- Ce que j'en dis ? Les souvenirs sont comme les braises de cette cheminée. Au début ils sont intenses, ils brillent, réchauffent, et puis peu à peu ils perdent de leur splendeur. En fin de comptes, ils finissent par s'éteindre. Pour ce qui est des expériences et des sensations, à t-on besoin des autres pour se les forger ?

Cette réponse surpris quelque peu Luna, elle n'avait pas l'habitude de parler, et surement pas à coeur ouvert comme elle venait de le faire. Ses dernières questions avaient paruent destabiliser son interlocutrice. Celle-ci dériva d'ailleur sur un autre sujet (sans doute pour éviter d'approfondir un conversation déjà bien assez compliquée), tout aussi lourd de sens dans une école de magie de l'envergure de Poudlard: les cours.

- Je viens de commencer les cours de botanique avec Miss Lynch. Je n'y connais pas grand chose alors j'espère arriver à garder une moyenne convenable pour mes résultats aux A.S.P.I.C. dit-elle doucement. Les autres ont l'air plutôt contents d'être en cours avec elle. continua-t-elle sur sa lancée. Apparement la prof vient tout juste d'être nommée, je ne sais pas réellement ce qu'elle vaut.

Elle essayait de se convaincre que ce sujet ne ferait pas totallement un flop auprès de sa camarade de maison. Elle voyait Syneia comme quelqu'un qui malgré une vie assez vide, avait finis par trouver une sorte d'équilibre et cela impressionnait et tennait en respect Luna qui aurait aimé avoir cette force, cette intelligence et cette chance en quelque sorte. Avec toute ces qualités elle savait que Syneia s'en sortirait quelque soit la situation même en cette période troublée. Tout ça elle le pensa dans son fort intérieur sans oser rien en dire à haute voix de peur de parraitre ridicule auprès de la jeune fille. Au fond c'était un peu niais mais vrai.

- En fait j'aimerais devenir auror mais c'est pour cela que je dois travailler comme jamais pour mes examens, et pourquoi pas intégrer l'Ordre du Phénix ? Qui sait? Et toi, comment ce passent tes cours ? Et tes objectifs ? Qu'est-ce que tu veux faire une fois tes A.S.P.I.C. en poche ?

C'est sur cette ultime question quelle attendit la réponse de Syneia sans avoir oser lui dire ce qu'elle pensait d'elle.

Ma camarade me parla du cours de botanique qu'elle avait eut avec la nouvelle professeure Mlle Lynch, d'après ses dires la professeure était appréciée de ses élèves, Luna quant à elle voulait attendre avant d’émettre un avis à son égard. Je la comprenais, parfois un jugement sur une personne pouvait changer en fonction de certaines situations. Ma jeune camarade semblait douter de ses capacités, enfin c'est le ressenti que j'avais eu en l'écoutant.

Elle rêvait de devenir une Auror ou d'intégrer l'Ordre du Phénix, j'en tirais donc la conclusion qu'elle était une fille qui avait soif d'ordre et qui avait de l'ambition. A mes yeux, elle était une fille avec une grande force de caractère, je pensais qu'elle avait beaucoup de volonté. Je songeais au choixpeau magique et me dis qu'il n'avait pas mis ma jeune camarade chez les verts et argents pour rien.

A son tour, elle me retourna la question, je lui répondis le plus simplement du monde tout en la regardant dans les yeux.

Les cours sont intéressant, j'aime apprendre. Je n'ai pas forcément de cours préférés ou de cours que je n'aime pas. J'espère tout comme toi réussir à obtenir mes ASPICS car je voudrais travailler au Ministère de la Magie, mon rêve serait de travailler au Département de la Justice. Je ferais tout pour réussir et j'y arriverais.

J'aimais parler avec Luna, toutes deux solitaires nous avions finalement beaucoup de points commun. La communication était aisée et naturelle, moi qui d'habitude n'étais pas une grande bavarde, je ne voyais pas le temps passer. Je fis la remarque à ce sujet à la jeune serpentarde.

