Bureau du Ministre de la Magie

-----Les trompettes avaient depuis un soir seulement, sortie de leur antre les louanges de gloire qui avait sonné l'arrivée triomphale du nouveau Ministre de la Magie, Azphel. Son heure avait sonné, à lui, homme intègre qu'il était dans son allégeance à la plus puissante des Dames, la Magie Noire. Ses années de jeune écolier où il s'était pendant longtemps atteler à son apprentissage et son épanouissement personnel, avaient fini par aboutir peu à peu à la consécration, à définir un but en ligne de mire de son existence. Cela s'était formé en deux temps, la première lueur d'espoir se caractérisant lorsqu'il avait fini par être accepté par l'élite des Mages Noirs. Il avait su rapidement acquérir leur confiance, au point où ils avaient vu en lui un candidat idéal pour les élections Ministérielles, second impact signifiant dans une vie qui était, encore un an avant, dénuée de sens à ses yeux.

Vêtu d'un costume noir trois pièces, Azphel pénétra dans l'enceinte impure du Ministère - bastion des Aurors - en marchant bien droit et en avançant sa fierté pour ébahir les regards des centaines de sous-fifres qui travaillaient dans le bâtiment. Autant dire que son aura était écrasante et que les plus initiés des regards indiscrets, savaient à qui ils avaient à faire et s'abstenaient de chuchoter lorsqu'il passait devant eux. Il imposa sa prestance dans l'ascenseur qu'il choisit de garder pour lui tout seul pour accéder à son bureau situé au premier sous-sol

-----Il pénétra dans la pièce en embrassant l'espace du regard, s'appropriant en un coup d'œil les murs couleur crème qui seront son quotidien pour les mois à venir. Un bureau d'ébène de forme triangulaire trônait en son centre, pointé sur l'entrée. Deux sièges en cuir à roulettes étaient disposés de chacun des deux côtés adjacents à l'unique fauteuil du Ministre, qui lui faisait face à l'entrée, prêtes à recevoir un petit comité pour les discussions d'importances. Une bibliothèque emplit de livres anciens, recueillait des textes de lois relatives à l'ordre, de grands ouvrages historiques ou philosophique traitant de sujets aussi divers que variés qu'Azphel aimait consulter.

Il passa derrière son siège et se dévêtit pour y déposer sa veste qui patienterait là toute la journée. Il sortit de ses poches de pantalon, sa mortelle baguette et un petit sac de velours pourpre qu'il posa devant lui. Il l'ouvrit soigneusement et en fit sortir, à l'aide de sa baguette, deux lustres en verre de style vénitien, aux teintes transparentes et orangées. D'un mouvement de poignet empreint de minutie ils s'accrochèrent au plafond chacun d'un côté, à égale distance de la porte d'entrée. Une pile de livres conséquente, entièrement dédiée à la magie noire, s'extirpa ensuite du sac pour aller se loger dans la bibliothèque. Deux cahiers aux pages vierges, un autre contenant ses projets de lois ; un encrier et trois plumes différentes suivirent et il les rangea l'un après l'autre dans le tiroir qui jouxtait son fauteuil.

-----Il laissa, le petit sac en évidence sur le bureau, glissa sa baguette dans sa poche, releva les manches de sa chemise jusqu'aux coudes, avant de reprendre le chemin des couloirs du Ministère, une plume à papote et ses notes dans la main. Il verrouilla son bureau puis pris la direction du deuxième sous-sol.

°~ Allée des Embrumes ~°

Evan avançait d’un pas rapide dans l’Allée des Embrumes qu’il connaissait par cœur. Autant que, la première fois qu’il y était passé en tant qu’élève la rue ne lui avait pas semblé sûre, autant qu’aujourd’hui c’est les sorciers qui traînaient dedans qui s’écartaient pour lui laisser le passage. Le temps définissait en ce jour l’éclat d’un sourire radieux sur le visage de nombreux badauds qui ne se souciaient que de leur pathétique existence. Evan, lui, avait quelque chose de très important à réaliser. Avec quelques-uns de ses confrères Mangemorts, ils avaient pour objectif d’élever des créatures dites « dangereuses » à l‘étranger, des créatures qui leur seraient utile ultérieurement.

Là, il se rendait à la boutique d’accessoires de Magie noire afin d’aller chercher son confrère 66, ou plutôt Will C. Black. Rabastan lui-même participerait à l’achat des créatures et de la maison lorsqu’ils auraient obtenu l’accord du Ministre de la magie pour faire « venir » ses créatures par le biais de la boutique. Il fallait dire que, comme cela était précisé dans la dite boutique d’animaux magiques, que les créatures dangereuses n’étaient autorisées que dans de rares cas spéciaux. Et, là il en était bien un ! Outre le fait que le Ministre soit lui-même un mangemort et que donc, il ne leur refuserait pas cette autorisation, Will et Evan avaient un cv suffisamment étoffé et expérimenté pour obtenir de n’importe quel Ministre l’autorisation de s’occuper de créatures dangereuses !

La boutique d’Accessoires de Magie Noire… Elle ne semblait pas vieillir au fil des siècles, comme si le temps ne pouvait ternir son image ténébreuse. Il n’était pas encore tout à fait huit heures du matin, mais Evan, en bon insomniaque n’avait que ça à faire de venir voir si son ami était déjà au boulot. (Chose qui serait compréhensible en tant que bon vendeur, cependant, son confrère Mangemort n’en était pas tout à fait un et aimait bien glander…) Donc, Evan dû attendre près de vingt minutes (durant lesquelles il fit des exercices comme uriner contre la façade du magasin ou alors créer une grille de sudoku dans les airs qu’il fit faire à un chat en le manipulant avec un « Impero »…), avant de voir son ami avec une gueule fraîchement déterrer d’un cimetière qui avait l’apparence de son lit…

Donc, une fois que 66 arriva, Evan entra dans la boutique et les deux Mangemorts discutèrent entre eux ce qu'ils devaient dire au Ministre. Ils conversèrent tous les deux et Will offrit un bon whisky à 8h12 du mat’ à son confrère 08 qui était plus connu sous le nom d’Evan. Une fois qu’ils aient bu tous les deux deux verres, les deux acolytes qui, à eux deux, sous les effets de l'alcool, totalisaient un QI de 72, prirent la direction du ministère, pour mettre à jour leur grand projet.

°~ Ministère de la Magie ~°

Will et Evan arrivèrent, sur les coups de neuf heures, coups qui d’ailleurs résonnèrent dans l’horloge céleste de la tête d’Evan (je sais pas pourquoi j’ai écrit ça …). Rien de plus simple pour eux qu’entrer au ministère, il était magenmage ! Même si aujourd’hui était son jour de congés, leurs pas allaient déposer l’aube d’un avenir de destruction…

De nombreux boulets pathétiques passaient de long en large sur le sol de marbre de l’établissement, souillant de leur bêtise et de leur ignorance la douceur de ce matériau plus beau que leur âme. Les deux Mangemorts avançaient de leurs pas obscurs en direction d’un des ascenseurs qui les attendait. Dans celui qu’ils prirent, trois avortons et quatre notes qui ne jouaient pas d’air, mais flottaient dans l’air, se battaient pour un morceau de place. Ils rentrèrent et ne saluèrent personne. Deux des sorciers le saluèrent cependant, alors il leur rendit un signe de tête comme pour les remercier, même s’il s’en foutait autant que du dernier jouet playmobil sorti…

Le 1er sous-sol. Ils descendirent.

L’ascenseur lui, ne les attendit pas et repartit.

Le bureau du Ministre de la Magie.

Le bureau les regardait d’un air songeur.

