-Merci. Nous auront enfin la paix et nous pourrions tranquillement reprendre la lecture de nos livres respectifs.

Tu haussais un sourcil en voyant la jeune fille prendre de plus en plus d'assurance. Certes, elle semblait croire qu'elle avait des raisons d'être fière. Et elle était à Serpentard, l'orgueil était un des traits emblématiques de votre maison - selon les clichés populaires du moins. Mais tu trouvais qu'il était particulièrement élevé chez cette enfant. Tu ne fis pas de remarque pourtant, et ne t'embarrassa pas d'hochement de tête.

Tu regardais encore l'eau par les fenêtres, mais tu t'en détournas rapidement. Tu ne voulais pas gâcher ta soirée, ne fixer que des petits êtres marins plus ou moins beaux. Tu devais trouver de quoi t'occuper. Tu avais bien envie de continuer ta lecture, et de profiter du calme enfin revenu dans la salle commune. Reprendre les longues phrases rédigées consciencieusement par un sorcier des années auparavant, comme la brune l'avait suggéré. Te plonger dans son univers, et apprendre de ses histoires fantastiques, inspirées de ce qu'il avait vécu. T'imaginer être une autre pendant quelques heures.

Mais tu n'arrives pas à te concentrer sur ce roman qui te faisait envie depuis que les gamins étaient entrés. Tu avais été distraite, et par eux, et par la jeune fille. Tu ne pouvais plus te replonger dans ces fables aussi facilement qu'avant. Et cela te faisait enrager. Tu t'autorisas quelques secondes pour te calmer, laisser tes muscles se relâcher et éteindre cette tension qui se formait dans ta poitrine et qui menaçait de grossir et d'exploser dans quelques minutes. Quand le calme revint, que tu te sentis de nouveau parfaitement maîtresse et de tes émotions et de ton corps, tu regagnas le masque de glace parfait et put rebaisser les yeux sur l'encre noire sur blanches des feuilles agrafées les unes aux autres par la reliure en cuir.

Tu te détournas d'Alexanne et remit ta tête dans tes pages. Tu lus l'une d'elle. Puis une deuxième et ainsi de suite, jusqu'à ce que tu perdes le compte, que le numéro en bas de chaque feuille ne revête plus d'importance. Seul le contenu avait de l'intérêt. Et les autres Serpentards, le Lac Noir ou quoi que ce soit d'autres ne t'intéressait plus. Oubliée, la jeune héritière verte.

Alexanne n'éprouvait en réalité aucune fierté à avoir fait fuir ces premiers années vraiment agaçants mais elle le laissa croire à tout le monde après tout le monde pensait te connaître. Alors que ce que tu montrais autres, n'étais qu'une facette de ta personnalités. En effet, sous tes airs méchants et froids se cachait en réalité une profonde tristesse qui te ronge chaque jour un peu plus. Tu as souvent penser à cesser de vive pour le rejoindre mais une voix dans ton esprit avec son intonations d'enfants disait:

~Bats toi et vit pour nous deux. Ne te laisse jamais abbattre. Tu dois vivre pour nous deux~

Si aujourd'hui, elle était là à lire dans la salle commune de sa maison, c'est parce qu'elle avait décidé de vivre pour que de là haut Percé vit les aventures de Poudlard à travers ses yeux à elle. Elle ferma doucement son livre et elle se leva. Elle prit ses affaires.

-Bonne nuit

Sans rien ajouter de plus la brune, se dirigeait vers son dortoir. Elle était fatiguer et avait bien envie de roupiller.

Avachie dans un des fauteuils en cuir noir de la salle commune des Serpentard, Keira fixait le mur. Elle ne faisait rien. Aucune pensée ne traversait son esprit. C'était comme si son corps était devenu une coquille vide. Il y avait des fois comme ça, où elle avait un coup de mou et que sa tête et son corps se vidaient. Vu de l'extérieur, elle devait avoir l'air de réfléchir, mais il n'en était rien. La lumière verdâtre filtrée à travers l'eau du lac reflétait sur la gravure de serpent en acier, la distrayant de son point fixe de temps à autre. Elle aurait pu rester plantée comme ça durant des heures. Elle adorait ça. Au moins, elle se songeait pas à ses petits soucis quotidiens. Elle ne se souciait pas des devoirs. Ni de sa sécurité. Ces derniers jours, elle avait en effet été très perturbée par ses inquiétudes. D'habitude, elle faisait preuve d'un grand je-m'en-foutisme, mais après ce qu'il s'était passé dans l'Allée des Embrumes avec son amie Alice, elle demeurait un peu nerveuse. Elle était heureuse que la Serdaigle ait pu attrapé l'homme qui a cassé son enfance. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que les autres mages noirs allaient essayer de retrouver la personne coupable de son expédition à Azkaban. Elle avait beau se dire qu'elle était stupide, elle était masquée et encapuchonnée ce jour là - une part d'elle restait inquiète. Mais en ce moment là, tout cela n'avait aucune importance. Elle n'y pensait pas. Libérée de ses songes. Cela devait être le meilleur moment de la journée. Elle n'avait pas envie de recommencer à penser à quoique ce soit.

