Au Bar

Le sortilège du jeune homme était magnifique, Archibald n'était pas un fan de la glace, il avait toujours adoré le feu. Mais la scène qu'il avait sous les yeux était sublime, il regardait la sculpture se créer avec admiration et attention. Adonis avait créé de la belle magie, de la magie telle qu'Archibald aimait, elle ne servait à rien d'autre que de décorer ou être beau à voir. Ce sentiment pouvait sûrement se voir sur le visage d'Archibald. Il était sûr que le jeune homme pouvait sûrement enseigner de belles choses aux élèves.

- Je trouve ceci absolument magnifique, et tu sais gérer la métamorphose. Je ne vois pas pourquoi je ne te recommanderais pas.

Archibald regarda la scène et soupira. Il était ravi de voir qu'il restait des gens qui aimait la belle magie. Il voulut ajouter quelque chose à cette création mais il décida que la création d'Adonis était déjà très bien. Sans aucun ajout. Il sourit à Adonis.

À Archibald Janaster,

Archibald était définitivement un homme très souriant. Adonis essayait de l’imaginer devant des élèves. Il devait être un parfait pédagogue, cela allait sans dire. Bien qu’il finisse son contrat sous peu, cet homme appréciait réellement la Le jeune homme sourit à son tour. Il laissa les deux patineurs miniatures glisser sur la glace encore quelques instants et alors qu’ils s’enlaçaient dans une ultime pirouette, Adonis agita sa baguette et toute la glace sculptée disparut.

- Je n’ai jamais enseigné à plus d’une dizaine de personnes, dit-il, des camarades qui plus est, il y a des années… Pouvez-vous me donner des conseils qui pourraient me servir si ma candidature est retenue ?

Cette idée d’enseigner lui plaisait de plus en plus. Il devrait quand même lire quelques bouquins et se préparer si jamais il devait passer un entretien et ça serait sûrement le cas. Mais s’il était retenu, il saurait être pédagogue avec des élèves, il n’en doutait pas. De manière générale, Adonis ne doutait jamais et surtout pas de lui. Ce n’était pas du narcissisme, il connaissait simplement ses qualités et ses compétences. Évidemment, il connaissait également ses défauts, parmi lesquels ne faisait, bien sur, pas partie le narcissisme.

- Ah oui, je voulais vous demander également… Quel était le thème de vos derniers cours ? Ça m’intéresserait beaucoup de savoir si le programme a évolué depuis ma sortie de Poudlard.

Le jeune homme semblait très intéressé par le poste et par conséquent, il commença à poser des questions sur le poste. Archibald ne fut pas surpris et fût même ravi d'entendre ses questions. La première était relativement logique, quels conseils un novice pouvait prendre d'un professionnel. Mais Archibald lui-même ne se considérait pas comme un professeur d'exception, il faisait ce qui lui semblait juste. Il réfléchis à sa façon d'enseigner et aux conseils qu'il pourrait donner à Adonis.

- Eh bien, je dirais qu'il faut que tu sois toi-même, d'un point de vue personnel, j'aime avoir une relation d'égal à égal avec les élèves, ils respectent la barrière entre professeur et élèves mais il n'y a pas de relation de supériorité. Ce n'est pas parce que je suis le professeur que je suis meilleur qu'eux en tant que personne et même si c'est moi qui leur enseigne des choses, rien ne dit qu'ils ne peuvent pas m'enseigner des choses également. Il ne faut jamais sous-estimer un ou une élève. Si une ou un élève à des problèmes avec la métamorphose, je vais essayer de lui en parler ou lui demander si cela va. Je peux comprendre qu'on ne peut pas être bon partout et je leur demanderai s'iels aiment la matière ou non, et s'iels ont une préférence pour une autre matière. Information que je prends en compte après lors des cours pour les aiguiller et les jugez après. Il faut faire la différence entre un élève qui réussit sans efforts et un élève qui ne réussit pas mais qui essaie. J'aurais tendance à favoriser la persévérance à la facilité. Si un élève arrive facilement un sortilège, je lui demanderais sûrement d'essayer d'aller plus loin pour améliorer sa maitrise du sort tout en valorisant son travail, si au contraire, un élève peine à réussir un sort, je vais l'aiguiller et je complimenterai les étapes franchie. Ainsi chaque élève se sent challengé, et soutenu. Il ne faut pas les préparer à un examen quelconque, si tu veux mon avis, les examens ne servent à rien. Car dans la vraie vie, il faut de l'adaptation, de la persévérance, de la confiance en soi et je ne parle pas uniquement de métamorphose, je les prépare aux épreuves qu'iels peuvent avoir à traverser par la suite.

