Pause déjeuner, tout le monde court en direction de la grande salle, moi non, je décide de prendre la direction de la volière, ma sacoche en bandoulière et une longue lettre dans ma main.
La neige tombe et mon parchemin va être mouillé durant son voyage, je ne connais pas de sort d'imperméabilité pour protéger ma lettre.
Dedans, je prends des nouvelles de ma famille, je dis que tout se passe bien à Poudlard, je raconte deux trois petits trucs marrants et tout et tout.
J'arrive dans la volière après avoir emprunté l'escalier casse-gueule pour l'atteindre, je balaye du regard les volatiles avant de tomber sur Merlin, ma belle chouette, brune grise, un peu blanche tachetée.
Je m'approche vers lui, mon beau Merlin, je lui caresse son plumage et lui fais comprendre qu'il va devoir travailler. Je crois qu'il n'est pas content et qu'il ne veut pas volet par ce grand froid mais je lui promets un paquet de miamhibou à son retour.
Je regarde l'oiseau s'envoler, le petit rouleau de parchemin attaché à une de ses pattes.
Sortant de ma contemplation je décide de partir et dans l'escalier je glisse et j'ai bien l'impression que ma tête va heurter le sol, elle se rapproche dangereusement des marches de l'escalier et le temps est infiniment plus long.

Ce midi, la préfète avait été particulièrement en avance pour déjeuner. Elle débordait d'occupations. Il fallait qu'elle file voir Zéphyr, sa tortue. Et puis Erin, son hibou. Autant la tortue sommeillait tranquillement dans son terrarium à la salle commune des verts et argents, non loin de la grande salle, mais pour voir Erin, il faudrait qu'elle monte jusqu'à la volière, sans parler de l'ascension qui risquait d'être fastidieuse à cause de la neige qui s'obstinait à tomber du ciel depuis peu. Et puis, elle avait aussi un devoir à finir. Tout ça en si peu de temps. Ça s'annonçait délicat. En tout cas, elle mettait la priorité sur ses animaux, surtout sur Erin, car elle ne l'avait pas vue depuis un bout de temps. La préfète ne recevait ni n'envoyait énormément de courriers. La plupart du temps donc, le grand hibou était perché tranquillement en haut de la tour, avec pour compagnie les autres rapaces.

Les escaliers étaient gelés. Ils étaient recouverts d'une toute fine couche blanche qui scintillait lorsqu'on se mouvait, comme de petites paillettes d'argent. C'était un peu envoûtant. On avait du mal à en décrocher les yeux. La main sur le mur qui longeait l'escalier, elle fit attention où elle mit les pieds. Elle avait l'impression de faire des pas d'éléphants. Sa démarche, même si elle visait à tout simplement ne pas la faire glisser afin d'éviter un désagréable passage chez l'infirmière, n'avait rien de naturel. Elle croisa à la fin de son ascension une fille qui lui était totalement inconnue. Beaucoup plus jeune qu'elle, cela se voyait - à moins qu'elle ne fasse pas son âge ! Après tout, les traits de Keira aussi étaient trompeurs, avec ce visage ovale et cette peau de bébé dont la couleur s'accordait à la saison. Au moment où elle passa à côté, quelque chose dérapa. Tout se déroula si vite que la préfète n'eut pas le temps de comprendre comment elle s'était retrouvée avec la jeune fille en équilibre précaire sur ses deux bras, un pied en l'air. « Euh... Attention en descendant, va doucement ! C'est vraiment dangereux, » commenta-t-elle inutilement, seulement pour casser le silence. Foutus réflexes. Ou plutôt, devrait-on ici les remercier ? Après tout, l'inconnue aurait fait une belle chute s'ils n'avaient pas fait leur entrée sur la scène. Et Keira n'était pas du genre à se moquer. Ni à se soucier, d'ailleurs. Elle n'aurait juste pas eu envie de devoir la porter jusqu'à l'infirmerie : elle avait d'autres chats à fouetter.

Ma tête se rapproche vraiment trop dangereusement du sol à mon gout... Pourtant les secondes sont longues. Et soudainement un contact physique, des bras, ils me retiennent et je me sens tirée en arrière. Certes c'est mieux que de se ramasser par terre mais je tiens maintenant en équilibre précaire.
Je me tiens en toute détresse à la jeune fille qui viens de me sauver. Elle m'a évité une visite à l'infirmerie et je lui en sui reconnaissante. 
Je décide d'arrêter de me tenir à elle au moment où elle me dit de faire attention parce que ça glisse. 
Je souris en reprenant mon équilibre.  