A ce moment, un élève passa devant elle. Un acte anodin, bien sûr. Il avait tout à fait le droit de passer par là. Mais à cause de ça, Keira avait perdu son point fixe. Foutu. C'était foutu. A cause de lui. Mais il ne faisait que passer par là... Evidemment, ce serait ridicule de lui en vouloir pour ça. Quoique, pas si ridicule quand on est très capricieuse par nature. Et cerise sur le gâteau, la chinoise était aussi sur les nerfs à cause des événements récents. Il avait perturbé son moment de répit. C'était pour elle une raison suffisante. Elle leva les yeux vers lui, sans bouger d'un centimètre. Elle ne le connaissait pas. Il semblait un peu plus âgé, mais elle s'en contre-fichait. Elle l'interpella, toujours sans bouger de son fauteuil en cuir, pointant un doigt sur lui :

- Hé, toi.

Elle décida de se lever afin d'aller lui faire face. Grâce à sa grande taille, Keira arrivait à peu près au même niveau que lui. Lorsqu'elle le regarda droit dans les yeux, on devait pouvoir sentir comme des petits couteaux aiguisés pointés vers lui.

- Tu pouvais donc pas passer ailleurs ? La salle commune est vide, affirma-t-elle avec un geste de la main pour illustrer ses paroles, mais il a fallu qu'tu passes devant moi  ? Tu manquerais pas un peu d'cervelle ?

Il venait d'arrivé dans la salle commune, enfin. Après avoir fait le tour du château, le Serpentard avait enfin pût rejoindre la salle commune de sa maison. Il se sentait à la fois ridicule et énervé. En effet, ce dernier, malgré plusieurs année dans le château, avait eu le malheur de se perdre dans un coin de l'école. Entre les escaliers capricieux, les fantômes indiscrets, il en avait plus qu'assez de cette journée.

Un coin de sa tête de lui quémandait de se calmer, et l'autre partie le contraire. Ce sentiment de confrontation d'humeur n'arrangeait en fait pas du tout son humour. Si un miroir le précédait, il n'y aurait vu que ses yeux noirs fatigués et pleins d'étincelle. Sa nature solitaire lui intimée expressément de se retrouver seul. Quelle joie alors lorsqu'il découvrit que la salle commune n'était occupée que par une fille verte et argent assis dans un des fauteuils.

Il passa devant cette jeune fille, qui semblait perdue dans ses pensées. Rien ne semblait indiquer la suite des événements. En effet, alors qu'il avait déjà dépassé la fille, celle-ci le prit à partie :

- Hé, toi.

Elle se levait alors, imposant sa taille devant lui et reprit la parole :

- Tu pouvais donc pas passer ailleurs ? La salle commune est vide, mais il a fallu qu'tu passes devant moi  ? Tu manquerais pas un peu d'cervelle ?

Elle avait montrait de sa main l'étendu de la salle commune qui était bien vide. Le jeune homme était complétement surpris par cette injonction. Etant déjà nerveux, il ne pût contenir ses émotions.

- Qu'est-ce t'a toi ? Vous avez tous décidés de me faire ch*** aujourd'hui ? Vous êtes content. Genre je passe devant toi discrétement et ça t'embrouille. Peut être que du devrais demander à la direction de privatiser la salle commune de Serpentard tant que tu y est. Non mais sérieux quoi.

Son ton était alors provoquant et pas vraiment travaillé. Sans même laisser le temps à son interlocutrice de répondre, il poursuivait :

- Non parce que entre ce château à la c**, toi et les autres, je n'ai plus que marre là. Alors tu veux quoi ? Que je te paye une mornille d'excuse ? Allez foutez moi la paix.

