Bureau du Ministre de la Magie

Kidnapper le ministre

Avec 30 et Petrus Sudworth

Pétrus qui la regardait jouer la comédie, se sentit soudain secoué par le rire de la mage noire. Il baragouina quelque chose comme « De quoi parlez-vous je…. » . Il semblait plutôt calme pour quelqu’un qui se faisait attaquer, et 93 trouvait que ça manquait un peu d’excitation tout ça. S’y attendait-il ? Ou était-il en train de cogiter ? Elle ne savait pas, mais sans un mot, pétrus venait de lancer un sortilège. Elle eût tout juste le temps de voir l’étincelle l’atteindre, que d’un grand coup de baguette elle informula à son tour un #Protego de justesse. Sa baguette frémit dans ses mains, puis s'extirpa pour tomber platement au sol. Énervée d'avoir à la ramasser, dès que cette dernière fut à nouveau entre ses mains elle visa la tête de Pétrus avec un regard noir.

Soudain, comme si son souhait le plus profond avait été exhaussé, Pétrus tira une g*eule de 6 pieds de longs! Ah ça y est il était effrayé! Quel bonheur de voir ses petits yeux s'agiter! Mais ce n'était pas tôt 30, avait lâché la sauce, et le ministère se trouvait attaché par des cordes, gesticulant comme un verre de terre coicncé sous une chaussure. Le visage de Dora s'illumina.

" On fait moins le malin hein !"

« Et vous comptez faire quoi ? Me torturer jusqu’à la mort ? Je vous attends… »

« Très bien, très bien, je ne vous savez pas pressé mais on peut s'arranger »

Elle avait attendu ça depuis si longtemps, que sa main tremblait légèrement. Toujours la baguette tendue sur Pétrus, elle estima qu'il était peut-être un peu trop fringuant encore, et qu'il fallait peut-être l'affaiblir. Parce que même, si ça paraissait facile jusque là, le plus dur resté à venir! La mage noir sous les traits de Dora, lança un #Confundo, informulé.
Avant qu'elle sâche s'il avait atteind son adversaire, elle tenta une première fois un sortilège impardonnable. Elle se concentra, et respira lentement en visualisant sa cible se plier à ses instructions! #Impérium dit-elle bizarrement assez calmement. Son visage, la picotait, il fallait qu'elle soit concentrée sur pas mal de chose, et qu'elle ait l'esprit divisé pour controler et son Impérium et son visage.

« Très bien, très bien, je ne vous savais pas pressé mais on peut s'arranger »

Oups… Ce n’était donc pas forcément la meilleure solution que de tenir tête à Dora B. Stone la revenante. D’ailleurs, Petrus ne pouvait s’empêcher de lever les yeux au ciel en comprenant à quel point il devrait désormais se méfier des visages charmants. Comme un bleu il s’était fait piéger. Et il était également important de renforcer les contrôles sur les employés. Faisant fît de la douleur, Petrus Sudworth dressait une liste mentale des leçons dont il pouvait tirer de ces attaques.

Mais bientôt, la liste commença à tourner en rond dans son esprit et il eut beaucoup de mal à poursuivre. Il n’arrivait plus à avoir une pensée cohérente, ni même à se souvenir de la leçon précédente, si bien qu’il lui était impossible de continuer à dresser sa liste. Il fronçait les sourcils, tentant de se concentrer plus de quinze secondes sur quelque chose mais n’y parvenait pas, et ne comprenait même plus pourquoi il devait réfléchir. Et pourquoi cette jeune personne était-elle dans le bureau ? Sa baguette tendue vers lui ? Et il était ligoté sans réussir à savoir ce qu’il devait faire. Son esprit désembué aurait sans doute tenter de s’extirper de cette situation, mais s’il était attaché cela devait être normal après tout…

Alors lorsque le dernier sortilège l’atteignit, il ne broncha pas. Tout du moins au début. La douleur vive qui lui transperçait le crâne, lui indiquant que quelque chose ne tournait pas rond, le fit réagir. Un soubresaut tout d’abord, le faisant davantage ressembler à un ver de terre dont on venait de couper la tête. Il ferma les yeux, tentant de démêler son esprit. Il n’avait plus aucune maîtrise de lui-même, mais d’un autre côté n’arrivait pas à suivre une pensée cohérente, si bien que chaque demande que l’on risquait de lui faire allait sans doute demander un peu de persuasion.

Kidnapper le ministre

Avec 93 et Petrus Sudworth

Notre plan était vraiment parfait. Tout se passait comme sur des roulettes, les étapes s'enchaînaient facilement, sans aucune vraie difficulté. Nous avions atteint le bureau du ministre sans encombres, sécurisé les lieux, neutralisé les éventuels employés pouvant alerter les aurors, et voilà que Sudworth avait mordu à l'hameçon, croyant qu'il avait à faire avec la véritable Dora Stone. Le Félix felicis n'était, à mon avis, pas pour rien dans la réussite de notre mission. Je ne savais plus exactement qui avait eu cette idée, mais elle relevait du génie.

Le ministre, qui ne pouvait se douter de ma présence, ne put bien évidemment pas éviter mes sortilèges. C'est donc avec un certain plaisir que je le ligotai fermement avec les cordes qui jaillissaient de ma baguette. Le politicien qui avait toujours l'air si fier, si imbu de lui même, ressemblait à présent à un saucisson. C'était pitoyable de le voir gigoter en vain. Au final, malgré ses belles paroles, il n'avait rien d'un grand sorcier. Et dire qu'il était à la tête du monde magique ! Nous étions tombés vraiment bas pour élire un homme pareil...

Avec délectation, je regardai Sudworth se tordre de douleur sous la brulure que je lui avais infligé. Un rire sinistre s'échappa de mes lèvres en voyant une lueur de rage apparaitre dans les yeux de l'homme. Il venait enfin de comprendre que quelque chose ne tournait pas rond... Ce n'était pas trop tôt. Le ministre demanda ensuite ce que nous lui voulions puis indiqua qu'il nous attendait. Et bien si ça pouvait lui faire plaisir, je me ferais un plaisir d'exaucer son voeu. En réponse, je me contentai d'écraser violemment sa main qui tenait auparavant la baguette, puis la ramassait et la glissait dans ma poche. Et hop !