-Merci beaucoup euh... je ne connais pas ton prénom. 

Le jeune fille asiatique je crois d'après ses traits m'est inconnue, elle a de longs cheveux bruns noirs et ses yeux sont un peu bridés. 
-Moi c'est Mathilde. 

Je ne sais pas quelle émotion me parcours en ce moment. De la gratitude?

La fille se redressa au bout d'un très bref moment, souriante. Il fallait croire qu'elle faisait partie de ces optimistes dans la vie, qui souriaient à toutes épreuves, même dans une chute. Ou peut-être était-ce la gêne. Certains pouvaient réagir en effet par le rire ou le sourire ; pour Keira, le scénario aurait été tout à fait différent. Elle aurait sans aucun doute encore subit un changement non désiré de la couleur de ses cheveux, pour marquer la honte, et serait restée là, moue boudeuse, avant de s'enfuir.

« Keira », dit-elle tout simplement, sur un ton neutre. Elle, c'était donc Mathilde. La préfète repéra le blason à l'effigie de l'aigle sur son uniforme. Pas étonnant qu'elle ne l'aie jamais vue. Soit elle était sage, soit Keira ne faisait pas assez attention à faire la police chez les autres aussi. Ou peut-être même les deux. Elle observa le visage de la maladroite - ou malchanceuse, s'apprêtant à la voir s'éloigner. Elle ne retiendrait peut-être pas son prénom... Sûrement pas. Quoique, rattraper une fille dans ses bras, ça pouvait marquer.

Optimiste et toujours heureuse, j'essaye de conserver cette joie perpétuelle en moi. Certains trouvent cela débile et stupide quand je souris dans des moments difficiles (par exemple quand j'ai faillis me ramasser sur le visage) mais moi non, ça me donne du courage et de l'espoir! L'espoir fait vivre, c'est bien connu.

La jeune fille me répond, elle s'appelle Keira, c'est joli et poétique comme prénom, mais son ton neutre me chagrine, je pensais qu'elle allait se montrer plus douce. Je regarde son blason, préfète de Serpentard. Serpentard, moi j'aime toute les maisons, et je suis sûre que le Choipeaux hésité avec Serpentard pour moi. J'aime donc bien cette maison comme les autres, d'autant plus que c'est la maison de mon super Peter, elle doit forcément le connaitre vu qu'il est préfet.
-C'est joli Keira comme prénom, tu es préfète à Serpentard, tu dois connaître Peter McKinnon alors? C'est un de mes amis.

Regard interrogateur, yeux qui scrutent le visage de mon aînée, questions pleins la bouche. Je suis Serdaigle voyons!!

De son sourire, la jeune Serdaigle complimenta le prénom de la préfète. Elle releva d'ailleurs la présence de ce badge sur son uniforme et mentionna Peter, son collègue préfet. La question était bien évidemment rhétorique. Il n'y avait pas moyen qu'elle ne le connaisse pas, étant donné qu'ils devaient travailler ensembles à certaines occasions. Mais par pure fortune du destin, Keira l'avait rencontré bien avant. Elle l'avait croisé la première fois chez Ollivander's, où elle lui avait servi sa toute première baguette. Ensuite, les choses étaient devenues un peu différentes. Changement de registre total, pour passer d'une relation brève vendeuse client à un maladroit charmeur et sa proie. Mais rien de tout ça n'avait marché. Aujourd'hui, les deux préfets conservaient une relation courtoise. La bonne entente était au programme.

« Oui, oui, Peter est un garçon très gentil » mais un peu maladroit quand même. Mais c'était drôle. Keira se demandait d'ailleurs s'il avait essayé de faire des avances à cette gamine-là. Sûrement que non : elle était trop jeune. Mais après tout, cela restait dans le domaine du possible. Keira pensa à Alice, qui était dans la même maison que la maladroite. « On a peut-être plusieurs amis en commun », même si elle ne se souvenait pas l'avoir déjà vue. Il y avait des têtes qui marquaient et d'autres moins. Et puis, on ne pouvait pas toujours se souvenir de tout le monde.