Ils renvoyèrent le même regard au bureau qui se cacha pour ne pas affronter les mages noirs de ses yeux de bois.

Evan frappa.

Les échos frappèrent.

Une voix familière les interpella alors et ils entrèrent. Le Ministre, Azphel, leur confrère Mangemort, était assis dans son fauteuil grand luxe avec porte canette intégrer… Le fauteuil officiel des alcooliques non anonyme. Ils allèrent alors saluer leur ami Ministre en lui serrant la main, c’était toujours plus représentatif de leur amitié que de se plier à d’éventuelles convenances que la hiérarchie imposerait dans son bon sens qui n’en est pas forcément un…

- Azphel…, nous venons te voir pour un grand projet…

Ils se posèrent dans les fauteuils cuir demi luxe (ceux-là n’avaient pas les porte canettes…), qui étaient devant le bureau du Ministre et attendirent qu’il prenne la parole avant de lui exposer leur projet Dantesque…

Jour 20 - Premier mandat Ministériel d'Azphel

------ Journée banale au sein du Ministère de la magie, les sorciers affluaient comme à leur habitude. Foule que le nouveaux Ministre détestait personnellement, il avait à chaque fois qu'il se retrouvait compressé dans un ascenseur ou se sentait oppressé par les autres sorciers ; envie de faire du vide dans tout ça avec sa baguette... Son bâton serait plus propice à un carnage de masse mais il commençait à se faire connaître, il ne le sortait donc que pour les grandes occasions. Les notes de services qui se battaient les unes aux autres en courses de vitesses, les brouhahas incessants et l'affluence générale de tout ce bazar avaient depuis longtemps convaincu Azphel de se servir de sa cheminée personnelle qui donnait directement dans son bureau. Il jaillit de sa cheminée dans une flamme verte et pénétra dans son bureau à huit heures trente du matin.

---Le calme était mortel et il se dévêtit immédiatement, posant son blouson en cuir sur son fauteuil qui se trouvait au bas de son bureau triangulaire et son petit sac de velours pourpre qu'il emmenait désormais partout avec lui. Il releva traditionnellement ses manches de chemise à hauteur des coudes et pointa sa baguette sur les deux lustres vénitiens suspendus au plafond, qui s'illuminèrent en une lumière parfaitement maîtrisée pour la pièce. Un autre coup de baguette vers son armoire et une radio moldu s'alluma pour diffuser avec retenue les chansons qui passaient sur ses ondes. A ce moment-là Shadow of The Day allait démarré, comme l'annonçait fièrement un présentateur surexcité. De son petit sachet de velours il sortit une pile de dossier qu'il posa devant lui.

------D'une magie naturelle hautement secrète, des verres d'eau se matérialisèrent du néant devant chacun des quatre autres sièges qui regardaient celui d'Azphel, des deux autres côtés du triangle. Des carafes du jus d'orange et de café chaud qui ne refroidissait jamais apparurent à côté. Au centre de la table, un petit triangle en verre se détachait du revêtement d'orme qui composait le restant de ce bureau impressionnant et particulier à plus d'un titre... Azphel se sentait, étrangement, chez lui ici plus qu'ailleurs... Il jeta un œil à son petit agenda en cuir. Comme d'habitudes il avait quartier libre jusqu'à 10h30, ses rendez-vous importants commenceraient après, avec en tête un entretien pour une interview avec Wolfgang von Schönfeld, une personne pas totalement étrangère à la percée politique du nouveau Ministre... Il sourit à l'idée de le revoir et s'assit sur sa chaise à roulettes pour ouvrir un dossier.

---A peine le temps de se servir et d'honorer de ses lèvres la présence d'un succulent café, tout juste celle d'ouvrir des rapports d'Aurors qui affluaient sur un incident d'importance survenu à Poudlard, qu'un bruit sourd retentit sur la porte de son bureau. Il n'y avait que des Aurors autorisés à venir le déranger avant l'heure officielle de ses premiers rendez-vous, ou la directrice de la justice magique, ou ses plus proches amis... Il donna l'ordre d'entrer et eut alors l'agréable surprise de voir Evan et Will débarquer dans son bureau, par la pointe du triangle qui donnait sur la porte d'entrée. Il les accueillit avec un sourire chaleureux en refermant sèchement son dossier. La matinée commençait vraiment bien, plus agréable que celle qu'il avait entrevue avec sa paperasse.

- Comment allez-vous mes amis ? Les questionna-t-il alors qu'ils lui serraient amicalement la main.

------Les deux hommes qui avaient beaucoup de charisme, Evan auraient très bien pu passer pour un militaire moldu et Will étant vampire, offrait toujours un parfait visage avec cependant une inquiétante lueur dans le regard qui lui allait si bien ; s'installèrent dans les deux fauteuils à la droite d'Azphel. Ils avaient l'air enjoué et leurs sourires contaminèrent Azphel qui se faisait un plaisir de les recevoir dans son bureau.

- Azphel…, nous venons te voir pour un grand projet…

---C'était Evan qui s'était adressé à lui avec une franchise certaine dans la voix, si bien qu'Azphel soupçonna directement les motivations de leur venue en personne pour un projet de "grande envergure". Sa condition de Ministre devait être nécessaire à sa réalisation.

- Très bien ! répondit Azphel, enjoué, sans savoir de quoi il s'agissait. Servez-vous, dit-il aimablement en désignant des mains les carafes de jus d'orange et café. - En dépit de son aversion pour les moldus Azphel était très attaché à leur nourriture et peu convaincu par le jus de citrouille et autres joyeusetés répugnante typiquement sorcellerique. - A moins que vous ne souhaitiez quelque chose de plus... réunionnel, suggéra-t-il en reprenant sa baguette et la pointant sur l'armoire. Une bouteille de Whisky et une autre de rhume vinrent avec grâce se poser sur la table, face à ses deux hôtes.

- Alors dites-moi, reprit-il en joignant ses deux mains et faisant passer sa jambe droite par-dessus l'autre en prenant une position détendue dans le fauteuil. En quoi puis-je vous être utile pour votre projet ?

Azphel leur indiqua de s’asseoir, ce qu’ils firent. Les deux Mangemorts étaient excités et cela se voyait sur leur visage qui semblait souriant, pour une fois. Evan savait que Rabastan lui-même participerait au projet, mais le Seigneur des ténèbres n’avait pas pu se libérer pour se joindre à eux. D’un signe de la main, le Ministre leur indiqua des viennoiseries qui paraissaient alléchantes et du …. Café ? Evan et Will se regardèrent un instant, comme s’ils pensaient tous les deux qu’un apéro serait plus propice pour une réunion entre Mangemorts…

Et là, comme si Azphel lui-même (troisième membre alcoolique prédominant le monde animal selon l’échelle de richter quand s’applique la loi cosmique de la gravité inter-sidéral…) le voulait aussi, il fit venir une bonne bouteille de whisky et une de rhum. Ni une, ni deux, Evan sauta sur la bouteille qu’il s’empressa d’ouvrir avec toute la délicatesse qui soit. Comprenez par là, qu’un Tyrannosaure affamé depuis six mois aurait été tout aussi délicat en sautant sur une biche fraichement proposée à ses yeux…

Hop ! Il servit trois verres et en donna un à chacun.

- A la nôtre ! A la santé du créateur du whisky ! A Jacky Chan !

Azphel et Evan regardèrent Will, d’un regard qui semblait étrange…

Will avait trinqué. Dès qu’ils s’étaient vus, il avait offert un whisky de bon matin à Evan, alors, il était de coutume de ne pas enchaîner un whisky avec un café, mais de continuer sur la même lancée… Les trois amis burent leur verre tranquillement, cul-sec… Le Ministre reprit alors la parole.