Je m'écartai ensuite pour laisser le champ libre à 93, afin qu'elle puisse mettre Sudworth sous contrôle. Lorsque les sorts furent lancés, je sortis de ma poche les menottes anti-magie et tentai tant bien que mal de les mettre aux mains de l'homme. Je lançai un Diffindo sur les liens afin de le libérer. Maintenant qu'il était sous imperium, desarmé, cela n'était plus utile et risquait plus de noius embêter qu'autre chose.

Il était à présent temps de quitter le bureau et de s'échapper du ministère. Car chaque seconde passée ici augmentait le risque qu'un auror intervienne. Toujours invisible, je me dirigeai vers l'ascenseur, passai devant les employés qui avaient presque tous perdus connaissance à cause de la quantité de sang perdue, et lançai un Bombarda Minima sur les portes. Celles-ci explosèrent faiblement, laissant juste de quoi se glisser dans la cabine.

Sous les cris, les déferlements et les incantations, Londubat avait engagé le combat face à un Mangemort, alors que l'Académie de Sorcellerie Poudlard était en proie à une Bataille sanglante, cent ans après la précédente. Les époques avaient changées, mais était-ce de même pour les mentalités ? L'adrénaline lui était monté la tête et l'occasion de faire prisonnier ces mages infâmes se présentait à lui, et il savait qu'il n'en aurait pas toujours la possibilité. Il y était préparé, et à ce moment-là, rien n'était plus important.

Cependant, le devoir l'appela. Et ce, sans qu'il n'y s'y attende. Son insigne étoilée se mit à briller soudainement, et il sut pourquoi. Sans avoir le temps de dire ou de faire quoi que ce soit, le Portoloin automatique s'activa. Ce fut comme si sa plaque dorée tirait son nombril vers l'avant et il tomba dans un tourbillon de couleurs. Il ne pensait pas avoir à s'en servir aussi tôt, mais si c'était le cas, c'est parce que l'alarme du Ministère s'était activée. Et il était le seul parmi les Aurors à pouvoir recevoir cette alerte.

Atterrissant dans un Bureau des Aurors vide après une fraction de seconde dans le vide, il s'engouffra dans les couloirs du Département de la Justice Magique sans que l'alarme ne parvienne à ses oreilles. Ce n'était pas normal...Il utilisa alors les escaliers de secours pour monter jusque l'Atrium, il n'avait pas le temps d'attendre l'ascenseur. Tout en murmurant un "Arcanum Videre", il gravit rapidement les escaliers tandis qu'il tentait de percevoir des résidus magiques qui pourraient lui indiquer quelque chose de louche. Et il eut raison de le faire.

Le niveau 1. La Présidence. Celui qui abritait les locaux du Ministère, juste au-dessus du Bureau des Aurors. Des filaments sombres apparaissaient sur la porte des escaliers, et il sut quels enchantements y était placé. Il utilisa la formule Finite pour y mettre fin, et ce fut à ce moment que la sirène se mit à retentir. De par le fait qu'il s'agissait de l'étage le plus sécurisé et que l'alarme n'avait pas encore été désactivée, le Ministère passa en alerte rouge. Au-dessus, dans l'Atrium, les moyens d'arrivée et de sortie devraient sans doute être bloqués.

Il eut une surprise lorsqu'il mit le pied sur le tapis pourpre du couloir ministériel, tandis que ses lèvres formaient un trou béant, jusqu'à se transformer en un rictus nerveux.

|HRPG : Autorisation de Petrus , 30 & 79 pour leur libre-arbitre|

Kidnapper le ministre

Avec 30 et Petrus Sudworth

A son grand étonnement, le Ministre ne dit plus un mot et leva les yeux au ciel comme si il venait de comprendre que c’en était finit pour lui. Il fallait qu’il arrête de jouer au pauvre petit ministre, les mages n’allaient pas le tuer… Ou du moins pas maintenant, ce serait trop facile. Le Félix félicis, les avait bien aidé jusque-là, et 93 pouvait alors s’adonner au plaisir de contrôler les faits, dires et gestes du Ministre de la Magie en personne. Qui l’eût cru ? Pas lui en tout cas.

Matricule neuf-trois, se mit alors à penser aux directives. Il fallait qu’il paraisse normal ! 30 le libéra de ses liens, c’est clair que là c’était déjà plus normal, mais l’oiseau ne bougea pas. Il resta là, complètement livide, tel un légume. *Lève-toi et marche* Rien ne se passa… * Pétrus ! Lève-toi et marche !* Mister Sudworth se leva enfin et marcha d’un pas un peu mécanique.. *Dis que tu es une licorne argenté* Il ouvrit la bouche mais pas un mot… * Dis que tu es une licorne argentée qui fait des cacas papillons*

« Je suis une licorne argentée qui fait des cacas papillons » articulât-il !

Bien ! Il lui obéissait, le sort avait marché. 30 toujours sous son casque d’invisibilité, sortit de la porte. 93 le remarqua aux légers bruits de pas. La mage noir, relâcha les traits de son visage, qui lui picotait. Un dernier effort, elle devait reprendre l’apparence de l’employé lambda du ministère. Une nouvelle fois, comme si c’était devenu un rituel, son visage s’épaissit et se métamorphosa. Son corps tout entier se transforma, et accompagné du docile Pétrus, ils se dirigèrent à leur tour dans le couloir. Les corps gisaient dans un bain de sang, 30 avait fait du bon boulot, et tous deux, tentèrent d’accéder à l’ascenseur sans trop salir leurs chaussures !