Espérant que la réponse convenait au jeune homme il écouta la question suivant et enchaîna avec sa réponse.

- Dans les principaux cours que j'ai eu, je nommerai le cours spécial de Noël où j'avais fait des ateliers différents en fonction des niveaux avec des sorts comme Réparo, Colovaria, Réducto, Plasticinum, Mutacio ou même Glacio et le dernier cours que je pourrais utiliser comme exemple serait le cours de Pâques où les deux sorts étudiés étaient Lapifors et X turn vitae. J'essaie de rendre les cours ludique pour Noël chacune et chacun choisissait le sort de son choix et pour le cours de Pâques mon exercice pratique était basé sur une course contre la montre en labyrinthe. J'espère que mes réponses te conviennent, as tu d'autres questions?

La cave de la maison du serpent était vide… Chose impensable, il lui fallait y remédier. Sans plus attendre, il se rendit à une adresse qu’il connaissait et qui par chance se trouvait non loin, les Trois Balais. Vêtu d’un long manteau noir qui tombait jusqu’à ses genoux et en dessous d'un costume trois pièces d'un bleu royal, il poussa la porte et pénétra dans ce qu’il considérait comme le pub incontournable du coin.

S’approchant du bar il regarda rapidement la salle pour voir s’il ne connaissait pas quelqu’un. Chou blanc, aucun des visages présents ne lui rappelait quelque chose. Peu importait, il était là pour autre chose. Il y avait du monde et beaucoup d'émotions emplissaient la pièce. Henry pouvait les ressentir en partie, sans pour autant savoir exactement à qui elles appartenaient. Sa maîtrise de la légilimancie avait quand même ses failles. Il aurait très bien pu sonder l'esprit des deux hommes déjà au bar mais il n'en était pas question. Et puis bon, cela aurait demandé de la concentration et là, il avait envie d'autre chose.

Il s’assit alors au comptoir fait d’un bois massif ayant probablement plus d’un siècle, fit un signe de la main et attendit que quelqu’un s’occupe de sa commande. Il allait prendre un petit verre de whisky et une vingtaine de bouteilles ainsi que du vin. Beaucoup de vin. Comme ça il n’aurait pas à se déplacer avant un moment. Tout dépendrait de sa consommation et de sa soif durant les prochains jours.

SERVICE
Henry Lloyd

Les cuisines ployaient sous la vaisselle du dernier service, mais l'Elias n'avait pas encore eu l'occasion de s'atteler à la tache. Le pub était loin de s'être vidé de ses occupants, et il s'activait à ravir la clientèle d'un service impeccable, tant au bar qu'en terrasse. Le mois de juin avait apporté son lot de sorciers et sorcières au sein de la bâtisse, tant pour s'approvisionner en rafraichissements que pour s'octroyer les derniers potins du coin. Il y avait beaucoup de jeunes qui profitaient de leurs dernières semaines dans les environs pour venir errer dans les rues de Pré-Au-Lard. Les villageois sortaient aussi plus facilement en ces heures d'ensoleillement, et il y avait bien entendu les quelques têtes étrangères, les visiteurs ponctuels. Pour certains mêmes des vacanciers un brin en avance. Elias gérait tout ce joyeux petit monde dès lors qu'il les voyait passer les frontières des Trois-Balais, les plaçant de ci de là, s'enquérant de leur bien-être, de leurs envies, de les servir.

Un rapide passage en terrasse pour déposer une carafe d'un jus bien frais, une bifurcation en mezzanine pour récupérer les verres vidées par des lèvres gourmandes, puis le sorcier s'en revint derrière son comptoir pour constater l'arrivée d'un nouveau client. Un homme brun d'apparence bien anglaise. Son teint était particulièrement blafard, et des cernes immanquables soulignaient une paire d'yeux presque gris. Bonjour monsieur ! Un instant et je suis à vous il déposa sa petite vaisselle dans l'évier prévu à cet effet, rejeta son chiffon par-dessus son épaule et vint se planter devant le type un menu entre les mains, qu'il fit claquer contre le comptoir. Et voilà ! La carte du pub, et un gentleman pour vous servir. Un demi-sourire et une main fermée qui s'installe sur le bois pour patienter.