Il se retournait alors en essayant de poursuivre son chemin vers les dortoirs.

Le garçon ne mit pas longtemps à réagir et démarra au quart de tour, ce qui ne surprenait pas Keira. Après tout, elle l'avait cherché de son plein gré. Il lui avait répondu d'une façon aussi provocante que la façon dont elle l'avait abordé. Par contre, il avait l'air bien plus énervé que ce à quoi la chinoise s'attendait. Vraisemblablement, il était déjà énervé avant l'intervention de celle-ci. Son "vous avez tous décidés de me faire ch*** aujourd'hui ?" le lui indiquait. Elle n'était donc pas la seule à l'avoir cherché aujourd'hui. Elle esquissa un sourire mesquin en songeant qu'il devait se sentir victimisé.

- Peut être que du devrais demander à la direction de privatiser la salle commune de Serpentard tant que tu y es.

Là, Keira ne put se retenir d'éclater de rire. Une fois qu'elle eu finit de s'esclaffer, elle reprit son sourire mesquin. Sa réplique n'était pas drôle en soi. Ce qui la faisait tant rire, c'était la façon dont il l'avait dit. En plein dans le mille. Elle savait bien qu'elle n'avait pas le droit de s'en prendre à lui pour une raison si futile que s'être trouvé là à cet instant.

- Non parce que entre ce château à la c**, toi et les autres, je n'ai plus que marre là.

Cela confirma ce que Keira se disait. Ce n'était pas la première fois de la journée qu'il avait été ennuyé par quelqu'un. Elle s'apprêtait à sortir une autre réplique cinglante, mais soudain, elle réalisa qu'en ce moment là, il était comme lui. Il aussi était perturbé par ses petits soucis et avait envie d'être tranquille, sans rien ni personne pour perturber sa tranquillité. Ouais, mais il avait qu'à pas la déranger, aussi... Le jeune homme lui avait désormais tourné le dos, s'apprêtant à partir vers les dortoirs. Hors de question. Elle n'avait pas encore fini de s'amuser avec lui. Ainsi, elle lui attrapa le poignet pour le forcer à rester dans la salle commune quelques instants de plus, lui faisant face à nouveau. Elle avait pleine vue sur son visage. Pendant les brefs instants où ses yeux parcoururent ses traits afin d'essayer de déchiffrer ses émotions, Keira eut une prise de conscience. Son visage se relâcha. Elle ouvrit la bouche en O.

- Mais.. Tu t'appellerais pas Alexandre, toi, des fois ?

Mais il n'eu pas le temps de rejoindre le dortoir. En effet, sa camarade avait soudainement pris le bras d'Alexandre pour le retenir. Comment osée t'elle faire un gestion comme celui-ci ? L'esprit du garçon redémarra au quart de tour, et l'adrénaline puisée dans son sang se libérait alors. Sa main dans sa robe avait déjà resserré son étau sur sa baguette magique.

Par chance, le vert et argent ne pût dire son incantation. Car son interlocutrice lui avait coupée net la parole.

- Mais.. Tu t'appellerais pas Alexandre, toi, des fois ? Elle semblait se décomposer sur place.

Comment le savait t'elle ? Il ne se rappelait pas l'avoir déjà croisé, lui avoir déjà parlé. Elle était très surprenante mais aussi très téméraire. C'est avec surprise qu'il écouta sa réplique. Sa main sur sa baguette, elle faillit presque s'échapper tant ces doigts étaient moites. Il la regarda dans les yeux. Elle avait un regard sombre, qui trahissait son assurance.

- "Euh.. Oui Enfin.. Mais d'abord, comment tu sais ça toi ? Puis qu'est ce que ça peut faire si je m'appelle Alexandre, Norbert ou Drago ?

Il avait soudain pris conscience que cette conversation qui tournait au vinaigre n'était pas singulière. Car elle avait un avantage sur lui que le jeune Lunias n'avait pas. Elle savait qui il était ou du moins manifestement son prénom. Lui ne pouvait en dire autant. Elle était complètement inconnue à ses yeux. Sa curiosité s'était réveillée.