L'alarme s'actionna à nouveau. Pourquoi? Que se passait-il? 93, par le biais du Ministre lui fit la désactiviver à nouveau à l'aide d'un #Assurdito .Seulement qui voilà ? Monsieur Londubat ! Qu’est-ce que ce c*nnard foutait ici ? c'était lui l'alarme? Il n’avait pas mieux à faire ? 93 sous son déguisement, regarda Petrus et pensa *Petrus, écoute moi bien. Tu vas dire à Antoni, de retourner de suite à Poudlard ! Qu’ils ont besoin de lui et que tu gères la situation. Paraît décontracté ! Aussi dit-lui que l'alarme ne sert à rien... Que c'est stressant comme bruits, et qu'on est déjà assez stressé comme ça! * Petrus ouvrit la bouche, et tourna la tête vers Antoni. * Fais ce que je te dis et tout se passera bien ! Ne résiste pas c’est inutile ! *

« Antoni ? Que diable faites-vous ici ? Retournez à Poudlard ils ont besoin de vous ! Je m’y rends également. Ne vous inquiétez pas je gère la situation ! Et pas besoin de nous remettre l'alarme, nous sommes déjà assez stressé comme ça! Si vous voulez bien m’excuser ! »

Bon… Elle ne lui avait pas dit de le dire sur un ton si méchant, mais le sort avait dû ressentir son énervement à la vue de l’auror ! Quand le champs fut libre, 30 détruisit la porte tandis que 93 et Petrus s’engouffraient dans l’ascenseur un peu mal en point. L’employé qu’était 93 formula un #Reparo Maxima et actionna le bouton qui les rendirent au Rez-de-chaussée ! Là, elle passa sa main dans ses cheveux courts et soyeux, tout en marchant vers les portes dorées. * Continue de marcher. Reste zen… mais pas trop ! Renata est en danger à Poudlard ! *

« Renata !» dit-il d’un air anxieux en pressant son pas.

Parfait. Voilà que 79 les suivaient. D’un coup d’œil discret elle s’assura de son identité, et passa les portes les menant à la salle attenante au Hall d’entrée, où tous les transplannages s’effectuaient. Un coup d’œil rapide à sa montre. C’était l’heure ! *Prend le bras de la femme masquée* Petrus ne bougea pas et mit le bras à sa tête. *Prend…le..bras…de…la femme masquée…vite * 93 s’approcha de 79 et de 30 qui la tenait d'une main invisible, et prit le bras de sept-neuf. Petrus fit enfin de même. Quelques secondes encore, et les voilà qu’ils tournoyaient à toute allure vers de nouvelles aventures !

Kidnapper le ministre

Avec 30, 93 et Petrus Sudworth

Le cœur de 79 battait un peu plus vite à chaque minute qui défilait, ses yeux tels un radar scrutaient chaque geste, chaque mouvement des employés du ministère. Fixant alors la pendule du ministère, le cœur de la demoiselle se serra, devait-elle avancée ou alors attendre ? Devait-elle agir ou ne rien faire ? Prenant alors une décision sans trop réfléchir, tête baissée 79 traversa le hall, personne ne semblait s’apercevoir de sa présence. Se postant alors dans un petit coin, non loin de l’ascenseur, la jeune femme attendait, encore et toujours. Tout se passait à merveille et tout se passerait à merveille jusqu'a la fin, il ne devait en être autrement ! Que se passait-il à l’étage d’au-dessus, le temps de cette attaque semblait une éternité, est-ce normal ? Serrant les poings sous sa cape, 79 attendait, ses dents se serraient elle-aussi petit à petit.

Enfin ! Un ascenseur impeccable descendit au niveau du hall. Le visage de cette employé repérée quelques minutes plus tôt apparu aux yeux émeraude de la Mangemorte, le fixant alors 79 reconnu ce petit signe distinctif, cette main délicatement porté à ses cheveux, si gracieux, si délicat. Qui pourrait alors pensé à mal de cette femme ? Posant alors sans délicatesse le masque d’or sur son visage, la jeune femme en profita pour replacer sa capuche afin que personne ne voit non plus le masque. 79 s’avança d’un pas décidé vers la pièce attenante au Hall, où ils pourraient être tranquilles pour s'exiler.. Souriant à cette employée, de toute apparence modèle, derrière son masque, 79 s’empara de cette petite bourse dans la poche intérieure de sa cape.

Comme un lointain souvenir, l'ombre qui avait surveillé le ministère tout ce temps, disparaissait, et personne ne semblait s'en soucier outre mesure. Il en fallait peu pour duper ces bureaucrates, une employé et que tout leur soit invisible et le tour était joué. Bye Bye Ministère et Ministre par la même occasion. Les jours à suivre promettaient d'être fort en émotion pour le monde magique.

- FIN DU RP -

[Ce RP se déroule quelques heures après la mort de Renata Harshing, et avant l'arrivée de Sergeï Kholov dans l'école]

Il était environ trois heures du matin lorsque Petrus Sudworth revint au ministère. Sa démarche était dure, droite, comme son port de tête. Il regardait droit devant lui pour ne pas être distrait. Pour ne pas laisser cette petite voix s’insinuer de nouveau dans sa tête. Il fermait son esprit et se rendait directement dans son bureau. C’était là que devait se tenir le rendez-vous.

Cela faisait à peine quelques heures que Renata s’était effondrée sur le sol de la Grande Salle. Il était resté longtemps là-bas, à tenter de la ranimer, lui seul se réservant le droit de la toucher. Seuls ses yeux encore rougis et légèrement gonflés témoignaient de son émotion. Du trouble qui le saisissait aussi. Il avait pourtant décidé de tout dissimuler dans un coin de son esprit. Il aurait le temps de se lamenter plus tard. Maintenant, il devait simplement agir.

Il avait envoyé un patronus à Sergeï Kholov. La décision s’était prise rapidement dans son esprit, mais il n’avait pas d’autre choix. Il était forcé par une succession d’événements de faire appel à lui. Qu’importe s’il le réveillait à trois heures du matin, cela testerait simplement sa rapidité d’action. Et évidemment, Petrus n’eut qu’à peine le temps de s’installer à son bureau, de prendre contenance, d’essayer d’effacer toute trace de trouble de son visage, avant qu’on ne frappe à la porte. Sergeï était toujours à l’heure.

- Entrez.