-  Nous sommes deux solitaires et nous arrivons à tenir une conversation sur la durée. Tu ne  trouves pas ça drôle ?

-  Nous sommes deux solitaires et nous arrivons à tenir une conversation sur la durée. Tu ne  trouves pas ça drôle ?

Luna esquissa un sourire. - Drôle je ne sais pas mais en tout cas c'est assez paradoxal. dit-elle. Sans doute qu'une fois avoir briser la glace il est plus facile de parler à quelqu'un qui parle peu car en général ce genre de personnes sont réfléchies et intéressantes.

Elle non plus n'avait pas vu le temps passer, Syneia avait réussi à la mettre en confiance, ce qui était déjà miraculeux. Luna s'enfonça encore un peu dans son fauteuil si confortable et se détendit en écoutant doucement le crépitement de la cheminée devant elle, diffusant une chaleur douce et apaisante.

- Je peux te poser une question ? demanda Luna après quelques secondes de béatitude.

- Oui, vas-y. répondit naturellement Syneia

Luna avait également sentit l'aisance de Syneia et souhaitais lui poser une question qui lui trottait dans la tête depuis on arrivée à Serpentard six ans plus tôt.

- Comment c'est la vie dans une famille comme la tienne? Mon père a été renier par les siens alors je voudrai savoir comment ça se passe dans ce genre de famille. Histoire de voir à quoi j'ai échappé. Mais si tu ne veux pas en parler ne te force pas surtout.

Les moldus ont cette fameuse expression qui dit que " l'herbe est bien plus verte ailleurs que chez soi ". Elle conviendrait tout à fait à nous aussi, les sorciers. Ainsi quoi de plus normal que de faire preuve de curiosité. Luna me demanda comment cela se passait au sein de ma famille. Je n'étais pas obligée d'y repondre si j'étais génée, et bien que j'en parlais rarement, après tout peu de personnes m'avait posé la question, je voulais lui répondre en toute honnêteté sans faux-semblant.

-Comme je te l'ai dis, mon père et ma mère se sont mariés juste pour préserver le sang pur, entre eux il n'y a jamais eu d'amour, seulement une entente cordiale. Après tout, ils avaient les mêmes objectifs. Ma mère est tombée enceinte parce qu'il fallait qu'elle le soit, il fallait qu'elle suive la continuité des choses. Je sais depuis que je suis en âge de mes souvenirs que mon éducation à été faite par ma gouvernante, mon père et ma mère n'avait pas le temps pour gérer ce genre de chose. Il en a toujours été ainsi et rien ne changera. J'ai grandit sans affection particulière. Pourtant, je ne peux pas leur reprocher tout ceci.

Je marquais une pause en jetant un oeil tout autour de la salle. Parler de ma vie n'était pas une chose aisée pour moi, mais je devais continuer, prendre sur moi. Je ne pouvais plus me défiler. je pris alors une grande respiration et poursuivis mon récit.

-Nous etions souvent conviés à des dîners mondains, parfois nous en étions les organisateurs. Nous devions être parfaits, la famille sans failles. Nos voisins nous admiraient, le mieux c'est quand nous croisions des sorciers qui n'étaient pas de notre rang, mes parents aimaient leur cracher notre pseudo bonheur à la figure, si seulement ils avaient pu voir ce qu'il se passait en coulisse. Mes cauchemards ont été apaisés par ma gouvernante, quand je tombais malade c'est elle qui me bordait, c'est elle qui m'a bercé. Ma première baguette je l'ai acheté avec elle. Quand je suis entrée à Poudlard, je n'avais qu'une crainte, celle de ne pas être envoyée à Serpentard. Mes parents n'auraient pas supporter une autre alternative, ils m'auraient sans doute renié. Une enfant qui ne porte pas le vert et argent, quelle honte! Je devrais faire comme eux, continuer à perpetuer notre lignage. Si par malheur, je devais tomber amoureuse d'un sorcier qui ne soit pas un sang pur, je n'aurais en aucun cas leur bénédiction. Bon après pour ça, je ne me pose pas trop de question vu que je n'y crois pas en ce sentiment digne des téléfilms que les moldus regardent les après-midi.

