.

¤ ¤ I ¤ ¤ Occultant sa question, il prit pain, couteau et camembert et se fit un sandwich copieux qu'il dégusta en arrachant des bouchées grossières, accompagnées par la tendresse du Bordeaux. Les français possédaient vraiment la meilleure gastronomie et les meilleurs vins du monde, aucune autre tablée ne pouvait souffrir la comparaison pour Azphel, elle était à la cuisine ce que la magie noire était dans le monde de la sorcellerie : une supériorité évidente. Il s'essuya la bouche du revers de la main, léchant quelques gouttes de sang chaud qui s'égrainaient encore.

- Ton bras...
- Ce n'est rien de grave, trancha-t-il, acerbe. Et pour répondre à tes questions incessantes, oui, j'étais là à l'enterrement. Mais j'avais pris du polynectar.
- Pourquoi ? demanda-t-elle en essayant de rassurer sa voix.
- Parce que je voulais te voir en train de souffrir, et surtout pas que tu trouves un quelconque réconfort à ma présence.
¤ ¤ ¤Nelly devint plus pâle encore qu'à l'enterrement, si c'était possible. Azphel restait impassible, son regard demeurait froid, sa posture et ses gestes assurés, malgré l'alcool qui battait ses tempes.
- Ton père aurait voulu te voir avant de mourir, hésita-t-elle. Azphel hocha la tête.
- Alors il peut reposer en enfer. En paix, pardon, dit-il en levant les deux mains devant lui en guise d'excuse. Je l'ai vu tout juste quelques minutes avant sa mort.
¤ ¤ ¤Le visage de sa mère restait interdit. Il voyait qu'elle hésitait avant de formuler sa réponse, aussi préféra-t-il poursuivre :
J'ai été voir cet homme sur son lit de mort, pour écouter ses derniers mots. Oh bien sûr, il aurait surement pu s'en sortir si l'on ne s'était pas vus. A l'autre bout de la table, sa mère ne bougeait plus, il entendait ses dents claquer. Il se coupa une tranche de fromage pour savourer cet effroi qu'il produisait sur elle. Il l'avala en deux bouchées et se rinça avec un autre verre de vin.

- David est mort dans son sommeil, quand tu étais avec lui ? Oh mon chéri...
Azphel s'essuya patiemment les lèvres sur une serviette avant de lever les yeux vers elle.
- Non, tu ne me comprends pas. Je te dis qu'il ne serait pas mort si je n'y avais pas été.
Là, elle devait frôler la crise cardiaque.
- Je me suis présenté là-bas suite à ta première lettre infestée de bons sentiments. J'ai livré un bouquet de fleurs à ce... père ? Il la regarda en fronçant les sourcils et en levant une main. Peu importe, poursuivit-il. J'avais laissé un cadeau dans le bouquet, pour qu'il ne se sente pas seul. Une vipère, créée par magie. Il ne regardait plus sa mère et déblatérait son discours d'une traite. Morsure fatale et très discrète. Ne laisse aucune trace, presque indécelable sur un corps, encore plus quand il est attaqué par la vieillesse.
¤ ¤ ¤À ces mots, sa mère se décomposa sous les larmes et il s'arrêta pour la regarder. Enfin, le plaisir arrivait, après seize années de tourments.
- Tu veux di...
- J'ai tué papa, dit-il froidement.

Le regard désemparé, Nelly se tourna vers un meuble contre le mur et commença à se lever. Azphel se saisit de sa baguette et l'immobilisa sur sa chaise. La pointant sur elle, le visage déformé par sa fureur, il la fit se retourner vers lui, la manipulant sans mal.
- Pourquoi... parvint-elle à dire dans un murmure éthéré.
- Parce que vous avez tué Cyrielle et fait disparaître la moindre trace de son existence.
- C'était....
- Un accident, je sais! coupa Azphel en se levant rageusement.

¤ ¤ ♥ ¤ ¤ Vindicatif, il envoya sa chaise à travers la pièce d'une seule main. Elle frôla de peu le visage en décomposition de sa mère. Il informula rapidement un #bloclang, comme il l'avait fait avec son père, cinq jours auparavant.
¤ ¤ ¤Un sentiment de bien être s'empara aussitôt d'Azphel maintenant qu'elle se désagrégeait devant ses yeux sous des larmes inarrêtables, le visage dépérit et horrifié, les membres tremblant dans un silence de mort, devinant l'issue de la soirée qu'aucune prière adressée, qu'aucune promesse de repentir ne saurait changer. Dans le vivarium, l'anaconda manifestait un intérêt distant à la scène.

