Triste balade, tristes pensées...

[Pv William West - Suite de ce rp]

Kyara avait mal, très très mal. Cependant elle était libre. Profitant d'un moment d’inattention de Will et du Mangemort, elle avait appelé Edwin. Pas en hurlant, ce n'était qu'un murmure que l'elfe entendit. Pour une fois, la Française n'avait pas eu à faire un dessin à son elfe de maison. Voyant l'état de sa maîtresse, il avait vite mis les voiles en l'emmenant au passage. La seule chose que Kyara ne comprenait pas, c'était le lieu d’atterrissage. Elle était sur un pont, la lune brillait haut dans le ciel. Se redressant légèrement, la brune se figea en se rappelant qu'elle n'avait plus sa baguette. M*rde. Sentant le désespoir s'emparer d'elle, Kyara se releva avec difficulté. Sans réfléchir, elle s'appuya sur ses deux jambes et manqua de tomber lorsque dans une pointe de douleur fulgurante sa cheville céda sous son poids. Faisant l'équilibre avec ses bras, elle sautilla jusqu'au rebord du pont en pierre en grimaçant.

Elle ne pouvait pas rester ici, il fallait qu'elle parte cependant elle ne se sentait pas assez forte pour transplaner. La douleur l'empêchait de se concentrer, elle était perdue. La découverte sur William était la goutte faisant déborder le vase. Elle en avait marre de faire semblant, marre de sourire alors qu'elle avait envie de crier. Elle vivait dans un mensonge, ses proches lui mentaient tout le temps et comme une idiote elle n'avait rien vu. Fermant les yeux, Kyara inspira profondément, sentant des larmes couler de ses yeux. Elle avait marre de jouer à la forte, marre de morfler pour les autres. Elle avait menti pour eux, tuer pour eux, alors qu'ils avaient tué son père. Il devait être en train de se retourner dans sa tombe ...

A la place de sauver l'honneur de sa famille, elle n'avait fait que le bafouer. Elle n'était pas mieux que ses frères et que sa mère. C'était comme si elle avait elle-même porté le coup de grâce à son père. Sa vie n'était qu'un mensonge. Serrant les poings en fermant les yeux Kyara expira profondément quand un craquement sonore se fit entendre non loin d'elle. Ouvrant les yeux, la Française ne se retourna même pas. Elle savait que ce n'était pas les secours. Elle savait que c'était soit William soit l'autre Mangemort, soit les deux. Elle se fichait de qui se trouvait derrière elle. Il était hors de question qu'elle retourne là-bas. Même si elle savait qu'elle était en sécurité. Ils avaient tous trahi sa confiance. Tous. Sa famille. Ses amis. C'était elle qui se démenait pour eux sans rien avoir en retour. Ce n'était pas juste. Posant son regard sur l'eau se trouvant en bas, Kyara se retrouva six ans en arrière. Quand elle avait craqué pour la première fois, qu'elle avait sombré dans l'alcool avant de vouloir se balancer d'un pont. Elle avait ressenti la froideur de l'eau l'envahissant jusqu'à atteindre son coeur. Elle se souvenait qu'il battait de moins en moins fort, de la noirceur parcourant toutes les parcelles de son corps avant que la lumière n'arrive. Alors qu'elle allait vers la lumière, Aloïs l'avait sauvé et il lui en avait voulu. Il était peut-être temps de revoir la lumière.

Kyara n'avait pas spécialement envie de mourir, elle voulait avant tout s'enfuir et elle espérait que l'eau serait assez profonde pour la recevoir. Cependant, s'il s’avérait que ce n'était pas le cas ... ça ne la dérangeait pas plus que cela de mourir. Plus de mensonges. Plus de douleurs. Plus de pertes. Liam lui en voudrait beaucoup, mais il serait mieux sans elle. De toute manière, ce n'était pas comme s'ils étaient proches en ce moment. Fermant de nouveau les yeux, Kyara inspira un grand coup pour se donner du courage. Elle ne savait pas qui était derrière, mais il n'avait encore rien fait et il ne s'attendait probablement pas à ce qu'elle saute du pont pour s'échapper. Il fallait espérer que l'effet de surprise serait suffisant pour l'empêcher de réagir. Kyara n'oubliait pas qu'elle avait une cheville cassée. Escalader un rebord en vitesse n'était pas une bonne idée, mais elle comptait le faire.

S'appuyant sur ses bras, la Fourchelang se hissa sur le rebord. Une nouvelle fois la douleur se rappela à elle et elle fit de son mieux pour l'ignorer. Dans les films moldus, l'héros avait toujours le temps d'ouvrir les bras de faire une petite pirouette et tout ce qui allait bien avec. Kyara se contenta de croiser les bras sur sa poitrine et se laissa tomber en avant. C'était le meilleur moyen pour faire un plat, mais elle n'était plus à ça près.

Le sort de Piste-Marque pouvait se révéler particulièrement utile lorsque l'occasion se présentait. Il suffisait juste à William d'espérer que Kyara n'aurait pas transplanée directement chez elle, auquel cas le jeune homme aurait eut le plus grand mal à la suivre. Fort heureusement, il n'en était rien et le mage noir se retrouva sur un pont, non loin de sa collègue et amie. Celle-ci l'entendit bien évidemment arriver mais ne lui adressa pas le moindre regard, appuyé contre le rebord de pierre de tout son poids.
Will s'approcha lentement, rangeant les deux baguettes en s'assurant toutefois que la française ne tenterait pas de lui bondir à nouveau dessus par surprise, il avait prit suffisamment de coups pour la soirée.

Pourtant, la réaction de Kyara fut bien loin de ce à quoi il s'était attendu. La jeune femme entreprit de grimper sur le rebord, choisissant la seule échappatoire qui lui restait. Horrifié par ce qu'il venait de comprendre, le serpent réagit sans attendre et courut en direction de la Fourchelang, la saisissant dans ses bras à l'instant où elle basculait en avant avant de se jeter en arrière, les ramenant tout deux sur la terre ferme. Un peu trop ferme d'ailleurs et le professeur ne put retenir un faible gémissement de douleur lorsque son dos heurta la pierre froide du sol. Instinctivement, William resserra la prise de ses bras au cas où Kyara tenterait de ses débattre pour lui échapper.

" Mais t'es complètement malade ! Pourquoi t'as voulu faire ça ? "

Sans relâcher la jeune femme, West-le-Vert tenta de se redresser légèrement, au moins pour se retrouver en position assise, ce qui serait nettement plus confortable. Découvrir la vérité avait poussée Kyara à vouloir sauter du haut d'un pont, Will était bien forcé d'admettre cela mais ne pouvait pas l'accepter. Il avait toujours voulu protéger ses amis, quitte à mentir à certains d'entre eux pour leur propre bien. Souvent, le jeune homme avait songé au fait qu'en apprenant la vérité, ses proches pourraient être en danger car on pourrait tenter de se servir d'eux pour l'atteindre mais jamais le Serpentard n'avait songé à une réaction aussi extrême.

Melody... A cet instant, William ne put s'empêcher de songer à sa petite sœur, comment réagirait-elle si jamais elle découvrait la vérité ? Elle vivait pour protéger les gens, pour les soigner, les aider et lui, son propre frère... Will secoua la tête pour chasser ses pensées, se concentrant sur Kyara, il était hors de question qu'il la laisse se faire du mal.

*Tes cousines me tueraient s'il t'arrivais quoi que ce soit... Et je m'en voudrait à vie.*

D'un côté, Kyara espérait que l'eau serait assez profonde pour l’accueillir sans qu'elle se pète les jambes au passage. De l'autre côté, elle espérait que si ça devait foirer ça se fasse d'un coup. Elle avait assez morflé, s'il y avait un Dieu, une entité quelconque étant à l'origine de l'Homme, il lui devait bien ça ! Souvent lorsqu'une personne décidait de faire un acte irresponsable, il se rendait compte de la gravité de son acte, dans les dernières secondes. C'était durant ce laps de temps qu'elle se faisait la réflexion qu'elle n'aurait jamais dû faire ça, qu'elle aimait la vie et blablabla. Kyara ne ressentait pas cela. Peut-être parce que ce n'était pas la première fois et que même lors de cet événement, elle n'avait pas eu de regrets. "Au mieux ça passe, au pire ça casse" était une phrase que la Française aimait beaucoup, parce qu'elle arrivait à l'appliquer sans trop se prendre la tête pour une fois.