A peine assit au comptoir qu’une sorte de tourbillon venait de passer non loin. Un serveur, qui connaissait bien la maison vu la rapidité d’exécution de ses gestes, lui demanda un instant et qu’il serait disponible pour prendre la commande. Ni une ni deux, le menu claqua contre le bois du comptoir et le serveur demanda à Henry sa commande.

« Alors, je vais vous prendre un verre de whisky maintenant, 20 bouteilles à emporter et 20 bouteilles de votre meilleur vin s’il vous plaît. Mon elfe est dehors, il peut vous aider si besoin.»

Grognon, l’elfe de maison, attendait devant le pub pour récupérer la commande et la ramener directement à la maison parce qu’Henry était incapable de transplanner. A chaque essai qu’il avait pu faire, il avait du supporter une terrible migraine pendant les 5 jours qui suivaient. Depuis il avait arrêté d’essayer et demandait donc à Grognon de le faire pour lui.

Il attendit de connaître le montant de la commande avant de sortir sa monnaie. On ne sait jamais, bien que le lieu ne soit pas mal fréquenté, nous ne sommes jamais à l’abris d’un larcin.

SERVICE
Henry Lloyd

On ne peut pas dire que y a de la circonvolution dans l'air. Non. L'homme en vient au faits, la langue directe, l'oeil déterminé. L'Elias s'exécute rapidement, étreignant de la courbure d'une main agile la bouteille de pur-feu qu'il vient verser dans le fond d'un verre large, quémandant d'un vague haussement de sourcil si le breuvage doit s'accompagner de glaçons ? avant d'étirer le bras vers un placard en contrebas pour sortir une à une plusieurs bouteilles de grands crus. Alors alors alors... Non parce qu'on ne venait pas se planter devant un comptoir de pub pour quémander votre meilleur vin s'il vous plait, non monsieur ! C'est que ça dépendait du buveur, de l'accompagnement, de l'environnement... c'était tout un bazar !

D'une rotation spectaculaire, il fait virer les contenants et pointe les étiquettes d'un index inquisiteur. Voyez, on a beaucoup de vin français. C'est qu'ils font le meilleur vin, évidemment. Celui-ci vient du sud, il est fruité, légèrement sucré. Mon préféré. Et lui là, c'est un alsacien. Un peu moins coloré, mais non moins savoureux. Je dirais qu'il est un peu aigre, mais ça fait un super combo avec une viande rouge bien cuisinée décalage vers la troisième, moins haute, de forme originale ce millésime là est produit dans le centre du pays, il a une robe impeccable, et il est touuuuut doux récolter la dernière entre ses mains pour la présenter fièrement au client et enfiiiin, mon favori ! Celui-ci c'est une rencontre entre deux vignobles de la haute, et il a une saveur épicé bien à lui... un extra. Surprenant à souhait. L'Elias redresse l'hybride sur le bois et l'aligne aux autres. Les goûts diffèrent, le prix reste le même. Vous voulez déguster ou votre choix est déjà arrêté ? Il était prêt à sortir les ballons les plus sophistiqués pour une commande pareille, clairement.

1 Verre de whisky pur-feu - - - - - - - - - - 15 mornilles

« Pardonnez-moi, avec glaçons oui s’il vous plaît. »

En effet, il n’avait pas précisé. Il faisait chaud, c’est l’occasion de se rafraîchir doucement, surtout que celui qui était servi ici était divin. Pas le meilleur, difficile de rivaliser avec celui qu’il avait dégusté lors de son séjour en Ecosse mais loin devant ceux que l’on pouvait trouver en Angleterre. C’était quelque chose qui l’avait toujours fasciné, comment les Anglais pouvaient-ils avoir aussi peu de goût culinairement parlant et pour les alcools… Grande question.

Finalement le serveur proposa à Henry divers type de vins, français puisque bien meilleurs, dont il expliqua très bien les différences.

« Mettez moi 5 bouteilles de l’alsacien, je vous fais confiance, il ira pour les repas, 5 du fruité pour l’apéro et enfin j’aimerai bien goûter votre favori à note épicée, pour me faire une idée, si cela ne vous dérange pas. Et pendant qu’on y est, je goûterais bien le millésime. »

Quitte à se laisser porter par cette découverte autant l’essayer de suite, pour voir s’il en valait autant la peine. Et puis le serveur avait l’air d’être sûr de lui en le qualifiant d’extra. S’asseyant un peu mieux sur son tabouret, il attendit sagement la dégustation.