Je n'etais pas à l'aise et cela pouvait se voir car plus je parlais, plus je jouais à faire craquer mes phalanges et mes pieds tapotèrent le sol sans que je m'en rende vraiment compte. J'essayais de me concentrer à nouveau, il fallait que je retrouve le fil de mes pensées, je me devais de garder la tête froide.

- Alors tu vois, être dans ma famille ce n'est pas mieux qu'être dans la tienne. Est-ce que je peux te demander à mon tour, comment cela se passait dans ta famille ? J'aimerais connaitre ce que j'ai pu manqué aussi.

Luna était assez embarrassée par la question qu'elle avait elle même posée mais après tout il fallait bien qu'elle se renseigne si elle voulait avoir un avis objectif sur les choses. Sa camarade aussi avait l'air de plus en plus mal à l'aise car depuis quelques phrases elle ne pouvait s’empêcher de faire craquer ses doigts et de taper doucement ses pieds sur le sol.  Syneia lui demanda enfin comment était sa propre famille. Luna pris le temps de la réflexion, elle se doutait bien qu'elles finiraient par y venir et il lui était toujours difficile de parler de sa famille en présence d'une Serpentard même aussi ouverte d'esprit que sa camarade. Elle décida de lui parler tout d'abord de ses parents.

- Comme je te l'ai dit, mon père est un craquemol. Dans la famille Black cela a provoqué une grosse vague de haine envers mon père dès sa naissance. Les années ont passées et il fut autorisé exceptionnellement à suivre les cours à Poudlard pour acquérir au moins des savoirs théoriques. Mais il fut envoyé à Serdaigle, ce qui n'arrangea pas les choses avec sa famille. C'est là-bas qu'il rencontra ma mère, une sang-de-bourbe française qui avait changé d'établissement (elle était auparavant à Beauxbaton). Quand ma grand-mère l'a su elle l'a mis dehors et il est allé vivre chez les parents de ma mère jusqu'à ce qu'il soit assez adulte pour s'acheter une maison et déménager. Puis après avoir passer leurs A.S.P.I.C. ils se sont installés à Dublin, aussi loin que possible de la famille de mon père. Et quelques années plus tard je suis née.

Après ces révélations, Luna fit une pose pour regarder plus en détails sa camarade, elle avait l'air intéressée par son histoire et aucun dégout ou mépris n'était présent sur son visage. Elle entreprit donc de continuer.

- Mes parents se sont mariés par amour et ont été soutenu d'une part par les parents de ma mère et d'autre part par le frère de mon père. Celui-ci travail pour le Ministère de la Magie et passe régulièrement nous donner des nouvelles de la famille de mon père (car tous ne le détestaient pas, leur cousine Amaria par exemple, qui a épousé un moldu) et des nouvelles sur tout ce qui se passe en ce moment avec les Mangemorts. Mes parents se sont toujours occupés de moi du mieux qu'ils pouvaient. Ils me bordaient le soir, ils me soignaient quand j'étais malade et me racontaient énormément de choses sur le monde des sorciers. Mais tout ce que j'ai appris sur l'histoire de mes parents je le tiens de mes grands-parents (aujourd'hui morts) et de mon oncle ou alors de bribe de conversation. Ils ne m'ont jamais raconté leur histoire parce que je pense qu'elle est moins romantique que ce que je viens de te narrer et qu'ils ont du beaucoup souffrir de leur différence.

Luna repensa alors à ce que Syneia lui avait dit sur sa famille. Finalement, elles se ressemblaient plus qu'il n'y paraissait au premier abord. Elles avaient toutes les deux grandis dans une image erronée du bonheur parfait.

- Tu as dit tout à l'heure que tu ne "croyait pas en ce sentiment digne des téléfilms que les moldus regardent les après-midi" en parlant de l'amour. Tu ne crois pas pouvoir tombée amoureuse un jour ? demanda-t-elle avide de connaitre la réponse.