Oui elle connaissait Peter, logique en fait en soi. D'ailleurs elle le trouvait gentil. Gentil, taquin, c'est bien des adjectif que j'utiliserais pour le qualifier. 
Je réfléchis un peu la conversation est engagée est il n'est plus question de partir, oh non! La préfète relève la possibilité d'avoir des amis en communs. C'est vrai il y'a tellement de monde dans ce château que c'est bien possible. 
-Hum possible,je ne vois pas qui tu pourrais connaître dans mon entourage parce que y'a pas beaucoup de personnes très grandes à part Peter... 

Je devais connaître trois quatres personnes ayant 16 ou 17 ans, Lena, Peter, Liskuvo. 
-Euh en fait tu devais surement venir pour aller voir ton hibou ou ta chouette nan? Ou allais-tu envoyer une lettre. 


La curiosité est un vilain défaut comme on dit mais c'est ce défaut qui me permet d'étendre ma soif de savoir, j'ai pu ainsi apprendre bien plus de choses qu'en cours en allant à la bibliothèque durant de longues heures. Là je pense que c'est pour en apprendre plus sur Keira. Après tout c'est pour pouvoir mieux la cerner.

Il était vrai que la différence d'âge limitait la possibilité d'avoir des amis en commun. Une amitié réelle et profonde entre deux personnes d'âge distants, surtout à l'adolescence, pouvait se faire rare, néanmoins pas impossible. L'âge n'était parfois qu'un chiffre ne quantifiant pas la maturité de son porteur, bien qu'il donne une significative indication. Quantifier le temps passé sur la planète bleue ne revenait pas à évaluer le potentiel intellect ou la façon d'agir d'une personne. Mais, même en sachant tout cela, il y avait souvent des à priori. Une adolescente de dix-sept ans se voit rarement devenir meilleure amie avec un gamin de onze ans.

« Oh, oui, mon hibou ! », s'exclama Keira en entendant le dit-mot. Elle s'avança au niveau de la volière, et repéra très rapidement le plumage et les grands yeux de son compagnon indépendant. « C'est Erin. En fait, je n'allais pas envoyer de courrier, » commença-t-elle à expliquer. « Je n'en envoie que rarement, donc je passe la voir de temps à autre, pour ne pas la délaisser. » Depuis qu'elle avait coupé le cordon et prit son envol, la métamorphomage entretenait des rapports éloignés avec sa petite famille. Sa mère ne lui dictait plus la conduite, et elle, n'était plus obligée de mettre le couple Sanders à la page de tout ce qu'il se passait et de ce que les professeurs disaient d'elle. « Et toi ? Tu étais bien venue envoyer un courrier ? »

Différence d'âge certes, mais de maturité, certains grands ont la maturité d'enfants et d'autres jeunes ont la maturité de grands.
Je vois pas souvent Peter en dehors du château ou de l'année à Poudlard, Lena pareil mais c'est mes soutiens ils m'aident et à la fin de l'année ils vont beaucoup trop me manquer. Ils vont devoir partir, et me laisser seule. Pourtant j'ai l'impression que pour certain s'entendre avec des plus grands que soi est une chose simple.
Keira me montre son hibou, il s'appelle Erin. Ca me fair penser à un auteur Moldus, je souris et je trouve l'animal magnifique. Keira est venue pour lui tenir compagnie, elle n'écrit pas beaucoup de lettres. 

-Moi j'écris souvent parce que d'un je reçois pas mal de lettres mais de deux parce que j'aime bien écrire. C'est un moyen de se libérer, de mettre sur papier des sentiments et de les emprisonner. Ma chouette Merlin vient de partir pour Londres, pour ma famille. 

Et oui, ça me faisait plaisir de leur écrire une lettre hebdomadairement. Pour leur donner de mes nouvelles ou encore prendre des leurs.

La préfète caressa de façon taquine le bec de son oiseau, qui fit partager sa joie de voir sa maîtresse par quelques clignements d'yeux. Erin était un hibou gentil, et doux comme le velours. Et pourtant, il pouvait parfois se montrer sacrément teigne, si on s'attaquait à son courrier, ou qu'on essayait de lui faire du mal. C'était un animal vraiment indépendant et doté d'une intelligence remarquable - comme la plupart des spécimens de son espèce, me direz-vous. Mais pour Keira, celui-ci était spécial. C'était entièrement subjectif, mais elle n'en avait que faire.