¤ ¤ ¤Azphel dirigea sa baguette sur la vitre qui le maintenait enfermé, fit un geste simple de la main et la regarda disparaître dans l'inconnu. Il posa un regard dément sur sa mère qui comprenait ce qui allait se passer. Il fit le tour de la table pour la rejoindre et se tenir à côté d'elle, encourageant l'épais serpent qui se rapprochait du bord de son cloître de verre en se déroulant. L'animal siffla ce qu'Azphel devina être une promesse de mort. Des frissons d'excitation s'emparaient du mage noir. Sa main ne le faisait plus souffrir, les assauts de l'alcool étaient omniprésent mais il ressentait de la fierté.
Son dessein s'accomplissait et ne laisserait derrière lui que deux flammes qui avaient mérité de s'éteindre depuis longtemps.

¤ ¤ T ¤ ¤ Élégamment, l'anaconda se posa sur le sol en une boule difforme, pointant ses yeux jaunes dans leur direction. Leur chaleur corporelle l'attirait et Azphel s'écarta de sa mère, reculant dans le vestibule, ne perdant pas une miette de l'avancée lente du reptile vers Nelly. Il était à deux mètres... un mètre... Il siffla de nouveau dans l'air, un liquide s'écoula le long de la jambe de sa mère..
¤ ¤ ¤L'anaconda monta sur elle, sa tête apparaissant à hauteur de sa hanche, puis grimpant son dos, s'enroulant autour de sa poitrine... Il fit rapidement un tour, puis deux, puis tout le haut du corps de Nelly disparut en tremblements sous l'épaisse silhouette du serpent. La chaise se renversa et l'animal s'enroula de toute sa longueur autour d'elle.
Dans un bruit sinistre, des os craquèrent par dizaines sous l'étreinte colossale.

¤ ¤ ¤Azphel se retourna et sortit du manoir sans le moindre regard par dessus son épaule. Il dévala l'allée d'un pas rapide, revêtant son manteau, rangeant sa baguette, laissant derrière lui toute la haine qui l'avait consumé, perverti, durant de longues années. Les Lamar s'éteignaient de ce côté de la famille ; ne restait plus qu'un seul élément en vie, perdu dans la noirceur la plus totale, déshumanisé.
Pourtant, dans cette obscurité complète, il lui restait une lumière en ligne de mire, une flamme qui ne s'éteindrait jamais totalement s'il ne disparaissait pas dans les ténèbres.

¤ ¤ ¤Pour la dernière fois de sa vie, Azphel quitta Liverpool et regagna Londres. Son esprit s'apaisait peu-à-peu, l'alcool fuyait ses veines, et bien qu'il s'était confronté à sa propre douleur, il se sentait serein. Dorénavant, son passé gisant derrière lui, il ne suivrait plus qu'un chemin, celui où brillait cette flamme intense. Dans les premières lueurs du jour, il gagna l'appartement de Valentina, il avait à lui parler, de son présent et de leur futur.


Dernière édition par Azphel le Mer 11 Mai - 14:16, édité 1 fois
Kyara Blanchet
Kyara Blanchet
LégendeSerpentard
Légende
Serpentard
Année à Poudlard : Diplômé(e)

Matière optionnelle : Médicomagie

Spécialité(s) : Permis de Transplanage
Fourchelang


Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Kyara Blanchet, le  Ven 9 Oct - 13:16

[Pv William West - Suite de ce rp]

Kyara avait mal, très très mal. Cependant elle était libre. Profitant d'un moment d’inattention de Will et du Mangemort, elle avait appelé Edwin. Pas en hurlant, ce n'était qu'un murmure que l'elfe entendit. Pour une fois, la Française n'avait pas eu à faire un dessin à son elfe de maison. Voyant l'état de sa maîtresse, il avait vite mis les voiles en l'emmenant au passage. La seule chose que Kyara ne comprenait pas, c'était le lieu d’atterrissage. Elle était sur un pont, la lune brillait haut dans le ciel. Se redressant légèrement, la brune se figea en se rappelant qu'elle n'avait plus sa baguette. M*rde. Sentant le désespoir s'emparer d'elle, Kyara se releva avec difficulté. Sans réfléchir, elle s'appuya sur ses deux jambes et manqua de tomber lorsque dans une pointe de douleur fulgurante sa cheville céda sous son poids. Faisant l'équilibre avec ses bras, elle sautilla jusqu'au rebord du pont en pierre en grimaçant.