SERVICE
Henry Lloyd

Un imposant glaçon trouve sa place dans le fond du contenant, fait subtilement remonter le whisky d'un ou deux millimètres, mais le verre est immédiatement éloigné pour laisser place à un nouveau, sur son majestueux pied, gonflé comme un ballon. Allons-y donc pour la dégustation. Attention au frémissement des papilles, c'est un goût qui marque l'esprit ! En faire des caisses, c'était bien là sa spécialité. Il procède à l'ouverture du millésime dans les règles de l'art, et une main sur le corps, le verse tranquillement au client, l'oeil vissé sur la coulée rouge, le bras impeccablement immobile. Au tiers du ballon, il fait tourner la bouteille pour éviter le débordement d'une goutte fébrile et vient la replacer sur le comptoir avec délicatesse.

Il réitère l'opération avec un second verre, débouchant cette fois l'autre bouteille et emplissant un fond fruité, plus voluptueux. Les deux entamées viennent retrouver l'abri des placards, puis il se saisit des deux autres et adresse un sourire amène au goûteur. Pendant que vous faites votre dégustation je vais préparer une caisse en réserve avec la première partie de votre commande. Il guette subrepticement la salle - étrangement calme depuis l'arrivée du pâlichon bonhomme à l'intérieur du pub - puis disparait en réserve pour transvaser ses crus d'une caisse à une autre. Il se retrouve bientôt avec un assortiment de cinq de l'un, et cinq de l'autre, qu'il place à la porte avant de rejoindre son client.

Alors alors, qu'en dites vous ? Fabuleux n'est-ce pas ? Ses lèvres sont étirées d'une oreille sur l'autre. Il s'éloigne un instant pour débarrasser les verres abandonnés à l'autre bout du comptoir. Le duo qui s'y tenait lui avait laissé un pourboire généreux, qu'il empocha joyeusement avant d'essuyer le bois d'un rapide coup de chiffon. Son pas le ramène auprès de l'homme. Qu'est-ce qu'on fait je vous mets cinq bouteilles de chaque ?

2 Verres de vin (offerts par la maison) - - - 1 Gallion et 3 mornilles
10 bouteilles de vins - - - - - - - - - - - - 10 Gallions

Le verre de whisky venait de recevoir son glaçon mais ne fit pas long feu, il fut rapidement remplacé par un ballon, qui est un verre de vin très large utilisé pour aider le breuvage à libérer ses arômes. Le serveur remplit deux ballons, un contenant le millésime et le deuxième contenant celui que le serveur semblait apprécier plus que les autres.

Attrapant le millésime Henry approcha le verre près de son nez. Il était important de d’abord sentir un vin avant de le goûter. L’odeur était très agréable, douce, comme s’il y avait une note de miel. En bouche, la douceur était décuplée, on pourrait boire de ce breuvage et finir ivre sans s’en rendre compte. Il était bon. Très bon même.

Pour le deuxième, l’épice dont parlait le serveur était présente à l’odeur, comme un soupçon de poivre. Son goût quant à lui était proche du pain d’épice sans vraiment l’être. C’était très particulier et Henry n’avait pas le souvenir d’en avoir déjà bu un comme ça.

Finalement le serveur revint en lui demandant ce qu’il voulait. Dur choix.

« On va partir sur 10 du millésime, bien que très bon, celui à la note épicée ne conviendra pas forcément à mes convives. Mais une chose est sûre, je reviendrais vous en prendre parce qu’il ne laisse pas indifférent ! »

Finissant le verre de vin et rapprochant celui de whisky il continua :

« Bien, donc 20 bouteilles de whisky, 20 de vin, combien vous dois-je ? »

En sortant sa bourse de l’intérieur de sa veste il la posa sur le comptoir, prêt à sortir le compte.

SERVICE
Henry Lloyd

Il le voit bien à la tête du type que le vin l'a conquit. Genre ça l'a fait voyager, d'un pays à un autre comme ça, d'une goutte qui roule sur la langue et qui se trémousse contre le palais. L'hésitation se dessine dans le fond de la rétine, et finalement l'émancipation, l'indépendance, le choix. Le millésime et ses saveurs miellées. Trèèès bon choix ! Je vous en mets dix de côté et je vous garde celle-ci il plaqua la paume sur sa grande favorite bien au frais pour le jour où vous reparaissez dans le coin ! Ce qui au vu des réserves qu'il faisait risquait de ne pas être demain.