Kyara était donc en train de tomber en avant et de par la loi de la gravité, elle devait continuer à tomber en avant avec autant de grâce qu'un dragon. La base quoi. Cependant, ses pieds n'avaient même pas quitté le sol qu'une autre force arriva en jeu. Entourant sa taille, cette force l'attira en arrière sans que Kyara puisse se débattre. Dans un bruit sourd, elle s'écrasa sur un truc dur qui n'avait pas la morphologie du sol. La cheville cassée de la Française tapa aussi au passage. Lâchant un cri au même moment ou la force, qui s’avérait être William, lançait un faible gémissement imperceptible, les larmes coulèrent de nouveau des yeux de Kyara. Se redressant, elle tenta de filer, mais William resserra sa prise sur elle et il le faisait à chaque fois qu'elle tentait de se dégager de sa prise.

- Mais t'es complètement malade ! Pourquoi t'as voulu faire ça ?

Pourquoi elle avait voulu faire ça ? Parce qu'elle ne voulait pas qu'il l'attrape et qu'il l’emmène de nouveau là-bas. Elle ne voulait pas se trouver face à ses deux cousines, elle ne voulait pas voir son petit groupe d'amis, devant elle, du mauvais côté de la ligne. Bien que la tentation de voir William se faire péter la tronche par Axelle était grande, ce n'était pas suffisant pour Kyara. Elle n'avait pas envie, elle en avait marre. Dès lors qu'elle se fit la réflexion, les larmes coulèrent de plus belles. Super, elle était en train de craquer, en plein milieu d'une rue dans les bras d'un ami proche. Super. Même s'il la serrait pour qu'elle ne se carapate pas, l'étreinte de Will avait quelque chose ... d'apaisant.

Reniflant douloureusement étant donné que nez était aussi cassé, Kyara se décida de parler à William. Elle venait d'avoir une idée, il fallait qu'il l'aide et pour ça elle allait devoir le convaincre. Se tortillant un peu pour se mettre dans une position plus confortable, Kyara recula son dos pour que sa tête s’appuie sur le torse de Will. Elle savait qu'il ne la laisserait pas pour qu'elle puisse se mettre face à lui et elle n'avait pas envie de se faire un torticolis pour pouvoir lui parler. Reniflant une nouvelle fois en grimaçant, la Fourchelang ferma les yeux et commença son récit.

- J'ai fait ça, car je voulais m'enfuir. Je n'ai pas envie de retourner là-bas. Non pas parce que j'ai peur des conséquences, mais parce que je sais qui j'allais voir. Je connais beaucoup de tes "amis" Will, ce qu'ils sont vraiment. Je suis au courant que mes amis, ma famille, ne font que me mentir. Depuis longtemps. Tu as été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Bien sur, il y a Liam, je sais qu'il n'est pas comme vous, mais ... c'est Liam. C'est mon petit copain avant d'être mon ami. J'ai besoin d'avoir aussi mon groupe d'amis et de savoir que vous passez votre temps à me mentir. J'en ai marre.

Kyara voulait bien être "tolérante", mais à force, elle avait l'impression d'être le dindon de la farce. Marquant un temps de pause pour que Will puisse assimiler ses paroles, la Française reprit son monologue avant qu'il ne puisse l’interrompre.

- Il y a quelques semaines, une fille a découvert qui était Axelle et .... je l'ai tué. Pour elle, pour vous. Tu ne me connais pas William, j'ai fait des choses horribles dans le passé, mais c'était pour le bien et là ... c'était pour ma famille et je me sens comme une malpropre. J'en ai marre, alors si tu es vraiment mon ami, tu vas faire quelque chose pour moi.

Libérant un bras, Kyara posa sa main ensanglantée sur la joue de son ami. Il fallait qu'elle ait son attention, qu'il comprenne et qu'il accepte ce qu'elle allait lui demander.

- Si tu es mon ami tu vas me faire oublier ça. Oublier que je sais qui vous êtes, ce que j'ai fait pour vois. Je ne peux pas faire comme si de rien n'était. Rire avec vous, partager des moments en sachant que vous êtes des menteurs. J'ai besoin de vous, mais pas en sachant ce que vous êtes. Car j'ai tenté de vous combattre toute ma vie. Je ferais tout ce que tu voudras, mais avant aide moi.

Les déclarations de Kyara se révélaient particulièrement douloureuse à entendre, bien plus qu'il ne l'avait envisagé, bien plus qu'il n'aurait voulu l'admettre. La française avait raison, depuis des années ils passaient leur temps à mentir à tout le monde, sans cesse. Dans un autre contexte, le professeur aurait fait preuve d'un peu d'humour en affirmant n'avoir jamais menti à ce sujet car elle ne lui avait jamais posé directement la question mais aujourd'hui, une telle hypocrisie de sa part ne passerait certainement pas.

Tout en parlant, la jeune femme avait appuyée sa tête contre le torse de son tortionnaire, semblant finalement se détendre et ne plus s'apprêter à lui sauter à la gorge à tout instant. Le serpent s'accorda donc un moment de répit, décrispant légèrement ses muscles en écoutant la jeune femme. D'un côté, le fait qu'elle se soit calmé laissait présager du bon pour la suite. Maintenant que les choses étaient posés, ils pourraient en discuter calmement et repartir sur des bases plus saines, sans mensonges.

- Il y a quelques semaines, une fille a découvert qui était Axelle et .... je l'ai tué. Pour elle, pour vous.

Le visage de William s'assombrit légèrement tandis qu'il comprenait maintenant mieux les paroles de l'homme qu'il avait croisé il y a quelques jours dans cette sombre ruelle.

*Merit Sullivan, Stonehenge... C'était toi Kya... Je comprends mieux... Je suis désolé...*

Par leur faute, Kyara avait été forcé de tuer quelqu'un. A l'entendre ça n'était pas la première fois mais cela restait forcément une épreuve, tuer n'était pas toujours un acte facile et certains visages restaient en tête plus longuement que d'autres... La suite le surprit, Kyara posa une main ensanglanté contre la joue de son ami en lui demandant de lui rendre un service. Que pouvait-elle bien vouloir ?

- Si tu es mon ami tu vas me faire oublier ça. Oublier que je sais qui vous êtes, ce que j'ai fait pour vous. Je ne peux pas faire comme si de rien n'était. Rire avec vous, partager des moments en sachant que vous êtes des menteurs. J'ai besoin de vous, mais pas en sachant ce que vous êtes. Car j'ai tenté de vous combattre toute ma vie. Je ferais tout ce que tu voudras, mais avant aide moi.

Le legilimens resta bouche-bée face à cette demande parfaitement inattendu, faisant s'écrouler tout espoir de repartir sur des bases plus saines. Relâchant totalement l'étreinte de ses bras, le serpent se déplaça pour faire face à la jeune femme, la regardant droit dans les yeux. L'une de ses mains vint sécher une partie des larmes coulant sur les joues de son amie. Son nez était visiblement dans un sale état et le jeune homme sortit instinctivement sa baguette, intimant à la française de ne plus bouger.

" Episkey. "

Un long silence s'attarda ensuite tandis que tout deux se regardaient dans les yeux, attendant sans aucun doute une réaction de la part du Maître des Potions. Ce qu'elle lui demandait était particulièrement difficile pour lui, même si tout se passait bien, cela condamnerait le jeune homme à mentir à nouveau à son amie. Mais surtout, il y avait le risque que les choses se passent mal, qu'il ne maîtrise pas correctement le sort et la mémoire de la jeune femme pourrait en être gravement affectée, voire son état mental en lui-même. Était-il vraiment prêt à prendre un tel risque ?