En y pensant, c'était plutôt drôle, comme elle pouvait s'attacher à un animal beaucoup plus qu'à un être humain. Sa famille comptait pour beaucoup moins que ça, et la plupart de ses amis également. Dans tout ce lot, il n'y avait qu'une seule personne qui ressortait, mais ce n'était pas le moment de penser à elle - elle lui manquait. Elle manqua de rougir, et fit battre ses cils comme pour chasser cette image de sa tête.

« Ecrire, c'est en effet apaisant. Rien que le procédé : tracer des lettres du bout de sa plume. Je trouve ça reposant, et à la fois fascinant » que des lettres, qui n'étaient que des formes étranges pour tout non-lecteur, formaient ensembles des mots, qui ensembles formaient des phrases sensées. Le langage était une belle chose. La sorcière sourit à cette pensée pleine de douceur, et offrit un biscuit à son oiseau. Elle devinait que Mathilde donnait des nouvelles régulièrement à sa famille. C'était normal : elle était jeune ; quoique cela ne voulait rien dire. « Tes parents sont-ils sorciers ? » loin d'elle l'idée de juger, mais seulement, cela influençait énormément sur la fréquence des nouvelles. « Mes parents sont du genre à tout vouloir surveiller. J'étais obligée de leur envoyer des comptes-rendus détaillés de mes actions à l'école, » ajouta-t-elle avec dérision, en appuyant sur le passé.

Mon aînée me répond, elle trouve aussi que le procédé de tracer des lettres pour qu'elles puissent former des mots puis des phrases et enfin des textes est apaisant, moi je dirais libérateur.
Chacune nous avons notre propre opinion mais elle compte pour toutes les deux. Elle me pose alors une question quelque peu surprenante dans le contexte où nous sommes. Mes parents sont-ils sorciers?
- Oui mon père est sorcier mais ma mère est une moldu, j'ai un petit frère sorcier qui va bientôt aller à Poudlard et une grande soeur qui n'a pas de pouvoirs magiques.
Pas de chance si elle préfère les sangs pur. Puis elle me demande si je dois leur faire un compte rendu car elle c'est ce qu'elle leur faisait.
-Non, ce n'est pas des comptes rendus même si j'aime bien glisser des anecdotes de ma scolarité, des petites blagues et puis mon frère lui m'envoie des lettres où il m'explique ses différents usages qu'il ne contrôle pas de la magie.
Je souris, je suis très attachée à Timéo et j'ai hâte qu'il vienne un jour à Poudlard.
-Mais en dehors je reçois pas beaucoup de lettres.

Elle s'en souvenait comme si c'était hier, de cette emprise qu'avaient ses parents sur elle. Elle ne pouvait rien faire sans songer à ce qu'ils auraient dit. Elle entendait leurs commentaires, une sorte de voix-off dans sa tête. Elle venait d'avoir un optimal ; Mère serait fière de moi, je serais grande sorcière. Elle n'avait pas réussi à refouler sa colère ou avait cédé à l'envie qu'avaient parfois les enfants de faire des bêtises ; Mère dirait que je suis faible. Elle fréquentait quelqu'un qui n'était pas d'assez bonne famille ; Mère me dirait de ne pas perdre mon temps avec ces misérables. Heureusement pour elle et pour autrui, la sorcière avait grandi, et avait laissé cette procuration malsaine avec sa puberté, derrière elle.

Keira en apprenait ainsi un peu sur la famille de Mathilde. Elle ne put s'empêcher de plaindre la grande soeur en question. Si elle avait été à sa place, la brune aurait été terriblement jalouse. Elle n'avait ni soeurs, ni frère. D'un côté, c'était tant mieux : encore plus de pression familiale, non merci ! Et puis, ses parents avaient eu la chance de faire naître une métamorphomage, mais certainement pas deux. Il aurait été impossible que le second enfant le soit également sans que le couple ne soit étrangement béni. De la jalousie aurait été accablante dans le manoir, si cet enfant avait existé. Elle se sentait parfois un peu seule, mais c'était pour le mieux.

« Je comprends, tu as l'air d'avoir une famille rigolote », bien plus que la sienne en tout cas, répondit-elle avec un sourire absent. « Je t'en enverrais une, un de ces quatre ! Pour casser l'envolée des lettres familiales. »

Je crois que j'ai de la chance d'avoir une famille qui me laisse beaucoup de liberté! De ne pas être obligée de leur envoyer des lettres toutes les semaines ou bien de les voir à chaque vacances. Superbe famille oui, de rigolos peut-être pas toujours quoi que avec Tim'... Mais ma famille est génial.