Le garçon semblait surpris de la question. Mais il répondit par l'affirmative. Keira en était sûre. C'était le petit ami de son amie Alice. Cette dernière le lui avait décrit. La chinoise ne savait pas comment, mais elle l'avait reconnu. Les yeux, sans doute. Et puis elle savait que c'était un Serpentard. Soudain, elle se sentit un peu bête de s'en être prise à lui. Elle s'adoucit. Rancœur oubliée. Qu'est-ce qu'Alice allait penser s'il venait à lui raconter ça... Oh non... Elle n'allait sans doute pas être contente. Pas du tout. Alexandre lui demanda alors comment elle connaissait son prénom. Elle avait désormais deux possibilités... Continuer de faire mumuse avec lui, le foutre encore plus en rogne... Après tout, il ne saurait pas son prénom. Il ne saurait pas qu'elle était amie avec Alice. Elle pourrait tout à fait profiter de la situation. D'un autre côté, Keira ne manquait pas d'éthique, et cela la poussait à arrêter cela de suite et éclaircir la situation. Elle était un peu gênée, mais cela ne l'empêchait pas de le regarder droit dans les yeux avec son habituelle froideur apparente :

- Je... Je connais Alice. On est amies.

La verte et argentée attendait sa réaction. Il allait peut-être s'énerver encore plus à cette révélation. Il ne faudrait quand même pas qu'il essaie de l'éloigner de son amie... Il allait probablement penser que sa petite amie avait de mauvaises fréquentations. Ce qui n'était pas le cas. Certes, Keira avait entraîné Alice dans des petites bêtises, mais Alice en avait fait de même. Et la chinoise n'était pas méchante en soi. Il s'était juste... trouvé au mauvais endroit et au mauvais moment. Elle décida alors de s'expliquer pour limiter la casse :

- Désolée. Si j'avais su que c'était toi... En tout cas, tu as l'air d'avoir passé une... journée plutôt mauvaise.

C'est avec gène que la serpentarde dit alors à Alexandre :

- Je... Je connais Alice. On est amies. Désolée. Si j'avais su que c'était toi... En tout cas, tu as l'air d'avoir passé une... journée plutôt mauvaise.

Et c'était bien la cas, sa journée avait vraiment été mauvaise et pénible. Mais après avoir appris que sa camarade connaissait sa petite amie, il resta sans voix. Il s'affala dans le fauteuil le plus proche et resta assis sans mot, un instant. Alice avait déjà parlé de lui à cette fille. D'un côté, cela le rassurait : elle devait vraiment tenir à lui pour révéler leur relation. Même si après tout, ils ne s'étaient jamais dis qu'ils la cacheraient.

- Alice... Oui.

Il repensait à elle tout d'un coup. Il se calmait avec douceur à la pensée de sa petite-amie. Elle lui manquait toujours lorsqu'il n'était pas avec elle et pensait souvent à elle. Mais cette journée avait été si particulière que lorsqu'il avait eu cette altercation avec la serpentarde, elle était sortie de son esprit.

- Tu sais donc pour moi et Alice. Qu'est ce que ça change que ce soit moi après tout. T'as t'elle fait tant d'éloge sur moi ? un type qui au bout de notre deuxième rencontre, a devant elle pleur.... Fin bref laisse tomber.

Il ne savait même pas pourquoi il avait dis cette dernière phrase. C'était une perche tendu à cette inconnue qui révélé ses faiblesses.

D'un coup, Alexandre semblait s'être calmé. Il se laissa tomber sur un fauteuil, et la chinoise décida de reprendre place sur celui qu'elle occupait avant l'incident. Elle le regarda, attendant que des mots se décident à sortir de sa bouche. Lorsqu'il se décida enfin à parler, encore une fois, il était en plein dans le mille. "Qu'est ce que ça change que ce soit moi après tout." Oui, c'est vrai, qu'est-ce que ça change ? Que ce soit lui ou un autre, elle n'avait pas le droit de l'avoir attaqué comme ça. Keira s'en fichait d'avoir des ennemis, mais elle tenait quand même à éviter que le petit copain d'une amie à elle ne le devienne. Les choses seraient plutôt tendues. Et Keira ne voulait pas qu'Alice ait à choisir entre l'amour et l'amitié si jamais une telle situation se présentait - sans doute parce qu'elle se doutait qu'elle ne la choisirait pas elle. Beaucoup de gens choisissent l'amour. Pour la verte et argentée, c'était une erreur ; mais après tout, qui était-elle pour le penser ? Elle n'avait jamais connu l'amour.

- T'as t'elle fait tant d'éloge sur moi ? un type qui au bout de notre deuxième rencontre, a devant elle pleur.... Fin bref laisse tomber.