" Tu... Tu es sûre de toi ? On pourrait simplement en discuter, mettre les choses à plat... Ne plus avoir à se mentir... "

En entendant les paroles de Kyara, le professeur de potions relâcha son étreinte. Pendant quelques secondes, l'idée de fuir frappa la jeune femme avant de la faire partir. Il n'était plus temps de fuir physiquement, cela n'allait rien arranger les choses, il était temps de fuir mentalement et c'était peut-être mieux ! La Française savait que ce n'était pas la meilleure des solutions, mais c'était pesant de se prendre la tête tout le temps. Elle ne se sentait pas à l'aise depuis qu'elle savait la vérité, pour une fois, elle avait envie de penser seulement à elle et de retourner dans l'ignorance. Il était probable qu'elle découvre de nouveau ce qui se tramait réellement chez sa famille et chez ses amis, mais elle était prête à prendre un tel risque. Au pire, elle péterait juste un nouveau plomb et si Will acceptait, ce serait lui qui prendrait tout. C'était un bon plan.

William regardait Kyara avait gravité. Avançant sa main, il essuya alors les larmes de la brune avant de lui faire signe de ne plus bouger. En le voyant pointer sa baguette sur elle, la Française pensa qu'il allait lancer de-suite le sort. Genre comme ça ? Même pas il attendait un peu non ? Elle comprit qu'elle était dans l'erreur lorsque la douleur de son nez s'en alla. Il venait de lui réparer. Avec précaution, Kyara posa ses doigts sur son nez. Elle n'avait plus mal, il ne restait que du sang qui était en train de sécher. Ça faisait du bien, même s'il restait encore sa blessure à la cheville et elle était sur qu'en se réveillant, elle découvrirait de nombreux bleus.

Le silence était de plus en plus long, mais étrangement, il n'était pas pesant. La professeure de soins aux créatures magiques se sentait ... sereine. Frissonnant légèrement, elle se rendit seulement compte qu'il ne faisait pas chaud dehors. Avec tout ça, elle n'avait pas remarqué. Il aurait pu neiger qu'elle ne l'aurait certainement pas vu de toute manière. Tandis qu'elle leva son regard vers le ciel, William brisa le silence.

- Tu... Tu es sûre de toi ? On pourrait simplement en discuter, mettre les choses à plat... Ne plus avoir à se mentir...

Lâchant un léger rire sans joie, Kyara adressa un regard triste à William. Il était trop tard pour dire la vérité. Elle était au courant de tout, ne plus avoir à se mentir était révolu. Pour en discuter, elle ne voyait pas ce qu'ils pourraient dire de plus. La Française ne voulait pas être comme les tueurs de son père. William était dans le mauvais camp. Il n'y avait que ça à dire et rien d'autre. La fatigue était en train de prendre la place, se rapprochant un peu en traînant de la jambe, Kyara se racla la gorge.

- C'est trop tard pour parler Will. J'ai confiance, tu ne foireras pas.

Posant ses deux mains sur le visage du professeur de Potions, Kyara se rapprocha et posa ses lèvres sur celles de William. Ce n'était pas un baisé d'amour, elle n'était pas amoureuse de son ami, c'était plus dans le moment. Une impulsion, William avait besoin de courage pour faire ce qu'il allait devoir faire, c'était un bon moyen de lui en donner. Restant quelques secondes dans cette posture, la Française recula ensuite et adressa un sourire triste à son ami.

- Tu sais quoi faire. Ah et si tu pouvais m'endormir juste après ce serait cool et il faudrait faire un truc pour ma cheville. ça va me paraître suspect sinon.

Libre arbitre de Kyara

- C'est trop tard pour parler Will. J'ai confiance, tu ne foireras pas.

Elle avait raison et il le savait, pourtant le jeune homme s'apprêtait à répliquer, à tenter de la convaincre à nouveau de changer d'avis, tenter de lui faire entendre raison, de lui faire réaliser qu'elle prenait la mauvaise décision. Mais l'impensable se produisit et William ne put que rester muet lorsque les lèvres de Kyara se posèrent sur les siennes. S'il y avait bien une chose en ce monde que le professeur n'aurait jamais deviné, c'était celle-ci. Lui qui se trouvait si clairvoyant, ayant toujours un coup d'avance et ne se trouvant jamais pris au dépourvu, cette soirée ne cessait de lui prouver, minutes après minutes, qu'il ne pouvait avoir plus tort que cela.

Elle recula alors tandis que lui, instinctivement, se mordillait doucement les lèvres. Il pouvait encore sentir le goût de celles de la jeune femme et le sourire qu'elle lui adressa continua de fissurer sa carapace pourtant déjà prête à éclater. Le masque menaçait de rompre à tout instant et de révéler un visage que très peu connaissaient. Probablement la meilleure partie de son être et pourtant le côté qu'il cachait le plus férocement, craignant sans doute que cela ne l'affaiblisse. Une partie de lui que Kyara ne manquerait pas de découvrir ce soir, avant de l'oublier à jamais. Cette simple pensée fissura un peu plus le masque et une larme apparut au coin de son œil, roulant lentement le long de sa joue tandis qu'il observait les chevilles de la française, comprenant finalement pourquoi elle avait eut tant de mal à escalader le muret.

" Le canapé... P*tain... Désolé, je vais arranger ça... "

S'éclaircissant la gorge, William inspira profondément, ravalant ses émotions un cours instant, laissant sa concentration revenir le temps de soigner son amie.

" Brackium Emendo ! "

La cheville dégonfla soudain, retrouvant une couleur un peu plus naturelle. Nul doute qu'elle nécessiterait un peu plus de soins, notamment musculaire, mais il pourrait s'occuper de cela plus tard, la chose n'était pas urgente. Relevant la tête vers son amie, Will put lire sans difficulté la détermination qu'affichait les yeux de cette dernière et ne put se résoudre à lui refuser ce qu'elle demandait. Plongeant une main dans sa chemise, il en tira la baguette de la jeune femme d'une poche intérieure avant de la tendre vers elle.

" Il faut peut-être que tu récupère ça... Je... "

Sa voix se brisait peu à peu, rarement ses émotions avaient été aussi difficile à contenir. Il avait brisé l'une de ses meilleures amies, la poussant à vouloir se donner la mort et maintenant il s'apprêtait à mutiler sa mémoire, à disséquer son esprit de fond en comble afin de récupérer leur amitié passée. Les choses ne seraient plus jamais comme elles l'étaient...

" Je... V-Vais... Hmm... Désolé... "

*Inspire... Expire... Et vide ton p*tain d'esprit, t'es censé être occlumens mec...*

" Un, deux, trois... Je vais te demander de te détendre au maximum Kya, de me regarder dans les yeux tout du long et surtout, surtout, de ne pas essayer de résister... Je vais devoir... Sonder... Ton esprit. Fouiller pour trouver tous les souvenirs liés à... Liés à ça. Puis les effacer. Ça... Ça risque d'être long... Et pas forcément agréable. Tu es prête ? "

La question était futile, la française était probablement bien plus préparé à cela que lui ne l'était. Jamais il n'avait plongé aussi profondément dans l'esprit de quelqu'un et jamais il n'aurait pensé que le premier cobaye serait quelqu'un à qui il tenait autant. Elle approuva bien sûr d'un signe de tête et Will vint poser sa main libre sur sa joue, le bout de ses doigts caressant doucement ses cheveux. Déglutissant une dernière fois, le sorcier ne put retenir une nouvelle larme tandis qu'il prononçait la formule.

" Legilimens. "

Le flot des souvenirs, des pensées, des émotions, le submergea aussitôt, le rendant incapable d'agir durant un instant mais le regard de Kyara, braqué sur lui, l'aida à reprendre le contrôle. Ce qu'il s'était déroulé dans la maison abandonné revint avec une clarté toute particulière. La douleur lorsque le canapé frappait sa cheville, les quelques coups échangés, l'apparition de 90 et surtout, la marque parfaitement visible sur le bras de William. Le sentiment de trahison plus fort que jamais, le désespoir qu'elle avait ressentit...

" Oubliettes. "

Tout s'estompa peu à peu et le regard de la française tressaillit durant un instant, une certaine incompréhension se lisant. Le professeur remonta un peu plus loin, dans son bureau, lorsqu'elle lui avouait avoir découvert la vérité à propos de Charli et comprenait ensuite son erreur en sentant ses forces la quitter. William l'avait trahi, ils l'avaient tous trahi.