Je souris au dire de la préfète verte et argente elle veut m'envoyer du courrier.
-Si tu veux, pourquoi pas, j'accepterais volontiers.

Je lui souris pendant que la cloche retentis dans le château.
-Bon boa je dois y aller, j'ai cours à la prochaine.
Je lui fais un rapide signe de main avant de partir tout en faisant bien attention de ne pas tomber dans les escaliers, je ne me fais jamais piéger deux fois moi.
Cette Keira est bien gentille je trouve, j'attendrais ses premières lettres avec impatience.

D'un côté, la perspective d'envoyer des lettres à une presque inconnue était réjouissante. Si la métamorphomage tenait ses promesses, elle donnerait à cette rencontre fortuite une chance d'aboutir, au lieu de juste la laisser s'estomper et finalement s'oublier avec le temps qui allait se passer, dès l'instant où elles auraient quitté la volière. Si on écrivait, ce genre de rencontre qui usuellement ne menait à rien car trop de superficialité et simple politesse plutôt que réel désir de connaître - sauf coup de foudre ! - avait une chance de s'épanouir. Bien entendu, il n'était pas dit que cela fonctionnerait. Si les deux sorcières n'étaient pas faites pour être amies, cela se sentirait vite dans les écrits. La préfète songea que le jeu en valait quand même la chandelle. Elle essaierait, au moins à titre d'expérience.

L'autre brune se congédia. Il était apparemment l'heure d'aller en classe. Keira s'exclama « oh... mince, déjà l'heure ? » car il était vrai que ça passait vite, quand on était occupée à discuter. Elle avait finalement été ralentie par cette rencontre et n'aurait pas eu le temps de faire tout ce qu'elle avait à faire... Mais, encore une fois, le jeu en valait la chandelle, n'est-ce pas ? Se rendant compte trop tard qu'elle était seule à la volière, elle marmonna pour elle-même qu'elle « devrait y aller aussi... » et reposa Erin à sa place, avec une caresse sur la tête, avant de prendre les escaliers à son tour. Elle écrirait.

La journée avait été longue et même assez triste. C'est d'un pas rapide que je me dirigeait vers la Volière. Echos, mon bel hiboux au reflet roux m'accompagnait en volant à quelques mètres de moi. Je n'avais pas pris beaucoup de nouvelles de mes parents ces derniers temps, il fallait remédier à cela. J'avais pris, dans mon sac, mon matériel pour écrire une lettre. Je n'avais pas eu le temps de l'écrire avant la fin de la journée. Je m'installe donc dans un coins de la Volière et prend ma plume.




C'est vrai, je mens un peu dans cette lettre. La journée avait été horrible et j'aurai préféré passé une journée entourée d'amis. Les personnes que je connais, je ne suis pas assez proches d'eux pour leur dire "hey, c'est mon anniversaire !" ... cela fait trop "souhaite moi mon anniversaire s'il te plait !". Je n'aime pas ce comportement. Dans tous les cas je ne pouvais pas dire à mes parents que j'avais passé une journée pourrie. Ils auraient eu de la peine. Mais je sais bien qu'ils le sentirons quoiqu'il arrive dans ma lettre.

C'était mon anniversaire, oui. J'avais donc maintenant 17 ans et bien que cela ne changeait rien, finalement, cela m'enjouais beaucoup. Non pas pour la fête en elle même mais surtout parce qu'il me reste plus qu'une année avant de finir les études. J'en aurais bientôt fini. Et bien qu'intégrer la société magique me fait peur, j'ai aussi de grandes convictions et compte bien me faire une place. Finalement toutes les places me plaisent. Que j'intègre les Aurors, l'Ordre du Phénix ou même que je devienne enseignante. Peut importait en fait.

Je fermais ma lettre et l'enroula autour de la patte d'Echo. Mon chère hibou allait faire quelques kilomètres jusqu'à Edimbourg. Un trajet qu'il connaissait bien.

- Ne te perd pas, hein ? Tu sais Ô combien je tiens à toi !

Echo frotta sa tête contre le creux de la main de Luna et s'envola.