Keira écarquilla les yeux. Il devait avoir passé une sacrée mauvaise journée pour laisser échapper un truc pareil. Elle ne souhaitait pas relever, ça n'était pas ses oignons.

- Euh, j'ai juste cru comprendre que c'était le coup de foudre, dit-elle d'un ton sarcastique.

Le coup de foudre, quelle idiotie. Elle s'était bien sûr gardée de dire ça à la Serdaigle. Certaines personnes croient à l'amour au premier regard, mais Keira n'en fait pas partie. On ne peut pas tomber amoureux de quelqu'un comme ça, sans rien connaître de lui. C'était stupide, et superficiel. Oh, et puis... Encore une fois, qui était-elle pour se permettre de juger cela ? Au lieu de cela, elle se contenta d'essayer de booster un peu Alexandre :

- Demain sera une meilleure journée. Et... si tu as pleu-... Je veux dire, au moins, tu es honnête avec elle, non ? Je pense que c'est une qualité primordiale. On ne devrait pas avoir honte de montrer nos sentiments.

Venu de la bouche de Keira, cela semblait absurde. Elle avait dit ça, elle, qui faisait tout pour ne pas paraître émotive. Elle, qui portait la plupart du temps une expression fade, concentrée, sans lueur.

D'ailleurs, la sa camarade répondit sarcastiquement à son expression :

- Euh, j'ai juste cru comprendre que c'était le coup de foudre. Demain sera une meilleure journée. Et... si tu as pleu-... Je veux dire, au moins, tu es honnête avec elle, non ? Je pense que c'est une qualité primordiale. On ne devrait pas avoir honte de montrer nos sentiments.

La jeune fille avait raison, il avait montré ses sentiments à Alice. C'était finalement tout à son honneur. Etrange tout de même que la serpentarde n'en joue pas avec lui. Il repensait toujours à Alice. Son parfum, sa douceur. Il aurait aimé la retrouver mais ce n'était pas possible pour le moment. Il regardait alors son interlocutrice du moment. Elle avait des origines asiatiques. Alors sans même répondre, ni prendre de pincette, il lui dit :

- T'es originaire d'où toi ? Et que t'a dit Alice sur moi ? Après un court silence, il clôturait : Elle me manque..

Après tout, c'était bien une question comme une autre. Même si ça pouvait être indiscret au vu des circonstances, ils s'en fichaient pas mal. Sa journée terrible ne pouvait pas tellement plus s'empirer. Puis il était comme ça par moment et il fallait bien s'y faire. Il prit un morceau de parchemin dans son sac, en fît un origami et le lança à l'autre bout de la salle. Manifestement, un geste d'énervement malgré sa récente tentative de tranquillité.

Heureusement, Alexandre semblait avoir bien pris les paroles de la Serpentard. Ça aurait pu le foutre encore plus en rogne qu'elle parle de ses sentiments, après tout. Ce n'était pas ses oignons. Cependant, au lieu d'y répondre, il demanda quelles étaient les origines de Keira tout en dévisageant son visage. Elle ne s'y attendait pas. Ce n'était pas une question qui revenait aussi souvent qu'on le croyait... D'habitude, les gens évitent de demander cela avant d'avoir une certaine proximité avec elle - probablement par peur de vexer ou de paraître raciste. Mais pour elle, ce n'était qu'une question de curiosité. Après tout, quand elle voyait que quelqu'un avait l'air de venir d'ailleurs, elle était curieuse à ce sujet elle aussi. La différence de culture, Keira adorait ça. Enfin, elle espérait que dans la bouche du jeune homme, ce n'était que de la curiosité aussi. Elle ne pourrait ainsi pas lui en vouloir de l'avoir posée - elle était pareille. Si un truc avait envie de sortir de sa bouche, il le faisait.

- Je suis d'origine chinoise, affirma-t-elle en lui rendant son regard.

Keira réalisa alors qu'il ne connaissait pas son prénom, et qu'il allait probablement lui imaginer un nom chinois. Ce serait pas un drame, ça pouvait même être drôle. Elle n'eut pas le temps de répliquer à ce sujet que le garçon lui demanda ce qu'Alice avait dit.

- Pas grand chose. Une brève description, et que vous ne vous connaissiez pas avant, répondit-elle en toute honnêteté, les sourcils levés.