" Oubliettes. "

L'étincelle brûlant dans les yeux de la jeune femme diminua d'intensité, elle met se mettant peu à peu à tressaillir. Pourtant elle conserva son calme, faisant preuve d'une maîtrise admirable. Le legilimens remonta plus loin, découvrant Kyara aux prises avec Charli cette fois, le maîtrisant avant de le forcer à avouer. Le Veritaserum se révélait particulièrement efficace une fois de plus, heureusement que William l'avait aidé à en avoir, cela facilitait grandement les choses. Que Charli ait succombé à la magie noir n'était pas vraiment étonnant, simplement décevant.

" Oubliettes. "

Les sourcils de la jeune femme se froncèrent et le professeur compris que quelque chose n'allait pas. Liam entrait dans la pièce, très peu vêtu et le serpent aurait préféré ne jamais voir cela. Charli était au sol, pourquoi ? Venait-elle de se disputer avec lui ? Pourquoi est-ce que tout était aussi flou ? Et pourquoi avait-elle demandé du Veritaserum à William ? Elle soupçonnait Charli, elle avait découvert quelque chose ce soir là mais quoi ?

" Oubliettes. "

William transpirait légèrement, l'esprit de la française commençait à combler les trous tout seul, cherchant à le repousser de lui-même. L'effort était intense, même Kyara avait de plus en plus de mal, comprenant sans doute de moins en moins ce qu'elle faisait ici et pourquoi. Elle tremblait légèrement et son regard commençait à errer, hagard. Le legilimens rompit la connexion mentale et pris la tête de son amie entre ses mains, la forçant à le regarder.

" Kya, du calme, calme toi, concentre toi sur moi, sur moi et sur rien d'autre. Détends toi... "

Les tremblements s'arrêtèrent et Will sentit sa mâchoire se crisper, pour lui aussi l'épreuve se révélait plus dure que prévu, pas physiquement mais mentalement, son morale et sa volonté menaçant de flancher à tout instant.

" Legilimens. "

Il se voyait lui donner une fiole, elle prétextait vouloir s'en servir sur l'un de ses frères, conscient qu'il refuserait s'il savait que son ami en serait la victime. Au moins il y avait des mensonges des deux côtés.

" Oubliettes. "

Stonehenge, le cadavre était étendu à ses pieds. Kyara n'avait pas hésité un seul instant, elle l'avait fait pour le bien de sa famille. L'autre devait savoir qu'elle s'engageait sur un sentier des plus dangereux en partant à la recherche de mage noir. L'on peut peut revenir indemne d'un tel périple...

" Oubliettes. "

Elle discutait maintenant avec Luke, depuis combien de temps lui-même ne lui avait plus parlé ? Depuis qu'ils l'avaient chassés, l'accusant de trahisons et vivant dès lors dans la crainte de voir une foule d'Aurors les agresser à tout instant. Mais cela faisait des mois et toujours rien. Les avait-il réellement trahis ? Ou avaient-ils simplement sautés un peu trop vite aux conclusions ? Peut-être que les choses s'étaient déroulés trop vite, incapable de réfléchir correctement face à la dureté des événements... Elle savait donc pour lui aussi et découvrait par la même occasion la vérité par rapport à Zoey, Belt ayant fait l'erreur d'ouvrir un peu trop sa bouche. Depuis combien de temps savait-elle tout ceci ?

" Oubliettes. "

William se vit lui-même, recevant une boule de neige à l'arrière du crâne. Une pause bien mérité entre deux affrontements contre un dragon qui n'en faisait qu'à sa tête. Le combat repris rapidement et lui rappela d'agréable souvenir, le serpent avait sauvé sa collègue de justesse, la poussant loin du jet de flamme du dragon, récoltant lui même une jolie blessure au passage. La bataille de neige avait repris quelques instants plus tard, dès la bestiole maîtrisé et voyant le Maître des Potions se faire écraser, littéralement, sous plusieurs kilos de poudreuse. Ce souvenir là, il reste !

Un autre affrontement intervint alors, bien plus violent, bien plus stressant et sans personne pour lui venir en aide. Kyara luttait d'égal à égal face à 70 et le mage noir fut subjugué de voir son amie tenir tête avec autant de panache à celle qui dirigeait leur ordre. Pourtant la balance pencha subitement en la faveur de celle qu'il aimait et le combat pris une fin abrupte, les deux cousines finissant par se reconnaître. De quand datait se combat ? Probablement plusieurs années en arrières et expliquait en partie les cicatrices de la française mais... Kyara était membre de l'Ordre du Phénix. Elle avait dirigé cet ordre durant un certain temps. Mais des tensions était apparut et il avait été dissout, Liam l'avait quitté également après avoir été torturé par certains d'entre eux en compagnie de Raphaëlle... Dwayne Maddison... A l'époque il était l'un d'eux... Dire que William et lui s'était toujours détesté sans vraiment comprendre pourquoi, voilà qui mettait certaines choses au point... Il avait disparut de la circulation, peu probable qu'il soit encore actif dans la lutte mais... Un nom à ne pas oublier. Ni lui, ni les autres... L'information datait tellement qu'elle était probablement obsolète aujourd'hui mais sait-on jamais... Il devait absolument s'en souvenir, ce chien avait torturer de deux ses amis, il allait déguster.

[...]

L'opération dura encore longtemps, le legilimens fouillant dans les souvenirs de la jeune femme pour effacer ou modifier tout ce qui pourrait se révéler compromettant, remplaçant les divers combats par des affrontements contre des créatures magiques particulièrement dangereuses, justifiant chaque cicatrice, chaque nuit blanche, tout.

Lorsque ce fut terminé, la française était au moins aussi épuisée que lui. Son regard ne reflétait plus rien, complètement vide, l'étincelle qui lui avait donné tant de courage ayant désormais disparut. La jeune femme s'endormis dans ses bras, et le mage noir profita de cet instant pour effacer de son esprit ce qu'il restait de la soirée. La portant alors, il transplana jusque devant la grille de Poudlard, réveillant un Charli bougonnant et grogant pour qu'il les fasse entrer. Le gardien ne posa pas de question même si son regard en disait long et le professeur promis de lui expliquer plus tard.

Il ramena la jeune femme jusque ses appartements, l'heure plus que tardive lui permettant heureusement de ne croiser personne. La déposant sur son lit, le serpent passa l'heure qui suivit à soigner ses blessures et nettoyer le sang, la fatigue l'empêchant d'aller plus rapidement. Dès que ce fut fait, le jeune homme fit apparaître quelques bouteilles vide qu'il déposa ça et là dans la pièce accompagnées d'une note laissant supposer une soirée des plus arrosées. Finalement, il sortit de l'appartement pour se diriger vers le sien, s'écroulant sur son canapé sans avoir la force de continuer jusque son lit.

Une larme coula le long de la joue de Will. Il était en train de montrer une facette de sa personnalité qu'il n'avait jamais montré à Kyara. Il pouvait être sensible aussi et le montrer. Il était dommage que cela se passe justement cette nuit qu'elle allait oublier. Se penchant une nouvelle fois vers son ami, la Française essuya la larme tandis qu'il était en train de regarder sa cheville. Une lueur de compréhension s'afficha ensuite dans le regard du professeur de potions.

- Le canapé... P*tain... Désolé, je vais arranger ça...

William prit quelques secondes avant de soigner Kyara. Pour la deuxième fois dans la soirée, une vague de soulagement la submergea tandis que la douleur était en train de disparaître. La Française était fragile des chevilles suite à un ancien combat. Un mangemort avait transpercé ses chevilles avec d'épaisses racines. Elle avait eu des soins rapides, mais pas assez pour ne plus ressentir de douleur par mauvais temps. Elle ne voulait pas que cela empire avec cette nouvelle blessure.