Elle ne pouvait pas rester ici, il fallait qu'elle parte cependant elle ne se sentait pas assez forte pour transplaner. La douleur l'empêchait de se concentrer, elle était perdue. La découverte sur William était la goutte faisant déborder le vase. Elle en avait marre de faire semblant, marre de sourire alors qu'elle avait envie de crier. Elle vivait dans un mensonge, ses proches lui mentaient tout le temps et comme une idiote elle n'avait rien vu. Fermant les yeux, Kyara inspira profondément, sentant des larmes couler de ses yeux. Elle avait marre de jouer à la forte, marre de morfler pour les autres. Elle avait menti pour eux, tuer pour eux, alors qu'ils avaient tué son père. Il devait être en train de se retourner dans sa tombe ...

A la place de sauver l'honneur de sa famille, elle n'avait fait que le bafouer. Elle n'était pas mieux que ses frères et que sa mère. C'était comme si elle avait elle-même porté le coup de grâce à son père. Sa vie n'était qu'un mensonge. Serrant les poings en fermant les yeux Kyara expira profondément quand un craquement sonore se fit entendre non loin d'elle. Ouvrant les yeux, la Française ne se retourna même pas. Elle savait que ce n'était pas les secours. Elle savait que c'était soit William soit l'autre Mangemort, soit les deux. Elle se fichait de qui se trouvait derrière elle. Il était hors de question qu'elle retourne là-bas. Même si elle savait qu'elle était en sécurité. Ils avaient tous trahi sa confiance. Tous. Sa famille. Ses amis. C'était elle qui se démenait pour eux sans rien avoir en retour. Ce n'était pas juste. Posant son regard sur l'eau se trouvant en bas, Kyara se retrouva six ans en arrière. Quand elle avait craqué pour la première fois, qu'elle avait sombré dans l'alcool avant de vouloir se balancer d'un pont. Elle avait ressenti la froideur de l'eau l'envahissant jusqu'à atteindre son coeur. Elle se souvenait qu'il battait de moins en moins fort, de la noirceur parcourant toutes les parcelles de son corps avant que la lumière n'arrive. Alors qu'elle allait vers la lumière, Aloïs l'avait sauvé et il lui en avait voulu. Il était peut-être temps de revoir la lumière.

Kyara n'avait pas spécialement envie de mourir, elle voulait avant tout s'enfuir et elle espérait que l'eau serait assez profonde pour la recevoir. Cependant, s'il s’avérait que ce n'était pas le cas ... ça ne la dérangeait pas plus que cela de mourir. Plus de mensonges. Plus de douleurs. Plus de pertes. Liam lui en voudrait beaucoup, mais il serait mieux sans elle. De toute manière, ce n'était pas comme s'ils étaient proches en ce moment. Fermant de nouveau les yeux, Kyara inspira un grand coup pour se donner du courage. Elle ne savait pas qui était derrière, mais il n'avait encore rien fait et il ne s'attendait probablement pas à ce qu'elle saute du pont pour s'échapper. Il fallait espérer que l'effet de surprise serait suffisant pour l'empêcher de réagir. Kyara n'oubliait pas qu'elle avait une cheville cassée. Escalader un rebord en vitesse n'était pas une bonne idée, mais elle comptait le faire.

S'appuyant sur ses bras, la Fourchelang se hissa sur le rebord. Une nouvelle fois la douleur se rappela à elle et elle fit de son mieux pour l'ignorer. Dans les films moldus, l'héros avait toujours le temps d'ouvrir les bras de faire une petite pirouette et tout ce qui allait bien avec. Kyara se contenta de croiser les bras sur sa poitrine et se laissa tomber en avant. C'était le meilleur moyen pour faire un plat, mais elle n'était plus à ça près.
Contenu sponsorisé

Triste balade, tristes pensées... - Page 36 Empty
Re: Triste balade, tristes pensées...
Contenu sponsorisé, le  

Page 36 sur 41

 Triste balade, tristes pensées...

Aller à la page : Précédent  1 ... 19 ... 35, 36, 37 ... 41  Suivant

Permission de ce forum:Vous pouvez 
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Harry Potter 2005 :: ~¤~ Autres Lieux Magiques ~¤~ :: Grande-Bretagne-

L'univers d'Harry Potter est la propriété de la Warner Bros ainsi que de J.K Rowling.
Tous droits réservés sur ce site ©Copyright Bureau RPG.