Il réserva les deux entamées dans ses placards et ressurgit à hauteur du client aussitôt. Vingt bouteilles de whisky. L'information mit un temps fou à pénétrer le cerveau. Il avait presque oublié que Monsieur n'avait pas commandé que du vin. Non il était clairement venu remplir les caisses des Trois-Balais pour le mois. Alooooooors un calcul mental rapide avant de fixer le regard gris et d'annoncer joyeusement que la facture s'élevait à cinquante Gallions tout rond ! Et de se perdre un instant dans les affres du comptoir avant de sortir un Elicoptère flambant neuf. Les dix bouteilles de millésime vous sont offertes, ainsi que ceci ! Il tritura les ailettes de l'engin avant de le poser entre eux et de s'éloigner vers la réserve. C'est un de nos derniers goodies, ça se manipule avec la baguette. Ça amuse beaucoup les gamins, si vous en avez...

La porte ouverte lui permettait de parler tout en s'agitant, déplaçant les caisses jusqu'à trouver celles qu'il recherchait. Du whisky, du millésime, et l'assortiment préparé plus tôt. Tout était fin prêt. D'une impulsion de la main, il prononça un distinct Wingardium Leviosa et fit léviter les liquides jusque l'entrée du bar. Et voilà ! Tout est fin prêt pour votre elfe ! Il capta un bras levé dans le fond de la salle qui réclamait son attention et signifia silencieusement à la tablée d'attendre un peu avant de rejoindre le brun d'un bon pas. Il remarqua que le glaçon, dans le verre de whisky, n'avait pas tout à fait fondu.

10 bouteilles de vin (offertes par la maison) - - - - 10 Gallions
20 bouteilles de whisky pur-feu - - - - - - 40 Gallions
1 Elicoptère (offert par la maison) - - - - - - - - - 2 Gallions

À Archibald Janaster,

La vision d’Archibald était réellement surprenante. Adonis se souvenait de chaque enseignant qu’il avait eu et aucun ne ressemblait à l’homme qui était en face de lui. Bien sûr, durant toute sa scolarité, le jeune homme avait eu des enseignants meilleurs que d’autres, des sévères, des laxistes, quelques abrutis finis aussi mais Archibald ne rentrait dans aucune de ces catégories. Sa philosophie était plus qu’intéressante. Archibald était humble, il ne ressentait aucune supériorité par rapport à ses élèves. Enseigner semblait être pour lui de l’ordre du partage, de l’altruisme. Archibald ne leur apprenait pas que des sortilèges, il les aidait à grandir de bien d’autres façons.

Son point de vue sur les examens était également bien différent de tout ce qu’avait pu entendre Adonis. Les examens ne servent à rien. Adonis partageaient également cette vision. Bien sûr, réussir ses examens validaient un niveau de connaissance à un moment donné mais c’était bien là leur seule utilité pour Adonis. Ils ne garantissaient en rien une réussite professionnelle ou des bonnes prises de décisions. Seule l’adaptation et la capacité de rebondir face à un problème comptaient réellement pour le jeune homme. Et c’est principalement grâce à cela qu’Adonis avait toujours excellé à Poudlard et dans la suite de sa vie professionnelle et personnelle. Apprendre bêtement ne servait à rien. Il valait mieux savoir réellement réfléchir pour réussir.

- Eh bien, s’exclama le garçon, je vous avoue que je ne m’attendais pas à ce genre de réponse, c’est peu commun. Vous avez vraiment l’air très proche de vos élèves et c’est particulièrement remarquable. Je vous avoue qu’étudiant j’aurais aimé avoir des enseignants tels que vous. Votre philosophie est des plus appréciables.

En plus de sa vision particulière de l’enseignement, Archibald semblait également soigner ses cours. Les thèmes étaient variés, adaptés aux niveaux des élèves, ludiques au possible. Adonis était vraiment agréablement surpris. Archibald aimait enseigner, cela se voyait. Pourquoi avait-il choisi d’arrêter alors ? Adonis ne préféra pas demander, cela ne le concernait pas. Cependant il ne put s’empêcher de glisser quelques mots à ce sujet.

- Une chose est sûre, dit-il, quelque soit votre raison de quitter votre poste à Poudlard, je suis certain que vous manquerez à vos élèves et j’espère que la personne qui vous remplacera, sera aussi compétente que vous. L’école y perdrait trop dans le cas contraire.

Il marqua quelques secondes de silence et reprit finalement :

- J’ai une dernière question si vous le permettez, Archibald. Maintenant que vous n’enseignez plus, que comptez-vous faire de votre temps ?