Tandis qu'il était en train de pratiquer le soin, Kyara inspira profondément. Il fallait qu'elle soit forte, il fallait qu'elle soit prête et qu'elle dise à William ce qu'elle voulait oublier. C'était quand même dangereux ce qu'elle faisait, confier son esprit, ses souvenirs ce qu'elle était à un ami. Il pouvait très bien changer d'avis et mettre le boxon dans son cerveau. La professeure de soins aux créatures magiques était quand même plus rassurée que ce soit Will qui s'occupe de cela et pas Charli. Hors de question de faire confiance au gardien et la situation aurait été ironique étant donné que Kyara lui avait elle-même infligé un sortilège d'amnésie. S'il était au courant de la situation, le kiwi trouverait surement ça très drôle.

Il fallait qu'elle soit forte, si elle flanchait maintenant, Will refuserait de faire ce qu'elle voulait et elle ne se sentait pas de devoir de nouveau argumenter pour reussir à le convaincre. Lorsqu'il croisa son regard, Kyara avait un air déterminé. Plongeant sa main dans sa chemise, William tendit la baguette de Kyara vers elle.

- Il faut peut-être que tu récupère ça... Je...

Effectivement, il serait bien qu'elle récupère sans baguette. Au pire, elle en avait toujours une deuxième de secours, mais en oubliant tout de la soirée, elle aurait surement du mal à comprendre pourquoi elle n'avait plus sa première baguette. De plus, elle ne voulait pas que son ami la garde comme un trophée. Cela faisait de nombreuses années que Kyara avait sa baguette, elle ne comptait pas la balancer au premier venu comme ça. Si elle ne devait plus l'avoir, c'est parce qu'elle l'aurait passé à gauche (la baguette).

- Je... V-Vais... Hmm... Désolé...

Intriguée, Kyara inclina un peu la tête sur le côté, elle n'avait pas encore eu l'occasion de lui dire ce qu'elle voulait oublier et elle n'avait pas spécialement envie qu'il le fasse en mode random.

- Un, deux, trois... Je vais te demander de te détendre au maximum Kya, de me regarder dans les yeux tout du long et surtout, surtout, de ne pas essayer de résister... Je vais devoir... Sonder... Ton esprit. Fouiller pour trouver tous les souvenirs liés à... Liés à ça. Puis les effacer. Ça... Ça risque d'être long... Et pas forcément agréable. Tu es prête ?

Il allait sonder son esprit ? William était décidément un sacré cachottier. Kyara n'avait pas besoin de donner des précisions sur ce qu'elle voulait oublier alors, il allait vite voir et comprendre. Par contre, c'était assez dérangeant dans le sens où il allait tout voir de son passé, tous les moments, bons comme mauvais. C'était quelque chose de privé et il allait entrer dans cette intimé. Pendant une seconde, la détermination de Kyara vacilla. Elle n'était pas occlumens, elle connaissait juste la théorie pour qu'on ne pénètre pas son esprit. Elle allait surement se défendre un peu, mais c'était comme affronter un mangemort avec une carotte dans la main. Inutile quoi. Elle ne pouvait plus reculer maintenant.

Expirant profondément pour se détendre, Kyara hocha la tête. William posa alors sa main sur sa joue, ses doigts s'aventurant dans ses cheveux. Ce geste chassa les appréhensions de la Fourchelang. Respirant lentement, elle ne lâcha pas William de yeux et concentra son esprit sur le geste qu'il répétait. Il ne se passa rien pendant quelques secondes jusqu'à ce qu'elle sente la conscience de Will entrer dans son esprit.

Kyara se crispa sur le coup, c'était vraiment désagréable, vraiment dérangeant, elle avait l'impression de se trouver en prison. C'était comme si la présence de Will venait de l'expédier au fond de son esprit et qu'elle avait perdu le contrôle. C'était ce qu'il venait de se passer en y réfléchissant. Le choc fut dur à encaisser pour la Française, il en fut de même pour le Franco-Anglais, qui se crispa aussi. Après un petit temps, il se détendit et la professeure de soins aux créatures magiques en fit de même. Ce n'était pas agréable du tout, mais elle ne devait pas résister. Pas trop.

Le professeur de potions rembobina alors le film de la vie de Kyara, vivant et lui faisant revivre ce qu'elle avait ressenti. Il fit du plus récent au plus ancien, peut-être que c'était plus facile d’accéder aux souvenirs encore frais pour ensuite attaquer les plus anciens ? Kyara ne savait pas, mais elle lui faisait confiance et elle espérait vraiment qu'elle n'allait pas faire à sa sauce. Il remonta d'abord à la soirée, à la bagarre, à la douleur de ses blessures, à la découverte de la marque, aux divers sentiments..

*blanc*

Kyara s'affaissa légèrement tandis que son regard était en train de perdre la détermination qui brillait depuis le début de la soirée. Elle avait l'impression de venir de perdre quelque chose, mais qu'est ce que ça pouvait être ? Non, il ne fallait pas qu'elle cherche, le but était d'oublier, elle devait oublier et être une sage fille. Se recroquevillant dans sa prison mentale, Kyara laissa William rembobiner jusqu'à la scène du bureau ...

*blanc*

De nouveau, quelque chose venait de lui être arraché et elle dû faire un effort pour se rappeler pourquoi elle avait son regard plongé dans celui de William. Il avait laissé cette partie en elle, mais à jouer à rembobiner le fil de sa vie, Kyara devait faire l'inverse pour se souvenir d'où elle était. Ne pas bouger, faire confiance à Will, ne pas bouger. Son ami alla jusqu'à la découverte de l'identité de Charli..

*blanc*

Liam peu vêtu entrant dans la pièce. Kyara se crispa alors plus, ses sourcils se froncèrent, elle enfonça ses ongles dans la paume de sa main. Non, ça William ne devait pas le voir, ça ne le regardait pas et pourtant elle ne devait plus s'en souvenir car il y avait Charli.

*blanc*

Kyara serra encore plus son poing, un liquide chaud coula alors le long de ses doigts, mais elle n'y accorda pas d'importance, encore une fois, elle avait fait l'effort de se rappeler de pourquoi elle était présente. Heureusement, William ne l'empêchait pas de le faire à chaque fois, sinon son esprit n'aurait pas été assez fort. L'exercice se révélait pourtant de plus en plus dur, la professeure de soins aux créatures magiques se sentait déboussolée. Qu'est ce qu'elle faisait ici ? Pourquoi William était avec elle ? Elle devait être à Poudlard non ? Son rythme cardiaque accélérait de plus en plus, sa respiration se faisait de plus bruyante. Elle ne comprenait pas et elle n'aimait pas ça.

Semblant comprendre que la situation était en train de lui échapper, William coupa la connexion et la Française poussa un soupir quand la pression mentale quitta son esprit. Elle se laissa faire lorsque son ami prit sa tête entre ses mains pour attirer son attention.

- Kya, du calme, calme toi, concentre toi sur moi, sur moi et sur rien d'autre. Détends toi...

Se détendre, lui faire confiance oui. Hochant la tête, Kyara se concentra de nouveau sur William et tenta de se détendre pour qu'il retourne dans son esprit. Des blancs se firent petit à petit et c'était très perturbant car beaucoup de choses liées étaient en train de perdre le sens qu'elles avaient. William fit oublier ce qu'elle savait sur sa famille, la fille qu'elle avait tuée pour les protéger, ses petites découvertes. Etant donné qu'il était en train de passer tout en revue, le Franco-Anglais tomba sur des détails dont Kyara se serait bien passé. Les moments intimes qu'elle avait partagé avec Liam, heureusement à la place de se rincer l’œil, William passa très vite ce genre de souvenir et la brune en fut reconnaissante. Bon, nul doute, qu'il se rappellerait comment elle était sous ses vêtements, mais tout irait bien pour lui tant qu'il ne lui ferait pas remarque sur le sujet. A moins qu'ils ne terminent un jour dans le même lit. Mouais juste pour l'embêter Kyara ne comptait pas céder de sitôt pour qu'il ne se vante pas d'avoir mis les cousines Higgs/Blanchet...