Sec. Aucun tremblement dans la voix. Pourtant Petrus passait une main sur son menton à présent recouvert d’une barbe d’à peine une journée, suffisamment rugueuse pour émettre un son sous la caresse de ses doigts. Il observa l’homme entrer, se leva, et alla lui serrer la main. Tous deux étaient de même taille, bien que Sergeï soit d’un gabarit plus imposant. Habituellement lors de cet échange, Petrus était d’humeur à le défier du regard. Pas ce soir. Il était incapable de le fixer dans les yeux lorsqu’il prononça :

- Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Renata Harshing est morte.

Une nouvelle fois, son esprit fut déchiré en deux. Il ne savait s’il devait rire ou pleurer de la situation. Et cette voix qui ne cessait d’endormir son esprit…

Il ronflait, dormait profondément. Pourtant sa nuit fut de courte durée puisqu'il reçut un patronus, celui du Ministre de la Magie lui même. Grommelant le quart d'une seconde, il comprit très vite qu'il y avait un véritable enjeu, une opportunité à saisir dès cette nuit. Il regarda derrière lui, les longs cheveux bruns d'une jeune femme dont il ne se rappelait le nom ondulaient sur le matelas. Tant pis pour celle là, elle se débrouillerait seule à son réveil.

Il s'habilla et jeta une cravate dans sa poche, il l'attacha à son cou lorsqu'il prit l’ascenseur pour se rendre au bureau de Monsieur Sudworth ; être parfait sur soi à toute heure du jour et de la nuit, telle était sa devise. Un transplanage et une entrée parfaite au Ministère plus tard, Sergeï Kholov se trouvait devant la porte de Petrus Sudworth.

- Entrez.

Il s'exécuta, fermant la porte derrière lui. Il salua son hôte d'un pincement de lèvres et croisa ses mains derrière son dos, attendant patiemment la nouvelle si importante qui l'avait obligé à se réveiller en plein milieu de sa nuit. Ça avait intérêt à valoir le coup.

- Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Renata Harshing est morte.
- Oh...

Kholov ne savait pas quoi répondre de plus. Mais il comprenait bien que ça voulait dire beaucoup, surtout s'il était dans ce bureau à cet instant précis et que Sudworth avait demandé à le voir. Sergeï avait envie de sourire et d'exprimer sa joie. A la place, il s'avança un peu plus près du bureau du Ministre, prêt à attendre ses ordres. Pour une fois, l'homme qui lui faisait face semblait différent, il ne le défiait pas du regard, il voulait juste une conversation sérieuse et discrète.

- Je présume que si vous avez réclamé ma présence ici c'est parce que vous avez compris que personne d'autre à part moi ne pouvait reprendre la place de la... très regrettée Renata Harshing.
- En effet.

Cette fois ci, le bout des lèvres de Kholov se souleva. Il allait devenir le prochain Directeur de l'académie de Poudlard. Depuis le temps qu'il attendait cette promotion ! C'était le poste qu'il désirait, celui qu'il convoitait. Et voilà qu'il s'ouvrait à lui bien plus tôt qu'il ne l'avait prévu. Des conversations avec le Ministère, il en avait eu des dizaines, il avait essayé de le faire plier plus tôt mais ce dernier trouvait toujours des arguments plus raisonnables les uns que les autres, faisant reculer le Russe. Sauf que cette fois-ci, rien ne l'arrêterait. Avec un petit sourire en coin il ajouta :

- Je savais que vous ne pouviez pas vous passer de moi...

- Je présume que si vous avez réclamé ma présence ici c'est parce que vous avez compris que personne d'autre à part moi, ne pouvait reprendre la place de la... très regrettée Renata Harshing.
- En effet.

Kholov devinait trop bien pour Petrus, et celui-ci ne put retenir le ton irrité de sa réponse. Il n’avait aucune envie de lui faire des compliments. Longtemps il avait résisté à son chantage, longtemps il avait résisté à ses pressions. Mais face à l’urgence, il n’avait d’autre choix que de le mandater lui. Parce que même s’il était détestable au plus haut point, il ferait du bon travail.

Petrus Sudworth tourna le dos à son… invité du soir. Ou de la matinée. Avant que ses pensées ne se perdent, divaguent une nouvelle fois vers des abysses desquels il n’était pas sûr de pouvoir sortir, il avait besoin de se concentrer sur quelque chose. Sur du mouvement. Sur son propre mouvement. Des pas mesurés, lents, qui lui permettaient de ne pas s’éparpiller.

Comment lui faire comprendre que malgré cette promotion, qu’il espérait d’ailleurs provisoire, lui-même restait le ministre et par conséquent au-dessus de lui ? Comment lui couper les ailes qu’il se sentait déjà pousser ? Petrus pinça les lèvres. Il se caressait la barbe une nouvelle fois, pour penser, réfléchir, et chasser de sa tête cette voix qui ne le quittait plus. Il s’apprêtait à parler. Après tout c’était à lui de diriger cet entretien. Mais Kholov ne semblait pas s’en apercevoir.

- Je savais que vous ne pouviez pas vous passer de moi...

Vivement, Petrus se retourna pour trancher nettement :

- Je vous prierai de bien vouloir cesser vos enfantillages. Sachez que je ne vous confie ce poste qu’à titre provisoire. Renata Harshing s’est effondrée devant les élèves. Demain le monde sorcier aura connaissance de cet événement et je suis forcé de réagir au plus vite.

Cependant, alors qu’il avait voulu être agressif, il n’était parvenu qu’à affirmer cela d’un air las. Comme s’il était profondément abattu. Ce n’était pourtant pas le cas. Il luttait simplement pour y voir clair. Pour comprendre ce qui se passait dans son esprit. Le choc des forces se faisant face dans son esprit le laissait démuni contre les attaques du nouveau directeur. Il se devait de reprendre l’avantage.

- Je souhaite savoir si les promesses dont vous me bercez depuis si longtemps seront tenues. Puis-je vous faire confiance ? Quelles mesures allez-vous imposer ?

- Je vous prierai de bien vouloir cesser vos enfantillages. Sachez que je ne vous confie ce poste qu’à titre provisoire. Renata Harshing s’est effondrée devant les élèves. Demain le monde sorcier aura connaissance de cet événement et je suis forcé de réagir au plus vite.