Archibald était touché par les mots d'Adonis, il pensait avoir la sympathie des élèves mais peu le lui avait dit et quand quelqu'un de l'extérieur le lui dit, il ne put s'empêcher de sourire. Le jeune homme évoqua brièvement les raisons de son départs mais Archibald préféra les passer sous silence. Il avait beaucoup d'attachements pour ses élèves et il savait qu'ils le contacteraient s'ils en avaient besoin. Il allait se couper du monde magique, il avait pris sa décision mais cela ne voulait pas dire qu'il se coupait des gens qu'il connaissait. Il regarda la table, à l'endroit où se trouvait, quelques minutes plus tôt, la sculpture de glace et sourit.

Il regarda Adonis pendant que celui-ci lui posa une question qu'il avait pas mal entendu ses derniers temps, "Qu'allait-il faire?". Archibald n'en avait pas la moindre idée, il était dans l'inconnu, il en était sûr et certain, mais il avait réuni assez d'argent pour vivre à l'abri pendant un petit moment avant de vraiment devoir trouver un travail. Il espérait trouver un travail moldu au départ pour continuer son exil du monde magique mais cette idée pouvant amener des questions, il préféra ne pas trop en réveler.

- Oh, bah avant tout, je te remercie pour ces gentils mots, ça me touche beaucoup. Ensuite, pour tout te dire, je ne sais pas vraiment ce que je vais faire, sûrement prendre des vacances et voir ce qu'il va m'arriver. Rien n'est pressé, je verrais bien, j'ai trouvé un endroit tranquille dans un quartier moldu de la capitale.

Il termina sa phrase par un sourire en regrdant Adonis.

À Archibald Janaster,

Fuir le monde sorcier ? Vivre parmi les moldus ? Que s’était-il passé pour une telle envie d’exil ? Le monde magique était tellement exceptionnel, empli de mystères. Quelles pouvaient être les motivations d’Archibald pour faire un trait dessus ? Adonis ne pouvait s’imaginer dans un monde coupé de magie. Après tout, il avait tellement d’ambitions, encore tellement de choses à accomplir ! Bien qu’un poste d’enseignant lui plairait énormément, il ne devait pas oublier son but premier de rejoindre le Ministère. Il se rendrait à Poudlard pour sûr, un jour ou l’autre, muni de la lettre de recommandation d’Archibald et tenterait sa chance mais était-ce le bon moment ? Après le discours d’Archibald sur sa vision de l’enseignement, pouvait-il prétendre à devenir un aussi bon professeur que lui ? N’était-il pas trop jeune ? Adonis n’en savait rien. Il serra le bout de papier dans ses mains et le rangea dans son sac. Une autre opportunité lui avait tendu les bras quelques jours auparavant et il ne comptait pas la laisser passer.

- Eh bien Archibal, dit-il, j’espère de tout cœur que vous pourrez vous reposer dans votre nouveau quartier, loin de la magie si c’est ce que vous souhaitez.

Adonis jeta un regard par la fenêtre, les rayons du soleil viraient à l’orangé. Il était temps. Il saisit son cocktail et le finit d’un trait. La langue encore crépitante d’ailes de fée, il reprit :

- Pour ma part, je vais devoir vous laisser, vous m’en voyez désolé. J’aurais aimé continué à parler avec vous mais le soleil se couche. Il est temps que je rentre. Demain est un jour important pour moi. J’ai rendez-vous avec le Chef des Aurors, il faut que je me prépare. Mais j’ai quelque chose pour vous, attendez un instant…

Comme l’avait fait précédemment Archibald, le garçon plongea ses mains dans son sac, saisit un morceau de papier vierge et prit sa plume. Il commença à écrire.

- Je vous laisse une adresse si jamais vous voulez me recontacter ultérieurement. Cela me ferait plaisir de vous revoir. N’hésitez pas.

Il signa. Archibald était définitivement une personne qui sortait de l’ordinaire. Adonis appréciait ce genre de caractère. Aussi, il comptait bien rester en contact avec lui. Lorsqu’il eut fini d’écrire, il fit glisser la feuille vers l’ex-professeur et rangea ses affaires. Avec un grand sourire, il le salua en lui serrant cordialement la main et sortit du bar. Peut-être se reverraient-ils un jour. Pour l'heure, Adonis devait se concentrer sur ses prochains objectifs. En pensant à son entretien du lendemain, il referma la porte des Trois Balais et disparut dans les rues de Pré-au-Lard.

Fin du RP