*blanc*

Lorsqu'il arriva au passage des phénix, la Française hésita à lui montrer une résistance plus importante, mais finalement, elle le laissa faire. Après six ans, les membres et les idéaux n'étaient plus les mêmes. Ça ne la concernait plus et après ce qu'ils avaient fait à Liam, elle ne devait pas leur protection. William sembla s'attarder sur le sujet, mais il le laissa dans l'esprit de Kyara. Il ne toucha à rien d'autre d'important, laissant les choses anciennes, ses combats contre les mangemorts quand elle était jeune et ses mauvaises passes.

La Française se recroquevilla dans sa prison mentale quand son ami repassa à sa période noir, quand elle allait vraiment mal et qu'elle avait fait un petit plongeon. Elle n'était pas sur qu'il allait encore vouloir être ami avec elle après avoir tout vu. L'avantage étant qu'il ne pourrait pas tout retenir, mais après cette soirée, il allait être la personne la connaissait le mieux sans qu'elle s'en doute. C'était triste toute cette histoire. Triste de se rapprocher d'un ami pour s'en éloigner le lendemain. Elle aurait aimé pouvoir parler, dire quelque chose, mais elle savait qu'elle craquerait si elle faisait. Sa main devait être dans un piteux état, il arrangerait probablement ça par la suite.

L'opération dura longtemps, même si William ne fit pas oublier plus de choses, il pensa à modifier les souvenirs. Petit à petit, de nouveaux liens logiques étaient en train de se faire. Le lendemain, Kyara allait avoir un ego encore plus évolué dans le combat face aux créatures magiques. C'était quand même mieux par rapport aux souvenirs initiaux.

Après un temps indéterminé, Kyara retrouva la liberté dans son esprit. Son regard était vide, elle avait l'impression de ne plus être complète, car elle se souvenait encore de ce que William avait fait. Avant qu'il ne lance le dernier sort, la Française leva sa main, celle qui n'était pas en sang et la posa sur celle de son ami. Avec le peu d'énergie qu'il lui restait, elle la serra pour le remercier. Des fois, les gestes étaient plus forts que les mots et elle espérait qu'il ressentirait sa gratitude. Elle était si fatiguée tant physiquement que mentalement, la fatigue mentale semblait d'ailleurs être la pire. Allant se blottir dans les bras de son ami, elle ferma les yeux après avoir enfoui sa tête sur son torse.

Il était temps de lâcher prise. Kyara sombra alors dans le sommeil tandis que William procéda à la dernière opération "tuant" ainsi l'ancienne Kyara. Pour la suite c'était au professeur de potions et la brune ne se faisait pas de soucis pour le scénario de réveil.

Bye Bye Blanchet.

Fin

RP UNIQUE

Un clair de lune, une forêt immense, un silence macabre, une âme en perdition. Perdu sans réellement l'être dans un bois d'Écosse, Jake Gordon Kenway attendait le pire qui était à venir. Il s'agissait là des deux mois les plus intenses de sa vie. Le sorcier se demandait ce qu'il avait bien pu faire au ciel pour qu'il s'acharne en lui imposant ces différentes péripéties. D'abord, sa curiosité morbide l'avait mené à affronter un dragon, le plongeant alors dans un coma et laissant sur son muscle trapèze une brûlure qui serait la marque éternelle de sa stupidité. Simultanément, son amour de jeunesse, sa meilleure amie, était décédée, ne laissant au Serdaigle aucune chance de lui dire adieu, de s'excuser de n'avoir pas pu être là, avec elle, pour la tirer de cette affaire en échangeant sa vie contre la sienne s'il le fallait. Malheureusement, il a fallu que son chemin croise celui des mangemorts, se laissant être la proie de ses propres fabulations, perdant tout contrôle sur lui-même, baignant dans l'océan tumultueux que représentait sa rage. Mais ça n'était pas assez, tel le principal protagoniste d'une tragédie de la Grêce antique, il était la proie à laquelle s'était attachée la Fatalité, une victime qui ne savait quoi faire pour apaiser son courroux. Il devait croiser la route d'une des créatures les plus dangereuses au monde : un loup-garou.

Vous ne pouvez rester dans l'ignorance. Détrompez-vous, cette attaque était loin d'être un hasard : il avait organisé la rencontre avec l'homme et il avait lui-même décidé de se donner à la créature. Mais il n'avait pas une seule seconde espérer survivre à l'attaque. Non, il devait mourir. La Mort elle même n'avait pas voulu de lui. La douleur physique éprouvée était inoubliable. Il ne se souvient que des démons qui s'enfuyaient à travers sa plaie, d'une forme de soulagement lorsque la bête se précipita sur lui. Ce dont il se souvenait c'était la peur qui l'avait envahi une nuit entière, son corps entier qui chauffait, les cauchemars à répétitions, ce sentiment de solitude à son réveil, au beau milieu de la forêt interdite qui, finalement n'était pas si différente de celle-ci. La gueule poilue, les yeux jaunâtres ainsi que les lèvres retroussées du lycanthrope continuaient de le hanter. Le sort s'acharnait. Il chamboulait ses passions: en commençant par réveiller la tristesse profonde que représentait la perte d'un proche, la rage suscitée par la rencontre de la source-même de toutes ses souffrances, la déception d'une vie basée sur une personnalité complètement faussée et la peur d'une vie nouvelle en tant qu'esclave du cycle de Lune. C'était comme si l'univers lui-même avait comploté pour que l'on brûle son corps et son âme, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que cendres et vapeurs.

Il s'agissait là de sa première transformation. Elle devait être la pire. Il l'appréhendait depuis sa morsure. Elle était ce qui l'empêchait de dormir, l'obligeait à passer toutes ses nuits à observer l'astre pâle qui flotte haut dans le ciel. L'ancien animagus feuilletait encore et encore le carnet que lui avait transmit son père, carnet signé par un certain X.G. Lire ces notes serait le moyen le plus simple de se familiariser aux conditions du passage de l'humain à la bête. Mais rien n'y faisait. Il n'y avait pas une seule page où le né-moldu parlait du mal que faisait subir la transformation. Il voyait là dedans, une façon de se préparer psychologiquement. Bien sûr, une semaine avant la dite métamorphose, il tenta tant bien que mal avec ses mains tremblantes, de boire la potion du Tue-Loup, destinée à calmer la bête en lui. À dire vrai, il ne savait pas réellement comment la potion fonctionnait, mais qui ne tentait rien n'avait rien non?

Assis contre un pin sylvestre, Jake attendait sans aucun bruit que son heure vienne. Il avait d'un couteau, tracé la date du jour sur l'arbre qui lui servait d’appui, pensant que même si cet événement allait être gravée dans sa mémoire, il avait droit à sa marque physique. Le soleil était couché. La lune s'élevait. Le Kenway se déshabilla et rangea ses vêtements dans son sac qu'il cacha dans un buisson par prudence. Nu, il fixait le ciel et les étoiles qui apparurent peu à peu. L'astre d'argent monta de plus en plus haut, les bois filtraient les rayons de celle-ci mais, c'était inévitable, elle finit par illuminer toutes les terres du Royaume-Uni.

La lumière se reflétait dans l'iris argenté du pauvre homme tandis que sa pupille se dilatait et que ses veines se faisaient de plus en plus apparentes. Comme un acide qui brûlait chaque millimètre de son corps, il senti le venin du fléau couler dans son sang. Ses muscles prirent davantage d'importance. Ses os se brisèrent un à un, obligeant l'homme dénudé à tomber au sol et de s'incliner devant sa maîtresse. Il hurlait. Que faire d'autre? Il n'avait aucun contrôle sur cette transformation, c'était une expérience tellement différente de l'animagie, qui exigeait la paix avec soi-même, l'uniformité de l'esprit et de la nature. Ici, chaque seconde correspondait à une douleur sans égale. Il aurait aimé perdre connaissance, là directement et revenir à lui-même le lendemain, sans aucun souvenir de ce qu'il c'était passé, comme pour son attaque... mais rien n'y faisait. Ses os finirent par se solidifier à nouveau et s'allongèrent, si bien qu'il finit par prendre un tiers de sa taille initiale. Ses pieds s'étaient déformés étrangement et étaient devenus des pattes. Sa mâchoire qui s'était désarticulée, s'allongea pour lui doter de ce qui ressemblait à un museau. Il avait senti ses dents grandir, ses canines touchaient les gencives supérieures et inférieures. Son système auditif se modifia intérieurement comme extérieurement, développant son ouïe de manière surhumaine. Ses cris finirent par perdre ce qui lui restait d'humain. Il eut une pilosité hors-norme. De même ses ongles grandirent pour munir ses mains de griffes redoutables. Sa transformation était accomplie.