- Alors dites-moi. En quoi puis-je vous être utile pour votre projet ?

Will regarda Evan. Evan regardait son whisky. Le whisky d’Evan regardait le plafond. Le plafond regardait… Le professeur reporta son attention sur Will, puis s’adressa alors au Ministre.

- Azphel…, voilà. Will, Rabastan et moi-même, nous avons eu l’idée d’ouvrir une demeure à l’étranger où nous pourrions élever des créatures dites dangereuses… Nous avons tous les trois de grandes connaissances de la magie, tu en sais quelque chose… Nous avons tous les trois été professeur, Will et moi de soins aux créatures magiques et je le suis encore actuellement. Alors voilà, nous sommes passés à la boutique d’animaux magiques il y a peu. Et, dans leur catalogue, dans les animaux classifiés dans la catégorie la plus dangereuse, il est stipulé qu’en aucun cas ils ne pourraient être vendus sauf cas spécial. Voilà le but de notre visite. Nous aimerions faire venir deux œufs de dragons et un de basilic… Nous avons déjà prévu d’aménager une grande propriété à l’étranger pour les élever tranquillement. Et, peut être que plus tard ils nous seraient utiles…

- Deux trolls seraient sympa aussi. On pourra organiser des combats contre des centaures et faire des paris clandestins, et…

Evan coupa la parole à son confrère pour reprendre…

- Et donc nous aimerions avoir une dérogation de votre part pour faire venir ses animaux à but « expérimental » sur le sol Anglais, où nous les emmènerions par la suite à notre demeure… Nous avons vu que les œufs de dragons coutaient ~~la peau du cul~~ 50 Gallions. Nous espérons que les trolls et le basilic ne coûteront pas plus cher. A vrai dire si vous pouviez glisser un petit mot dans ce sens à la gérante… Nous savons que vous avez travaillé avec elle il y a peu, et puis c’est aussi ma compagne, je vais ~~la séquestrer~~ essayer dans la mesure du possible d’essayer de nous avoir une réduction…

Evan stoppa son discours et remercia Will qui, pour une fois, s’était rendu utile. Chose qui était aussi rare que de la neige en Afrique du sud… Le jeune homme avait resservi un verre de whisky à chacun. En attendant ~~le strip-tease~~ la réponse du Ministre, Evan se risqua sur un pain au chocolat qui le narguait de sa mine délicieuse…

Peu de temps après les résultats des élections, Rabastan s'était replié avec quelques amis dans son manoir, bien loin du ébats de la foule. Il fallait qu'il réfléchisse, mettre en place son plan sans faire d'erreurs ou encore désigner les nouveaux directeurs pour son gouvernement. C'était une tâche ardue mais il fallait que le Ministère de la Magie change et reprenne du service et ce, sans attendre. Les choix furent assez simples, après tout, ce n'était pas la première fois que Rabastan était Ministre de la Magie et il connaissait donc bien le boulot.

Il était maintenant temps de rejoindre son Ministère, établissement dans lequel il devrait passer le plus clair de son temps, mais cela ne le dérangeait pas. S'avançant dans le couloir du premier sous-sol, il ne fut pas étonné de voir des regards inquiets des employés, ou encore de larges sourires. Les fenêtres, elles, montraient un paysage ensoleillé. Étrange pour un mois de février. Rabastan entra dans son bureau qui venait d'être rénové exceptionnellement pour lui. Le bureau massif était posé juste devant une immense fenêtre. Les sièges dans le plus beau cuir donnaient l'envie de s'y asseoir et de venir discuter avec le Ministre. Le tableau qui faisait le lien avec l'autre monde était toujours là, mais bien endormi.

C'est alors qu'on frappa à la porte. De quoi surprendre Rabastan qui venait juste de se poser sur sa chaise de bureau. Même pas le temps d'ouvrir un classeur, de rédiger une petite note qu'on venait déjà le déranger.

- Oui, entrez, dit Rabastan du voix assurée.

Une femme d'âge respectable ouvrit alors la porte et entra, chargée de plusieurs classeur. Elle avait de court cheveux noir et un teint très pâle. Sans attendre d'autres mots du Ministre, elle s'avança et posa quelques feuilles sur son bureau.

- Monsieur le Ministre, bon retour parmi nous.

Elle fit un petit sourire et Rabastan put remarquer que ses dents étaient parfaitement blanche, de quoi trancher avec ses cheveux noirs.

- Avez-vous fait vos choix pour les directeurs des départements ? La presse est déjà là en train de réclamer des réponses. Bien entendu, j'ai dis qu'ils devaient attendre votre interview mais ils cherchent quelques petites infos pour battre les concurrents !

Rabastan fut surpris mais oui, il avait fait ses choix.

- Oui, pour le département de la Justice, j'ai choisi Thomas Efferxon, actuel directeur de Serpentard.
- Bien, Mr Efferxon alors.
- Le département de l'Enseignement, de la Santé et du Transport sera dirigé par Chris Bennet, magenmage sortant.
- D'accord, Mr Bennet.
- Et enfin, le département des Créatures, des Pouvoirs Exceptionnels, du Commerce et des Sports Magiques ira à Will Crow...
- Qui ça ?
- Un ami très prometteur.
- Bien, je vous fait confiance alors.

L'assistante prit alors congé, toujours chargée de ses nombreux classeurs mais maintenant, elle savait à qui les donner. Rabastan, lui prit le premier classeur qui portait sur les impôts. Il fallait bien s'y mettre !

Septimus vit la foule. De loin. L'élection du frère d'Ism paraissait l'événement du siècle au vu du nombre de fouineurs rassemblés – enfin d'après lui. Secouant la tête, il joua des coudes pour la traverser, puisque voir sa tenue d'auror ne suffisait apparemment pas. Lorsqu'il eut atteint l'autre bout, c'est à dire le bureau du vigile qu'il salua, il était rouge. Quoiqu'on en dise, être journaliste ne devait pas être facile l'été.
L'auror se dirigea ensuite vers les ascenseurs et descendit d'un étage. Exactement la où se trouvait le bureau du nouveau ministre – et des anciens bien entendu. L'étage était aussi fourmillant que l'atrium. Il fallait tout organiser, ou plutôt réorganiser. Grimaçant, il plaint les pauvres fonctionnaires. Comme quoi, être auror n'était pas si mal – même s'ils avaient eu aussi leur propre paperasse!
D'un pas rapide et en zigzaguant, le médicomage arriva entier jusqu'au porte du bureau... de la secrétaire du ministre. Pour son plus grand malheur, il ne pouvait faire une entrée comme dans les films : porte claquant, et lui furieux qui venait se plaindre de l'incompétence des politiciens. Enfin pour ce qu'il connaissait de la politique... Certes il s'était proposé pour le poste de magenmage mais il ne savait pas grand chose d'eux. Et encore moins comment ça fonctionnait.
Après une rapide discussion – et les menaces appuyées de la baguette – le jeune homme fut autorisé à voir l'homme le plus important de Grande Bretagne, sorcière comme moldue. Il s'autorisa un sourire avant de pénétrer dans le bureau après avoir été présenté par la secrétaire, livide.

-Bonjour monsieur.

Et un nouveau sourire faillit naître. Le sorcier avait l'impression d'être revenu à Poudlard. Seul le fait de pouvoir finir en prison au lieu d'être renvoyer, lui fit garder les pieds sur terre. Il devrait se contrôler au maximum pour ne pas être – trop – insolent. Dur dur la politique.

-Je me suis permis de vous déranger pour m'entretenir avec vous de quelques petits problèmes. Je tiens juste à préciser avant tout que je ne viens que de mon propre chef. Aucun de mes collègues ne doivent subir les conséquences de cette entrevue si elle se finit mal.