Kholov était plutôt satisfait. Sudworth l'avait appelé en catastrophe et il était ravi d'apprendre qu'il avait pensé à lui en priorité ; visiblement, toutes les conversations qu'ils avaient pu avoir dans l'est de l'Europe avaient fait leur chemin... Cependant, il tiqua en entendant que ce poste n'était que provisoire : la Direction de l'Académie, il la souhaitait jusqu'à la fin de ses jours et il avait travaillé dur, usé de toutes ses ruses également, pour arriver à son objectif. Il était hors de question que ce jeune Ministre contrecarre ses plans.

Il savait pertinemment qu'être Ministre de la Magie offrait du pouvoir, mais ce n'était pas celui-ci qu'il convoitait. Bien qu'agréable pour l'égo puisque le Ministre était élu par le peuple Magique, il y avait trop de contraintes politiques qui enfermaient ce poste dans un dédale de meetings tous plus inintéressants les uns que les autres. Sergeï voulait travailler à la source du problème, et quoi de mieux que de s'attaquer aux jeunes sorciers qui allaient devenir les puissances de demain ? Il se voulait être le plus grand directeur que Poudlard n'ait jamais connu, celui ayant formé des sorciers tous plus puissants et droits les uns que les autres. Son académie serait celle de la perfection.

- Je souhaite savoir si les promesses dont vous me bercez depuis si longtemps seront tenues. Puis-je vous faire confiance ? Quelles mesures allez-vous imposer ?
- Ma promesse concernant ce que nous savons tous les deux... Elle tiendra aussi longtemps que je serai Directeur de Poudlard. Vous savez que je n'ai qu'une parole monsieur Sudworth.

Il avait les cartes entre les mains. Il le sentait. Cette nuit là, Petrus n'était qu'imprécision. Il devait agir vite et bien et il savait que plus rien ne pouvait l'empêcher de nommer le Russe. Par conséquent, il prenait l'avantage et négociait les termes du contrat. Un poste provisoire ne l'intéressait pas le moindre du monde. En revanche, il comprendrait qu'aux yeux du monde Magique cela soit annoncé comme tel pour commencer mais il voulait s'assurer que ce n'était qu'une supercherie aux yeux des autres. Il serait le nouveau Directeur jusqu'à sa propre mort.

- Puisque nous allons convenir ensemble très prochainement du fait que je serai le Directeur de Poudlard, et ce de manière définitive, il est normal que vous vouliez savoir ce que je compte faire de mon académie. Mes élèves seront l'élite et je demanderai à mon équipe de faire en sorte que rien ne nous échappe. Je ne veux pas qu'ils soient bons... je veux qu'ils soient excellents ! Ils sont le futur et ils doivent être éduqués de manière à être de bons sorciers.

- Ma promesse concernant ce que nous savons tous les deux... Elle tiendra aussi longtemps que je serai Directeur de Poudlard. Vous savez que je n'ai qu'une parole monsieur Sudworth.

Le ministre de la Magie contracta la mâchoire en entendant les paroles du russe. Il ne supportait pas de se sentir ainsi pris en étau. Pourtant il n’avait pas d’autre choix. C’était d’ailleurs pour cette raison que la première personne à qui il avait fait appel était cet homme détestable au plus haut point. Pourtant il était persuadé que Poudlard lui réussirait.

Le problème était que cela risquait de trop lui réussir. Il avait toujours eu des rêves de grandeur et le fait d’être à la tête de du monde magique lui réussissait. Et si ce nouveau directeur lui volait la vedette ? Il était obligé de le nommer lui… Et il n’avait aucun moyen de le faire descendre du piédestal sur lequel il le hissait. Sur lequel il se hissait déjà lui-même.

- Puisque nous allons convenir ensemble très prochainement du fait que je serai le Directeur de Poudlard, et ce de manière définitive, il est normal que vous vouliez savoir ce que je compte faire de mon académie. Mes élèves seront l'élite et je demanderai à mon équipe de faire en sorte que rien ne nous échappe. Je ne veux pas qu'ils soient bons... je veux qu'ils soient excellents ! Ils sont le futur et ils doivent être éduqués de manière à être de bons sorciers.

Petrus ne put retenir un léger grondement sourd au fond de sa gorge. Si son regard avait été franc et convaincu, alors Sergeï aurait sans doute cru qu’on lui braquait une arme sur les tempes. Mais ce n’était pas le cas. Petrus était loin d’être au meilleur de sa forme, possédé qu’il était par ses diverses pensées, et alors qu’il avait l’impression de le fusiller du regard, il ne pouvait offrir qu’un air las, et paraître mou à ce nouvel homme fort.

- Ainsi… Il n’y a bien aucun risque que votre promesse soit rompue durant votre direction ? Auquel cas, vous savez comme moi que je ferai en sorte de détruire l’intégralité de votre carrière…

Une menace bien pauvre en réalité, puisque s’il rompait sa promesse, c’était lui qui serait mis sur la touche. Or, une fois que ceci serait chose faite, rien, à part peut-être les quelques fervents défenseurs de lui-même, ne serait en mesure de barrer le chemin de cet homme… Petrus se trouvait en bien mauvaise posture. Pourtant il ne pouvait que soupirer avant d’ajouter :

- Rentrez chez vous et préparez vos affaires. Dans quelques heures, le bureau de Renata Harshing sera le votre et il vaut mieux que vous y soyez.

- Ainsi… Il n’y a bien aucun risque que votre promesse soit rompue durant votre direction ? Auquel cas, vous savez comme moi que je ferai en sorte de détruire l’intégralité de votre carrière…
- La mienne... La vôtre... Elles sont liées par nos escapades dans l'Est de l'Europe Monsieur le Ministre. Tant que je serai Directeur de Poudlard, je ne dirai rien.

Sergeï n'allait certainement pas être celui qui tiendrait l'autre. C'était un compromis comme un autre : chacun savait qu'il fallait se taire pour ne pas faire plonger l'autre. Mais il semblait que Sudworth avait plus à perdre que Kholov et ce dernier comptait bien en profiter. Après tout il n'était dans le siège de la Direction de Poudlard que depuis quelques secondes alors que Petrus tenait plus que tout à sa place de Ministre.