Fébrile, la pauvre créature à l'apparence terrifiante retomba sur le sol en tremblant. L'espace d'un instant des gémissements se firent entendre tandis qu'il tremblait de la tête aux pattes. Jake était un temps soit peu conscient de ce qu'il faisait, ce qui était probablement dû à l'aconit. Même s'il entendait les cœurs d'une biche battre à une centaine de mètres de là, même si le monde animal n'attendait que lui pour apporter un ordre à cet éco-système, le loup-garou resta ici, allongé sur le sol et faible. Il n'y avait plus qu'un clair de lune, une forêt immense, un silence macabre, une âme en perdition.

RP UNIQUE

Noël était une période que June adorait. Les promenades sur les marchés, les sapins, les lumières colorés qui scintillaient à plusieurs endroits de la ville. Tout ça lui plaisait. C'était une sensation similaire à ce qu'elle ressentait lorsqu'elle faisait de la magie. Une sensation agréable, cette sensation où l'on se sent vidé, dénué de toute peur, de toute angoisse. Cependant, au grand désarroi de sa famille et d'elle-même, il n'en était rien pour June cette année.
De retour à Weymouth pour les vacances, June avait ressenti le besoin de s'isoler quelques instants pour réfléchir, bien qu'elle aurait préféré que les problèmes de Poudlard reste à Poudlard; elle ne pouvait s'empêcher d'y penser encore et encore. Sa mésaventure avec les Serpentards que ses sauveurs avaient oublié lui restaient encore en travers de la gorge. Elle ne voulait pas en parler à ses parents, parce qu'elle savait qu'ils n'allaient pas les laisser s'en sortir comme ça. Elle ne pouvait pas non plus en parler à Marx parce qu'il aurait voulu utiliser la violence pour la venger et elle ne souhaitait pas tout ça. Elle préférait donc choisir la facilité et ne rien dire du tout, mais ça la rongeait parce qu'elle se souvenait de tout, elle se rappelait les douleurs autant physiques que mentales que l'interventions des Serpentards avaient provoqué. Elle essayait de rien laisser paraître en public, mais dés qu'elle se retrouvait seule, elle ne pouvait plus retenir ses larmes. Ils ont été plus forts qu'elle, plus fort que Marx, plus fort que les deux préfets qui lui ont porté secours. June en avait froid dans le dos. Elle avait vraiment lu de la haine dans leurs yeux, tellement grande que la jeune sorcière s'était demandé si elle allait finir par sortir de se cauchemar.

Aujourd'hui, un autre problème s'ouvrait à elle : Marx Rosenzwag; cet élève de Gryffondor et ami de June. Elle s'inquiétait énormément pour lui depuis qu'elle avait appris la mort de Wilum Järviden, un élève de Serpentard. Marx tenait à lui, la brune le savait, et il avait assisté à sa mort et était inconsolable. Il avait mis un temps fou avant de tout raconter à June et lui avait même dit des mots atroces, comme s'il avait souhaité l'espace d'un instant que la jeune fille souffre autant que lui. Bien sûr, il lui avait présenté ses excuses, mais quelque chose lui laissait croire que ce n'était pas fini, que malgré ses sourires, Marx n'était pas décidé à vivre en paix avec la mort de Wilum. June aimait vraiment Marx. Grâce à lui, elle a repris confiance en elle et s'est ouverte au monde qui l'entoure. Une amitié s'était réellement formée entre les deux adolescents, une amitié que June savait en danger désormais. Tout semblait être rentré dans l'ordre, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que tout était encore fragile. Elle voulait qu'il se confie pleinement à elle et qu'il laisse une bonne fois pour toute sa fierté de côté.

June essuya les quelques larmes qui coulaient encore sur ses joues rougies par le froid. Repenser à tout ça lui creusait d'avantage le trou qui s'était formé dans sa poitrine.
La jeune fille tenait à la main une lettre qu'elle ne lâchait plus. Une lettre qu'elle gardait bien au chaud partout où elle allait. Elle n'avait rien de secret, mais June y tenait puisqu'il s'agissait d'une lettre que sa grand-mère avait écrite alors qu'elle se trouvait dans son lit, faible.
Le parchemin utilisé était jauni et légèrement froissé. Une odeur agréable s'en dégagé et l'écriture propre et en italique de sa grand-mère rendait ce papier encore plus précieux.

Lettre:

Depuis la mort de Mary Evans, sa grand-mère paternelle, June avait eu du mal à reprendre le dessus et à peine après qu'elle y soit parvenu, d'autres problèmes ont fait surface. Elle vivait avec la mort de sa grand-mère, mais avait encore du mal à ne plus y penser lorsqu'elle était toute seule, comme aujourd'hui.
La Poufsouffle observait au loin, les lumières qui scintillaient de maisons en maisons et les gens qui marchaient avec hâte, leurs bras remplis de paquets qu'ils déposeront au pied du sapin le 24 décembre au soir.
L'esprit de Noël régnait à Weymouth. Dans la tête de June, tout était confus et elle ne savait plus à qui parler, à qui se confier. Elle était perdue.

RP avec Jean Parker

Encore une fois le balais de la sorcière perdit de la hauteur avant d’en reprendre brusquement. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu de soirée comme celle au Chadron Baveur, mais elle en payait le prit maintenant.

Élevé à Poudlard, elle avait pensé pouvoir rentrer le soir même. En trois petites heures ça aurait put être fait, un petit sortilège de propulsion et hop ! À vol d’oiseau c’était nettement plus rapide qu’en train, celui-ci serpentait à travers les plaines. Cependant, pour l’heure rien n’arrivait à la maintenir éveillée, ni le vent ni la promesse d’un accident si elle fermait les yeux. Prudente malgré les verres de trop, Rachel fit signe à son compagnon de voyage –le fou qui avait voulu rentrer avec elle –que personnellement elle s’arrêterait là pour ce soir. C’était au beau milieu de nulle part.

Une fois au sol elle ne perdit pas de temps et alluma sa baguette pour parer à l’obscurité, puis elle récupéra une sacoche habituellement utilisé pour ranger des bijoux qu’elle avait mise dans son sac à main. Puis, de cette sacoche elle fit sortir… tout un matériel de camping moldu.

- #Erigo, et la tente se monta d’elle-même.

Deux autres sorts plus tard, ses affaires étaient prêtes et il faisait un peu plus chaud (sortilège d’air chaud). Juste de quoi passer une bonne nuit. Et comme elle avait vu Jean se poser lui aussi, elle lui dit :

- Perso je ne reprends pas la route ce soir, pour le reste c’est toi qui vois. C’est censé être une tente trois places, on devrait pouvoir se démerder.

Après ma soirée qu’ils venaient de passer ensemble, i l n’y avait plus aucune gêne à dormir l’un à côté de l’autre.

Quelle soirée ! Je suis démonté j'aurais du rester dormir la bas, quelle idée j'ai eu de rentrer avec Rachel ... Dans l'état ou on est on aurait mieux fait d'y dormir. Jean volait sur son balais avec beaucoup de mal, il faillit tomber plusieurs fois de celui-ci. Il s'était allumé une cigarette avec beaucoup de mal et s'efforçait de réussir à la finir sans qu'elle ne s'éteigne, car la manip pour la rallumer serait suicidaire. Il faisait hyper froid et l'état dans lequel ils étaient n'aidait pas du tout le voyage. Il vit Rachel descendre vers le sol pour visiblement y faire une pause. C'était un endroit ... absolument désert sans une once de vie au milieu. Lorsqu'il arriva à son niveau elle avait fait apparaitre une tente et lui dit :

Perso je ne reprends pas la route ce soir, pour le reste c’est toi qui vois. C’est censé être une tente trois places, on devrait pouvoir se démerder.