Ce que l'animagus n'espérait pas. Normal après tout. Regardant dans les yeux l'homme qui lui faisait face, il attendit que ce dernier lui réponde – et accessoirement le laisse s'assoir.

Peu de temps après le départ de sa secrétaire soit repartie dans son bureau, Rabastan regardait le premier dossier, celui où il était noté en lettres d'or le mot bien insupportable qu'est "IMPOTS". Oui, rien que prononcer le mot était décourageant et le Ministre savait que ça allait être rude... Sauf à la fin du mandat, quand le fric tombera sur son propre compte. De sa main droite, il passa en revue les premières pages, sans vraiment y faire attention pour finalement refermer le dossier en pensant très fortement que le Magenmagot se coltinerait tout le boulot !

Il se leva alors pour se diriger vers le tableau, le seul tableau qui constituait le passage vers le monde des moldus, comme dans une troisième dimension. Il était fasciné par cet étrange tableau. Après tout, Rabastan avait été professeur d'Etudes des Moldus... peut-être pour de mauvaises causes mais ce peuple l'intriguait. C'était marrant de se dire qu'il était Ministre, qu'il se devait de garder le secret de son monde et qu'en même temps, il était l'investigateur des nombreuses attaques sur les moldus... Le monde est étrange, et les électeurs pas très intelligents...

C'est à cet instant qu'il entendit de bruit de le bureau voisin, celui de la secrétaire. Ni une, ni deux, il se faufila derrière le bureau, prenant une plume en main et retournant tous ses dossiers pour faire semblant qu'il travaillait, et ce le premier jour de travail. Étant un parfait acteur, les visiteurs ni verraient que du feu !

La porte s'ouvrit alors, sans avoir préalablement demandé d'entrer au Ministre. Rabastan fut surpris, la politesse voudrait d'abord annoncer sa présence mais non, le sorcier qui venait le voir était d'une extrême impolitesse. La secrétaire, elle, était blafarde, peut-être avait-elle peur des représailles du Ministre... Car à vrai dire, ce n'est pas l'auror qu'il fallait craindre dans ce cas présent. L'homme prit la parole, soumettant de temps à autres un sourire bien faux-cul que Rabastan savait lire. Des conneries, il parlait sans s'arrêter...

- Hé bien, au lieu de tourner autour du pot... quels sont vos problèmes ?

Rabastan ne proposa pas à l'auror de s'asseoir, en effet, vu l'impolitesse du jeune homme. Il réfléchit un instant puis reprit la parole...

- Bennet ne vous a-t-il pas contacter pour une réunion dans son bureau ? Il n'est pas très prudent de la faire attendre...

Septimus grimaça intérieurement alors qu'à l'extérieur son visage restait de marbre. Ça n'allait pas être facile facile avec ce gars la. Enfin, au moins il semblait être un homme d'action. Ou alors il cherchait à le faire déguerpir rapidement de son bureau, voilà pourquoi il ne lui proposait pas de s'assoir!
Soufflant légèrement pour se redonner confiance – s'il foirait, il se retrouverait à la rue! - le jeune homme chercha une approche concise et polie des choses – reproches – qu'il souhaitait exposer. N'en trouvant aucune, il opta pour le rentre-dedans sincère.

-Vous devez être au courant de l'attaque du ministère la veille de noël. Votre prédécesseur n'a pas... pris les mangemorts suffisamment au sérieux et nous en avons payer le prix. Et bien que je ne l'ai pas connu, vous m'avez l'air plus compétent. Puis-je vous demander ce que vous allez faire contre eux?

Voilà, Le sorcier ne devrait pas se faire taper sur les doigts... Si? Enfin ça ne serait pas la première fois et il ferait face comme toujours. Il n'était pas sans ressources, c'était un serdaigle! Foutu orgueil comme disait ses professeurs. Il lui avait pourtant servis. Comme dans le cas présent. Face à cet homme influent, il ne tremblait pas. Pas encore.

-Je viens de recevoir la convocation de monsieur Bennet. Je comptais le rejoindre après vous avoir parler monsieur. Ne sachant combien de temps mon entrevu durerait, je ne voulais surtout pas vous manquer.

Car maintenant que Rabastan était ministre, son emploi du temps allait être très chargé. L'animagus voulait le voir avant de se faire jeter hors de l'étage – ou du ministère! Il était servis aujourd'hui. Toujours débout devant le «grand patron», il attendit patiemment une réponse. S'il n'était peut-être pas doué pour la politique, il l'était pour la patience!

[ Avec accord de Septimus Newman, pour la participation au RP ]

[ Avec accord de Mélina Kuders, Anaelle Etlyne, Aris Felicie et Septimus Newman, pour la mouvance de leurs personnages ]

... Quelques jours après les élections : très tôt dans la matinée, dans un petit hôtel londonien ...

- Votre thé est prêt, monsieur.

Gabriel était, comme chaque matin, d’une ponctualité hors du commun. Il n’arrivait jamais avec une seconde de retard, ni avec une d’avance : il arrivait à huit heure. En un même geste fluide, il ouvrait la porte, entrouvrait la fenêtre et posait le thé là où il devait l’être. Dans sa lancée, il ressortait, saluant son maitre d’une inclinaison gracieuse. Joseph, quant à lui, ne prêtait pas attention à cet étalage de talent et préférait feuilleter les pages, recyclées, de quelques célèbres journaux magiques. Depuis quelques jours déjà, tous titraient le même événement : l'élection du nouveau ministre de la magie...

Le thé que le majordome lui proposa était un thé importé d'Inde et du Sri-Lanka, et qui plus est acheté chez l'un des plus grands marchands, et qui offrait un plaisir ravissant aux papilles comme à l'odorat. Scrutant calmement par la fenêtre, en se redressant sur son lit, et songeant aux choses qui le tracassaient Joseph se saisit de la tasse que lui proposait le majordome. Ses lèvres se posèrent sur le bord du contenant, et, en une légère inclinaison, la boisson entra dans la bouche du sorcier et vint se frotter sur sa langue. Mais on ne savoure bien sûr pas du thé en l'avalant en une seule gorgée. Cette dégustation prit un temps fou, et lorsqu'il eut finit son petit cérémoniel, petite habitude que Gabriel se plaisait à observer, le thé était presque froid.

La journée s’annonçait belle. Le soleil brillait déjà et, d'une blanchâtre lumière, aveuglait et réveillait les quelques mendiants qui, surpris, se levèrent d'un bon. Le quartier dans lequel se situait le petit hôtel dans lequel Joseph avait dormi n'était pas très fréquentable : toute la petite vermine moldue, tombée au dernier barreau de l'échelle sociale, vivait là, comme des rats qu'on aurait fermés dans un bocal trop petit ! Il est vrai que la comparaison est hasardeuse, mais la puanteur, la saleté et le bruit qui se dégageait de l'endroit aurait dégoûtee bien des Hommes... Cette partie de la capitale britannique avait néanmoins un avantage ; elle se trouvait non loin du fameux ministère de la magie ; haut lieu d'autorité de l'autre monde. En effet, si Joseph Whitworth est son majordome avaient décidés de passer la nuit dans un endroit aussi miteux, ce n'était sûrement pas pour tenter l'aventure de la vie de brigands ; l'endroit se prêtait à leurs desseins.