Avait-il peur qu'elle aie dit du mal de lui, ou quoi ? Se méfiait-il ? La question était un peu bizarre, bien que légitime. Ou alors, il voulait savoir tout ce que Keira connaissait sur lui car il se méfiait un peu trop d'elle. Ce qui était normal, étant donné les circonstances. Il ne voulait pas qu'elle ait une longueur d'avance. Le vert et argenté plia un bout de parchemin et le balança pour illustrer qu'il était toujours sur les nerfs. Keira pointa sa baguette vers le morceau et murmura #Incendio afin de le faire brûler jusqu'à ce qu'il disparaisse. Avec le sol fait de pierre, aucune chance que ça déclenche un incendie. Fallait juste espérer qu'il voulait pas le récupérer, ce bout de parchemin.

Sa camarade ne parût pas forcément très génée de lui répondre qu'elle avait des origine chinoise. Alexandre s'en doutait un peu, mais il était difficile parfois pour un européen, de différencier les nationalités exactes des personnes d'origine Asiatique. Il n'avait jamais été en Asie et donc encore moins en Chine. Il s'imaginait souvent parcourant le monde comme le faisait son grand frère Stan. Stan était photographe pour la gazette du sorcier et avait donc l'occasion fréquente de parcourir le monde en quête de parfait clichés. Souvent, son frère lui ramenait des souvenir de ses voyages. Et plus particulièrement une collection de boule en verre moldu qui quand on la secoué, de petit flaucon en papier à l'intérieur de cette boule se mettaient en mouvement pour redescendre alors comme une averse de neige. Ce jeu amusé énormément Lunias. Il avait essayé un jour de trafiquer une des boules magiquement en voulant changer la couleur des flaucons, mais il n'avait réussi qu'a briser la boule.

- Je suis d'origine chinoise. Pas grand chose. Une brève description, et que vous ne vous connaissiez pas avant.

Alice n'avait pas été très parlante donc sur leur relation. Finalement, c'était peu être mieux ainsi. Le jeune homme toisa du regard sa camarade lorsque celle-ci s'exclama #Incendio sur l'origami lançai par Alexandre. Celui-ci pris alors feu et les cendres tombaient au sol. Pourquoi un tel geste de sa part. Après tout il n'y avait aucun intérêt à réduire au néant ce morceau de parchemin. Il mis le regard de l'asiatique dans le sien.

- Joli sort mais pourquoi tant de haine ? rigola t'il.

Et alors, avec surprise et sans avertissement, celui-ci s’exclama :

- #Expelliarmus.

Alexandre ricana en regardant la chinoise cramer le morceau de parchemin. Pourquoi tant de haine ? Devait-elle lui rappeler que si elle était énervée en ce moment - bien qu'elle ne le dissimule pour ne pas froisser le petit ami de son amie - c'était sa faute ? Et puis quoi encore ? Keira le dévisagea en levant un sourcil. Elle n'aurait certainement pas été ramasser ce bout de parchemin. Et lui non plus. Alors plutôt que le laisser par terre, autant le faire disparaître. Keira avait reçue une éducation beaucoup trop carrée pour se permettre de laisser traîner un truc par terre. Ça la dérangeait. D'ailleurs, si sa mère avait été là, elle aurait sans doute réprimandé Alexandre : "On ne jette pas les choses par terre, mon garçon, c'est manquer de respect à la personne qui passera après pour le ramasser." Keira poussa un tout petit ricanement puis chassa sa mère de ses pensées pour en revenir à la "conversation" présente.

Alors qu'elle le dévisageait toujours, le jeune sepentard lança un Expelliarmus en sa direction, sans ménagement. Prise par surprise, Keira ne put pas riposter. Ainsi, sa baguette fut projetée quelques mètres plus loin, vers l'endroit où se trouvait auparavant le morceau de parchemin. Elle se leva de son fauteuil, s'approcha de celui dans lequel était assis son camarade, et le fixa de sa hauteur, son regard assassin étant de retour. Elle murmura un "sale type" d'une voix tranchante, assez audible pour qu'il puisse l'entendre, puis elle tourna les talons pour ramasser sa baguette qu'elle pointa directement sur lui. Son sang bouillonnait en ses veines, ses yeux aiguisés plongés dans ceux de l'autre. Elle ne devait pas. Elle ne devait pas riposter. Pour Alice. Et pour les points que sa maison allait perdre aussi. Elle repensa à sa mère une nouvelle fois : "c'est un déshonneur de faire perdre des points à une maison si noble.". Elle aurait eu raison. Mais là, Keira voyait rouge. Il avait commencé, après tout.