L'histoire des parents de Luna était vraiment intéressante, et bien que contraire à la mienne, il y avait des ressemblances. J’étais touchée par son vécu, cela ne devait pas être facile pour elle. Les adultes avaient le don d'enjoliver les histoires, afin de garder une image intacte. Les secrets de familles sont bien souvent enterrés et quiconque chercherait à les déterrer s'en retrouveraient meurtris à jamais.

En parlant de ma famille, j'avais je ne sais pour quelle raison obscure, évoquer le sujet de l'amour. Cela n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde et la question fatidique du " si je pouvais tomber amoureuse un jour" me tomba dessus comme un couperet. Faire semblant de ne pas avoir entendu la question ? Ce serait faire preuve d'une grande impolitesse et je ne voulais pas faire ça ? Tenter de noyer le poisson en dérivant sur un autre sujet, la technique ne marcherait pas. Je mis un sacré temps avant de répondre à Luna sur cette fameuse question dont je n'y connaissais rien du tout.

- Moi tomber amoureuse ? Je doute que ça m'arrive un jour.

En même temps, je faisais tout pour éviter que cela arrive. Je faisais en sorte de cacher mes émotions, de ne pas m'intégrer aux autres. En bref, je ne laissais aucune chance à ce sentiment.

- Quand les films, les livres, les témoignages parlent de papillons dans le ventre, je me dis que si ça m'arrivais un jour, j'irais consulter un médicomage. Le seul moyen pour que ça m'arrive ce serait d'avoir avalé quelque chose de vraiment mauvais, ou que quelqu'un me jette un sort qui ferait que j'ai des chenilles dans le ventre. Rien de bien joyeux.

Je n'étais pas de mauvaise foi dans ce que je disais, enfin peut être que j'exagérais un peu.

- Et toi ça t'es déjà arrivée de tombée amoureuse ?

Je posais cette question par simple curiosité je l'avoue.

- Et toi ça t'es déjà arrivée de tombée amoureuse ? demanda Syneia.

Luna pris le temps de la réflexion et dit: -Non et je n'y tiens pas spécialement mais si cela m'arrive je sais que mes parents me soutiendrons quelque soit mon choix. C'est assez amusant de voir qu'ils n'ont pas du tout la même réaction. Ma mère voudrait que je sorte avec quelques garçons pour pouvoir ne "rôder" un peu et mon père c'est tout l'inverse, si je pouvais ne jamais tomber amoureuse et rester sa petite fille il serait content.

Luna s'interrompit un peu pour voir qui il restait dans la salle commune. Très peu de gens étaient encore là, un ou deux groupe d'une demi-douzaine de fille et trois ou quatre couples tout au plus. Elle poursuivit: -Les parents fonctionnent souvent comme ça. Mais cela ne m'intéresse pas pour le moment parce que je trouve les gens de notre âges trop immatures et trop superficiels. Mais quand nous auront murit et pris de l'âge je pense que je pourrais tomber amoureuse. J'ai toujours eu l'image de mes parents amoureux et heureux, ils le sont réellement et espèrent la même chose pour moi mais je ne sais as si c'est ce que je veux.

Luna se retourna de nouveau pour constater qu'il ne restait plus que deux couple et un groupe de filles.

- D'ailleurs, s'il t'arrivait de tomber amoureuse, ce serait forcément d'un garçon ou tu pourrais tomber amoureuse d'une fille ?demanda-t-elle

Je voyais la salle se vider peu à peu, au vu de l'heure tardive. Luna répondit à ma question, elle n'était jamais encore tombée amoureuse, les autres élèves manquait de maturité et faisait preuve de superficialité à ses yeux, là dessus je ne pouvais pas la contredire. Toutefois, elle ne rejetait pas l'idée que ça puisse lui arriver un jour, contrairement à moi. Elle m’évoqua les avis de ses parents sur ce sujet, je ne put m'empêcher d'avoir une pensée émue.

Mon regard s'arrêta quelques instant sur les élèves qui étaient encore dans la salle. Une réflexion vint alors à mon esprit et je ne put m'empêcher de la partager avec mon interlocutrice.