Depuis quelques jours s'était donc installé le nouveau ministre de la magie, fraîchement élu. Joseph était arrivé en deuxième position et avait obtenu le score de 28%, loin derrière, donc, le grand vainqueur. Ce pitoyable score n'avait pas entamé la volonté du candidat. Il avait déjà, depuis longtemps, prévu un plan B ; comme tout homme politique avide de pouvoir qui se respecte ! Le sorcier était l'un de ces hommes politiques qui, par tous les moyens, cherche à entrer dans l'Histoire. Certains s'en sortent mieux que d'autres... et d'autres en bavent plus que d'autres, pour reprendre l'expression populaire. Outre le fait de ne pas se résigner, Joseph était féru d'Histoire... Il connaissait probablement sur le bout des doigts les moindres évènements qui ont eut, ou non, une importance sur les destinés des hommes modernes. C'est peut être cet attachement pour le passé, et ses opinions politiques réactionnaires, qui ont bâtis le mode de fonctionnement du sorcier : pour lui, la société actuelle n'était qu'une sorte de larve qui n'attendait qu'un homme, providentiel de préférence, pour se lever et se transformer en un aigle somptueux, symbole que Napoléon lui-même associait à la grandeur... Il était certain d'une chose : la Grande-Bretagne avait besoin d'un leader.

... Ces différents traits de caractère sont à la base des évènements qui vont suivre : tout avait été planifié pour renverser le pouvoir, et l'organisation d'un coup d'état n'était pas chose facile.

Il avait tout d'abord fallu trouver de puissants alliés. Il en avait déjà quelques uns, depuis le début des élections. Mélina Kuders, chef du groupe des aurors, était une femme de confiance qui, pour le coup, semblait avoir une totale confiance en lui. Lui, quant à lui, avait profité de ce rapport pour la convaincre de servir, avec ses sorciers, de bras armé pour le coup qu'il organisait. La négociation n'avait pas été facile... Tout avait été compliqué et Joseph, qui avait toujours gardé des liens avec son défunt cousin Wolfgang, ne pouvait apporter de preuves concrètes à l'appartenance de Rab à un éventuel groupe illicite, ce qui aurait pu servir pour faire arrêter Rabastan et pour prendre le pouvoir. Il avait alors eut une idée, se souvenant de différents choses qu'il avait lu dans quelques gros livres aux pages jaunies. Quelques semaines avant les élections, qu'il était sûr de perdre, il s'était promené dans un quartier sorcier mal famé de Londres et avait déniché un petit sorcier, à l'allure lointaine macabre, et au visage impressionnant. Pour quelques gallions, l'homme avait accepté de fournir un faux témoignage à Mélina, qui s'empressa de le faire arrêter. L'homme, qui tint parole, avoua tout : son appartenance à l'ordre ténébreux et, comme stipulé dans le contrat, affirma que monsieur Lievitch était l'un des leurs... L'accusation était risquée, mais après tout, la seule légitimité qu'ils avaient à avoir, c'était bien celle de la force... Mélina avait été convaincue et acceptait, pour la sécurité de la Grande-Bretagne Magique, et sans savoir qu'elle était en quelques sortes manipulée, de suivre le plan finement détaillé que lui proposait le candidat arrivé en deuxième position, l'une des rares personnes démocratiquement légitime... Et de la légitimité il en fallait encore, puisqu'ils n'étaient pour l'instant pas assez nombreux, et puisqu'il ne représentait à lui seul que 28% des votes des électeurs, et parce que la Grande Bretagne ne semblait pas en danger !

C'est ainsi que Joseph se rendit auprès de Mateo Aëndal, le troisième candidat, qui avait environ 20% des votes du pu...du peuple. Les négociations furent également compliquées et, avec l'aide de quelques unes de ses connaissances, monsieur Aëndal accepta de participer à cette action... pour la sauvegarde de la situation actuellement sécurisée de la Grande Bretagne Magique.

Un plan avait été minutieusement mis en place avec les différents acteurs, l'après coup-d'état avait été organisé, les aurors se tenaient prêt.

- Partons, ordonna Joseph d'une voix calme.

Les deux silhouettes quittèrent l’hôtel et se dirigèrent dans l'une de ces rues sinueuses et fines qui forment la capitale...

... en début d'après-midi, au ministère ...

Joseph, toujours suivi de son cher Gabriel, entra au ministère de la magie par la très célèbre entrée des visiteurs et lorsqu'il y fut entré, il aperçut la première phrase du plan se mettre en place ; les aurors, quelques Brooks, Etlyne, Felicie, évacuaient les salles publiques afin, officiellement, de tester les services de sécurité dans le cas où une urgence obligerait une évacuation rapide et immédiate de tous les sorciers. Mélina avait discuté de cet "exercice" avec les anciens dirigeants et avait, par inadvertance probablement, omis de prévenir la nouvelle administration ; voilà un autre prétexte.

- Le ministère de la magie est-il vide ? demanda le sorcier.

- Les employés sont encore en grande partie là, répondit Mlle Kuders, et nous n'avons, à part quelques questions de certains secrétaires, rien à signaler d'anormal...

- Parfait.

Le file continua de se dérouler. Les aurors condamnèrent les cheminées et ne laissèrent comme unique entrée encore utilisable que celle des visiteurs, que devraient, quelques minutes plus tard, empruntés monsieur Aëndal et les hommes qui viendraient avec lui. Lorsque l'atrium fut sécurisé, Felicie se posta près des entrées, en attendant les sorciers évoqués la ligne précédente. L'ensemble des aurors s'était placé dans l'ensemble du ministère ; le déploiement de force était impressionnant et assurait une légitimité, une force et une sécurité militaire à l'action.

La phase suivante se mit en place : les aurors se séparèrent... Etlyne, Otaway et un autre auror dont Joseph ne connaissait pas le nom se dirigèrent vers le bureau de Monsieur Efferxon.

Joseph, qui souriait malicieusement depuis le début, marche à la rencontre de Mélina, qui tenait fermement le mendiant-comédien, le prétexte du coup, en quelques sortes ! Ils marchèrent ensemble jusqu'au bureau du ministre de la magie où Newman était occupé à s'assurer de la présence de Rabastan et qu'il n'entende pas l'exercice de sécurité afin de ne pas y voir quelque chose de tordu... qui était sur le point d'arriver. La secrétaire piailla quelques mots... Le ministre et Septimus discutaient au moment où Mélina, Joseph, et le prétexte entrèrent dans la pièce.

L'une des phases les plus importantes de l'opération commença...

- Monsieur Lievitch, commença Mélina, le présent témoin, dit-elle en montrant le comédien, vous a clairement identifié comme membre de l'ordre ténébreux. Cette accusation, ajoutée aux lourds soupçons que portent sur vous la correspondance entre Monsieur Whitworth et son cousin, Wolfgang von Schönfeld, identifié mangemort récemment, m'oblige, pour la sécurité du monde magique, à vous mettre en état d'arrestation.

- La situation, reprit Joseph, nécessitant une action rapide est dorénavant encadrée par la loi martiale, m'oblige, étant la seule personne démocratiquement légitime, pour l'unique sécurité de nos concitoyens à prendre provisoirement la direction du ministère de la magie, et à mettre aux arrêts une grande partie des employés jusqu'à réunion et décision du magenmagot puis jusqu'à décision de justice par un magistrat indépendant. Toute opposition de votre part, tentative de fuite, sera considérée comme un aveu des crimes dont vous êtes accusés.

Joseph s'imagina, l'espace d'un instant, ce qu'il aurait fait dans cette situation... Puis, revenant aux réalités, se rapprocha de l'ancien ministre, et chuchota, de sorte que personne n'entende...

- Ceci est un coup-d'état...

Après la mort de Kirla, son retour à ministère était plus qu'intéressant. Il avait débuté par une rencontre avec le directeur de la justice magique, Thomas Efferxon qu'elle avait trouvé vraiment bon orateur et elle ne trouva pas étonnant que ce directeur de la maison des serpentards ait été promu à un poste plus intéressant, dans la hiérarchie politicienne, la hiérarchie des beaux parleurs. Mélina, bien sur qu'elle travaillait toujours en collaboration avec le ministère, mais sa méfiance envers ses hauts dirigeants étaient toujours importantes. D'ailleurs, lorsqu'elle avait décidé de rejoindre les aurors, elle avait beaucoup hésité à cause de ça.