La réaction de la jeune fille ne surprenait pas Alexandre. Elle semblait particulièrement énervée suite au geste du serpentard. Elle bouillonait en elle, ça se voyait magistralement. Le but du garçon n'était pas vraiment de la mettre dans un tel état, mais plutôt de s'amuser un peu. Oui, il avait surtout cherché à la taquiner. Cependant, il s’attentait aussi à cette réaction. D'ailleurs celle -ci murmura :

- sale type.

Cette exclamation était parfaitement justifié cependant. Mais le jeune Lunias ne voulait pas que ça dégénère plus que ça. Alors il décidait de calmer le jeu :

- Pardon, je n'aurais pas dû faire ça. Il s'était alors levé de son fauteuil. Je suis désolé, je voulais juste t'embêter un peu. Tu veux bien te calmer ? C'était bête vraiment.

Il espérait alors que sa camarade allait reprendre ses nerfs en main et ne pas dégénérer la situation. Un jour, il avait connu un évenement comme celui-ci avec son frère. C'était il y a longtemps. Mais sans l'intervention des parents Lunias, on ne sait pas où cela aurait bien ût mener. Il était donc évident qu'il ne fallait pas que cette tension continue. En plus, la jeune fille étant une amie d'Alice, c'était vraiment pas une bonne idée d'avoir fait un tel geste. Qu'il se sentait bête tout d'un coup ce jeune Serpentard.

Le jeune homme ne souhaitait visiblement pas en venir au duel, heureusement. Il s'excusa. Il avait l'air sincère... En tout cas, Keira espérait qu'il le soit. S'il se permettait de se jouer d'elle encore une fois, elle ne retiendrai plus ses coups. Mais pour le moment, elle décida de baisser sa baguette, et la rangea dans la poche de son uniforme. Elle le fixa dans les yeux un instant, cherchant à trouver une faille dans son regard, mais n'en vit pas. Elle se laissa tomber sur un fauteuil derrière elle avec un soupir. Cette rencontre était vraiment particulière. Elle ne savait pas quoi penser d'Alexandre. Un coup il lui paraissait plutôt sympathique mais juste tourmenté par sa journée, mais l'instant d'après, il lui semblait détestable. Elle ne savait pas. Où est-ce que tout cela allait mener ?

- J'm'appelle Keira, annonça-t-elle en songeant qu'il ne connaissait pas son prénom. Maintenant, son idée de jouer avec lui en lui donnant de faux noms ne pourrait plus marcher. Elle espérait vraiment que cela n'allait pas encore une fois dégénérer.

- Je crois qu'on a pas pris la bonne route, ajouta-t-elle. En espérant qu'il comprenne que c'était une façon de parler. Non parce que des fois, y'en a qui comprenaient pas. Un peu bêtas sur les bords, ceux là. S'il en faisait parti, la conversation allait sûrement tourner à nouveau au vinaigre.

Finalement, sa camarade abaissait sa baguette. Elle n'était visiblement pas enclins à répliquer suite au propos d'Alexandre qui était bel et bien sincère sur ces intentions de refroidir l'incendie diplomatique de leur relation.

- J'm'appelle Keira, fini t'elle par dire. Je crois qu'on a pas pris la bonne route.

Elle semblait elle aussi sincère et donc le jeune homme prit le temps de mesurait ses mots et ses gestes avant de répondre quoique ce soit. Pour preuve de sa bonne fois il décidait avec des gestes précis, mesurés et détachés de prendre sa baguette magique dans les mains. Doucement, mais avec assurance, il la posa par terre, devant lui. Assis au fond de son fauteuil, il ne pouvait plus y avoir accès spontanément.

- En guise de bonne fois. Si tu n'en vois pas d'inconvénient, sans t'en donner l'ordre je te rassures, je t'invites à en faire de même. On ne vas pas le cacher, on a tout les deux aujourd'hui apparemment un tempérament sur les nerfs. Cela nous éviteras de nous emballer de nouveau. Puis sympas ton prénom : Keira. Jamais entendu avant toi.

Il se détendit un peu mais resta quand même largement tendu en attendant que la jeune fille imite son geste. Il avait semble t'il choisi les bons mots avec attention. Mais il s'avérait également, que désormais elle avait un avantage sur lui, lui-même étant maintenant désarmé. Mais c'était un geste d'une grande force pour prouver sa bonne foi.