C'est vrai que reprendre la route dans cet était serait extrêmement dangereux pour rentrer à Poudlard.

Ouais... ça craint la route on aurait dû dormir la bas.
Jean entra dans la tente, prit une couverture en s'enveloppant dedans. IL était pas hyper en forme, en même vu la quantité d'alcool ingéré ce n'était pas vraiment surprenant.
Oh la la ma tête .... on a vraiment forçé la dose ce soir.

Son esprit semblait ailleurs; il repensait à son frère, dans l'état ou ils s'étaient mis cet été à finir mal je ne sais ou .
Malgrès cette soirée, il se sentait déprimé. Il s'alluma une autre cigarette, qu'il se mit a fumer lentement en essayant de souffler la fumée un maximum dehors. Il regarda la fumer sortir de l'extrémité en déprimant, son passé ressurgissait dans sa mémoire et c'était comme toujours quelque chose de perturbant.

DSL:

Éreintée, Rachel s’écroula dans son sac de couchage et ferma les yeux. Cependant, et bien malgré elle, la sorcière se releva en position assise. Ça ne tanguait pas, mais sa tournait bien assez pour l’empêcher de dormir.

Rachel prit sa tête entre ses mains et souffla. Le dernier verre avait été de trop. Toujours le même. Mais quelle nuit ! En tout cas elle espérait bien revoir JB un jour.

- Tu ne dors pas ?

Question bête, il lui avait parlé il n’y a même pas cinq minutes et puis elle le voyait bien entrain de fumer. Sale habitude moldu, c’était étrange pour elle de voir qu’autant de sorciers avaient cette habitude alors que la plupart ne connaissait rien à leur monde. D’ailleurs la fumée lui donnait la nausée, heureusement que Jean avait eu la présence d’esprit de souffler son poison dehors. Rachel le détailla. Il avait se foutu air sombre que l’on a après une soirée trop arrosée, lorsque les mauvais souvenirs remontent à la surface. Elle-même n’allait sans doute pas tarder à devoir y faire face.

« Ne pense pas aux mangemorts, ne pense pas aux mangemorts ».

- Ça va ? Tu n’as pas l’air bien.

Cette fumée, cette sensation brûlante dans la gorge semblait remettre un peu les idées en place à Jean qui se laissait aller a ses pensées décousues par l'alcool. Il était en train de s’allumer une autre cigarette lorsque Rachel dit

Tu ne dors pas ?

Non pas encore, je n'ai pas encore sommeil, je ne sais même pas si je vais réellement dormir ce soir, peut être juste faire une petite pause et tracer, je ne sais pas encore. Les sensations de l'alcool dans le corps et les souvenirs ne lui donnaient pas vraiment envie de dormir, et son état rendait justement le voyage plutôt dangereux. Il ne devait sûrement mauvaise mine car Rachel lui demanda

Ça va ? Tu n’as pas l’air bien.
Pas l'air bien, c'était un un peu léger, la mort de ses parents lui faisait toujours autant de peine même après 8 ans. Lui et son frère n'avaient jamais réussi a comprendre ce qu'il c'était passé ce soir là. Sans aucun doute un assassinat, enfin c'était même sur ça mais par qui, pourquoi c'était tout de suite plus compliqué à savoir. Un mélange de colère et de tristesse se faisait alors ressentir dans ces moments la.

Bof.. Si ça va, enfin pas trop. J'avais une pensée pour mes parents morts, ce qui a pour conséquence de m'empêcher de dormir. Ce n'est pas une chose dont j'ai l'habitude de parler avec n’importe qui, mais vu la soirée que l'on vient de passé te le dire ne me dérange pas vraiment. Et toi tu tiens le coup ?

Jean lui retourna la question et Rachel resta immobile à le dévisager bien une minute. De quoi parlait-il au juste : de son taux d’alcoolémie dans le sang ou de sa déprime passagère à cause des mangemorts et de leurs attaques ? Ne sachant pas très bien, et se disant que de toute manière il ne pouvait pas être au courant pour les attentats, préféra répondre que oui, ce qui dans le fond était vrai. Elle faisait peu de soirée, mais toutes ses soirées finissaient plut ou moins de cette manière et souvent il y avait beaucoup plus d’alcool.

En fait la sorcière préférait simplement ne pas parler d’elle. Et puis, qu’était une attaque de mangemorts, dans la mesure où elle n’avait rien eu, face à la mort de ses parents ? Rien.

- Je suis désolée, lui dit-elle à mi-voix.

C’était le genre de parole qui avait tendance à lui brûler la gorge. « Toutes mes condoléances », c’était tellement banal que ça en devenait ridicule. On ne le disait que pour se donner bonne conscience, parce que réellement dire quelque chose qui pourrait soulager était impossible et surtout parce qu’à cause de ça on ne savait jamais quoi dire d’autre.

De toute manière elle était trop fatiguée pour essayer de coller à la norme, elle avait toujours été différente.

- Je ne sais même pas quoi te dire d’autre… Je n’ai jamais été douée pour consoler, mais si tu veux il parait que je fais une bonne confidente.

Rachel voulu rajouter quelque chose de drôle, mais se ravisa, ce n’était pas forcément le meilleur des moments. Après une seconde de silence elle rajouta donc :

- C’est arrivé quand ?

Je ne sais même pas quoi te dire d’autre… Je n’ai jamais été douée pour consoler, mais si tu veux il parait que je fais une bonne confidente.

Mouais... Après est ce que j'ai envie de me confier sa c'est une autre hisoire. Faut dire que j'alcool aidait à la coopération de Jean, en temps normal se confier comme sa à quelqu'une avec qui n'avais pas l'habitude de parler souvent était quelquechose de vachement difficile.

C’est arrivé quand ?

Cette scène remontait dans son esprit comme si elle s'était produite hier, aucun détail ne c'était effacé de sa mémoire marquée à vie par ce jour là.

Hé ben ... c'étais il y a je sais plus combien de temps, j'a trop mal a la tête pour réfléchir, je me rapelle juste en l'instant que mon frère était en quatrième année a Poudlard. Sa a été difficile pour nous, car tout le monde dans lequel nous vivions semblait s'être brisé nous laissant dans le monde réel, sournois froid et sombre. Même avec l'alcool en parler est ultra difficile.

Il essayait de sourire, sans succès.
Il s'alluma une autre cigarette qu'il se mit a fumer lentement afin d'arriver à se détendre au mieux, bien que c'était plutôt difficile. Il faisait plutôt froid quand même, il s'enroula dans une couverture et continua à tirer sur sa clope tranquillement.

La déclaration de Jean jeta un froid dans la tente, ce n’était pas le genre de conversations post gueule de bois qu’il était agréable d’avoir. Ça ne l’était jamais d’ailleurs.

- Je dirais même que l’alcool n’aide pas. Tu aurais dut nous dire que tu avais l’alcool déprime, on se sera abstenu de s’acharné sur toi, mais tu paraissais si timide au début !

Rachel se laissa tomber en arrière un peu trop vite, mauvaise idée. La sorcière fi cependant comme si de rien n’était et prit une grande inspiration avant de reprendre la parole. Elle qui n’avait au départ pas voulu dans se lancer dans une longue et fastidieuse conversation psychologique venait de se décider à faire l’inverse, ne pouvant laisser Jean dans cet état. Elle et lui n’étaient qu’au début d’une très longue nuit.

- Je ne peux qu’imaginer à qu’elle point c’est dur et… impossible à oublier, mais tu ne devrais pas laisser cette histoire te ronger. Au fond à quoi sa sert ? Tu te fais du mal et tu fais sans doute du mal aussi à ceux qui tiennent à toi. Personne n’aime voir un proche souffrir. Surtout quand il n’y a rien à faire.

Pas de moyens de revenir en arrière. Pas de moyens de les faires revenir. Une impasse, c’est là que Jean était. Douloureuse, froide et solitaire. Alors pourquoi y rester ? Mais quand le mal nous tient il n’est pas disposé à nous lâcher facilement. Ça Rachel le savait tout aussi bien que Jean, même si c’était pour d’autre raison.