Bref, cette longue entrevue avec le ministre de la justice avait fatigué le chef des aurors, la reprise était plus dure qu'elle ne le pensait et un moment de repos, dans son bureau, ne pourrait lui faire que du bien, car un mal de tête naissant se faisait sentir. Cependant, un homme qui se trouvait dans son bureau, n'était apparemment pas venu pour lui faire un massage ou pour lui servir une boisson chaude ou un cachet. Sur le coup, elle ne reconnut pas son visage, mais elle était sûre d'une chose, elle allait l'expédier vite fait bien fait. D'un pas rapide, elle rentra dans son bureau et en ferma la porte et l'homme se retourna, elle reconnut l'un des candidat, Joseph K. Whitworth, le regard de Mélina exprimait de la surprise, que faisait-il dans son bureau, c'est pas le bureau de ministre ici. Apparemment, il avait des papiers, dans les mains, dont il voulait partager les informations avec elle. Elle accepta d'y jeter un coup d'œil, elle s'installa dans son fauteuil, afin de feuilleter le dossier. Au fil de sa lecture, elle apprit beaucoup de choses très surprenantes et dont elle avait peine à croire, cependant, de nombreux témoignages portaient à croire que certains membres du ministère étaient des mages noirs et en tête de liste, le ministre lui-même. Ce n'était pas possible que la communauté magique se soit laissée berner aussi facilement par un programme que la majorité des sorciers avait trouvé très séduisant.Mais qui lui prouvait que c'était pas la personne qui se trouvait en face d'elle qu'il fallait arrêter. Avant de prendre une quelconque décision, elle posa de multiples questions à son interlocuteur qui, à la manière d'un politicien, fut très convainquant et après une longue après-midi d'interrogations, elle finit par accepter de l'aider, à mettre fin prématurément au mandat d'un ministre et de certains de ses collaborateurs. Cependant, fasse à la demande de cet accusateur qui remettait vraiment en cause le pouvoir, il fallait que l'ensemble des aurors prennent connaissance des faits et de leur gravité et soient aussi prêts à arrêter de hauts dignitaires de l'État ainsi qu'à agir, dans la plus grande discrétion. Monsieur Whitworth avait l'air d'être pressé de mettre en place son plan, mais elle lui avait clairement fait comprendre qu'il faudrait un minimum de temps pour tout mettre en place, sinon, il se débrouillerait seul, ce dernier avait finalement accepté non sans déception qui était d'ailleurs à peine cachée.

Sur cet accord, elle le raccompagna et la porte à peine fermée, elle fit parvenir des courriers à chaque auror pour une réunion de dernière minute dont aucune absence ne serait tolérée. Ce qui fut le cas et chacun prit la mesure de l'urgence de la situation et ils étaient tous d'avis que leur travail était d'écarter une menace qui pesait sur le monde magique, celle de mages noirs qui manipulaient les reines du pouvoir. Cette opération au nom imprononçable avait pour mot d'ordre: méfiance, efficacité et discrétion, histoire d'éviter les mauvaises surprises.

Jour J:

Mélina dormit excessivement mal, la veille de cette opération, mais au matin, malgré les cernes très prononcées, elle avait parfaitement les idées claires et elle était plus que déterminée à faire son travail, celui de défendre la communauté magique. Il était prévu que tout débute en début d'après midi et il était aussi convenu qu'avant l'heure dite, chacun vaque à ses occupations, sans éveiller les moindres soupçons.

14h:

Mélina et le témoin à charge qui devait appuyer l'arrestation du ministre sortirent du bureau et sans dire un mot, elle regarde la mise en place des aurors dont chacun savait leur rôle comme s'il s'agissait d'un balai qui ne se voulait pas féerique mais simplement parfaitement coordonné. Elle-même, elle se dirigea vers l'entrée des visiteurs afin d'y accueillir, le maitre d'œuvre de cette opération.

Quand elle le vit, elle le trouva étonnamment calme et froid, un homme politique par définition. Il prit la parole en premier pour faire un état des lieux:

Le ministère de la magie est-il vide ?

Les employés sont encore en grande partie là, répondit-elle, et nous n'avons, à part quelques questions de certains secrétaires, rien à signaler d'anormal...

Cette réponse avait l'air de le satisfaire et ils se dirigèrent vers le bureau du ministre. Septimus était déjà présent, il avait été envoyé en éclaireur, afin de s'assurer que le ministre soit bien dans son bureau. Sans prendre en compte de la présence de la secrétaire, ils entrèrent dans l'entre du ministre et elle prit la parole:

- Monsieur Lievitch, commença Mélina, le présent témoin, dit-elle en montrant le comédien, vous a clairement identifié comme membre de l'ordre ténébreux. Cette accusation, ajoutée aux lourds soupçons que portent sur vous la correspondance entre Monsieur Whitworth et son cousin, Wolfgang von Schönfeld, identifié mangemort récemment, m'oblige, pour la sécurité du monde magique, à vous mettre en état d'arrestation.

Joseph prit ensuite la parole et annonça sa prise de pouvoir, par un coup d'État. L'opération était officiellement effective.

Quoiqu'en disent les journaux, ou encore les employés qui ne savent pas lire un calendrier, Rabastan était toujours à son premier jour de travail. En effet, il avait été élu Ministre de la Magie la veille et ce, pour un second mandat. Son programme assurait de grandes choses pour la Grande-Bretagne Magique et il savait qu'il avait le soutien de plus de la moitié des sorciers et sorcières de Grande-Bretagne. C'est pour cela qu'il était confiant, pour se mandat, il savait qu'il allait pouvoir mettre en place ses nouvelles lois, et ce afin de contenter plus de la moitié de la population magique.

Rabastan en était toujours à la petite réunion avec l'un des aurors, qui ne s'était pas privé pour entrer dans le bureau sans avoir pris de rendez-vous. De surcroit, Rabastan savait parfaitement que pour l'heure, Septimus devait être en réunion avec Chris Bennet... Soit, il ne connaissait pas ses propriétés et préférait venir se plaindre auprès du Ministre de la Magie. Cependant, la tentative de Rabastan de renvoyer Mr Newman auprès du directeur qui assurait l'autorité compétente était devenu un pur échec et celui-ci commença de dabattre de la sécurité du Ministère. Il avait été trop hâtif et s'il avait eu une miette d'intelligence, il aurait déjà pu lire le programme de Rabastan. Après, c'était le premier jour de boulot de Rabastan... l'auror aurait donc très bien pu se renseigner auprès de sa propre directrice qui devait être, à l'heure actuelle en réunion avec Mr Crow et qui exposait parfaitement les mesures prises par le Ministère. Ce fut donc, sans politesse que Rabastan répondit au jeune auror qui ne devait pas être plus âgé qu'un gamin étudiant à Poudlard.

- Et bien, je ne vous répondrai pas sur ce point. Votre directrice des aurors vous exposera les mesures prises par le Ministère dés qu'elle en aura fini de sa réunion avec Mr Crow... et je vous demanderai de bien vouloir rejoindre Mr Bennet, qui a autre chose à faire que d'attendre le Directeur de Sainte-Mang...