Néanmoins, les deux hommes semblaient soucieux, chacun avait ses préoccupations. Sergeï pinçait ses lèvres et fronçait les sourcils, il semblait fortement réfléchir à la nouvelle qui venait de lui être annoncée. Lui qui avait perdu espoir de passer Directeur de cette Académie avait été légèrement choqué par cette annonce. Il n'avait posé aucune question sur ce qui était arrivé à Harshing... Etait-ce une mort naturelle ? L'avait-on tuée ? Il chassa vite ces questions de sa tête, se rendant compte qu'il s'en fichait totalement.

- Rentrez chez vous et préparez vos affaires. Dans quelques heures, le bureau de Renata Harshing sera le votre et il vaut mieux que vous y soyez.
- Monsieur Sudworth, je vous remercie pour votre confiance. Vous aurez très vite de mes nouvelles concernant Poudlard, je vous ferai un rapport détaillé de mes revendications et de ma politique.

Kholov rejoignit ses pieds et se pencha légèrement pour saluer son hôte de nuit. Se retournant, il quitta le bureau des idées plein la tête. Il était maintenant près de quatre heures du matin et il n'était aucunement fatigué ; il réfléchissait en effet aux premiers changements qu'il comptait mettre en place lors de son arrivée à Poudlard.

Il était certain qu'une réunion avec l'ensemble du personnel de l'académie allait être nécessaire. Il voulait connaître son équipe d'éducation et les prévenir des changements. Il était hors de question que ses élèves restent sur cette mauvaise pente. Il comptait effacer en quelques semaines à peine tout ce dont Renata Harshing avait oublié de se préoccuper. Egalement, Kholov souhaitait déjà remettre en place un club de duel, il lui était inconcevable que ses élèves ne soient que dans la pure théorie. Pour lui pratique était tout aussi importante et il fallait qu'il discute avec les professeurs pour mettre ce club en place.

Sergeï comptait également sur une attitude irréprochable : le retour des uniformes propres, repassés et correctement revêtus, pas de débauche, un règlement respecté à la lettre... Pas un seul élève dans la forêt interdite sous peine de lourdes sanctions également. Il devait d'ailleurs voir avec le Gardien, les Concierges et le Garde Chasse pour se mettre d'accord sur les châtiments infligés aux étudiants. Sergeï Kholov comptait ne rien laisser passer.

- La mienne... La vôtre... Elles sont liées par nos escapades dans l'Est de l'Europe Monsieur le Ministre. Tant que je serai Directeur de Poudlard, je ne dirai rien.

Petrus aurait préféré qu’il ne remette pas sur le tapis ces souvenirs. A l’époque il pensait être en compagnie d’un homme de confiance. Il n’avait pas compté sur le fait qu’en devenant Ministre de la Magie, cet homme de confiance le trahisse pour lui-même arriver à ses fins. Il se sentait incroyablement faible et démuni face à cet homme à la carrure imposante et à la prestance incroyable. Finalement, il était heureux qu’il ne veuille pas la place de Ministre. Car si Sudworth était plus jeune et plus avenant que son comparse russe, il se laissait berner bien plus facilement.

- Monsieur Sudworth, je vous remercie pour votre confiance. Vous aurez très vite de mes nouvelles concernant Poudlard, je vous ferai un rapport détaillé de mes revendications et de ma politique.

Il ne doutait pas d’avoir de ses nouvelles. Sudworth n’attendit pas de le voir partir. Il s’était déjà retourné, ne souhaitant plus avoir en face de lui ce sourire suffisant et presque condescendant. Il savait qu’il avait l’avantage et il en profitait. Car oui, évidemment, Petrus serait bien obligé de le nommer officiellement directeur de l’Académie de Sorcellerie étant donné ce qui était en jeu.

Lorsque la porte se fut fermée, le Ministre de la Magie se laissa choir lourdement dans son fauteuil. Il était las et doutait de lui-même. De sa capacité à gérer le monde magique. De sa capacité à se gérer lui-même tout simplement. Ses sentiments étaient, comme d’habitude, en pleine confrontation et un duel interne se jouait en lui. Une avalanche de « Et si » envahissait son esprit, recouvrait l’intégralité de sa conscience, de son jugement, et l’empêchait tout simplement de penser.

Et si leur voyage dans les pays de l’Est s’était soldé autrement ? Et s’il n’avait jamais rencontré Renata Harshing ? Et s’il n’était pas devenu ministre ? Et s’il avait pu envisager une autre solution pour le remplacement de Renata ? Et s’il avait simplement inversé les verres, le midi même ? Et si ce n’était pas elle qu’il avait tué ?

Vivement, il secoua la tête et les questions s’échappèrent de son esprit. Il n’avait aucun remord à avoir. Aucune question à se poser. Les événements étaient tels qu’ils étaient et son plan avait été parfait. Propre, efficace, et pas de trace. Sans compter un jeu d’acteur hors du commun. Un sourire fendilla son visage tandis qu’il se relevait et allait remettre un cadre photo bien droit sur le mur. Voilà. Désormais et à l’image de ce tableau, tout serait en ordre et à sa place. Le ministre était parti pour effectuer une nouvelle nuit blanche et il le fallait, étant donné la quantité de papiers qu’il avait à remplir. Il haussa les épaules et se mit à la tâche, son sourire ne le quittant plus.

Ce matin là, le réveil avait été plus que brutal : l'on tambourinait à sa porte avec une force démoniaque. Grognon à point, Sudworth sorti de son lit avec énervement, tant son rêve était délicat et agréable. Sa femme, elle, grommelait sous son coussin et semblait maudire le statut de son mari. Etre Ministre de la Magie n'était pas de tout repos... Lorsqu'il ouvrit la porte, l'oeil droit mis-clos tant l'agression du soleil était douloureuse, il se trouva nez à nez avec son conseiller, Stannis Kertein. Ce dernier agitait les bras avec bien trop de rapidité vu l'heure matinal qu'il était. Il parlait vite et se tapait parfois le front avec la paume de sa main droite. Mais tout ce que le Ministre comprit était le mot attaque. Et cela ne présageait absolument rien de bon. Il claque la porte avec vigueur et ressorti de sa chambre deux minutes plus tard, habillé de son traditionnel costume de crise.