- Regarde ce couple, ils sont là, tout est beau, tout est rose mais combien de temps ça va durer ? Chacun va s'inquiéter de savoir si l'autre à toujours les mêmes sentiments ? Elle se demandera si elle lui plait toujours. Leurs amis se mêleront de leur histoire, ils chercheront à mettre leur grain de sel. Ils se disputeront de plus en plus et puis ils finiront par ne plus pouvoir se réconcilier. Chacun prendra un chemin différent, et à la fin leur histoire commune ne sera plus qu'un vague souvenir, un écho lointain.

Ma vision n'était pas si pessimiste que ça, à mes yeux elle était même plutôt réaliste. Combien de fois ce genre de situations n'étaient pas arrivé ?

Luna m'avait demandé si je pouvais tomber amoureuse que d'un garçon ou d'une fille si un jour cela m'arrivait. Je réfléchis quelques instants, je ne m'étais jamais posé la question à vrai dire.

- Je ne sais pas...ça m'est jamais arrivé et l'idée ne m'a jamais effleurer l'esprit. Je sais juste que je devrais suivre les traces de mes parents, me marier avec un sorcier de sang-pur et faire un enfant, l'amour n'a aucune place là dedans. Ils n'accepteront jamais le fait que je sois amoureuse d'un sorcier qui ne soit pas de sang pur, ou bien d'une sorcière. Est-ce que je serais prête à aller à l'encontre de mes parents ? Je ne crois pas, ils sont ce qu'ils sont mais la vision de la vie que j'ai, c'est d'eux que je la tiens et tout rejeter reviendrais à renier ce que je suis.

La salle se vidait encore, l'un des couple s'en était allé. L'autre couple ne semblait pas voir l'heure, ainsi que la bande de filles dont on pouvait entendre les rires.

- Et toi tu t'es déjà posée la question ?

Syneia venait d'apprendre à Luna que sa vision du monde avait été construite par ses parents (tout comme la sienne finalement) et qu'elle ne pouvais pas s'y soustraire car ce serait comme si elle niais sa propre personnalité. Cette révélation eu deux effet sur la jeune fille. Premièrement elle fut assez triste pour Syneia qui était enfermée dans un cercle vicieux. Puis, elle se demanda pourquoi Syneia acceptait de lui parler si elle savait pertinemment que ses parents désapprouveraient. Après ces révélations, la camarade de Luna lui demanda si elle s'était déjà posée la question.

Luna réfléchis un instant et dit: - Non et je m'en fiche comme je te l'ai dit cela ne m'intéresse pas pour le moment.

La jeune fille décida alors d'être franche avec sa camarade car il y avait quelque chose qu'elle ne comprenais pas et elle détestait ne pas comprendre. Elle demanda alors: - Je me demandais... tu discute avec moi alors que tu sais que tes parents désapprouveraient. Est-ce que d'une certaine façon, ce ne serait pas un petit acte de rébellion ?

La conversation continua de plus belle, Luna ne s'était pas posé la question. En même temps, j'étais pareille. Puis elle me posa une question bien pertinente. Je lui répondis avec franchise, après tout elle avait fait de même à mon égard.

- Mes parents ne désapprouveraient pas forcément que je te parle, après tout ils ne sont pas là pour le voir. Par contre ils critiqueront tes parents, je les connais, ils n'hésiteront pas. Si je discute avec toi c'est parce que tu es une personne intéressante, tu a beau avoir deux ans de moins que moi, c'est comme si avec toi je parlais d'égale à égale. Je n'ai pas l'habitude de parler comme ça, de me confier autant.

Je marquais alors une pause, n'ayant pas l'habitude de faire tant de confidences, les mots me restaient souvent coincés dans la gorge. Il me fallait donc faire un effort sur moi-même pour poursuivre.

- Peut être que c'est de la rébellion contre eux, je ne sais pas. Après tout, les enfants finissent par se rebeller contre leurs progéniteurs. Malgré tout, je reste conditionnée par l'image qu'ils m'ont donné. C'est assez paradoxal je l'avoue.

Plus je parlais, et plus je me rendais compte des contradictions que j'avais en moi. Je me sentais quelque peu perdue. je tentais toutefois, de garder une certaine contenance face à ma camarade. Mon regard survolèrent la salle, le temps passait à une allure folle.