Mais la phrase à peine terminée, la porte du bureau s'ouvrit de nouveau et entrèrent dans le bureau Mlle Kuders, un vieux clodo et Joseph Whitworth, l'homme qui était arrivé second aux élections ministérielles. Celui-ci, souriait bêtement, comme s'il venait de trouver une pièce de bronze sur le sol. Mélina, elle, tenait fermement un homme que Rabastan n'avait jamais rencontré... Et l'homme, habillé comme un dépravé semblait mal dans sa peau. Soit, à peine Rabastan eut-il le temps de les accueillir, l'auror se mit en tâte qu'il se revenait le droit de parole.

- Monsieur Lievitch, commença Mélina, le présent témoin, dit-elle en montrant le comédien, vous a clairement identifié comme membre de l'ordre ténébreux. Cette accusation, ajoutée aux lourds soupçons que portent sur vous la correspondance entre Monsieur Whitworth et son cousin, Wolfgang von Schönfeld, identifié mangemort récemment, m'oblige, pour la sécurité du monde magique, à vous mettre en état d'arrestation.

Dés que Rabastan entendit les premières phrases, il s'obligea à fermer son esprit et ayant été formateur d'occlumancie, personne à ce jour ne savait le contrer dans cet art de défense. Aussi, il ne se pria pas pour incanter un sortilège qui mettait à l'abri sa marque des ténèbres qui sans que personne ne s'en aperçoive disparut. Les techniques des mangemorts avaient évolués, et Rabastan ne pouvait que remercier les anciens Seigneurs des Ténèbres.

- La situation, reprit Joseph, nécessitant une action rapide est dorénavant encadrée par la loi martiale, m'oblige, étant la seule personne démocratiquement légitime, pour l'unique sécurité de nos concitoyens à prendre provisoirement la direction du ministère de la magie, et à mettre aux arrêts une grande partie des employés jusqu'à réunion et décision du magenmagot puis jusqu'à décision de justice par un magistrat indépendant. Toute opposition de votre part, tentative de fuite, sera considérée comme un aveu des crimes dont vous êtes accusés.

Rabastan en fut pas surpris de l'attitude de Withworth, après tout il avait certainement eu la défaite difficile : perdre avec moins du tiers de voies ne devait pas trop le réconforter sur ses chances aux prochaines élections. Aussi, Rabastan ne pouvait être que content de l'attitude de Mlle Kuders, qui ne faisait qu'appliquer la loi. Par contre, lorsque son adversaire politique s'approcha de lui, venant près de son visage et lui caressant presque l'oreille avec ses paroles... Rabastan ne pouvait que se mettre à rire. Ainsi la défaite était vraiment difficile pour cette vieille personne.

- Intéressant et ne vous inquiétez pas Mlle Kuders, ma baguette est entre vos mains, répondit Rabastan posant sa toute première baguette sur le bureau massif. Néanmoins, laissez-moi feuilletez quelques documents.

N'attendant pas de réponses de la part des quatre personnes présentes dans le bureau de la Magie, Rabastan se retourna et partit vers les immenses casiers qui abritaient les documents officiels. Ni une ni deux, il trouva ce qu'il recherchait : "Loi n°6 : Peines en cas d'infraction". Il se retourna alors vers les ses invités et commença la lecture.

- Étant directrice du bureau des aurors, vous êtes censé connaitre la Loi en matière dans notre Grande-Bretagne Magique Mlle Kuders. Je citerai donc l'article n°4 de la Loi n°6 concernant le remplacement : Dans le cas du Ministre, l'ancien Ministre élu par la population magique prendra la place. Par la présente Loi, Azphel devient le Ministre de la Magie provisoire... Le temps de l'éclaircissement de cette affaire.

Les dés étaient jetés et comme elle le souhaitait, cela se passa en douceur, il ne remit pas en cause son arrestation et il confia sa baguette à la chef des aurors, mais elle ne doutait pas qu'il aurait lors de son procès, beaucoup de choses à dire pour se défendre face aux accusations de l'homme qui avait perdu aux dernières élections ministérielles. Cependant, le ministre aux arrêts fit une requête, celle de pouvoir feuilleter quelques documents ce qu'il lui fit accorder. Durant ce temps, la métamorphomage dont le regard, était marqué par ses yeux d'un violet très pâle, se posa sur son collègue présent, ce dernier comprit qu'il était temps pour lui de rejoindre Mateo Aendel, ami de longue date de Mélina, qui était aussi un malheureux candidat des derniers votes de la société magique.

L'auror regarda Septimus partir, tandis Mr Lievitch vérifia un point de détail par rapport à la loi martiale qu'elle connaissait parfaitement, rappelant que Joseph K.Whitworth ne pouvait légalement prendre le pouvoir et que c'était à Azphel, l'ancien premier ministre qui était parti en prenant une retraite paisible, enfin c'était ainsi qu'elle voyait les choses, c'est ce qu'elle ferait si elle avait occupé un tel poste, il est vrai aussi que la politique était un domaine qu'elle n'appréciait pas particulièrement, car il s'agissait d'un monde corrompu et les événements qui se déroulaient, dans ce bureau, le prouvait encore. Maintenant, il fallait établir quel était l'homme le plus manipulateur, dans cette pièce et qui sera le plus convainquant, la bataille pour occuper la plus haute place du ministère était lancée et le perdant risquait d'être la risée de la population magique avec une chance inimaginable de gagner un séjour tout frais payer à Azkaban, merveilleux endroit pour se reposer et faire de beaux de rêves. Enfin avant d'avoir le fin mot de l'histoire, il était important qu'elle mette toute suite les choses au clair afin d'éviter les malentendus.

Tout d'abord, Mr Lievitch, je suis au regret de vous annoncer que votre prédécesseur ne pourra pas assurer l'intérim en attendant que cette histoire soit parfaitement réglée, puisqu'il devrait être arrêter sous peu, car il est accusé de meurtre, cependant, je ne souhaite pas, pour le moment, vous en parler d'avantage. Vous en serez mieux en tant voulu.
Ensuite, je tiens à vous préciser que le pouvoir sera aux mains des mangemages qui seront en charge, aussi de présider votre procès, ainsi que celui de Melle Shake, Mr Efferxon, Mr Crow et Mr bennet, en ma présence ainsi que celle de tous les aurors, afin d'éviter tous débordements qui pourraient se produire. D'ici peu, les principaux dignitaires de ministère seront avertis et d'ici quelques jours, chaque chef d'accusation sera étudié et chaque partie pourra s'exprimer. Vous serez avertis des modalités du procès, d'ici peu, en attendant, je dois vous conduire, dans un lieu sécurisé.
Veuillez me suivre, s'il vous plait, Mr Lievitch.

Le lieu de transfert du ministre avait été gardé secret et seuls les aurors en connaissaient l'existence, afin d'éviter les fuites et les représailles, car elle savait très bien que si c'était un mage noir, ses petits copains tatoués ne devraient pas tarder à rappliquer et si c'était le cas, cela ne rajouterait qu'une preuve de plus, dans la balance.

Plusieurs jours après son arrestation, Rabastan avait été libéré. Le procès n'avait mené à aucun jugement et l'homme qui avait été accusé d'être un Mangemort avait été relâché. C'est le coeur lourd, que le sorcier était revenu au Ministère de la Magie le jour suivant, il n'avait plus envie d'être à la tête d'un Ministère qui l'avait mis à mal sans preuves et sans faire un procès devant le Magenmagot correct. Il marchait, le long du grand hall d'entrée dont les cheminées aux couleurs dorées ne laissaient passer un seul employé. C'était jour de congé ? Ou avaient-ils peur de la contre-attaque du Ministre ? Après tout, le mage noir ne savait pas s'il fallait en vouloir aux simples employés... ou bien s'il fallait mettre la faute sur le bureau des aurors qui avait manqué à son boulot.