Il fila droit vers son bureau et alors qu'il traversait le Ministère, nombreux étaient les personnes qui lui posait des questions ou qui lui affirmait mille et une chose. Les informations passait d'une oreille à une autre, sans qu'aucune information ne reste dans son cerveau. Il voulait quelque chose de concret, des certitudes... Pas de vulgaires rumeurs lancées par la vieille dame de la 44ème rue. Lorsqu'il arriva dans ses quartiers, il posa ses deux mains contre la table ronde, prêt à écouter le debrief et à agir en conséquence. On lui avait donné une mission, il fallait qu'il l'exécute.

- Bien, d'après nos informations il y a eu une attaque cette nuit près de la Gare de Londres. Nous avons déjà reçu le rapport de l'Auror Scott qui nous affirme que l'endroit est brûlé à fort niveau et que la reconstruction sera longue surtout que nous sommes sur un territoire en parti moldu. Il faudra que les oubliators explique ce geste par une fuite quelconque de gaz ou quelque chose... Puisqu'il n' y a pas de doute, ce sont des sorciers qui ont fait ce carnage. D'après lui ce sont des mages noirs... probablement des Mangemorts même.
- Avons nous vu apparaître la marque des Ténèbres ?
- Non Monsieur le Ministre.
- Est-il sûr qu'il s'agit des Mangemorts ? - dit-il avec un ton sec, il voulait être certain des informations qu'on lui communiquait - peut-il l'affirmer ?
- Je... Je ne sais pas Monsieur - Kertein commençait à balbutier et à fouiller dans ses dossiers afin de retomber sur le rapport complet de l'Auror en question - il a juste marqué que c'était peut-être des Mangemorts.
- Est-ce trop demander que d'avoir des informations précises au lieu de stupides suppositions !?

Il avait taper son poing sur la table, énervé. C'était du moins ce qu'il fallait faire pour être juste et amener délicatement son secret projet. Il regarda son conseiller de ses yeux noirs, montrant à quel point la situation était critique et qu'en tant de crise, tout sentiment d'agacement était démultiplié. Il rejetait la faute des autres sur ce pauvre Stannis, qui n'était là que pour faire un simple débriefing sur la situation. Petrus s'en amusait intérieurement, prêt à tout pour arriver à ses fins. Il devenait un homme de théâtre plutôt bon.

- Qu'est-ce que nous avons d'autres ? Continuez !
- A Pré-au-Lard, le salon de thé de Madame Pieddodu a été attaqué, même sort : complètement brûlé. Nous avons deux Aurors sur le coup qui ont été prévenu par des sorciers sur place. Nous attendons leur rapport...
- Très bien, je veux les noms de toutes les personnes sur place ainsi que leur témoignage, on ne sait jamais ce que ça peut donner. Y'a t-il eu autre chose ?
- Nous n'avons pas encore vérifié mais nous avons reçu deux autres plaintes : l'une concernant le cimetière de Godric's Hollow et l'autre à la Boutique d'Accessoire de Magie Noire.
- Comment ça vous n'avez pas vérifié ?
- Les Aurors sont débordés... Je sais qu'il est prévu que deux d'entre eux se déploient sur les lieux très prochainement ?
- TRES PROCHAINEMENT ? Je veux une équipe sur place dans les prochaines minutes ! Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? Et je veux les rapports de tout le monde sur mon bureau pour hier !
- Oui Monsieur le Ministre...
- Et je veux la preuve irréfutable qu'il s'agisse de l'oeuvre des Mangemorts... Ces attaques me semblent étranges. Ils sont les premiers à revendiquer de tels actes avec leur marque des ténèbres et des morts à chaque coin de rue. Pourquoi ce n'est pas le cas ici ?
- Je ne sais pas Monsieur, je... je vais faire passer le message.

Il fit un geste à son conseiller pour qu'il prenne la porte afin de le laisser seul dans son bureau. Ces attaques allaient une nouvelle fois ébranler la sécurité magique et la force du Ministère. Il allait falloir plusieurs jours voir plusieurs mois pour rebâtir ce qui avait été détruit. Et les finances allaient en pâtir pour rembourser les pauvres malheureux victime de cet attentat. Quoi qu'il en soit, les prochains jours risquaient d'être bien mouvementés !

Malgré l'heure tardive, Petrus était encore debout. Il ne trouvait pas le sommeil depuis quelques jours. Renata hantait ses rêves, l'accusant de n'avoir rien fait pour elle. Durant ses moments, Petrus avait des remords et puis ils disparaissaient au réveil comme si la mort de l'ancienne directrice de Poudlard était sans importance. Poussant un soupir, le ministre de la magie repoussa la paperasse se trouvant sur son bureau et fit pivoter son fauteuil vers la fenêtre. Il était fatigué, il ne voulait qu'une chose prendre des vacances, malheureusement ce n'était pas possible. Il ne savait pas où il en était, il prenait des décisions sans comprendre pourquoi. En temps normal il ne l'aurait pas fait. Quelque chose clochait chez lui, il ne savait pas quoi, mais il luttait de plus en plus.

Passant une main sur son visage, Petrus ferma les yeux. Quelques minutes plus tard, il dormait. Son répit fut de courte durée, un patronus mal formé le tira de son repos. Cela lui donna un coup de fouet, parfaitement réveillé, il écouta le message qui venait d'Alexander Scott, un Auror. Un Mangemort avait été capturé et alors qu'il devrait en être heureux, une vague de colère s'empara de lui. Petrus lutta alors comme il n'avait jamais lutté. S'accrochant à son bureau de toutes ses forces, il grimaça pour faire passer la colère. Ils avaient un Mangemort. Un Mangemort ! Il ne devait pas noyer le poisson, il devait se servir de cette nouvelle pour montrer au monde magique que le Ministère de la Magie était toujours utile.