- La nature humaine est bien compliquée tu ne trouves pas ?

La fatigue pointait le bout de son nez, je n'avais pas l'habitude de me confier autant, et cela pouvait se ressentir au son de ma voix qui déjà éraillée, le devenait encore plus. La conversation était cependant vraiment intéressante à mes yeux, c'est pourquoi je luttais contre le sommeil.

Luna sentait le sommeil l'envahir. Un simple regard dans la salle lui appris que les deux jeunes filles étaient maintenant seules. La voix de sa camarade commençait à vraiment être éraillée. Morphée devait également lui tendre les bras mais Syneia tint bon et Luna décida d'en faire de même.

Sa décision fut d'autant plus encouragée que sa camarade lui demanda: - La nature humaine est bien compliquée tu ne trouves pas ?

Luna répondit sans réfléchir à la question, il devait bien être minuit passé car le feux dans la cheminée devant elle s'éteignait lentement. "Compliquée c'est vraiment peu dire. La plupart des gens ne savent pas ce qu'ils veulent que se soit au niveau sentimental ou au niveau professionnel. Et puis malgré l'idée d'une humanité où chaque individu est parfaitement semblable à son voisin est totalement erronée. Nous sommes tous différents à bien des égards. Mais je mense que les gens se pose à eux mêmes des dilemmes et se complique la vie tout simplement parce qu'ils ont peur de ce qui pourrait leur arriver."

La jeune fille s'était légèrement emportée car en disant cela elle avait levée la voix de plus en plus jusqu'à presque hurler sur Syneia. Elle se calma alors doucement, fit une longue pose avant de scruter sa montre. Presque une heure du matin, une chance qu'elle n'ai pas cours de la matinée. Mais ce n'était peut-être pas le cas de sa camarade.

Elle proposa alors gentiment: -Si nous allions nous coucher maintenant. Je crois qu'il est plus que temps. Ce qu'on peut faire c'est reprendre cette conversation demain après les cours. Près du lac par exemple. Ou alors à Prés-au-Lard dans un des pub.

Elle laissa Syneia réfléchir à sa proposition avant d'ajouter: -Dis le moi quand tu te sera décidée. C'est pas urgent ne t'en fait pas.

La fatigue était maintenant bien présente car Luna avait de plus en plus de mal à trouver ses mots.Sa camarade lui répondit et elles se dirigèrent toutes les deux vers leur dortoir où son lit douillet lui lançait des appels désespérés. Mais la jeune fille avait le sentiment qu'elle dormirait extrêmement bien cette nuit là.

Au vu de l'état de fatigue que j'avais, le marchand de sable ne m'avait pas jeté seulement quelques grains mais un désert tout entier. Luna avait répondu a sa réflexion sur la complexité de l'être humain avec passion malgré sa fatigue. Les flammes de la cheminée s'éteignaient peu à peu, signe qu'il était le temps d'aller faire une bonne nuit de sommeil. Je ne pouvais donc qu'approuver les dires de ma camarade.

- Oui, tu as bien raison. Il se fait tard, nous devrions allez nous coucher. Bonne nuit à toi.

Mes bâillements incontrôlés étaient signes que je n'allais pas tarder à tirer ma révérence, mes yeux piquaient de plus en plus. Un peu plus et je m'endormais sur place. En même temps, le coin de la cheminée est un endroit bien agréable.

Luna me proposa de continuer à bavarder à l'extérieur. J'aimais beaucoup cette idée, sortir du château fait beaucoup de bien, rien que le fait de prendre l'air ou de boire un verre.

- Ce sera un plaisir de parler à nouveau avec toi.  

J'avais trouvé cette soirée bien intéressante mais toutes les bonnes choses ont une fin. Je me dirigeais donc en direction du dortoir des filles prête à retrouver mon lit et ma couette. Morphée n'attendait plus que moi. Je n'allais pas faire long feu cette nuit. Tant pis pour le livre que j'étais en train de lire, je le finirais plus tard.