C'est plongé dans ses pensées qu'il pénétra dans un des magnifiques ascenseurs. La grille se referma et rapidement l'appareil se mit en marche vers l'étage du bureau ministériel. Il ne rencontra personne sur sa descente vers les enfers. Car oui, les actes du Ministère allaient se corcer pendant quelques semaines... Rabastan n'est pas un homme qui laisse passer les erreurs, même les plus justes. D'un claquement de doigts, l'elfe apparut dans la cage métallique. Un petit elfe prénommé CLafoutis qui était au service de la famille Lievitch depuis des dizaines d'années.

"Vous m'avez appelé ?"
"Pars rechercher Mr Bennet, Mr Crow et Mr Efferxon. J'ai a leur parler. Rendez-vous dans 10 minutes dans mon bureau."

L'elfe disparut juste avant que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. C'est à ce moment qu'une femme, plongée dans un dossier releva la tâte. Celle-ci avait le cheveux noirs et avait une robe de sorcière qui mettait en valeur son corps squeletique. La secrétaire personnelle du Ministre se trouvait devant le sorcier qui ne pouvait qu'être surpris de sa présence... C'était bien une des seules hautes-placées du Ministère qui n'avait pas été arrêtées par ces incapables d'aurors.

"Content de vous revoir Mademoiselle. Pouvez-vous apporter le plus rapidement possible le dossier concernant la réforme des Aurors. Vous savez, le dossier qui allait être voté par le Magenmagot quelques heures après mon arrestation et celui de tout mon corps politique ?"
"Bien Monsieur le Ministre."

La femme élancée s'enfuit dans l'ascenseur tandis que le Ministre en sortit pour se rendre vers son bureau, quelques mètres plus loin. Il marchait le long des tableaux qui se retournaient sur son passage. Après tout, ils n'avaient pas eu de réponses face aux accusations. L'homme pénétra alors dans son bureau, il n'avait pas changé depuis son départ même si son plus jeune frère avait été Ministre de la Magie intérimaire. Rabastan s'assit alors dans son plus beau fauteuil, un peu plus loin de son bureau massif, attendant ses invités.

HRP : Partiels Demain, donc tress tress rapide, tres court donc je suis désolé ^^ Juste pour dire que j'étais là.

Le directeur de la justice magique venait d'être libéré après un interminable procès. Procès dans lequel il avait été accusé, sans preuves de faire partie d'un groupe illicite. L'issu de ce procès a prouvé que, faute de preuves, de vraies, il était difficile voire impossible d'accuser à tort un groupe de membres. Et oui, un coup d'état, c'est très dur de se préparer.

Thomas avait donc pu retrouver les enquêtes auquelles il avait été rattaché avant son incarsération. A peine avait-il avancé dans une enquête qu'un elfe de maison l'avait prié de se rendre immédiatement dans le bureau du ministre. Pas étonnant, vu les évènements récents. Le Directeur de la justice magique emboita le pas de l'elfe de maison, puis pris congé de lui, prétextant une envie pressante. Il préférait faire le trajet vers le bureau du ministre en solitaire.

Le jeune métisse frappa à la porte du ministre de la magie, puis, après avoir reçu l'invitation, il entra. Rabastan était seul, et était assis dans un fauteuil qui avait l'air très confortable.

" Monsieur le ministre, je suis ravi de vous voir en bonne santé, après cette... heu...mascarade...." dit Efferxon, un sourire de satisfaction sur les lèvres...

[HJ : Désolé du retard…]

Dehors… Oui, dehors, qu’est-ce qu’on était bien ! La liberté ! Le vent ! L’herbe ! La pollution, les bâtiments, les gens qui vous bousculent… Les oiseaux qui s’amusent toujours à vous faire dessus et les chiens qui s’amusent à laisser des paquets là où vous allez forcément marcher. Will avait décidé aujourd’hui de profiter d’une journée de liberté, liberté qu’il venait tout juste de retrouver. Il ne voulait pas aller au ministère, ni même à l’Auberge, il se contenterait de flâner par-ci, par-là, de courtiser les demoiselles et de trouver un coin pour dormir cette nuit.

Seulement voilà, flâner, glandouiller, ne rien faire de sa journée, c’est bien… Pendant deux bonnes heures, et de bon matin, pas quand il commence à faire chaud et qu’on n’a aucune bouteille d’eau sous la main. Pas quand la sueur commence à vous couler sur le front et que vous n’attirez plus personne. Aussi Will décida-t-il de finalement retourner au ministère, son bureau avait le mérite d’être ventilé au moins. Oh ouiiii climatisation viens à moi !

Un petit transplanage, un petit temps d’arrêt avant de reprendre une petite marche vers le ministère et hop, le voilà bientôt dans l’Atrium. Saluant ces demoiselles, bon et puis les messieurs aussi forcément, il était bien obligé, il prit l’ascenseur et arriva dans son bureau. Aussitôt, en voyant la montagne de dossiers qui s’étaient agglutinés ici pendant le procès, il poussa un juron et appela l’elfe qui lui était attribué, Idée Lumineuse. Ca serait bien qu’il en ait une d’ailleurs…

Mais son elfe ne se montra pas très inventif. Comme la première fois, il se contenta d’une réponse vague. Ouais mais pas de boulot aujourd’hui, j’étais juste venu pour la clim’ moi ! Pfff… Non, non, non, non et non ! Je refuse de travailler ! Faites donc que je sois interrompu, là, tout de suite, maintenant !

*POP*

Dans son bureau, un petit elfe qui se prénommait apparemment Clafoutis – décidément les noms des elfes sont vraiment débiles, entre Idée Lumineuse et puis le gâteau là… Espérons qu’il n’était pas aussi tarte que son nom – l’appela lui, et lui seul, pour aller dans le bureau du ministre. Gloups… le ministre ? Rabastan Lievitch ? Le… Le… Mais il voulait le licencier ou quoi ? Pourquoi voulait-il lui parler ? Aussitôt l’elfe était-il apparu dans son bureau que Will s’était levé.

Effectivement, ce n’était pas parce qu’il avait hâte de se faire virer, mais plutôt parce qu’il avait hâte de s’arracher à la tentation de ne pas faire son travail en… Ne faisant toujours pas son travail. On ne lui avait pas dit que le rendez-vous était dans dix minutes et pourtant, il mit bien dix minutes pour arriver au bureau du ministre. Pourquoi ? Parce qu’il avait décidé de prendre l’ascenseur… L’ascenseur avait fait alors tous les étapes possibles, le rez-de-chaussée, le deuxième sous-sol, le troisième, le quatrième… Jusqu’à ce que Will ne se rende compte qu’il était finalement déjà au bon étage et qu’il n’aurait pas dû monter dans cette boîte.

Il redescendit donc au premier sous-sol, ayant ainsi perdu dix bonnes minutes dans l’ascenseur et entra dans le bureau du ministre, le dos droit, paraissant assuré, il fut tout de même soulagé de voir qu’un de ses collègues était ici et qu’il n’était pas convoqué seul. Un petit sourire, un signe de tête :

« Bonjour messieurs. Je suis heureux de vous voir sans menotte aujourd’hui. Vous savourez la liberté ? »

Il se demandait s’ils n’étaient que deux, ou si le grand Chris Bennet était lui aussi convié à la fête. En attendant, il regarda une petite statuette posée sur une étagère. Une sorte de grosse Venus horrible qu’il devait absolument toucher pour mieux voir. Il la prit dans ses mains, la regarda avec dégout et, brusquement, sans comprendre pourquoi, il ressentit une petite douleur dans la main qui lui fit lâcher la statuette dans un bruit de pierre cassée.

« Oh m*rde ! Reparo ! »

La statuette se remit en place sur l’étagère et il se recula de l’endroit, gardant les mains dans le dos, la tête basse.