Quelque chose d'inédit arriva, pour la première fois depuis des mois, Petrus l'emporta. La sensation désagréable venait de disparaître, il ne ressentait plus de colère, il n'avait plus envie de faire quelque chose contre cette nouvelle. Transpirant, haletant, le ministre de la magie se redressa. Il savait qu'il n'était pas encore complet, cependant c'était sa première victoire contre lui-même. Souriant, fier de lui, Petrus tira sa baguette de sa poche afin de répondre à son Auror sous la forme d'un Patronus.

Monsieur Scott, je suis heureux d'apprendre cette nouvelle. J'espère que monsieur Austin se remettra de ses blessures, j'irais le voir prochainement. J'arrive de ce pas pour que l’interrogatoire puisse commencer. Bon travail.

Envoyant le sortilège, Petrus rangea sa baguette, vérifia qu'il était présentable avant de quitter d'un pas rapide son bureau.

C'était une belle journée, le week-end approchait, comme les prochaines vacances. Les moldus se pressaient néanmoins dans les rues, comme à leur habitude. Ils ne savaient pas prendre le temps de regarder, sinon cela ferait bien longtemps qu'ils auraient découvert le monde magique. Passant devant une grande baie vitrée légèrement teinté , le sorcier s'arrêta pour observer son reflet durant quelques secondes avant de reprendre la route. Une sensation de gêne l'envahissait depuis le matin, mais il connaissait amplement la cause et il savait que d'ici quelques heures, tout ceci ne serait que de l'histoire ancienne. Entrant dans une cabine téléphone, il composa alors le numéro 6-2-4-4-2. Une voix neutre résonna alors pour lui demander son identité et l'objet de sa visite. Aaron Jiménez, je viens voir le Ministre de la Magie. La cabine s'enfonça alors dans le sol tandis que la voix l'invitait à se rendre au bureau de sécurité. Un léger sourire traversa alors son visage tandis qu'il rejoignait le ministère de la magie.

Tirant une montre à gousset de son veston, il regarda l'heure. Si tout se déroulait comme prévu, il pourrait dans quelques minutes à peine rejoindre Petrus sans encombre. Comme à son habitude, les lieux étaient bondés. Des centaines de sorciers s'affairaient dans l'atrium. Finalement, ils étaient comme les moldus, courant d'un côté à l'autre, inconscient de ce qui était en train de se jouer. Les minutes passèrent alors, 15 heures sonnèrent, puis 15 heures 10. Installé sur un banc, faisant mine de lire le dernier numéro de la Gazette qu'il avait récupéré dessus, le sorcier regardait régulièrement l'heure. Il allait finir par passer pour suspect s'il restait ainsi trop longtemps. Le soulagement le traversa alors en voyant un patronus apparaître au milieu de l'atrium. POUDLARD EST ATTAQUÉ ! AIDEZ NOUS ! Le temps se figea dans le Ministère jusqu'à ce que le chaos n'éclate. Une alarme se déclenchea alors, l'état d'urgence était sonné. De nombreux employés avaient des membres de leur famille au château, ils allaient courir en tout sens, cédant à la panique. Fermant le journal avec soin, Aaron se leva et passa devant le poste de sécurité. Personne ne faisait attention à lui, comme prévu. Nul doute que des Aurors seraient envoyés en renfort pour aider leurs collègues déjà présents. Tandis qu'il se frayait un chemin vers les ascenseurs une voix criarde se fit entendre au milieu des cris de la foule. Le sorcier n'y porta pas attention jusqu'à ce qu'il comprenne que c'était lui qu'on appelait. Refermant ses doigts sur sa baguette, il se retourna alors, prêt à engager le combat. Cela ne devait pas se passer maintenant !

Il reconnut alors Vivian Strugatsky qui venait dans sa direction, plume papote et parchemin la suivant à la trace. Il ne manquait plus qu'elle ! Elle risquait de tout gâcher s'il ne s'en débarrassait pas rapidement. Se composant un visage froid, il attendit qu'elle le rejoigne et à peine fut-elle à portée de voix, qu'elle débita de nombreuses questions.

- Que faites vous au Ministère de la Magie ? Ne deviez-vous pas être retourné au Brésil comme monsieur Kholov l'avait annoncé ? Etes-vous au courant de cette attaque ?
- Je ne répondrais à aucune de vos questions, maintenant dégagez, j'ai rendez-vous avec le Ministre de la Magie.

La déclaration d'Aaron sembla faire l'effet d'une douche froide à Vivian qui se figea, bouche ouverte sans rien ajouter de plus. Satisfait, il s'engagea alors dans le premier ascenseur. Se retournant, il croisa le regard de la sorcière qui s'était remise et il n'aimait pas ce qu'il pouvait lire dedans. De la suspicion. Ce n'était pas bon signe, il allait devoir faire vite. Écrasant le bouton, il laissa les portes se fermer et ferma les yeux. Il était temps pour lui de se vider l'esprit. Il n'aurait sûrement qu'une chance, il ne pouvait pas se permettre d'échouer. Une lueur déterminée brillait dans son regard tandis que les portes s'ouvrirent. À cet étage aussi, tout le monde courait en tout sens, tout le monde sauf lui. À grandes enjambées, il entra dans le bureau du Ministre de la Magie et verrouilla la porte derrière lui.

En train de fermer sa cape, Petrus s'arrêta en plein mouvement en voyant son vieil ami devant lui.

- Aaron ? Qu'est ce qui tu fais ici ? Tu tombes très mal, l'école est attaquée, il faut que j'y aille avant que ma garde rapprochée ne m'enferme à double tour.
- Cela ne sera pas nécessaire ...

Fronçant les sourcils, Petrus baissa alors les bras en affichant une mine d'incompréhension.

- Comm... ?
- PETRIFICUS TOTALUS !

Le sortilège projeta le ministre de la magie à travers la pièce et il s'écrasa lourdement contre le mur avant de tomber au sol immobile. Souriant de toutes ses dents Aaron, s'approcha de son "ami". Seuls les yeux de Petrus bougeaient en tout sens. Il était comme un insecte pris au piège dans une toile et il allait se faire dévorer.

- Si tu savais depuis quand j'attendais ce moment. Misérable avorton.

Pointant sa baguette sur le sorcier, il lui adressa un dernier regard avant de prononcer le sortilège de mort.

- AVADA...